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29ième Dimanche du Temps Ordinaire – par Francis COUSIN (Marc 10, 35-45)

 « La coupe et le baptême »

 Dans l’évangile de ce jour, la réaction des deux fils de Zébédée a de quoi nous surprendre, voire même de nous choquer. Ces deux frères qui ont été parmi les premiers disciples appelés par Jésus, et dont la tradition dit qu’ils auraient été des cousins de Jésus, font partie avec Pierre de ’’la garde rapprochée’’ de Jésus, les intimes, ceux qui partagent avec lui des moments forts que les autres apôtres n’ont pas connus. Ils avaient accompagné Jésus chez Jaïre pour la résurrection de sa fille, ils étaient avec lui au sommet du mont Thabor pour la transfiguration, et ils seront encore avec lui au jardin de Gethsémani. Peut-être est-ce cette proximité avec Jésus qui leur a permis de s’autoriser cette demande.

Nous sommes ici juste après la troisième annonce de la Passion, et comme à chaque fois, cette annonce entraîne des réactions des apôtres qui montrent leur incapacité à accepter cette idée.

A croire qu’ils ne pensaient pas vraiment que ce qu’annonçait Jésus allait se réaliser … et pourtant il fait cette annonce par trois fois … et cette fois-ci, on sent qu’on arrive près de sa réalisation : « Voici que nous montons à Jérusalem. Le Fils de l’homme sera livré aux grands prêtres et aux scribes ; ils le condamneront à mort, ils le livreront aux nations païennes, qui se moqueront de lui, cracheront sur lui, le flagelleront et le tueront, et trois jours après, il ressuscitera. » (Mc 10,33-34).

C’est comme si, pour les apôtres, il était impossible que Jésus puisse subir tout ce qu’il avait dit ; ils avaient tellement foi en lui que, quoi qu’il arrive, Jésus allait vivre et devenir le vrai sauveur politique d’Israël.

Quand Jacques et Jean demandent à être de chaque côté de Jésus ’’dans sa gloire’’, on pourrait se demander à quelle ’’gloire’’ ils pensent, celle du ciel, ou celle de la terre. Mais il semble bien qu’ici, c’est de celle de la terre qu’il s’agit. D’autant que Jean, dans son évangile, quand il parle de la gloire que Dieu donnera à Jésus, c’est quand il sera élevé sur la croix ; et là, il n’y aura pas Jacques qui aura fui avec les autres disciples, Jean sera au pied de la croix, et ceux qui entourent Jésus, l’un à droite et l’autre à gauche, seront deux brigands.

Jésus leur répond en parlant de celle du ciel, qui passe nécessairement par sa passion, sa mort et sa résurrection : « Pouvez-vous boire la coupe que je vais boire, être baptisé du baptême dans lequel je vais être plongé ? ». Deux passages nécessaires pour aller dans la gloire : la coupe et le baptême, avec à chaque fois deux interprétations :

  • La coupe, ce peut être celle qu’on remplit de vin, pour la fête, la joie, le plaisir d’être ensemble, celle qu’on boit pour sceller une union, un mariage … pour Jésus, celle qu’il va partager avec ses disciples le jeudi saint, signe de son union avec l’Eglise ; mais aussi celle ’’du sang versé pour la multitude’’ … Vin et sang, joie et tristesse … Ce peut être aussi celle de Gethsémani : « Éloigne de moi cette coupe. Cependant, non pas ce que moi, je veux, mais ce que toi, tu veux ! » (Mc 14,36). Tristesse.

  • Le baptême, qui peut être le baptême dans l’eau, pour la joie de la purification, mais aussi le baptême dans le sang de la passion et de la mort pour Jésus, et pour les apôtres le baptême des martyrs : « Ceux-là viennent de la grande épreuve ; ils ont lavé leurs robes, ils les ont blanchies par le sang de l’Agneau. » (Ap 7,14). Tristesse, mais aussi joie, puisque ce baptême dans le sang permettra à ceux qui l’ont reçu (subi ?) d’être conduits « aux sources des eaux de la vie. » (Ap 7,17).

Bravaches, les deux frères qui ne doutent de rien répondent : « Pas de problèmes, nous le pouvons ! ».

Ce que Jésus leur répond, c’est aussi à nous qu’il le dit : « La coupe que je vais boire, vous la boirez ; et vous serez baptisés du baptême dans lequel je vais être plongé. »

Bien sûr, pour nous qui vivons à La Réunion, on ne va pas prendre cette phrase au sens propre. Mais il ne faut pas oublier que pour certains croyants, c’est une phrase qui se vit ou qui peut se vivre, comme pour les chrétiens de Chine, du Viêt-Nam, du Pakistan, d’Irak, ou dans d’autres pays du Moyen-Orient ou d’Afrique, ou d’ailleurs, le Mexique….

Et même si cela ne nous concerne pas au sens propre, elle nous concerne au sens figuré. Nous devons être « prêts à tout moment à présenter une défense devant quiconque [nous] demande de rendre raison de l’espérance qui est en [nous] » (1P 3,15), cette espérance qui nous fait croire en la Vie Eternelle, en la vie tout court, qui est un don de Dieu, fait par amour, et que nous devons défendre, depuis sa conception jusqu’à son terme terrestre. Surtout en ces moments qui arrivent où seront débattus les nouvelles lois de bioéthique. En tant que chrétien, on ne peut accepter que des lois permettent la marchandisation de l’enfant et des femmes (mères ‘porteuses’ !), que soit autorisés des techniques permettant à des couples non-biologiques d’avoir des enfants de manière non naturelle pour satisfaire leur seul désir sans tenir compte des désirs et des besoins des futurs enfants. Mais s’il faut dire notre point de vue, ce doit être fait comme le dit saint Pierre : « faites-le avec douceur et respect. Ayez une conscience droite, afin que vos adversaires soient pris de honte sur le point même où ils disent du mal de vous pour la bonne conduite que vous avez dans le Christ. »

Seigneur Jésus,

Comme il est difficile à un humain

de penser selon tes voies.

