1

6ième Dimanche du Temps Ordinaire – par Francis COUSIN

 Évangile selon saint Marc 1, 40-45

 

« La vie a vaincu la mort. »

 

Dans l’évangile de ce jour, Jésus guérit un lépreux.

Alors que la semaine dernière, Marc nous disait : « [Jésus] guérit beaucoup de gens atteints de toute sorte de maladie », il consacre ensuite une péricope toute entière pour la guérison d’un lépreux. C’est dire à quel point cette maladie était à l’époque considérée comme différentes des autres.

D’abord parce qu’elle était contagieuse, et que la personne atteinte voyait sa chair se transformer peu à peu en une masse purulente la rendant difforme et hideuse, souvent insupportable à voir. Ensuite parce qu’elle était considérée comme une punition de Dieu suite à un péché. C’était donc une maladie physique et spirituelle qui rendait la personne atteinte impure, au sens propre et au sens figuré. D’où un nombre important de règles dont la première lecture nous donne les deux principales : 1- les lépreux devront vivre à l’écart de la communauté, des villages, dans des endroits déserts, en quarantaine, pour éviter tout contact physique et spirituel ; 2- le diagnostic de la maladie et de sa guérison sont fait, non par un médecin, mais par un prêtre.

Or, ici, cette guérison est toute particulière, et elle montre qu’avec Jésus, il y a (encore) une différence avec ce qui se faisait dans l’ancien testament.

D’abord par les circonstances. Le lépreux va contrevenir à la loi en allant au devant de Jésus, et à genoux devant lui dit : « Si tu le veux, tu peux me purifier ». Il ne dit pas guérir, mais purifier : peut-être avait-il dans l’idée que Jésus peut le rendre pur dans les deux sens : physiquement et spirituellement, sans péché. Et comme seul Dieu peut guérir dans les deux sens, il avait foi en Jésus, il voyait en lui, sinon le Messie, au moins un envoyé de Dieu.

Ensuite par la réaction de Jésus. Lui aussi va contrevenir à la loi. Il ne repousse pas le lépreux, au contraire, il l’accueille comme quelqu’un qui veut redevenir un homme debout. Saisi de compassion, pris aux entrailles, il le touche et reprend la phrase du lépreux : « Je le veux, sois purifié ».

Jésus savait qu’en le touchant, aux yeux des juifs de l’époque, il devenait automatiquement impur. Stupeur des assistants, horrifiés par son geste. C’est pourquoi il intime à l’ex-lépreux de ne rien dire, et d’aller, conformément à la loi, faire constater sa guérison par un prêtre.

Mais cet homme, qui était sur le chemin de la mort et qui se retrouve d’un seul coup sur un chemin de vie spirituelle et sociale, ne peut pas se taire : il faut qu’il partage avec tous sa joie d’avoir été sauvé, qu’il dise à tous qui l’a guéri et comment il l’a fait.

Et maintenant, c’est Jésus qui est mis à l’écart de la communauté. C’est lui qui se retrouve sur un chemin de mort, comme ce sera le cas plus tard quand il sera rejeté de la ville de Jérusalem pour être crucifié, à l’écart, au Golgotha : « La pierre qu’on rejeté les bâtisseurs … » (Ps 118,22).

Mais la transmission de la Bonne Nouvelle ne peut pas s’arrêter, et si Jésus ne peut plus entrer dans les villages, ce sont les gens qui viennent vers lui : « De partout cependant, on venait à lui. », ce qui n’est pas sans rappeler aussi cette phrase de Jésus : « Ils lèveront les yeux vers celui qu’ils ont transpercé. » (Jn 19,37).

Si la lèpre était considérée comme le signe d’un péché, en guérissant le lépreux Jésus met un arrêt au péché, tout comme il le fera en mourant sur la croix en prenant nos péchés. Et par sa résurrection, « la vie a vaincu la mort » (Deiss – I 47)

En guérissant le lépreux, Jésus a permis que l’exclusion de toute la vie sociale soit supprimée. En le touchant, il s’est montré proche du lépreux, le considérant comme un homme à part entière.

On sait que St François d’Assise a été complètement transformé après avoir embrassé un lépreux. Il en a été de même pour le père Damien de Veuster, dit de Molokaï, dont KTO a diffusé un film biographique la semaine dernière. Et aussi pour Raoul Follereau, pour le père Clément Raimbault, ici, à La Montagne …

Tous voulaient que soit mis fin à une exclusion d’une partie de la population.

A nous aussi de vouloir faire comme eux : combattre les exclusions … pas seulement médicales, mais toutes les exclusions : du travail, de la santé, de l’amour, de la justice, de leur pays … et on pourrait continuer …

Et les conséquences de ces exclusions sont nombreuses : chômage, émigration, réfugiés, etc …

Parce que les exclusions sont une atteinte à la dignité humaine et une injustice sociale.

Cela fait partie de ce que propose saint Paul dans la deuxième lecture ; « Tout ce que vous faites (…) faites-le pour la gloire de Dieu. … Je tâche de m’adapter à tout le monde, sans chercher mon intérêt personnel, mais celui de la multitude des hommes, pour qu’ils soient sauvés. Imitez-moi, comme moi aussi j’imite le Christ. ».

« Heureux ceux qui ont faim et soif de justice, car ils seront rassasiés. » (Mt 5,6)

Seigneur Jésus,

Tu n’as jamais hésité à aller contre la loi de Moïse

quand elle ne permettait pas

de prendre soin des hommes,

de les respecter, de les sauver.

Aide-nous à aller aussi à contre-courant

quand l’injustice ne permet pas

à des hommes d’être respectés.

 

Francis Cousin                     

                       

               

                       

Pour accéder à une prière illustrée, cliquer sur le titre suivant : Prière dim ord B 6° A6

Si vous désirez une illustration du texte d’évangile commenté ce jour cliquer sur le lien suivant :Parole d’évangile semaine 18-06

          




Rencontre autour de l’Évangile – 6ième Dimanche du Temps Ordinaire

 » Le soir venu, on lui amenait tous les malades « 

  

TA PAROLE SOUS NOS YEUX

Ce passage fait suite à celui du dimanche précédent. Jésus est au début de son ministère.

Situons le texte et lisons (Marc 1, 10-45)

Faire une première lecture. .

