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2ième Dimanche de Pâques ou de la Divine Miséricorde – par le Diacre Jacques FOURNIER (St Jean 20, 19-31)

Vivre du Ressuscité 

(Jn 20,19-31)

C’était après la mort de Jésus. Le soir venu, en ce premier jour de la semaine, alors que les portes du lieu où se trouvaient les disciples étaient verrouillées par crainte des Juifs, Jésus vint, et il était là au milieu d’eux. Il leur dit : « La paix soit avec vous ! »
Après cette parole, il leur montra ses mains et son côté. Les disciples furent remplis de joie en voyant le Seigneur.
Jésus leur dit de nouveau : « La paix soit avec vous ! De même que le Père m’a envoyé, moi aussi, je vous envoie. »
Ayant ainsi parlé, il souffla sur eux et il leur dit : « Recevez l’Esprit Saint.
À qui vous remettrez ses péchés, ils seront remis ; à qui vous maintiendrez ses péchés, ils seront maintenus. »
Or, l’un des Douze, Thomas, appelé Didyme (c’est-à-dire Jumeau), n’était pas avec eux quand Jésus était venu.
Les autres disciples lui disaient : « Nous avons vu le Seigneur ! » Mais il leur déclara : « Si je ne vois pas dans ses mains la marque des clous, si je ne mets pas mon doigt dans la marque des clous, si je ne mets pas la main dans son côté, non, je ne croirai pas ! »
Huit jours plus tard, les disciples se trouvaient de nouveau dans la maison, et Thomas était avec eux. Jésus vient, alors que les portes étaient verrouillées, et il était là au milieu d’eux. Il dit : « La paix soit avec vous ! »
Puis il dit à Thomas : « Avance ton doigt ici, et vois mes mains ; avance ta main, et mets-la dans mon côté : cesse d’être incrédule, sois croyant. »
Alors Thomas lui dit : « Mon Seigneur et mon Dieu ! »
Jésus lui dit : « Parce que tu m’as vu, tu crois. Heureux ceux qui croient sans avoir vu. »
Il y a encore beaucoup d’autres signes que Jésus a faits en présence des disciples et qui ne sont pas écrits dans ce livre.
Mais ceux-là ont été écrits pour que vous croyiez que Jésus est le Christ, le Fils de Dieu, et pour qu’en croyant, vous ayez la vie en son nom.

   

          St Jean connaît la distinction entre « les Douze », les colonnes de l’Eglise, et « les disciples » (Jn 6,66-67). Cette manifestation du Ressuscité s’adresse ici aux disciples, c’est-à-dire à toute l’Eglise, et à travers eux, ce sont tous les disciples de tous les temps qui sont concernés, et donc chacun d’entre nous…

            Jésus accomplit ici ses promesses… Il avait dit : « Je ne vous laisserai pas orphelins, je viendrai vers vous »… Ici, « Jésus vint »… Il avait dit : « Encore un peu de temps et le monde ne me verra plus. Mais vous, vous verrez que je vis et vous aussi, vous vivrez » (Jn 14,18-23). Ici, « il leur montra ses mains et son côté », une expérience fondatrice qui lancera l’Eglise sur les chemins de la mission universelle. Mais nous sommes tous appelés à vivre nous aussi une rencontre avec le Ressuscité. Certes, nous ne verrons pas « ses mains et son côté », mais « nous verrons qu’il vit ». Nous prendrons conscience, par une expérience qui engage toute notre vie, qu’Il est Vivant… Et cela se fera dans la mesure où « nous aussi, nous vivrons ». Autrement dit, c’est en vivant de la vie nouvelle du Ressuscité que nous pourrons reconnaître, sans le voir explicitement, qu’il est vivant.

            Cette vie nouvelle en nous sera le fruit de l’accueil par notre foi de l’Esprit Saint, le Souffle créateur et vivifiant de Dieu : « Le Seigneur Dieu modela l’homme avec la glaise du sol, il insuffla dans ses narines une haleine de vie et l’homme devint un être vivant » (Gn 2,7). Le Christ Ressuscité reprend ici ce geste : « Il répandit sur eux son souffle et leur dit : « Recevez l’Esprit Saint » ». Avec lui et par lui, le projet créateur de Dieu s’accomplit : l’homme participe à ce qu’Il Est, car « Dieu est Esprit » (Jn 4,24). Et grâce à ce Don, il vit dès maintenant, dans la foi, de sa vie car « c’est l’Esprit qui vivifie » (Jn 6,63).…

            Il aura fallu à Thomas l’expérience forte de la vision des plaies du Ressuscité pour entrer dans la foi. Mais St Jean sait que cette expérience est exceptionnelle. Par contre, il sait aussi que tous les disciples de Jésus sont appelés à vivre de sa vie, et par elle, à reconnaître sa Présence. Aussi conclut-il son récit par cette affirmation universelle : « Heureux ceux qui croient sans avoir vu ! », car par leur foi, ils accueillent dès maintenant l’Esprit, source de la vraie vie et du vrai bonheur… DJF




Dimanche de Pâques – Homélie du Père Rodolphe EMARD (Jn 20, 1-9)

Frères et sœurs, ce dimanche, toute l’Église des quatre coins de la terre fête la Résurrection du Christ ! « Christ est ressuscité, il est vraiment ressuscité ! » La Résurrection est le cœur de la foi chrétienne.

 

Pour autant, la foi en la Résurrection n’est pas une évidence pour tous. Si nous nous référons à l’Évangile (Jn 20, 1-9), nous voyons que les trois protagonistes qui se rendent au tombeau n’accueillent pas cet évènement de la même façon :

  • Marie Madeleine pense tout d’abord qu’il s’agit d’un enlèvement : « On a enlevé le Seigneur de son tombeau, et nous ne savons pas où on l’a déposé ».

  • Pierre, lui, ne sait pas trop quoi en penser.

  • L’autre disciple, lui, aussitôt entré dans le tombeau croit : « Il vit, et il crut ».

Trois attitudes différentes qui montrent que la foi en la Résurrection n’est pas une évidence depuis les premiers témoins. Par ailleurs, le dernier verset soutient bien cette idée : « Les disciples n’avaient pas compris que, selon l’Écriture, il fallait que Jésus ressuscite d’entre les morts ».

Il en est de même pour nous aujourd’hui. Plusieurs attitudes peuvent s’observer :

  • Ceux qui ne croient pas.

  • Ceux qui doutent, les sceptiques.

  • Ceux qui se « mêlent les pinceaux » et qui confondent tout. On assimile parfois, à tort, la Résurrection et la réincarnation.

  • Ceux qui croient.

La foi en la Résurrection ne s’impose pas ! Cependant, sans la Résurrection, notre foi chrétienne n’a aucun contenu. La Résurrection est l’évènement qui donne tout son sens à notre foi : par sa Résurrection, le Christ nous ouvre les portes de l’éternité. Cette réalité, nous la vivons depuis notre baptême.

La première préface de Pâques souligne : « Car il est l’Agneau véritable qui a enlevé les péchés du monde : en mourant, il a détruit notre mort ; en ressuscitant, il nous a rendu la vie. » Tout est dit !

Cette fête de Pâques nous invite vraiment à nous engager. Croire en la Résurrection du Christ nous pousse à croire à une autre logique que celle que véhicule le monde de 2023.

La société actuelle prétend pouvoir bâtir le monde sans le Christ ressuscité. On prône la laïcité et on tente de reléguer la foi à la sphère privée. Le danger est bien là !

Nous avons à suivre les premiers disciples qui passeront de l’incompréhension à une foi solide, jusqu’à témoigner de la résurrection envers et contre tous. Plusieurs d’ailleurs n’hésiteront pas à donner leur vie. C’est bien la preuve que quelque chose de définitif s’est passé pour eux. Pourquoi pas pour nous ?

Passons d’une foi tiède ou hésitante à une foi engagée ! L’enjeu est bien là : passer le saut de la foi ! Passer le saut de la foi implique de ne pas suivre la logique de ce monde tout en vivant dans ce monde. Le Christ fait de nous les témoins de sa Résurrection.

Il ne s’agit pas de fuir les réalités de notre monde mais d’illuminer ces réalités par la puissance de la Résurrection, bien à l’œuvre, malgré les forces du mal qui marquent encore notre quotidien. L’actualité de ces derniers temps le démontrent bien avec des assassinats à l’arme blanche et à l’arme à feu.

Notre destinée n’est pas ce monde mais le Ciel que nous a ouvert le Christ. Ne l’oublions pas ! Ne privilégions pas un monde éphémère au détriment d’une Vie éternelle.

Frères et sœurs, ce dimanche de Pâques nous invite donc à opter pour une foi plus vive et agissante : choisir le Christ ressuscité, notre Vie. Nous avons besoin de lui pour nous accomplir.

Les lectures de ce dimanche nous donnent plusieurs titres pour désigner le Christ, notamment :

  • Dans la première lecture (Ac 10, 34-43), Pierre le révèle comme celui à qui Dieu « a donné l’onction d’Esprit Saint et de puissance ». Il est aussi celui qui fait « le bien », qui guérit ceux qui sont « sous le pouvoir du diable ». Il est encore celui qui a été « établi Juge des vivants et des morts ». Il est enfin celui qui donne « le pardon » des « péchés ».

  • La séquence le révèle comme « l’innocent » qui « a réconcilié l’homme pécheur avec le Père », comme le « Roi victorieux ».

Le croyons-nous ? Exprimons-nous et expérimentons-nous ces professions de foi ? C’est bien la grâce que nous pouvons demander au Seigneur : croire plus fermement au Christ ressuscité pour mieux le témoigner autour de nous. Que notre foi grandisse !