Nous sommes toujours terre à terre,

alors que toi,

tu es ciel à terre et terre à ciel.

Donne-nous la sagesse

d’accepter ce que tu veux,

et non ce que nous voulons.

 

Francis Cousin

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28ième Dimanche du Temps Ordinaire – par Francis COUSIN (Marc 10, 17-30)

 « L’esprit ou la loi ? »

 

Dans l’évangile de ce jour, nous voyons un homme qui arrive tout courant, sans doute pour être sûr de rencontrer Jésus avant que celui-ci ne parte, et que se prosterne devant lui comme on le fait devant quelqu’un d’important ; C’est quelqu’un de tourmenté par une question qui le ronge : « Que dois-je faire pour avoir la vie éternelle ? ».

C’est peut-être aussi une question que l’on se pose parfois, quand on regarde sa vie et qu’on se dit : « Est-ce que je fais bien tout ce qu’il faut pour aller dans le ciel ? Qu’est-ce qui me manque ? ».

Jésus lui parle de la loi de Moïse. « Oui, j’ai toujours suivi la loi, depuis ma jeunesse … ».

Nous, on pourrait dire : « Oui, je vais à la messe tous les dimanches, je fais mes prières tous les jours, je communie régulièrement, je me confesse une fois par an … ». En clair : « J’ai tout bon ! »…

Mais cela ne satisfait pas Jésus. Il reconnait que c’est bien, puisque l’évangéliste nous dit qu’il l’aima. Comme il nous aime aussi … Et il lui dit : « Une seule chose te manque ! Libère-toi de ce qui te préoccupe ! Ton argent … Enlève cela de ton cœur ! … ».

Mais pour mettre quoi à la place ?

Il y a beaucoup de chose qu’on peut y mettre… La première lecture nous dit : La sagesse. Parce qu’elle surpasse « les trônes et les sceptres », c’est-à-dire les honneurs, le pouvoir, la posture… elle surpasse les richesses, les pierres précieuses, l’or … elle surpasse « la santé et la beauté » … elle surpasse même « la lumière », parce que pour avoir la lumière, pour être la lumière du monde, il faut d’abord recevoir dans son cœur la sagesse de Dieu … et en plus elle nous donne une richesse incalculable puisqu’elle nous permet de vivre dans l’amitié de Dieu.

La loi n’est pas mauvaise, c’est un bon départ. Et que dit la loi de Moïse : deux parties, une première sur Dieu qui commence par : « Écoute, Israël : le Seigneur notre Dieu est l’Unique. Tu aimeras le Seigneur ton Dieu de tout ton cœur, de toute ton âme et de toute ta force. » (Dt 6,4-5), suivi de quatre interdictions. La seconde envers les hommes, qui commence par : « Honore ton père et ta mère. » (Dt 5,16), qui ne peut se faire que si on les aime tous les deux. Et à cette loi, Jésus ajoute : « Je vous donne un commandement nouveau : c’est de vous aimer les uns les autres. Comme je vous ai aimés, vous aussi aimez-vous les uns les autres. À ceci, tous reconnaîtront que vous êtes mes disciples : si vous avez de l’amour les uns pour les autres. » (Jn 13,34-35), Et il insiste bien en le disant trois fois, comme un super-superlatif !

Amour de Dieu, amour des hommes, … cela suffit, car tout le reste découle de là.

Cela peut paraître peu, mais c’est l’essentiel … et c’est bien plus exigeant que tous les préceptes d’autres religions ou de sectes : faire telle chose à telle heure, tel jour, etc …

Mais cela revient à faire des pratiques … comme on a peut-être pu en faire à certaines périodes … mais s’il n’y a rien derrière, s’il n’y a pas l’amour …, cela sert à quoi ?

Une pratique sans motivation de l’âme ne sert à rien. Mais c’est plus facile : on a fait ce qu’il fallait … on se croit juste …

Ce n’est pas cela que regarde Dieu. Il regarde le fond des cœurs. Et si nos motivations ne sont pas bonnes, il nous traitera de pharisiens, d’hypocrites, de sépulcres blanchis …

Si tu fais la charité parce que c’est le jour de la faire, tu as donné une pièce (ou plus), mais après … ? Par contre, si tu donnes une pièce par amour, si tu t’intéresses à la personne, tu parles avec lui, tu établis un contact, alors cela change tout.

Dieu ne nous demande pas de faire, mais d’être.

On retrouve encore un peu de ce qu’on avait vu il y a quelques temps avec l’épître de saint Jacques, avec la foi et les œuvres : une foi qui ne se concrétise pas dans des œuvres est morte !

Et la meilleure manière d’être, c’est d’aimer, de tout faire par amour, comme Dieu ne cesse de le faire, malgré nos manquements, nos incapacités …

C’est difficile. Nous le savons tous.

Comme le disait le titre d’un film sur les apparitions de Lourdes, il y a une cinquantaine d’années : « Il suffit d’aimer. »

Car n’oublions pas ce que disait saint Jean de la Croix : « Au soir de cette vie, vous serez jugés sur l’amour »

Seigneur Jésus,

Tu as remplacé toutes les lois par une seule :

l’amour, à l’image de ton Père.

