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Le sacrement de l’Ordre

Au sein de l´Église catholique, le service de la communauté est assuré plus particulièrement par les évêques, les prêtres et les diacres, que l’on appelle “ministres ordonnés”.

Leur mission dans l´Église leur est confiée, au nom de Jésus Christ, par le sacrement de l´ordre, généralement appelé « ordination ».

Le sacrement de l´ordre se caractérise par l´imposition des mains et la prière de consécration prévue. Le sacrement est conféré une fois pour toutes.

Le ministre ordonné manifeste à tous que c´est le Christ qui appelle, rassemble et envoie sur les chemins du monde.

Le sacrement de l’ordre comporte trois degrés :

  • l’épiscopat pour les prêtres appelés par le pape à devenir successeurs des apôtres auprès d’une Eglise particulière

  • le presbytérat pour les diacres appelés par leur évêque à devenir prêtre par l’ordination sacerdotale, collaborateurs des évêques ; ils sont envoyés au service d’une partie du peuple de Dieu (paroisse…)

  • le diaconat pour les hommes appelés par leur évêque à servir l’Eglise diocésaine à l’image du Christ Serviteur

LE DIACONAT PERMANENT

Les diacres

Par leur ordination, les diacres signifient et rappellent à tout le peuple de Dieu, que l’Église ne doit cesser de manifester la charité du Christ pour tout homme. En particulier les plus pauvres, ceux qui sont à la marge.

Ils sont au sein de l’Église, et pour le monde, le signe du Christ serviteur « lui qui s’est anéanti en prenant la condition de serviteur et devenant semblable aux hommes » (Ph 2,7). Le geste du lavement des pieds (Jn 13) est le signe par excellence du Dieu qui vient à la rencontre de l’homme par un chemin bouleversant, celui du service.

Les diacres permanents

Dès les premiers temps de l’Église, les Apôtres choisissent « sept hommes remplis de l’Esprit-Saint » pour le partage des tâches et pour une plus grande attention aux besoins de la communauté (Actes des Apôtres, 6). Ils étaient les précurseurs[…]

L’ORDINATION DES PRÊTRES

Les prêtres sont ordonnés par l´évêque de leur diocèse.

Ils sont co-responsables de l´Église locale : le prêtre est défini comme coopérateur, collaborateur de l´évêque. Il est “envoyé” (un don fait) à une communauté, il n´en est pas le délégué.

Ses missions peuvent s´exercer dans des cadres très divers. Mais, quelle que soit la charge que le prêtre a reçu (une ou plusieurs paroisses, une aumônerie; …), sa présence consiste toujours à éveiller chacun au Christ, à sa parole libératrice.

L’ordination des prêtres

Le 29 juin, l’Église fête saint Pierre et saint Paul. Différents et complémentaires, l’un et l’autre nous rappellent que l’Église est fondée sur les apôtres. C’est aux alentours de cette date que la majorité des ordinations de nouveaux[…]

 

L’ORDINATION ÉPISCOPALE

Les évêques

Le mot “évêque” vient du grec episcopos, qui désigne la mission de veiller sur la communauté, de la protéger, pour que celle-ci se comporte le plus justement possible en véritable peuple de Dieu.

Les évêques reçoivent, comme les Apôtres, la plénitude du sacrement de l’Ordre. Ils sont garants de l´annonce de la foi et de l’Évangile dans leur diocèse. Ils sont responsables quant à l’administration des sacrements, avec toutes les questions pastorales que cela soulève aujourd’hui. Enfin, les évêques exercent une responsabilité de gouvernement – appelée aussi “charge pastorale”, au nom du Christ, envers “la portion du peuple de Dieu –diocèse– qui lui est confiée”.




Le sacrement du Mariage

Un orgue, des alliances, une église et des souvenirs plein la tête…vous êtes prêts à franchir le pas d’un mariage à l’Église sans trop savoir par quoi commencer ni ce que comporte cet engagement à L’Église. Voici quelques points de repères :

« AIMER C’EST TOUT DONNER ET SE DONNER SOI-MÊME »

Aimer et être aimer sans condition et pour toujours correspond à un désir profond, ancré dans notre cœur, dans le cœur de l’humanité. C’est aussi le grand désir porté par l’Église pour le mariage : s’aimer sans réserve totalement, fidèlement…Cela correspond à la façon dont Dieu aime. N’est-ce pas le plus beau cadeau que l’on puisse faire à l’être aimé ? La liturgie du mariage précise : « Je te reçois et je me donne à toi pour t’aimer fidèlement tout au long de notre vie. » Le mariage porte une décision, celle d’entretenir cet amour comme un véritable trésor. Un trésor qui se vit sur terre mais qui prend ses racines en Dieu qui est LA SOURCE de l’amour.