 

Belle fête de Pâques à tous et à chacun. Belle fête à tous ceux qui vous sont chers et proches. « Christ est ressuscité, il est vraiment ressuscité ! » Amen !

 

Père Rodolphe EMARD.




Vendredi Saint – Homélie du Père Rodolphe EMARD (Jn 18, 1 – 19, 42)

 

Frères et sœurs, pour prolonger la lecture de la Passion de notre Seigneur selon saint Jean (Jn 18, 1 – 19, 42), arrêtons-nous et méditons sur les trois dernières paroles du Christ en croix.

Ces trois dernières paroles forment un testament pour nous.

  • « Femme, voici ton fils »

Avant de remettre son esprit à son Père, Jésus nous confie sa mère. Le disciple bien-aimé représente chacun et chacune d’entre nous : « Voici ta mère ».

Marie est la mère de l’espérance qui nous accompagne sur les chemins crucifiant de nos vies, dans nos épreuves du corps, du cœur et de l’esprit.

Marie vient à notre rencontre et nous soutient pour que notre foi ne défaille pas et que nous ne tombions pas dans le désespoir. N’oublions pas que si nous proclamons la mort de Jésus c’est parce qu’il est ressuscité !

La force de Marie au pied de la croix nous révèle que le mort n’aura pas le dernier mot. La vie triomphera de la mort ! Prenons Marie comme notre mère.

 

  • « J’ai soif »

Il ne s’agit pas que du cri de Jésus mourant sur la croix est déshydraté. Saint Jean avant de relater le dernier repas de Jésus avec ses disciples précise : « Avant la fête de la Pâque, sachant que l’heure était venue pour lui de passer de ce monde à son Père, Jésus, ayant aimé les siens qui étaient dans le monde, les aima jusqu’au bout » (Jn 13, 1).

Jésus nous donne son amour, un amour infini pour nous tous. Personne ne nous aime autant que Jésus ! Personne ne peut nous aimer autant que Jésus ! Et cet amour réclame un retour, le retour de notre amour pour lui.

« J’ai soif » : Jésus a soif de notre amour. Ouvrons-nous à l’amour du Christ, laissons-le nous aimer. Ouvrons-lui nos cœurs et aimons-le à notre tour. Lui seul peut combler véritablement nos soifs…

  • « Tout est accompli »

Jésus a accompli sa mission de Salut. Dans la première lecture (Is 52, 13 – 53, 12), il est question du serviteur souffrant que nous pouvons attribuer à Jésus : « Par ses blessures, nous sommes guéris ».

Jésus meurt pour nous ressusciter avec lui. Laissons-le nous sauver ! Laissons-le nous guérir ! Laissons-le guérir nos cœurs, nos esprits…

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Frères et sœurs, c’est au pied de la croix que naquit l’Église, l’Église que nous formons. Soyons cette Église fière de son Seigneur crucifié. Soyons cette Église reconnaissante pour l’œuvre qu’il a accompli pour nous.

Vénérons la croix ! Jésus en a fait l’instrument de notre Salut : « Voici le bois de la croix qui a porté le Salut du monde. Venez, adorons ! »

 

Père Rodolphe EMARD.




Dimanche Pâques – par Francis COUSIN (Jn 20, 1-9)

« Christ est ressuscité !

Christ est vivant ! » 

Christ ! … L’oint ! …

Mais ce n’est pas n’importe quel oint … Il n’a pas reçu l’onction par un prophète …

Il est l’oint du Seigneur !

Celui qui fut oint lors de son baptême ! Mais on ne lui a pas versé de l’huile sur la tête … mais c’est l’Esprit Saint lui-même qui est descendu des cieux et a demeuré sur lui (cf Jn 1,32-34), et ensuite la voix de Dieu le Père qui traverse la nuée : « Celui-ci est mon Fils bien-aimé, en qui je trouve ma joie. » (Mt 3,17).

Onction symbolique … Les trois personnes de la Trinité, unis dans un même amour pour attesté que Jésus est bien le Fils bien-aimé de Dieu : « Moi, j’ai vu, et je rends témoignage : c’est lui le Fils de Dieu. » (Jn 1,34).

Pourquoi parler du baptême de Jésus le jour de Pâques ?

Parce que c’est l’une des clefs de compréhension de la Résurrection … Non pas le baptême … mais ce qui est montré ce jour-là : l’Amour des trois personnes de la trinité.

Et on ne peut comprendre la résurrection de Jésus si on n’entre pas dans cet amour des personnes de la Trinité : Dieu est amour, le Fils est amour, l’Esprit Saint est amour !

Et seul l’amour permet de comprendre la résurrection.

On le voit bien dans le texte d’évangile de ce jour.

Tout commence avec Marie-Madeleine qui part au tombeau de grand matin, et qui voit la pierre d’entrée enlevée … son sang ne fait qu’un tour, elle court vers les apôtres pour dire : « On a enlevé le Seigneur de son tombeau, et nous ne savons pas où on l’a déposé. ».

Pierre et Jean partent en courant vers le tombeau, suivis par Marie-Madeleine qui essoufflée, prend le temps de respirer. Jean, plus jeune, arrive le premier, mais il n’entre pas dans le tombeau, il attend Pierre, le patriarche …

Quand Pierre arrive, il entre, et voit qu’il n’y a personne … Cela confirme l’annonce de Marie-Madeleine … mais il ne voit pas plus loin … Jésus a disparu ! …

Jean entre … lui dont l’évangéliste n’a pas manqué de rappeler au début du passage qu’il était « celui que Jésus aimait » …

« Il vit, et il crut. »

Qu’a-t-il vu de plus que Pierre ? Rien. La même chose. Mais il a pu l’interpréter différemment … parce qu’il avait un lien d’amour avec Jésus. Les linges disposés à plat, bien rangés, et le suaire « roulé à part à sa place » était le signe que Jésus n’avait pas été enlevé à la va-vite, comme on l’aurait fait en enlevant un corps, ou partis avec le corps … Il y avait autre chose …

Et Jean se rappelle ce que Jésus avait dit : « Dans la maison de mon Père, il y a de nombreuses demeures ; sinon, vous aurais-je dit : “Je pars vous préparer une place” ? Quand je serai parti vous préparer une place, je reviendrai et je vous emmènerai auprès de moi, afin que là où je suis, vous soyez, vous aussi. » (Jn 14,3-4) ou « Voici que l’heure vient – déjà elle est venue – où vous serez dispersés chacun de son côté, et vous me laisserez seul ; mais je ne suis pas seul, puisque le Père est avec moi. Je vous ai parlé ainsi, afin qu’en moi vous ayez la paix. Dans le monde, vous avez à souffrir, mais courage ! Moi, je suis vainqueur du monde. » (Jn 16,32-33). C’est à ce moment-là qu’il a compris qu’il « fallait que Jésus ressuscite d’entre les morts. ».

On aura la même chose quand Marie-Madeleine arrive au tombeau, après le départ des deux apôtres ; elle entre dans le tombeau ; deux anges sont là qui lui demande « Femme, pourquoi pleures-tu ? » … elle se retourne et voit un homme qui lui demande aussi « Femme, pourquoi pleures-tu ? ». Elle croyait que c’était un jardinier : « Où as-tu mis le corps. ? », et l’homme lui dit : « Marie ». Et elle le reconnaît : « Rabbouni ! », c’est Jésus ressuscité ! Elle l’a reconnu à la voix. (Jn 20,11-16). Or on sait les liens d’amitié qu’il y avait entre eux … Là encore, l’amour à permis de comprendre que Jésus est ressuscité …

Et pour nous, c’est pareil : on ne peut comprendre la résurrection de Jésus que si on l’aime, sinon, cela reste une construction intellectuelle que l’on a apprise, mais qui n’a aucune répercussion sur notre manière de vivre et de croire …

Or, si Jésus est ressuscité, c’est pour nous amener à la Vie Éternelle, Et nous ne pourrons y parvenir que si nous nous laissons transformer par sa présence agissante en nous.

« La Résurrection est la condition de la vraie présence du Christ en nous. La transcendance est ce qui dépasse toute limite. Dieu est transcendant, cela veut dire que toute limite est abolie. Or, comme Dieu est amour, ce sont les limites de l’amour qui sont abolies. Le Christ ressuscité est donc présent, d’une présence qui ne comporte aucune limite. La vraie transcendance, c’est abolition de toute limite. L’imagination nous porte à croire que le transcendant, c’est celui qui est dans les nuages. C’est tout le contraire. Dire que Jésus Christ ressuscité est transcendant, c’est dire qu’il est plus moi que moi et qu’aucune présence sur terre, même la présence des époux l’un à l’autre, même la présence d’amitié, aucune présence n’approche de loin de cette présence du Christ ressuscité en moi. (…) Il n’y a aucune limite à cette présence et ce qui est présent en moi, c’est un Christ qui a un corps, un corps spirituel, mais pleinement corps. C’est précisément parce que ce corps ressuscité est pleinement corps que sa communication avec moi et son action en moi sont possibles et m’atteignent au plus profond. » (François Varillon, ‘La Pâque de Jésus’)

Seigneur Jésus ressuscité,

puissions-nous prendre conscience

de ta présence en nous.

Que cela nous oblige à nous laisser

transformer par ta présence

qui ne peut être qu’une présence d’amour.