Amour de Dieu, amour des hommes.

Mais comme il est difficile d’aimer,

tout le temps, tous les hommes, toutes les situations …

d’en tirer le meilleur pour nous.

Finalement de devenir

AMOUR, Justice et Paix.

Sans ton aide, c’est impossible.

 

Francis Cousin

 

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Audience Générale du Mercredi 10 Octobre 2018

PAPE FRANÇOIS

AUDIENCE GÉNÉRALE

Place Saint-Pierre
Mercredi 10 Octobre 2018


Frères et sœurs, la catéchèse d’aujourd’hui est consacrée à la cinquième parole du Décalogue : « Tu ne tueras pas ». Ce commandement, dans sa formulation concise et catégorique, se dresse comme une muraille pour défendre la valeur fondamentale dans les relations humaines : la valeur de la vie. On pourrait dire que tout le mal réalisé dans le monde se résume dans le mépris pour la vie. La vie est agressée de multiples manières. La violence et le refus de la vie naissent de la peur, alors que l’accueil de l’autre est un défi à l’individualisme. La vie vulnérable nous indique le chemin pour nous sauver d’une existence repliée sur elle-même et découvrir la joie de l’amour. Ce qui conduit l’homme à refuser la vie, ce sont les idoles de ce monde : l’argent, le pouvoir, le succès. Ce sont de faux paramètres pour apprécier la vie. L’unique mesure authentique de la vie est l’amour. Le sens positif de la parole ‘Tu ne tueras pas’ c’est que Dieu aime la vie. Le secret de la vie nous est dévoilé dans le fait que le Fils de Dieu s’est fait homme jusqu’à assumer, sur la croix, le refus, la faiblesse, la pauvreté et la souffrance. Cela vaut la peine d’accueillir toute vie parce que tout homme vaut le sang du Christ lui-même. On ne peut mépriser ce que Dieu a tant aimé. Que personne ne mesure la vie selon les tromperies de ce monde, mais que chacun s’accueille lui-même et les autres au nom du Père qui nous a créés.

Je salue cordialement les pèlerins francophones, venus de France, de Suisse et de l’Île Maurice, en particulier les diocésains de Vannes et de Saint-Brieuc. Chers amis, ne méprisez jamais votre existence, vous êtes une œuvre de Dieu ! Témoignez autour de vous de la valeur infinie de toute vie humaine ! Que Dieu vous bénisse !

 




L’Epître de Barnabé

L’ÉPITRE DE BARNABÉ

 Ouvrage fondamental des origines chrétiennes, rédigée à l’époque des Pères apostoliques (début du IIè siècle), l’Épître de Barnabé est un écrit dont le statut a toujours suscité le débat. Citée par Clément d’Alexandrie et Origène en tant que livre inspiré, elle sera pour la première fois placée à la liste des textes contestés par Eusèbe de Césarée à l’époque constantinienne. On la retrouve d’ailleurs incorporée au Codex Sinaïticus, une compilation des écrits du Nouveau Testament datant du IVè siècle. Faussement placée sous la plume du compagnon de Paul, Barnabé de Chypre, elle est composée de 22 chapitres. Elle est l’ouvrage d’un chrétien issu du judaïsme connaissant parfaitement l’interprétation rabbinique des Écritures. On place son origine en Syrie-Palestine, bien que l’Égypte ait pu paraître une localisation pertinente. Elle démontre brillamment le lien de l’enseignement du Christ avec les textes de la Loi et des Prophètes, tout en présentant quelques préceptes moraux et pragmatiques nécessaires à la vie du Chrétien. On y trouvera notamment des considérations relatives à l’alimentation ou la réfutation de pratiques devenues inutiles pour l’auteur, telles la circoncision. Pour l’anecdote, c’est cette épître qui démontre la forme de la croix en la mettant explicitement en relation avec la lettre grecque Tau (t). En résumé, l’Épître de Barnabé est l’une des meilleures lectures pour découvrir le dilemme des premiers fidèles tenaillés entre la foi dans le Christ et la persistance des usages ancestraux du judaïsme.

 

Bibliographie élémentaire

  • Épître de Barnabé, R.-A. Kraft (éd. et trad.), Sources Chrétiennes, Le Cerf, Paris, 1971
  • P. PRIGENT, Les Testimonia dans le christianisme primitif. L’Épître de Barnabé I-XVI et ses sources, Gabalda, Paris, 1961
  • AUDET, J.-P., La Didachè, instructions des Apôtres, Etudes Bibliques, Gabalda, Paris, 1958

 

Extraits

 

Le Seigneur a enduré que sa chair fût livrée à la destruction ; c’était en vue de nous purifier par la rémission des péchés laquelle s’opère par l’aspersion de son sang. L’Écriture parle de lui à ce sujet, en partie pour Israël, en partie pour nous, et s’exprime ainsi :

« Il a été blessé à cause de nos iniquités,
Il a été brutalisé à cause de nos péchés ;
Nous avons été guéris par sa meurtrissure ;
On l’a conduit comme une brebis à l’égorgement,
Et comme un agneau sans voix devant le tondeur ».

Nous devons donc exprimer au Seigneur notre extrême reconnaissance de ce qu’il nous a fait connaître le passé, expliqué le présent, donné une certaine intelligence de l’avenir. Or l’Écriture porte que « ce n’est pas à tort qu’on tend les filets pour les oiseaux », ce qui veut dire que l’on mérite de périr lorsqu’ayant connaissance du chemin de la justice, on se tient dans le chemin des ténèbres.

