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Seconde rencontre « Laïcs en Mission » au Guillaume (10/11/18)

Samedi 10 novembre, tous les responsables des groupes de partage de la Parole de Dieu, dans le cadre de « Laïcs en Mission », étaient invités à se retrouver pour la seconde fois à la Paroisse du Guillaume, dans les hauts de St Paul, et donc… dans une douce et agréable fraîcheur… Après un bon café, accompagné de tout ce qu’il faut pour le moral (croissants, pains aux raisins, pains au chocolat, jus de fruits, etc…), nous avons commencé par invoquer tout particulièrement l’Esprit saint, en nous confiant à la prière de la Vierge Marie. Puis, tous ceux et celles qui désiraient prendre la parole ont pu le faire et partager ainsi ce qu’ils vivaient dans leurs groupes respectifs… Ces témoignages se rejoignaient tous sur un point : le bonheur et la joie profonde de lire ensemble la Parole de Dieu, de la partager dans l’écoute mutuelle, sans jugement, avec humilité… Puis, à 12h 30, nous avons mis en commun tous les bons plats réalisés par les uns et par les autres, et ce fut tout simplement extra… L’ambiance était simple, conviviale, fraternelle et paisible… Nous nous sommes promis de nous retrouver en mai pour une nouvelle rencontre, et nous nous sommes tous confiés en cet Amour qui nous rassemble et se donne déjà, dès maintenant, à notre foi…


Et là… le repas a commencé… et nous avons oublié de prendre des photos !!!! Trop bon…




33ième Dimanche du Temps Ordinaire – par Francis COUSIN (Marc 13, 24-42)

 « Mes Paroles ne passeront pas. »

 

Nous arrivons à la fin de l’année liturgique, et les textes de ce jour nous tournent vers la fin des temps. Alors peut-être que les images employées dans l’évangile pourraient nous faire peur et nous plonger dans la tristesse, dans la crainte, dans le désespoir …

Alors qu’en fait, c’est à tout le contraire que ces textes nous invitent : ils nous invitent à l’espérance d’un jour, d’un monde nouveau, dans une relation nouvelle entre hommes et entre les hommes et Dieu.

C’est l’espérance de la vie dans le Paradis. Le jour où l’on verra « le Fils de l’homme venir dans les nuées avec grande puissance et avec gloire ». Et l’évangile de Marc commence par : « Commencement de l’Évangile de Jésus, Christ, Fils de Dieu. » (Mc 1,1).

On remarquera aussi, tout au début de ce chapitre 13, quand Jésus annonce que le temple sera détruit, que tout ce chapitre est une réponse à quelques disciples : « Et comme il s’était assis au mont des Oliviers, en face du Temple, Pierre, Jacques, Jean et André l’interrogeaient à l’écart : « Dis-nous quand cela arrivera et quel sera le signe donné lorsque tout cela va se terminer. » Alors Jésus se mit à leur dire … » (Mc 13,3-5). Et ces quatre apôtres sont aussi les quatre premiers que Jésus a choisi : « Passant le long de la mer de Galilée, Jésus vit Simon et André, le frère de Simon, en train de jeter les filets dans la mer, car c’étaient des pêcheurs. Il leur dit : « Venez à ma suite. Je vous ferai devenir pêcheurs d’hommes. » (…) Jésus avança un peu et il vit Jacques, fils de Zébédée, et son frère Jean, (…) Aussitôt, Jésus les appela. » (Mc 1,16-17.19-20).

Comme si Marc voulait montrer qu’une page se ferme : toute la vie publique de Jésus se trouve entre ces deux événements. Après on entre dans une nouvelle étape : c’est la Passion de Jésus, sa mort et sa résurrection, c’est Jésus qui arrive au bout de sa mission, là où il va se révéler de manière claire, solennelle, comme le Fils de Dieu.

Au début du texte, Jésus dit : « le soleil s’obscurcira et la lune ne donnera plus sa clarté ; les étoiles tomberont … », c’est-à-dire qu’on retombe dans le tohu-bohu initial, avant la création ; c’est la disparition de la lumière, les ténèbres envahissent le monde … et c’est à ce moment-là « qu’on verra le Fils de l’homme », malgré les ténèbres, car c’est lui « la lumière du monde (…) la lumière de la Vie » (Jn 8,12), Vie Éternelle bien sûr.

Et Jésus nous invite à nous laisser « instruire par la comparaison du figuier : dès que ses branches deviennent tendres et que sortent les feuilles, vous savez que l’été est proche », que c’est le printemps, la naissance d’une nouvelle vie !, d’un nouveau monde, une nouvelle terre : « j’ai vu un ciel nouveau et une terre nouvelle, car le premier ciel et la première terre s’en étaient allés …Et j’entendis une voix forte … : ’’Voici la demeure de Dieu avec les hommes ; il demeurera avec eux, et ils seront ses peuples, et lui-même, Dieu avec eux, sera leur Dieu.’’ » (Ap 21,1-3).

Et Jésus continue : « lorsque vous verrez arriver cela, sachez que le Fils de l’homme est proche, à votre porte. ». Une autre Parole de Jésus nous dit : « moi, je suis avec vous tous les jours jusqu’à la fin du monde. » (Mt 28,20), et dans l’Apocalypse on trouve : « Voici que je me tiens à la porte, et je frappe. Si quelqu’un entend ma voix et ouvre la porte, j’entrerai chez lui ; je prendrai mon repas avec lui, et lui avec moi. » (Ap 3,20).

Toutes ces phrases sont au présent, parce que Dieu Trinité, Père, Fils et Esprit, est depuis toujours, il est maintenant, et il est pour toujours. Et il est constant dans sa pensée pour les hommes. Les seuls temps au futur sont pour les actions des hommes ou en réaction aux actions des hommes, car Dieu nous laisse libre, et n’agit qu’avec notre accord.