Un lépreux : dire tout ce que l’on sait du sort d’un tel malade au temps de Jésus.

Noter la démarche et la prière du lépreux. Quelle réflexion cela nous inspire ?

La réaction de Jésus :

Qu’avons-nous à dire de ses sentiments. De son geste. De sa parole : « Je le veux, sois purifié »

Pourquoi aussitôt après l’avertissement sévère de ne rien dire à personne ?

Et pourquoi cette demande de Jésus : « va te montrer au prêtre. »

Et pourquoi cette guérison sera pour les autorités religieuses un témoignage  ?

Et comment comprendre la réaction de l’homme guéri ?

Son attitude a-t-elle un sens pour nous aujourd’hui ? Est-ce que Jésus nous demande de nous taire ?

Jésus est obligé d’éviter les lieux habités : pourquoi ?

Retenons des mots importants

La synagogue de Capharnaüm : ces mots reviendront souvent.

Jacques et Jean, Simon et André

Que se passe-t-il chez Simon ?

Notons tous les gestes de Jésus.

Noter qu’il s’agit de la fièvre.

Dès que la femme fut débout, « elle les servait »

 

Nous pouvons lire cette page d’évangile à un double niveau :

            – Premier niveau : l’action de Jésus chez Simon.

            – Quel serait le deuxième niveau ? 

Relever tous les mots qui montrent que Jésus connaît un réel succès auprès des foules. Comment est-il considéré par les gens ?

En fait, quelle est la préoccupation de Jésus et pourquoi il empêche de dire qui il est ?

Suivre Jésus qui se lève bien avant le jour… Peut-on deviner le contenu de sa prière ?

« Tout le monde te cherche » : pourquoi cette parole des disciples à Jésus ?

Regarder la réponse de Jésus : Pour lui quel est l’essentiel de sa mission ? »

« C’est pour cela que je suis sorti »: que veut dire Jésus ?

« Il parcourut toute la Galilée  ».

 

TA PAROLE DANS NOS CŒURS

A la fin du partage, faire un moment de silence pour une contemplation de Jésus et une prière silencieuse.

  

Pour l’animateur  

Le malade s’approche de Jésus pour une demande humble et confiante. Il s’agenouille devant lui et le supplie.

Pour bien comprendre cette demande, il fait savoir que le lépreux était un homme totalement exclu de la société. Atteint d’une maladie grave et contagieuse, il était tenu à l’écart de la collectivité. Selon la loi de Moïse, il devait porter des vêtements déchirés et des cheveux en désordre et crier « impur ! impur » quand il s’approchait d’un endroit habité.

Dans la bible, la lèpre est un mal physique et aussi un mal religieux : elle était considérée comme la marque du péché et le châtiment divin de fautes jugées particulièrement graves. Le lépreux était comme un mort ambulant, rejeté comme un cadavre source « d’impureté ». Pas de communion possible avec Dieu et avec les hommes.  La guérison d’un tel mal était réservé à Dieu.

Dans ce contexte, l’attitude de Jésus est extraordinaire : non seulement il se laisse approcher par le malheureux, mais il ose toucher l’intouchable. Et sa parole a la souveraine efficacité de la Parole même de Dieu : il dit et cela fut.

La guérison des lépreux figurait parmi les signes auxquels on reconnaîtrait l’action du Messie. Aux disciples de Jean Baptiste venus lui demander s’il était le Messie, Jésus répond : Les boiteux marchent, les lépreux sont guéris. » (Mt 11, 1-5) Le Messie est donc là qui restaure l’homme en parfaite santé physique et spirituelle.

Aussitôt après la guérison Jésus « chasse » carrément l’homme avec l’ordre de se taire. C’est dans l’évangile de Marc ce qu’on a appelé le « secret messianique ». Jésus ne veut pas qu’on se méprenne sur le sens de son identité de Messie. Il n’est pas ce magicien attendu qui supprimerait tous les maux de la terre. La profondeur de son être et de sa mission de Messie ne pourra vraiment être comprise qu’à la lumière de sa Passion et de sa Résurrection ?

Jésus envoie l’homme guéri vers le prêtre pour faire constater officiellement sa guérison et le faire rentrer dans la communauté religieuse. Et ce sera un témoignage. Les autorités religieuses apprendront ainsi que cette guérison est l’accomplissement en la personne de Jésus de l’attente du Messie.

En fait par la désobéissance de l’homme guéri, Marc nous ramène à aujourd’hui : celui qui est guéri doit être missionnaire de la Bonne Nouvelle.

Avec la résurrection de Jésus, le « secret messianique » est devenu caduc.

Le lecteur de cet évangile, c’est à dire chacun de nous, a mission de répandre le joyeux message libérateur de Jésus.

Puis l’évangéliste revient à Jésus : Jésus est obligé de fuir la foule. De partout en venait à lui. Une question naît dans les cœurs : « Quel est cet homme ? » 

 

 

TA PAROLE DANS NOS MAINS :

La Parole aujourd’hui dans notre vie  

En guérissant le lépreux et en lui permettant de retrouver sa place dans la société, Jésus nous révèle qu’il est venu susciter parmi les hommes une fraternité qui ne connaîtra ni paria ni exclu.

Nous connaissons aujourd’hui autour de nous des gens mis à part de la société : des jeunes qui au sortir de l’école se retrouve sans travail, des personnes qui n’ont pas notre culture, notre langue, notre religion, notre genre de vie, etc…

Les fréquentons-nous ? Quel regard nous portons sur elles ? Les aimons-nous comme des frères ?

 

La lèpre qui défigure le visage de l’homme a toujours été interprétée comme le symbole du péché qui défigure l’image de Dieu qui est en nous.

Pour guérir la lèpre de notre péché, prenons-nous le temps de nous approcher de Jésus Christ avec la même confiance que le lépreux de l’évangile ?

Ensemble prions  

Psaume 101 : N’oublie pas, Seigneur, le cri des malheureux.

Seigneur entends ma prière : que mon cri parvienne jusqu’à toi !

Ne me cache pas ton visage le jour où je suis en détresse !

A force de crier ma plainte, ma peau colle à mes os.
Mais toi, Seigneur, tu es là pour toujours; d’âge en âge on fera mémoire de toi.

Du ciel le Seigneur s’est penché, il regarde la terre pour entendre la plainte des captifs et libérer ceux qui devaient mourir.

