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21ième Dimanche du Temps Ordinaire – par Père Rodolphe EMARD

Textes bibliques : Jos 24, 1-2a. 15-17. 18b ; Ep 5, 21-32 ; Jn 6, 60-69

Frères et sœurs, la liturgie de ce 21ème dimanche du Temps Ordinaire nous rappelle que toute vie, telle qu’elle soit, est amenée à faire des choix. Nous avons des choix à faire dans tous les domaines de notre existence : professionnel, familial mais aussi spirituel. Il y a un choix libre et ferme à poser, nous ne pouvons pas servir tous les dieux.

 

 

Dans la première lecture, nous avons un passage du livre de Josué. Resituons ce passage : les fils d’Israël ont conquis la terre promise par Dieu, 40 ans après leur marche au désert, suite à leur libération de l’esclavage en Égypte. Les tribus commencent à s’installer.

Dans notre passage, Josué les réunit pour raviver cette mémoire de la libération d’Égypte, l’Alliance que Dieu a conclue avec eux. Josué les invite alors à choisir entre les divinités étrangères ou le Seigneur. Nous sommes invités clairement à nous décider délibérément pour le Seigneur comme le firent les Hébreux.

Nous voyons que la foi du peuple est portée par celle de Josué et des siens : « Moi et les miens, nous voulons servir le Seigneur. » Le peuple se rallie : « Plutôt mourir que d’abandonner le Seigneur pour servir d’autres dieux ! »

N’oublions pas frères et sœurs que notre foi chrétienne repose sur celle des Apôtres, une foi qui nous précède (de plus de 2000 ans), que nous avons toujours à accueillir et à approfondir avec humilité. Nous savons que bien des chrétiens quittent l’Église pour d’autres « courants » qui peuvent remettre en question la foi catholique. Mais discernons : de quelle autorité agissent ces « courants » ? Sur quoi s’appuient-ils pour remettre en cause une foi de plus de 2000 ans ?

Attention de ne pas nous égarer. Si la plupart de ces « courants » s’écroulent plus ou moins rapidement, ils peuvent faire des dégâts, notamment sur les familles… Nous avons à faire un choix libre et ferme de la foi catholique qui repose sur celle des Apôtres.

Dans l’Évangile, nous sommes confrontés encore plus à ce choix ferme du Seigneur. Sur plusieurs dimanches, nous avons écouté le récit de la multiplication des pains et l’enseignement de Jésus sur le pain de vie. Des juifs ont récriminé contre lui. Dans notre passage, des disciples vont quitter Jésus car ils trouvent sa parole trop rude. Jésus invite les Douze à se prononcer. Pierre, au nom du groupe, affirme que les paroles de Jésus donnent la vie éternelle. Ils croient que Jésus est le « Saint de Dieu. »

Le mystère de l’Eucharistie relève profondément de la foi. C’est une vérité centrale de la foi : Jésus donne son pain de vie, sa propre vie, dans l’Eucharistie. Si nous ne faisons pas une expérience profonde et réelle du Christ, cette vérité de foi ne signifie rien, on en reste qu’au stade rationnel. Quand cette rencontre avec le Christ a eu lieu, l’Eucharistie devient une évidence, une vérité de foi que nous pouvons adhérer de toute notre personne.

Une adhésion qui ne signifie pas qu’on a tout compris du mystère ! Il y a un choix libre et ferme à faire, celui d’entrer dans un mystère qui nous dépasse et qui échappe en partie à notre raison. Nous ne pouvons pas tout comprendre ! Il y a aussi un choix libre de se fidéliser à ce RDV de l’Eucharistie, ne pas se contenter de quelques gestes religieux de temps en temps.

Je termine avec la deuxième lecture de saint Paul aux Éphésiens. Ce texte a fait des polémiques avec ce verset mal interprété : « Femmes, soyez soumises à vos maris. » Si on en reste là, on fait de saint Paul un misogyne, ce qu’il n’est pas ! Paul a associé à son ministère plusieurs femmes : Lydie, Phoebé, Priscille, une certaine Marie et bien d’autres…

Il nous faut lire ce texte en entier. Paul exige tout d’abord que tous les chrétiens soient « soumis les uns aux autres ». Dans la bouche de Paul, le terme « soumission » n’a rien de péjoratif. Le terme a une connotation positive : Paul invite les chrétiens à être interdépendants et responsables les uns des autres. Il en va de la loi de l’amour du prochain.

Le verbe « soumettre » reconnaissons-le n’est pas très plaisant ou peut paraître réducteur. Comprenons-le comme « écouter » : celui qui écoute soumet son attention, son intelligence à celui qui parle. Le chemin d’écoute réciproque, de soumission les uns aux autres, permet de diminuer cette volonté de puissance et de domination. Il y a un choix libre ferme à faire, celui de s’écouter…

Ensuite, dans un deuxième temps, Paul fait le lien avec le mariage. Les femmes sont invitées à être soumises dans le sens que nous avons évoqué et Paul profite pour faire une leçon aux hommes : « Aimez votre femme à l’exemple du Christ » qui « a aimé l’Église ». Il y a un choix libre et ferme d’aimer comme le Christ dans le mariage, dans une réciprocité mutuelle.

Je terminerai sur ce point : le Christ « a aimé l’Église ». Il y a enfin le choix libre et ferme d’aimer l’Église du Christ dont nous ne sommes pas toujours des grands défenseurs. Parfois, nous pouvons rester passifs ou indifférents face aux critiques à l’encontre de l’Église.

Oui il y a le choix libre et ferme d’aimer l’Église au-delà des critiques et en nous rappelant que le Christ veut son Église « sainte et immaculée ». Cela concerne chacun d’entre nous ! Chacun doit apporter sa goutte d’eau, C’est la conversion personnelle qui est ici visée avant même de voir celle de l’autre.

Nous l’aurons compris frères et sœurs, nous sommes conviés à faire des choix libres et fermes. Que le Seigneur nous aide à faire ces choix en ce début de rentrée scolaire. Très belle rentrée à tous et que le Seigneur vous accompagne !




21ième Dimanche du Temps Ordinaire – par Francis COUSIN (Jn 6, 60-69)

« Personne ne peut venir à moi

si cela ne lui est pas donné par le Père »

 

Encore une parole difficile de Jésus !

On pourrait avoir l’impression que Dieu aurait déjà choisi par avance les personnes qui pourrait venir à lui, qui pourrait être des disciples de Jésus …

C’est ce qui a donné lieu à la querelle de la prédétermination par Dieu de ses disciples, sous différentes formes et courants …

Mais cela n’est pas possible … car Dieu est amour, et il aime tous les hommes de la même manière. Et il ne peut exister de personnes que le Père ne veut pas attirer à lui, car son but ultime est que tous les humains soient sauvés, et pour cela qu’ils aient connaissance de la Bonne Nouvelle de Jésus et qu’ils puissent avoir accès à la vie éternelle, auprès du Père.

