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Parcours St Pierre : « Parole et Vie »

Un dimanche par mois, pour lire en Eglise la Parole de Dieu, et accueillir, expérimenter, vivre avec elle « quelque chose » de la vie éternelle…

Thème d’année : « L’Esprit Saint et la Mission de l’Eglise »

 

Cette année, lors de la conclusion du Cycle Long au Collège St Michel, le dimanche 4 décembre, des secondes années ont proposé de mettre en place… une troisième année… Et à la pause, une participante du Sud m’a donné une feuille de papier sur laquelle elle avait rassemblé les noms d’une quinzaine de personnes qui étaient déjà partantes…

Mais en regardant très concrètement le nombre de formateurs disponibles et les rencontres supplémentaires que cela occasionnerait pour les six groupes de l’île, la conclusion ne pouvait que s’imposer : pour l’instant, impossible à mettre en œuvre… Cependant en tournant cet appel dans tous les sens, et en lisant la dernière Lettre Apostolique du Pape François, « Misericordia et misera », une idée s’est petit à petit imposée… Notre Pape écrit : « À travers l’Écriture Sainte, maintenue vivante dans la foi de l’Église, le Seigneur continue de parler à son Épouse et lui montre les chemins à parcourir pour que l’Évangile du salut parvienne à tous. Je désire vivement que la Parole de Dieu soit toujours davantage célébrée, connue et diffusée, pour qu’à travers elle, le mystère d’amour qui jaillit de cette source de miséricorde soit toujours mieux compris. C’est ce que rappelle clairement l’Apôtre : « Toute l’Écriture est inspirée par Dieu ; elle est utile pour enseigner, dénoncer le mal, redresser, éduquer dans la justice » (2 Tm 3,16).

Il serait bon qu’un dimanche de l’année liturgique chaque communauté puisse renouveler son engagement à diffuser, faire connaître et approfondir l’Écriture Sainte : un dimanche entièrement consacré à la Parole de Dieu pour comprendre l’inépuisable richesse qui provient du dialogue permanent entre Dieu et son peuple. La créativité ne manquera pas pour enrichir ce moment par des initiatives qui stimuleront les croyants à être de vivants instruments de transmission de la Parole. Parmi ces initiatives, il y a certainement la diffusion plus large de la lectio divina, afin que la vie spirituelle trouve un soutien et les moyens de sa croissance dans la lecture priante du texte sacré. La lectio divina, sur les thèmes de la miséricorde, permettra de toucher du doigt quelle fécondité jaillit du texte sacré lorsqu’il est lu à la lumière de toute la tradition spirituelle de l’Église, et qu’il débouche nécessairement sur des gestes et des œuvres concrètes de charité ».

En mettant donc ensemble cet appel du Pape et la suggestion proposée le 4 décembre, nous avons pensé vous proposer le « Parcours St Pierre : Parole et Vie », en nous souvenant de ce passage en St Jean où Jésus demande à ses disciples, alors que beaucoup le quittaient :

« Voulez-vous partir, vous aussi ? »

Et Pierre répond au nom de tous :

« A qui irions-nous, Seigneur ? Tu as les Paroles de la Vie éternelle… » (Jn 6,68).

Ce parcours sera construit comme le Cycle Long : un dimanche par mois, pour lire en Eglise la Parole de Dieu, et accueillir, expérimenter, vivre avec elle « quelque chose » de la vie éternelle… Deux groupes seront créés : un dans le Nord, à la Maison Diocésaine, l’autre dans le Sud, à Gol les Hauts. Nous commencerons toujours notre journée par la prière des Laudes. Si un prêtre anime la rencontre, elle se terminera par la célébration de l’Eucharistie. Ce sera le cas dans le sud, le Père Loïc Prugnières ayant accepté l’aventure… Autrement, nous conclurons par la prière des Vêpres… Le Cycle Long ayant développé le Mystère du Christ, et donc Celui du Fils en relation avec son Père, et le Mystère de l’Eglise, nous prendrons comme thème d’année : « L’Esprit Saint et la mission de l’Eglise. » Ce thème pourra changer d’une année sur l’autre…

 

Les dates seront :

 

1 – Pour le Sud, au Centre Spirituel Ste Thérèse de l’Enfant Jésus, à Gol les Hauts, de 8h 00 à 18h 00 maximum : les dimanches 12 mars, 2 avril, 7 mai, 11 juin, 10 septembre, 8 octobre et 12 novembre.

 

2 – Pour le Nord, à la Maison Diocésaine, 36 rue de Paris à St Denis, de 8h 00 à 18h 00 maximum, les dimanches 26 février, 26 mars, 30 avril, 21 mai, 25 juin, 24 septembre, 29 octobre et 26 novembre.

Une équipe de Service sera là pour vous accueillir dès 7h 15 – 7h 30, recueillir votre participation identique à celle du Cycle Long (27 € par personne, 39 € pour un couple, sans que jamais ces questions matérielles ne soient un obstacle), et gérer toute la journée : prière des Laudes, petit déjeuner, pauses, repas apporté par un traiteur, etc…

 

Si l’aventure vous intéresse, vous pouvez nous envoyer par mail (secretariat@sedifop.com) vos noms, prénoms, adresse, numéros de téléphone (GSM et fixe) en nous précisant quel groupe vous aimeriez intégrer : le Nord, à la Maison Diocésaine, ou le Sud, chez nos frères Carmes à Gol les Hauts.

Si vous le désirez, vous trouverez un bulletin d’inscription à la fin de cet article.

En espérant que cette proposition nous permettra tous de grandir dans l’accueil de tout cœur de cet Amour Inconditionnel qui nous attend tous au terme de notre vie ici-bas, et cela pour notre plus grand bonheur, toute l’équipe du Sedifop vous souhaite une année 2017 riche de tous ces dons de l’Esprit que Dieu veut voir régner dans nos cœurs : Vie, Paix, Joie, Lumière, Amour et Douceur, autant d’antidotes toujours offerts en surabondances à nos cœurs blessés : « Là où le péché a abondé, la grâce a surabondé » (Rm 5,20). Telle est la volonté de Dieu… Alors… que ta volonté soit faite, le plus possible, le mieux possible en 2017 et cela pour chacun d’entre nous, et pour le plus grand nombre…

                                                                                      D. Jacques Fournier

Et nous confions bien sûr cette aventure à… St Pierre !

Pour accéder au bulletin d’inscription, cliquer sur le titre ci dessous :

Bulletin d’inscription Parcours St Pierre




8ième Dimanche du Temps Ordinaire – Claude WON FAH HIN

Une mauvaise compréhension de ce texte pourrait avoir de très graves conséquences non seulement pour celui qui l’aurait mal compris mais également pour sa famille. C’est pourquoi, lorsqu’un texte biblique pose un problème de conscience à certaines personnes, et que cette personne devienne angoissée par ce qu’elle vient de lire, il vaut mieux arrêter de lire en attendant d’aller consulter quelqu’un qui l’ait bien compris pour qu’il vous l’explique. Devant un texte biblique qui vous pose problème, faites une pause et dites-vous bien que jamais la Parole de Dieu ne devrait vous inquiéter ou vous angoisser. Et si cela vous arrive, ou bien vous avez mal compris le texte ou bien si vous l’avez parfaitement compris, et il faudra alors vous convertir et mieux appliquer la parole de Dieu. Dieu nous aime trop pour nous inquiéter, pour nous angoisser, Il veut simplement notre bonheur. Sainte Thérèse d’Avila (« Œuvres complètes » – Tome 2 – « Pensées sur l’amour de Dieu ») nous dit : « C’est pourquoi….lorsqu’en lisant ou en entendant des prédications, ou méditant les mystères de notre sainte foi, il y aura des choses qui vous paraîtront obscures, je vous recommande extrêmement de ne vous point gêner (inutile de faire des efforts) pour en chercher l’explication. Que s’il plaît à Notre-Seigneur de vous en donner l’intelligence, il le fera sans que vous ayez besoin de prendre pour ce sujet aucune peine …Quant à ceux que Dieu y engage, ils doivent sans doute y travailler de tout leur pouvoir, et ce travail ne leur saurait être que fort utile. Mais pour ce qui est de nous, nous n’avons….qu’à recevoir avec simplicité ce qu’il plaît à Dieu de nous donner,…». Et l’Évangile d’aujourd’hui peut prêter à confusion.