 

Francis Cousin    

 

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Image dim Pâques A 1°




Résurrection du Seigneur (Messe du jour) – Homélie du Père Louis DATTIN (Jn 20, 1-9)

 Vie nouvelle

 Jn 20, 1-9

« Nous allons tenter le tout pour le tout », ont expliqué quelques grands professeurs de l’école de médecine aux parents de l’enfant. Ils ont l’air grave, ils pèsent leurs mots. De toutes façons, l’enfant est condamné : il n’a plus que quelques jours, tout au plus, à vivre, peut-être quelques heures. Ces médecins ne se font pas d’illusions et n’en donnent pas non plus aux parents : « De 5 à 10% de chances de le sauver, pas plus ; acceptez-vous l’intervention ? Vous êtes libres… de toutes façons, il n’y a que cette issue. Toutes les autres sont fermées ». Sans dire un mot, le père regarde sa femme et tous deux, ils baissent la tête pour dire qu’ils acceptent.

Et c’est pour eux deux, la longue attente, l’angoisse : « De toutes façons, avait dit un spécialiste, il faudra attendre 3 jours pour savoir si l’opération a réussi, si votre fils a quelque chance de survivre ». 3 jours sous la chape de plomb de l’anxiété, de l’incertitude, de la gorge serrée, de l’attente interminable, pour lire sur le visage du médecin, rien qu’à son regard, que tout est fini, qu’il n’y a plus rien à faire ou, au contraire, que la vie a été la plus forte, que l’espoir s’est épanoui, que les nuages noirs se sont dissipés pour faire place au soleil levant, la joie, la joie immense et débordante, celle aussi qui fait monter les larmes, inonde ceux qui sont passés par cette épreuve pour laisser déborder leurs émotions tremblantes et chargées d’allégresse.

C’est l’histoire de Pâques, C’est la Bonne Nouvelle qui nous est signifiée mais peut-être sommes-nous un peu trop habitués, accoutumés, pour avoir vécu, pendant cette semaine, à la fois cette expérience de douleur et de désespoir, cet état de cœur serré, pour pouvoir goûter ensuite cette joie intense, cette renaissance à l’espoir et à la vie qu’est, en fait, la Résurrection de Jésus et la nôtre avec la sienne ! Parce qu’il faut bien réaliser que Pâques, c’est cela : cet abîme de mort et de désespérance. « Des profondeurs, je crie vers toi, Seigneur » dans laquelle est plongée l’humanité avec son matérialisme décadent et déchéant, son égoïsme paralysant, sa méchanceté meurtrière, ses guerres dévastatrices, ses cupidités dévorantes, avec tous ses instincts non dominés qui font des hommes un peuple d’esclaves.

Oui, nous sommes condamnés, à moins que Dieu lui-même se greffant à cette humanité par l’Incarnation de son fils n’accepte cette intervention.  Sans lui, pas d’issue, aucune chance de nous sauver. La souffrance, puis la mort, auront le dernier mot, inexorablement… à moins que, à moins que Dieu qui devient alors ‘’fils de l’homme’’ ne régénère cette condition humaine en lui infusant cet amour plus fort que la mort, cette lumière plus forte que la nuit, cette eau vive plus forte que nos sécheresses de cœurs.

Qui n’a vu l’effet d’une perfusion, d’une transfusion sanguine sur un organisme à qui l’on ne donnait plus guère de chances de vivre ? Après avoir fermé ses paupières sur un monde de haine, de mensonges et de violence, victime de ses intolérances et de sa volonté de dominer les autres, l’homme est mort, mort de tous les carcans spirituels qu’il a laissé se développer en lui.

 

Mais grâce au goutte à goutte, celui du sang versé sur la Croix « Ceci est mon sang versé pour vous et pour la multitude, en rémission des péchés », il peut de nouveau ouvrir les yeux sur un monde nouveau, monde de paix et d’amour, monde de lumière et de joie.

« Alors, nous dit Jean, je vis un ciel nouveau et une terre nouvelle. Ce sera la demeure de Dieu avec les hommes et Dieu sera le ‘’Dieu qui est avec eux’’. Il essuiera toute larme de leurs yeux. La mort ne sera plus. Il n’y aura ni deuil, ni larmes, ni souffrances et le monde ancien a disparu et celui qui siège sur le trône dit : « Voici, je fais toutes choses nouvelles. A celui qui a soif, je donnerai de la source d’eau vive. Le vainqueur recevra cet héritage et je serai leur Dieu et ils seront mes fils ! »

C’est cela la Résurrection ! C’est cela Pâques : la joie après l’épreuve, la vie après la mort, la lumière après la nuit, le calme après la tempête, la sérénité après l’angoisse !

Alors, comment, nous chrétiens, porteurs et bénéficiaires de cette bonne nouvelle, n’irions-nous pas la clamer autour de nous ? Jésus leur dit : « Soyez sans crainte, allez l’annoncer à mes frères, en Galilée, c’est là qu’ils me verront ».

AMEN     ALLELUIA !

 




Dimanche des Rameaux et de la Passion – par Francis COUSIN (Matth 26, 14-27, 66)

En ce jour où nous fêtons l’entrée de Jésus dans Jérusalem et surtout sa passion, tournons-nous vers un épisode encore récent, à peine plus de huit ans, qui a bouleversé le monde entier, et qui est en adéquation avec la Passion de Jésus : le martyr de vingt coptes égyptiens et d’un chrétien ghanéen par des militants de Daesh, le 15 février 2015.

 

Tous venaient d’un même village, El Our, ou de ces alentours, et travaillaient en Lybie.

L’horreur suprême !

Vingt-et-une personnes, chacune accompagnée d’un bourreau cagoulé, qui défilent le long d’une plage de Lybie, puis qui seront mis à genoux, avant qu’on leur demande de renier leur foi en Jésus.

Aucun n’a renié Jésus, et tous ont confié leur amour de Jésus, tous ont murmuré « Seigneur Jésus » jusqu’à la fin.

Alors, l’un après l’autre, ils ont été égorgés par leur bourreau.

Leurs corps ont été retrouvés plus de deux ans après, les mains toujours menottées dans le dos.

Cet événement a ému beaucoup de monde, partout sur terre, et surtout en Égypte et dans leur village.

Les premières réactions ont été difficiles à vivre : des parents sont tombés en syncopes. « Quand mes parents ont appris la nouvelle, et qu’ils ont vu l’atroce vidéo de leur exécution, ils sont tombés. Tout le monde les a crus morts, leur cœur a cessé de battre pendant plusieurs minutes. On m’a dit qu’ils sont ressuscités grâce aux prières du prêtre, arrivé en courant. », d’autres ont eu du mal à accuser le coup … mais cela n’a pas duré …

L’espérance et le pardon ont pris le dessus.

Une semaine après, le chef de l’Église copte orthodoxe, Tawadros II, avait inscrit le nom des 21 victimes au livre des saints martyrs coptes.

Dans la petite église de El Our, les deux prêtres coptes disent : « Tous venaient des alentours de la ville ; six d’entre eux étaient diacres. Quant à Matthieu, le seul Noir du groupe, nous le surnommons l’Africain, pour que toute l’Afrique puisse en être fière et soit bénie par son intercession. Nous essayons de soulager le chagrin des familles. C’est leur foi impressionnante qui leur donne leur équilibre. Quand ils nous parlent, leur conversation ne porte que sur la vie éternelle. Même leurs mères disent : “S’ils étaient revenus vivants mais apostats, ils n’auraient plus été nos enfants”. Au village, certains prient pour la conversion des bourreaux de leurs enfants. La foi ardente de ces familles a influencé le reste du village »

« Ma mère a dit qu’elle avait pardonné au tueur de son fils, qu’elle demanderait à Dieu de le laisser entrer dans Sa maison parce qu’il avait permis à son fils d’entrer dans le Royaume des cieux ». « Je priais toujours pour que mon fils garde la foi, je suis tellement fier de lui ». « Nous rendons grâce à Dieu d’avoir été trouvés dignes devant Dieu que nos enfants soient martyrs. ». « Ils sont comme des médailles d’honneur et un exemple pour toute notre vie. Je remercie le Seigneur que Daech n’ait pas effacé de la vidéo leur prière “Seigneur Jésus ” jusqu’à leur dernier souffle. ».

Et puis une grande litanie des vingt-et-un martyrs coptes a été écrite ; on n’y demande rien pour les martyrs, mais on demande beaucoup pour les vivants, chrétiens ou non, pour les bourreaux, pour les membres de Daesh et ceux qui sont attirés par ce mouvement … Une très belle prière !

Depuis cette exécution massive, les relations entre l’État et les Coptes se sont considérablement améliorées en Égypte. Plus de sept cents églises coptes ont été autorisées à faire des travaux, ce qui était interdit avant, d’autres églises ont pu être construites, dont une basilique à El  Our en l’honneur des martyrs.

Plus extraordinaire encore a été la réaction très inhabituelle des musulmans. « Beaucoup sont venus soutenir les familles ».

Le martyr des vingt et un ouvriers coptes n’aura pas été vain.

« Le sang des martyrs est semence de chrétiens » disait Tertullien (160 – 220).

Prions avec le pape François :

« Ces vingt-et-un hommes ont été baptisés chrétiens avec de l’eau et de l’Esprit, et ce jour-là, ont aussi été baptisés avec du sang. Ces vingt-et-une victimes du groupe État islamique sont nos saints, les saints de tous les chrétiens, de toutes les confessions et traditions chrétiennes.

Ils sont morts en disant “Seigneur Jésus !”.

Par ce témoignage de foi, ils ont reçu le plus grand cadeau qu’un chrétien puisse recevoir : le témoignage de Jésus-Christ au point de donner sa vie.

