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Rencontre autour de l’Évangile – 11ième Dimanche du Temps Ordinaire (Mc 4, 26-34)

 « La Parole est déjà à l’œuvre,

semence en l’homme pour qu’elle porte du fruit… « 

TA PAROLE SOUS NOS YEUX

Situons le texte et lisons (Mc 4, 26-34)

En Mc 4,1-34, l’Evangéliste nous offre une série de « paraboles » avec lesquelles Jésus enseigne les foules. Et il prend ensuite ses disciples à part pour bien leur expliquer le sens de ses Paroles. C’est ainsi que le lecteur de l’Evangile est invité, lui aussi, à devenir de plus en plus disciple de Jésus en comprenant de mieux en mieux « le mystère du Règne de Dieu » (Mc 4,11).

Le sens des mots

  • « Il en est du Règne de Dieu comme »… « A quoi pouvons-nous comparer le règne de Dieu ? Par quelle parabole allons-nous le représenter ? Il est comme… » En se basant sur les mots employés par St Marc, qu’est-ce donc « une parabole » ?

  • « Un homme jette le grain dans son champ »… « … une graine de moutarde, quand on la sème en terre… Mais quand on l’a semée»… Or, Jésus a commencé son discours en paraboles en disant : « Ecoutez ! Voici que le semeur est sorti pour semer… Le semeur, c’est la Parole qu’il sème » (Mc 4,3 ; 4,14). Qui donc est cet « homme qui jette le grain dans son champ » ? Que représentent « le grain » et « le champ » (ou « la terre ») ? Pourquoi Jésus dit-il « son champ », qu’est-ce que cela signifie ?

  • « Nuit et jour, qu’il dorme ou qu’il se lève, la semence grandit, il ne sait comment. D’elle-même, la terre produit d’abord l’herbe, puis l’épi, enfin du blé plein l’épi ». Sur quels points Jésus insiste-t-il ici ?

  • « Une graine de moutarde, quand on la sème en terre, elle grandit et dépasse toutes les plantes potagères, et elle étend de longues branches ». Et ici, que souligne Jésus ?

  • En Jn 3,34, nous lisons : « Celui que Dieu a envoyé (Jésus, le Fils), prononce les Paroles de Dieu (le Père), car il donne l’Esprit sans mesure ». L’Esprit Saint est donc toujours donné avec la Parole… Et souvenons-nous de l’Annonciation (« L’Esprit Saint viendra sur toi, Marie, et la Puissance du Très Haut te prendra sous son ombre » (Lc 1,35)) ou de la Pentecôte (« Vous allez recevoir une force, celle de l’Esprit Saint qui descendra sur vous. Vous serez alors mes témoins » (Ac 1,8). De plus, St Jean écrit : « L’Esprit vivifie » (Jn 6,63), et St Paul : « Si l’Esprit est notre vie, que l’Esprit nous fasse agir » (Ga 5,25).

            Ces versets nous permettent-ils de mieux comprendre les deux paraboles que Jésus nous a données dans cet Évangile de notre Dimanche ?

 

Pour l’animateur

  • Une parabole est une « comparaison », une « représentation », une image… Le mot vient du grec « para», qui a donné « parallèle » en français, et « ballô», un verbe qui signifie « placer, mettre ». Il s’agit donc de « mettre en parallèle » une image qui permettra de mieux comprendre la réalité évoquée… « On appelle parabole, depuis l’Eglise primitive, une histoire racontée par Jésus pour illustrer son enseignement… Jésus aime à parler en des paraboles qui, tout en donnant une première idée de sa doctrine, obligent à réfléchir et ont besoin d’une explication pour être parfaitement comprises » (Daniel Sesboüé, VTB).

            Ici, Jésus parle du « Règne de Dieu » (v. 26 et 30). Or, « Dieu est Esprit » (Jn 4,24), nous dit-il en St Jean. Il est donc par nature invisible à nos seuls yeux de chair, invisible et insaisissable… Les « images » qu’il emploie ont pour but de nous aider à prendre conscience des richesses de ce monde spirituel : Dieu, ce qu’il est, ce qu’il fait…

  • Cet « homme qui jette le grain dans son champ », c’est d’abord Jésus, « la Parole faite chair » (Jn 1,14), vrai homme et vrai Dieu. Le grain, c’est « la Parole de Dieu », une Parole que Jésus reçoit de son Père : « Père, les Paroles que tu m’as données, je les leur ai données» (Jn 17,8). Le « champ», « la terre », c’est l’homme tout entier, et donc tout particulièrement son cœur… « Son champ », car c’est Dieu qui nous a créés : tous les hommes sont ‘à lui’.

  • La première parabole insiste sur « la puissance même de Dieu, mystérieuse, irrésistible, qui fait naître et se développer son Règne sans que l’homme y soit pour quelque chose ». Et « il ne sait » pas même « comment » « Dieu mène à bien son entreprise » (Jacques Hervieux)…

  • La seconde parabole souligne la différence entre l’apparente petitesse de ce qui est semé, une Parole donnée par un homme simple, « le fils du charpentier», « doux et humble de cœur » (Mt 13,55 ; 11,29), et la grandeur exceptionnelle du fruit qu’elle portera… Deux mille ans après, un homme sur trois est chrétien…

  • L’Esprit Saint est donné avec la Parole… Quiconque accueille la Parole de tout cœur reçoit en lui l’Esprit, « Puissance du Très Haut », « Force de Dieu » qui se déploie au cœur de notre faiblesse (2Co 12,7-10). Cet Esprit est une Force de transformation, de purification, de sanctification, de croissance que Dieu offre gratuitement à tout homme pécheur. Aux yeux de Dieu, il est déjà son enfant. L’Esprit donné lui permettra de le devenir pleinement (Jn 1,12-13)… Reçu par la foi et dans la foi, il agira en lui « il ne sait comment» et avec une force telle que si, « pour les hommes », « être sauvé » « c’est impossible, cela ne l’est pas pour Dieu car tout est possible à Dieu » (Mt 19,23-26).

 

TA PAROLE DANS NOS CŒURS

Jésus Christ, tu nous l’as promis, tu es « avec nous tous les jours, jusqu’à la fin du monde » (Mt 28,20) et tu es « le même hier et aujourd’hui », comme tu le seras « à jamais » (Hb 13,8) : tu es « le Semeur » … Si nous acceptons de te donner du temps, de t’écouter (Mc 4,3), de nous tourner vers toi de tout cœur, tu nous dis et nous redis ta Parole, inlassablement. Avec elle, tu nous donnes ton Esprit de Vie et de Paix qui nous entraine dans un Mystère de Communion profonde avec Toi. Et tel est « le Règne de Dieu », « le Royaume des Cieux » (Rm 14,17) … « Là » est notre Plénitude, puisque tu prends plaisir à nous associer à la tienne (Col 2,10). Apprends-nous à l’accueillir et à la reconnaître. Dans toutes les épreuves de cette vie, elle sera « l’Ancre de notre âme, sûre autant que solide, et pénétrant par-delà le voile, là où est entré pour nous en précurseur Jésus » (Hb 6,19), « notre Seigneur et notre Dieu », notre frère…

 

TA PAROLE DANS NOTRE VIE

  • Consacrons-nous un peu de temps, chaque jour, à la lecture de la Parole de Dieu ?

  • Cette Parole accomplit son œuvre en nous, « on ne sait comment » … Accepterons-nous de lui faire assez confiance pour continuer à lui être fidèle, envers et contre tout ?

  • « Quand on l’a semée, elle grandit », puis vient « le temps de la moisson »Entre les semis et la moisson, des semaines, des mois s’écoulent… Il s’agit de « grandir», petit à petit, et cela demande du « temps» … Dans cette société qui veut tout ‘tout de suite’, acceptons-nous de « prendre du temps », de mûrir, de grandir « avec patience » ? Portons-nous le même regard sur celles et ceux qui nous entourent ?

  • Jésus est le Semeur… Ensemble, nous formons l’Eglise qui est « le Corps du Christ » (1Co 12,27 ; Ep 4,12), appelée à poursuivre la Mission du Christ et donc à semer la Parole à son tour… Que faisons-nous, très concrètement, pour participer activement à cette aventure ?

ENSEMBLE PRIONS 

Dieu notre Père, ta Parole donnée par ton Fils est Source de Lumière et de Vie. Aide-nous à l’accueillir, donne-nous la force de lui être fidèle, jour après jour, et apprend nous à la donner à notre tour… Ainsi, lorsque le temps de la moisson sera venu, nous pourrons nous réjouir avec toi et avec tous nos frères d’être pleinement tes enfants vivants de ta Vie… Nous te le demandons, par Jésus, ton Fils, notre Sauveur. Amen.

 

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Audience Générale du Mercredi 5 juin 2024

PAPE FRANÇOIS

AUDIENCE GÉNÉRALE

Place Saint-Pierre
Mercredi 5 juin 2024


Cycle de catéchèse. L’Esprit et l’Épouse. L’Esprit Saint conduit le peuple de Dieu vers Jésus, notre espérance. 2. « Le vent souffle où il veut ». Là où l’Esprit du Seigneur est présent, là est la liberté

Chers frères et sœurs, bonjour !

Dans la catéchèse d’aujourd’hui, je voudrais réfléchir avec vous sur le nom par lequel l’Esprit Saint est désigné dans la Bible.

La première chose que nous connaissons d’une personne, c’est son nom. Il nous permet de l’appeler, de la distinguer et de nous souvenir d’elle. La troisième personne de la Trinité a également un nom : elle s’appelle l’Esprit Saint. Mais « Esprit » est la version latinisée. Le nom de l’Esprit, celui par lequel les premiers destinataires de la révélation l’ont connu, celui par lequel les prophètes, les psalmistes, Marie, Jésus et les Apôtres l’ont invoqué, est Ruach, ce qui signifie souffle, vent, respiration.