Autre chose encore, mes frères : si le Seigneur a enduré de souffrir pour nos âmes, quoiqu’il fût le Seigneur de l’univers, à qui Dieu a dit dès la fondation du monde : « Faisons l’homme à notre image et ressemblance », comment du moins a-t-il enduré de souffrir par la main des hommes ? Apprenez-le : les prophètes, par une grâce qu’ils tenaient de lui, ont émis des prophéties à son sujet. Or comme il fallait qu’il se manifestât dans la chair pour abolir la mort et prouver la résurrection d’entre les morts, il a enduré de souffrir ainsi afin d’acquitter la promesse faite à nos pères, afin de se préparer pour lui-même le peuple nouveau, et de montrer dès le temps de son séjour sur la terre que c’est lui qui opère la résurrection des morts, lui qui procèdera au jugement. Enfin, tandis qu’il instruisait Israël et accomplissait des miracles et des signes si prodigieux, il prêcha et lui témoigna un amour sans mesure ; puis il choisit pour ses apôtres, pour les futurs prédicateurs de son évangile, des hommes coupables des pires péchés, afin de montrer qu’ « il n’est point venu appeler les justes, mais les pécheurs », il fit bien connaître alors qu’il était le fils de Dieu. S’il n’était pas venu dans la chair, comment les hommes fussent-ils demeurés sains et saufs à sa vue, puisqu’en face du soleil qui s’achemine au néant et qui est l’ouvrage de ses mains, ils ne peuvent lever les yeux et en fixer les rayons. Si le fils de Dieu est venu dans la chair, c’est donc pour mettre le comble aux péchés de ceux qui ont poursuivi ses prophètes à mort. Voilà donc pourquoi il a enduré de souffrir. Dieu dit en effet que la plaie de sa chair, c’est d’eux qu’elle lui vient : « Lorsqu’ils auront frappé leur berger, les brebis du troupeau périront ». Mais c’est lui qui a résolu de souffrir en la manière (que l’on sait), car il fallait qu’il souffrît sur le bois ; le prophète en effet dit à son endroit : « Épargne mon âme avec l’épée », et : « perce de clous mes chairs, car des troupes de coquins se sont dressées contre moi », et ailleurs encore :

« Vois, j’ai présenté mon dos aux fouets
Et mes joues aux soufflets ;
J’ai raidi mon visage comme une pierre dure ».

                                                                                                                              Epître de Barnabé V, 1-14

 

         Or voici quel est le chemin de la lumière : Si quelqu’un veut parvenir jusqu’à l’endroit assigné, qu’il s’applique avec zèle à ses œuvres. Et voici la connaissance qui nous a été donnée de la façon d’y cheminer : aime Celui qui t’a créé, crains Celui qui t’a façonné, glorifie Celui qui t’a racheté de la mort ; sois simple de cœur et riche de l’esprit ; point d’attache avec ceux qui marchent dans le chemin de la mort ; haine à tout ce qui déplaît à Dieu ; haine à toute hypocrisie. Tu n’abandonneras pas les commandements du Seigneur ; tu ne t’élèveras pas, mais tu seras humble en tout ; tu ne t’attribueras point la gloire ; tu ne formeras point de mauvais desseins contre ton prochain, tu ne permettras pas l’insolence à ton âme. Tu ne commettras ni fornication ni adultère, tu ne corrompras point l’enfance. Ne te sers pas de la parole, ce don de Dieu, pour dépraver quelqu’un. Tu ne feras point acception de personne en reprenant les fautes d’autrui. Sois doux, sois calme ; tremble aux paroles que tu entends ; ne garde pas rancune à ton frère. Tu ne te demanderas pas avec inquiétude si telle chose arrivera ou non. « Tu ne prendras pas en vain le nom du Seigneur. » Tu aimeras ton prochain plus que ta vie. Tu ne feras pas mourir l’enfant dans le sein de la mère ; tu ne le tueras pas davantage après sa naissance. Tu ne retireras pas la main de dessus ton fils et ta fille ; mais dès leur enfance tu leur enseigneras la crainte de Dieu. Tu n’envieras point les biens de ton prochain ; tu ne seras pas cupide. Tu n’attacheras pas ton cœur aux orgueilleux, mais tu fréquenteras les humbles et les justes. Tu regarderas comme un bien tout ce qui t’arrive, sachant que rien n’arrive sans Dieu. Tu n’auras point de duplicité ni en pensées ni en paroles : car la duplicité de langage est un piège de mort. Tu te soumettras à tes seigneurs avec respect et crainte, comme à des représentants de Dieu. Tu ne commanderas pas avec amertume à ton serviteur ou à ta servante qui espèrent dans le même Dieu que toi, de peur qu’ils n’en viennent à ne plus craindre Dieu qui est votre commun maître et qui n’appelle point selon les différentes catégories de personnes, mais tous ceux que l’Esprit a disposés. Tu communiqueras de tous tes biens à ton prochain et tu ne diras point que tu possèdes quelque chose en propre, car si vous participez en commun aux biens impérissables, combien plus aux biens périssables. Ne sois pas bavard, car la langue est un piège de mort. Pour le bien de ton âme, tu seras chaste au degré qui te sera possible. N’aie pas les mains étendues pour recevoir, et fermées pour donner. Tu chériras « comme la prunelle de ton œil » quiconque te prêchera la parole de Dieu. Tu penseras nuit et jour au jour du jugement et tu rechercheras constamment la compagnie des saints, soit que tu travailles par la parole, allant porter des exhortations et cherchant par tes discours à sauver une âme, soit que tu travailles des mains pour racheter tes péchés. Tu donneras sans délai et sans murmure ; et tu reconnaitras un jour qui sait récompenser dignement. « Tu observeras » les commandements que tu as reçus, « sans y rien ajouter, sans en rien retrancher ». Tu haïras le mal jusqu’à la fin. « Tu jugeras avec équité. » Tu ne feras pas de schisme ; mais tu procureras la paix en réconciliant les adversaires. Tu feras l’exomologèse de tes péchés. Tu n’iras pas à la prière avec une conscience mauvaise. Tel est le chemin de la lumière