Mais Dieu laisse toujours les hommes libres d’accepter ou non cette Bonne Nouvelle.

C’est ce qui arrive aux juifs qui ont écouté Jésus à la synagogue de Capharnaüm : ils avaient écouté Jésus, ils avaient mangé le pain et les poissons multipliés par Jésus, ils étaient prêts à le suivre : « Que devons-nous faire pour travailler aux œuvres de Dieu ? » … Jésus leur répond : « L’œuvre de Dieu, c’est que vous croyiez en celui qu’il a envoyé ... Moi, je suis le pain de la vie … qui est descendu du ciel. » (Évangile du 1° août).

C’est là où les choses se gâtent ! Ils ne peuvent pas comprendre que Jésus soit descendu du ciel … et ils arguent qu’ils connaissent son père Joseph et sa mère … Et on comprend bien leur réaction, bien humaine. Jésus leur répond : « Il a la vie éternelle, celui qui croit. » (Évangile du 8 août).

Tout est une question de croire … mais en quoi ? … ou plutôt en qui ?

Pour les juifs de l’époque, ils ne se posaient pas vraiment la question : ils croyaient au Messie qui allait rétablir la royauté en Israël … mais une royauté politique, et non une royauté spirituelle : « Mon royaume n’est pas de ce monde … » (Jn 18,36).

La question ne se pose pas seulement pour les juifs de l’époque, mais aussi maintenant à chacun de nous : en quoi croyons-nous ? En qui croyons-nous ?

La difficulté de croire en Jésus est encore accentuée par le passage de l’évangile que nous aurions dû avoir dimanche dernier, mais qui a été remplacé par celui de la visitation de Marie.

Dans ce passage, Jésus affirme : « Celui qui mange ma chair et boit mon sang a la vie éternelle ; et moi, je le ressusciterai au dernier jour. En effet, ma chair est la vraie nourriture, et mon sang est la vraie boisson. » (Jn 6,54-55).

D’où l’effarement des juifs qui ne comprennent pas ce que Jésus veut dire. Nous, nous savons bien ce que Jésus a fait le soir du jeudi saint, et nous comprenons ce que cela signifie … Mais eux ne pouvaient pas comprendre.

D’où leur réaction au début du passage de ce jour : « Cette parole est rude ! Qui peut l’entendre ? » … et beaucoup s’en allèrent et quittèrent Jésus …

D’autres aussi l’avaient quitté, pour diverses raisons : d’abord s’occuper de sa famille, de son champ … ou de gérer ses avoirs, comme celui qu’on appelle le jeune homme riche, et qui avait été encouragé par Jésus, … mais il lui manquait une seule chose : « Va, vends ce que tu as et donne-le aux pauvres ; alors tu auras un trésor au ciel. Puis viens, suis-moi. » (Mc 10,21). Il n’avait pas compris l’appel de l’Esprit que Jésus lui lançait (« Les paroles que je vous ai dites sont esprit et elles sont vie. »)… car il avait de grands biens.

Oui, cette parole est rude (ou dure, comme le disent certaines traductions) …

D’autres paroles de Jésus sont difficiles à comprendre … ou à admettre …

Mêmes certaines que nous répétons tous les jours, comme cette parole qu’on trouve dans le Notre Père : « Pardonne-nous nos offenses comme nous pardonnons aussi à ceux qui nous ont offensés. » (Mt 6,12) ; Nous demandons à Dieu de nous pardonner de la même manière que nous pardonnons aux autres … mais il y a des choses que nous avons bien du mal à pardonner … ou que nous refusons de pardonner … Et le texte de Luc est encore plus difficile : « Pardonne-nous nos péchés, car nous-mêmes, nous pardonnons aussi à tous ceux qui ont des torts envers nous. » (Lc 11,4) … Mais est-ce la réalité ?

À nous aussi, Jésus dit : « Voulez-vous partir, vous aussi ? »

Mais est-ce que nous pouvons répondre, comme Pierre, en esprit et vérité : « Seigneur, à qui irions-nous ? Tu as les paroles de la vie éternelle»

Seigneur Jésus,

Tes paroles sont parfois bien difficiles

à comprendre, à admettre,

ou à mettre en pratique …

Demande à ton Père

de nous envoyer l’Esprit

qui nous permettra

de les mettre en pratique.

 

                                     Francis Cousin

Pour accéder à la prière illustrée, cliquer sur le lien suivant :

Prière dim 21° TOB




21ième Dimanche du Temps Ordinaire – par le Diacre Jacques FOURNIER (Jn 6,60-69)

«Tu as les Paroles de la Vie éternelle »

(Jn 6,60-69)

 

    En ce temps-là, Jésus avait donné un enseignement dans la synagogue de Capharnaüm. Beaucoup de ses disciples, qui avaient entendu, déclarèrent : « Cette parole est rude ! Qui peut l’entendre ? » Jésus savait en lui-même que ses disciples récriminaient à son sujet. Il leur dit : « Cela vous scandalise ? Et quand vous verrez le Fils de l’homme monter là où il était auparavant !… C’est l’esprit qui fait vivre, la chair n’est capable de rien. Les paroles que je vous ai dites sont esprit et elles sont vie. Mais il y en a parmi vous qui ne croient pas. » Jésus savait en effet depuis le commencement quels étaient ceux qui ne croyaient pas, et qui était celui qui le livrerait. Il ajouta : « Voilà pourquoi je vous ai dit que personne ne peut venir à moi si cela ne lui est pas donné par le Père. » À partir de ce moment, beaucoup de ses disciples s’en retournèrent et cessèrent de l’accompagner. Alors Jésus dit aux Douze : « Voulez-vous partir, vous aussi ? » Simon-Pierre lui répondit : « Seigneur, à qui irions-nous ? Tu as les paroles de la vie éternelle. Quant à nous, nous croyons, et nous savons que tu es le Saint de Dieu. »

     

            Jésus vient de répéter par trois fois l’expression « manger sa chair, boire son sang », en insistant encore : « En effet, ma chair est la vraie nourriture, et mon sang est la vraie boisson ». Beaucoup de ses disciples trouvent alors « intolérables » ces Paroles : « On ne peut pas continuer à l’écouter », ce n’est plus possible… Comment peut-on manger sa chair et boire son sang !