Dans la Bible, le nom est si important qu’il est presque identifié à la personne elle-même. Sanctifier le nom de Dieu, c’est sanctifier et honorer Dieu lui-même. Le nom n’est jamais une simple appellation conventionnelle : il dit toujours quelque chose de la personne, de son origine ou de sa mission. C’est aussi le cas du nom Ruach. Il contient la première révélation fondamentale sur la personne et la fonction de l’Esprit Saint.

En observant le vent et ses manifestations, les auteurs bibliques ont été conduits par Dieu à découvrir un “vent” d’une autre nature. Ce n’est pas un hasard si, à la Pentecôte, l’Esprit Saint est descendu sur les Apôtres accompagné d’“un violent coup de vent” (cf. Ac 2, 2). C’est comme si l’Esprit Saint voulait apposer sa signature sur ce qui se passait.

Qu’est-ce que son nom Ruach nous apprend donc sur l’Esprit Saint ? L’image du vent sert avant tout pour exprimer la puissance de l’Esprit Saint. L’expression “Esprit et puissance”, ou “puissance de l’Esprit”, est un binôme récurrent dans la Bible. En effet, le vent est une force impétueuse, une force indomptable, capable même de déplacer les océans.

Mais là encore, pour découvrir tout le sens des réalités bibliques, il ne faut pas s’arrêter à l’Ancien Testament, mais arriver à Jésus. À côté de la puissance, Jésus va mettre en évidence une autre caractéristique du vent, celle de la liberté. À Nicodème, qui lui rend visite la nuit, Jésus dit solennellement : « Le vent souffle où il veut : tu entends sa voix, mais tu ne sais ni d’où il vient, ni où il va. Il en est ainsi pour qui est né du souffle de l’Esprit. » (Jn 3,8).

Le vent est la seule chose que l’on ne peut pas brider, que l’on ne peut pas “mettre en bouteille” ou en boîte. Tentons de “mettre en bouteille” ou en boîte le vent : ce n’est pas possible, il est libre. Prétendre enfermer l’Esprit Saint dans des concepts, des définitions, des thèses ou des traités, comme le rationalisme moderne a parfois tenté de le faire, signifie le perdre, l’annuler, le réduire à l’esprit purement humain, un esprit simple. Mais il existe une tentation analogue dans le domaine ecclésiastique, celle de vouloir enfermer l’Esprit Saint dans des canons, institutions, définitions. L’Esprit crée et anime les institutions, mais lui-même ne peut être “institutionnalisé”, “chosifié”.  Le vent souffle “où il veut”, de même l’Esprit distribue ses dons “comme il veut” (1 Co 12,11).

Saint Paul en fera la loi fondamentale de l’agir chrétien : « Là où l’Esprit du Seigneur est présent, là est la liberté. » (2 Co 3,17) dit-il. Une personne libre, un chrétien libre, c’est celui qui a l’Esprit du Seigneur. Il s’agit d’une liberté très singulière, bien différente de ce que l’on entend communément. Il ne s’agit pas de la liberté de faire ce que l’on veut, mais de la liberté de faire librement ce que Dieu veut ! Non pas la liberté de faire le bien ou le mal, mais la liberté de faire le bien et de le faire librement, c’est-à-dire par attraction et non par contrainte. En d’autres termes, la liberté des enfants, et non des esclaves.

Saint Paul est bien conscient de l’abus ou de l’incompréhension que l’on peut faire de cette liberté ; il écrit aux Galates : « Vous, frères, vous avez été appelés à la liberté. Mais que cette liberté ne soit pas un prétexte pour votre égoïsme ; au contraire, mettez-vous, par amour, au service les uns des autres » (Ga 5,13). Il s’agit d’une liberté qui s’exprime dans ce qui semble être son contraire, elle s’exprime dans le service, c’est la vraie liberté.

Nous savons bien quand cette liberté devient un “prétexte pour la chair”. Paul en donne une liste toujours actuelle : « inconduite, impureté, débauche, idolâtrie, sorcellerie, haines, rivalité, jalousie, emportements, intrigues, divisions, sectarisme, envie, beuveries, orgies et autres choses du même genre » (Ga 5,19-21). Mais il en va de même pour la liberté qui permet aux riches d’exploiter les pauvres, c’est une liberté hideuse, celle qui permet aux forts d’exploiter les faibles, et à tous d’exploiter l’environnement en toute impunité.  Et cette liberté est mauvaise, ce n’est pas la liberté de l’Esprit.

Frères et sœurs, où puisons-nous cette liberté de l’Esprit, si contraire à la liberté de l’égoïsme ? La réponse se trouve dans les paroles que Jésus a adressées un jour à ses auditeurs : « Si donc le Fils vous rend libres, réellement vous serez libres » (Jn 8, 36). La liberté que nous donne Jésus. Demandons à Jésus de faire de nous, par son Esprit Saint, des hommes et des femmes vraiment libres. Libres de servir, dans l’amour et la joie. Je vous remercie !

* * *

Je salue cordialement les pèlerins de langue française en particulier un groupe du Séminaire des Carmes et les pèlerins venus de France et de la Réunion.

Demandons à Jésus de faire de nous, par son Esprit Saint, des hommes et des femmes vraiment libres. Libres de servir, Dieu et les frères et sœurs, dans l’amour et dans la joie.

Que Dieu vous bénisse !





Éléments de réflexion en vue des élections européennes du 9 juin 2024 par Fr. Manuel Rivero O.P.

Il n’y a pas de politique chrétienne, cependant il existe une manière chrétienne de faire de la politique. À la lumière de la doctrine sociale de l’Église, je voudrais partager ici l’enseignement de quelques principes fondamentaux.

La foi catholique a joué un rôle majeur dans cette naissance de l’Union européenne comme le montre la figure de Robert Schuman (+1963), l’un des pères fondateurs de l’Europe, dont le procès de béatification est en cours.

Un arbre peut nous empêcher de voir la forêt. Les difficultés du quotidien risquent de nous faire oublier la grandeur de l’existence.

  • L’Union européenne, source de paix

Pour la première fois dans l’histoire du monde, les pays européens bénéficient d’une longue période de paix sur leurs terres et cela grâce en grande partie à l’Union européenne. Les monuments aux morts de nos places, les carrefours des rues et les fêtes du calendrier nous rappellent les dernières guerres mondiales qui ne sont pas si loin. On ne gagne pas la guerre, on gagne la paix.

Le spectacle de blessés et de morts aux cours des guerres nous fait penser à la passion de domination des hommes, le tragique infantilisme de vouloir être le plus fort, le plus viril, et aux forces du mal et du malin[2].

Le saint pape Jean-Paul II (+2005), polonais, redoutait l’Union soviétique qui avait imposé une véritable dictature. Le père Pedro Arrupe S.J. (Bilbao 1907-Rome 1991), ancien supérieur général de la Compagnie de Jésus, redoutait les États-Unis qui avaient jeté la bombe atomique sur Hiroshima et Nagasaki. Médecin, missionnaire au Japon, le père jésuite Pedro Arrupe avait soigné les malades à Hiroshima. Jean-Paul II connaissait peu l’Amérique latine avec les dégâts du capitalisme et du libéralisme sur ce continent, tandis que le père Arrupe avait éprouvé en sa chair la violence de la bombe atomique d’Hiroshima, lâché par les États-Unis, pays libéral et apôtre du capitalisme[3].

Aujourd’hui, la Russie et les États-Unis représentent des dangers considérables et différents. La puissance de la Chine avec son capitalisme d’État est à intégrer dans l’échiquier mondial. Il s’avère nécessaire d’affermir la civilisation européenne. L’Union européenne avec ses 27 pays membres peut représenter une force respectable ; ce qui est impossible à un seul pays devient possible ensemble, dans l’UE.

  • Arme nucléaire, arme économique, arme diplomatique

Au début de la guerre déclenchée par la Russie contre l’Ukraine, il était question de parvenir assez rapidement à une victoire en utilisant « l’arme économique » : blocage des avoirs russes, arrêt des importations … Les produits importés de la Russie comme le gaz demeurent une source de richesse pour la Russie.

Aujourd’hui il est plutôt question de multiplier l’engagement militaire. Pourquoi ne pas développer « l’arme économique » qui demande évidemment des renoncements dans le niveau de vie européen ?

Il reste aussi l’arme diplomatique au service de la paix et de la justice.

Le Saint-Siège fait appel aux solutions diplomatiques à travers le dialogue. Il propose aussi le principe de réciprocité qui n’est pas le banal « donnant-donnant », mais la perfection dans l’échange. Aristote et saint Thomas d’Aquin mettaient déjà en valeur l’idéal de la réciprocité au-dessus de la bienveillance et plénitude dans les relations où chaque membre agit dans l’égale dignité. L’Union européenne avec son patrimoine culturel et spirituel peut apporter une diplomatie propre de manière à proposer non une simple diplomatie des affaires mais une diplomatie de la reconnaissance des droits humains notamment en politique  et en matière de liberté religieuse. La France et l’Europe accordent les mêmes droits à ses citoyens ; il n’en va pas de même pour certains pays qui envoient leurs compatriotes en Europe et qui exigent l’égalité des droits et de liberté religieuse en Europe mais sans réciprocité.

L’Évangile de Jésus le Christ enseigne la Règle d’or : « Tout ce que vous voulez que les hommes fassent pour vous, faites-le vous-mêmes pour eux : voilà la Loi et les Prophètes » (Mt 7,12).

