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PAPE FRANÇOIS
AUDIENCE GÉNÉRALE
Place Saint-Pierre
Mercredi 14 Juin 2017
Frères et sœurs, nous ne pouvons pas vivre sans amour. Derrière de nombreux comportements apparemment inexplicables se cache une question : est-il possible que je ne mérite pas d’être appelé par mon nom ? De nombreuses formes de haine sociale dissimulent souvent un cœur qui n’a pas été reconnu. Le premier pas que Dieu accomplit vers nous est celui d’un amour donné à l’avance et inconditionnel. Dieu nous aime parce qu’il est amour, et l’amour tend de nature à se répandre, à se donner. Dieu ne lie même pas sa bienveillance à notre conversion : celle-ci tout au plus est une conséquence de l’amour de Dieu. Saint Paul dit que Dieu nous a aimés même lorsque nous nous étions trompés. Qui de nous aime de cette manière, sinon un père ou une mère ? Une mère aime son enfant même quand il est pécheur. Dieu fait la même chose avec nous, nous sommes ses enfants bien-aimés. L’amour appelle l’amour ! Pour changer le cœur d’une personne malheureuse, il faut d’abord l’embrasser, lui faire sentir qu’elle est désirée, qu’elle est importante, alors elle cessera d’être triste. Que souffle ici sur nos visages un vent de libération. Que germe ici le don de l’espérance.
Je souhaite la bienvenue aux pèlerins de langue française, en particulier aux étudiants de la « Conférence Olivaint » de Paris ainsi qu’aux groupes venus de France, de Belgique et de l’Île Maurice. Souvenons-nous que nous sommes tous les enfants bien-aimés de Dieu, et que nous sommes tous précieux à ses yeux ! C’est la source de notre espérance ! Que Dieu vous bénisse !
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Anne 7 ans
« Le Saint-Esprit, c’est quoi » ?
Père Antoine DENNEMONT
Un esprit, c’est quelque chose qu’on ne peut pas toucher, mais qu’on sent. Par exemple, quand deux personnes s’aiment, un « lien » ou un « esprit d’amour » les unit. Avec une majuscule, le « Saint-Esprit » désigne cette relation d’amour qui unit Dieu le Père à son Fils Jésus. Cet Esprit est vivant et il donne la vie.
Dès les premières phrases de la Bible, au début de la Création, on parle du souffle de Dieu qui planait sur les eaux. » (Gn1,2). Il est le signe que Dieu est bien là parmi nous, qu’il ne nous abandonne jamais. Quand Jésus a annoncé son départ à ses apôtres, il leur a promis l’Esprit-Saint, pour se rendre présent à eux d’une autre manière : c’est ce que l’Eglise célèbre avec la Pentecôte. On parle souvent du Saint-Esprit comme d’un feu ou d’un vent pour montrer que c’est une force qui brûle à l’intérieur de nous-mêmes et nous invite à aller vers les autres, témoigner de notre foi.
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« Dieu Est Amour » (1Jn 4,8.16), le Père Est Amour, et ainsi, depuis toujours et pour toujours, « le Père aime le Fils et il a tout donné en sa main » (Jn 3,35), tout ce qu’il Est, « tout ce qu’il a » (Jn 16,15 ; 17,10). « Né du Père avant tous les siècles, engendré non pas créé, le Fils Est ainsi de même nature que le Père ». « Dieu Est Amour » ? Le Fils est donc Lui aussi Amour en tant qu’il se reçoit du Père de toute éternité… Mais nous l’avons vu avec le Père, le propre de l’Amour en Dieu est de tout donner, tout ce qu’il Est, tout ce qu’il a… Recevant du Père d’Être Amour, le Fils reçoit donc également de Lui de pouvoir se donner en tout ce qu’Il Est… Et tout comme le Fils est éternellement « engendré » par le Don que le Père fait éternellement de Lui-même, l’Esprit Saint, Troisième Personne de la Trinité « procède du Père et du Fils » en tant qu’il se reçoit lui aussi du Don éternel que le Père et le Fils font d’eux-mêmes… « La tradition latine du Credo confesse que l’Esprit « procède du Père et du Fils ». Le Concile de Florence, en 1438, explicite : « Le Saint Esprit tient son essence et son Être à la fois du Père et du Fils et Il procède éternellement de l’Un comme de l’Autre comme d’un seul Principe… Et parce que tout ce qui est au Père, le Père Lui-même l’a donné à Son Fils unique en L’engendrant, à l’exception de son être de Père, cette procession même du Saint Esprit à partir du Fils, Il la tient éternellement de son Père qui L’a engendré éternellement » (CEC & 246).