Nous, nous sommes dans un temps fini : nous naissons, nous vivons, nous mourrons. Nous avons un passé et un avenir. Il n’en est pas ainsi pour Dieu. C’est pourquoi Jésus peut dire que « cette génération ne passera pas avant que tout cela n’arrive. ». Le temps de Dieu n’est pas notre temps.

Alors, ne nous laissons pas aller à la peur, à la crainte de l’avenir. Jésus nous annonce une nouvelle terre, avec une nouvelle vie, que nous ne connaissons pas encore mais que nous n’avons pas à craindre parce qu’elle sera avec Dieu … si nous lui ouvrons la porte de notre cœur.

Seigneur Jésus,

Souvent on a peur de la mort, de l’après-mort !

Tu as dit : mes Paroles ne passeront pas :

Je ressusciterai le troisième jour,

Je serai toujours avec vous,

Je vous enverrai l’Esprit consolateur,

Si vous vous aimez les uns les autres vous serez sauvés,

Et bien d’autres encore …

Avec Toi, on ne peut pas avoir peur !

 

Francis Cousin

 

 

 

 

 

 

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Audience Générale du Mercredi 7 Novembre 2018

PAPE FRANÇOIS

AUDIENCE GÉNÉRALE

Place Saint-Pierre
Mercredi 7 Novembre 2018


Frères et sœurs, le septième commandement, tu ne voleras pas, peut être compris d’une manière plus large que la seule interdiction de s’approprier le bien d’autrui. La doctrine sociale de l’Eglise parle de destination universelle des biens. En effet, la Providence divine a disposé que des différences de condition existent dans le monde, et que les uns puissent subvenir aux besoins des autres. Or, beaucoup vivent aujourd’hui dans une indigence scandaleuse. Ce ne sont pas les biens qui manquent mais une libre et prévoyante action qui assure leur production adéquate, et leur distribution équitable. L’homme devrait considérer que les choses qu’il possède légitimement peuvent aussi profiter à d’autres, et que la propriété d’un bien fait de celui qui le possède un administrateur de la Providence. Si je ne parviens pas à donner quelque chose, c’est parce que celle-ci me possède et que j’en suis esclave. La possession des biens est donc une occasion de grandir dans la charité et dans la liberté. Le Christ est notre modèle lui qui ne retint pas jalousement le rang qui l’égalait à Dieu, mais qui s’est anéanti lui-même, pour nous enrichir de sa pauvreté. Riches, nous le sommes désormais, non pas de biens, mais en amour.

Je salue cordialement les pèlerins de langue française, en particulier le Collège Fénelon-Sainte Marie de Paris. Notre vie n’est pas faite pour posséder mais pour aimer. Efforçons-nous, frères et sœurs, de faire du bien, autant que possible, avec les biens que nous possédons. Notre vie sera bonne et nos biens deviendront un don pour tous. Que Dieu vous bénisse !




32ième Dimanche du Temps Ordinaire – par Francis COUSIN (Marc 12, 38-44)

 « Les veuves et leur indigence. »

 

De tout temps, Dieu a une attention particulière pour les veuves, presque toujours associées aux orphelins. Déjà dans le Deutéronome on en parle : « [Le Seigneur votre Dieu] rend justice à l’orphelin et à la veuve. » (Dt 10,18) et nombre de psaumes parlent de Dieu qui « soutient la veuve et l’orphelin ».

Dans les textes de ce jour, deux veuves.

Dans la première lecture, Elie est envoyé à une veuve à qui il demande un peu d’eau et un morceau de pain ; Elle lui donne de l’eau, mais le pain, elle n’en a pas, seulement un peu de farine et un peu d’huile qu’elle veut préparer pour son fils et elle, avant de mourir. Mais Dieu souffle à Elie la promesse que, si elle lui donne du pain, elle aura toujours de la farine et de l’huile. Ce qu’elle fait, et Dieu apporte la vie à cette famille durant tout le temps de la famine.

Dans l’évangile, Jésus enseigne dans le temple. Il dit à la foule de se méfier des scribes, qui ont fait des études, savent lire et écrire, mais n’utilisent pas leurs connaissances pour le bien des petits, qui se pavanent, cherchent les premières places à la synagogue (domaine religieux) ou dans les fêtes (domaine civil), voire même utilisent à leur profit les ‘petits’ biens des veuves … puis se rend devant les urnes pour les dons des fidèles ; là, il voit beaucoup de riches mettant de fortes sommes dans les urnes (leur superflu), et une pauvre veuve qui met deux pièces de petites valeurs, « deux fois rien » comme on dit. Il appelle ses disciples et leur dit : « Amen, je vous le dis : cette pauvre veuve a mis dans le Trésor plus que tous les autres … Car … elle a pris sur son indigence : elle a mis tout ce qu’elle possédait, tout ce qu’elle avait pour vivre. ». Cette fois-ci, Jésus, Dieu, n’intervient pas … et si on suit la pensée de Jésus, cette veuve va mourir.

On peut être surpris, voire choqué, que Jésus n’intervienne pas pour aider cette veuve. Il ne lui parle même pas. Pourtant, elle a tout donné pour le temple, pour Dieu …

On pourrait discuter sur l’importance du don : ceux qui donnent beaucoup, leur superflu, pour la ‘parade’, pour ‘se faire bien voir’ … les hypocrites … et ceux qui donnent peu, parce qu’ils ne peuvent pas donner plus dans leur indigence, qui donnent par amour

Mais ceci est le don vu sous la forme de la richesse (Richesse de quoi ???), de la quantité d’argent, de bien ? …

On peut aussi voir le don sous la forme de la qualité : richesse de ce qu’on a … ou richesse de ce qu’on est … ?