  • La prière

« Nos idées changent quand on les prie », aimait à dire Georges Bernanos (+1948), l’écrivain catholique. Le but de la prière étant le don de l’Esprit Saint, il convient de l’invoquer pour discerner au moment du vote.

  • Voter : un droit et un devoir

Nombreux sont ceux qui se désintéressent de la politique en invoquant leur déception. Mais s’ils ne s’intéressent pas à la politique, la politique s’intéresse à eux avec des conséquences à regretter. Le principe de la participation à la vie sociale fait partie des éléments fondamentaux de la doctrine sociale de l’Église. Chacun reste responsable de la marche de la politique et de l’économie. Ne pas y participer peut représenter une faute voire un péché d’omission pour les croyants chrétiens. Certains pays comme la Belgique prévoient des sanctions pour les citoyens qui ne se rendent pas aux urnes, dans le souci d’empêcher l’auto-exclusion du processus démocratique.

  • Partir des pauvres

Le pape François exhorte à regarder le monde à partir des pauvres, avec leurs yeux et leur cœur. « D’où parles-tu ? », question classique renvoie aux conditionnements des pensées selon le contexte social. Les avis changent selon que nous partons de la finance ou du milieu de vie des personnes vulnérables. Les jeunes chômeurs, les malades ou les personnes âgées ne sont pas à considérer comme des boulets qui empêchent le développement mais comme le capital humain dont la dignité demeure intérieure, inaliénable, universelle et sacrée.

À ce propos, il est bon de citer le préambule de la Constitution fédérale de la Confédération suisse du 18 avril 1999 : « La force de la communauté se mesure au bien-être du plus faible de ses membres[4] ». La Suisse, façonnée par les Églises catholique et protestante, fait apparaître dans son droit constitutionnel la manière évangélique de faire de la politique qui consiste à partir du plus vulnérable des citoyens et non des projets idéologiques ou des multinationales.

Les personnes vulnérables apportent souvent le regard juste et opportun bien nécessaire aux politiques menacés par devenir « hors sol » et aux technocrates privilégiés qui vivent entre eux. Il me vient à la mémoire, la démarche que la reine d’Espagne, Sophie de Grèce, qui tenait à faire le tour du monde jusqu’en 2014 au nom de la politique internationale de l’Espagne. Quand elle se rendait dans des pays pauvres comme Haïti pour promouvoir des projets de développement choisissait des milieux pauvres, inconnus parfois des politiques, qui en avaient honte. Une reine étrangère leur faisait découvrir des situations douloureuses de leur propre pays !

  • Bien commun plutôt qu’intérêt général

Il est rare que les politiques utilisent le concept de bien commun ; ils préfèrent parler d’« intérêt général ». Pourtant, le contenu et l’esprit diffèrent considérablement. « Intérêt » évoque souvent des intérêts matériels personnels ou de groupes de pression, loin des idéaux humains  altruistes. « Général » reste un terme vague qui se prête aux manipulations des « lobby » ou à des décisions qui sacrifient la dignité de certaines personnes ou populations: « On ne fait pas d’omelette sans casser des œufs ».

Le Concile Vatican II a donné une définition qui mérite l’effort de son analyse car elle apporte le respect des personnes et des groupes dans une vision d’humanisme intégral et communautaire : « L’ensemble de conditions sociale qui permettent, tant aux groupes qu’à chacun de leurs membres, d’atteindre leur perfection d’une façon plus totale et plus aisée » (Gaudium et spes, n°26). Il ne s’agit pas uniquement de posséder davantage mais de parvenir à la perfection de « tout l’homme et de tous les hommes » selon l’heureuse formule du pape saint Paul VI. Pour le bien commun, la personne n’est jamais réduite à un moyen ; aucun groupe minoritaire n’est sacrifié dans ses droits et dans sa culture au nom de « l’intérêt général » comme l’acquisition de devises ou des résultats économiques.

  • Droit à la vie et non droit à donner la mort

Quand on étudie toutes les déclarations des droits humains qui jalonnent l’histoire de l’humanité pour parvenir à la liberté et à la dignité, il est toujours question de droit à la vie et nulle part de droit à donner la mort.

En ce sens, le pape François trouve insensée la démarche d’inscrire le droit à l’IVG dans une Constitution. L’Église est Mère ; comme toutes les mères elle veille sur la vie des enfants qu’elle protège et soutient. Au premier siècle, dans l’Empire romain, le père de famille avait droit de vie et de mort sur son enfant qu’il pouvait aussi vendre comme esclave. Le christianisme a mis en valeur la dignité de l’enfant. Il ne faudrait pas revenir en arrière. Les hommes ne sont pas les propriétaires de la vie qu’ils ont reçu comme un don mais ses gestionnaires.

Comment se fait-il que dans notre île où la majorité de ses habitants sont religieux dont les religions plaident pour la vie des enfants, ses députés puissent se réjouir en grand nombre de l’inscription de l’IVG dans la Constitution ? Était-ce un vrai besoin urgent ? Représentent-ils les Réunionnais chrétiens, musulmans et d’autres religions ou d’autres pensées qui n’approuvent pas de manière majoritaire l’interruption de la vie ? Pourquoi les Réunionnais des différentes religions n’ont-ils pas exprimé davantage leur avis à la lumière de la science et de leur foi ?

En ce qui concerne l’euthanasie, certains gouvernements comme celui du Canada n’ont pas caché l’enjeu économique et la réduction de dépenses que cela peut comporter. Mais la vie humaine ne se réduit pas à l’argent.

  • « Zoreil dehors » et le programme Erasmus

Il y a un peu plus de trente ans, quand je suis arrivé à La Réunion, je voyais de temps en temps écrire sur des murs « zoreil dehors ». Parfois des blancs créoles parlant créole subissaient dans la rue le dard « zoreil dehors ». À présent, je ne le vois plus. Les mentalités ont évolué : Internet, les voyages avec la continuité territoriale, le programme Erasmus qui permet aux étudiants réunionnais d’étudier dans d’autres pays de l’UE … Nouvelle et heureuse mobilité.

L’esprit des Réunionnais s’est de plus en plus ouvert aux relations internationales. La langue anglaise occupe une place de choix non seulement dans les études mais aussi dans de nombreuses célébrations de mariages …

Nous avons à distinguer « autonomie » et « indépendance ». Comme son étymologie l’explique, « auto-nomie » se mouvoir (auto=soi-même) par sa propre loi (nomos) ne s’oppose pas à indépendance. Nous sommes dépendants les uns des autres.

Grandir dans l’UE peut très bien s’harmoniser avec le développement de la culture créole ; comme le dit le poète andalou Juan Ramón Jíménez, prix Nobel de littérature : « Des racines et des ailes, mais des racines pour s’envoler et des ailes pour s’enraciner ». Devenir de plus en plus créole pour devenir de plus en plus européen et réciproquement.

  • Lois européennes et exceptions régionales : déchets alimentaires

La doctrine sociale de l’Église prône le principe de subsidiarité qui représente un droit et un soutien comme son étymologie le manifeste : subsidiarité vient de latin subsidium qui veut dire « aide, soutien ». Le principe de subsidiarité peut être défini comme ceci : « Donner la responsabilité de ce qui peut être fait au plus petit niveau d’autorité compétent pour résoudre le problème ».

Il importe de bien choisir les députés européens qui vont défendre ce principe de subsidiarité de manière à ce qu’à la base des Réunionnais puissent exercer leurs compétences dans le contexte de leur culture et de leur économie, en faisant appel au principe de l’exception régionale si nécessaire.

Par exemple, chaque jour, dans les cantines scolaires, publiques ou privées, autour de 30% de la nourriture part à la poubelle de manière obligatoire et cela semble-t-il en raison des lois européennes. Véritable gaspillage dans un monde où tant de personnes souffrent de la faim ! Il doit y avoir moyen de récupérer de manière raisonnable cette nourriture pour la transformer en engrais ou en nourriture pour l’élevage des porcs, ce qui devrait créer des emplois et favoriser l’autonomie alimentaire dont le besoin s’est bien fait sentir au cours des gilets jaunes et de la pandémie.

  • Rencontrer les députés européens

De nombreuses études sociologiques relèvent la croissante distance entre les députés et la population qui reconnaît très souvent ne pas connaître les élus politiques. L’inverse pourrait être vrai aussi : des politiques qui méconnaissent les besoins et les demandes de la population.

Les corps intermédiaires de la société civile gagneront à se rapprocher des candidats et des élus et à les interpeller sur leurs programmes tout en leur faisant des propositions.

La Réunion demeure une île mariale. Le drapeau européen avec ses douze étoiles sur un fond bleu ciel rappelle la femme de l’Apocalypse « couronnée de douze étoiles, elle est enceinte et crie dans les douleurs et le travail d’enfantement » (Ap 12, 1-2). Des théologiens ont vu en cette femme couronnée d’étoiles une figure de l’Église et de la Vierge Marie. Puisse Notre-Dame intercéder pour l’Europe dans les douleurs et le travail d’enfantement de la justice et de la paix.

Saint-Denis/ la Réunion, le 1er juin 2024.