LE MARIAGE DEVANT DIEU EST CE QUE L’ON APPELLE UN SACREMENT

C’est un engagement envers l’autre mais aussi devant Dieu, avec Dieu. Dieu nous aime et ne cessera de nous aimer quel que soit notre vie, nos épreuves. Le sacrement échangé devant Dieu ne peut être repris, il est une force qui porte, qui alimente toute une vie. Il est scellé, il nous fortifie, nous éclaire, nous marque à jamais.

 

QUELS SONT LES POINTS IMPORTANTS POUR QU’UN MARIAGE SOIT VALIDE POUR L’ÉGLISE CATHOLIQUE ?

Il existe quatre points importants pour s’engager dans le mariage chrétien. Quatre points que l’on nomme souvent des « piliers du mariage » :

  • La liberté, c’est-à-dire s’engager librement et sans contrainte.

  • L’indissolubilité, c’est-à-dire l’engagement l’un envers l’autre et pour la vie entière.

  • La fertilité : avoir le désir de fonder un foyer, d’accueillir des enfants.

  • La fidélité l’un envers l’autre pour toujours.




Le sacrements des Malades

LE SACREMENT DES MALADES : donner espérance à ceux qui souffrent

Comme tout sacrement, l’onction des malades n’a de valeur que dans une perspective de foi, c’est le Christ qui vient à la rencontre de quelqu’un. Le malade s’unit à Jésus Christ pour, comme lui et avec lui, avoir la force de vivre la souffrance et de supporter sa maladie. Le malade prend conscience qu’il est toujours un témoin de la foi, même dans l’état de maladie. Le malade devient un messager d’espérance au milieu des autres malades et des bien portants, car il est le signe prophétique que la vie ne va pas au néant, mais débouche sur la vie éternelle par la victoire du Christ sur la mort.

Jésus s’est fait proche des malades d’une manière gratuite et désintéressée. Les premiers chrétiens également : « Si l’un de vous est malade, qu’il fasse appeler les anciens de la communauté qui prieront pour lui en pratiquant une onction d’huile au nom du Seigneur. Leurs prières, inspirées par la foi, sauveront le malade, le Seigneur le relèvera et, s’il a commis des péchés, ils lui seront pardonnés ». (Lettre de saint Jacques 5, 14-15).

COMMENT RECEVOIR  LE SACREMENT DES MALADES ?

Le malade ou la personne âgée peut recevoir le sacrement des malades de deux façons :

  • soit au cours d’une célébration communautaire, lors d’un pèlerinage ou dans sa paroisse

  • soit seul, entouré de sa famille et de ses amis, chez lui ou à l’hôpital.

Le chrétien reçoit le sacrement des malades par une imposition des mains, en silence, puis par l’onction d’huile sur le front et à l’intérieur des mains accompagnée d’une prière.

Lorsque l’onction est donnée à plusieurs malades, elle se déroule de préférence au cours d’une messe. Comme tout sacrement, l’onction des malades est une rencontre du chrétien avec Dieu. Et cette rencontre va transformer la malade, va changer son cœur, même s’il ne guérit pas dans son corps. Jésus, dit dans l’Evangile : « Venez à moi vous tous qui peinez et ployez sous le fardeau, et moi je vous soulagerai. Oui, mon joug est facile à porter et mon fardeau léger ». (Mt 11, 28-30)

 

LE SACREMENT DES MALADES, MÊME S’IL NE SUPPRIME PAS LA SOUFFRANCE, APPORTE :

  • le réconfort, la paix et le courage de supporter les souffrances de la maladie ou de la vieillesse,

  • la force et le don de s’unir aux souffrances de Jésus,

  • le pardon des péchés.

A QUI ?

  • A ceux qui ont à vivre une maladie un peu longue et lourde à porter (quel que soit l’âge…).

  • A ceux qui sentent leurs forces décliner et qui voudrait accepter leur vieillesse comme une étape importante, à vivre dans la confiance.