Dans l’A.T., bon nombre de personnages connus étaient très riches. Gn 13,2 : Abraham étai très riche en troupeaux, en argent et en or ;  1 R 10,23 : Le roi Salomon surpassa en richesse et en sagesse tous les rois de la terre ; Jb 1, 3 :  Job possédait aussi sept mille brebis, trois mille chameaux, cinq cents paires de bœufs et cinq cents ânesses, avec de très nombreux serviteurs.  Cet homme était le plus fortuné de tous les fils de l’Orient ;  Gn 26, 12-14 : 12 Isaac fit des semailles dans ce pays et, cette année-là, il moissonna le centuple. Yahvé le bénit 13 et l’homme s’enrichit, il s’enrichit de plus en plus, jusqu’à devenir extrêmement riche. 14 Il avait des troupeaux de gros et de petit bétail et de nombreux serviteurs. Mais tous ces personnages savent très bien que cette richesse leur vient de Dieu : à Salomon, Dieu lui dit (1R3, 13): « Et même ce que tu n’as pas demandé, je te le donne aussi : une richesse et une gloire comme à personne parmi les rois après toi, durant tous les jours ; à Isaac, Dieu dit (Gn 26,12-13 : Yahvé le bénit 13 et l’homme s’enrichit, il s’enrichit de plus en plus. Et le psalmiste nous dit (Ps 23,1) : « Le Seigneur est mon berger, je ne manque de rien ». Ainsi, le bien matériel peut contribuer au bonheur que Dieu veut pour tout homme. Mais le bonheur vient de Dieu, pas des richesses.

Et c’est la raison pour laquelle Jésus nous dit : « Nul ne peut servir deux maîtres : ou il haïra l’un et aimera l’autre, ou il s’attachera à l’un et méprisera l’autre. Vous ne pouvez servir Dieu et l’Argent ». Si le Christ nous dit cela, ce n’est pas pour nous embêter, pour nous mettre en difficulté, mais pour nous mettre en garde contre les dangers que l’argent peut provoquer dans le cœur des personnes. La traduction «vous ne pouvez servir Dieu et l’Argent » ne donne pas toute la mesure des conséquences mauvaises que l’argent peut avoir sur son propriétaire. Le mot « Argent », dans la Bible Osty,  est traduit par « Mammon », qu’on retrouve dans les notes de la TOB. Or Mammon en araméen désigne des richesses personnifiées qui s’opposent à Dieu et qui vont asservir le monde, le rendre esclave. C’est de cet argent là qu’il s’agit, de cet argent qui nous rend esclave. On travaille le dimanche pour avoir plus d’argent quitte à ne pas venir à la messe, on travaille plus pour gagner plus, on discute argent matin, midi, soir et pendant les congés, on rêve argent, on dort « argent en tête », on se réveille et la première pensée c’est pour l’argent. On se retrouve en famille et la discussion principale c’est l’argent et on cherche comment faire pour en gagner encore plus. On devient alors esclave de l’argent. C’est de cet argent-là, celui qui nous esclave,  qu’on parle lorsque l’on dit « vous ne pouvez servir Dieu et l’argent ». Il y a là deux « maîtres » : l’argent est un maître qui rend esclave et qui devient une idole pour son propriétaire,  et le Dieu Unique est un maître capable de nous libérer de tous types d’esclavage dont celui de l’argent. C’est pour cela qu’il est impossible de servir ces deux maîtres à la fois. L’argent, en lui-même, n’a aucun pouvoir de rendre esclave si celui qui le possède a constamment pour Maître le Dieu unique. Jésus n’a jamais été contre l’argent. Il avait lui-même un métier : il sait ce que travailler signifie et il devait certainement avoir aussi de l’argent pour vivre. Mais il n’a jamais été son esclave. Il nous faut donc de l’argent pour vivre normalement.

Mais pas n’importe comment. Il faut bien comprendre ce que Jésus veut dire quand il nous dit : « 25 Ne vous inquiétez pas pour votre vie de ce que vous mangerez, ni pour votre corps de quoi vous le vêtirez. La vie n’est-elle pas plus que la nourriture, et le corps plus que le vêtement? 31 Ne vous inquiétez donc pas en disant : Qu’allons-nous manger?  Qu’allons-nous boire?  De quoi allons-nous nous vêtir? 32 Ce sont là toutes choses dont les païens sont en quête. Or votre Père céleste sait que vous avez besoin de tout cela ». En se disant qu’il ne faut pas s’inquiéter pour se nourrir, pour se vêtir, pour boire, certains pourraient conclure qu’il est inutile de travailler puisque je n’ai pas à m’inquiéter pour manger , boire et s’habiller et c’est le Christ qui le dit.  Jésus n’a jamais incité les gens à devenir paresseux, encore moins à devenir criminel pour avoir de l’argent, ou à voler. Rappelons que Jésus est Dieu. Il ne peut pas nous conduire à commettre les péchés tels que la paresse, le vol ou le meurtre et il l’a dit dans les dix commandements : tu ne tueras pas, tu ne voleras pas et il a donné l’exemple qu’il faut travailler pour vivre. Il nous donc travailler pour vivre. Ce que nous dit Jésus c’est d’arrêter de courir derrière l’argent qui nous donne beaucoup de tracas, d’inquiétude et de prendre du temps pour vivre. Pour bien vivre. Or « bien vivre », c’est vivre une relation d’amour en Dieu par Jésus-Christ, car Dieu est lui-même la Vie. Il faut avoir une hiérarchie des valeurs : la vie d’abord, et la vie en Dieu. Travailler, boire, manger, se vêtir, tout cela doit être au service de la vie en Dieu. Et nous devons donc soigner, privilégier notre relation d’amour avec le Christ qui est Vie et qui donne la vie. Il veut, pour nous, une vie éternelle avec Lui dans une relation d’amour au sein de la Trinité. Jésus nous propose de vivre avec Lui dans un bonheur éternel. C’est pour cela qu’il nous donne en exemple les oiseaux. La nourriture qui se trouve dans la nature créée par Dieu est à portée des oiseaux, encore faut-il que les oiseaux aillent les chercher. C’est du travail que d’aller chercher sa nourriture. Et c’est par le travail que nous allons chercher notre nourriture. Si Dieu prend soin des lys des champs qui ne sont pas très utiles puisqu’ils seront brûlés par la suite, à plus forte raison, Il prendra davantage de soins des hommes qu’il a créés à sa ressemblance. Ce qu’il n’a pas dit aux oiseaux et aux lys des champs, Il nous le dit à nous (Is 43,4) : … « tu comptes beaucoup à mes yeux, tu as du prix et je t’aime ».  Nous sommes bien plus importants que les oiseaux et les lys des champs, et Dieu nous aime. C’est pour cela qu’il ne faut pas s’inquiéter de la vie, mais il nous faudra si possible, quand il y a du travail, d’aller travailler et ne pas rester à ne rien faire, sauf bien sûr ceux qui sont véritablement dans l’impossibilité de travailler pour des raisons diverses.