                                                                                                           Épître de Barnabé XIX, 1-12

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27ième Dimanche du Temps Ordinaire – par Francis COUSIN (Marc 10, 2-16)

« Ce que Dieu a uni, que l’homme ne le sépare pas ! »

 Une fois encore, l’évangile nous parle d’une confrontation entre Jésus et des pharisiens qui veulent le mettre à l’épreuve. Cette fois-ci, le sujet de la discussion est de savoir si un mari peut renvoyer sa femme.

Sans doute Jésus avait-il parlé auparavant de l’amour dans le mariage et de la beauté de celui-ci. Une fois encore Jésus renvoie aux écritures, que les pharisiens connaissent bien, et à la loi de Moïse. C’est possible « à condition d’établir un acte de répudiation ». Mais pour Jésus, cette condition a été écrite « en raison de la dureté de vos cœurs », et il remonte encore plus loin, à la création du monde, dans le texte poétique de la Genèse de la première lecture.

Celle-ci commence par montrer l’attention de Dieu vis-à-vis de l’homme ! « Il n’est pas bon que l’homme soit seul ». Dieu veut le bonheur de l’homme et lui adjoint une ‘aide’ qui lui soit assortie, la femme. Et en voyant la femme que Dieu lui avait faite, l’homme se réjouit : « Cette fois, voici l’os de mes os, la chair de ma chair ! ». Et Jésus cite la dernière phrase du passage : « À cause de cela, l’homme quittera son père et sa mère, il s’attachera à sa femme, et tous deux ne feront plus qu’un. »

Dès le départ, Dieu a voulu les humains conjugaux, hommes et femmes, différents et complémentaires. Différents dans leurs corps, mais complémentaires (c’est une réalité indiscutable) ; différents dans leurs esprits, mais complémentaires (ce que montrent toutes les études psychologiques sérieuses et non-partisanes) ; mais semblables dans leurs âmes.

Et Jésus va plus loin : l’homme et la femme qui s’unissent ne forment plus qu’une seule chair.

Il va de soi que cette manière de concevoir le mariage n’est plus celle que l’on rencontre dans notre société actuelle, surtout chez les jeunes. On se marie moins, mais on ‘est ensemble’, l’époux devient ‘mon mec’, l’épouse devient ‘ma meuf’, et bien entendu on ne parle plus de conjoints (c’est-à-dire con-joints, joints ensemble, ne faisant qu’un…). Et, bien sûr, il n’y a pas divorce puisqu’il n’y a pas mariage.

Cette situation vient de l’individualisme des gens de plus en plus important, et de la volonté de liberté de chacun : « je prends chez l’autre ce qui m’intéresse … ». C’est la recherche du plaisir immédiat qui ne coûte pas, les relations d’un soir… En fait, une pratique égocentrique du ’’jetable’’, pratique dénoncée par le pape François, et contre laquelle il faut lutter. Vision contraire à celle de Dieu sur l’homme et la femme.

 Il y a des moments où on se demande si on ne vit pas dans un monde de fous : les gens ne veulent plus se marier, et dans le même temps réclament (et ont eu), au nom de l’égalité, le mariage entre personne de même sexe. Les couples ont de moins en moins d’enfants, et les ont de plus en plus tard, parce qu’il faut ‘vivre’ avant d’en avoir, avoir le temps de voyager, de construire sa maison, d’évoluer dans son métier sans être freiné par les enfants, et quand l’enfant arrive, cela change tellement les habitudes qu’il est parfois mal accueilli … ; et dans le même temps des personnes vivants seules ou en couples homosexuels réclament, au nom de l’égalité, la possibilité d’avoir des enfants par PMA (Procréation Médicalement Assistée, autorisée pour les couples ne pouvant avoir d’enfants de manière naturelle. Terme qui vient d’être changé en AMP : Assistance Médicale à la Procréation, ce qui en dit long sur la volonté du gouvernement d’aller dans le sens du droit à l’enfant pour tous), voire par GPA (Grossesse Pour Autrui) qui est une marchandisation de l’enfant à naître.

Et le récent rapport du Comité Consultatif National d’Ethique va dans le sens du droit à l’enfant pour tous (mais refus de la GPA). Il nous faut donc prier pour que les parlementaires qui auront à se prononcer sur la nouvelle loi de bioéthique respectent la loi naturelle et résistent aux sirènes de la ‘modernité’, ‘parce que c’est dans l’air du temps’ et que ‘d’autres pays l’acceptent’.

Le mariage chrétien a ceci de particulier que c’est un contrat moral pris par les fiancés devant Dieu, un sacrement donné par Dieu, qui est entériné par la bénédiction que reçoivent les époux, après l’échange des consentements, de la part d’un ministre consacré. Dieu devenant partie prenante du mariage ne laisse pas les époux seuls, et leur donne tout ce qu’il faut pour que les problèmes éventuels puissent être dépassés et que l’amour continue de régner entre les mariés et dans leur famille, grâce à l’action de l’Esprit Saint. C’est pourquoi le Concile Vatican II a appelé la famille « cette sorte d’Eglise qu’est le foyer (Ecclesia domestica) » (Lg 11).