« Dieu est Amour » ? L’Esprit Saint, Troisième Personne de la Trinité, reçoit donc éternellement du Père et du Fils d’Être Lui aussi Amour… Et nous avons vu avec la relation Père – Fils, que le propre de l’Amour en Dieu est de tout donner, tout ce qu’Il Est, tout ce qu’Il a… L’Esprit Saint « Amour » sera donc éternellement Don de Lui-même, Don de tout ce qu’Il Est en Lui-même… « Dieu Est Vie » ? « Je crois en l’Esprit Saint qui est Seigneur et qui donne la Vie » (Crédo). « Dieu Est Lumière » (1Jn 1,5) ? L’Esprit Saint Est éternellement Don de sa Lumière, et c’est ainsi que « Dieu fait lever son soleil sur les méchants et sur les bons » (Mt 5,45)… « Le Seigneur Dieu est un Soleil… Il donne la grâce », la grâce de cet Esprit qui est Lumière (Jn 4,24 et 1Jn 1,5), et donc, poursuit le Psalmiste, « il donne la Gloire » (Ps 84(83),12).
Et si l’eau qui lave, purifie, vivifie est aussi un symbole du Don de l’Esprit Saint ‘nature divine’ (Ez 36,24-28 ; Jn 4,10-14 ; 7,37-39 ; 1Co 6,11), l’Esprit Saint Personne divine Est éternellement Don de cette Eau, de telle sorte que Jésus dit encore que « Dieu fait tomber la pluie sur les justes et les injustes » (Mt 5,45). Le Don de l’Amour est absolument gratuit, car le propre de l’Amour, de toute éternité, est de tout donner, gratuitement, par amour, le Père au Fils, le Père et le Fils à l’Esprit Saint, et tout particulièrement l’Esprit Saint à toutes les créatures de Dieu… Mais pour recevoir ce Don, gratuit de l’Amour, encore faut-il être tourné de tout cœur vers Lui, en renonçant bien sûr au même moment à tout ce qui lui est contraire… D’où l’appel de Jésus, ses premières paroles en St Marc : « Repentez-vous et croyez à la Bonne nouvelle » de l’Amour…
D. Jacques Fournier
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« Celui qui mange ma chair
et boit mon sang a la vie éternelle. »
Après la Pentecôte et la Trinité, nous fêtons ce dimanche le Corps et le Sang du Christ, fête qu’on appelait autrefois la Fête-Dieu ou le Saint Sacrement. Pour beaucoup de personnes, le Saint Sacrement est lié à Jésus présent dans l’hostie consacrée qui est présenté dans l’ostensoir ou présent dans le tabernacle, ce qui est compréhensible puisque le Sang du Christ est toujours consommé intégralement au cours de la messe, et n’est donc jamais conservé. C’est pourquoi l’appellation actuelle est préférable.