Avant tout, il nous faut chercher le royaume de Dieu. Le Royaume n’est pas pour « après la mort », mais pour aujourd’hui car il est déjà parmi nous. Voici ce que dit Père Kowalski qui a enseigné pendant plus de vingt ans à Paris à des laïcs et à de futurs prêtres et qui ont été rapportés par le Père Antoine Baron dans son livre : « les Béatitudes ». En effet, lorsque Jésus nous dit Mt 5,3 : “Heureux ceux qui ont une âme de pauvre, car le Royaume des Cieux est à eux”, et en Mt 5,10 : “Heureux les persécutés pour la justice, car le Royaume des Cieux est à eux”, les verbes sont au temps présent, c’est-à-dire que le Royaume est à nous aujourd’hui, maintenant, et pas seulement lorsque nous serons morts. Même le v12 de Mt 5,12 doit être au présent comme l’ont traduit les bibles de la TOB et Osty. « Soyez dans la joie et l’allégresse, car votre récompense est grand (en ce moment) dans les cieux (dans le Royaume de Dieu). » Loin d’un futur évoquant un bonheur après la mort, on est ici dans un bonheur immédiat de l’existence présente, vécue déjà selon Dieu.

De plus, Jésus est lui-même le Royaume de Dieu. En Lc 17,20,  des pharisiens interrogent Jésus : « Quand viendra le Royaume de Dieu27 ? » Jésus leur répond : « … le Royaume de Dieu est au milieu de vous28. » Et Jésus fait allusion à lui-même qui se trouve au milieu des pharisiens:  le Royaume de Dieu est déjà là, dans la personne de Jésus au milieu d’eux, comme il est présent aujourd’hui dans l’Eucharistie de son Église.

En cherchant le Royaume de Dieu (c’est à dire le Christ) et sa justice, tout ce dont nous avons besoin pour vivre ici-bas nous sera donné par surcroit. Le Père céleste sait que nous avons besoin de tout cela. Il nous revient, à nous, de nous occuper, avec la grâce de Dieu, de notre relation au Christ et avec le prochain, et Dieu s’occupera de nous si nous lui faisons confiance.  Nous avons donc à travailler pour vivre normalement, sans jamais nous laisser devenir esclave de l’argent, gardant toujours Dieu pour seul et unique Maître qui nous a déjà fait don de son Royaume en la personne de Jésus-Christ. A nous de le chercher en permanence pour tous les moyens que le Seigneur a mis à notre disposition à travers son Église.

 

 




7ième Dimanche du Temps Ordinaire par le Diacre Jacques FOURNIER

 » Avoir confiance en Dieu et en Dieu seul ! « 

(Mt 6, 24-34)  

En ce temps-là, Jésus disait à ses disciples : « Nul ne peut servir deux maîtres : ou bien il haïra l’un et aimera l’autre, ou bien il s’attachera à l’un et méprisera l’autre. Vous ne pouvez pas servir à la fois Dieu et l’Argent.
C’est pourquoi je vous dis : Ne vous souciez pas, pour votre vie, de ce que vous mangerez, ni, pour votre corps, de quoi vous le vêtirez. La vie ne vaut-elle pas plus que la nourriture, et le corps plus que les vêtements ?
Regardez les oiseaux du ciel : ils ne font ni semailles ni moisson, ils n’amassent pas dans des greniers, et votre Père céleste les nourrit. Vous-mêmes, ne valez-vous pas beaucoup plus qu’eux ?
Qui d’entre vous, en se faisant du souci, peut ajouter une coudée à la longueur de sa vie ?
Et au sujet des vêtements, pourquoi se faire tant de souci ? Observez comment poussent les lis des champs : ils ne travaillent pas, ils ne filent pas.
Or je vous dis que Salomon lui-même, dans toute sa gloire, n’était pas habillé comme l’un d’entre eux.
Si Dieu donne un tel vêtement à l’herbe des champs, qui est là aujourd’hui, et qui demain sera jetée au feu, ne fera-t-il pas bien davantage pour vous, hommes de peu de foi ?
Ne vous faites donc pas tant de souci ; ne dites pas : “Qu’allons-nous manger ?” ou bien : “Qu’allons-nous boire ?” ou encore : “Avec quoi nous habiller ?”
Tout cela, les païens le recherchent. Mais votre Père céleste sait que vous en avez besoin.
Cherchez d’abord le royaume de Dieu et sa justice, et tout cela vous sera donné par surcroît.
Ne vous faites pas de souci pour demain : demain aura souci de lui-même ; à chaque jour suffit sa peine. »

 

           

                    

« Vous ne pouvez pas servir à la fois Dieu et l’argent ». L’argent apparaît donc ici comme un danger dans la mesure où il serait considéré comme un absolu… Servir l’argent, sans autre but que l’argent lui-même, est l’attitude idolâtrique par excellence, comme si sa seule accumulation pouvait suffire à assurer notre bonheur… Mais le sentiment de sécurité qu’il génère est trompeur. Ainsi, à celui qui avait rempli ses greniers et qui se disait : « Mon âme, tu as quantité de biens en réserve pour de nombreuses années : repose-toi, mange, bois et fais la fête », Jésus répond : « Insensé, cette nuit même on va te redemander ton âme. Et ce que tu as amassé, qui l’aura ? » (Lc 12,13-21). De plus, grande est la tentation de croire que l’argent permet la réalisation de tous nos désirs et qu’il est donc la clé du bonheur. On peut alors chercher à l’acquérir par n’importe quel moyen : le mensonge (Mt 28,11-15), le vol, et même le meurtre s’il le faut (Mt 26,14-16)… Mais en agissant ainsi, l’homme se plonge lui-même dans les ténèbres. « Malheureux » est-il, car en se détournant de Dieu, il ne peut qu’être privé du « Don de Dieu », « l’Eau Vive de l’Esprit Saint » (Jn 4,14 ; 7,37-39)… Or, ce n’est qu’en acceptant de le recevoir de tout cœur que l’homme trouvera avec lui le vrai Bonheur, car Dieu nous a tous créés pour que nous en soyons « remplis », (Ac 2,4), partageant ainsi sa Plénitude (Ep 5,18 ; Col 2,9-10) et sa Joie (Ac 13,52 ; Jn 15,11).