Dans sa lettre aux Ephésiens, saint Paul parle du mariage en comparant l’union de l’homme et de la femme avec l’union entre le Christ et l’Eglise (cf Ep 5,21-32). Peut-on penser que le Christ puisse rompre l’union qu’il a avec l’Eglise ? Non, bien sûr.

Pour nous, les humains, il est plus difficile de respecter cet engagement, et il est parfois nécessaire de le rompre. Comptons sur la miséricorde de Dieu, lui qui connaît le fond de notre cœur, pour pardonner nos difficultés relationnelles dans nos couples.

Seigneur Jésus,

la famille est de plus en plus mise à mal,

à cause de l’individualisme des personnes,

et leur désir de liberté au détriment du couple.

Permet que la famille chrétienne

continue d’exister,

et envoie ton Esprit

pour que les difficultés familiales s’estompent.

 

Francis Cousin

 

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Audience Générale du Mercredi 26 septembre 2018

PAPE FRANÇOIS

AUDIENCE GÉNÉRALE

Place Saint-Pierre
Mercredi 26 Septembre 2018


Frères et sœurs, je viens d’accomplir un voyage dans les pays baltes à l’occasion du centième anniversaire de leur indépendance. Cette période a été marquée par de dures années d’occupation durant lesquelles ces peuples ont beaucoup souffert. J’ai voulu leur annoncer de nouveau la joie de l’Evangile qui est force et courage au temps de l’épreuve ; lumière pour le quotidien de la vie, au temps de la liberté. Ce voyage avait une forte dimension œcuménique qui s’est exprimée surtout au moment de la prière dans la cathédrale de Riga et dans la rencontre avec les jeunes à Tallin, des jeunes dont le Christ est l’espérance. M’adressant aux Autorités de ces trois pays j’ai souligné la contribution de ces derniers aux valeurs humaines et sociales de l’Europe. Rappelant que les personnes les plus âgées sont les racines du peuple en vue de nouveaux fruits pour l’avenir, j’ai aussi exhorté chacun, notamment les prêtres et les consacrés, à garder le souvenir des martyrs et à suivre leur exemple, car la persévérance dans l’amour de Dieu est essentielle à l’espérance. Passent les années, passent les régimes, Marie continue de veiller sur son peuple, un peuple qui, réveillant la grâce de son Baptême, renouvelle son « Oui » au Christ notre espérance.

Je salue cordialement les pèlerins de langue française, en particuliers les groupes venus de Verdun, Bordeaux, Nice et Strasbourg. Pour chacun de nous, le Christ est notre espérance. A l’exemple de nos frères en pays baltes, faisons preuve de persévérance dans la foi et faisons mémoire de ceux qui nous ont précédés, pour que Dieu parle à notre cœur et que germe autour de nous une vie nouvelle. Que Dieu vous bénisse.

 

 




26ième Dimanche du Temps Ordinaire – par Francis COUSIN (Marc 9, 38-43.45.48)

« L’Esprit souffle où il veut ! »

 

Il y a parfois une volonté, non admise, de voir l’Esprit être réservé à certaines personnes : Moïse, Jésus dans les textes d’aujourd’hui, et chez nous, au Pape, aux évêques, et quelques autres personnes, principalement des clercs.

Oh, bien sûr, on ne le dira pas comme cela, parce que c’est contraire à ce qu’on nous a enseigné au catéchisme : tout le monde a appris que l’Esprit descend sur chacun de nous dès notre baptême, et que cela est « confirmé » par le sacrement de la Confirmation (CEC 1241-1242), mais dans la réalité, il en est autrement.

Chaque fois que quelqu’un est pour d’autres une occasion de réflexion et de remise en cause dans sa foi, pour qu’elle soit plus en conformité avec l’Évangile, alors c’est que l’Esprit est en action :

  • D’abord chez cette personne, qu’elle en soit consciente ou non, et le plus souvent elle n’en est pas consciente.

  • Ensuite chez les autres personnes pour qu’ils soient interpellés par la première.

L’Esprit Saint ne cesse de nous interpeller, mais bien souvent nous ne faisons pas un compte avec lui, avec ce qu’il suggère.

Pire, bien souvent, l’action qu’il a mis en action, nous la résumons en disant : « C’est le hasard ! », ou « Le hasard fait bien les choses » (quand c’est positif pour nous !), et nous ne voyons aucunement l’action de l’Esprit Saint en nous et autour de nous.

Et si jamais nous pensons à l’action de l’Esprit Saint, nous risquons souvent de ne pas comprendre : « C’est pas possible ! Pas elle ! Pas lui ! Il est nul ! Il n’a aucune connaissance théologique ! C’est un moins que rien ! Il n’est pas prêtre ! Il n’est pas ordonné ! Il n’a pas reçu mission de parler de Dieu … », et par jalousie, ou par complexe de supériorité, nous refusons de reconnaître l’action de l’Esprit dans des chrétiens très ordinaires …

C’est ce qui est arrivé pour Eldad et Médad, qui faisaient pourtant partie des 70 anciens convoqués par Moïse sous la Tente du Rendez-vous, mais qui n’y étaient pas allé : « Comment ceux-ci peuvent-ils prophétiser alors qu’ils n’ont pas répondu à la convocation de Moïse ? Qu’ils n’étaient pas sous la Tente pour recevoir l’Esprit ? ». Mais Moïse savait que « l’Esprit souffle où il veut » (Jn 3,8) et il demanda de les laisser faire.