            Mais ce sera l’occasion pour Jésus de leur donner la clé de tout son discours. « Je suis le Pain de Vie » avait-t-il commencé à leur dire, en se présentant ensuite comme « Pain de Vie par sa Parole », une Parole qu’il s’agit d’accueillir de tout cœur par sa foi (Jn 6,35-47). Puis, en reprenant cette même expression, « Je suis le Pain de Vie », il s’était présenté aussi comme « Pain de Vie par sa chair offerte », un pain à accueillir de nouveau de tout cœur par sa foi, mais avec une démarche publique qui engage cette fois non seulement le cœur mais encore le corps tout entier, puisqu’il s’agit de le « manger », de le « croquer », de le « mastiquer ». Et pour aider à ceux qui ont du mal à croire en lui, Jésus reprend ici ces deux parties, « le pain chair », « le pain parole », en une synthèse qui les unit dans une seule et même perspective de foi : « C’est l’Esprit qui fait vivre, la chair n’est capable de rien. Les paroles que je vous ai dites sont Esprit et elles sont vie » (Jn 6,63). Autrement dit, dans les deux cas, que ce soit en recevant la Parole ou le pain consacré de tout cœur, on reçoit le Don de « l’Esprit qui fait vivre »…

            Quelle beauté ! Et pourtant, « à partir de ce moment, beaucoup de ses disciples s’en retournèrent et cessèrent de l’accompagner ». Mystère de la relation « homme – Dieu », où l’homme ne peut rien sans Dieu : « Voilà pourquoi je vous ai dit que personne ne peut venir à moi si cela ne lui est pas donné par le Père. » Mais Dieu lui aussi ne peut rien faire en l’homme sans son accord… Il respecte infiniment la liberté de celui qui le refuse, mais sans jamais cesser de l’aimer, de s’occuper de lui du mieux qu’il peut, de frapper à la porte de son cœur, et cela, jusqu’à ce qu’elle s’ouvre (Ap 3,20 et Lc 15,1-7).

            « Tu as les Paroles de la vie éternelle », dit ici Pierre, ce pécheur qui a accepté l’Amour de Miséricorde de Jésus à son égard. « Je suis un pécheur », a dit le Pape François, « c’est la définition la plus juste… Je suis un pécheur sur lequel le Seigneur a posé son regard… » (Pape François, août 2013)… « Heureux ceux qui croient » !     DJF

 




Rencontre autour de l’Évangile – 21ième Dimanche du Temps Ordinaire

« Seigneur, vers qui pourrions-nous aller ?

Tu as les paroles de la vie éternelle. « 

TA PAROLE SOUS NOS YEUX

Situons le texte et lisons (Jn 6, 60-69)

Nous continuons à méditer le discours sur le pain de vie : après avoir affirmé qu’il est descendu du ciel, Jésus annonce que sa chair est la vraie nourriture et son sang la vraie boisson. Les gens qui l’entendent sont de plus en plus choqués.

Remarque importante

La méthode proposée pour le partage est un peu différente : il s’agit d’une contemplation de Jésus. C’est pourquoi nous sommes invités à fixer notre attention d’abord sur lui (ce qu’il fait, ce qu’il dit…) afin d’entrer dans ses pensées, son intention, selon le projet de l’évangéliste qui a écrit pour évangéliser catéchiser les lecteurs.

 

Regardons – réfléchissons – méditons

Regardons Jésus et  écoutons-le.

Beaucoup des ses disciples s’en allèrent et cessèrent de marcher avec lui : Quels ont pu être les sentiments de Jésus à ce moment-là ? Jésus retire-t-il ses paroles qui ont produit un choc dans les esprits de ses auditeurs ?

Aller et marcher avec Jésus : cette expression peut-elle exprimer la foi du chrétien ?

Jésus dit aux Douze : Voulez-vous partir, vous aussi ? 

Quelle était la place des « Douze » parmi les disciples ?

Qu’est-ce que nous pensons de cette question de Jésus ? 

Simon-Pierre : Pourquoi est-ce lui qui prend la parole ? Bien regarder sa réponse. Au nom de qui fait-il cette profession de foi ? 

Nous croyons et nous savons : Croire et savoir. Quelle est l’importance de ces deux verbes pour notre foi.

« Tu es le Saint, le Saint de Dieu » : Dans le livre du prophète Isaïe, Dieu est appelé « le Saint d’Israël ». Que veut dire ce titre donné par Pierre à Jésus ?

Pour l’animateur 

Le discours de Jésus sur le Pain de vie a produit des effets désastreux : ce ne sont plus des juifs qui se détachent de Jésus, mais des disciples qualifiés. C’est une véritable crise dans les relations entre Jésus et ses disciples.

Aller et marcher avec Jésus : deux verbes de mouvement qui expriment bien la foi du chrétien, qui est la fois s’attacher à Jésus et  le prendre comme compagnon de route et le suivre.

Pourtant Jésus n’a rien retiré de la force des paroles de son enseignement sur le Pain de vie. Chaque lecteur, appelé à être disciple, peut ainsi mesurer les exigences de la foi et la place centrale de l’eucharistie dans le temps de l’Église.

Parmi les disciples qui suivaient Jésus, les Douze avaient une place centrale. Ils avaient fait l’objet d’un choix spécial de la part du Maître. C’est pourquoi, dans la situation de crise où ils sont, comme les autres, tentés de s’en aller, Jésus demande à ses plus proches de faire leur choix. Suivre Jésus et continuer à lui faire confiance, c’est un acte de liberté.

La question de Jésus aux Douze est dramatique, décisive. Leur réponse sera déterminante pour la suite de leur existence.

Simon-Pierre, porte parole des Douze, proclame son attachement  à Jésus en disant « nous » : « Seigneur, à qui irions-nous ? » Avec ses compagnons, il reste parce que Jésus a « les paroles de la vie éternelle.». Par lui, les Douze disent solennellement leur foi, en donnant à Jésus un titre étonnant : « le Saint de Dieu », c’est à dire celui qui possède en propre la sainteté même de Dieu.

Nous croyons et nous savons :

–  connaître et savoir pour croire ;

– croire pour continuer à chercher et à connaître mieux et savoir plus : telle est notre condition de disciples. Il est important de se former pour grandir dans notre foi. Mais nous abordons la Parole de Dieu et l’enseignement de l’Église en tant que croyants.

TA PAROLE DANS NOS CŒURS

Seigneur Jésus, à qui irions-nous, tu as les paroles de la vie éternelle. Quand notre foi défaille, quand le doute nous atteint et nous trouble, fais-nous la grâce de nous appuyer sur la foi des Apôtres, sur la foi de l’Église. Nous croyons et nous savons que tu es le Saint de Dieu, tu es Dieu, et que tu ne peux pas nous décevoir.