Et là, la deuxième lecture nous éclaire : « [Le christ], c’est une fois pour toutes, à la fin des temps, qu’il s’est manifesté pour détruire le péché par son sacrifice. ». Par sa mort sur la croix, par sa vie donnée pour les hommes, le Christ nous ouvre à la Vie Eternelle. « Ma vie, nul ne la prend, mais c’est moi qui la donne. » (Jn 10,18). Jésus est déjà dans cette optique de se sacrifier en donnant sa vie pour que nous, nous ayons la Vie.

Sa réflexion sur la veuve, qu’il fait aux disciples qu’il a appelés spécifiquement, est faite pour leur montrer que, comme la veuve qui meurt après avoir tout donner de son bien matériel, lui va mourir après avoir tout donné de lui, sa propre vie.

D’ailleurs, après ce passage, Jésus quitte le temple, et n’y reviendra plus, c’est la mort du temple dans son sens symbolique, présence de Dieu parmi les hommes : « Tu vois ces grandes constructions ? Il ne restera pas ici pierre sur pierre ; tout sera détruit. » (Mc 13,2, soit deux versets après ce texte). On peut faire le parallèle avec le texte de la Samaritaine : « Femme, crois-moi : l’heure vient où vous n’irez plus ni sur cette montagne ni à Jérusalem pour adorer le Père. (…) Mais l’heure vient – et c’est maintenant – où les vrais adorateurs adoreront le Père en esprit et vérité : tels sont les adorateurs que recherche le Père. » (Jn 4,21.23).

Mais si Jésus annonce sa mort comme don de soi pour les hommes, il annonce aussi à ses disciples qu’ils devront faire de même : donner leur vie pour Dieu après avoir annoncé l’Evangile : « Vous, soyez sur vos gardes ; on vous livrera aux tribunaux et aux synagogues ; on vous frappera, on vous traduira devant des gouverneurs et des rois à cause de moi ; ce sera pour eux un témoignage. Mais il faut d’abord que l’Évangile soit proclamé à toutes les nations. » (Mc 13,9-10). Et cette vie donnée pour Dieu leur permettra de gagner la vraie Vie : « Vous serez détestés de tous à cause de mon nom. Mais celui qui aura persévéré jusqu’à la fin, celui-là sera sauvé. » (Mc 13,13).

On ne peut manquer de faire référence au texte des Béatitudes qu’on a entendu à la Toussaint : « Heureux êtes-vous si l’on vous insulte, si l’on vous persécute et si l’on dit faussement toute sorte de mal contre vous, à cause de moi. Réjouissez-vous, soyez dans l’allégresse, car votre récompense est grande dans les cieux ! » (Mt 5,11-12).

Et ce que Jésus demande à ses disciples, c’est à nous aussi qu’il le demande, nous qui sommes ses disciples d’aujourd’hui : Donner.

Donner, non pas tant ce que l’on a, au risque de passer pour (ou d’être) des hypocrites, mais de donner ce que l’on est, depuis notre baptême, ou ce que l’on devrait être : des témoins de Jésus-Christ, prêtres, prophètes et rois, … se donner, totalement, comme le Christ, par amour…

Et qu’est-ce que l’amour ?

« Aimer, c’est tout donner, et se donner soi-même. » (Sainte Thérèse de l’Enfant Jésus).

Seigneur Jésus,

Souvent quand on parle de la charité,

on pense qu’il nous faut donner

de l’argent, des victuailles, …

mais on ne change notre cœur.

Ce n’est pas ce que tu veux :

tu veux que nous nous donnions,

comme toi tu l’as fait pour nous …

Et cela change tout …

 

Francis Cousin

 

 

 

 

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Audience Générale du Mercredi 31 Octobre 2018

PAPE FRANÇOIS

AUDIENCE GÉNÉRALE

Place Saint-Pierre
Mercredi 31 Octobre 2018


Frères et sœurs, aujourd’hui je voudrais compléter la catéchèse sur la sixième parole du Décalogue : « Tu ne commettras pas d’adultère », en soulignant que l’amour fidèle du Christ est la lumière pour vivre la beauté de l’affectivité humaine. Ce commandement de la fidélité est un appel de Dieu adressé à tout homme et à toute femme. Devenir hommes et femmes adultes veut dire arriver à vivre l’attitude sponsale et parentale qui se manifeste dans les diverses situations de la vie. C’est une attitude globale de la personne qui sait assumer la réalité et entrer dans une relation profonde avec les autres, en en prenant soin. La personne qui n’est pas fidèle est immature car elle garde sa vie pour elle-même et interprète les situations sur la base de son propre bien-être. Pour se marier, il ne suffit pas de célébrer le mariage. Il faut faire un chemin qui va du moi au nous. Nous décentrer de nous-mêmes, fait que chacun de nos actes est sponsal. En ce sens, toute vocation chrétienne est sponsale parce qu’elle est le fruit du lien d’amour avec le Christ qui nous régénère. Le sacerdoce l’est parce qu’il est appel à servir la communauté avec toute l’affection, le soin concret et la sagesse que donne le Seigneur. De même, la virginité consacrée dans le Christ se vit avec fidélité et joie, comme relation sponsale et féconde de maternité et de paternité. Le corps humain est le lieu de notre appel à l’amour, et dans l’amour authentique il n’y a pas de place pour la luxure et sa superficialité. Les hommes et les femmes méritent mieux !

Je salue cordialement les pèlerins francophones, venus de France, de Suisse, en particulier les diocésains d’Evry, avec l’évêque, Mgr Michel Pansard, la Communauté de l’Arche de Montpellier ainsi que les jeunes de Metz, du Mans et de Lille. Chers amis, à la veille de la fête de la Toussaint, je vous invite à laisser grandir en vous le désir de marcher sur les chemins de la sainteté, pour la plus grande gloire de Dieu. Que Dieu vous bénisse !