De même dans le texte de l’Évangile, des personnes guérissaient des malades, au nom de Jésus, alors qu’ils ne faisaient pas partie du groupe des disciples : « Ne les empêchez pas car Dieu est avec eux », avec cette phrase duale de Jésus : « Celui qui n’est pas contre nous est pour nous. ». Phrase qui n’est pas sans rappeler une autre phrase de Jésus : « Que votre parole soit “oui”, si c’est “oui”, “non”, si c’est “non”. » (Mt 5,37).

Pour Jésus, il ne peut y avoir d’indifférents parmi ceux qui ont entendu sa Bonne Nouvelle. On est pour ou on est contre. Pas d’indécis.

Et pourtant, combien nous voyons de personnes indifférentes à son annonce … Et parfois nous-même quand nous ne prenons pas la totalité de son annonce, quand nous ne prenons que ce qui nous arrange …

Et même si nous ne l’avouons pas, cela nous arrive assez souvent … peut-être pas en parole, … mais dans nos actions, notre manière de réagir …

Nous savons bien qu’il suffit de faire un bon examen de conscience pour nous en convaincre. Parce que cela arrive à tout le monde, malheureusement.

D’ailleurs, si nous regardons les personnes qui se plaignent dans les textes de ce jour :

  • A Moïse, c’est Josué, « auxiliaire de Moïse depuis sa jeunesse». C’est aussi celui à qui sera confié la mission de faire entrer le peuple de Dieu dans la Terre Promise à la fin de la vie de Moïse. (cf Dt 34, 5-9).

  • A Jésus, c’est Jean, lui aussi “auxiliaire” de Jésus dans sa jeunesse puisqu’on estime qu’il avait à cette époque entre quinze et dix-huit ans. C’est aussi celui à qui sera confié Marie à la fin de la vie terrestre de Jésus sur la croix. (cf Jn 19,26-27).

On voit bien à tous les deux seront confiées des missions importantes et de confiance. Cela nous rappelle que, malgré nos manquements, rien n’est jamais perdu, car Dieu est miséricorde.

Essayons de voir, et d’accepter de voir, chez les autres l’action de l’Esprit Saint, et soyons conscients que l’Esprit Saint agit chez les autres, même les plus petits, et qu’il agit aussi en nous, même si nous n’en sommes pas conscients … en acceptant humblement d’être son outil.

« Ah ! Si le Seigneur pouvait faire de tout son peuple un peuple de prophètes ! Si le Seigneur pouvait mettre son esprit sur eux ! »

Et il l’a fait depuis la Pentecôte …

Seigneur Jésus,

Tu as envoyé ton Esprit sur tous,

mais nous avons parfois du mal à reconnaître

son action chez les autres,

souvent par jalousie.

Et nous n’avons pas conscience

de sa présence en nous

pour nous aider à vivre de toi.

Aide-nous à être humble

et disponible à ta présence.

 

Francis Cousin

 

Pour accéder à cette prière et à son illustration cliquer sur le titre suivant : Prière dim ord B 26° A6

 




Audience Générale du Mercredi 19 septembre 2018

PAPE FRANÇOIS

AUDIENCE GÉNÉRALE

Place Saint-Pierre
Mercredi 19 Septembre 2018


Frères et sœurs, nous arrivons aujourd’hui au commandement qui concerne l’honneur dû aux parents. Honorer son père et sa mère implique de reconnaître leur importance par des actes concrets qui expriment le dévouement, l’affection et l’attention. Bien plus encore, l’honneur dû aux parents conduit à une vie longue et heureuse. Ainsi, selon cette sagesse plurimillénaire, l’empreinte de l’enfance marque toute la vie. Mais le quatrième commandement dit encore plus : il parle d’un acte des enfants, indépendant des mérites des parents. C’est une parole libératrice : bien que toutes les enfances ne soient pas sereines, tous les enfants peuvent être heureux, parce que la réalisation d’une vie pleine et heureuse dépend de la juste reconnaissance envers ceux qui les ont mis au monde. A l’exemple de nombreux saints, l’homme, quelle qu’ait pu être son histoire, reçoit de ce commandement l’orientation qui conduit au Christ en qui se manifeste le Père véritable. Tout se renverse, tout devient constructif quand nous découvrons que la véritable énigme de notre vie n’est pas « Pourquoi ? » mais « Pour qui ? » Dieu nous a-t-il façonné à travers notre histoire ? » ! Alors, il est possible d’honorer nos parents avec la liberté des enfants de Dieu et l’accueil miséricordieux de leurs limites !

Je suis heureux de saluer les pèlerins venus de France et de divers pays francophones, en particulier les membres de l’Amicale des Maires du Pays Fertois, ainsi que des pèlerins de Tahiti, Luçon, Toulouse et le Puy en Velay. Puissions-nous accueillir librement la grâce de renaître en Christ pour honorer nos parents et ainsi rendre gloire à Dieu qui est notre seul Père ! Que Dieu vous bénisse !

 




25ième Dimanche du Temps Ordinaire – par Francis COUSIN (Marc 9, 30-37)

« Si quelqu’un veut être le premier… »

 La semaine dernière, après la première annonce de la Passion, après l’intervention de Pierre, Jésus donnait trois ’’conseils’’ pour être disciples : renoncer à soi- même, prendre sa croix, et le suivre.