 

TA PAROLE DANS NOTRE VIE

Aller et marcher avec Jésus :

Est-ce bien ainsi que nous comprenons notre foi de chrétiens ?

Est-ce que notre foi en l’Eucharistie est nette ou bien éprouvons-nous le besoin de donner à Jésus la réponse de Pierre ?

Peut-être que chacun de nous, à un moment ou à un autre de sa vie a entendu la question de Jésus : « Veux-tu partir, toi aussi ? » Telle crise de l’Église, les difficultés de l’existence, nos épreuves si lourdes parfois nous ont mis en tentation de tout lâcher. « Veux-tu partir ou veux-tu continuer à me suivre, à croire en moi ? »

Beaucoup de chrétiens ont cessé de fréquenter l’Église, les sacrements. Pour quelles raisons selon-nous ?

–    Ont-ils  cessé de suivre le Christ ? Ont-ils abandonné à la suite d’une trop grande épreuve, d’un échec ?

–    Ou bien plutôt parce qu’ils ne savaient pas vraiment qui était Jésus ?

–    Ou bien encore  parce qu’ils n’ont jamais été amenés à faire un choix personnel et libre ?

–    Qu’en pensons-nous ?

 

ENSEMBLE PRIONS   

Seigneur, tu es notre Père et notre Dieu, et nous sommes ton peuple. Nous te demandons d’ouvrir nos cœurs aux paroles de Jésus ton Fils : elles sont pour nous Esprit et vie. Donne-nous de mettre nos pas dans les siens, car ils nous ouvrent les chemins de la vie éternelle, dès aujourd’hui et pour toujours. Amen

 

Chant : Tu es notre Dieu et nous sommes ton peuple

 

Pour lire ou imprimer le document en PDF cliquer ici : 21ième Dimanche Temps Ordinaire B

 

 

 

 




21ième Dimanche du Temps Ordinaire – Homélie du Père Louis DATTIN

“Seigneur, à qui irions-nous ?”

Jn 6, 60-69


Jésus vient de finir le discours sur le « Pain de Vie », « celui qui mange ma chair et boit mon sang a la vie éternelle », le résultat sur l’auditoire, vous le connaissez : il est catastrophique, il est double. C’est le scandale et le refus de la grande majorité des gens, mais aussi la crise de foi, de fidélité du petit noyau qui entoure Jésus : « Ce qu’il dit est intolérable ! On ne peut pas continuer à l’écouter ». Alors ? Qui part ? Qui reste ? La question de confiance est posée !

            Eh ! Voilà ! Ils sont tous partis ou presque ! Quoi d’étonnant ? Mais, Seigneur, pourquoi leur avoir dit des choses pareilles ? Hier, ils étaient cinq mille, tous prêts à former une armée et toi, tu leur racontes que ton corps est une nourriture et ton sang une boisson ! Tu nous prends pour des cannibales !

C’est la crise, la crise de confiance, la crise de foi. Alors qu’hier ça marchait bien : il avait multiplié les pains, immense geste du partage. Toute la foule avait mangé à sa faim ; il n’en fallait pas plus pour qu’elle s’attache à lui… s’il en faisait autant tous les jours ! Oui, voilà, le roi qu’il nous faut : oui, mais voilà ! La royauté du Christ est ailleurs. Jésus n’est pas un ministre de la sécurité sociale ou de la consommation ou du ravitaillement.

« Vous vous intéressez à moi parce que je vous ai nourris hier. Mais le pain que je vous propose est ailleurs, c’est « autre chose » : il choque les uns, il déçoit les autres, mais l’Eucharistie va exiger de chacun une réponse, ou bien  » Je ne crois pas et je m’en vais », ou bien « Je crois et je reste ».

 Au cours d’une réunion de fiancés, on parlait de l’amour et l’un d’eux dit ce que nous entendons maintenant assez souvent : « Nous, nous ne nous marions pas car, en ce moment, nous nous aimons, mais nous ignorons si dans un an ou dans dix ans nous nous aimerons encore ». Or l’amour dans le mariage, qu’est-ce-que c’est ? Est-ce simplement le désir de l’autre, une attirance mutuelle ? Passagère ? Provisoire ? Il ne devrait pas en rester là.

St-Paul nous l’a rappelé dans la 2e lecture : « L’amour des époux doit être comme l’amour du Christ pour son Eglise, un amour qui dure. Il voulait la rendre sainte, resplendissante, son Eglise, irréprochable, c’est comme cela que le mari doit aimer sa femme ». La foi, comme l’amour, est d’abord une décision de la volonté, l’acceptation d’une aventure à risques où nous ne savons pas de quoi demain sera fait, où nous nous lançons, dans la foi avec le Christ, dans l’amour avec mon époux ou mon épouse, à partir d’une décision, d’une option qui fait confiance à l’avenir pour se prendre mutuellement en charge, pour vivre l’un avec l’autre, en fondant dans la foi comme dans l’amour, un foyer solide qui résistera aux intempéries. Car, c’est inévitable, il y aura des jours sombres, des nuages, des moments difficiles à passer, mais, comptant sur la grâce de Dieu, dans l’amour comme dans la foi, nous tiendrons. C’est une option que nous avons prise.

La foi en Dieu, la foi au Christ, c’est pareil, c’est un peu comme le mariage. La foi d’un enfant, ce n’est jamais bien solide, mais à mesure qu’on grandit, il faut qu’elle devienne un choix personnel, une décision qu’il nous faudra renouveler périodiquement, comme les époux entre eux renouvellent leurs promesses.

Nous aussi, dans notre vie chrétienne, nous avons des moments difficiles : périodes de découragement, de sécheresse dans la prière, de lassitude, impression que Dieu nous oublie, révolte contre Dieu à l’occasion d’une épreuve, d’un deuil. Notre foi est souvent mise à l’épreuve : autour de nous, on tourne l’église en dérision, nos voisins vivent dans une indifférence tranquille à l’égard de Dieu et ne s’en portent pas plus mal et même dans nos familles, nos enfants, nos petits-enfants cessent de fréquenter l’Eglise et ne reçoivent même pas d’éducation chrétienne. Puis Dieu, aujourd’hui, semble tellement absent, ignoré, rayé des comptes, alors, nous aussi parfois, nous sommes tentés de tout laisser tomber, de déserter. On dit : « J’ai perdu la foi ! » Mais non ! On n’a pas perdu la foi : tout simplement, ce sont de gros nuages qui passent et qui font qu’on y voit plus clair du tout. Alors, au lieu de quitter le Christ, il faut au contraire nous rapprocher de lui, lui redire notre attachement et notre volonté de lui rester fidèle.