Merci à Dieu notre Père parce qu’il nous a donné ces frères courageux ;

Merci au Saint-Esprit parce qu’il leur a donné la force et la consistance pour arriver à la confession de Jésus-Christ jusqu’au sang ».

Francis Cousin

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Image dim Passion du Christ A




Dimanche des Rameaux et de la Passion du Seigneur – Homélie du Père Louis DATTIN (Mt 26, 14-27)

 Entrée de Jésus à Jérusalem

Mt 26, 14-27

Au début de cette liturgie, nous voyons Jésus entrant dans les murs de Jérusalem : il est acclamé par une foule enthousiaste « Hosannah ! Béni celui qui vient ! ». Les branches agitées disent la création toute entière qui exulte : « Elle aussi, nous dit St-Paul, est libérée de la servitude ». Les manteaux et les châles sont étalés sur son passage. Tous crient : « Voici ton roi ! »

 

Quelques jours plus tard, cependant, voici Jésus. Il sort des murs de Jérusalem. L’âne n’est plus là pour le porter, au contraire, c’est Jésus qui porte sa croix, dépouillé de ses vêtements, il va mourir au milieu d’une foule haineuse ou indifférente.

Que s’est-il passé entre cette entrée triomphale et cette sortie misérable ? Voilà ce que la liturgie d’aujourd’hui nous force à revivre, bon gré mal gré, car aujourd’hui, nous aussi, nous avons fait entrer Jésus dans nos murs. C’était à nos risques : quelle bêtise ! Aucun de nous n’en sortira intact. Aucun de nous ne pourra supporter le regard et le silence de ce condamné. Nous le renierons, nous le tuerons, nous aussi, c’est sûr.

Nous serons à la fois tous les personnages de la Passion et nous le savons bien et nous le sentons bien ! Nous avons été les hommes de main qui ont arrêté Jésus, les grands prêtres et le Sanhédrin qui se sont permis de le juger.

Nous sommes aussi Ponce Pilate qui n’ose pas se compromettre et qui laisse faire et aussi Hérode, à la fois curieux et voulant lui faire faire des miracles comme un prestidigitateur.

Nous sommes Pierre, qui suit Jésus, de loin, et qui le renie trois fois : « Je ne connais pas cet homme ».

Nous sommes les valets et les soldats qui l’affublent comme un roi de comédie, le soufflètent et se moquent de lui et se mettent à genoux devant lui : « Salut, roi des juifs, devine qui t’a frappé ? »

Nous sommes cette foule qui a crié : « Hosannah ! Béni soit celui qui vient au nom du Seigneur » et qui maintenant réclame sa mort.

₋ « Vais-je le libérer ? »

₋ « Non ! Libère plutôt Barrabas ! »

₋ « Et lui ? Que vais-je en faire ? »

₋ « Crucifie-le ! », « Que son sang retombe sur nous et sur nos enfants ».

Ils ne croyaient pas si bien dire. C’est le Baptême et l’Eucharistie qui sont annoncés.

Nous sommes Judas, qui, pendant ce temps-là, n’a pu survivre à sa trahison. Il n’a plus osé croiser le regard de Jésus, il savait, dès lors, que sa vie était finie, sans objet… A-t-on jamais été plus bas dans le désespoir ? Comme il a dû souffrir ! « Il eut mieux valu pour lui ne pas naître ».

Pierre, lui, a osé revoir Jésus et la miséricorde est venue sur lui à gros sanglots. Jésus est dans nos murs et nous n’allons pas nous en tirer à si bon compte. Judas, Pierre, Caïphe ou Pilate mais peut-être aussi ce drame va-t-il, non pas nous enfoncer mais nous promouvoir : pécheur libéré comme Barrabas, porteur de croix derrière Jésus comme Simon de Cyrène peut-être y a-t-il parmi nous des bons ou des mauvais larrons. Celui qui est sauvé : « Aujourd’hui même, tu seras avec moi dans le paradis », « Seigneur, souviens-toi de moi », « Si tu es le Christ, sauve-toi toi-même et nous avec toi ! », il ne croyait pas si bien dire, lui aussi !

Peut-être aussi pendant cette Sainte Semaine, serons-nous au pied de la croix, en compagnie de Madeleine qui comprend maintenant pourquoi elle a pu être pardonnée, en compagnie de Jean, le seul à avoir suivi Jésus jusqu’au bout, en compagnie de Marie qui se rappelle la prophétie de Siméon :

« Un glaive te transpercera le cœur », « Cet enfant causera la chute et le relèvement de beaucoup ».

Nous entendons les injures et les moqueries des passants, les soldats qui se partagent ses vêtements tandis que leur chef, en regardant Jésus, déclare : « Vraiment, cet homme est le Fils de Dieu ».

« Qu’il descende de la croix maintenant, crient certains, et nous croirons en lui » et c’est justement parce qu’il n’en est pas descendu, que nous croyons en lui, parce qu’il nous a aimés jusqu’au bout, jusqu’à la mort… et la mort de la croix !

 « Eh bien, voyons si Dieu va le sauver » ; oui il le sauvera, il le ressuscitera et nous avec lui ; c’est le sauvetage collectif de la mort et du péché.  Ce sera Pâques : le passage de la mort à la vie.  « Seigneur, laisse-moi malgré tout, t’acclamer aujourd’hui. Hosannah ! »

Cette semaine qui vient sera dure. Mon péché sera mis à nu ; ce sera l’agonie au Mont des Oliviers ; ce sera Vendredi Saint. Mais, mieux loti que Pierre ou Judas, je sais que ta miséricorde en moi, aura le dernier mot ; ce sera le dimanche de Pâques.

D’ici là, avec tous mes frères, je crie :

« Hosannah, au plus haut des cieux ! », « Béni soit celui qui vient au nom du Seigneur ».

Le Royaume entrevu aujourd’hui sera mon espérance tout au long de cette semaine de descente aux enfers, avant de voir se lever le petit matin du soleil levant : celui de Pâques.  AMEN




Dimanche des Rameaux et de la Passion du Seigneur (Mt 26, 14-66) par le Diacre Jacques FOURNIER

En Jésus Christ,

Dieu est mort pour que nous vivions !