            Après avoir évoqué le danger de l’argent et de ses fausses sécurités, Jésus cherche à apaiser nos principales sources d’angoisses, notamment vis-à-vis de nos besoins fondamentaux : « Ne vous faites pas tant de souci pour votre vie, au sujet de la nourriture, ni pour votre corps, au sujet des vêtements… Votre Père céleste sait que vous en avez besoin. Cherchez d’abord son Royaume et sa justice, et tout cela vous sera donné par-dessus le marché. »

                Or « le Royaume des Cieux est justice, paix et joie dans l’Esprit Saint ». Autrement dit, il est Mystère de Communion dans « l’unité d’un même Esprit », un Esprit d’Amour qui ne peut que nous pousser à nous mettre au service des autres, à nous donner de la peine pour les autres, à travailler pour eux (Rm 14,17 ; Ep 4,3 ; Rm 5,5 ; Ga 5,22), avec comme principe : « Que personne ne cherche son propre intérêt, mais celui d’autrui ». Et St Paul a donné l’exemple : « Je n’ai pas recherché mon propre intérêt, mais celui du plus grand nombre, afin qu’ils soient sauvés » (1Co 10,24.33). Or « l’ouvrier mérite son salaire » (Lc 10,7), mais dans ce cas-là, c’est Dieu le Père, lui « qui sait bien ce qu’il vous faut avant que vous le lui demandiez » (Mt 6,8) qui s’engage à faire en sorte que l’ouvrier de son Evangile ne manque de rien. « Quand je vous ai envoyés sans argent, ni sac, ni sandales, avez-vous manqué de quelque chose ? » demande Jésus à ses disciples. « De rien » dirent-ils (Lc 22,35)… « Les vrais coopérateurs du Christ sont les porteurs de sa charité. L’argent vient si on recherche le royaume de Dieu. Alors tout le reste est donné » (Mère Térésa).                                                                                                                DJF




8ième Dimanche du Temps Ordinaire par Francis COUSIN

 

« Ne vous souciez pas, pour votre vie,

de ce que vous mangerez … »

Voila une affirmation bien surprenante de la part de Jésus, et qui pourrait être bien mal interprétée et admise de la part des 840 millions de personnes qui souffrent de la faim dans le monde, soit environ une personne sur neuf.

D’autant que, dans le même évangile, dans la parabole du jugement dernier, Jésus fait dire au roi : “Venez, les bénis de mon Père, recevez en héritage le Royaume préparé pour vous depuis la fondation du monde. Car j’avais faim, et vous m’avez donné à manger ; j’avais soif, et vous m’avez donné à boire ; … j’étais nu, et vous m’avez habillé … Amen, je vous le dis : chaque fois que vous l’avez fait à l’un de ces plus petits de mes frères, c’est à moi que vous l’avez fait.” (Mt 25,34-36.40), et que les trois exemples indiqués par Jésus font partie des œuvres de miséricorde corporelle que nous connaissons bien maintenant.

D’un côté, on nous dit de ne pas s’en soucier …

De l’autre, on nous dit que c’est primordial, essentiel pour entrer dans le Royaume des cieux.

En fait, il n’y a aucune contradiction. En effet, Jésus dit bien :’’Ne vous souciez pas, pour votre vie, de ce que vous mangerez…’’ ; ’’La vie ne vaut-elle pas plus que la nourriture’’ ; ’’Qui d’entre vous, en se faisant du souci, peut ajouter une coudée à la longueur de sa vie ?’’

L’essentiel n’est pas la nourriture ou le vêtement, mais la vie, et la manière dont on va construire, organiser sa vie pour obtenir la Vie éternelle, l’entrée dans le Royaume des cieux.

Et donc tout dépend des priorités que l’on se donne.

Par exemple, pour le vêtement : Soit on vit pour être toujours à la mode, soit on se préoccupe de ceux qui n’ont pas assez de vêtements. (On peut aussi faire les deux, si on le peut … et c’est très bien. Ou ne rien faire du tout : ne pas s’occuper de son habillement, et encore moins de celui des autres …et c’est le pire des choix !).

Pour Jésus, le choix est simple : nous ne devons avoir qu’une seule priorité :’’Cherchez d’abord le Royaume de Dieu et sa justice’’. Et la justice du Royaume de Dieu est de nous préoccuper de notre prochain : « Va, et toi aussi, fais de même » (Lc 10,37) que le bon Samaritain.

Finalement, on se rend compte que l’essentiel de la Parole de Jésus est que nous réussissions notre vie sur terre, selon le dessein de Dieu, pour obtenir la Vie éternelle. C’est ce qu’il disait déjà au jeune homme riche qui voulait savoir ce qu’il devait ‘’faire de bon pour avoir la vie éternelle’’ :’’ va, vends ce que tu possèdes, donne-le aux pauvres, et tu auras un trésor dans les cieux.’’ (Mt 19,16.21).

C’est une autre manière de nous rappeler que nous ne devons pas être esclave de l’argent, qui est utile pour pouvoir aider les autres, de l’argent qui est au service des autres quand nous-mêmes nous mettons au service des autres.

Encore deux points d’attention en ce qui concerne l’argent au service des autres.

Le premier venant de l’épisode de la veuve et ses deux piécettes. Jésus dit : ’’ cette pauvre veuve a mis dans le Trésor plus que tous les autres. Car tous, ils ont pris sur leur superflu’’ (Mc 12,42-43). La question est de savoir pour chacun où se trouve le niveau à partir duquel on peut parler de ‘superflu’, c’est-à-dire la somme qu’on peut donner sans que cela ne nous coûte vraiment. Et faut-il aller plus loin que le superflu pour que ça nous coûte vraiment ? (D’après Jésus, c’est oui !).

Le deuxième vient de l’évangile que nous entendrons ce mercredi des cendres :’’ Quand tu fais l’aumône, ne fais pas sonner la trompette devant toi, comme les hypocrites qui se donnent en spectacle … Amen, je vous le déclare : ceux-là ont reçu leur récompense.’’ (Mt 6,2).

Que dire en conclusion ?

Jésus nous demande de nous laisser aller entre les mains de Dieu, de mettre notre confiance en lui :’’Si Dieu donne un tel vêtement à l’herbe des champs,  …  ne fera-t-il pas bien davantage pour vous, hommes de peu de foi ?’’

Et si c’était vrai du temps de Jésus, je pense que cela reste vrai pour nous dans ce temps-ci. « Je crois ! Viens au secours de mon manque de foi ! » (Mc 9,24)

Seigneur Jésus,

tu nous demandes de mettre notre argent

au service des autres,

et de ne pas nous soucier du reste,

de mettre notre confiance en toi

car le Père sait ce dont nous avons besoin.

Augmente ma foi en toi.

 

Francis Cousin




Rencontre autour de l’Évangile – 8ième Dimanche du Temps Ordinaire

« Vous ne pouvez pas servir

à la fois Dieu et l’argent »…

 

 TA PAROLE SOUS NOS YEUX

Ensemble lisons et comprenons les mots important (Mt 6, 24-34)

     Nous sommes ici dans la dernière partie du Sermon sur la Montagne où Jésus a tracé le Chemin Nouveau de l’Alliance Nouvelle : un appel au Bonheur, lancé neuf fois, pour les pauvres de cœur, les doux, les artisans de paix, les miséricordieux, les affligés, les assoiffés de justice et ceux qui sont persécutés pour elle… Ce Chemin est à accomplir dans l’Amour, en cœur à cœur avec Celui qui n’est qu’Amour. Et Jésus nous invite ici à faire le choix de Dieu et donc de l’amour, notamment face à l’argent, et cela dans la confiance en sa Présence agissante à nos côtés… 

 

Soulignons les mots importants       

« Vous ne pouvez pas servir Dieu et l’argent », le principe est posé… Mais si nous en restions là, quelles objections pourrions-nous faire à Jésus ?

  • Quelle est la logique du « service de l’argent » ? Et celle du « service de Dieu » ? Les deux sont-elles compatibles ?

  • En Mt 6,25-34 un mot revient cinq fois (avec une fois le verbe correspondant), lequel ? Conclusion : qu’est-ce que Jésus ne veut pas pour nous ?

  • Jésus évoque les besoins fondamentaux de l’homme : la nourriture et le vêtement. Qui nous a créés tels que nous sommes, avec ces besoins ? Qui donc a la responsabilité morale de notre vie ?