 

 

 

[1] Dominicains. Cathédrale de Saint-Denis. Aumônier catholique de la prison de Domenjod (La Réunion). Doyen de la faculté des sciences sociales de DOMUNI-universitas https://www.domuni.eu/fr/

[2] Le pape François a cité la réflexion de sagesse de La Pira (1904-1977), ancien maire de Florence (Italie), laïc dominicain, dans le contexte de la guerre actuelle : « La situation historique que nous vivons, le choc des intérêts et des idéologies qui secouent l’humanité en proie à un incroyable infantilisme, redonnent à la Méditerranée une responsabilité capitale : redéfinir les règles d’une Mesure où l’homme livré au délire et à l’excès peut se reconnaître » (Discours au Congrès méditerranéen de la culture, 19 février 1960)[2]. »

 

[3] Certaines photos montrent le pape Jean-Paul II et le père Arrupe regardant en direction opposée ; d’où la légende explicative de la photo : « Deux regards divergents ». En réalité, le pape Jean-Paul II et le père Arrupe regardaient dans la même direction : le Christ Jésus et la justice sociale. Mais ils le faisaient à partir d’expériences différentes, de pays différents avec des points de vue divers, sans opposition sur le fond. Saint Thomas d’Aquin enseignait : « Dans les choses qui ne sont pas de la nécessité de la foi, il a été permis aux saints, il nous est permis à nous d’opiner de diverses manières[3]. »

 

[4] Cf. https://www.admin.ch/opc/fr/classified-compilation/19995395/index.html




10ième Dimanche du Temps Ordinaire (Mc 3, 20-35) – par Francis COUSIN

« Ce qui se voit est provisoire,

mais ce qui ne se voit pas est éternel. »

 

La première lecture commence par le péché originel, ou plutôt sa suite. Adam a péché, et il se cache.

Et c’est Dieu lui-même qui va à sa rencontre. Comme tout le temps : c’est toujours Dieu qui fait le premier pas vis-à-vis des humains : « Où es-tu donc ? ».

« J’ai pris peur parce que je suis nu. »

« Qui donc t’a dit que tu étais nu ? Aurais-tu mangé de l’arbre dont je t’avais interdit de manger ? ».

Et là, commence pour un petit jeu que l’on connaît bien : le « c’est pas moi, c’est l’autre. ».

« La femme que tu m’as donnée, elle qui m’a donné du fruit de l’arbre, et j’en ai mangé. ».

La femme : « Le serpent m’a trompé, j’en ai mangé. ».

Le refus d’accepter ouvertement ce que l’on a fait … en pleine conscience.

Le refus d’accepter la réalité de ce que l’on a fait, ou dit, soit par méconnaissance, ou pire par duperie …

Et cela arrive de plus en plus souvent dans notre monde où on mélange tout : le réel, le virtuel, les connaissances scientifiques, et des connaissances inventées issues de l’imagination de certains, … et donc pas de vraies connaissances, tout au plus des supputations.

Cela ne date pas d’hier, et déjà, au temps de Jésus, lui-même en a été l’objet dans le passage d’évangile de ce jour : « Il est possédé par Béezéboul. », « Il a perdu la tête. ».

Quand il y a des choses que l’on ne comprend pas, il est plus souvent plus facile de dénigrer en disant n’importe quoi … que d’essayer de comprendre !

Et Jésus remet les scribes à leur place « Comment Satan peut-il expulser Satan ? Si un royaume est divisé contre lui-même, ce royaume ne peut pas tenir. … Si Satan s’est dressé contre lui-même, s’il est divisé, il ne peut pas tenir ; c’en est fini de lui. ». Et Jésus nous annonce qu’il a déjà ligoté Satan : il ne peut rien contre lui !

Bon, ça, on s’en doutait ! ce n’est pas vraiment une nouvelle.

Mais, quand il s’agit de sa famille proche, la vision qu’il en a nous concerne chacun d’entre nous : « Qui est ma mère ? qui sont mes frères ? ( … ) Voici ma mère et mes frères. Celui qui fait la volonté de Dieu, celui-là est pour moi un frère, une sœur, une mère. ».

Ce qui doit poser à chacun une question : Quelle est la volonté de Dieu pour moi ?

Est-ce que j’ai déjà réfléchi à cette question ? … ou est-ce que je me suis simplement posé la question « Qu’est-ce qui est bon pour moi ? », sans penser à Dieu !

Mais peut-être peut-on faire une seule question avec les deux : Quelle est la volonté de Dieu pour moi , et qui soit bonne pour moi, c’est-à-dire qui me rendra heureux et qui rendra heureux les autres qui m’entourent , et donc Dieu ?

Et il n’y a pas âge pour se poser la question …

Et saint Paul nous le dit : « C’est pourquoi nous ne perdons pas courage, et même si en nous l’homme extérieur va vers sa ruine, l’homme intérieur se renouvelle de jour en jour. Car notre détresse du moment présent est légère par rapport au poids  vraiment incomparable de gloire éternelle qu’elle produit pour nous. Et notre regard ne s’attache pas à ce qui se voit, mais à ce qui ne se voit pas ; ce qui se voit est provisoire, mais ce qui ne se voit pas est éternel. »

On voit bien la différence que fait Paul entre les deux types de vie : la vie terrestre, dans laquelle nous sommes, où les gens pensent surtout à eux, leur famille … pas tous, bien sûr, heureusement … et la vie sous le regard de Dieu, … et qui n’est pas toujours simple à mettre en œuvre.

Et cela se voit bien au niveau politique pour les lois dites sociétales, dont celle ’’sur la fin de vie’’. Sans doute les personnes qui sont pour l’euthanasie (disons les choses clairement) la soutiennent avec des arguments qui semblent bons, mais qui restent au niveau du pathos et occultent complétement l’interdit de la mort : « Tu ne tueras pas» (Ex 23,7, repris en Mt 5,21) interdit qui est repris par chaque grande religion.

Cela arrive quand l’idéologie l’emporte sur la raison.

Seigneur Jésus,

donne-nous d’éclairer nos esprits,

que nous sachions démêler

le vrai du faux,

faire la différence entre

l’essentiel et l’accessoire,

et que tu sois toujours

celui qui nous guide.

 

  Francis Cousin

 

 

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Rencontre autour de l’Évangile – 10ième Dimanche du Temps Ordinaire (Mc 3, 20-35)

 « Voici ma mère et mes frères…

Quiconque fait la volonté de Dieu, 

Celui-là m’est un frère,

une sœur, et une mère… « 

TA PAROLE SOUS NOS YEUX

Situons le texte et lisons (Mc 3,20-35)

           « La première étape de l’Evangile (Mc 1,14-3,12) nous a campé Jésus dans son activité de libérateur. Par sa Parole puissamment efficace, il est porteur d’une Bonne Nouvelle qui n’a pas fini d’étonner. Cette deuxième étape (3,13-6,6) nous le montre continuant, par ses faits et gestes, à susciter la question : « Qui donc est cet homme ? », et ici, surtout dans la tête des disciples. Mc 3,13-35 nous présente Jésus qui, au delà de ses liens charnels, veut constituer une nouvelle famille ouverte à tous…

Le sens des mots

            Juste après avoir institué les Douze (Mc 3,13-19), les piliers de l’Eglise, dont nos Evêques sont aujourd’hui les successeurs, Jésus répond à une calomnie des scribes (les spécialistes des Ecritures) : « Il est possédé de Béelzéboul », qui veut dire « prince des immondices », c’est-à-dire des idoles : c’est Satan (un mot qui en hébreu signifie « l’adversaire, l’accusateur »), « le prince des démons », le diable (du grec « diabolos, diviseur »). Et Jésus va justement faire allusion à ce dernier sens : en effet, s’il est possédé par Satan et qu’il expulse Satan, cela veut dire que Satan est « divisé » contre lui-même : il est perdu de toute façon… Mais au v. 27, il suggère que s’il « pille » les affaires de Satan en expulsant les démons et donc en libérant celles et ceux qui étaient sous son emprise (Mc 1,21-28), c’est qu’il a d’abord « ligoté » cet « homme fort » : il est victorieux du diable, des démons, de toute influence mauvaise. Le croyons-nous vraiment ?

            Puis Jésus affirme : « Amen, je vous le dis : Tout sera pardonné aux enfants des hommes : leurs péchés et les blasphèmes qu’ils auront proférés. » En effet « Dieu Est Amour » (1Jn 4,8.16), il ne sait et ne fait qu’aimer, c’est-à-dire poursuivre inlassablement le bien de tous les hommes qu’il aime (Lc 2,14). Or, si les conséquences du péché sont « souffrance et angoisse » (Rm 2,9), « privation de la gloire de Dieu », et donc de sa Plénitude (Rm 3,23), « mort spirituelle » (Rm 6,23), un pécheur ne peut qu’être un souffrant par suite du mal qu’il commet. Il ne peut être vraiment « bien ». Et c’est cela que Dieu ne supporte pas pour lui. Aussi, ne va-t-il pas cesser, avec une infinie patience, de l’inviter à ne plus commettre ce mal qui, malgré les apparences, le rend malheureux. Il l’invitera donc au repentir en lui promettant, comme il le fait ici, que tous, absolument tous ses péchés seront pardonnés. Et pas un seul, en effet, ne peut le mettre en échec car il est Amour Tout Puissant, un Amour qui face au pécheur prend inlassablement le visage de la Miséricorde… Ce pardon sera mis en œuvre dans les cœurs par l’Esprit Saint, l’Esprit de Vérité et de Lumière : « Recevez l’Esprit Saint. Ceux à qui vous remettrez les péchés, ils leur seront remis » (Jn 20,22). « Repentez-vous », disait St Pierre à ceux qui avaient contribué à la mort du Christ, « et que chacun de vous soit baptisé au nom de Jésus Christ pour le pardon de ses péchés ; vous recevrez alors le don du Saint-Esprit » (Ac 2,38). Avec l’Eau Vive et l’Eau Pure de l’Esprit, Dieu accomplissait ainsi ses promesses : « Je répandrai sur vous une eau pure, et vous serez purifiés ; de toutes vos souillures, de toutes vos idoles, je vous purifierai. Je vous donnerai un cœur nouveau, je mettrai en vous un esprit nouveau. J’ôterai de votre chair le cœur de pierre, je vous donnerai un cœur de chair. Je mettrai en vous mon Esprit, je ferai que vous marchiez selon mes lois, que vous gardiez mes préceptes et leur soyez fidèles » (Ez 36,25-27). Et de fait, à celles et ceux qui avaient accepté cette démarche de tout cœur, St Paul écrivait : « Ne savez-vous pas que ceux qui commettent l’injustice ne recevront pas le royaume de Dieu en héritage ? Ne vous y trompez pas : ni les débauchés, les idolâtres, les adultères, ni les dépravés et les sodomites, ni les voleurs et les profiteurs, ni les ivrognes, les diffamateurs et les escrocs, aucun de ceux-là ne recevra le royaume de Dieu en héritage. Voilà ce qu’étaient certains d’entre vous. Mais vous avez été lavés, vous avez été sanctifiés, vous êtes devenus des justes, au nom du Seigneur Jésus Christ et par l’Esprit de notre Dieu » (1Co 6,9-11), cet « Esprit Saint qui sanctifie » (2Th 2,13).