 

Pour lire ou imprimer le document en PDF cliquer ici : 6ième Dimanche du Temps Ordinaire

 

 

 

 




Conférences de Carême 2018 des Frères Dominicains

CONFERENCES DE CAREME 2018

FRERES DOMINICAINS

JESUS LE CHRIST  

15 février « Jésus et Satan : le combat »,  par le frère Fabien-Joseph Hignette O.P.

22 février « Jésus enfant », par le frère Henri-Dominique de Spéville O.P.

1er mars « La pédagogie de Jésus : paraboles et miracles », par le frère Benoît-Joseph Colonval O.P.

8 mars « Le Christ pauvre chez Mère Térésa », par le frère Clément Binachon O.P.

15 mars « Jésus et les malades, Le sacrement de l’onction des malades », par le frère Chrystophe Randriambololona O.P.

22 mars «  Le procès de Jésus », par le frère Manuel Rivero O.P.

Jeudis du Carême à 18H30

Lieu : salle Don Bosco, Cure de la Cathédrale,

22 Avenue de la Victoire 97400 Saint Denis

Informations : 0262 21 00 81- www.dominicains.re      Entrée libre




5ième Dimanche du Temps Ordinaire – par Francis COUSIN

Évangile selon saint Marc 1, 29-39

 

« Tout le monde te cherche. »

 

La semaine dernière, nous avions vu Jésus dans la synagogue de Capharnaüm où il avait expulsé un démon d’un homme, et aujourd’hui, « aussitôt sortis de la synagogue » il se rend chez Pierre et André, et là, il guérit la belle-mère de Pierre, il « la saisit par la main et la fit lever. La fièvre la quitta, et elle les servait. ».

Elle reprend aussitôt sa vie de femme, elle s’occupe de ses invités. Elle est redevenue une femme debout, ce que veut Jésus pour chacun.

On notera une différence d’attitude de Jésus pour ces deux miracles. Dans la synagogue, Jésus ne fait que parler : il ordonne au démon de sortir de la personne. Il ne s’approche pas de lui. Il n’y a pas de compromission possible avec le démon. Mais chez Pierre, Jésus s’approche de la belle-mère, il établit un contact avec elle en lui saisissant la main pour lui montrer tout l’amour qu’il a pour elle, pour lui montrer la proximité de Dieu pour les faibles, pour lui montrer son soutien. Une attitude de Jésus qu’on retrouvera très souvent par la suite lors des guérisons de ceux qui croient en lui. Dieu se fait proche des faibles et des affligés par son Fils l’Emmanuel, Dieu avec nous.

Sabbat oblige, les gens doivent attendre le coucher du soleil pour venir vers Jésus avec leurs malades. Le ‘téléphone juif’ fonctionne aussi bien que le ‘téléphone arabe’ : toute la ville est là. Guérisons, expulsions de Satan … Jésus prend soin des petits, des faibles…

Le temps de prendre soin de chacun d’eux …

Le temps de montrer son amour « qui est de toujours » …

Le temps de les réconforter …

La nuit fût courte pour Jésus … car bien avant le lever du soleil, il se lève, quitte la maison et cherche un endroit désert, pour prier, pour parler avec son Père dans la solitude, dans le silence.

Jésus a besoin de ce contact permanent avec son Père, surtout en ce premier jour de prédication publique, et après toutes ces guérisons, pour faire le point avec son Père, et pour prendre des ’’forces’’ pour continuer sa mission.

Est-ce que nous, nous avons ce souci d’être en contact permanent avec le Père, pour faire le point sur notre vie spirituelle et sociale, pour nous approcher le plus possible de ce que Dieu veut pour nous ?

A la maison, branle-bas de combat quand on ne trouve plus Jésus. C’est l’effervescence et tout le monde se met de la partie : « Tout le monde te cherche ».

Pourquoi ?

Sans doute pour qu’il reste avec eux, pour qu’il soit à leur disposition … c’est le rêve de tout le village … c’est la prospérité pour eux … ils n’ont plus de souci à se faire …

Mais Jésus ne veut pas ! Il n’est pas venu pour s’établir à Capharnaüm, mais pour annoncer à tous son message de bonté et d’amour : « Allons ailleurs … c’est pour cela que je suis sorti » (du ciel).

Contrairement à Jean-Baptiste qui restait sur place, au bord du Jourdain, laissant les gens qui le voulaient venir vers lui, Jésus va vers les gens, dans les différents villages pour annoncer à tous la Bonne Nouvelle de son message, « proclamant la Parole, intervenant à temps et à contretemps, … toujours avec patience et souci d’instruire. » (cf 1Tm 4,2) à ceux qui lui étaient favorables comme à ceux qui ne l’étaient pas. Jésus est toujours en déplacement. Il n’a pas de chez-soi, « il n’a pas d’endroit où reposer la tête. » (Mt 8,20).

C’est le même message que nous fait parvenir le pape François : « Allez vers les périphéries ».

N’est-ce pas une tentation de garder Dieu, Jésus, pour soi, sans le partager ?

« J’ai trouvé mon confort auprès de Jésus … les autres n’ont qu’à faire pareil ! »

Mais comment pourraient-ils y arriver s’il n’y a pas quelqu’un qui leur parle de Jésus ?

S’il n’y a pas quelqu’un qui va vers eux ?

Si je ne vais pas vers eux, comme Jésus l’a fait …?

Saint Paul nous le dit dans la 2° lecture : « Malheur à moi si je n’annonçais pas l’Évangile !  … c’est une mission qui m’est confiée. »

A moi aussi, cette mission m’est confiée … depuis mon baptême.

En ai-je conscience ?

« France, qu’as-tu fait de ton baptême ? » nous a dit Jean-Paul II.

Ne restons pas entre nous, dans nos églises … « Allons ailleurs … c’est une mission qui nous est confiée. »

Seigneur Jésus,

tu nous aimes, et tu nous le fais savoir …

et nous sommes tellement heureux

que nous sommes tentés

de te garder pour nous,

égoïstement. 

Mais tu veux que nous allions ailleurs,

avec toi, par toi, en toi,

vers ceux qui ne te connaissent pas.

C’est notre mission !