            Mais si Dieu, de son côté, veille, conduit, dirige, inspire, pour que tout ce qu’il désire faire pour nous puisse atteindre son but, qu’est-ce que cela sous entend de notre côté ?

           De plus, souvenons-nous de la vocation de tout homme telle qu’elle est présentée dans le Livre de la Genèse : « Soumettez la terreLe Seigneur Dieu conduisit l’homme dans le jardin de l’Éden pour qu’il le travaille et le garde » (Gn 1,28 ; 2,15). Sommes-nous invités à la paresse ? Quelle est l’attitude « juste » ? Relire la conclusion de notre Évangile à la lumière de cette réponse : tout va-t-il tomber du ciel tout seul ?

  • Par les exemples des « oiseaux du ciel » et des « lys des champs », qu’est-ce que Jésus veut faire grandir en nos cœurs ? Noter d’ailleurs comment il nous appelle…

Pour l’animateur 

  • Nous avons besoin d’argent pour acheter de quoi nous nourrir et nous vêtir au risque de s’exposer à l’angoisse incessante du lendemain (C. Tassin).

  • L’argent demande l’argent : ne jamais perdre, toujours gagner, accumuler sans cesse. Si l’argent n’a d’autre but que lui-même, il peut vite devenir une idole devant laquelle tout doit plier, l’humain y compris…

            Servir Dieu, c’est servir l’homme : « Tu aimeras le Seigneur ton Dieu de tout ton cœur, de toute ton âme et de tout ton esprit. Voilà le grand, le premier commandement. Et voici le second, qui lui est semblable : Tu aimeras ton prochain comme toi-même ». Et « celui qui n’aime pas son frère, qu’il voit, est incapable d’aimer Dieu, qu’il ne voit pas » (Mt 22,37-39 ; 1Jn 4,20). Or aimer son frère, c’est notamment l’aider quand il est dans le besoin : « Celui qui a de quoi vivre en ce monde, s’il voit son frère dans le besoin sans se laisser attendrir, comment l’amour de Dieu pourrait-il demeurer en lui ? » (1Jn 3,17). Il l’aide ? Il donne ? S’il accepte de donner, la logique de l’argent vole alors en éclats…

  • Le mot « souci ». Jésus veut nous voir triompher, par notre foi, de tous les soucis qui peuvent survenir à propos de ces besoins matériels qui nous sont nécessaires. « Ne soyez inquiets de rien, mais, en toute circonstance, dans l’action de grâce priez et suppliez pour faire connaître à Dieu vos demandes. Et la paix de Dieu, qui dépasse tout ce qu’on peut imaginer, gardera votre cœur et votre intelligence dans le Christ Jésus» (Ph 4,6-7).

  • C’est Dieu qui nous a créés avec ces besoins qui sont les nôtres et il ne peut que tout faire, de son côté, pour qu’ils soient satisfaits…

        Mais cela suppose que l’homme se tourne vers Lui, tienne compte de Lui, l’accueille, lui obéisse. Le pire étant bien sûr que l’homme, par le mal qu’il commet, peut contribuer lui-même à sa propre perte !

        Dans la Genèse, Dieu l’invite à « garder » la création, à la protéger, la respecter, la sauvegarder, et bien sûr à travailler et se nourrir ainsi du fruit de sa peine… « Si quelqu’un ne veut pas travailler, qu’il ne mange pas non plus. Or, nous apprenons que certains parmi vous vivent dans l’oisiveté,  affairés  sans  rien  faire.  A ceux-là, nous adressons dans le Seigneur Jésus Christ cet ordre et cet appel : qu’ils travaillent dans le calme pour manger le pain qu’ils auront gagné » (2Th 3,10-12).

En agissant ainsi il « cherchera d’abord le Royaume de Dieu et sa justice ». Telle est l’attitude « juste » que Dieu attend de nous. Mais dans les difficultés de cette vie, il s’agit seulement de faire de son côté tout ce que l’on peut…

  • Les oiseaux du ciel sont un bel exemple… Ils ne cessent d’être actifs, de se démener, de chercher de quoi manger… et Dieu les nourrit. Si Dieu fait tant de belles choses pour ces petites créatures si communes, et pour l’herbe des champs qui finira au feu, combien plus fera-t-il des merveilles pour les hommes, ses enfants, fussent-ils « de peu de foi »… « Tu as du prix à mes yeux et je t’aime » (Is 43,4). Jésus cherche donc à faire grandir notre confiance en la Présence agissante et efficace de Dieu dans nos vies.

TA PAROLE DANS NOS COEURS :  avec Mère Teresa

    « Ayons confiance en Dieu. Ayons une foi aveugle en la Divine Providence. Croyons en Dieu. Il sait tout. Et il pourvoira à tout. Donnons-lui l’occasion de tester notre foi en lui. Espérons en lui. Ayons confiance en lui et croyons en lui. »

   

TA PAROLE DANS NOS MAINS :

                                                                l’exemple de Mère Teresa

« C’est un capital d’Amour qu’il faut réunir, un sourire, une visite à une personne âgée. Les vrais coopérateurs du Christ sont les porteurs de sa charité. L’argent vient si on recherche le royaume de Dieu. Alors tout le reste est donné. »

 

PRIONS

Dieu d’amour, transforme-nous par ton Esprit d’amour ; que nos pensées deviennent tes pensées, et nous aurons pour nos frères et pour toi un même amour. Rends-nous ainsi capables d’aimer tous les hommes de l’amour dont tu les aimes. Nous te le demandons par Jésus, ton Fils, notre Seigneur.

                       

 

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Audience Générale du Mercredi 15 Février 2017

PAPE FRANÇOIS

AUDIENCE GÉNÉRALE

Place Saint-Pierre
Mercredi 15 Février 2017


Frères et sœurs, depuis notre enfance, nous savons qu’il n’est pas bien de se vanter : c’est à la fois une marque d’orgueil et un manque de respect envers les autres. Pourtant, l’Apôtre Paul nous exhorte à nous enorgueillir de l’abondance de la grâce dont nous avons été comblés en Jésus-Christ, au moyen de la foi. Nous sommes ainsi invités à reconnaître, dans la lumière de l’Esprit Saint, que tout est grâce, pour être en paix avec Dieu, avec nous-mêmes, et avec toutes les personnes rencontrées. L’Apôtre nous exhorte aussi à nous enorgueillir de nos épreuves. Car la paix que le Seigneur nous offre n’est pas synonyme d’absence de déceptions ou de souffrances. Elle est ce don extraordinaire qui permet de reconnaître que Dieu nous aime et qu’il est toujours à nos côtés. Et ce don produit en nous la patience car nous savons que rien ne pourra nous séparer de l’amour du Seigneur. Pour cette raison, l’espérance chrétienne est sûre et nous sommes appelés à nous en faire les « canaux » auprès de tous, avec humilité et simplicité. Car, notre plus grand orgueil est d’avoir comme Père un Dieu qui ouvre sa maison à tous les hommes, pour que nous apprenions en fils à nous réconforter et à nous soutenir les uns les autres.

Je suis heureux de saluer les pèlerins de langue française, en particulier les jeunes et les paroisses venant de France et de Suisse. Que l’Esprit Saint ouvre nos cœurs à l’amour dont Dieu nous a comblés pour que nous devenions en Jésus-Christ les témoins de l’espérance auprès de tous, en particulier des petits et des pauvres. Que Dieu vous bénisse !