 




31ième Dimanche du Temps Ordinaire – Claude WON FAH HIN

Commentaire du dimanche 4 novembre 2018

Marc 12 28–34

Jésus nous a appris que le « Seigneur notre Dieu est l’unique Seigneur ». Et dans tout l’Ancien Testament, Dieu n’a pas cessé, avec l’aide des prophètes, de se révéler comme étant le Dieu unique qui prend soin de son peuple, mais ce peuple à la nuque raide continue de se tourner vers des idoles. Il n’y a donc pas d’autre Dieu que Celui que nous révèle la Bible. A son peuple, Dieu dit (Jg 2,1.2) : « Je ne romprai pas mon alliance avec vous. 2 De votre côté, vous ne conclurez pas d’alliance avec les habitants de ce pays ; mais vous renverserez leurs autels. Or, vous n’avez pas écouté ma voix. Qu’avez-vous fait là ? Eh bien, je le dis : je ne les chasserai pas devant vous. Ils seront pour vous des adversaires et leurs dieux seront pour vous un piège ». C’est ainsi que bon nombre du peuple de Dieu tombent dans le piège de vouloir suivre à la fois Dieu – l’unique – et les idoles. Il est bon de rappeler ce passage sur Elie au Mont Carmel (1 R 18, 22-39) pour les chrétiens qui ne l’ont jamais entendu.

 Dans l’épisode d’Elie au Mont Carmel, Dieu montre sa puissance, tandis que Baal, qui, pour les Juifs, désigne habituellement les « dieux » de la fécondité et de fertilité, reste une idole morte. Elie dit à son peuple : « Jusqu’à quand clocherez-vous des deux jarrets?  (Autrement dit : arrêtez de suivre à la fois Dieu et les idoles). Si Yahvé est Dieu, suivez-le; si c’est Baal, suivez-le (mais il est impossible de suivre les deux en même temps). Et voilà qu’Elie propose aux 450 prophètes de baal un défi : Moi, je reste seul comme prophète de Yahvé, et les prophètes de Baal sont quatre cent cinquante. 23 Donnez-nous deux jeunes taureaux; qu’ils en choisissent un pour eux, qu’ils le dépècent et le placent sur le bois, mais qu’ils n’y mettent pas le feu. Moi, je préparerai l’autre taureau et je le placerai sur le bois et je n’y mettrai pas le feu. 24 Vous invoquerez le nom de votre dieu et moi, j’invoquerai le nom de Yahvé : le dieu qui répondra par le feu, c’est lui qui est Dieu.  Tout le peuple répondit :  C’est bien. 25 Élie dit alors aux prophètes de Baal :  Choisissez-vous un taureau et commencez, car vous êtes les plus nombreux. Invoquez le nom de votre dieu, mais ne mettez pas le feu.

26 Ils prirent le taureau, …le préparèrent, et ils invoquèrent le nom de Baal, depuis le matin jusqu’à midi, en disant :  O Baal, réponds-nous!  Mais il n’y eut ni voix ni réponse; et ils dansaient en pliant le genou devant l’autel qu’ils avaient fait. 27 À midi, Élie se moqua d’eux et dit :  Criez plus fort, car c’est un dieu (en réalité : une idole) : il a des soucis ou des affaires, ou bien il est en voyage; peut-être il dort et il se réveillera! 28 Ils crièrent plus fort et ils se tailladèrent, selon leur coutume, avec des épées et des lances jusqu’à l’effusion du sang. 29 Quand midi fut passé, ils se mirent à vaticiner (= prophétiser avec emphase, avec exagération dans le ton et dans les gestes) jusqu’à l’heure de la présentation de l’offrande, mais il n’y eut aucune voix, ni réponse, ni signe d’attention (tout simplement parce que Baal n’est pas Dieu mais une simple idole) 30 Alors Élie dit à tout le peuple :  Approchez-vous de moi ; et tout le peuple s’approcha de lui. Il répara l’autel de Yahvé qui avait été démoli …32 et il construisit un autel au nom de Yahvé. … 33 Il disposa le bois, dépeça le taureau et le plaça sur le bois.  34 Puis il dit :  Emplissez quatre jarres d’eau et versez-les sur l’holocauste et sur le bois ; il dit :  Doublez, et ils doublèrent; il dit :  Triplez, et ils triplèrent. 35 L’eau se répandit autour de l’autel et même le canal fut rempli d’eau. 36 À l’heure où l’on présente l’offrande, Élie le prophète s’approcha et dit :  Yahvé, Dieu d’Abraham, d’Isaac et d’Israël, qu’on sache aujourd’hui que tu es Dieu en Israël, que je suis ton serviteur et que c’est par ton ordre que j’ai accompli toutes ces choses. 37 Réponds-moi, Yahvé, réponds-moi, pour que ce peuple sache que c’est toi, Yahvé, qui es Dieu et qui convertis leur cœur! 38 Et le feu de Yahvé tomba et dévora l’holocauste et le bois, les pierres et la terre, et il absorba l’eau qui était dans le canal. 39 Tout le peuple le vit; les gens tombèrent la face contre terre et dirent :  C’est Yahvé qui est Dieu! C’est Yahvé qui est Dieu! ».

 

De même, Jonas qui avait désobéi à Dieu en refusant d’aller à Ninive a pu montrer que les prières des matelots qui avaient peur de la tempête ne servaient à rien parce qu’ils s’adressaient eux aussi à des idoles. La tempête s’apaise seulement lorsque les matelots envoyèrent Jonas en pleine mer car c’est à cause du « Dieu de Jonas » que la tempête a eu lieu. Il est impossible de suivre Dieu et les idoles à la fois, il est impossible d’être dans deux religions à la fois. Faire la sourde oreille n’arrangera pas la situation de ceux qui le font.