Cette semaine, pour la deuxième annonce de la Passion, il n’y a pas d’intervention des disciples, mais Jésus avait bien senti que derrière lui, la discussion entre eux était animée et que des désaccords se faisaient jour. Alors, arrivés à Capharnaüm, Jésus pose la question : « De quoi discutiez-vous en chemin ? ». Silence gêné. Personne ne parle.

Jésus appelle les douze, les apôtres. Il s’assoit, comme un maître qui enseigne, car il veut délivrer un enseignement, non pas à tous ceux qui le suivent, mais à ceux qu’il a choisis pour devenir ses témoins après sa résurrection, ceux qui vont le suivre jusqu’à Jérusalem. Donc un enseignement important pour les hommes que Jésus veut associer à sa mission : « Si quelqu’un veut être le premier, qu’il soit le dernier de tous et le serviteur de tous. ».

En disant cela, Jésus parle pour les apôtres ; et en même temps il parle de lui-même, de la manière dont il va vivre sa Passion, « objet de mépris, abandonné des hommes… et nous l’avons méprisé, compté pour rien » (Is 53,3).

Si on compare ces deux premières annonces, on voit bien des similitudes dans les ’’conseils’’.

Se mettre à la ’’dernière place’’ est une autre manière de dire ’’renoncer à soi-même’’.

’’Être serviteur’’ est souvent vu pour nous comme une manière de ’’porter des croix’’.

L’enseignement est le même, mais dit sous une forme différente. Jésus est sans doute le précurseur de la ’’pédagogie en spirale’’.

Mais il y avait trois conseils dans la première annonce. Qu’en est-il de ce troisième conseil de suivre Jésus ?

pour la deuxième annonce, Jésus va utiliser un artifice en amenant un enfant au milieu des douze :

« Quiconque accueille en mon nom un enfant comme celui-ci, c’est moi qu’il accueille. Et celui qui m’accueille, ce n’est pas moi qu’il accueille, mais Celui qui m’a envoyé. »

Accueillir un enfant, c’est accueillir Jésus, c’est accueillir le Père. Or accueillir Jésus, c’est se mettre à sa suite.

Les trois ’’conseils’’ sont donc similaires.

De plus, à l’époque de Jésus, on ne faisait pas tellement un compte avec les enfants, surtout les hommes, tant qu’ils n’étaient pas en âge de travailler. Ils étaient donc laissés à eux-mêmes. Alors, pour les apôtres (et tous les hommes), accueillir un enfant était déjà une forme de renoncement à son statut, une manière d’être serviteur.

Mais cette dernière parole de Jésus ne doit pas être comprise pour nous comme une attention à porter aux enfants, mais à tous ceux qui sont ’’petits’’ : les faibles, les malades, ceux qui sont dans le besoin, quel que soit ce besoin.

Accueillir un ’’petit’’, c’est se mettre à la suite de Jésus, concrètement. A l’inverse, ne pas accueillir un ’’petit’’, c’est ne pas suivre Jésus … Et malheureusement, cela nous arrive souvent de ne pas faire un compte avec un ’’petit’’, et donc avec Jésus, sans que nous en ayons vraiment conscience …

Seigneur Jésus,

Comme presque tous les humains,

nous voulons toujours être le meilleur,

nous montrer sous notre meilleur jour …

et toi, tu nous dis de devenir le plus humble,

de nous mettre au service des autres …

et surtout des plus faibles.

Car c’est toi qui es présent en eux.

Francis Cousin

Pour accéder à cette prière et à son illustration cliquer sur le titre suivant : Prière dim ord A 16° A6

 




Audience Générale du Mercredi 13 septembre 2018

PAPE FRANÇOIS

AUDIENCE GÉNÉRALE

Place Saint-Pierre
Mercredi 13 Septembre 2018


Frères et sœurs, je voudrais revenir aujourd’hui encore sur le troisième commandement, celui sur le jour du repos. Dans le Livre du Deutéronome, le motif du repos est la fin de l’esclavage. En ce jour, l’esclave doit se reposer, comme son patron, pour célébrer la mémoire de la Pâque de libération. Il y a de nombreux types d’esclavage, aussi bien extérieurs qu’intérieurs. Comment une personne peut-elle rester libre lorsqu’elle y est soumise ? Il y a un esclavage qui enchaîne plus que tout autre, c’est l’esclavage de son propre ego, qui procure la plus profonde oppression. C’est ce qu’on appelle le « péché », qui est un échec de l’existence et une condition d’esclave. Le véritable esclave, celui qui ne connaît pas le repos, c’est celui qui n’est pas capable d’aimer ! Le troisième commandement, qui nous invite à célébrer notre libération dans le repos, est pour nous chrétiens une prophétie du Seigneur Jésus, qui brise l’esclavage intérieur du péché pour rendre l’homme capable d’aimer. L’amour vrai est la vraie liberté. Il rend libre, même en prison, même si l’on est faible et limité. C’est cela la liberté que nous recevons de notre Rédempteur, le Seigneur Jésus, qui sait vaincre l’esclavage de notre cœur par son amour et son salut. Lui, qui nous a aimés alors qu’il était cloué sur la croix, nous ouvre un passage à travers la mer de nos peurs et nous donne la vraie liberté. En lui, tout homme peut trouver le repos de la miséricorde et de la vérité qui nous rendent libres.

Je salue cordialement les pèlerins de langue française, venus de France, de Belgique et d’autres pays, en particulier les jeunes ruraux belges. Chers amis, demandez avec foi au Seigneur de vous aider à devenir libres face à tous les esclavages de la vie, en vous rendant capables d’aimer toujours plus. Que Dieu vous bénisse !