7ième Dimanche du Temps Ordinaire – Homélie du Frère Daniel BOURGEOIS, paroisse Saint-Jean-de-Malte (Aix-en-Provence)

 

La loi du talion, l’amour des ennemis, voilà un passage de l’évangile qui a souvent été interprété de façon catastrophique. La loi du talion d’abord, on a dit tout simplement jusqu’à maintenant que le Dieu de l’Ancien Testament était un Dieu de vengeance, il tenait des comptes, il fallait rendre exactement la monnaie de la pièce à tous ceux qui vous avaient fait du mal, mais nous, les chrétiens, avec le Christ, nous n’avons plus à nous venger, à régler nos comptes, ou à faire qu’on renvoie à chacun la monnaie de sa pièce, ou le chien de sa chienne. Donc, on voit là le progrès manifeste de la religion. L’Ancien Testament, c’est la crainte, la vengeance, le calcul, la méchanceté mesurée, et le Nouveau Testament, c’est la béatitude de l’amour qui va tout seul.

L’amour des ennemis : alors là, les bras vous en tombent parce que le nombre de gens qui ont interprété l’amour des ennemis comme le fait qu’il fallait penser comme ses ennemis et finalement renoncer à toutes ses convictions, s’effacer pour que les ennemis vous piétinent et qu’eux aient leur place parce que vous, de toute façon vous n’êtes rien, c’est à se demander si on avait lu le texte. Le texte dit qu’il faut aimer les ennemis, mais il ne dit pas qu’il ne faut pas avoir d’ennemis. Il y a une nuance assez fondamentale qui parfois est difficile à comprendre mais de fait, nous avons des ennemis. C’est indéniable. Moi, personnellement, je considère les terroristes comme des ennemis. Peut-être que j’ai tort, peut-être que vous me trouvez un chrétien étroit avec des œillères, mais c’est un ennemi, ce sont des hommes qui sont, d’une certaine manière, ennemis de l’humanité. Si nous sommes normalement constitués, cela m’étonnerait qu’à un moment ou l’autre il n’y ait pas eu des difficultés avec du voisinage, même des membres de la famille, de temps en temps, on a des ennemis. Jésus ne dit pas que sous prétexte qu’il faut aimer ses ennemis, il ne faudrait pas en avoir.

Cela étant réglé, le problème de l’interprétation de l’évangile reste entier, parce que dépasser la loi du talion au point de dire à quelqu’un : « Ecoute, tu me gifles sur la joue droite, et moi je t’offre la joue gauche, tu me demandes de faire un mille avec toi j’en ferai deux ». (On peut croire que c’est simplement une petite performance sportive, mais ce n’est pas du tout cela. Faire un mille avec quelqu’un, dans la situation de l’époque, c’était que si un soldat romain trouvait que son barda était trop lourd, il pouvait réquisitionner un passant au nom de la corvée et de la supériorité de l’empire romain sur la population locale, et lui dire de porter son barda pendant un mille). Est-ce que Jésus a prévu qu’on avait la résistance pour faire deux mille ?

Que signifie tout cela? Si l’on interprète cela d’une façon psychologique on se noie dans des considérations impossibles. Si Jésus est venu nous annoncer qu’il faut faire des performances sans cesse améliorées dans notre vie morale et spirituelle, c’est fatiguant parce que cette tension psychologique où il faut toujours faire de notre mieux, ne fonctionne pas. C’est pour cela que les gens disent : « Je vais me confesser, je fais des œuvres pieuses, mais je ne m’améliore jamais ». C’est normal, vous ne vous améliorez pas, et je n’ai pas envie de dire aux gens : vous n’êtes pas améliorables, parce que ce ne serait pas gentil, cependant, je crois qu’il faut tous le penser très fort. Nous ne sommes pas vraiment améliorables, on arrive à quelques petits progrès, il y en a qui sont très fiers d’arrêter de fumer, il faut avouer que par rapport au salut éternel c’est peu de chose.

Si on voit uniquement la performance subjective, c’est-à-dire le dépassement de soi, je suis désolé, mais l’évangile devient l’antichambre du nietzschéisme. Je me crée des valeurs et j’essaie de dépasser sans arrêt ces valeurs. Quand je me crée des valeurs de l’évangile, ça va bien, mais si je ne me crée pas les valeurs de l’évangile, je ne deviendrai qu’un performant sportif super champion dans tel domaine qui n’est pas nécessairement tout à fait évangélique. C’est pour cela qu’aujourd’hui, il y a tant de malentendus dans la conception de la vie morale. Comme la morale c’est toujours d’essayer de faire mieux, et que personne n’est d’accord sur ce qui est mieux, effectivement, cela fait une société qui va un peu dans tous les sens. Donc à mon avis, c’est une mauvaise entrée que de vouloir uniquement interpréter tout l’ensemble du sermon sur la montagne, parce qu’au fond, tout tourne autour de cela comme une sorte d’encouragement à améliorer les performances. Non, en matière d’éthique, en matière de morale, nous ne faisons pas partie de l’équipe de France de handball. Personne dans cette matière-là n’est vraiment un héros. Même ceux que l’on considère pour telle ou telle raison subjective comme quelqu’un d’extraordinaire qui a fait des performances, mais si on entrait dans le cœur de la vie de cette personne, on s’apercevrait peut-être qu’il y a une sorte de désespoir fondamental, une blessure qu’on n’arrive pas à guérir, une angoisse qu’on a eue quand on était petit sur les genoux de sa maman. Ce n’est pas un message psychologique. Il y a sans doute des rapports entre l’évangile et la psychanalyse, mais je pense qu’il n’y en a pas sur ce point de vue-là. Du point de vue éthique, l’évangile propose une vision des choses mais qui n’est pas simplement celle de « Engagez-vous, réengagez-vous, améliorez-vous, ré-améliorez-vous ! » Ce n’est pas exactement cela.

Mais alors, de quoi s’agit-il ? Je crois que c’est vraiment dans le grand sens du terme une vraie perspective morale. Et quand je parle de perspective morale, j’emploie un vocabulaire que beaucoup de nos contemporains ne comprennent plus : le bien c’est le bien, et le mal, c’est le mal et il n’y a pas de passage de l’un à l’autre. Il n’y a pas d’acte mauvais qui serait justifié par une fin bonne. Quand on fait du mal, c’est du mal. Quand on fait du bien, c’est du bien. Jésus nous rappelle simplement cette réalité d’abord.

Contrairement à ce qu’on pense, Jésus n’a pas fait appel à ce vague sens moral dont le plus grand vulgarisateur moderne serait Jean-Jacques Rousseau, ce qui n’est pas si sûr, et qui consisterait à dire que nous avons un sentiment du bien. Eh bien, non ! Il n’y a pas de sentiment du bien. Il y a la perception de la vérité du bien. Le bien, c’est bien, le mal, c’est mal.

Comment repère-t-on le bien comme bien et le mal comme mal ? Là encore, les critères ne sont pas exactement ceux que l’on pense. Le vrai critère c’est celui-ci : le mal limite et enferme, et le bien ouvre et diffuse. Et ce n’est pas de l’ordre de l’appréciation subjective. Quand je fais le mal, d’une manière ou d’une autre, j’entre toujours dans une spirale qui me prend et qui me fait tomber de plus en plus dans le défaut que j’ai pris. On finit toujours par tomber du côté où l’on penche et c’est le problème du mal. Ce que Jésus veut dire du mal, et ce que l’humanité antique a beaucoup mieux perçu que l’humanité moderne qui là-dessus est loin de s’être débattue dans le problème, ce que l’humanité antique a perçu, c’est que le mal vous lie. Quand vous regardez dans la Bible ou dans les textes anciens, la présentation du mal, la présentation de Satan, du diable, c’est toujours quelqu’un qui vous lie, qui vous ligote, qui vous prive de votre liberté. Quand on rentre dans une économie du mal, au bout du compte, on se trouve complètement victime et pris dans le chemin sur lequel on s’était engagé. Il n’y a pas d’auto-libération possible. Quand vous êtes ficelé depuis le haut du buste jusqu’au bout des pieds, et que les mains sont prises aussi, il n’y a pas de solution.