En ce temps-là, l’un des Douze, nommé Judas Iscariote, se rendit chez les grands prêtres et leur dit : « Que voulez-vous me donner, si je vous le livre ? » Ils lui remirent trente pièces d’argent. Et depuis, Judas cherchait une occasion favorable pour le livrer. Le premier jour de la fête des pains sans levain, les disciples s’approchèrent et dirent à Jésus : « Où veux-tu que nous te fassions les préparatifs pour manger la Pâque ? » Il leur dit : « Allez à la ville, chez un tel, et dites-lui : ‘Le Maître te fait dire : Mon temps est proche ; c’est chez toi que je veux célébrer la Pâque avec mes disciples.’ » Les disciples firent ce que Jésus leur avait prescrit et ils préparèrent la Pâque.
Le soir venu, Jésus se trouvait à table avec les Douze. Pendant le repas, il déclara : « Amen, je vous le dis : l’un de vous va me livrer. » Profondément attristés, ils se mirent à lui demander, chacun son tour : « Serait-ce moi, Seigneur ? Prenant la parole, il dit : « Celui qui s’est servi au plat en même temps que moi, celui-là va me livrer. Le Fils de l’homme s’en va, comme il est écrit à son sujet ; mais malheureux celui par qui le Fils de l’homme est livré ! Il vaudrait mieux pour lui qu’il ne soit pas né, cet homme-là ! » Judas, celui qui le livrait, prit la parole : « Rabbi, serait-ce moi ? » Jésus lui répond : « C’est toi-même qui l’as dit ! » Pendant le repas, Jésus, ayant pris du pain et prononcé la bénédiction, le rompit et, le donnant aux disciples, il dit : « Prenez, mangez : ceci est mon corps. » Puis, ayant pris une coupe et ayant rendu grâce, il la leur donna, en disant : « Buvez-en tous, car ceci est mon sang, le sang de l’Alliance, versé pour la multitude en rémission des péchés. Je vous le dis : désormais je ne boirai plus de ce fruit de la vigne, jusqu’au jour où je le boirai, nouveau, avec vous dans le royaume de mon Père. »
Après avoir chanté les psaumes, ils partirent pour le mont des Oliviers. Alors Jésus leur dit : « Cette nuit, je serai pour vous tous une occasion de chute ; car il est écrit : Je frapperai le berger, et les brebis du troupeau seront dispersées. Mais, une fois ressuscité, je vous précéderai en Galilée. » Prenant la parole, Pierre lui dit : « Si tous viennent à tomber à cause de toi, moi, je ne tomberai jamais. » Jésus lui répondit : « Amen, je te le dis : cette nuit même, avant que le coq chante, tu m’auras renié trois fois. » Pierre lui dit : « Même si je dois mourir avec toi, je ne te renierai pas. » Et tous les disciples dirent de même.
Alors Jésus parvient avec eux à un domaine appelé Gethsémani et leur dit : « Asseyez-vous ici, pendant que je vais là-bas pour prier. » Il emmena Pierre, ainsi que Jacques et Jean, les deux fils de Zébédée, et il commença à ressentir tristesse et angoisse. Il leur dit alors : « Mon âme est triste à en mourir. Restez ici et veillez avec moi. » Allant un peu plus loin, il tomba face contre terre en priant, et il disait : « Mon Père, s’il est possible, que cette coupe passe loin de moi ! Cependant, non pas comme moi, je veux, mais comme toi, tu veux. » Puis il revient vers ses disciples et les trouve endormis ; il dit à Pierre : « Ainsi, vous n’avez pas eu la force de veiller seulement une heure avec moi ? Veillez et priez, pour ne pas entrer en tentation ; l’esprit est ardent, mais la chair est faible. » De nouveau, il s’éloigna et pria, pour la deuxième fois ; il disait : « Mon Père, si cette coupe ne peut passer sans que je la boive, que ta volonté soit faite ! » Revenu près des disciples, de nouveau il les trouva endormis, car leurs yeux étaient lourds de sommeil. Les laissant, de nouveau il s’éloigna et pria pour la troisième fois, en répétant les mêmes paroles. Alors il revient vers les disciples et leur dit : « Désormais, vous pouvez dormir et vous reposer. Voici qu’elle est proche, l’heure où le Fils de l’homme est livré aux mains des pécheurs. Levez-vous ! Allons ! Voici qu’il est proche, celui qui me livre. »
Jésus parlait encore, lorsque Judas, l’un des Douze, arriva, et avec lui une grande foule armée d’épées et de bâtons, envoyée par les grands prêtres et les anciens du peuple. Celui qui le livrait leur avait donné un signe : « Celui que j’embrasserai, c’est lui : arrêtez-le. » Aussitôt, s’approchant de Jésus, il lui dit : « Salut, Rabbi ! » Et il l’embrassa. Jésus lui dit : « Mon ami, ce que tu es venu faire, fais-le ! » Alors ils s’approchèrent, mirent la main sur Jésus et l’arrêtèrent. L’un de ceux qui étaient avec Jésus, portant la main à son épée, la tira, frappa le serviteur du grand prêtre, et lui trancha l’oreille. Alors Jésus lui dit : « Rentre ton épée, car tous ceux qui prennent l’épée périront par l’épée. Crois-tu que je ne puisse pas faire appel à mon Père ? Il mettrait aussitôt à ma disposition plus de douze légions d’anges.
Mais alors, comment s’accompliraient les Écritures selon lesquelles il faut qu’il en soit ainsi ? » À ce moment-là, Jésus dit aux foules : « Suis-je donc un bandit, pour que vous soyez venus vous saisir de moi, avec des épées et des bâtons ? Chaque jour, dans le Temple, j’étais assis en train d’enseigner, et vous ne m’avez pas arrêté. » Mais tout cela est arrivé pour que s’accomplissent les écrits des prophètes. Alors tous les disciples l’abandonnèrent et s’enfuirent.
Ceux qui avaient arrêté Jésus l’amenèrent devant Caïphe, le grand prêtre, chez qui s’étaient réunis les scribes et les anciens. Quant à Pierre, il le suivait à distance, jusqu’au palais du grand prêtre ; il entra dans la cour et s’assit avec les serviteurs pour voir comment cela finirait. Les grands prêtres et tout le Conseil suprême cherchaient un faux témoignage contre Jésus pour le faire mettre à mort. Ils n’en trouvèrent pas ; pourtant beaucoup de faux témoins s’étaient présentés. Finalement il s’en présenta deux, qui déclarèrent : « Celui-là a dit : ‘Je peux détruire le Sanctuaire de Dieu et, en trois jours, le rebâtir.’ » Alors le grand prêtre se leva et lui dit : « Tu ne réponds rien ? Que dis-tu des témoignages qu’ils portent contre toi ? » Mais Jésus gardait le silence. Le grand prêtre lui dit : « Je t’adjure, par le Dieu vivant, de nous dire si c’est toi qui es le Christ, le Fils de Dieu. » Jésus lui répond : « C’est toi-même qui l’as dit ! En tout cas, je vous le déclare : désormais vous verrez le Fils de l’homme siéger à la droite du Tout-Puissant et venir sur les nuées du ciel. »
Alors le grand prêtre déchira ses vêtements, en disant : « Il a blasphémé ! Pourquoi nous faut-il encore des témoins ? Vous venez d’entendre le blasphème ! Quel est votre avis ? » Ils répondirent : « Il mérite la mort. » Alors ils lui crachèrent au visage et le giflèrent ; d’autres le rouèrent de coups en disant : « Fais-nous le prophète, ô Christ ! Qui t’a frappé ? »
Cependant Pierre était assis dehors dans la cour. Une jeune servante s’approcha de lui et lui dit : « Toi aussi, tu étais avec Jésus, le Galiléen ! » Mais il le nia devant tout le monde et dit : « Je ne sais pas de quoi tu parles. » Une autre servante le vit sortir en direction du portail et elle dit à ceux qui étaient là : « Celui-ci était avec Jésus, le Nazaréen. » De nouveau, Pierre le nia en faisant ce serment : « Je ne connais pas cet homme. » Peu après, ceux qui se tenaient là s’approchèrent et dirent à Pierre : « Sûrement, toi aussi, tu es l’un d’entre eux !
D’ailleurs, ta façon de parler te trahit. » Alors, il se mit à protester violemment et à jurer : « Je ne connais pas cet homme. » Et aussitôt un coq chanta. Alors Pierre se souvint de la parole que Jésus lui avait dite : « Avant que le coq chante, tu m’auras renié trois fois. » Il sortit et, dehors, pleura amèrement.
Le matin venu, tous les grands prêtres et les anciens du peuple tinrent conseil contre Jésus pour le faire mettre à mort. Après l’avoir ligoté, ils l’emmenèrent et le livrèrent à Pilate, le gouverneur. Alors, en voyant que Jésus était condamné, Judas, qui l’avait livré, fut pris de remords ; il rendit les trente pièces d’argent aux grands prêtres et aux anciens. Il leur dit : « J’ai péché en livrant à la mort un innocent. » Ils répliquèrent : « Que nous importe ? Cela te regarde ! » Jetant alors les pièces d’argent dans le Temple, il se retira et alla se pendre. Les grands prêtres ramassèrent l’argent et dirent : « Il n’est pas permis de le verser dans le trésor, puisque c’est le prix du sang. » Après avoir tenu conseil, ils achetèrent avec cette somme le champ du potier pour y enterrer les étrangers. Voilà pourquoi ce champ est appelé jusqu’à ce jour le Champ-du-Sang. Alors fut accomplie la parole prononcée par le prophète Jérémie : Ils ramassèrent les trente pièces d’argent, le prix de celui qui fut mis à prix, le prix fixé par les fils d’Israël, et ils les donnèrent pour le champ du potier, comme le Seigneur me l’avait ordonné.
On fit comparaître Jésus devant Pilate, le gouverneur, qui l’interrogea : « Es-tu le roi des Juifs ? » Jésus déclara : « C’est toi-même qui le dis. » Mais, tandis que les grands prêtres et les anciens l’accusaient, il ne répondit rien. Alors Pilate lui dit : « Tu n’entends pas tous les témoignages portés contre toi ? » Mais Jésus ne lui répondit plus un mot, si bien que le gouverneur fut très étonné. Or, à chaque fête, celui-ci avait coutume de relâcher un prisonnier, celui que la foule demandait. Il y avait alors un prisonnier bien connu, nommé Barabbas. Les foules s’étant donc rassemblées, Pilate leur dit : « Qui voulez-vous que je vous relâche : Barabbas ? ou Jésus, appelé le Christ ? » Il savait en effet que c’était par jalousie qu’on avait livré Jésus. Tandis qu’il siégeait au tribunal, sa femme lui fit dire : « Ne te mêle pas de l’affaire de ce juste, car aujourd’hui j’ai beaucoup souffert en songe à cause de lui. » Les grands prêtres et les anciens poussèrent les foules à réclamer Barabbas et à faire périr Jésus. Le gouverneur reprit : « Lequel des deux voulez-vous que je vous relâche ? » Ils répondirent : « Barabbas ! » Pilate leur dit : « Que ferai-je donc de Jésus appelé le Christ ? » Ils répondirent tous : « Qu’il soit crucifié ! » Pilate demanda : « Quel mal a-t-il donc fait ? » Ils criaient encore plus fort : « Qu’il soit crucifié ! » Pilate, voyant que ses efforts ne servaient à rien, sinon à augmenter le tumulte, prit de l’eau et se lava les mains devant la foule, en disant : « Je suis innocent du sang de cet homme : cela vous regarde ! » Tout le peuple répondit : « Son sang, qu’il soit sur nous et sur nos enfants ! » Alors, il leur relâcha Barabbas ; quant à Jésus, il le fit flageller, et il le livra pour qu’il soit crucifié.
Alors les soldats du gouverneur emmenèrent Jésus dans la salle du Prétoire et rassemblèrent autour de lui toute la garde. Ils lui enlevèrent ses vêtements et le couvrirent d’un manteau rouge. Puis, avec des épines, ils tressèrent une couronne, et la posèrent sur sa tête ; ils lui mirent un roseau dans la main droite et, pour se moquer de lui, ils s’agenouillaient devant lui en disant : « Salut, roi des Juifs ! » Et, après avoir craché sur lui, ils prirent le roseau, et ils le frappaient à la tête. Quand ils se furent bien moqués de lui, ils lui enlevèrent le manteau, lui remirent ses vêtements, et l’emmenèrent pour le crucifier.
En sortant, ils trouvèrent un nommé Simon, originaire de Cyrène, et ils le réquisitionnèrent pour porter la croix de Jésus. Arrivés en un lieu-dit Golgotha, c’est-à-dire : Lieu-du-Crâne (ou Calvaire), ils donnèrent à boire à Jésus du vin mêlé de fiel ; il en goûta, mais ne voulut pas boire. Après l’avoir crucifié, ils se partagèrent ses vêtements en tirant au sort ; et ils restaient là, assis, à le garder. Au-dessus de sa tête ils placèrent une inscription indiquant le motif de sa condamnation : « Celui-ci est Jésus, le roi des Juifs. » Alors on crucifia avec lui deux bandits, l’un à droite et l’autre à gauche. Les passants l’injuriaient en hochant la tête ; ils disaient : « Toi qui détruis le Sanctuaire et le rebâtis en trois jours, sauve-toi toi-même, si tu es Fils de Dieu, et descends de la croix ! » De même, les grands prêtres se moquaient de lui avec les scribes et les anciens, en disant : « Il en a sauvé d’autres, et il ne peut pas se sauver lui-même ! Il est roi d’Israël : qu’il descende maintenant de la croix, et nous croirons en lui ! Il a mis sa confiance en Dieu. Que Dieu le délivre maintenant, s’il l’aime ! Car il a dit : ‘Je suis Fils de Dieu.’ » Les bandits crucifiés avec lui l’insultaient de la même manière.
À partir de la sixième heure (c’est-à-dire : midi), l’obscurité se fit sur toute la terre jusqu’à la neuvième heure. Vers la neuvième heure, Jésus cria d’une voix forte : « Éli, Éli, lema sabactani ? », ce qui veut dire : « Mon Dieu, mon Dieu, pourquoi m’as-tu abandonné ? » L’ayant entendu, quelques-uns de ceux qui étaient là disaient : « Le voilà qui appelle le prophète Élie ! » Aussitôt l’un d’eux courut prendre une éponge qu’il trempa dans une boisson vinaigrée ; il la mit au bout d’un roseau, et il lui donnait à boire. Les autres disaient : « Attends ! Nous verrons bien si Élie vient le sauver. » Mais Jésus, poussant de nouveau un grand cri, rendit l’esprit.
(Ici on fléchit le genou et on s’arrête un instant)
Et voici que le rideau du Sanctuaire se déchira en deux, depuis le haut jusqu’en bas ; la terre trembla et les rochers se fendirent. Les tombeaux s’ouvrirent ; les corps de nombreux saints qui étaient morts ressuscitèrent, et, sortant des tombeaux après la résurrection de Jésus, ils entrèrent dans la Ville sainte, et se montrèrent à un grand nombre de gens. À la vue du tremblement de terre et de ces événements, le centurion et ceux qui, avec lui, gardaient Jésus, furent saisis d’une grande crainte et dirent : « Vraiment, celui-ci était Fils de Dieu ! » Il y avait là de nombreuses femmes qui observaient de loin. Elles avaient suivi Jésus depuis la Galilée pour le servir. Parmi elles se trouvaient Marie Madeleine, Marie, mère de Jacques et de Joseph, et la mère des fils de Zébédée.
Comme il se faisait tard, arriva un homme riche, originaire d’Arimathie, qui s’appelait Joseph, et qui était devenu, lui aussi, disciple de Jésus. Il alla trouver Pilate pour demander le corps de Jésus. Alors Pilate ordonna qu’on le lui remette. Prenant le corps, Joseph l’enveloppa dans un linceul immaculé, et le déposa dans le tombeau neuf qu’il s’était fait creuser dans le roc. Puis il roula une grande pierre à l’entrée du tombeau et s’en alla. Or Marie Madeleine et l’autre Marie étaient là, assises en face du sépulcre.
Le lendemain, après le jour de la Préparation, les grands prêtres et les pharisiens s’assemblèrent chez Pilate, en disant : « Seigneur, nous nous sommes rappelé que cet imposteur a dit, de son vivant : ‘Trois jours après, je ressusciterai.’ Alors, donne l’ordre que le sépulcre soit surveillé jusqu’au troisième jour, de peur que ses disciples ne viennent voler le corps et ne disent au peuple : ‘Il est ressuscité d’entre les morts.’ Cette dernière imposture serait pire que la première. » Pilate leur déclara : « Vous avez une garde. Allez, organisez la surveillance comme vous l’entendez ! » Ils partirent donc et assurèrent la surveillance du sépulcre en mettant les scellés sur la pierre et en y plaçant la garde.