            Mais si quelqu’un, en toute liberté et en toute connaissance de cause dit « Non » à cet Esprit Saint qui, seul, peut mettre en œuvre dans son cœur le pardon des péchés, il ne pourra donc pas être pardonné… Ou encore s’il déclare que cet Esprit Saint « Eau Pure » est « boue infecte », et qu’il refuse bien sûr de le recevoir, il ne pourra pas être purifié de son péché. Tel est « le blasphème contre l’Esprit Saint ».

 Les différentes sens possibles de l’expression « frères de Jésus »

            Jésus, n’est-il pas « le frère de Jacques, de José, de Jude et de Simon ? Et ses sœurs, ne sont-elles pas ici chez nous ? » (Mc 6,3).

            Le mot « frère, ἀδελφός (adelphos) » peut avoir de multiples sens selon le contexte :

            1 – Frères de sang comme Simon et André, Jacques et Jean (Mc 1,16.19) : Comme il passait sur le bord de la mer de Galilée, (Jésus) vit Simon et André, le frère de Simon, qui jetaient l’épervier dans la mer ; car c’étaient des pêcheurs.

Et avançant un peu, il vit Jacques, fils de Zébédée, et Jean son frère, eux aussi dans leur barque en train d’arranger les filets…

             2 – Demi-frères comme Philippe et Hérode Antipas, avec un même père, le roi Hérode le Grand, mais avec deux mères différentes, Cléopâtre et Malthacé (Mc 6,17) : « C‘était lui, Hérode, qui avait envoyé arrêter Jean et l’enchaîner en prison, à cause d’Hérodiade, la femme de Philippe son frère qu’il avait épousée».

            3 – Cousins, parents éloignés comme « Joset et Jacques » (Mc 6,3) qui sont les fils d’une autre Marie qui sera présente elle aussi lors des évènements tragiques de la Passion (Mc 15,40.47) : Il y avait aussi des femmes qui regardaient à distance, entre autres Marie de Magdala, Marie mère de Jacques le petit et de Joset, et Salomé… Or, Marie de Magdala et Marie, mère de Joset, regardaient où on l’avait mis…

            4 – Disciples de Jésus, recevant par leur foi la même Vie éternelle que celle que le Fils Unique reçoit du Père de toute éternité. « « Qui est ma mère ?  Et mes frères ? » Et, promenant son regard sur ceux qui étaient assis en rond autour de lui, il dit : « Voici ma mère et mes frères. Quiconque fait la volonté de Dieu, celui-là m’est un frère et une sœur et une mère » » (Mc 3,31‑35). Et une fois ressuscité d’entre les morts, il dira à Marie de Magdala : « Je monte vers mon Père et votre Père, vers mon Dieu et votre Dieu » (Jn 20,17). Cette parole, adressée aux disciples, est valable à travers eux pour tous les hommes de tous les temps…

            Or, « la volonté de Dieu » est « que tous les hommes soient sauvés » (1Tm 2,3-6), qu’ils se repentent, qu’ils accueillent le pardon de leurs péchés, et avec lui le Don de l’Esprit Saint « Eau Pure qui purifie » (Ez 36,25-27), « Eau Vive qui vivifie » (Jn 4,10-14 ; 7,37-39). Ils ne pourront alors que constater que « l’amour de Dieu a été répandu dans nos cœurs par l’Esprit Saint qui nous a été donné » (Rm 5,5), une grâce d’amour qui leur permettra de grandir jour après jour dans la mise en œuvre du grand commandement chrétien : « Mon commandement, le voici : Aimez-vous les uns les autres comme je vous ai aimés » (Jn 15,12).

 

ENSEMBLE PRIONS  

Seigneur, source de tout bien, réponds sans te lasser à notre appel : inspire-nous ce qui est juste, aide-nous à l’accomplir. Nous te le demandons par Jésus, ton Fils, notre Seigneur, qui vit et règne avec toi dans l’unité d’un même Esprit, maintenant et pour les siècles des siècles.

 

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10ième Dimanche du Temps Ordinaire – par le Diacre Jacques FOURNIER (Mc 3, 20-35)

« Tous appelés à être « sœurs et frères de Jésus »

(Mc 3, 20-35).

 

          En ce temps-là, Jésus revint à la maison, où de nouveau la foule se rassembla, si bien qu’il n’était même pas possible de manger.
Les gens de chez lui, l’apprenant, vinrent pour se saisir de lui, car ils affirmaient : « Il a perdu la tête. »
Les scribes, qui étaient descendus de Jérusalem, disaient : « Il est possédé par Béelzéboul ; c’est par le chef des démons qu’il expulse les démons. »
Les appelant près de lui, Jésus leur dit en parabole : « Comment Satan peut-il expulser Satan ?
Si un royaume est divisé contre lui-même, ce royaume ne peut pas tenir.
Si les gens d’une même maison se divisent entre eux, ces gens ne pourront pas tenir.
Si Satan s’est dressé contre lui-même, s’il est divisé, il ne peut pas tenir ; c’en est fini de lui.
Mais personne ne peut entrer dans la maison d’un homme fort et piller ses biens, s’il ne l’a d’abord ligoté. Alors seulement il pillera sa maison.
Amen, je vous le dis : Tout sera pardonné aux enfants des hommes : leurs péchés et les blasphèmes qu’ils auront proférés.
Mais si quelqu’un blasphème contre l’Esprit Saint, il n’aura jamais de pardon. Il est coupable d’un péché pour toujours. »
Jésus parla ainsi parce qu’ils avaient dit : « Il est possédé par un esprit impur. »
Alors arrivent sa mère et ses frères. Restant au-dehors, ils le font appeler.
Une foule était assise autour de lui ; et on lui dit : « Voici que ta mère et tes frères sont là dehors : ils te cherchent. »
Mais il leur répond : « Qui est ma mère ? qui sont mes frères ? »
Et parcourant du regard ceux qui étaient assis en cercle autour de lui, il dit : « Voici ma mère et mes frères.
Celui qui fait la volonté de Dieu, celui-là est pour moi un frère, une sœur, une mère. »

 

                          

                Nous lisons dans notre évangile de ce jour : « Alors arrivent sa mère et ses frères. Restant au-dehors, ils le font appeler. Une foule était assise autour de lui ; et on lui dit : « Voici que ta mère et tes frères sont là dehors : ils te cherchent » (Mc 3,31-32). Et un peu plus loin, nous lisons dans ce même Evangile de Marc : Jésus, n’est-il pas « le frère de Jacques, de José, de Jude et de Simon ? Et ses sœurs, ne sont-elles pas ici chez nous ? » (Mc 6,3).

            Dans le Nouveau Testament, le mot « frère, ἀδελφός » peut avoir, selon le contexte, de multiples sens :

            1 – Frères de sang comme Simon et André, Jacques et Jean :

            Mc 1,16 : « Comme il passait sur le bord de la mer de Galilée,

            (Jésus) vit Simon et André, le frère de Simon,

                        qui jetaient l’épervier dans la mer ; car c’étaient des pêcheurs. »

            Mc 1,19 : « Et avançant un peu, il vit Jacques, fils de Zébédée,

                                    et Jean son frère,

                                    eux aussi dans leur barque en train d’arranger les filets »

            2 – Demi-frères comme Philippe et Hérode Antipas, avec un même père, le roi Hérode le Grand, mais avec deux mères différentes, Cléopâtre et Malthacé :

            Mc 6,17 : « En effet, c’était lui, Hérode, qui avait envoyé arrêter Jean

                        et l’enchaîner en prison,

                         à cause d’Hérodiade, la femme de Philippe son frère

                                                                                                          qu’il avait épousée ».