Aujourd’hui, Jésus, à nous aussi, nous repose la question de confiance : « Voulez-vous partir vous aussi ? », « A partir de ce moment, beaucoup de disciples s’éloignèrent et cessèrent d’aller avec lui ». Jésus se tourne vers les douze et Jésus se tourne vers nous aussi aujourd’hui : « Et vous, voulez-vous partir vous aussi ? »

Alors, Simon Pierre lui répondit : « Seigneur, à qui irions-nous ? »

Vers l’argent, vers la réussite d’une carrière, vers la domination des autres, vers le plaisir, vers le confort ? Vers le laisser aller ? « A quoi irions-nous, Seigneur ? ». « Nous ne comprenons pas toujours clairement ce que tu nous dis, mais nous avons décidé de te suivre, nous voulons t’aimer, tu nous as choisis, nous décidons de t’écouter, de nous attacher à toi, de travailler avec toi pour toi. Toi, tu as les paroles la vie éternelle ». 

Pourquoi limiterions-nous Dieu à ce que nous sommes capables de comprendre ? Il nous dépasse de partout. Nous savons, nous, que la route passe par la Croix, par le don de sa vie, tous les jours, et que la route de notre amour et de notre foi implique joie autant que renoncement, partage, oubli de soi, pardon envers et contre tout. Resterons-nous quand même comme Pierre, prêts à suivre « celui qui a les paroles de la vie éternelle » ?

 La tentation est grande de dire « oui » du bout des lèvres, sans risques. Mais la question du Christ est exigeante. Notre réponse aussi doit être exigeante : elle doit nous engager. Pour nous, quand les nuages s’amoncellent, quand les doutes surviennent (ces doutes, ils font partie de notre vie), écoutons le Seigneur qui nous dit du fond du cœur : « Tu sais, je suis toujours là, bien présent, bien vivant, même quand tu n’y penses pas ! », « Vas-tu donc me quitter, toi aussi ? ».

 Répondons lui, comme Pierre : « Seigneur, à qui irais-je ? A qui irions-nous ? Tu es le chemin, Tu es la vérité, Tu es la vie. Nous croyons et nous savons que tu es le Saint, le Saint de Dieu ». AMEN




L’Assomption de la Vierge Marie – par Francis COUSIN

« Il s’est penché sur son humble servante » (Lc 1,39-56)

 

Humble servante : c’est ainsi que se définit Marie dès le début de son chant d’action de grâce envers Dieu. Et c’est sans doute ce qui la définit le mieux. Et cela dès la première fois dont on parle d’elle dans le Nouveau Testament.

Quand l’ange Gabriel la visite, il lui dit : « Sois sans crainte, Marie, car tu as trouvé grâce auprès de Dieu. Voici que tu vas concevoir et enfanter un fils ; tu lui donneras le nom de Jésus. Il sera grand, il sera appelé Fils du Très-Haut. (…) L’Esprit Saint viendra sur toi, et la puissance du Très-Haut te prendra sous son ombre ; c’est pourquoi celui qui va naître sera saint, il sera appelé Fils de Dieu. (…) Marie dit alors : ’’Voici la servante du Seigneur ; que tout m’advienne selon ta parole.’’ » (Lc 1,30-38).

On ne peut être que surpris et interloqué (en bien) par cette deuxième parole de Marie dans l’évangile, une toute jeune fille puisque l’on pense qu’elle n’avait pas plus de quinze ans quand elle l’a prononcée.

Elle se définit comme servante du Seigneur, c’est-à-dire qu’elle se reconnaît comme dépendante de Dieu et accepte tout ce qu’il demande. Elle anticipe, dès avant la naissance de Jésus, ce qu’il dira par la suite : « Le plus grand parmi vous sera votre serviteur. » (Mt 23,11). Elle vit, dès le début, tout ce qui fera l’enseignement de Jésus !

Mais elle n’a jamais cherché à être la plus grande, simplement à être l’humble servante du Seigneur.

Son humilité est avant tout une manière de vivre habituelle : elle se fait petite devant Dieu, toute petite, un abaissement total !

Et c’est en cela qu’elle est grande !

Servante du Seigneur, mais aussi servante des humains. Marie avait bien compris qu’il ne suffit pas de se préoccuper de Dieu, mais qu’il faut aussi s‘occuper des humains.

À l’annonce de l’ange Gabriel que sa cousine Élisabeth est aussi enceinte de manière extraordinaire, vu son âge, elle n’hésite pas à se rendre « avec empressement … dans une ville de Judée » pour se mettre à son service.

Et c’est la rencontre entre deux femmes enceintes, une très âgée et l’autre très jeune … et la rencontre entre les deux enfants, Jean-Baptiste et Jésus, le premier tressaillant d’allégresse dans le sein de sa mère.

Et c’est le chant du Magnificat où elle reconnaît l’action de Dieu en elle : « Le Puissant fit pour moi des merveilles (…) désormais tous les âges me diront bienheureuse. ». Non pas qu’elle en tire gloire, mais c’est bien ce que chacun peut dire d’elle avec la naissance de Jésus …

Dans tout son Magnificat, elle loue Dieu qui prend soin des pauvres et des petits, et qui « déploie la force de son bras, disperse les superbes, renverse les puissants de leurs trônes … et renvoie les riches les mains vides » alors qu’il « élève les humbles et comble de biens les affamés » … en esprit

C’est tout l’évangile de Jésus qui est résumé ici !

Marie fait partie des pauvres du Seigneur, pas pour des questions matérielles, mais parce qu’elle est pauvre en esprit, pauvre de cœur ; et la première des béatitudes s’applique bien à elle : « Heureux les pauvres de cœur, car le royaume des Cieux est à eux. » (Mt 5,3).

Et c’est ce que nous fêtons aujourd’hui, l’assomption de Marie … l’entrée de Marie dans le Royaume de Dieu.

« Celle qui était la Mère du Ressuscité, fût la première parmi les hommes à participer à la plénitude puissante de sa Résurrection. Il fallait que celle, en qui le Fils de Dieu, auteur de la victoire sur le péché et sur la mort, est venu habiter, fût aussi la première à habiter en Dieu, libre du péché et de la corruption du tombeau : du péché par l’Immaculée Conception ; de la corruption du tombeau, par l’Assomption ». (Jean-Paul II)

Tout a commencé par l’annonce de l’ange Gabriel … et se termine avec l’assomption de Marie … encore que … l’action de Marie n’a jamais cessé depuis … et n’est pas prête de s’arrêter …

La prière de l’Angélus est quelque peu passée de mode. La plupart des gens ne connaissent de l’Angélus que la peinture de Jean-François Millet, sans comprendre le sens du tableau …

Et c’est bien dommage. La prière de l’Angélus est celle qui nous met au plus près de la conception de Jésus, de la naissance de l’Église … et qui nous emmène à la résurrection : « Conduis-nous, par sa Passion et par sa Croix, jusqu’à la gloire de sa résurrection. » (Oraison de l’angélus).