 

L’Heure de la Passion est arrivée… Jésus a dit « Oui ! »… Il ira jusqu’au bout de sa mission : manifester l’Amour Pur et toujours offert du Dieu Père pour tous les hommes, ses enfants, quels qu’ils soient, quoi qu’ils fassent…

Judas a déjà reçu les trente pièces d’argent, le salaire de sa trahison… « Malheur à cet homme par qui le Fils de l’Homme est livré », et plus largement encore, « malheur à quiconque fait le mal ! » Car le mal, non seulement fait des ravages autour de lui, mais il finit toujours par détruire celui qui le commet (cf. Rm 2,9) ! « Tous ceux qui prennent le glaive périront par le glaive » et cela, Dieu ne le supporte pas…

  Jérusalem n’a pas accueilli son Messie, son Sauveur ? Jésus regarde la ville et pleure sur elle en pensant à tous ces malheurs qui ne peuvent que la frapper et qu’elle aura elle-même déclenchés (Lc 19,41-44)… Mais Dieu ne cessera de guetter son retour, d’attendre sa conversion, d’espérer son repentir… Alors, il pourra déverser sur elle les flots de sa Tendresse et de sa Miséricorde pour l’arracher aux griffes du mal et la sauver de toutes ses conséquences dramatiques… Tel est « l’Amour Toujours, envers et contre tout, prêt à tout supporter et à aller jusqu’au Don total de lui-même pour le Bien de tous » que Jésus va manifester ici dans sa Passion et sa mort sur une Croix…

Judas le trahit par un baiser ? Jésus lui répond : « Ami »… Pierre frappe le serviteur du Grand Prêtre et lui coupe l’oreille ? « Rengaine ton glaive », et « lui touchant l’oreille, il le guérit » (Lc 22,51). « Insulté sans rendre l’insulte, maltraité sans faire de menace, c’était nos péchés qu’il portait dans son corps, sur le bois », en silence, pour ces pécheurs même qui le frappaient, « afin que morts à nos péchés, nous vivions pour la justice » (1P 2,21-25).

Et sur la Croix, il reprendra la prière du pécheur que ses fautes ont plongé dans les ténèbres jusqu’à lui faire croire que Dieu l’avait abandonné (Ps 22(21)) ! Mais non, Dieu ne nous a jamais abandonnés… « Jérusalem disait : « Le Seigneur m’a abandonnée, mon Seigneur m’a oubliée. » Une femme peut-elle oublier son nourrisson, ne plus avoir de tendresse pour le fils de ses entrailles ? Même si elle l’oubliait, moi, je ne t’oublierai pas » (Is 49,14-15). Et Dieu en Jésus Christ ira jusqu’à nous rejoindre dans nos ténèbres, pour les vivre avec nous et pour nous, afin que grâce à Lui, gratuitement, par Amour, nous puissions retrouver sa Lumière et entrer dans sa Vie…

Jacques Fournier




5ième Dimanche de Carême – par Claude WON FAH HIN (St Jn 11, 1-45)

Commentaire du  Dimanche 26 Mars 2023

 