  • A ceux qui pensent que la foi au Christ peut donner un sens nouveau à leur vie, marquée par la maladie et la souffrance…

  • A ceux qui pensent que le Seigneur les aime, et qui acceptent de se tournée vers Lui dans l’épreuve…

QUAND ?

Au moment où s’installe une maladie qui s’annonce longue, grave, pénible à supporter, à la suite d’un accident ou quand arrive le grand âge, au moment où ces situations deviennent des épreuves difficiles à vivre. Ce sacrement peut être redemandé si l’état de santé s’aggrave, mais il n’est pas un sacrement à recevoir périodiquement.

POURQUOI ?

Par ce sacrement, Jésus-Christ rejoint le malade pour l’aider à LUTTER contre le mal, pour l’aider à VIVRE son état de souffrance.
Jésus-Christ veut lui donner la FORCE de Le rencontrer et de rencontrer les autres (malades, bien-portants). .. la FORCE de cheminer et de progresser dans la foi ;

…la FORCE de s’unir à Jésus pour « sauver le monde », en union avec les efforts de tous les humains de notre temps qui combattent le mal ;

…la FORCE d’être témoin de la foi, un messager d’espérance au milieu des autres malades, et même auprès des bien-portants.

Appelé autrefois « Extrême Onction » car presque exclusivement donné à l’article de la mort, il faut rappeler que l’onction des malades est un sacrement pour les vivants afin de les soutenir dans l’épreuve de la maladie ou de la souffrance. C’est le sacrement de la grâce offerte pour être en paix, garder son courage, lutter contre le mal et continuer à vivre sa foi.

Gestes et symboles

La célébration du sacrement des malades peut avoir lieu dans des cadres très variés : au cours de célébrations communautaires plus ou moins larges, en famille à la maison, dans la solitude d’une chambre d’hôpital, etc…

Elle inclue toujours un temps pénitentiel (demande de pardon à Dieu) suivi d’un temps d’écoute de la Parole de Dieu, avant les deux signes du sacrement proprement dit.

Le premier geste est une imposition des mains, en silence. Lorsque le prêtre étend les mains sur le malade, il refait le geste par lequel Jésus, puis les apôtres, invoquaient la venue de l’Esprit Saint. C’est un geste de prière. Le second geste est une onction d’huile sur le front et dans la paume des mains, accompagnée de la formule : « Par cette onction sainte, que le Seigneur en sa grande bonté vous réconforte par la grâce de l’Esprit Saint. Ainsi, vous ayant libéré de tous péchés, qu’il vous sauve et vous relève. »

L’huile est un riche symbole biblique : elle est signe de joie, d’abondance, de force et de purification. Elle rappelle l’onction que se faisaient les lutteurs, dans l’Antiquité, avant le combat. Elle est porteuse de guérison, de santé et de beauté. On emploie quand c’est possible pour le sacrement des malades une huile spécialement bénie par l’évêque à cet effet.




Le sacrement du pardon

Le sacrement du pardon, ou sacrement de réconciliation: est signe de l’amour inconditionnel de Dieu.

Lorsque nous prenons conscience que nous avons fait volontairement du mal à quelqu’un, lorsque la relation aux autres et à Dieu est abîmée par notre faute (c’est le sens du mot péché), un signe, une parole de pardon peut nous aider à renouer les liens (réconciliation), à reprendre confiance et à ne pas rester dans la culpabilité.

Comme Père de tous les hommes, Dieu n’est pas indifférent aux maux qui déchirent la famille humaine. Mais dans la personne de son Fils, Jésus-Christ, il nous a montré à quel point son amour est plus fort : un amour toujours prêt à pardonner.

Dans le sacrement de la réconciliation, la personne baptisée, reconnaissant ses péchés, vient demander le pardon de Dieu et le reçoit par le prêtre. C’est une force sur laquelle s’appuyer pour se réconcilier avec les autres et pour renouveler sa manière de vivre, dans le prolongement du baptême.

  • Le mot “confession” indique seulement l’aveu des péchés sans suggérer le pardon.

  • Le terme “pénitence” évoque l’expiation, la mortification. Il est insuffisant pour exprimer le pardon de Dieu.

  • Le mot “réconciliation” (utilisé de puis le concile Vatican II) exprime l’essentiel, qui est le pardon de Dieu dans la rencontre.

  • L’expression “sacrement du pardon” convient aussi tout à fait.