Jésus nous donne deux commandements. Le premier c’est : « Écoute, Israël, le Seigneur notre Dieu est l’unique Seigneur, 30 et tu aimeras le Seigneur ton Dieu de tout ton cœur, de toute ton âme, de tout ton esprit et de toute ta force. 31 Voici le second: Tu aimeras ton prochain comme toi-même ». Non seulement, il faut choisir le Dieu unique que Jésus nous a fait connaître, il faut encore l’aimer. Choisir Dieu est une chose, l’aimer c’est autre chose. Si Jésus nous dit : « tu aimeras le Seigneur ton Dieu de tout ton cœur, de toute ton âme, de tout ton esprit et de toute ta force », c’est que justement que bon nombre de chrétiens ne le font pas. On l’aime, mais un peu seulement, il ne faut que cela nous dérange trop. Une heure de messe par semaine, si ce n’est pas une fois par an, ou une heure d’adoration par mois suffira. Sainte Mère Térésa disait qu’il fallait revenir à l’Eucharistie et à l’adoration (« L’Eucharistie à l’école des saints » – P.23). La règle, dans sa communauté, ordonnait une heure d’adoration par semaine devant le saint sacrement, soit quatre heures par mois. D’un commun accord, les sœurs de sa communauté ont décidé avec Mère Térésa d’établir une heure d’adoration par jour, soit trente heures par mois. Et malgré les nombreuses activités quotidiennes, avec les lépreux, les malades, les enfants abandonnés, elles ont maintenu une heure d’adoration par jour. Constat final de sainte Mère Térésa : « depuis que nous avons introduit cette modification dans notre emploi du temps, notre amour pour Jésus est devenu plus intime, plus éclairé. Notre amour réciproque est plus compréhensif, il règne entre nous une entente plus affectueuse, nous aimons davantage nos pauvres et, chose encore plus surprenante, le nombre de vocations a doublé chez nous ». Il est alors facile de comprendre que plus on est en présence de Dieu qui n’est qu’Amour, plus on l’aimera. C’est en le fréquentant le plus souvent possible qu’on s’expose à son amour, à ses grâces, à ses bénédictions, et qu’on finira par le connaître, l’aimer et même être à son image. Etre à son exemple, chargé de son amour, de sa patience, de son humilité, afin de mieux porter sa croix et de se tourner à notre tour vers le prochain. Car l’amour Dieu ne se fera pas sans porter nous-mêmes la croix. Padre Pio nous le dit à plusieurs reprises : « Ce serait une grossière erreur de concevoir l’amour de Dieu sans la Croix. La Croix, c’est toujours le chemin le plus sûr pour aller vers Dieu. Veillons à ne pas séparer la Croix de l’amour pour Jésus. Lorsque Dieu appelle une âme à le rejoindre, c’est toujours pour la fixer avec Lui sur la Croix… ». Faut-il alors en avoir peur ? car on veut bien aimer Dieu mais non porter la croix car il est, pour nous, signe de souffrance.

D’abord Dieu ne se venge jamais. L’Abbé Pierre Descouvemont nous dit (« Guide des difficultés de la foi catholique – Cerf – P.396) : « nous réparons tous nos manques de foi, d’espérance et d’amour, lorsque, plongés dans la souffrance, nous L’écoutons nous redire son amour. Ce qui lui plaît, c’est notre foi inébranlable en sa tendresse…, (et P.51 🙂 c’est la foi que nous gardons en l’Amour du Père, alors que nous sommes en proie à la souffrance physique ou morale : cette foi à toute épreuve bouleverse en quelque sorte le cœur du Père et mérite à ses yeux le salut de nos frères. Il va sans dire que ce qui plaît à Dieu, ce n’est pas la souffrance de ses enfants, mais la confiance qu’ils gardent en Lui envers et contre tout », et peu importe ce qu’il peut avoir comme malheur, il doit garder confiance en Dieu, en sa Miséricorde.

Ensuite, il ne s’agit pas d’attendre d’être en souffrance pour porter notre croix. « Si quelqu’un veut me suivre, qu’il se renie lui-même et qu’il se charge de sa croix et qu’il me suive. Qui veut en effet sauver sa vie la perdra, mais qui perd sa vie à cause de l’Evangile la sauvera » (M 8, 34-9, 1). Jésus ne parle pas ici de souffrance, mais de porter sa croix pour pouvoir le suivre. Il ne parle pas de supplice, mais de porter sa croix en se reniant soi-même, en perdant sa vie (la vie mondaine) à cause de l’Evangile, de la Parole de Dieu. Autrement dit de changer de direction à 180 degrés : ne venons de Dieu et nous retournons à Dieu. Père Bernard Sesboüé, Jésuite, théologien très connu, nous dit : « Porter sa croix apparaît ici comme la manière nécessaire de « suivre Jésus ». « Le faire exige un renoncement à soi-même, … et conduit à « perdre sa vie ». Suivre le Christ est une invitation exigeante à renoncer aux images illu­soires de nous-mêmes qui sont le fruit de notre imagination. Nous cherchons tous plus ou moins à nous dérober à notre vérité (autrement dit, nous sommes incapables de reconnaitre que nous sommes pécheurs). Notre culture développe un réseau d’images dans les­quelles nous voulons paraître (on se croit toujours mieux que les autres). L’exaltation du moi se traduira alors par la sous-estimation, voire l’écrasement des autres. Vivre comme Jésus, c’est renoncer à toute illusion sur soi-même et se donner aux autres ». Et lui-même cite Saint Augustin (P.293) : « l’élément de souffrance n’est même pas mentionné. Le vrai sacrifice, c’est tout ce que nous faisons de bien pour Dieu et pour notre prochain pendant toute notre vie, afin de vivre dans une communion qui nous rende heureux » (« La cité de Dieu », X, 6; trad. G.Combès, B.A. 34, p.445). La souffrance qui appartient aussi au sacrifice ne vient qu’en second lieu. En raison du péché, nous avons des attachements déréglés au monde créé, nous sommes devenus menteurs et violents, nous ne maîtrisons plus nos désirs et il nous faut lutter pour tout remettre dans la droiture de notre don à Dieu ».