Ézéquiel 37.12–14 ; Romains 8.8–11 ; Jean 11.1–45

Lazare est malade. Les deux sœurs, Marthe et Marie font passer la mauvaise nouvelle à Jésus : « Seigneur, celui que tu aimes est malade ». Pourtant Jésus attendra encore deux jours avant de venir voir Lazare et il ne l’a pas guéri pour autant. Plus loin, au verset 36, les Juifs dirent : « Voyez comme il l’aimait » et d’autres faisaient la remarque (v.37) : Ne pouvait-il pas, lui qui a ouvert les yeux de l’aveugle, faire aussi que celui-ci ne mourût pas? Jésus qui aimait pourtant Lazare au point de verser des larmes, ne l’a ni guéri, ni empêché de mourir. Bien sûr que cela fait mal de voir un membre de la famille mourir. Bien sûr que c’est dur de vivre cela. Nous connaissons tous des gens qui se révoltent parce que Dieu leur a pris un membre de leur famille, parfois un bébé, ou un jeune qui avait tout l’avenir devant lui et on se pose alors des questions : qu’avons-nous fait de mal au Bon Dieu ? Pourquoi faire mourir un innocent si jeune ? Et résultat : ils finissent par être très en colère contre Dieu au point de quitter l’Eglise, et de ne plus croire en Dieu. Perte de foi à cause de la mort d’un jeune membre de la famille ou d’un compagnon de vie. Marie et Marthe ont continué, elles, à croire en Jésus et à le suivre.Et voici ce que nous dit Sagesse 4 à propos de la mort des jeunes : 7 Le juste, même s’il meurt avant l’âge, trouvera le repos. 8 La vieillesse honorable n’est pas celle que donnent de longs jours, elle ne se mesure pas au nombre des années; 9 c’est cheveux blancs pour les hommes que l’intelligence, c’est un âge avancé qu’une vie sans tache. 10 Devenu agréable à Dieu, il a été aimé, et, comme il vivait parmi des pécheurs, il a été transféré. 11 Il a été enlevé, de peur que la malice n’altère son jugement ou que la fourberie ne séduise son âme;  12 car la fascination de ce qui est vil obscurcit le bien et le tourbillon de la convoitise gâte un esprit sans malice. 13 Devenu parfait en peu de temps, il a fourni une longue carrière. 14 Son âme était agréable au Seigneur, aussi est-elle sortie en hâte du milieu de la perversité. Les foules voient cela sans comprendre, et il ne leur vient pas à la pensée 15 que la grâce et la miséricorde sont pour ses élus et sa visite pour ses saints. 16 Le juste qui meurt condamne les impies qui vivent (à cause de la noblesse de sa vie et la beauté de sa mort puisqu’il se retrouve au Ciel selon la note de Osty), et la jeunesse vite consommée (sous-entendu : condamne) la longue vieillesse de l’injuste. 17 Ils voient la fin du sage, sans comprendre les desseins du Seigneur sur lui, ni pourquoi il l’a mis en sûreté (en sûreté au Ciel). Et voici ce que nous disent les notes de la Bible des Peuples : « …(Il donne) Il est donné à certains de mûrir plus vite et d’arriver (très tôt) à la perfection que d’autres n’atteignent qu’après de longues années. Il était droit et il a plu à Dieu qui l’aimait. La personne ou le fils que Dieu a pris ne nous appartenaient pas. Des liens d’amour s’étaient établis entre eux et nous, liés à mille circonstances et souvenirs, mais un amour plus fort les unissait au Seigneur : ils étaient d’abord à Lui ». Il ne faut donc pas renier Dieu lors de la perte d’un membre de la famille. Dieu l’a pris dans son Royaume, c’était pour la gloire de Dieu comme nous le dit Jésus (v.4) : « Cette maladie…, elle est pour la gloire de Dieu : afin que le Fils de Dieu soit glorifié par elle », pour que la puissance, que le Fils tient du Père, éclate aux yeux du monde. – « Notre ami Lazare repose, leur dit-il; mais je vais aller le réveiller. 12 Les disciples lui dirent : Seigneur, s’il repose, il sera sauvé. 13 Jésus avait parlé de sa mort, mais eux pensèrent qu’il parlait du repos du sommeil. 14 Alors Jésus leur dit ouvertement :  Lazare est mort ». Jésus parle de la mort comme d’un sommeil. La mort ne signifie pas un anéantissement à zéro, car la personne vit toujours après la mort. Quand Dieu crée, c’est pour l’éternité, éternité au Paradis ou éternité en enfer, mais il crée pour l’éternité. Ne nous focalisons pas seulement sur notre vie terrestre, voyons toujours plus loin. C’est ce qu’on appelle l’espérance du chrétien. Rm 5,1.2 : « « Par la foi, nous sommes devenus justes et saints, et nous sommes en paix avec Dieu par Jésus-Christ. 2 Par lui, nous avons accès à cet état de grâce (de la Paix de Dieu) et nous devenons assez hardis pour espérer la gloire de Dieu ».

Notre vie en Dieu nous donne l’espérance et l’espérance, c’est selon une note de la Bible de Jérusalem, c’est l’attente des biens que l’on aura à la fin des temps : l’héritage des saints, la résurrection du corps, la vie éternelle, la gloire, Dieu lui-même, en un mot l’attente du salut. CEC 1818 « La vertu d’espérance répond à l’aspiration au bonheur placée par Dieu dans le cœur de tout homme ; elle assume les espoirs qui inspirent les activités des hommes ; elle les purifie pour les ordonner au Royaume des cieux ; elle protège du découragement ; elle soutient en tout délaissement ; elle dilate le cœur dans l’attente de la béatitude éternelle. L’élan de l’espérance préserve de l’égoïsme et conduit au bonheur de la charité ». – Jésus assure à Marthe que Lazare ressuscitera. Et Marthe répond (v.24) : « je sais qu’il ressuscitera à la résurrection, au dernier jour ». Et quand on parle de résurrection, il s’agit bien de faire revivre le corps, même décomposé en poussière et ce corps ressuscité rejoindra son âme à la fin des temps. Nous nous demandons alors : s’il faut attendre la fin des temps pour que notre corps s’unisse à notre âme, que devient l’âme en attendant la fin des temps? Gabriel Amorth, prêtre paulinien mort en 2016 à Rome nous amène cette réflexion : « Si nous pensons aux saints – qui jouissent déjà du paradis, mais dont les corps ne sont pas encore unis à leurs âmes, ce qui n’adviendra qu’à la fin des temps -, nous pouvons être certains qu’ils vivent déjà heureux sans le corps, mais aussi qu’ils ne parviendront à la béatitude suprême que lorsque leur corps et leur âme se rejoindront ». Il y aurait comme une sorte de résurrection en deux temps. Premier temps : à la mort, les saints vont au Paradis et jouissent déjà de la vie éternelle et deuxième temps, ce sera seulement à la fin des temps que leurs corps seront de nouveau réunis à leur âme, ce sera alors la plénitude de la vie éternelle. Père Sesbouë, prêtre jésuite mort en 2021, a la même idée. Une question se pose : « Mais, dira-t-on encore, avant la fin des temps (nous ne serons pas encore ressuscités. N’y a-t-il pas quelque contradiction à parler du bonheur immédiat de la vision de Dieu après la mort de chacun et de remettre à la fin des temps la résurrection ? On peut répondre à cette question en disant qu’il y aura deux temps dans la résurrection: un premier encore inachevé et invisible pour nous (mais jouissant réellement de la présence de Dieu), et un second temps d’accomplissement de la résurrection de tous au regard de tous ». Et pourquoi la résurrection des corps est-elle importante ? Parce que, nous dit Gabriel Amorth, « ce n’est que lorsque l’âme et le corps seront réunis, lorsque les temps seront accomplis, qu’il y aura la véritable plénitude de vie. Pour le moment, les saints ont ce pourcentage de bonheur qui peut être « contenu », pour le dire simplement, par la seule âme ».

Saint Bernard de Clairvaux (XIIè siècle) avait déjà la même idée (Saint Bernard – Chemin d’Eternité – Philippe Barthelet – P.82) : « Le degré suprême de perfection, Bernard doute qu’on puisse l’atteindre en cette vie, sinon par éclairs, retenus que nous sommes par les soins de notre corps mortel. Nous pourrons l’atteindre facilement quand nous serons « libérés des charmes et des embarras de la chair ». 2è texte d’aujourd’hui (R8,8) : « ceux qui sont dans la chair ne peuvent plaire à Dieu ». Pourtant les âmes séparées (de leurs corps), celles qui sont dans « l’océan de lumière éternelle et d’éternité lumineuse » (c’est-à-dire les âmes déjà au Ciel sans leurs corps), ne connaîtront pas encore cette « défection (c’est-à-dire cette plénitude de vie avec Dieu) qui est comme la perfection suprême de leur état »; elles ne l’éprouveront qu’à la restauration glorieuse de leur corps. L’âme séparée du corps ne peut en effet s’oublier tout entière en Dieu, elle a la nostalgie de son corps et de la gloire où il est recréé, et désire ardemment se réunir à lui ». Ainsi, l’âme séparée du corps et qui se trouve déjà au Ciel a la nostalgie de son corps et voudrait se réunir à lui et donc cette âme ne peut se perdre entièrement à Dieu, même au Ciel. – Dieu qui connaît tout cela n’a pas fait la résurrection pour rien. Il est bon de rappeler ces paroles de Jésus-Christ (v. 26-26) : « Moi, je suis la Résurrection. Qui croit en moi, même s’il meurt, vivra. Et quiconque vit et croit en moi ne mourra jamais ». Encore une fois, ne nous tournons pas vers d’autres dieux (avec un petit « d »), parce que ces dieux sont appelés dans la Bible des « idoles ». Le 2è texte d’aujourd’hui, Rm 8,9 nous dit « Qui n’a pas l’Esprit du Christ ne lui appartient pas ». Ne croyez qu’en Jésus-Christ, parce que se tourner vers des idoles, c’est avoir un doute que Jésus est Dieu. « Si tu crois, tu verras la gloire de Dieu », tu verras la gloire de Dieu pour l’éternité, dans la plénitude de vie avec Dieu. – « Jésus versa des larmes ». Cela montre qu’il est vrai homme, sans péché. « Verser des larmes » peut être une consolation divine. Dans une communauté de prières, il arrive parfois de voir des fidèles pleurer. N’interprétez pas ces larmes ! Thérèse d’Avila (Chemin de la Perfection – P.117) nous dit: « Les âmes qui sont privées de telles consolations (les fidèles qui ne versent pas de larmes) se tiennent dans l’humilité. Elles craignent qu’il n’y ait eu de leur faute et elles s’appliquent toujours à réaliser des progrès. Voient-elles les autres répandre une seule larme, elles s’imaginent que, n’en répandant point elles-mêmes, elles sont fort en retard dans le service de Dieu; mais peut-être seront-elles beaucoup plus avancées que les autres. Les larmes, quelque bonnes qu’elles soient, ne sont pas toutes parfaites. L’humilité, la mortification, le détachement et les autres vertus offrent toujours plus de sécurité, et n’exposent à aucun danger. Soyez donc sans crainte; vous pouvez arriver à la perfection comme les plus hauts contemplatifs ». – Lazare est ressuscité, mais il va mourir une deuxième fois. La résurrection de Jésus est différente puisque le corps de Jésus ne sera plus tout à fait le même à sa résurrection. Jésus pouvait apparaitre sous forme de jardinier, d’un promeneur sur la plage, de pèlerin, et les gens avaient du mal à le reconnaître. Le même problème se rencontre aujourd’hui. Il apparaît sous forme d’hostie et bon nombre de gens ont du mal à le reconnaître. Alors qu’il affirme lui-même : ceci est mon corps (Jn 2,21), …Dans l’histoire de l’Eglise, il y a eu de nombreux miracles concernant les hosties: des hosties volées et retrouvées des années plus tard sont toujours intactes et parfois gardées comme reliques; des infirmes guéries en recevant l’hostie; des hosties « volantes » qui passent des doigts du prêtres à la bouche du fidèle alors que la main du prêtre est à quelques centimètres de la bouche du fidèle ; des hosties transformées en chair vivante (le plus connu est le miracle de Lanciano). Pour ceux qui ne connaissent pas ce miracle, on en parle sur Internet ou dans Youtube. Raison de plus pour recevoir cette hostie, ce corps du Christ avec respect et cœur propre de toute souillure.  Il faut prier dans la semaine afin de bien recevoir cette hostie le samedi ou dimanche car c’est le Christ ressuscité que nous recevons. Il ne faut pas que la réception de cette hostie soit mécanique, mais toujours après la prière, sans oublier de remercier le Seigneur après avoir reçu cette hostie. Recevons le Christ dans notre cœur et pas seulement dans notre corps.  – « Lazare, viens dehors ». Jésus commande aux morts (il les resuscite), il commande aussi aux malades, aux handicapés (il les guérit), à la nature (il calme les tempêtes), il commande encore aux démons (il chasse les démons des possédés), rien ne lui résiste…à part les hommes, parce que, par amour pour les hommes, Jésus leur laisse la liberté de le suivre ou non. Et les hommes lui résistent par leur désobéissance à ses commandements, par leur manque d’amour, par leur orgueil. Lorsqu’un homme a la richesse, les honneurs ( recherche du prestige, de la reconnaissance), le pouvoir, il a réuni en lui tous les vices du monde. Le pouvoir pour lutter contre tout cela, c’est la prière de l’humilité : « Jésus, doux et humble de cœur, délivre-moi de l’esprit de critique et de jugement, du désir d’être honoré, du désir d’être distingué, du désir d’être loué et félicité, du désir d’être préféré à d’autres, du désir de briller et d’être admiré, du désir d’exercer la puissance ». Une prière que chacun devrait dire tous les jours, chacun à sa manière. « Ceux qui sont dans la chair, nous dit Saint-Paul aux Romains, ne peuvent plaire à Dieu », et ceux qui sont dans la chair justement sont ceux qui recherchent la richesse (avec le sentiment de sécurité dans la richesse, le sentiment de supériorité), les honneurs, la reconnaissance ( le plaisir d’être félicité, d’être choyé par beaucoup de personnes), la recherche du  pouvoir ( le plaisir de commander, de se sentir « chef », celui qui prend les décisions), tout cela fait partie de la panoplie de ceux qui vivent dans la chair. Mais nous dit Paul, « vous, chrétiens, vous n’êtes pas dans la chair mais dans l’esprit, puisque l’Esprit de Dieu habite en vous. Qui n’a pas l’Esprit du Christ (donc celui qui vit dans la chair) ne lui appartient pas ». Il nous faut vivre dans l’Esprit de Dieu. Et c’est Marie, pleine de grâces, qui nous aidera à vivre dans l’Esprit de Dieu qui nous mène au Christ et à son Père.