C’est une démarche personnelle. Tu en as sans doute plus ou moins l’habitude, ou peut-être que tu n’as jamais reçu ce sacrement. Pas de soucis, les indications ci-dessous peuvent t’aider, et le prêtre est là pour te guider.

Comment se préparer à la confession ?

Quand on n’a pas l’habitude de se confesser ou que l’on a l’impression de ne pas bien faire la confession, on se demande comment se confesser.

Pour se préparer à recevoir le sacrement de pénitence, on commence habituellement en faisant son examen de conscience, mais il y a quelque chose à faire avant. La réforme liturgique de Vatican II insiste sur ce point. Il faut d’abord se mettre devant la Parole de Dieu en lisant un passage de la Bible. L’écoute de la Parole en nous révélant l’amour de Dieu et sa miséricorde nous dévoile en même temps notre propre péché. Malheureusement on le fait rarement en dehors des célébrations communautaires.

Comment faire son examen de conscience ?

Il y a des manières très diverses de faire son examen de conscience. On peut partir du texte des Béatitudes ou d’un texte de l’Évangile qui nous a touché. Dans les célébrations pénitentielles, les animateurs proposent parfois un examen de conscience centré sur un aspect de la vie, les relations avec les autres et avec Dieu. On peut aider les enfants à faire leur examen de conscience à partir de leur vie.

Dans une optique traditionnelle, on peut chercher ses péchés et faire son examen de conscience à partir des commandements de Dieu et de l’Église ou de la liste des péchés capitaux. On peut aussi chercher les péchés que l’on a faits par penser, par parole, par action et par omission. Certains voudraient qu’on leur donne une liste des péchés, mais ce n’est pas possible.




Le sacrement de Confirmation

La Confirmation : recevoir la force de l’Esprit Saint

Par la confirmation, nous recevons l’Esprit Saint, don de Dieu pour déployer dans toute notre vie les grâces du baptême. L’Esprit Saint nous rend capable de témoigner de la foi chrétienne par nos paroles et nos actions et de participer à la croissance de l’Eglise.

 

C’est l’Évêque qui confère ce sacrement. Il impose les mains sur le candidat, puis il trace le signe de croix sur son front avec une huile parfumée, appelée le Saint Chrême, en disant « Sois marqué de l’Esprit Saint, le don de Dieu ».

Baptême, confirmation et eucharistie sont les trois sacrements de l’initiation chrétienne, ils permettent de devenir disciple du Christ, c’est à dire de suivre son exemple en grandissant aussi bien dans la foi, la prière, la participation à la vie de l’Eglise que dans la manière d’agir et de vivre en chrétien.

La confirmation : une nouvelle Pentecôte

Les « dons de l’Esprit »

Pendant l’imposition des mains, l’évêque demande à Dieu de donner en plénitude l’Esprit qui reposait sur son fils Jésus : l’esprit de sagesse et d’intelligence, l’esprit de conseil et de force, l’esprit de connaissance et d’affection filiale et l’esprit d’adoration.

Cette demande est inspirée par un texte du prophète Isaïe (11,2-3) qui décrit les dons que le messie recevra de Dieu. La tradition chrétienne a beaucoup insisté sur sept dons de l’Esprit.

Mais cette liste n’est pas limitative. Les béatitudes sont aussi des dons de l’Esprit.

La mission de témoignage

De même que les apôtres, remplis de l’Esprit saint à la Pentecôte, se sont mis à annoncer la Bonne nouvelle, de même les dons de l’Esprit à la confirmation appellent au témoignage et donnent l’aptitude au témoignage. Le confirmé témoigne pour bâtir l’Église, il rend témoignage au Christ pour l’édification de son Corps. Le confirmé est appelé à prendre une part active à la vie de l’Église.

Une confirmation en cinq signes :

  1. L’appel

Chacun des confirmands est appelé par son prénom, comme au baptême. Dans la tradition biblique, nommer une personne manifeste l’appel que Dieu lui adresse personnellement. Celle-ci répond librement « Me voici » et s’avance.

  1. La profession de foi

Proclamer publiquement le Credo de l’Église est une affirmation d’adhésion libre à la foi, un signe d’appartenance à la communauté et un engagement à vivre sa vie selon l’Évangile.