            3 – Cousins, parents éloignés comme « Joset et Jacques » (Mc 6,3) le sont vis-à-vis de Jésus. Et leur mère a le même prénom, très fréquent à l’époque, de la mère de Jésus : Marie. Nous la découvrons ainsi aux côtés d’une autre Marie, « Marie de Magdala », lors des évènements tragiques de la Passion :

             Mc 15,40.47 : « Il y avait aussi des femmes qui regardaient à distance,

                        entre autres Marie de Magdala,

                                               Marie mère de Jacques le petit et de Joset, et Salomé…

                        Or, Marie de Magdala et Marie, mère de Joset,

                                               regardaient où on l’avait mis »

            4 – Disciples de Jésus, recevant par leur foi la même Vie éternelle que celle que le Fils Unique reçoit du Père de toute éternité. En effet, « comme le Père a la vie en lui-même, de même a-t-il donné au Fils d’avoir la vie en lui-même… Je vis par le Père » (Jn 5,26 ; 6,57). C’est donc en lui donnant la vie de toute éternité, que le Père engendre le Fils en « Fils né du Père avant tous les siècles ». Et « le Père, qui », depuis toujours et pour toujours « est vivant » (Jn 6,57), lui donne la vie en lui donnant tout ce qu’il est en lui-même : « Le Père aime le Fils, et il a tout donné en sa main » (Jn 3,35) de telle sorte que « tout ce que le Père a », c’est-à-dire tout ce que le Père est, « est à moi », nous dit Jésus (Jn 16,15 ; 17,10). Or, c’est justement ce Don que le Fils reçoit du Père de toute éternité, ce Don par lequel le Père l’engendre en Fils, que Jésus est venu nous proposer : « Si tu savais le Don de Dieu, et qui est celui qui te dit « Donne-moi à boire » », et il est « l’unique engendré » (Jn 1,14), « c’est toi qui l’aurais prié et il t’aurait donné de l’eau vive » (Jn 4,10). Mais bien sûr, pour le recevoir, il faut croire que ce que Jésus nous dit est vrai : il est bien « l’engendré non pas créé » que le Père, « avant tous les siècles », fait « naître » à la vie éternelle en se donnant à lui. Et à quiconque consentira de tout cœur à accueillir cette vérité éternelle, Jésus lui communiquera à lui aussi ce Don du Père, un Don qui aura dans son cœur les mêmes effets que ceux qu’il a dans le Fils depuis toujours et pour toujours : un engendrement à la Plénitude même de la vie de Dieu… « Si quelqu’un a soif, qu’il vienne à moi et qu’il boive celui qui croit en moi, selon le mot de l’Ecriture : « Des fleuves d’eau vive jailliront de son sein ». Il parlait de l’Esprit que devaient recevoir ceux qui croient en lui » (Jn 7,37-39). « Recevez l’Esprit Saint » (Jn 20,22), dira-t-il, ressuscité, à ses disciples… Recevez « le Don de Dieu » (Ac 8,20 ; 11,17 ; Rm 6,23 ; 1Co 2,12 ; 2Co 9,15 ; 1Th 4,8), « l’Esprit qui est vie » (Ga 5,25), « l’Esprit qui vivifie » (Jn 6,63 ; 2Co 3,6), l’Esprit qui engendre à la Plénitude de la vie éternelle… Et ce Don est totalement gratuit : « Le premier pas que Dieu accomplit vers nous est celui d’un amour donné à l’avance et inconditionnel. Dieu nous aime parce qu’il est amour, et l’amour tend de nature à se répandre, à se donner » (Pape François, mercredi 14 juin 2017). Il suffit juste de consentir, de tout cœur, à le recevoir, ce qui ne peut se faire qu’en acceptant au même moment de laisser de côté tout ce qui lui est contraire… Telle est l’aventure et le combat de la conversion chrétienne, une aventure à reprendre chaque jour, avec l’aide et le soutien de Dieu Lui-même… « Ainsi donc aux païens aussi Dieu a donné la repentance qui conduit à la vie ! » (Ac 11,18).

            La volonté de Dieu à l’égard de tout homme est donc toute simple : que nous acceptions de recevoir, avec bonne volonté, ce Don gratuit de l’Amour, en acceptant au même moment de nous laisser entraîner par lui sur des nouveaux chemin de vie… Si nous consentons ainsi à l’Amour, nous serons engendrés à notre tour, gratuitement, par amour, à la même Plénitude d’être et de vie que Jésus reçoit du Père de toute éternité : nous serons alors pleinement, selon notre condition de créature, des frères et des sœurs de Jésus, appelés à se tourner avec lui vers le même Père pour lui rendre grâce pour tant de bienfaits…

            C’est ce que Jésus déclare ici dans notre Evangile : « «  Qui est ma mère ?  Et qui sont mes frères ? » Et, promenant son regard sur ceux qui étaient assis en rond autour de lui, il dit : « Voici ma mère et mes frères. Quiconque fait la volonté de Dieu, celui-là m’est un frère et une sœur et une mère » » (Mc 3,31‑35). Et une fois ressuscité d’entre les morts, il dira à Marie de Magdala : « Je monte vers mon Père et votre Père, vers mon Dieu et votre Dieu » (Jn 20,17). Cette parole, adressée aux disciples, est valable à travers eux pour tous les hommes de tous les temps qui accepteront de consentir à l’Amour de leur Dieu et Père…

                                              Jacques Fournier




Audience Générale du Mercredi 29 Mai 2024

PAPE FRANÇOIS

AUDIENCE GÉNÉRALE

Place Saint-Pierre
Mercredi 29 Mai 2024


Cycle de catéchèse. L’Esprit et l’Épouse. L’Esprit Saint guide le peuple de Dieu vers Jésus, notre espérance. 1. L’Esprit de Dieu planait sur les eaux

Chers frères et sœurs, bonjour!

Aujourd’hui avec cette catéchèse, nous entamons un cycle de réflexions sur le thème «L’Esprit et l’Epouse — L’Esprit est l’Epouse —. L’Esprit Saint guide le peuple de Dieu vers Jésus, notre espérance». Nous parcourrons ce chemin à travers les trois grandes étapes de l’histoire du salut: l’Ancien Testament, le Nouveau Testament et le temps de l’Eglise. En gardant toujours le regard fixé sur Jésus, qui est notre espérance.

Dans ces premières catéchèses sur l’Esprit dans l’Ancien Testament, nous ne ferons pas d’«archéologie biblique». Nous découvrirons au contraire que ce qui est donné comme promesse dans l’Ancien Testament s’est pleinement réalisé dans le Christ. Ce sera comme suivre le chemin du soleil de l’aube à midi.

Commençons par les deux premiers versets de toute la Bible: «Au commencement, Dieu créa le ciel et la terre. La terre était informe et déserte, les ténèbres couvraient l’abîme, et l’Esprit de Dieu planait sur les eaux » (Gn 1,1-2). L’Esprit de Dieu nous apparaît comme la puissance mystérieuse qui fait passer le monde de son état initial informe, désert et ténébreux à son état ordonné et harmonieux. Parce que l’Esprit fait l’harmonie, l’harmonie dans la vie, l’harmonie dans le monde. En d’autres termes, c’est Lui qui fait passer le monde du chaos au cosmos, c’est-à-dire de la confusion à quelque chose de beau et d’ordonné. C’est d’ailleurs le sens du mot grec kosmos, ainsi que du mot latin mundus , c’est-à-dire quelque chose de beau, d’ordonné, de propre, d’harmonique, parce que l’Esprit est l’harmonie.

Cette indication encore vague de l’action de l’Esprit dans la création est précisée dans la révélation suivante. Dans un psaume, nous lisons: «Le Seigneur a fait les cieux par sa parole, l’univers, par le souffle de sa bouche » (Ps 33, 6); et encore: «Tu envoies ton souffle : ils sont créés; tu renouvelles la face de la terre» (Ps 104, 30).

Cette ligne de développement devient très claire dans le Nouveau Testament, qui décrit l’intervention de l’Esprit Saint dans la nouvelle création, en utilisant précisément les images que nous avons lues à propos de l’origine du monde: la colombe qui plane sur les eaux du Jourdain lors du baptême de Jésus (cf. Mt 3, 16); Jésus qui, au Cénacle, souffle sur les disciples et dit: «Recevez l’Esprit Saint» (Jn 20, 22), tout comme au commencement Dieu a soufflé sur Adam (cf. Gn 2, 7).

L’apôtre Paul introduit un nouvel élément dans cette relation entre l’Esprit Saint et la création . Il parle d’un univers qui «gémit, passe par les douleurs d’un enfantement» (cf. Rm 8, 22). Il souffre à cause de l’homme qui l’a soumis à «l’esclavage de la corruption» (cf. v. 20-21). C’est une réalité qui nous concerne de près et de manière dramatique. L’apôtre voit la cause de la souffrance de la création dans la corruption et le péché de l’humanité qui l’a entraînée dans son éloignement de Dieu. Cela demeure encore vrai aujourd’hui comme naguère. Nous voyons les ravages que l’humanité a causés et continue de causer à la création, en particulier à la partie de celle-ci qui a la plus grande capacité d’exploiter ses ressources.

Saint François d’Assise nous montre une belle voie de sortie, pour revenir à l’harmonie de l’Esprit: la voie de la contemplation et de la louange. Il voulait que s’élève des créatures un cantique de louange au Créateur. Rappelons-nous: «Laudato sì, mi Signore…», le cantique de François d’Assise.

Un psaume (18, 2) dit ainsi: «Les cieux racontent la gloire de Dieu » — mais ils ont besoin de l’homme et de la femme pour donner une voix à leur cri muet. Et dans le «Sanctus» de la Messe, nous répétons chaque fois: «Les cieux et la terre sont remplis de ta gloire». Ils en sont, pour ainsi dire, «enceintes», mais ils ont besoin des mains d’une bonne sage-femme pour donner naissance à cette louange qui est la leur. Notre vocation dans le monde, nous rappelle encore Paul, est d’être «louange de sa gloire » (Ep 1,12). C’est faire passer la joie de contempler avant la joie de posséder. Et personne ne s’est réjoui des créatures plus que François d’Assise, qui ne voulait pas en posséder aucune.