 

Francis Cousin                     

                       

Pour accéder à une prière illustrée, cliquer sur le titre suivant : Prière dim ord B 5° A6

Si vous désirez une illustration du texte d’évangile commenté ce jour cliquer sur le lien suivant : Parole d’évangile semaine 18-05

          




5ième Dimanche du Temps Ordinaire – par le Diacre Jacques FOURNIER (Marc 1, 29-39)

 » Jésus Sauveur du Monde « 

(Marc 1, 29-39)…

En ce temps-là, aussitôt sortis de la synagogue de Capharnaüm, Jésus et ses disciples allèrent, avec Jacques et Jean, dans la maison de Simon et d’André.
Or, la belle-mère de Simon était au lit, elle avait de la fièvre. Aussitôt, on parla à Jésus de la malade.
Jésus s’approcha, la saisit par la main et la fit lever. La fièvre la quitta, et elle les servait.
Le soir venu, après le coucher du soleil, on lui amenait tous ceux qui étaient atteints d’un mal ou possédés par des démons.
La ville entière se pressait à la porte.
Il guérit beaucoup de gens atteints de toutes sortes de maladies, et il expulsa beaucoup de démons ; il empêchait les démons de parler, parce qu’ils savaient, eux, qui il était.
Le lendemain, Jésus se leva, bien avant l’aube. Il sortit et se rendit dans un endroit désert, et là il priait.
Simon et ceux qui étaient avec lui partirent à sa recherche.
Ils le trouvent et lui disent : « Tout le monde te cherche. »
Jésus leur dit : « Allons ailleurs, dans les villages voisins, afin que là aussi je proclame l’Évangile ; car c’est pour cela que je suis sorti. »
Et il parcourut toute la Galilée, proclamant l’Évangile dans leurs synagogues, et expulsant les démons.

 

 

         

Cette page d’Evangile est un résumé de toute la mission de Jésus : sauver tous les hommes (1Tm 2,4-6), s’ils acceptent bien sûr, en toute liberté, de se repentir et de se laisser sauver.

            Jésus vient d’enseigner dans la synagogue de Capharnaüm : « Le temps est accompli », toutes les prophéties de l’Ancien Testament trouvent en lui leur accomplissement. Et il a rajouté : « Le Royaume de Dieu est tout proche » : le « Dieu qui est Esprit » (Jn 4,24) est là, invisible mais présent à la vie des hommes, en Seigneur Tout Puissant, et il se propose de régner dans nos cœurs et dans nos vies par le Don de son Esprit. Si nous consentons à accueillir ce Don gratuit de l’Amour, « la Lumière brille dans les ténèbres, et les ténèbres ne l’ont pas saisie » (Jn 1,5) : elle règne ! Alors, « la paix du Christ règne aussi dans nos cœurs » (Col 3,15) et sa Parole se réalise : « Que votre cœur ne se trouble pas » (Jn 14,1). En effet, « c’est Lui qui est notre paix » (Ep 2,14) : l’Amour règne et tout est pardonné… En effet, tous les hommes, « Juifs et grecs, tous sont soumis au péché… Le monde entier est coupable devant Dieu » (Rm 3,9-20). Et « par le péché, la mort est entrée dans le monde et elle est passée en tous les hommes, puisque tous ont péché » (Rm 5,12). Mais « vous qui étiez morts du fait de vos fautes, il vous a fait revivre avec lui ! Il nous a pardonné toutes nos fautes ! » (Col 2,13). Et tout ceci se réalise très concrètement par le Don de l’Esprit Saint, Eau Pure qui purifie (Ez 36,24-28), Eau Vive qui vivifie (Jn 4,10-14 ; 7,37-39). Alors, les morts revivent, ils ressuscitent à la vraie Vie, celle de l’Amour : la Vie de Dieu règne !

            Voilà ce qui est dit ici en actes… La belle mère de Simon est au lit, avec de la fièvre, et l’on croyait à l’époque – Et c’est faux ! – que toute maladie était la conséquence d’un péché… Cette fièvre renvoie donc ici à toutes les souffrances engendrées par les péchés que nous commettons. Souffrances pour nous, car ils nous « privent » du Don de Dieu (Rm 3,23 avec Jn 20,22 et 1P 4,14) et engendrent ainsi au plus profond de nous-mêmes « souffrance et angoisse » (Rm 2,9), la conséquence la plus grave, nous l’avons vue, étant la mort spirituelle. Et bien sûr, ils peuvent aussi semer autour de nous, pour celles et ceux qui en sont les victimes, souffrances, malheurs, désolations, des situations d’autant plus insupportables qu’elles peuvent toucher des innocents. Etendue sur son lit, la belle-mère de Simon symbolise cette humanité souffrante, blessée à mort. Gratuitement, le Christ s’approche d’elle. Sans un mot, il lui saisit la main… Elle accepte, elle se laisse faire, et on peut deviner le Christ la tirant doucement à lui, l’invitant ainsi à se lever. Elle obéit encore et mobilise ses forces pour répondre à son appel. Maintenant, avec Lui, elle peut vraiment se lever grâce au Don de Dieu, le Don de « l’Esprit qui vivifie » (Jn 6,63), et qui plus tard manifestera toute sa puissance dans la résurrection du Christ. Voilà ce qui déjà, ici, se met en œuvre. Et puisque cet Esprit Est Amour, elle commence à vivre de cet Amour reçu et « elle se mit à les servir »… Amour reçu, amour donné, en elle « l’Amour de Dieu est accompli » (1Jn 4,12)…

              DJF

           




Rencontre autour de l’Évangile – 5ième Dimanche du Temps Ordinaire

 » Le soir venu, on lui amenait tous les malades « 

  

TA PAROLE SOUS NOS YEUX

Situons le texte et lisons (Marc 1, 29-39)

 

Jésus commence sa mission. L’évangéliste Marc nous montre Jésus en pleine activité. Nous verrons comment son temps est rempli.

Retenons des mots importants

La synagogue de Capharnaüm : ces mots reviendront souvent.

Jacques et Jean, Simon et André

Que se passe-t-il chez Simon ?

Notons tous les gestes de Jésus.

Noter qu’il s’agit de la fièvre.

Dès que la femme fut débout, « elle les servait »

 

Nous pouvons lire cette page d’évangile à un double niveau :

            – Premier niveau : l’action de Jésus chez Simon.

            – Quel serait le deuxième niveau ? 