On voit bien la logique des fêtes qui se suivent dans le calendrier liturgique : Après la résurrection de Jésus et son Ascension auprès de son Père, deux personnes qui sont UN, la venue de l’Esprit sur les disciples à la Pentecôte fait que les trois personnes de la Trinité sont toujours présentes à nos côtés : « En [l’Eucharistie], le Deus Trinitas, qui en lui-même est amour, s’engage pleinement avec notre condition humaine. Dans le pain et le vin, sous les apparences desquelles le Christ se donne à nous à l’occasion du repas pascal, c’est la vie divine tout entière qui nous rejoint et qui participe à nous sous la forme du Sacrement. (…) Mais c’est dans le Christ mort et ressuscité et dans l’effusion de l’Esprit Saint, donné sans compter (cf. Jn 3, 34), que nous sommes rendus participants de l’intimité divine. Par conséquent, Jésus Christ, qui, « poussé par l’Esprit éternel, (…) s’est offert lui- même à Dieu comme une victime sans tache » (He 9, 14), nous communique dans le don eucharistique la vie divine elle-même. » (Benoît XVI, Sacramentum Caritatis n°8). D’où la fête d’aujourd’hui. Vendredi prochain ce sera le Sacré-Cœur de Jésus d’où coulent l’eau et le Sang du Christ, et le lendemain, le Cœur Immaculé de Marie.
Saint Jean ne parle pas de l’institution de l’Eucharistie lors de la Cène, mais il rapporte la controverse qui eut lieu à la synagogue de Capharnaüm après la multiplication des pains : « Je suis le pain de la vie (v 48) … Je suis le pain vivant descendu du ciel : si quelqu’un mange de ce pain, il vivra éternellement. Le pain que je donnerai, c’est ma chair, donnée pour la vie du monde. ». Un tel message asséné ainsi ne pouvait pas être compris par les personnes présentes, d’où leurs remarques que l’on dirait de bons sens : « Comment peut-il nous donner sa chair à manger ? ».
Alors Jésus insiste, et il répète le même message plusieurs fois, de manières différentes, en positif, en négatif, pour montrer l’importance de se nourrir de lui, pas seulement de sa Parole, mais de sa chair et de son sang, et tout cela pour avoir la vie éternelle. Et pas seulement quand on sera mort, ou à la fin des temps, mais dès maintenant, dès que l’on mange sa chair et boit son sang, dès que l’on communie à la messe, on a la vie éternelle, on est dans la vie éternelle, on participe à la vie éternelle. Jésus le dit lui-même : « De même, celui qui me mange, lui aussi vivra par moi ». Et comme Jésus vit de toute éternité, nous aussi vivrons dans l’éternité. C’est ce qui permet à saint Augustin de dire : « Si vous les (le Corps et le Sang du Christ) avez reçus dans de bonnes dispositions, vous êtes ce que vous avez reçu. » (sermon 227). En conséquence, « nous sommes devenus, non seulement des chrétiens, mais le Christ lui-même » (PL 35, 1568), d’où cette injonction qu’il donnait à ceux qui venaient communier : « Devenez ce que vous recevez : le corps du Christ ».
Et c’est encore valable pour nous. C’est sans doute trop difficile pour nous ; qui oserait se comparer au Christ ? Mais on peut essayer de faire un petit peu, … ou un peu plus … pour que notre communion ait du sens. « On vous dit : « Le corps du Christ », et vous répondez « Amen ». Soyez donc membres du corps du Christ, pour que cet Amen soit véridique. » (St Augustin, sermon 272).
Dernière chose : Je pense que dans beaucoup de paroisses on ne lira (et sans doute encore moins chantera) la très belle hymne dûe à saint Thomas d’Aquin : Lauda Sion Salvatorem, à cause de sa longueur. Et c’est bien dommage, car c’est sans doute l’hymne la plus claire au niveau théologique concernant les Espèces Divines. Il serait bien que chacun la lise et surtout la médite.
Seigneur Jésus,
tu nous donnes à manger
ton corps et ton sang
pour que nous puissions
partager la vie divine, éternelle.
Nous n’en sommes pas dignes,
mais nous avons tellement besoin
de ta présence en nous.
Francis Cousin