C’est la réalité du mal, c’est ce qui vous limite, c’est ce qui fait que votre liberté a posé un acte dans lequel elle s’est reniée comme liberté. Au fur et à mesure qu’elle se renie, vous perdez votre liberté. Evidemment, quand on est dans ce système-là, la seule réaction possible est d’essayer de faire des calculs : oui, je fais cela mais est-ce que je peux me libérer d’un autre côté ? Si j’arrive à sortir le poignet gauche, peut-être que le droit sortira aussi, et on commence à calculer : tu me dois ceci, et tu me dois cela, et on entre ainsi dans une économie de calculs et de mesures qui enferrent un peu plus, ce qui généralement a pour conséquences d’enferrer aussi les autres.

Ce que Jésus veut nous faire percevoir dans le bien, c’est le côté de la surabondance. Il y a une chose que l’on peut toujours percevoir dans l’acte bon, c’est qu’on a été véritablement plus que soi-même, et tout est dans le « plus ». On n’a pas été simplement quelqu’un comme on dit parfois, qui obéit à sa conscience, même si à certains moments il faut passer par un processus de formation de la conscience pour savoir ce que l’on doit faire et trouver la meilleure solution. C’est très utile, mais il faut quand même le pratiquer, ne serait-ce que pour faire du bien intelligemment ce qui est plus agréable que lorsque ce n’est pas fait intelligemment. Donc, il y a une dose de discernement de conscience, d’éducation, et c’est pour cela qu’il faut éduquer la conscience des enfants et des jeunes à la perception de cela. Mais en même temps, il faut savoir qu’au moment même où je pose un acte de bien, non seulement je ne me laisse pas ficeler comme lorsque le mal diminue et étreint ma liberté, mais au contraire je me laisse grandir et ouvrir, et je me laisse devenir plus grand par la force du bien qui part de moi.

Jésus reprend ici un des aspects les plus fondamentaux qui était déjà dans la Loi mais en lui donnant une analyse, un perception plus vive, plus claire pour nous faire comprendre que lorsqu’on pose un acte bon, on devient plus que soi-même. Et ce plus que soi-même, c’est la grâce. A ce moment-là, vous me direz que je suis trop gentil pour les païens qui font du bien, c’est comme s’ils étaient sous la mouvance de la grâce. Il y a pas mal de théologiens qui ont discuté sur ce sujet, et la question est loin d’être tranchée. Ce que je veux dire, c’est que Jésus fait appel à cette réalité fondamentale qui est de dire que lorsque je pose un acte bon, je deviens plus que moi-même. Et là où le mal agissait dans spirale qui me lie et me ligote et m’emprisonne, ici le bien joue dans le sens de la spirale qui me libère et me fait devenir non seulement plus que moi-même mais qui fait devenir les autres plus qu’eux-mêmes.

Il y a là plus que deux poids et deux mesures, puisque ce n’est pas mesurable. C’est incommensurable le bien et le mal. Le mal c’est le mal et le bien c’est le bien, mais dans le bien, il y a un moment où l’on entre dans une autre économie, dans une autre attitude qui est celle qui nous fait devenir plus que nous-mêmes. Ce que Jésus dit tout au long du sermon sur la montagne, c’est que lorsqu’on est devant cette situation de choix, et là précisément la situation de choix, c’est le fait que les auditeurs sont devant le Christ et que le sermon sur la montagne c’est le moment où le Christ leur dit : « Est-ce que vous me suivez, ou est-ce que vous ne me suivez pas ? » A partir de ce moment-là, quand on est dans la situation du choix, d’une certaine manière, pardonnez-moi l’expression, on n’a plus le choix. Ou bien vous dites « non », il ne reste plus qu’à vous confier à la miséricorde de Dieu et à faire dire des messes après votre enterrement, ou bien vous dites « oui » et vous entrez dans cette spirale de ce que le Christ a apporté et qui s’appelle le bien. Il est venu effectivement apporter le bien sur la terre.

Pour conclure, je crois que Jésus ne pouvait pas dire cela s’il n’avait pas été lui-même la mesure du Bien. C’est dans la mesure où Jésus est celui qui peut nous livrer la réalité même du bien plénier, dans la mesure où il se donne comme le Fils de Dieu, le Messie Sauveur, qu’à ce moment-là il peut nous dire que lorsque nous choisissons à sa suite et pour lui, il est le garant de la liberté, de l’épanouissement et de l’enrichissement de notre être que peut apporter la grâce, puisque cette grâce, c’est lui, c’est sa présence, et qu’elle nous est donnée par le fait de le suivre. Amen.




7ième Dimanche du Temps Ordinaire par Francis COUSIN

 

« Aimez vos ennemis … »

 

Un passage de l’évangile qu’on a bien du mal à admettre … et à mettre en pratique !

Un passage dans la suite de celui de dimanche dernier : ’’Œil  pour œil’’, non !, et ’’ne ripostez pas au méchant’’

Jésus nous invite à toujours aller plus loin que la loi de Moïse avec le commandement de l’Amour : pas seulement aimer ceux que l’on aime, mais aussi tout ceux qui ne nous aiment pas :’’Aimez vos ennemis, et priez pour ceux qui vous persécutent’’.

Et Notre-Dame de Lourdes, que nous avons fêté la semaine dernière, disait à Bernadette :’’Priez pour les pécheurs !’’, et ce message nous concerne tous : priez pour les pécheurs, tous les pécheurs, nous d’abord, et même ceux qui nous ont fait du tort.

Tout cela nous surprend, car c’est à l’inverse de toute la pensée humaine dominante.

Par définition, un ennemi est quelqu’un qui nous veut du mal, qui cherche à nous nuire. Mais cela ne veut pas dire que nous devons nécessairement devenir son ennemi. Il n’y a pas réciprocité de l’action.

Il est toujours difficile de prier pour quelqu’un qui ne nous aime pas, de pardonner à quelqu’un qui nous a fait une ’’crasse’’. Et pourtant, dans le Notre Père, nous disons bien :’’Pardonne-nous nos offenses comme nous pardonnons aussi à ceux qui nous ont offensés’’. Est-ce à dire que, si nous ne pardonnons pas, nous ne serons pas pardonnés par Dieu ? Non, car Dieu est miséricorde, mais plutôt :’’Puisque Dieu te pardonne toutes tes offenses, alors toi, tu dois pardonner aussi à ceux qui t’ont offensés’’.

Et là aussi, Jésus nous a donné l’exemple, surtout pendant sa Passion. Quand il a été arrêté, il n’a pas voulu que les apôtres utilisent les épées ; plus même, il a recollé l’oreille arrachée d’un garde. Quand Pierre l’a renié, il ne s’est pas fâché contre lui, mais d’un regard il lui a fait comprendre son erreur. Quand il a été accusé faussement, il n’a pas répondu, il s’est tu. Quand on a craché sur lui, qu’on l’a giflé, qu’on l’a flagellé, qu’on s’est moqué de lui, il n’a pas réagi, il s’est tu. Et quand on l’a cloué à la croix, il s’est seulement tourné vers sont Père pour lui dire :’’Père, pardonne-leur, ils ne savent pas ce qu’ils font’’ (Lc 23,34).