Porter notre croix, c’est justement cette lutte contre soi-même, lutte intérieure pour tout remettre dans la droiture de notre don à Dieu. Il faut tout faire pour nous débarrasser du vieil homme que nous sommes…au milieu du monde de péchés, et revêtir l’homme nouveau dans le Christ Amour. Et les résultats se verront dans la bienveillance que nous devons avoir envers les uns et les autres. N’ayons pas peur de porter notre croix dès maintenant, de choisir Dieu plutôt que la vie mondaine, car, par les mérites de Jésus-Christ, et avec l’aide de Marie, nous sommes tous capables de puiser nos forces dans l’adoration du Seigneur pour suivre et aimer le Dieu unique et aimer le prochain.




31ième Dimanche du Temps Ordinaire – par Francis COUSIN (Marc 12,28b-34)

« Tu n’es pas loin du royaume de Dieu. »

 

Moment rare dans les évangiles, un scribe interroge Jésus, non pas pour le mettre à l’épreuve comme cela arrive souvent, mais parce qu’il est intéressé par ce que dit Jésus. Il pose une question qui faisait débat chez les juifs pour qui il n’y avait pas que les dix commandements que nous connaissons, mais on en avait rajouté d’autres au fur et à mesure pour préciser ce qui était permis ou non, jusqu’à en avoir 613. Sa question : « Quel est le premier de tous les commandements ? ».

Jésus reprend les paroles de Moïse que nous avons entendues dans la première lecture, en disant : « Voici le premier », ce qui appelle déjà qu’il y en aura un second, « Écoute, Israël : le Seigneur notre Dieu est l’unique Seigneur. Tu aimeras le Seigneur ton Dieu de tout ton cœur, de toute ton âme, de tout ton esprit et de toute ta force. » en ajoutant cependant « de tout ton esprit ».

C’est la phrase clef pour les juifs, celle qu’ils récitent chaque matin et chaque soir, celle qu’ils écrivent dans des phylactères qu’ils mettent sur leur front. Et qui nous concerne nous aussi.

Mais on peut l’entendre de deux manières.

La première serait : « Ecoute bien ce qui va suivre, Israël, Dieu est l’unique … » et tu suis la loi sans trop réfléchir. C’est une manière d’entendre que Jésus n’aime pas, et il le dit souvent aux pharisiens.

La seconde serait : « Ecoute, sois à l’écoute de Dieu, l’unique … ». Et alors, on ne suit pas la loi sans réfléchir, parce que chaque événement de la vie doit être interprété en fonction de ce que Dieu dit, et que l’on comprend dans son cœur, dans son âme, dans son esprit (intelligence) et que l’on met en pratique avec toute sa force.

Parce que, contrairement aux idoles qui ne voient pas, qui n’entendent pas et ne parlent pas, Dieu est un Dieu qui voit (« J’ai vu la misère de mon peuple… »), qui entend ce qu’on lui dit (« Qui suis-je pour aller trouver Pharaon ? ») et qui parle (« Je serai avec toi … »).

C’est d’ailleurs le conseil que donne saint Benoît au tout début de sa règle : « Ecoute, O mon fils, les préceptes du maître, et incline l’oreille de ton cœur. ». Dieu nous parle dans notre cœur, c’est pourquoi il faut savoir faire silence pour pouvoir l’entendre.

Et Jésus ajoute aussitôt : « Et voici le second : Tu aimeras ton prochain comme toi-même. Il n’y a pas de commandement plus grand que ceux-là. ».

En reprenant ce que Jésus avait dit et en ajoutant : « cela vaut mieux que toute offrande d’holocaustes et de sacrifices », le scribe montre qu’il est passé de la loi à la foi, qu’il se rapproche de Jésus.

Amour de Dieu, amour du prochain, pour Jésus c’est l’essentiel. Ce qui permettra à saint Augustin de dire : « Aime et fais ce que tu veux. ».

Dans un autre passage, Jésus dira : « Je vous donne un commandement nouveau : c’est de vous aimer les uns les autres. Comme je vous ai aimés, vous aussi aimez-vous les uns les autres. » (Jn 13,34), nous disant que notre amour pour les autres doit être à l’image de son amour pour nous. Et nous savons jusqu’où son amour pour nous l’a mené : la mort sur la croix.

Bien sûr, Dieu ne nous demande pas de mourir sur une croix, mais l’amour que nous devons avoir envers les autres nous amène à des situations aussi difficiles, avec des souffrances intérieures fortes qui nous oblige à nous dépasser. Comme, par exemple, quand Jésus nous dit : « Aimez vos ennemis, faites du bien à ceux qui vous haïssent. Souhaitez du bien à ceux qui vous maudissent, priez pour ceux qui vous calomnient. » (Lc 6,27-28).

Voilà un commandement fort, qui n’entre pas dans nos habitudes humaines. C’est pourquoi Jésus ajoute : « Si vous aimez ceux qui vous aiment, quelle reconnaissance méritez-vous ? Même les pécheurs aiment ceux qui les aiment. … Au contraire, aimez vos ennemis, faites du bien et prêtez sans rien espérer en retour. Alors votre récompense sera grande, et vous serez les fils du Très-Haut, car lui, il est bon pour les ingrats et les méchants. Soyez miséricordieux comme votre Père est miséricordieux. » (Lc 6,32.35-36). Cela fait partie des croix que nous devons porter …

A nous de savoir si nous préférons ’’le confort du canapé’’ ou ’’les chaussures de marche’’ pour suivre Jésus sur le chemin de la Vérité et de la Vie.