  1. L’imposition des mains et l’appel de l’Esprit

L’évêque impose les mains aux confirmands. Ce geste se retrouve pour tous les sacrements de l’Église. Depuis le temps des apôtres, il est le signe du don de l’Esprit. Tout en accomplissant ce geste, l’évêque demande les sept dons du Saint-Esprit : la sagesse et l’intelligence, le conseil et la force, la connaissance et l’affection filiale et la crainte de Dieu (qui n’est pas synonyme de terreur, mais de profond respect envers Dieu).

  1. L’onction avec le saint chrême

Le saint chrême est une huile parfumée. Elle est consacrée par l’évêque, entouré par tous les prêtres du diocèse, pendant la semaine sainte (cette messe solennelle est dite « chrismale »). Le saint chrême est le signe du don de l’Esprit saint. Le baptisé a déjà été marqué sur le front du saint chrême le jour de son baptême ; cette « seconde onction » de la confirmation n’en est en fait qu’une seule. Elle prolonge celle du baptême et marque l’unité des deux sacrements. L’évêque, en appliquant le saint chrême dit : « N., sois marqué de l’Esprit saint le don de Dieu. » Dans les Églises orientales de rite byzantin, l’onction se fait sur le front, les yeux, les narines, les oreilles, les lèvres, la poitrine, le dos, les mains et les pieds.

  1. Le baiser de la paix

Le baiser de paix, qui achève le rite du sacrement, signifie et manifeste la communion ecclésiale avec l’évêque et avec tous les fidèles.




Qui est sainte Marie-Madeleine ? Disciple missionnaire (Fr. Manuel RIVERO O.P.)…

Les évangiles présentent sainte Marie-Madeleine comme disciple-missionnaire de Jésus-Christ.

Possédée par sept démons, libérée du mal par Jésus, Marie-Madeleine fait partie de la communauté apostolique formée par Jésus (cf. Lc 8).

Modèle de foi, d’amour et d’espérance, saint Thomas d’Aquin (+1274) l’appelle «la femme nouvelle », « la nouvelle Ève ». Dans le jardin de la résurrection, Jésus, « le Nouvel Adam », et Marie-Madeleine, « la nouvelle Ève », symbolisent la rencontre du Christ et de l’Église dans la joie pascale. Les pleurs de tristesse se changeront en larmes de joie quand Jésus l’appellera par son prénom « Marie ». En peu de mots, elle exprimera sa foi et son attachement au Maître : « Rabbouni ! » (Jn 20, 16). « Plus l’amour est grand et plus le langage se fait court », disait le père Lacordaire O.P..

 

Pour le père Marie-Joseph Lagrange O.P., fondateur de l’École biblique de Jérusalem, « Marie Magdeleine était consacrée l’apôtre des apôtres [1]» par Jésus. Consacrée prophète par l’appel et l’envoi divins : « Va trouver mes frères pour leur dire aux je monte vers mon Père et votre Père » (Jn 20, 17), Marie-Madeleine accomplit sa mission en annonçant la résurrection du Seigneur aux apôtres sceptiques. En réponse à son témoignage « J’ai vu le Seigneur », les apôtres parleront de « radotage » (Lc 24, 11) et « ils ne la crurent pas ».

Marie et Marie-Madeleine

Le peintre Fra Angelico O.P. (+1455), le patron des artistes, a uni sur le Calvaire Marie, la mère de Jésus, la toute sainte, et Marie-Madeleine, l’ancienne pécheresse. Alors qu’une épée traverse l’âme de Marie en contemplant son Fils Jésus mis en croix, Marie-Madeleine, à genoux, étreint le corps virginal de la Mère de Dieu, pour qu’elle demeure debout dans la douleur.

La Vierge Marie n’a pas reçu le charisme apostolique mais la grâce de la maternité divine et de la maternité spirituelle. Avant de mourir, pour achever l’œuvre de la Rédemption, Jésus a donné Marie, sa mère, comme mère spirituelle à son disciple bien-aimé, Jean, figure de la communauté croyante. Et le disciple la prit « chez lui » (Jn 19,27). La Vierge Marie agit en mère spirituelle par son intercession et sa présence toute proche, pleine de miséricorde. Chacun connaît la profondeur et la puissance des pensées et des actions d’une mère.

Sainte Marie-Madeleine a reçu la grâce prophétique, apostolique, pour annoncer le mystère pascal. Par la résurrection de Jésus, le Père Jésus devient le Père des fidèles. Jésus appelle ses disciples « ses frères » et non les frères de Marie-Madeleine. Le mystère pascal transforme les relations avec Dieu et entre les hommes. Une nouvelle création a surgi du tombeau. Une nouvelle fraternité apparaît sur la terre.