Essayons de le prier au moins une fois par jour !

Vierge Marie,

depuis l’annonce de l’Ange Gabriel,

tu n’as cessé de te préoccuper

des pauvres et des faibles de cœur,

et tu nous invites à prier le chapelet,

et pour les pécheurs.

Aide-nous à rester fidèles à tes invitations,

notamment celle de Cana :

« Faites tout ce qu’il vous dira. »

                                     Francis Cousin

 

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Priere dim Assomption B




19ième Dimanche du Temps Ordinaire – Homélie du Père Rodolphe EMARD

La liturgie de ce 19ème dimanche tombe à pic en ce temps de vacances pour réveiller certaines tiédeurs de notre foi. L’aventure de la foi n’est pas un long fleuve tranquille – loin de là -, nous devons consentir à mener un combat, avec cette conviction que Dieu ne nous abandonne pas.

Première lecture : le prophète Élie (1 R 19, 4-8 )

Dans la première lecture, le prophète Élie est obligé de fuir à cause de « l’hostilité de la reine Jézabel ». Il se réfugie au désert, épuisé, voire déprimé, à un point qu’il confie à Dieu son désir de mourir.

Dans un songe, l’ange du Seigneur le réveille et lui ordonne de manger : Dieu ne veut pas qu’il meure ! Une seconde fois, l’ange l’appelle à prendre des forces pour la route.

Qui d’entre nous n’a pas fait une fois dans sa vie l’expérience d’Élie ? Les déceptions, l’absence du goût de vivre, la tentation du désespoir… Oui, il faut mener un combat pour trouver des forces pour surmonter la lassitude.

Des forces peuvent réellement nous aider si nous les laissons agir : le soutien de nos proches et de nos amis, une parole qui croit en nous, un regard qui nous espère… Il y a aussi la force de la Parole de Dieu qui nous invite à ne pas baisser les bras…. Ces forces peuvent nous aider à rebondir pour sortir du marasme.

Psaume 33

Dieu n’est pas insensible à ce que nous vivons de pénible. Le psalmiste dans le Psaume 33 nous le rappelle. Dieu n’abandonne aucun de ses enfants dans les épreuves à condition de s’en remettre vraiment à lui.

« Goûtez et voyez : le Seigneur est bon ! Heureux qui trouve en lui son refuge ! » Dieu entend toujours le cri de détresse du « pauvre » et le « délivre » de ses « frayeurs ».

 

Deuxième lecture : l’exhortation de l’apôtre Paul (Ep 4, 30 – 5,2 )

Dans la deuxième lecture, Paul nous invite à mener un autre combat, celui pour l’unité. Pour cela, nous devons éliminer toutes les attitudes contraires au « Saint Esprit de Dieu » : « Amertume, irritation, colère, éclats de voix ou insultes (…) ainsi que toute espèce de méchanceté. » De même, Paul nous invite à vivre la « générosité », la « tendresse » et le pardon mutuel.

Chacun a son examen de conscience à faire en vérité. Chacun sait ce qui lui pèse le plus dans ces attitudes… Paul nous invite clairement à ne pas nous habituer ou nous résigner de ces attitudes.

Trop de méchancetés en nous, en les autres et autour de nous ! Trop de refus de pardon qui nous rongent un peu plus chaque jour… Il nous faut agir et ne pointons pas systématiquement trop vite les autres comme « bouc émissaire ». Nous pouvons aussi avoir notre part !

Alors oui, il nous faut agir ! Cela n’est possible que dans une remise radicale de soi. Il convient alors de dépasser son orgueil, ses « à priori », ses rancœurs, ouvrir son cœur… Nous devons tous agir ! C’est la contribution de chacun qui fera la différence ! À sens unique, nous ne pourrons rien faire !

Évangile : le discours de Jésus (Jn 6, 41-51)

Dans l’Évangile, les Juifs contestent l’affirmation que Jésus fait de lui : « Moi, je suis le pain qui est descendu du ciel. » la symbolique de l’Eucharistie est ici très forte !

Les Juifs en restent aux origines « modestes » de Jésus : « fils de Joseph » et de « sa mère » (Marie, dont le nom n’est pas prononcé). Jésus réplique en invoquant son lien intime avec le Père et le témoignage des prophètes : « Ils seront tous instruits par Dieu lui-même. »

Jésus est bien de la nature de Dieu et il se donne à nous dans l’Eucharistie, en vue de « la vie éternelle », de notre propre résurrection. En sommes-nous convaincus ? Le combat à mener réside sans doute dans la fidélité à ce rendez-vous. Quelle est l’attitude de notre cœur dans l’accueil du Christ dans sa Parole et son pain de vie ?

C’est chaque jour que Dieu nous donne que nous devons choisir et dire « oui » au Christ. Jésus nous dit : « Personne ne peut venir à moi, si le Père qui m’a envoyé ne l’attire ». Avons-nous toujours conscience de cela ? C’est le Père qui nous attire au Christ ! Cela signifie que ce que Dieu veut pour nous, avant toute chose, c’est que nous nous attachions constamment au Christ !

« Jésus, fils de Joseph »

Avant de conclure, je ne peux pas ne pas faire un écho à Joseph mentionné dans l’Évangile, en cette année qui lui est consacrée. Dans sa lettre Patris Corde (« Avec un cœur de Père »), le pape François rappelle que Joseph a joué un rôle majeur dans le projet de Salut de Dieu.

Joseph a exercé une réelle paternité vis-à-vis de Jésus. Il a aimé Jésus avec un cœur de Père. Le pape écrit : « Jésus a vu en Joseph la tendresse de Dieu » ou encore : « Dans la vie cachée de Nazareth, Jésus a appris à faire la volonté du Père à l’école de Joseph. »

La paternité de Joseph renvoie à une paternité plus haute, celle de Dieu. François précise à ce titre : Joseph « a toujours su que cet Enfant n’était pas le sien mais avait été simplement confié à ses soins. »

Joseph a joué un vrai rôle protecteur vis-à-vis de Jésus et de Marie. Le pape écrit : « Dieu fait confiance à cet homme, comme le fait Marie qui trouve en Joseph celui qui, non seulement veut lui sauver la vie, mais qui s’occupera toujours d’elle et de l’Enfant. En ce sens, Joseph ne peut pas ne pas être le Gardien de l’Église ».