Relever tous les mots qui montrent que Jésus connaît un réel succès auprès des foules. Comment est-il considéré par les gens ?

En fait, quelle est la préoccupation de Jésus et pourquoi il empêche de dire qui il est ?

Suivre Jésus qui se lève bien avant le jour… Peut-on deviner le contenu de sa prière ?

« Tout le monde te cherche » : pourquoi cette parole des disciples à Jésus ?

Regarder la réponse de Jésus : Pour lui quel est l’essentiel de sa mission ? »

« C’est pour cela que je suis sorti »: que veut dire Jésus ?

« Il parcourut toute la Galilée  ».

 

Pour l’animateur  

La synagogue est le lieu de réunion et de prière des juifs.  Chaque sabbat, Jésus se rend dans l’assemblée pour prêcher la Bonne Nouvelle. Capharnaüm est la ville où il habite : il réside dans la maison de Simon.

Jacques et Jean sont souvent nommés ensemble. Avec Pierre, ils forment un trio qui sera proche de Jésus au grands moments de sa vie.

Nous apprenons que Simon est marié. Il est question de sa belle-mère. (On ne parle pas de son épouse. Est-elle morte ou absente ? L’évangile ne dit rien).

Jésus fait une guérison discrète sur la malade : il la prend par la main, et la fait se lever. (C’est une verbe de résurrection) Pas de paroles ou de formules comme chez les guérisseurs de l’époque. Des gestes humains qui manifestent la proximité et remettent debout

La fièvre dans la bible est une maladie qui a une origine démoniaque. La guérison de cette maladie est un signe qui montre la maîtrise de Jésus sur les forces du Mal et de la Mort.

Ce sera le sens de toutes les guérisons ou « exorcismes » faits par Jésus. N’oublions pas qu’au temps de Jésus, toutes les maladies étaient plus ou moins signes de la présence d’un esprit mauvais. Les gestes de guérisons de Jésus sont donc des signes qu’il est venu libérer notre monde de tout ce qui défigure l’homme : Jésus est le Sauveur, et non un guérisseur.

C’est pourtant bien comme un guérisseur que les foules le regardaient : ce qui explique son succès. Mais Jésus reste libre. Il ne se laisse pas piéger. C’est pourquoi il empêche les « esprits mauvais » et ceux qui sont guéris de divulguer le titre de Messie ou de Fils de Dieu qu’on lui donne. S’il sort de grand matin pour se retrouver dans la solitude, le silence, on peut deviner facilement que dans sa réflexion et sa prière, il ne veut pas céder au raz de marée provoqué par ses miracles. Il a besoin de réfléchir à la gravité et au sérieux de sa mission

Les apôtres ne comprennent pas. Jésus leur rappelle que ce qui est au cœur de sa mission, c’est l’annonce joyeuse du salut. Son but n’est pas de faire des miracles. Ils ne sont que des signes de puissance qui accompagnent la Bonne Nouvelle : c’est pour cela qu’il est « sorti » de Dieu et qu’il parcourt la Galilée, cette terre de mission ouverte à tous.

Nous sommes invités à lire cette page d’évangile à deux niveaux : le premier niveau, c’est l’action de Jésus entrant dans l’histoire des hommes voici deux mille ans pour inaugurer le Règne de Dieu.

C’est le deuxième niveau qui est le plus important: nous relisons ces faits et gestes de Jésus dans notre communauté chrétienne où Jésus ressuscité est présent aujourd’hui et agit. Il est le Seigneur toujours à l’œuvre dans son Église et dans le monde. A nous d’accueillir sa Bonne Nouvelle aujourd’hui et de le reconnaître par la foi dans les gestes et les signes par lesquels ils nous apportent le salut de Dieu.

 

TA PAROLE DANS NOS MAINS :

La Parole aujourd’hui dans notre vie       

  Aujourd’hui Jésus enseigne  et annonce la Bonne Nouvelle du Règne de Dieu dans et par son Eglise : quelles sont les occasions ou les moyens qui sont à notre disposition  pour l’entendre ?

Aujourd’hui, Jésus guérit, Jésus libère : Quels sont les « signes » par lesquels il nous offre aujourd’hui guérison et libération ? Passons en revue tous les sacrements qui sont des gestes du Christ. Il agit aussi par tous ceux qui font des gestes qui soignent, qui remettent debout, qui guérissent…

 Jésus est libre : Gardons-nous cette même liberté à l’égard de notre famille, de nos amis, de l’opinion publique, de nos groupes quand il faut s’opposer à eux au nom de l’évangile : par exemple, refuser des attitudes racistes, ne pas salir un adversaire, privilégier la personne humaine et non le profit, respecter le dimanche comme jour du Seigneur etc…

Jésus prie : Dans l’agitation des activités, savons-nous nous arrêter pour prier, prendre du recul, nous recueillir, quand il s’agit de prendre des décisions importantes, ou bien de réorienter notre Action ?

Ensemble prions  

Ref. Gloire à toi Seigneur, gloire à Toi !

Pour tous ceux qui te donnent un visage, Seigneur Jésus, en répandant ton amour dans le monde, nous te bénissons.

Pour tous ceux qui te donnent des mains, Seigneur Jésus, en faisant le bien à l’égard de leurs frères, nous te bénissons.

Pour tous ceux qui te donnent une bouche, Seigneur Jésus, en prenant la défense du faible et de l’opprimé, nous te bénissons.

Pour ceux qui font des gestes de bonté, de compassion, pour guérir, soigner, réconforter leurs frères, Seigneur Jésus, nous te bénissons.

Pour tous les sacrements de ton Eglise qui sont tes gestes pour nous guérir, nous fortifier, nous sauver, Seigneur Jésus, nous te bénissons.  

 

Pour lire ou imprimer le document en PDF cliquer ici : 5 Dimanche du temps ordinaire

 

 

 

 




4ième Dimanche du Temps Ordinaire – par Francis COUSIN

 Évangile selon saint Marc 1, 21-28

 

« Voilà un enseignement nouveau. »

 

Nous sommes tout au début de l’évangile. Jésus vient d’appeler ses premiers disciples et se rend à Capharnaüm, là où habitait Pierre.

Et comme tout bon juif, le samedi, il se rend à la synagogue, pour prier et pour y enseigner. En effet, à l’époque, on profiter d’un nouvel arrivant dans la synagogue pour lui demander de faire un enseignement, ce qui permettait de ’’casser’’ les habitudes. Et Jésus, bien sût, ne se fait pas prier.