Seigneur Jésus,

Tu nous veux ’Amour’ à ton image.

Mais comme c’est difficile à vivre

dans notre vie de tous les jours.

Ton chemin est trop dur, trop ardu.

Mais tu nous dis :

« N’aie pas peur, je suis avec toi.

Prend ma main ! »

Merci Seigneur.

 

Francis Cousin

 

 

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Audience Générale du Mercredi 24 Octobre 2018

PAPE FRANÇOIS

AUDIENCE GÉNÉRALE

Place Saint-Pierre
Mercredi 24 Octobre 2018


Frères et sœurs, le 6ème Commandement, « tu ne commettras pas d’adultère », est un appel direct à la fidélité, sans laquelle aucun rapport humain n’est authentique. De fait, l’amour se manifeste vraiment au-delà du seuil de l’intérêt personnel, quand on donne tout sans réserves, comme le Christ nous l’a révélé. L’être humain a besoin d’être aimé sans conditions, sans quoi il risque de se résigner à la médiocrité de relations immatures qui, dans le meilleur des cas, ne sont qu’un reflet de l’amour. C’est pourquoi l’appel à la vie conjugale demande un discernement approfondi sur la qualité de la relation et un temps de fiançailles pour la vérifier. Car les fiancés ne peuvent pas se promettre fidélité, seulement sur la base de la bonne volonté ou de l’espoir que « tout fonctionne » : ils ont besoin de prendre appui sur le socle de l’amour fidèle de Dieu. La fidélité est donc une manière d’être, un style de vie qui requiert que la fidélité de Dieu puisse entrer dans notre existence, pour que nous soyons des hommes et des femmes fidèles et fiables en toutes circonstances. Ainsi le 6ème Commandement nous appelle à tourner notre regard vers le Christ qui, par sa fidélité, peut nous donner un cœur fidèle.

Je suis heureux de saluer les pèlerins venus de France et de divers pays francophones, en particulier des pèlerins de Rennes, Coutances et Bayeux-Lisieux, avec leurs évêques Mgr d’Ornellas, Mgr Le Boulc’h et Mgr Boulanger ; tous les jeunes présents, les membres de l’Aumônerie catholique Tamoule Indienne de France, du groupe Bayard Presse, du Mouvement Sève, ainsi que des pèlerins de Suisse et du Québec. En Jésus-Christ, et en lui seulement, se trouve l’amour sans réserves, le don total sans parenthèses, la persévérance de l’accueil jusqu’au bout. Que de la communion avec Lui, avec le Père et le Saint Esprit, puisse grandir la communion entre nous et le savoir-vivre dans la fidélité toujours ! Que Dieu vous bénisse !

 




30ième Dimanche du Temps Ordinaire – par Francis COUSIN (Marc 10, 46-52)

 « Bartimée »

 

On connaît son nom, contrairement à beaucoup de personnes qui ont été guéries par Jésus, dont on ne connaît rien. Si on a retenu son nom, c’est sans doute parce que, par son exemple, il a fait du bien à beaucoup … et son exemple doit encore nous parler …

Dans ce récit, on retiendra trois personnages : Jésus, Bartimée, et la foule (y compris les disciples de Jésus).

Bartimée est aveugle, il mendie, assis au bord du chemin, à la sortie de Jéricho, à l’écart des autres, isolé socialement par son handicap.

Il ne voit pas, mais il entend bien le bruit de la foule qui passe, le bruit des pas et les parlotes des uns et des autres. Il demande : « Que se passe-t-il ? », et on lui répond : « C’est Jésus de Nazareth qui passe ».

Il en avait entendu parler, comme tout le monde. Il appelle : « Fils de David, Jésus, prends pitié de moi ! », lui donnant sa véritable appellation de Messie, contrairement à la foule.

Pourtant, cette foule qui suivait Jésus l’avait entendu parler, et si on ne sait pas ce que Jésus disait ce jour-là, on connaît son enseignement : « Je ne suis pas venu appeler des justes, mais des pécheurs. » (Mc 2,17), ou d’autres phrases qu’il reprenait dans la loi : « le Seigneur votre Dieu est le Dieu des dieux et le Seigneur des seigneurs, le Dieu grand, vaillant et redoutable… C’est lui qui rend justice à l’orphelin et à la veuve, qui aime l’immigré. » ( Dt 10,17-18) ou dans les psaumes : « Rendez justice au faible, à l’orphelin ; faites droit à l’indigent, au malheureux. Libérez le faible et le pauvre, arrachez-les aux mains des impies. » (Ps 81,3-4).

Et la foule passe, en laissant Bartimée sur le bord du chemin, sans faire attention à lui …

« Ils ont des yeux et ne voient pas, des oreilles et n’entendent pas ! » (Jr 5,21).

Pire même, quand Bartimée crie trop fort, on le fait taire : « Cesse d’importuner le maître ; avec tes cris on n’entend plus ce qu’il dit ! »

Ils ne pensent qu’à eux !…

Heureusement, Jésus l’entend. Il s’arrête. Le fait appeler, plein de miséricorde.

La foule, versatile, change de position : le maître a parlé, appelle Bartimée, alors maintenant, on fait attention à lui, on lui parle avec respect : « Confiance, lève-toi ; il t’appelle. »

Cette même foule qui acclamait Jésus à son entrée à Jérusalem avec des rameaux, et qui demandera sa mort cinq jours après, une fois qu’il sera livré aux Romains …

Ne sommes-nous pas trop souvent comme cette foule ? Qui varie en fonction du dernier qui a parlé, qui se met souvent du côté de celui qui semble le plus fort !