Marie-Madeleine fait partie du peuple de Dieu « sacerdotal, royal et saint » (I Pierre 2,9). Les trois vertus théologales brillent en elle. Par son amour, Marie-Madeleine s’est levée dans la nuit pour honorer la dépouille de celui que son âme aimait (cf. Ct 3) ; par sa foi, elle a obéi à son maître en annonçant la joie pascale ; par son espérance, elle s’est tournée vers le Père de Jésus devenu son Père.

Grandeur et plénitude de la vocation chrétienne

L’exemple de sainte Marie-Madeleine met en lumière la vocation baptismale et les charismes communs aux disciples-missionnaires de Jésus. Il ne convient pas de présenter la vocation religieuse ou presbytérale comme « un plus » mais plutôt comme un « comment » pour accomplir la volonté de Dieu, chacun selon son appel. Les baptisés risqueraient de se démobiliser en sous-estimant leur mission et leur charisme. Saint Augustin prêchait à ses fidèles que son titre de gloire et son salut se trouvaient dans son baptême tandis que son épiscopat représentait une charge et un service. Les charismes sont interdépendants et complémentaires dans l’Église, Corps du Christ.

Saint-Denis (La Réunion), le 22 juillet 2021.

[1] Marie-Joseph Lagrange o.p., L’Évangile de Jésus Christ avec la synopse évangélique, Artège-Lethielleux, 2017, p. 631-632.

 




Le sacrement de l’Eucharistie

Le dimanche, jour du Seigneur, jour de la Résurrection du Christ, les chrétiens se rassemblent pour célébrer la messe, appelée aussi eucharistie. Ce terme vient d’un mot grec qui signifie « action de grâce », une expression de reconnaissance pour les dons de Dieu. Jésus avait rendu grâce sur le pain et le vin au cours de son dernier repas avec ses apôtres à la veille de sa mort, et ce mot en est venu à désigner ce repas lui-même, le « Repas du Seigneur ».

Or nous sommes tous invités au repas du Seigneur. En répondant à l’invitation, nous nous rassemblons dans la prière (1), nous écoutons la Parole de Dieu (2), nous faisons mémoire de la mort et de la résurrection de Jésus au cours de la prière eucharistique, prière d’action de grâce, (3) et, nous sommes envoyés (4) témoigner, avec l’aide de l’Esprit Saint, en paroles et en actes, de l’amour de Dieu pour nos proches et pour tous les hommes.

Ce sont les quatre temps de la messe que l’on peut rapprocher du récit des pèlerins d’Emmaüs.

Les baptisés qui s’y sont préparés peuvent recevoir le pain de vie, le Corps du Christ.

La première communion, c’est recevoir pour la première fois le corps du Christ sous la forme du pain consacré par le prêtre lors de la prière eucharistique. Cette communion nourrit la foi, fait grandir l’espérance et donne la force d’aimer. En général, les enfants, qui s’y préparent pendant leurs années de catéchisme, communient pour la première fois entre 8 et 10 ans. Mais on peut s’y préparer à tout âge. On parle aussi de communion parce que ce sacrement nous unit au Christ pour former un seul corps, le peuple des baptisés.

L’Eucharistie est une nourriture donnée par Dieu aux hommes afin qu’ils vivent de lui.




Le sacrement du Baptême

Le Baptême : Naître à la vie de Dieu

Le mot « baptême » vient d’un verbe grec qui signifie » plonger, immerger « Le baptême est un rite de passage en lien avec la mort et la résurrection du Christ. Marqué du signe de la croix, plongé dans l’eau, le nouveau baptisé renaît à une vie nouvelle. Devenu chrétien et membre de l’Église, il peut vivre selon l’Esprit de Dieu.

Le baptême est le premier de tous les sacrements. Il fait entrer dans le peuple de Dieu, dans la grande famille des chrétiens. Avec les sacrements de l’eucharistie et de la confirmation, il donne la force de cheminer à la suite du Christ.

L’Onction avec le St Chrême fait du baptême quelque chose d’irréversible et d’ineffaçable.

Le Baptême est un point de départ d’un chemin de vie : le baptisé est appelé à approfondir et à renouveler sans cesse sa relation au Père, au Fils et à l’Esprit.