Et dès ce premier enseignement, on voit apparaître deux réactions différentes :

– celle de la plupart des gens, plutôt positive : « il enseignait en homme qui a autorité, et non pas comme les scribes » qui avaient, eux, un discours autoritaire : « la loi dit que…, il faut faire ceci…, il faut croire ceci…, il ne faut pas faire cela … »

– celle d’un « homme tourmenté par un esprit impur », c’est-à-dire par Satan qui avait bien reconnu dans le discours de Jésus « ce prophète comme [Moïse] » (1° lecture) qui avait vu Dieu face à face et qui parlait comme Dieu.

Satan connaissait Jésus. Peu avant, pendant quarante jours, Jésus était allé au désert, poussé par l’Esprit, et là, il avait été tenté par Satan. Si Marc ne dit rien des tentations infligées par Satan, Matthieu et Luc nous les relatent ; et à chaque tentation, Jésus remet Satan à sa place par une citation d’une Parole de l’Écriture.

Alors Satan s’exclame, par l’intermédiaire de cet homme : « Es-tu venu pour nous perdre ? ». Non pas pour perdre tous les hommes ; au contraire, Jésus est venu pour les sauver, comme son nom l’indique : Jésus = Dieu sauve. Mais il est venu pour « perdre à Satan tous les humains qui sont sous son pouvoir », et donc ici la personne tourmentée, et les ramener à Dieu.

Et il suffit d’une parole de Jésus, « Sors de cet homme » pour que le démon soit chassé, pour que le démon soit anéanti.

Parole de Jésus, Parole de Dieu, Parole créatrice : « Dieu dit … et ce fut ainsi. »

Parole de Jésus, Parole qui libère. Parole qui guérit. Parole qui régénère.

Parole qui redonne vie : Lazare, fils de la veuve de Naïm, la fille de Jaïre …

Parole qui donne Vie : « Je suis la Vie ».

Et toujours Parole qui montre l’amour de Dieu pour les hommes.

Alors, après cet intermède, l’enthousiasme des auditeurs est renforcé : « Voilà un enseignement nouveau, donné avec autorité ! Il commande même aux esprits impurs, et ils lui obéissent. ».

Nous aussi, comme Jésus et les autres participants de la synagogue, nous allons à l’église pour y prier, et pour recevoir un enseignement, par les différents textes proclamés et par l’homélie.

Mais est-ce que j’écoute attentivement cette parole qui m’est proposée ?

Est-ce que je me prépare en lisant cette parole dans la semaine ?

Est-ce que je fais résonner cette parole dans mon cœur, dans mon esprit ?

Est-ce que parfois je ne fais pas comme cette homme qui s’insurge : « Dis-moi, Jésus, tu es venu pour me sauver, ou pour m’empêcher d’avoir une vie tranquille à ne me préoccuper que de moi … ? » (ou toutes choses semblable).

Jésus est venu pour nous sauver, mais pas sans nous. Il faut que nous y mettions du nôtre, que nous l’écoutions quand il nous dit : « Convertissez-vous et croyez à l’Évangile ».

Seigneur Jésus,

tu veux que nous écoutions ta Parole,

mais tout le monde ne le veut pas.

Sors de notre cœur

tout ce qui est inspiré par le démon,

et mets en nous un cœur nouveau.

 

Francis Cousin                     

                               

Pour accéder à une prière illustrée, cliquer sur le titre suivant : Prière dim ord B 4° A6

Si vous désirez une illustration du texte d’évangile commenté ce jour cliquer sur le lien suivant : Parole d’évangile semaine 18-04

          




4ième Dimanche du Temps Ordinaire – par le Diacre Jacques FOURNIER (Marc 1, 21-28)

 » Jamais homme n’a parlé comme cela « 

(Marc 1, 21-28)…

Jésus et ses disciples entrèrent à Capharnaüm. Aussitôt, le jour du sabbat, Jésus se rendit à la synagogue, et là, il enseignait.
On était frappé par son enseignement, car il enseignait en homme qui a autorité, et non pas comme les scribes.
Or, il y avait dans leur synagogue un homme tourmenté par un esprit impur, qui se mit à crier :
« Que nous veux-tu, Jésus de Nazareth ? Es-tu venu pour nous perdre ? Je sais qui tu es : tu es le Saint de Dieu. »
Jésus l’interpella vivement : « Tais-toi ! Sors de cet homme. »
L’esprit impur le fit entrer en convulsions, puis, poussant un grand cri, sortit de lui.
Ils furent tous frappés de stupeur et se demandaient entre eux : « Qu’est-ce que cela veut dire ? Voilà un enseignement nouveau, donné avec autorité ! Il commande même aux esprits impurs, et ils lui obéissent. »
Sa renommée se répandit aussitôt partout, dans toute la région de la Galilée.

 

         

Jésus surprend ici son auditoire car « il enseigne en homme qui a autorité ». Contrairement aux scribes qui ne cessaient de se référer à tel ou tel Maître célèbre, son discours n’est pas le fruit d’une sagesse tout humaine ; il ne cherche pas à briller d’une manière ou d’une autre. Son seul souci est de « rendre témoignage à la vérité ». Et cette vérité n’est pas avant tout d’ordre intellectuel : elle est Mystère d’une vie vécue en communion avec le Père, une vie qu’il reçoit du Père de toute éternité par le Don de l’Esprit de Lumière et de Vie, un Don que le Père ne cesse de lui offrir gratuitement par Amour… Et c’est ainsi d’ailleurs qu’il l’engendre de toute éternité, « avant tous les siècles », en « Dieu né de Dieu » (Crédo).