5ième Dimanche de Carême – par Francis COUSIN (Jn 11, 1-45)

 Croire en Jésus, Fils de Dieu. » 

 

L’évangile de ce jour relate la résurrection de Lazare, qui va être selon saint Jean, l’élément déclencheur de la mise à mort de Jésus (cf Jn 11,53), et tout au long de ce passage on va voir des personnes qui croient que Jésus est le Fils de Dieu, d’autres non, d’autres qui doutent …

Jésus était reparti « de l’autre côté du Jourdain, à l’endroit où, au début, Jean baptisait ; et il y demeura. Beaucoup vinrent à lui en déclarant : ’’Jean n’a pas accompli de signe ; mais tout ce que Jean a dit de celui-ci était vrai.’’ Et là, beaucoup crurent en lui. » (Jn 10,40-42).

Arrive un messager pour lui dire, de la part de Marthe et Marie de Béthanie : « Seigneur, celui que tu aimes est malade. ». Une simple information, aucune demande d’aucune sorte …

Jésus dit : « Cette maladie ne conduit pas à la mort, elle est pour la gloire de Dieu, afin que par elle le Fils de Dieu soit glorifié. ». Cela nous rappelle l’évangile de dimanche dernier où Jésus disait de l’aveugle-né qu’il était né ainsi « pour que les œuvres de Dieu se manifestent en lui. » (Jn 9,3).

Le Fils de Dieu est glorifié quand il meurt sur la croix … et qu’il ressuscite. Ce qui va arriver suite à la résurrection de Lazare : « Caïphe, qui était grand prêtre cette année-là, leur dit : « Vous n’y comprenez rien ; … il vaut mieux qu’un seul homme meure pour le peuple, et que l’ensemble de la nation ne périsse pas. » (…) Il prophétisa que Jésus allait mourir pour la nation » (Jn 11,49-51).

Deux jours passent. En comptant les temps de trajets, cela fait le nombre de jours nécessaires (4) pour être sûr que le mort soit vraiment mort. Jésus dit : « Revenons en Judée. ». Ce retournement de situation non seulement surprend les disciples, mais aussi leur fait peur : « les Juifs, là-bas, cherchaient à te lapider, et tu y retournes ? ».

Jésus leur dit d’abord que Lazare s’est endormi, puis il précise : « Lazare est mort, et je me réjouis de n’avoir pas été là, à cause de vous, pour que vous croyiez. ».

La guérison de l’aveugle-né n’était-il pas un signe suffisant pour que les disciples croient ?

Les disciples sont bien des humains. Des fois ils sont enthousiastes, d’autres fois plus dubitatifs. Tout comme nous.

Là, il leur faut un signe fort pour qu’ils croient vraiment en Jésus. Ils ont hâte de le voir !

Et c’est Thomas, celui dont on dit qu’il doutait de la résurrection de Jésus, qui rameute tout le monde : « Allons-y, nous aussi, pour mourir avec lui ! ».

Thomas est un être primaire : il s’emballe vite, mais aussi déchante vite. Il lui faut des preuves. « Si je ne mets pas mon doigt … ».

Et les autres disciples ne feront guère mieux : Au jardin de Gethsémani, tous s’endormiront, et quand arrive Judas avec les gardes de Temple, tous s’enfuiront … La peur de mourir … Jésus n’est pas encore mort, mais les ténèbres arrivent … sauf deux : Pierre et Jean, qui suivirent Jésus de loin, jusqu’au palais du grand prêtre. Une fois entré grâce à Jean, Pierre renie Jésus … à cause encore de la peur de mourir … La lumière de Jésus n’était pas en lui … (cf Jn 18,16-17).

Mais ce sont les deux mêmes qui courront vers le tombeau de Jésus le jour de Pâques (cf Jn 20,3) pour retrouver Jésus … pour retrouver la lumière de Jésus … L’espérance en Jésus …

Arrivé vers Béthanie, Jésus rencontre Marthe qui lui dit : « Seigneur, si tu avais été ici, mon frère ne serait pas mort. Mais maintenant encore, je le sais, tout ce que tu demanderas à Dieu, Dieu te l’accordera. ». Elle ne dit rien de plus … mais on comprend bien qu’elle espère un signe de Jésus.

 « Ton frère ressuscitera. ». « Oui, je sais : à la fin des temps, au dernier jour. » …

Jésus reprend : « Moi, je suis la résurrection et la vie. ? … quiconque vit et croit en moi ne mourra jamais. Crois-tu cela ? »

Marthe répondit : « Oui, Seigneur, je le crois : tu es le Christ, le Fils de Dieu, tu es celui qui vient dans le monde. ».

Acte de foi complet …

Arrive Marie … Elle commence comme sa sœur … Elle pleure … ses amis aussi …

Et Jésus pleure, pris de compassion …

Jésus, vrai Dieu et vrai homme

Certains dirent : « Lui qui a ouvert les yeux de l’aveugle, ne pouvait-il pas empêcher Lazare de mourir ? ».

Ceux qui disent cela ne sont sans doute pas des opposants à Jésus, mais ils se posent des questions, surtout après l’avoir vu pleurer. Est-il vraiment Fils de Dieu ? Ils doutent un peu …

Mais les pensées de Dieu ne sont pas celles des hommes. Jésus voit plus loin, il sait ce qui va se passer … comme quand les gens disaient au calvaire : « Toi qui détruis le Sanctuaire et le rebâtis en trois jours, sauve-toi toi-même, si tu es Fils de Dieu, et descends de la croix ! » (Mt 27,39) … Dans les deux cas, c’est la résurrection … immédiate pour Lazare … le troisième jour pour Jésus …

« Si tu crois, tu verras la gloire de Dieu. ».

Et Jésus prie. Il se tourne vers son Père : « Père, je te rends grâce parce que tu m’as exaucé …  je le dis à cause de la foule qui m’entoure, afin qu’ils croient que c’est toi qui m’as envoyé. ».

« Lazare, viens dehors ! »

Et le mort sortit.

« Beaucoup de Juifs, qui … avaient donc vu ce que Jésus avait fait, crurent en lui. »

Seigneur Jésus,

comme il est difficile

de croire en toi tout le temps.

Certains croient, d’autres hésitent,

d’autres doutent, d’autres ne savent pas trop,

et d’autres ne croient pas que tu es le Fils de Dieu.

Et pourtant,

si tu n’étais pas Fils de Dieu,

tu n’aurais pas pu faire

tout ce que tu as fait …

et que tu continues de faire.

 

Francis Cousin    

 

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