On peut être baptisé à tout âge !

Les gestes du baptême

Le signe de l’eau : l’eau est signe de la vie. Sans eau, il n’y a pas de vie possible. L’eau que l’on verse sur le front du baptisé est à la fois signe de vie et de mort. Le baptême est signe de la mort au péché. Il est le signe que le baptisé accepte de mourir pour les autres, comme Jésus l’a fait. Il est aussi signe de vie, et même de vie éternelle. C’est Dieu qui est la source de cette vie là.

Le signe de l’huile : il suffit d’une petite goutte d’huile pour faire une marque indélébile. Avec une huile parfumée, le saint chrême, le prêtre marque le front du baptisé. C’est le signe de l’Esprit-Saint qui se répand en lui pour lui donner sa force et l’aider à rester toujours fidèle à Jésus.

Le vêtement blanc : le blanc, dans notre culture, est le signe de la fête. Le jour de son baptême, le baptisé revêt un vêtement blanc, vêtement de fête. Le blanc est aussi la « couleur de Dieu ». Le baptisé a revêtu le Christ, il est un homme nouveau, c’est pourquoi, il porte un vêtement blanc. La lumière : on donne au baptisé un cierge allumé pour dire que maintenant il est la lumière du Christ et que cette lumière doit briller autour de lui : « vivez comme des fils de lumière » (Ephésiens 5,8)




L’aridiré spirituelle – P. Matta El Maskine

Le jour, j’appelle, et tu ne réponds pas, mon Dieu, la nuit, et je ne trouve pas le repos…

Ma vigueur est comme un tesson, la langue me colle aux mâchoires (Ps 22, 3.16).

L’âme qui fait pour la première fois l’expérience de l’aridité spirituelle se trouble profondément, surtout quand elle s’applique à l’adoration avec assiduité, dévouement et fidélité. Déconcertée de ce qui lui arrive, elle en cherche la raison en fouillant ses défauts.

Mais en réalité, l’aridité spirituelle ne signifie nullement que l’on ait perdu quoi que ce soit de notre bonne relation avec Dieu. C’est une étape importante et nécessaire, pour éduquer l’âme et la préparer à une vie spirituelle plus avancée qui ne soit plus tributaire des facteurs psychologiques ou des satisfactions subjectives.

C’est, en quelque sorte, une nourriture un peu difficile à digérer, mais d’une grande utilité. Ainsi, si nous acceptons de bon gré, avec lucidité et patience, de nous soumettre à cette expérience, si nos âmes ne s’étiolent pas en l’absence de consolations et d’encouragements, mais qu’elles mettent tout leur espoir dans la véracité des promesses divines, alors cette expérience nous fera accéder à la stature des fils parfaits, dignes de cet amour supérieur qui « ne cherche pas son intérêt » (I Co 13, 5), ne se soucie pas de recevoir, mais se contente de donner et de se dépenser.

Si nous examinons cette expérience attentivement, nous trouvons qu’elle ne comporte aucun trouble et qu’elle ne frappe le cœur d’aucune gêne. L’aridité atteint l’âme en ses sentiments et ses émotions sans toucher à la paix, et au calme intérieur ; mais c’est une paix sans chaleur émotive, un calme sans attrait ni satisfaction.

C’est pour cela que cette expérience de l’aridité n’est durement ressentie que par ceux dont l’âme choyée a été habituée aux consolations et aux encouragements, ceux dont la piété se fonde sur le « recevoir » et qui ne considèrent comme preuve de progrès spirituel que les manifestations sensibles.

Le danger de cette étape est que l’homme, commençant à douter et à s’imaginer que sa relation avec Dieu est interrompue, s’arrête finalement de prier ; pourtant cette expérience, dans ses propres limites – c’est-à-dire, l’aridité spirituelle provoquée par la grâce – permet à l’homme de continuer la prière car elle ne le prive pas de la capacité de prier et d’y persévérer ; elle le prive uniquement des consolations secondaires sur lesquelles il s’appuyait.

Si l’homme arrête la prière sous prétexte d’aridité spirituelle et de perte des consolations, il régresse spirituellement et s’expose sans raison à une épreuve néfaste et dangereuse, celle de murmurer contre Dieu.