Alors confions-nous à sa prière. Que Joseph nous aide dans le combat de la foi. Le pape nous invite à avoir le courage créatif de Joseph « qui sait transformer un problème en opportunité, faisant toujours confiance à la Providence. » Voilà une attitude que nous devons apprendre à opter…

Je termine avec ces derniers mots du pape : « Joseph nous enseigne ainsi qu’avoir foi en Dieu comprend également le fait de croire qu’il peut agir à travers nos peurs, nos fragilités, notre faiblesse. Et il nous enseigne que, dans les tempêtes de la vie, nous ne devons pas craindre de laisser à Dieu le gouvernail de notre bateau. Parfois, nous voudrions tout contrôler, mais lui [Dieu] regarde toujours plus loin. » Ainsi soit-il !

                                                                                           P. Rodolphe Emard




19ième Dimanche du Temps Ordinaire – par Francis COUSIN (Jn 6, 41-51)

« Moi, je suis le pain vivant. »

 

Dans la première lecture, le prophète Élie est complètement désabusé : la reine Jézabel veut le tuer pour avoir fait tuer les prophètes de Baal. Il a peur et s‘enfuit, et demande à Dieu de le laisser mourir : « Reprends ma vie : je ne vaux pas mieux que mes pères. ».

Ce n’est pas l’option de Dieu, qui, au contraire, lui envoie un ange pour lui présenter du pain et de l’eau : « Lève-toi et mange ! », et cela par deux fois.

Du pain et de l’eau, c’est une nourriture essentielle, mais qui est mal vue de nos jours. Être « au pain (sec) et à l’eau », c’est considéré comme une punition, un peu comme une déchéance. Pourtant pour Élie, c’est ce qui va lui permettre d’aller jusqu’à la montagne de l’Horeb et y rencontrer Dieu, après quarante jours et quarante nuits de marche …

Dans l’évangile aussi, il est question de pain … mais pas de pain issue de farine et d’eau !

Ce pain, c’est Jésus : « Moi, je suis le pain qui est descendu du ciel. ».

Incompréhension de ceux qui l’écoutent … et on les comprend. Cela parait tellement inimaginable …

Mais au lieu de demander des explications, ils se butent et refusent la parole de Jésus : « Nous connaissons bien son père et sa mère. Il nous raconte n’importe quoi ! ».

Leur attitude est totalement contraire à ce que demande saint Paul aux Éphésiens : « Amertume, irritation, colère, éclats de voix ou insultes, tout cela doit être éliminé de votre vie, ainsi que toute espèce de méchanceté. » (Deuxième lecture).

La réponse de Jésus n’a sans doute pas été comprise par la foule : « Personne ne peut venir à moi, si le Père qui m’a envoyé ne l’attire. » … ou que nous nous laissions attirer par le Père … Reproche fait souvent par Jésus à ceux qui l’écoutent, mais ne l’entendent pas …

Et Jésus continue : « Moi, je suis le pain de la vie. ». Il ne s’agit plus de Jésus tout seul, mais de Jésus qui donne la vie, et même la vie éternelle … ce que nous, nous pouvons comprendre avec l’allusion faite aussitôt par Jésus à la manne qui n’a pas empêché les hébreux de mourir.

Il le confirme en disant : « Moi, je suis le pain vivant, qui est descendu du ciel : si quelqu’un mange de ce pain, il vivra éternellement. » et ce pain dont il parle, « c’est sa chair qu’il donnera pour la vie du monde. ».

Tout le monde est concerné … si nous nous laissons attirer par Dieu, par Jésus !

Mais est-ce que nous sommes vraiment attirés par Dieu ?

C’est à chacun de répondre …

Dans la première lecture, l’ange de Dieu dit : « Lève-toi et mange ! » …

Se lever, se réveiller … pour se mettre en chemin vers Dieu, vers la vie éternelle …

Quand, à la messe, nous nous levons pour aller communier, sommes-nous éveillés ?

Il nous arrive certainement de nous lever par habitude, c’est-à-dire sans que nos sens soient éveillés à ce que nous faisons.

Est-ce que nous sommes prêts à manger le corps du Christ, la chair de Jésus … et non pas simplement l’hostie, la pastille de pain azyme … pour aller vers Dieu, vers la vie éternelle … « car il est long, le chemin qui te reste. ».

Et bien souvent, ce n’est pas « quarante jours et quarante nuits jusqu’à l’Horeb, la montagne de Dieu. », mais pour une durée que nous ne pouvons pas connaître jusqu’à notre mort, pour que nous puissions rencontrer Dieu !

Peut-être est-ce une réflexion que nous devons faire à chaque fois que nous allons communier … ?

Seigneur Jésus,

fais que nous soyons éveillés

à chaque fois que nous allons communier.

Que notre communion soit vraiment

une union totale avec toi

qui a souffert la Passion

pour que nous puissions rencontrer Dieu

au bout de notre chemin sur la terre.

                                                                                                    Francis Cousin

 

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Prière pour le 19° Dimanche TOB




18ième Dimanche du Temps Ordinaire – Francis COUSIN (Jn 6,24-35)

« Conversion »

 

Les textes de ce jour nous parlent tous de conversion … comme beaucoup de textes de la Bible. Cela n’est pas une surprise, car c’est ce que Dieu nous demande chaque jour, dans des modalités différentes … et avec des résultats qui ne dépendent que de nous …

Dans la première lecture, les hébreux récriminent contre Moïse et Aaron : « Vous nous avez fait sortir dans ce désert pour faire mourir de faim tout ce peuple assemblé ! », regrettant les viandes et les pains du pays d’Égypte. En fait, ces récriminations s’adressaient à Dieu lui-même. Mais Dieu écoute et entend : « J’ai entendu les récriminations des fils d’Israël. », et il leur donne les vols de cailles le soir et le matin la manne. Dieu n’abandonne jamais ceux qui ont mis leur confiance en lui et veut que cela continue ; il demande au peuple de quitter leur mode de vie antérieur et d’accepter des mettre leurs espoirs dans le don qu’il leur donne chaque jour.

Sacrée conversion : accepter que quitter un mode de vie où la nourriture est assurée pour celui d’une dépendance à l’action de Dieu !

« Je mets mon espoir dans le Seigneur, je suis sûr de sa parole. » (Ps 129,5).

Dans la deuxième lecture, saint Paul invite les éphésiens convertis à persévérer dans leur conversion : « Il s’agit de vous défaire de votre conduite d’autrefois, c’est-à-dire de l’homme ancien corrompu par les convoitises qui l’entraînent dans l’erreur … Revêtez-vous de l’homme nouveau, créé, selon Dieu, dans la justice et la sainteté conformes à la vérité. ». Mettre toute sa vie en conformité avec la Parole de Dieu.