On peut se dire :’’Oh, bien sûr, lui, il était le Fils de Dieu, Dieu lui-même, alors pour lui, c’est normal …’’. Sans doute, mais il était homme aussi, et terriblement homme pendant sa Passion.

Alors pour nous : impossible ?

Par nous seulement, sûrement ; mais avec l’aide de Dieu, avec la prière, c’est possible. Et il y a des exemples : une femme qui pardonne à son violeur, un couple qui pardonne au meurtrier de sa fille, une mère qui accueille chez elle son fils vagabond, un couple où l’amour est plus fort que l’alcoolisme …

Tous les jours, nous disons Notre Père. C’est dire que nous voulons être ses fils. Alors,  c’est une obligation d’aimer ses ennemis et de prier pour eux, ’’afin d’être vraiment les fils de [notre] Père qui est aux cieux’’.

Seigneur Jésus,

tu veux que nous mettions

l’amour au-dessous de tout,

que nous aimions même nos ennemis

et que  nous prions pour eux.

C’est vraiment difficile,

mais avec ton exemple et ton aide,

je vais essayer de le faire.

 

Francis Cousin

 




7ième Dimanche du Temps Ordinaire par le Diacre Jacques FOURNIER

 

« Aimez-vous les uns les autres

comme je vous ai aimés » (Mt 5,38-48)…

En ce temps- là, Jésus disait à ses disciples : « Vous avez appris qu’il a été dit : ‘Œil pour œil, et dent pour dent’.
Eh bien ! moi, je vous dis de ne pas riposter au méchant ; mais si quelqu’un te gifle sur la joue droite, tends-lui encore l’autre.
Et si quelqu’un veut te poursuivre en justice et prendre ta tunique, laisse-lui encore ton manteau.
Et si quelqu’un te réquisitionne pour faire mille pas, fais-en deux mille avec lui.
À qui te demande, donne ; à qui veut t’emprunter, ne tourne pas le dos ! »
Vous avez appris qu’il a été dit : ‘Tu aimeras ton prochain et tu haïras ton ennemi.’
Eh bien ! moi, je vous dis : Aimez vos ennemis, et priez pour ceux qui vous persécutent,
afin d’être vraiment les fils de votre Père qui est aux cieux ; car il fait lever son soleil sur les méchants et sur les bons, il fait tomber la pluie sur les justes et sur les injustes.
En effet, si vous aimez ceux qui vous aiment, quelle récompense méritez-vous ? Les publicains eux-mêmes n’en font-ils pas autant ?
Et si vous ne saluez que vos frères, que faites-vous d’extraordinaire ? Les païens eux-mêmes n’en font-ils pas autant ?
Vous donc, vous serez parfaits comme votre Père céleste est parfait. »

 

           

                     « Écoutez ma parole », disait Lamek ; « j’ai tué un homme pour une blessure, un enfant pour une meurtrissure. Lamek est vengé soixante dix fois sept fois » (Gn 4,24) ! Pour un mal commis, aussi futile soit-il, la vengeance des hommes peut donc se montrer terrible et disproportionnée… La Loi du Talion visait à la contenir : « Œil pour œil, dent pour dent » (Dt 19,21). C’était un progrès.

            Mais le Christ invite à aller bien plus loin… Non seulement ses disciples ne doivent jamais répondre au mal par le mal, au coup reçu par un coup donné, mais ils doivent encore se tenir prêts à en recevoir d’autres en s’interdisant toujours de répondre à la violence par la violence… « Si quelqu’un te gifle sur la joue droite, tends-lui encore l’autre » (Mt 5,39). Mais cela ne veut pas dire pour autant  « subir sans réagir ». L’injustice doit être dénoncée avec force. Et le Christ donnera l’exemple au moment de sa Passion, lorsque les soldats le gifleront : « Un des gardes, qui était à côté de Jésus, lui donna une gifle en disant : « C’est ainsi que tu réponds au grand prêtre ! » Jésus lui répliqua : « Si j’ai mal parlé, montre ce que j’ai dit de mal ? Mais si j’ai bien parlé, pourquoi me frappes-tu ? » (Jn 18,22-23).

            Vis-à-vis des biens de ce monde, il invite également à un détachement complet… « Si quelqu’un te prend ta tunique, laisse-lui encore ton manteau » (Lc 6,29). Il en est sûr, « votre Père sait bien ce qu’il vous faut avant que vous le lui demandiez » (Mt 6,8). Alors, « si vous cherchez » avant tout « son Royaume » d’Amour et de Paix, tout le reste, tunique et manteau, « vous sera donné par surcroît » (Lc 12,22-31)…

            « Aimez vos ennemis »… Et c’est bien ce que Jésus fait lorsqu’il appelle les scribes et les Pharisiens « ses amis et ses voisins » alors qu’ils murmurent et chercheront plus tard à le tuer  (Lc 15,1-7). « Priez pour ceux qui vous persécutent »… « Père, pardonne-leur, ils ne savent pas ce qu’ils font », dira-t-il sur la croix à l’intention de tous ceux qui, d’une manière ou d’une autre, ont contribué à sa mort (Ac 3,26)… Et plus tard, Pierre leur dira : « C’est pour vous d’abord que Dieu a ressuscité son Serviteur et il l’a envoyé vous bénir, du moment que chacun de vous se détourne de ses perversités » (Lc 23,34). « La pluie » de la bénédiction tombe ainsi sur « les justes et sur les injustes »… Accueillie par celles et ceux qui sont de bonne volonté, cherchant la justice et la paix, elle fera leur bonheur. Pour les autres, c’est par elle que Dieu frappe avec douceur à la porte des cœurs fermés (Ap 3,20). Car « il veut que tous les hommes soient sauvés », et « tout ce que veut le Seigneur, il le fait », inlassablement, en se donnant à tous pour leur seul bien (1Tm 2,3-6 ; Ps 135,6)… 

                                                                                                                                              DJF




Le Christ accomplit la Loi

Après une rapide introduction à la Bible, nous verrons l’Alliance conclue avec Abraham, puis celle conclue avec Moïse au sommet du Mont Sinaï. C’est là que Dieu lui donnera ces « Dix Paroles » qui constitueront le coeur de la Loi. Nous étudierons alors tout particulièrement quatre d’entre elles, et nous verrons ensuite, avec St Matthieu, comment le commandement de l’amour, enseigné par le Christ, accomplit en fait tous les autres commandements…

Pour des raisons pratiques, ce parcours vous est présenté en format PDF. Chaque fois que le texte hébreu, pour l’Ancien Testament (AT), est cité, il est aussitôt accompagné d’une traduction littérale. Ses nuances sont parfois capitales pour l’interprétation du texte biblique. En effet, lorsque, par exemple, l’une des Dix Paroles déclare à propos des idoles, « tu ne les serviras pas », le temps employé en hébreu suggère comme nuance : « Tu ne te laisseras pas asservir par elles »… Ainsi, « servir une idole », quelqu’elle soit, devient synonyme d’en « devenir l’esclave », et cela, Dieu ne le supporte pas, Lui qui nous a tous créés pour que nous soyons pleinement libres… L’amour en effet ne peut pleinement se vivre que dans l’acquiescement des libertés…

Bonne lecture à vous, et surtout, belle rencontre, de coeur, avec le Christ, dans la foi… car tel est bien le seul but que poursuit finalement toute étude biblique…

                                                                                                                      D. Jacques Fournier

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Le Christ accomplit la Loi 2017