Frères et sœurs, l’Esprit Saint, qui au commencement transforma le chaos en cosmos, est à l’œuvre pour opérer cette transformation en chaque personne. Par le prophète Ezéchiel, Dieu promet: «Je vous donnerai un cœur nouveau, je mettrai en vous un Esprit nouveau…. Je mettrai en vous mon Esprit » (Ez 36, 26-27). Car notre cœur ressemble à cet abîme désert et sombre des premiers versets de la Genèse. En lui s’agitent des sentiments et des désirs opposés: ceux de la chair et ceux de l’esprit. Nous sommes tous, en un sens, ce «royaume divisé en lui-même» dont parle Jésus dans l’Evangile (cf. Mc 3, 24). Nous pouvons dire qu’autour de nous il y a un chaos extérieur, un chaos social, un chaos politique: pensons aux guerres, pensons à tant d’enfants qui n’ont rien à manger, à tant d’injustices sociales, ça c’est le chaos à l’extérieur. Mais il y a aussi un chaos intérieur: intérieur à chacun de nous. Le premier ne peut être guéri que si nous commençons à guérir le second! Frères et sœurs, faisons en sorte que notre confusion intérieure devienne une clarté de l’Esprit Saint: c’est la puissance de Dieu qui le fait, et nous ouvrons nos cœurs pour qu’Il puisse le faire.

Puisse cette réflexion susciter en nous le désir de faire l’expérience de l’Esprit créateur. Depuis plus d’un millénaire, l’Eglise a mis sur nos lèvres le cri de la demande: «Veni creator Spiritus !», «Viens, Esprit Créateur! Visite nos esprits. Remplis de grâce céleste les cœurs que tu as créés». Demandons à l’Esprit Saint de venir à nous et de faire de nous des personnes nouvelles, avec la nouveauté de l’Esprit. Merci.

* * *

Je salue les pèlerins de langue française en particulier les jeunes venus d’institutions scolaires de France.

Frères et sœurs, la solennité du Saint-Sacrement est toute proche. Que l’Esprit Saint nous conduise à Jésus Présent dans l’Eucharistie, mystère d’amour, source de grâce, de joie et de lumière, soutien dans les difficultés et réconfort dans la peine.

Que Dieu vous bénisse !





Solennité du Saint Sacrement (Mc 14, 12-16 ; 22-26) – par Francis COUSIN

« Prenez, ceci est mon corps … Ceci est mon sang … 

Faites cela en mémoire de moi. »

 

Les trois évangiles synoptiques racontent le passage où Jésus transforme le pain en son corps et le vin en son sang le premier jour de la fête de la Pâque juive.

A la place, saint Jean met le lavement des pieds des disciples par Jésus, et il termine par une phrase similaire : « Si donc moi, le Seigneur et le Maître, je vous ai lavé les pieds, vous aussi, vous devez vous laver les pieds les uns aux autres.» (Jn 13,14), mettant ainsi l’accent sur l’humilité que chacun doit avoir vis-à-vis des autres.

Cependant Jean parle du pain vivant descendu du ciel, mais ans le mettre en relation avec la fête de la Pâque juive : « Amen, amen, je vous le dis : si vous ne mangez pas la chair du Fils de l’homme, et si vous ne buvez pas son sang, vous n’avez pas la vie en vous. Celui qui mange ma chair et boit mon sang a la vie éternelle ; et moi, je le ressusciterai au dernier jour. » (Jn 13,53-54).

Je vous propose maintenant une méditation du père Raniero Cantalamessa, qui n’étais pas encore cardinal.

« Grâce à l’Eucharistie le chrétien est vraiment ce qu’il mange ! « Saint Léon le Grand écrivait déjà, il y a longtemps : « Notre participation au corps et au sang du Christ n’a d’autre que but de nous faire devenir ce que nous mangeons. ». À ce sujet, écoutons Jésus lui-même « De même que le Père est vivant, celui qui me mange, lui aussi vivra par moi » (Jn 6,57). La préposition « par », dans cette phrase, indique deux réalités ou deux mouvements : un mouvement de provenance et un mouvement de destination. Ce qui signifie que celui qui mange le corps du Christ vit « par » lui, c’est-à-dire revêtu de sa force, et vit « en vue de » lui, c’est pour sa gloire, son amour et son Règne. De la même manière que Jésus vit du Père et pour le Père, nous vivons de Jésus et pour Jésus.

À celui qui s’approche pour le recevoir, Jésus dit : « Je suis la nourriture des grands. Grandis et tu mangeras. Mais ce n’est pas moi qui me transformerai en toi comme la nourriture habituelle ; au contraire, c’est toi qui te transformeras en moi. » (Saint Augustin). Dire que Jésus, dans la communion, nous assimile à lui, veut dire concrètement qu’il assimile, c’est-à-dire qu’il rend nos sentiments semblables aux siens, nos désirs semblables aux siens, notre façon de penser semblable à la sienne ; il nous fait savoir, en somme, « les mêmes sentiments qui sont dans le Christ Jésus. » (Ph 2,5).

Voilà comment l’explique saint Paul, avec qui exactement nous entrons en communion dans l’Eucharistie : « La coupe de bénédiction que nous bénissons, n’est-elle pas communion au sang du Christ ? Le pain que nous rompons, n’est-il pas communion au corps du Christ ? » (1Co 10,16). Il faut bien mettre en lumière le rapport de personne à personne, de vivant à vivant, qui se réalise dans la communion avec simplicité et immédiateté. Les termes corps et sang, dans le langage biblique, ont un sens concret et historique. Ils indiquent toute la vie du Christ, mieux, sa vie, sa mort et sa résurrection.

Selon nos dispositions intérieures ou nos besoins du moment, « faire communion avec le Christ » veut dire vivre avec le Christ, s’approcher et demeurer joue contre joue avec le Jésus qui prie, le Jésus qui est tenté, le Jésus qui est fatigué, le Jésus qui meurt sur la croix, le Jésus qui ressuscite. Tout cela non par un montage mental, mais parce que ce Jésus existe toujours et est vivant, même s’il ne vit plus dans la chair, maie dans l’Esprit : « Celui qui s’unit au Seigneur n’est avec lui qu’un seul Esprit. » (1Co 6,17)

                                                                   Voici le corps

et le sang du Seigneur,

la coupe du salut

et le pain de la vie,

Dieu immortel

se donne en nourriture

pour que nous ayons

la vie éternelle.

                                                                                              Francis Cousin

 

 

 

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Le Saint Sacrement (Mc 14, 12-16 ; 22-26) – Homélie du Père Louis DATTIN

Devenez ce que vous recevez

Marc 14, 12-16 ; 22-26

« Voici que je suis avec vous, tous les jours, jusqu’à la fin des temps » et c’est pourtant l’expérience du contraire que bien souvent nous faisons dans la foi : un Christ absent, un Christ qui se tait, un Christ dont nous aimerions avoir un signe, une manifestation. A quoi bon s’être incarné, avoir vécu pendant 30 ans parmi les hommes, pour être maintenant aussi tragiquement absent de nos vies, inconnu dans notre société, celui dont on ne tient absolument plus compte dans les décisions vitales et dans les orientations de nos cultures et de nos projets de société.

Qui ose parler du Christ, ou même de son message, en public, dans une soirée, sur une émission de radio ou de télévision, dans un journal ou même dans une conversation ?
Il semble que ce soit un sujet tabou, même entre chrétiens !
L’Eglise ressemble un peu à ces maisons qui, pendant la guerre, possédaient des fenêtres dont les vitres étaient peintes en bleu de façon à ne laisser passer aucune lumière à l’extérieur qui puisse le faire repérer de loin et à force de vouloir respecter les opinions des autres, de ne pas attenter à leur liberté, on en arrive à les laisser dans l’ignorance et à ne jamais leur communiquer ce qui doit faire l’essentiel de notre vie et de la leur, ce qui nous anime et même ce qui leur est destiné : cette Bonne Nouvelle dont l’Evangile nous dit qu’elle doit être criée sur les toits.

Pourtant, présent, ici, parmi nous, le Christ l’est plus que jamais ! Plus sans doute qu’au moment de son incarnation où sa présence était limitée à son corps physique, dans un petit pays d’un monde, seulement méditerranéen.

Présent, il l’est d’abord en nous depuis notre Baptême :

« L’eau que je lui donnerai, deviendra en lui source jaillissante pour la vie éternelle ».

Présent, il l’est aussi par la Parole qu’il nous adresse à chacun de nous, à chaque assemblée, à chaque fois que nous ouvrons notre Evangile.

 

Présent, il l’est également à chaque fois qu’à deux, trois ou plus, nous nous réunissons en son nom:

« Là, où deux ou trois se retrouveront ensemble « en mon nom », je serai au milieu d’eux ».

Présent, il le demeure toujours par le prochain : « J’avais faim, j’avais soif… Tu m’as donné à manger, à boire… Oui, c’était moi, bien à moi que tu as fait cela ». Oui, c’est à moi que tu as offert, ne fut-ce qu’un verre d’eau.

Nous sommes un peu comme ces habitants de Nazareth qui ont eu, au milieu d’eux, pendant trente ans, la présence de Jésus, qui ne l’ont jamais identifié, jamais reconnu, jamais deviné et qui se sont contentés de dire, même après sa prédication, même après son discours dans leur synagogue, même après ses miracles : « Ah ! Oui, Jésus, le fils de Joseph, le charpentier ! » « Ils avaient des yeux et ils n’ont pas vu ; des oreilles et n’ont pas entendu ».

C’est parce que Jésus a fait cette expérience de notre surdité, de notre aveuglement, de notre mutisme, de la solidité et de la force de nos freins à l’égard de la foi, de la puissance de notre méfiance et parce que nous sommes, en fin de compte des matérialistes enragés, qu’il a été jusqu’à adopter du matériel et parmi celui-ci, le plus matériel de tous : de la nourriture, du pain et du vin, pour en faire le signe de sa présence et pas seulement le signe mais la réalité de son « être là« – « avec nous ».