            Avant de dire quoi que ce soit, Jésus vit donc cette relation avec son Père, et sa Parole n’est que le témoignage de ce qu’il vit : « De même que le Père qui est vivant a la vie en lui-même, de même a-t-il donné au Fils d’avoir la vie en lui-même… Je vis par le Père » (Jn 5,26 ; 6,57)… Il aurait pu dire : « Ce n’est pas moi qui vis, c’est le Père qui vit en moi », comme le dira plus tard St Paul, par le « Oui ! » de sa foi au Christ Jésus : « Ce n’est plus moi qui vis, c’est le Christ qui vit en moi », et cela par le même Don de l’Esprit, « l’Esprit qui vivifie » (Ga 2,20 ; 2Co 3,6)…

            Sa Parole a donc force de témoignage : si Jésus dit ce qu’il vit, et grâce à qui il le vit, rien ni personne ne pourra lui faire dire le contraire… « Je dis la vérité », affirme-t-il par deux fois en St Jean (Jn 8,45-46). De plus, sa Parole ne vient pas de lui : « Je dis au monde ce que j’ai entendu de lui… Ainsi donc, ce que je dis, tel que le Père me l’a dit, je le dis ». L’autorité de Jésus s’enracine donc dans l’autorité du Père Lui-même…

            Et que ne cesse de lui dire le Père ? « Tu es mon Fils bien-aimé » (Mt 3,17 ; 17,5), et en lui disant cela, il ne cesse de se donner tout entier à lui, l’engendrant ainsi en Fils « de même nature que le Père ». « Père », dira Jésus juste avant sa Passion, en pensant à ses disciples, « tu les as aimés comme tu m’as aimé » (Jn 17,24) ! Telle est toute la Bonne Nouvelle, la Parole d’Amour et de Vie que le Fils reçoit du Père de toute éternité, et qu’il est venu nous transmettre, au Nom de son Père… Si nous acceptons de l’accueillir par le « Oui ! » de notre foi, nous vivrons alors nous aussi de cette Vie qu’il reçoit du Père, et ce « trésor » (2Co 4,7) sera, dès ici-bas, dans l’aujourd’hui de notre foi, la Vie de notre vie, cette seule vraie Joie que rien ni personne ne pourra nous enlever, pas même « les esprits impurs » et toutes les puissances des ténèbres. Elles existent, notre évangile en est bien la preuve… Il s’agit pour nous de les repérer et ensuite de tout remettre entre les mains du Christ. Sa Lumière chasse les ténèbres (Jn 1,5) : sur Elles, le Prince de ce monde n’a aucune emprise (Jn 14,30), et si nous sommes dans la main du Christ, en, relation de cœur avec Lui, rien ni personne ne pourra venir nous y arracher (Jn 10,29). Le croyons-nous vraiment ?                    DJF     

           




3ième Dimanche du Temps Ordinaire – par Francis COUSIN

 Évangile selon saint Marc 1, 14-20

 

« Les temps sont accomplis. »

 S’il y a bien un point commun entre les trois textes de ce dimanche, c’est cette notion de temps qui reste, et qui est très court :

Dans la première lecture : « Encore quarante jours, et Ninive sera détruite. ». En entendant cette parole de Jonas, aussitôt tous les habitants de Ninive « crurent en Dieu » et firent un jeune de pénitence, depuis le roi jusqu’aux animaux.

Pour saint Paul, « le temps est limité … car il passe ce monde tel que nous le voyons ». Et de nous conseiller de nous occuper des choses qui nous serons utiles après notre vie terrestre, dans la Vie éternelle, et de ne plus nous préoccuper des choses qui passent.

Dans l’évangile de Marc, les premières paroles de Jésus sont : « les temps sont accomplis … Convertissez-vous et croyez à l’Évangile. ». Et aux premières paroles que Jésus leur adresse, aussitôt des pécheurs du lac le suivirent.

Urgence du temps qui passe … à laquelle répond, ou doit répondre, une réponse immédiate. Il n’y a pas de temps à perdre, car on n’a plus le temps !

On n’a plus le temps !

C’est une phrase qu’on entend souvent, et souvent aussi on dit « On n’a plus le temps de rien faire », ce qui en réalité veut dire qu’on n’a plus le temps de faire quelque chose, ou de faire quoi que ce soit.

Mais de quelles choses parle-t-on ? Dans la plupart des cas, c’est du temps pour s’occuper de soi, de sa maison, de son jardin, de lire un livre, de … tout ce qu’on veut. Et souvent on ajoute même la prière : « Le monde va tellement vite ! Je n’ai plus le temps de prier … ! »

Tout cela est relatif. Le temps, la durée est toujours la même : une journée dure toujours vingt-quatre heures … et on a même plus de temps qu’avant avec l’électricité, puisque nous pouvons nous coucher plus tard qu’avant, quand on allait se coucher ’’avec les poules’’. Nous nous laissons prendre par des activités, utiles certes, mais non essentielles. Regardons le temps que nous passons avec le téléphone portable, sur internet, devant la télévision, etc …

Et quand bien même la durée de vie humaine augmente, on n’aura pas le temps de faire tout ce qu’on voudrait dans notre vie terrestre. Parce que notre vie est éphémère, au regard du temps de Dieu : nous comptons en années, alors que lui compte en millions d’années.

Nous le savons bien, un jour viendra où la mort nous prendra, à cent ans, dans dix ou vingt ans, dans quelques mois, ou demain … Nul ne connaît l’heure de son ’’passage’’ vers la Vie éternelle. Et il nous faut nous préparer à ce passage : c’est ce que nous disent tous les textes de ce jour.

Prenons exemple sur les gens de Ninive, qui étaient des païens, et qui aussitôt crurent en Dieu ; prenons exemple sur les quatre premiers apôtres qui, aussitôt, suivirent Jésus ! Suivons les conseils de Paul pour enlever de notre vie tout ce qui est superflu, pour nous convertir et nous focaliser sur ce qui nous permettra de vivre dans la Vie éternelle : l’amour de Dieu et des autres, et le pardon qui va nécessairement avec, et vivre les œuvres de miséricorde, temporelles et spirituelles.

Faisons le point sur notre vie de foi, sur notre manière de vivre :

  • Quelles sont mes préoccupations : moi d’abord … ou les autres ?

  • Quelle est la durée de mon temps de prière quotidien ?

  • Qui est au centre de ma prière ? moi … ou les autres ? (cf la parabole du pharisien et du publicain)

  • Est-ce que je prends du temps pour méditer ? Pourquoi je médite ? pour mon bien-être personnel, ou pour être en relation avec Dieu ? (Dans une émission sur la méditation, sur Radio Arc-en-Ciel la semaine dernière, quelqu’un disait : « Au début, cinq minutes de méditation, ça paraît long, … mais avec l’habitude, une heure est vite passée ». On peut essayer ?)