« Je mets mon espoir dans le Seigneur, je suis sûr de sa parole. » (Ps 129,5).

Dans l’évangile, Jésus mets les choses au point : à ceux qui venaient de manger le pain multiplié par Jésus et qui avaient changé de rive pour le suivre, il leur dit que la conversion qu’il attend n’est pas celle qu’ils croyaient : une conversion politique en voulant le faire roi : « Travaillez non pas pour la nourriture qui se perd, mais pour la nourriture qui demeure jusque dans la vie éternelle, celle que vous donnera le Fils de l’homme ». Comment faire pour suivre l’œuvre de Dieu ? « L’œuvre de Dieu, c’est que vous croyiez en celui qu’il a envoyé. ». Les intentions étaient bonnes au départ, mais quand ils demandent quel signe il allait faire, surtout après la multiplication des pains, on est quelque peu surpris … n’était-ce pas un signe ?

Jésus demande de croire en lui, en sa Parole.

« Je mets mon espoir dans le Seigneur, je suis sûr de sa parole. » (Ps 129,5).

Pour nous, qu’est-ce que cela veut dire ?

Bien souvent, nous sommes comme les Hébreux ou les Juifs du temps de Jésus : les premiers avaient quittés l’Égypte à la suite de Moïse, en pensant qu’ils allaient tout de suite se retrouver dans le pays « où coulent le lait et le miel », sans aucun effort de leur part … les seconds pensaient avoir trouvé celui qui allait les libérer de l’occupation romaine …

La Parole de Jésus est claire : « L’œuvre de Dieu, c’est que vous croyiez en celui qu’il a envoyé. ».

Et croire, ce n’est pas seulement entendre une parole. « Mettez la Parole en pratique, ne vous contentez pas de l’écouter : ce serait vous faire illusion. Car si quelqu’un écoute la Parole sans la mettre en pratique, il est comparable à un homme qui observe dans un miroir son visage tel qu’il est, et qui, aussitôt après, s’en va en oubliant comment il était. » (Jc 1,22-24).

Croire, c’est passer sur l’autre rive : quitter nos préoccupations personnelles pour se mettre au service de celle de Dieu, quitter nos faims personnelles pour goûter au pain de Dieu. C’est « revêtir l’homme nouveau, créé, selon Dieu, dans la justice et la sainteté conformes à la vérité. » (Deuxième lecture).

Seigneur Jésus,

nous croyons souvent que la conversion

est la question d’un moment …

alors qu’elle est la mise en pratique

de ta Parole.

Et cela demande l’attention

de chaque instant

pour ne pas être tenté par le Malin.

                                     Francis Cousin

 

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Priere dim 18° TOB




17ième Dimanche du Temps Ordinaire – Francis COUSIN (Jn 6,1-15)

« Il les distribua aux convives. »

 

Dans cet évangile, nous continuons à voir une facette de Jésus que nous avons déjà rencontrée ces deux dernières semaines : la sollicitude de Jésus vis-à-vis des personnes ; d’abord envers les apôtres, pour les laisser se reposer après leur retour de mission ; puis envers la foule qui était « comme des brebis sans berger » en les « enseignant longuement ».

Jésus avait pris soin d’eux en leur donnant ce qui leur manquait le plus : donner un sens à leur vie, leur redonner de l’espoir dans leur propre vie sur terre, mais aussi dans leur vie après la mort. Maintenant, après la nourriture spirituelle, il s’enquiert de leur nourriture physique.

Mais ici, nous quittons l’évangile selon saint Marc, qui est celui de l’année B, pour aller prendre la version de saint Jean. Or, celle-ci a deux grosses différences avec celles des écrits synoptiques.

La première est que c’est Jésus qui s’inquiète de cette foule à nourrir, et non les apôtres : « Il dit à Philippe : ’’Où pourrions-nous acheter du pain pour qu’ils aient à manger ?’’ »

La seconde est que la distribution des pains et des poissons est faite par Jésus lui-même, et non par les apôtres : « Alors Jésus prit les pains et, après avoir rendu grâce, il les distribua aux convives ; il leur donna aussi du poisson, autant qu’ils en voulaient. »

Tout l’accent est mis sur Jésus qui est véritablement le maître d’œuvre, « car il savait bien, lui, ce qu’il allait faire. ». Les apôtres, eux, sont là pour permettre à Jésus de faire le « signe » de la multiplication des pains et des poissons : ce sont eux qui s’inquiètent de la nourriture existante sur place, qui font asseoir les gens, et surtout qui « rassemble[nt] les morceaux en surplus, pour que rien ne se perde. » et qui « remplirent douze paniers avec les morceaux des cinq pains d’orge, restés en surplus. », un panier pour chacun d’eux, manière de dire : « Moi, j’ai fait le plus gros de travail, mais maintenant à vous de faire le reste, de continuer la mission d’assouvir la faim des gens comme je l’ai fait, spirituellement et humainement. ».

Le fait que saint Jean situe l’évènement peu avant « la Pâque, la fête des juifs » nous oblige à penser à ce qui s’est passé le jeudi saint, et à la phrase de Jésus : « Faites cela en mémoire de moi. » (Lc 22,19) pour la nourriture spirituelle, ou « Si donc moi, le Seigneur et le Maître, je vous ai lavé les pieds, vous aussi, vous devez vous laver les pieds les uns aux autres. » (Jn 13,14) pour la nourriture humaine.

Et puis aussi à cette phrase de Jésus, que saint Jean place un peu plus loin, dans le même chapitre, à la synagogue de Capharnaüm : « Amen, amen, je vous le dis : si vous ne mangez pas la chair du Fils de l’homme, et si vous ne buvez pas son sang, vous n’avez pas la vie en vous. » (Jn 6,53).

Nous aussi, nous sommes comme les apôtres des personnes qui doivent accepter de n’être que des ’’utilités’’, des personnes qui sont là pour permettre à Jésus, à Dieu, de faire le bien pour les gens, tout en restant humble, à savoir se reconnaître ’’tout petit’’ devant Dieu qui agit … et que nous devons remercier de nous aider à participer à son œuvre, dans la mesure des moyens qu’il nous donne.

Quand nous faisons quelque chose de bien, nous sommes tellement persuadés que c’est grâce à nous que nous nous en enorgueillissons … alors que c’est Dieu qui agit à travers nous.

Préférons la pensée du publicain à celle du pharisien. (cf Lc 18,10-14)

Seigneur Jésus,

aide-nous à rester humble,

à ne pas nous croire au-dessus

de toi ou des autres.

C’est ainsi que tu nous aimes,

faisant la volonté de ton Père.

                                                                                             Francis Cousin

 

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Priere dim 17° TOB