« Voici que je suis avec vous tous les jours jusqu’à la fin des temps ». Le Christ aurait pu prendre un objet, signe de sa présence parmi nous : l’Arche d’Alliance comme dans l’Ancien Testament, un endroit désigné par lui comme lieu de sa présence, de pèlerinage comme autrefois « le Temple de Jérusalem« … Non, ce n’était pas suffisant ! C’était encore trop extérieur à nous.

Il voulait être présent non pas à côté de nous, mais en nous, au cœur de nous-mêmes ! Il désirait être comme assimilé par nous, j’allais dire « mangé par nous ». Mais je peux le dire, car c’est lui-même qui emploie cette expression dans le fameux discours du « pain de vie » dont le réalisme et la matérialité ont fait hurler ses auditeurs.

« Le pain que je donnerai, c’est ma chair donnée pour que le monde ait la vie ».

 « Si vous ne mangez pas la chair du fils de l’homme, vous n’aurez pas la vie en vous ».

« Car ma chair est une vraie nourriture ».

« Celui qui mange ma chair demeure en moi et moi en lui ».

Nous-mêmes, pourtant au courant de ce qui s’est passé ensuite, le soir du Jeudi Saint : « Ceci est mon Corps livré pour vous. Prenez et mangez », « Voici le sang de l’Alliance Nouvelle et Eternelle versé pour vous et pour la multitude en rachat de vos fautes ». Nous-mêmes, écoutant ces paroles : « Oui, ma chair est vraiment une nourriture », nous sommes choqués et nous disons avec les auditeurs d’alors : « Cette parole est rude ! Qui peut continuer à l’écouter ? » Pourtant le Christ a été jusque- là !
Il a voulu être tellement présent à nous, tellement intérieur à nous-mêmes, tellement « âme de mon âme », « vie de ma vie », « énergie de mon énergie » qu’il a désiré cette fusion totale avec nous, sous le signe de la nourriture quotidienne, celle du pain et du vin, pour être assuré, et surtout pour nous assurer de sa présence à la fois matérielle et spirituelle, au plus intime de nous-mêmes.

Dans son incarnation, non seulement Dieu s’est fait homme pour être avec nous, entre nous, parmi nous, mais il a voulu aller plus loin encore, il s’est fait pain, il s’est fait vin pour assurer  sa  présence  non seulement à côté de nous, mais en nous-même afin d’être assimilé par nous. Il consent à s’anéantir en nous pour faire de notre vie la sienne, faire de sa vie la nôtre, pour que nous puissions dire, nous aussi, à la suite de St-Paul :

« Non, ce n’est pas moi qui vis, c’est le Christ qui vit en moi ». Voilà jusqu’où va l’humanisation de Jésus et jusqu’où doit aller notre divinisation.

Vous le savez, le vœu de l’amour est la fusion, sans confusion, dans laquelle chacun ne veut plus subsister que pour se laisser consommer par l’autre, en devenant en quelque sorte sa nourriture, la chair de sa chair. Si bien que St-Augustin disait à ses chrétiens, après une communion :

« Recevez ce que vous êtes, devenez ce que vous recevez ».

« Recevez ce que vous êtes » :

parce que vous êtes déjà le « Corps du Christ« .

« Devenez ce que vous recevez » :

cette communion nous divinise peu à peu et fait de nous des fils.

« Voici que je suis avec vous, tous les jours

jusqu’à la fin des temps ».  AMEN




Rencontre autour de l’Évangile – Le Saint Sacrement (Mc 14, 12-16 ; 16, 22-26)

 « Prenez, ceci est mon corps.

Ceci est mon sang, le sang de l’Alliance. »

 

TA PAROLE SOUS NOS YEUX

 Situons le texte et lisons (Marc 14, 12-16 ; 16, 22-26)

La fête de la Pâque juive est toute proche. Jésus va entrer dans la grande semaine de sa Passion et de sa mort. Et comme tous les Juifs, il se prépare à prendre le repas pascal avec ses disciples.

Soulignons les mots importants

La fête des pains sans levain : Pour les juifs, pourquoi mangeait-on des pains « azymes » pour la fête de Pâque ?

L’agneau pascal : Quel événement de leur histoire les juifs célébraient en mangeant l’agneau pascal ?

Manger la Pâque : le repas pascal était célébré en famille la veille de la fête et c’est le père qui présidait. Quel sens Jésus va donner à ce repas pascal avec ses disciples ?

Jésus prit du pain : Que signifie le symbole du pain ? Est-ce que cela nous rappelle une parole de Jésus prononcée à Capharnaüm après la multiplication des pains ?

Prononça la bénédiction : Cette prière de bénédiction faisait partie du rituel juif pour le repas pascal. A qui Jésus adresse la bénédiction ?

Le rompit et le leur donna : Que signifie ce geste du pain rompu et donné ?

Prenez, ceci est mon corps : Qu’est-ce que les apôtres tiennent et voient dans leur main ? Et Jésus ne dis pas « ce pain » est mon corps, il dit « ceci » est mon corps : Qu’est-ce qu’il faut comprendre ?

Prenant une coupe et rendant grâce, il la leur donna : Pareillement Jésus ne dit pas « ce vin » est mon sang, mais « ceci » est mon sang : ce qui veut dire ?

Le sang de l’alliance : A quoi Jésus pense en prononçant cette parole ?

Un vin nouveau dans le Royaume de Dieu : Qu’est-ce ce vin nouveau du Royaume de Dieu ?

 

Pour l’animateur   

La fête des « pains sans levain » (Azymes ) était la plus grande fête juive de l’année : en rappelant la libération d’Égypte (le pain avait été cuit à la hâte sans levain), durant 7 jours l’usage du pain fermenté était interdit, on mangeait l’agneau pascal en célébrant les bienfaits de Dieu dans l’espérance du salut messianique. Pratiquement, la Fête des pains azymes et la Pâque était la même chose.

Jésus, en mangeant la Pâque avec ses disciples, faisait de sa mort et de sa résurrection, la Pâque nouvelle : la libération du Mal et de la Mort. L’apôtre Paul a pu dire : « Le Christ notre Pâque a été immolé. Célébrons la Fête non avec du vieux levain… mais avec des azymes (pains sans levain) de pureté et de vérité » (1 Co 5,7-8).

A Capharnaüm Jésus, après avoir multiplié les pains, disait aux juifs : « Je suis le pain de vie » « le pain descendu du ciel ». Le pain est symbole de la nourriture dont nous avons besoin pour vivre, quelle que soit la forme que peut prendre cette nourriture.

La prière de « bénédiction » tenait beaucoup de place dans la prière d’Israël : on bénissait Dieu pour toutes les merveilles qu’il avait accomplies en faveur de son peuple. Bénir, c’est dire du bien. On disait du bien de Dieu, on lui rendait grâce. En tenant le pain, puis la coupe, par sa bénédiction, Jésus rend grâce à son Père. Quand nous célébrons le « Repas du Seigneur », ou l’Eucharistie, nous célébrons le mémorial de la Pâque : c’est une grande action de grâce, pour les merveilles accomplies par Dieu pour et par son Fils, en particulier pour la grande merveille de la résurrection de Jésus et la libération de la mort qu’il nous a obtenue.

Le sang de Jésus, c’est le sang versé, sa vie donnée pour rétablir une amitié définitive et profonde entre Dieu son Père et les hommes. C’est l’alliance nouvelle et éternelle qui passe par le cœur. Jésus met fin à tous les sacrifices d’animaux de l’ancienne Alliance. C’est lui « l’Agneau pascal ».

Jésus annonce que, après sa résurrection, il boira le vin des noces éternelles (le vin nouveau) avec tous ceux qui seront avec lui dans le Royaume de son Père. Dans chaque eucharistie : nous rappelons la mort du Seigneur, nous célébrons la délivrance qu’il nous apporte aujourd’hui parce qu’il est ressuscité et vivant au milieu de nous, et nous attendons la venue du Monde Nouveau, le Royaume de Dieu.

TA PAROLE DANS NOS CŒURS

Seigneur Jésus tu nous donnes le pain du ciel en nourriture : ton Corps et ton Sang de ressuscité, et tu nourris la vie éternelle qui est déjà en nous depuis notre baptême. Tu nous fais aussi participer à ton œuvre de libération de tous nos frères, en luttant contre tous les esclavages. Seigneur Jésus, fais grandir notre foi en ta présence réelle dans l’Eucharistie.

TA PAROLE DANS NOTRE VIE :

Quelle est la place de l’Eucharistie dans notre vie de foi ?

Quelle est la qualité de notre participation au « Repas du Seigneur » ?

Quelle est notre attitude quand nous passons devant le Tabernacle ?

A quoi nous engage le fait de communier au Corps du Christ ?

 

ENSEMBLE PRIONS  

Je crois en l’Eucharistie

Je crois en l’Eucharistie,

Sacrement du Christ ressuscité, source d’un monde nouveau,

Nourriture pascale d’un peuple en marche vers son Royaume,

Force des baptisés qui ne croient plus en la fatalité du mal.

Je crois en l’Eucharistie,

Sacrement de l’amour librement offert, source de toute vie donnée,

Nourriture d’un peuple qui apprend à aimer,

Force des témoins de la puissance cachée de l’amour.

Je crois en l’Eucharistie,

Sacrement de la libération de l’esclavage du péché,

Source de la liberté nouvelle de l’homme,

Nourriture d’un peuple qui construit un monde de justice,

Force des témoins qui refusent toute forme d’aliénation

Qui blesse le cœur de Dieu et la dignité de l’homme.

Je crois en l’Eucharistie,

Sacrement de la réconciliation, source de la paix,

Nourriture d’un peuple qui préfère le dialogue à la guerre,

Force des témoins qui inventent les paraboles vivantes de pardon. 

 

 

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