  • Pour toutes les choses qui sont importantes dans ma vie, est-ce que je prends le temps tout de suite ? ou bien est-ce que je procrastine, que je remets au lendemain ou à plus tard ce que je pourrais faire aujourd’hui ?

« Le temps est limité. »

Ne perdons pas de temps. Rappelons-nous ce que disait Jésus dans la parabole du riche qui faisait des rêves pour l’avenir : « Tu es fou. Ce soir même on va te demander ta vie. » (Lc 12,20)

Seigneur Jésus,

Tu veux de nous une réponse rapide, et ferme :  

« Que votre oui soit oui, et votre non soit non ».

Et pour nous, souvent,

tu viens après d’autres préoccupations.

Nous ne te mettons pas à la première place,

celle qui t’es dû.

Fais que nous mettions de l’ordre

dans notre système de valeurs.

 

Francis Cousin                      

                       

Pour accéder à une prière illustrée, cliquer sur le titre suivant : Prière dim ord B 3° A6

Si vous désirez une illustration du texte d’évangile commenté ce jour cliquer sur le lien suivant :  Parole d’évangile semaine 18-03

          




2ième Dimanche du Temps Ordinaire – par Francis COUSIN

Évangile selon saint Jean 1, 35-42

 

« Voici l’Agneau de Dieu.»

 Parole énigmatique pour une personne ordinaire, mais pas pour ces deux disciples de Jean-Baptiste, qui sont des chercheurs de Dieu, et qui reconnaissent dans cette parole un passage du prophète Isaïe où Dieu parle de son serviteur (Is 53, 1.7) et qui était assimilé à une annonce du Messie. Surtout que la veille, Jean-Baptiste en avait déjà parlé : « Voici l’Agneau de Dieu,…, c’est de lui que j’ai dit : l’homme qui vient derrière moi est passé devant moi, car avant moi il était » (Jn 1,29-30). Alors, pour eux, cela fait ‘tilt’, et ils suivent cet « Agneau de Dieu » pour savoir qui il est. Et Jésus leur dit : « Venez, et vous verrez. »

Vous verrez !

Jésus les laisse libre de se forger une opinion, comme il le fait avec nous. Il ne cherche pas à les embrigader, à les mettre sous son pouvoir. L’amour de Dieu pour les hommes est tel qu’il leur laisse la liberté, et non des contraintes. C’est juste une invitation, à laquelle ils (nous) peuvent (pouvons) répondre … ou non.

Qu’ont-ils vu ? Saint Jean n’en dit rien.

Était-il là ? Certains pensent que ce pourrait être lui qui était avec André ce jour-là, mais ce ne sont que suppositions. Mais est-il important de savoir ce qu’ils ont vu ? Jésus n’a-t-il pas dit : « Heureux ceux qui croient sans avoir vu. » (Jn 20,29) même s’il dit un peu plus loin : « Vous verrez le ciel ouvert, et les anges de Dieu monter et descendre au-dessus du Fils de l’homme. » (Jn 1,51).

Nous, nous n’avons rien vu, mais nous avons entendu, ou plutôt lu ce qui est rapporté par ceux qui ont vu : « C’est ce disciple qui témoigne de ces choses et qui les a écrites, et nous savons que son témoignage est vrai. » (Jn 21,24).

En fait, on peut penser que, eux aussi, l’ont surtout entendu, mieux, écouté, et que leurs cœurs en l’écoutant devinrent brûlants (cf Lc 24,32). Comme Samuel quand il écouta le Seigneur : sa vie toute entière va changer. Il en est de même pour les premiers apôtres.

Qu’est-ce que Jésus a dit ? Saint Jean n’en dit rien.

Mais ce qui est sûr, c’est qu’ils ont été conquis, et dès le lendemain, ils ont une grande nouvelle à dire : « Nous avons trouvé le Messie. », et ils l’annoncent à leurs connaissances, à leur famille … et surtout, ils les amènent à Jésus.

Et c’est la rencontre entre eux et Jésus qui va les convertir, tout comme eux-mêmes avaient été convertis la veille.

Cela commence avec Simon-Pierre.

Qu’y a-t-il eu entre Simon et Jésus ? On ne le sait, sinon un regard (aimant) et une parole : « Tu t’appelleras Kephas ». Un changement de nom qui est un programme pour une mission (être le roc sur lequel Jésus va bâtir son Église), une ’’prise de possession’’ ou plutôt ’’le signe d’une alliance’’ entre Jésus et Pierre. On ne connaît pas la réponse de Pierre, mais environ une semaine après, Jésus et ses disciples se retrouvent à Capharnaüm, là où Pierre habitait. Cela veut tout dire !

La rencontre avec Jésus !

C’est la base de tout apostolat. Amener les gens à la rencontre de Jésus. Et alors, c’est Jésus qui va les convertir, pas nous.

Trop souvent dans notre manière de faire, on reste du côté de la théorie : on raconte l’histoire de Jésus, de l’Église, etc …mais si le savoir encyclopédique peut aider, ce n’est pas suffisant à la conversion.

Ou bien on énumère ‘ce qu’il faut faire’ ( ?!) … Il faut faire ceci, ou cela … prier comme ceci … s’agenouiller devant le saint Sacrement …. toutes choses sans doute vraies, mais qui restent extérieures à la personne tant qu’elle n’a pas rencontré Jésus, et qui ne peuvent l’aider à avoir la foi en lui. Ce ne sont que des règles, comme la loi de Moïse, sans doute nécessaires, mais la loi ne peut changer les cœurs.

Par contre, amener les enfants, les personnes, à connaître qui est Jésus en les amenant vers lui, en leur montrant qu’il les aime, en leur permettant de le rencontrer par eux-mêmes, cela seul peut les convertir.

Seigneur Jésus,

j’ai beau te dire : « Parle, ton serviteur écoute »,

je ne t’entends pas ;

peut-être parce que je ne vois pas ta présence

dans ceux qui m’entourent et me parlent.

Fais que je te rencontre en eux.

Seule ta Parole peut me sauver.

Francis Cousin                     

                       

Pour accéder à une prière illustrée, cliquer sur le titre suivant : Prière dim ord B 2° A6

Si vous désirez une illustration du texte d’évangile commenté ce jour cliquer sur le lien suivant :  Parole d’évangile semaine 18-02