On se trompe donc si on se trouble en passant par l’étape de l’aridité ; de même qu’il est dangereux d’arrêter de prier sous prétexte de ne plus y trouver de satisfaction. L’aridité est une expérience inhérente à la nature même de la prière, capable, si nous l’accueillons lucidement et de bonne grâce, de nous porter à un degré supérieur, celui de la prière pure qui ne s’appuie pas sur les sentiments, les sensations et les encouragements.

L’homme pourra bien avoir le sentiment que la grâce apparemment l’abandonne, qui lui suffise l’action intérieure et secrète de cette grâce ; qu’il s’appuie alors sur l’impulsion acquise dans sa vie passée avec Dieu. Il s’en contentera pour traverser les premières étapes de cette expérience, jusqu’à ce que son âme apprenne à se fixer en Dieu, sans intermédiaires ni encouragements.

De même, pendant cette expérience, que celui qui chemine sur cette route s’appuie sur les conseils d’un père spirituel dont il suivra avec une grande fidélité les directives. Celles-ci sont, à ce stade, d’une valeur fondamentale. Mais peut-être la recommandation la plus importante et la plus utile est-elle d’accepter avec humilité l’aridité spirituelle, d’accepter d’être traité comme le dernier des hommes, inapte à recevoir les consolations, et même si l’on devait considérer l’aridité comme une correction, cette attitude ne serait pas dépourvue de bienfaits (alors qu’en réalité l’aridité n’est pas une correction, mais une éducation).

A celui qui traverse cette étape, il ne sert à rien de s’arrêter pour analyser sa situation, d’en rechercher les raisons et les causes, et d’essayer de faire des plans pour en sortir en multipliant les veilles, les prières et les jeûnes ; cela est peine perdue et risque de la sortir du champ de la grâce. Par contre, ce qu’il peut faire de mieux, c’est d’accepter l’aridité et de persévérer, attentif et pondéré, dans son œuvre spirituelle, ne ménageant pas ses efforts et sa peine pour poursuivre sa route au même rythme, tel le voyageur sur les pistes du désert que la disparition des plaisirs de la ville ne détourne pas de sa marche dans les profondeurs arides du désert, jusqu’au bout.

L’attitude essentielle en toute expérience spirituelle est de l’accepter comme telle sans aucune arrière-pensée. L’aridité spirituelle est une épreuve spirituelle proposée comme telle, comme une contingence incontournable du chemin étroit.

Si nous acceptons les épreuves spirituelles de façon générale, ce n’est pas poussés par un désir de parvenir à la perfection, cela comporterait une certaine exaltation du moi ; nous nous soumettons plutôt au plan de Dieu en vue d’accomplir sa volonté ; notre soumission à Dieu conditionne notre communion avec lui ; et celle-ci seule peut nous conduire à la perfection.

                                                             P. Matta el-Maskîne

                                                        Extrait de « L’expérience de Dieu dans la vie de prière »

                                                               (Abbaye de Bellefontaine – Editions du Cerf)




QU’EST-CE QU’UN SACREMENT ?

A travers ces actes d’Église que sont les sacrements, ce sont les actes du Christ qui continuent : les sacrements tirent leur source des gestes mêmes du Christ. Quand l’Église baptise, confirme, réconcilie, célèbre l’Eucharistie, c’est Dieu lui-même qui baptise, confirme… C’est le Christ qui agit dans les sacrements par l’intermédiaire des ministres de l’Église et son action est fondée sur les mystères de la vie de Jésus le Christ parmi nous.

Les sacrements sont des actes qui nous unissent au Christ par l’action de l’Esprit Saint : ils relient les hommes à Dieu mais aussi à leurs frères. En nous permettant d’être en communion avec Dieu mais aussi avec nos frères, ils nous font entrer dans le Corps du Christ, donc de l’Église.

Les sept sacrements marquent les moments décisifs de la vie humaine. Ils manifestent que c’est toute l’existence, dans ses différentes étapes, qui est appelée à être vécue avec le Christ. On les regroupe ainsi :

  • Les trois sacrements de l’initiation chrétienne : le Baptême, l’Eucharistie et la Confirmation sont trois étapes qui permettent d’entrer dans le mystère du Christ mort et ressuscité et de grandir dans la foi.

  • Les sacrements de guérison : la Réconciliation et l’Onction des malades ouvrent un chemin d’espérance.

  • Les sacrements de l’engagement : L’Ordre et le Mariage consacrent des choix de vie.