Qui s’intéressait véritablement aux migrants avant que le pape François aille vers eux à Lampédusa ?

Qui s’intéressait véritablement à la planète, « notre maison commune », avant l’encyclique Laudato Si’ ?

Qui fait un compte chaque jour avec ceux qui restent au bord du chemin ? Les clochards, les sans-abris, les sans-emplois, les ivrognes … ?

Il y a quelques cinquante ans, le père Aimé Duval chantait déjà :

« O vous qui cherchez le Bon Dieu dans les nuages,

vous ne verrez jamais son visage !

O vous qui cherchez le Bon Dieu dans les nuages,

vous manquerez encore son dernier passage ! »

A-t-on changé notre mentalité ?

Alors Bartimée se lève, ou plutôt ’’bondit’’, Il laisse sur place tout ce qu’il avait, son manteau, ce qui le protégeait du vent, du froid … son seul confort …

« Amen, je vous le dis : nul n’aura quitté, à cause de moi et de l’Évangile, une maison, des frères, des sœurs, une mère, un père, des enfants, une terre ou un manteau sans qu’il reçoive, en ce temps déjà, le centuple : maisons, frères, sœurs, mères, enfants et terres, avec des persécutions, et, dans le monde à venir, la vie éternelle. » (Mc 10,29-30).

« Il court vers Jésus » ! A-t-on jamais vu un aveugle courir dans une foule ? blackboulé, heurtant l’un, bousculant l’autre, risquant de tomber à chaque instant, il n’a qu’un seul but : se trouver près de Jésus !

Et là, chose surprenante, Jésus lui demande ce qu’il veut !

Bien sûr, il le sait. Et c’est évidant pour tout le monde. Mais Jésus ne voulait pas lui donner satisfaction sans qu’il ne le lui demande ; il voulait permettre à Bartimée de dire lui-même ce qu’il voulait, sans doute depuis quelques temps déjà, depuis qu’il avait entendu parler de Jésus, de ses paroles, de ses guérisons … Ce qu’il attendait, qu’il espérait depuis peut-être plusieurs mois …

Retenons l’attention de Jésus envers les personnes.

Il n’y a rien de pire que de donner satisfaction à quelqu’un avant qu’il ne le demande. La personne se sent alors frustrée, dévalorisée, mis au rang de rien du tout… même si cela lui coûte de demander. Mais en demandant, elle fait un pas en avant qui est important pour elle.

« Ta foi t’a sauvé. »

Et non pas « Ta foi t’a guéri ». C’est toute la personne de Bartimée qui est sauvée : son corps, son esprit, son âme.

Et on s’en rend bien compte : « Et il suivait Jésus sur le chemin. »

Pour Bartimée, c’est une conversion radicale qui se produit. C’est un homme nouveau qui naît.

« Revêtez-vous de l’homme nouveau, créé, selon Dieu, dans la justice et la sainteté conformes à la vérité. » (Eph 4,24)

Bartimée n’avait plus de manteau, mais il revêt le Christ …

Trois personnes : Jésus, Bartimée, et la foule.

On risque fort, en réfléchissant sur ce passage de l’Evangile, de n’y voir que deux personnes : Jésus et Bartimée, et de négliger la foule.

Mais nous, nous sommes dans la foule …

Nous réagissons bien souvent comme la foule …

Reprenons un autre refrain du père Duval :

« Le Seigneur a frappé à tes volets,

Ami, ami, ami, ami.

Le Seigneur a frappé à tes volets,

Mais toi, tu dormais ! »

Seigneur Jésus,

Nous te regardons souvent faire dans les évangiles…

Mais donne-nous TON regard,

que nous voyions ce que toi tu vois,

que nous réagissions en fonction

de ce que nous voyons,…

comme toi, tu le fais.

 

Francis Cousin

Pour accéder à cette prière et à son illustration cliquer sur le titre suivant : Prière dim ord B 30° A6

 




Audience Générale du Mercredi 17 Octobre 2018

PAPE FRANÇOIS

AUDIENCE GÉNÉRALE

Place Saint-Pierre
Mercredi 17 Octobre 2018


Frères et sœurs, comme nous l’avons déjà souligné, le 5ème Commandement, « tu ne tueras pas », révèle qu’aux yeux de Dieu la vie humaine est précieuse, sacrée, inviolable. Dans l’Évangile, Jésus élargit le champ de cette parole, en précisant que la colère contre un frère, l’insulte et le mépris peuvent tuer. De fait, pour détruire l’homme, il suffit de l’ignorer : l’indifférence tue. Et chaque fois que nous n’aimons pas, au fond nous méprisons la vie. Et pourtant, à l’inverse de l’attitude de Caïn, nous avons à nous comporter comme les gardiens les uns des autres. Car nous avons tous besoin de cet amour que le Christ nous a manifesté, à savoir la miséricorde. Ainsi, si tuer signifie détruire, supprimer, éliminer quelqu’un, ne pas tuer veut dire prendre soin, valoriser, intégrer et pardonner. Donc, il ne suffit pas de dire : « je vais bien parce que je ne fais rien de mal » ; il faut faire le bien, ce bien préparé pour chacun de nous et qui nous permet de devenir ce que nous sommes vraiment. Alors accueillons le Commandement « tu ne tueras pas » comme un appel à l’amour et à la miséricorde, un appel à vivre à la suite de Jésus qui a donné sa vie pour nous et qui est ressuscité pour nous.

Je suis heureux de saluer les pèlerins venus de France et de divers pays francophones, en particulier des pèlerins de Chambéry et de Nancy, avec leurs évêques Mgr Ballot et Mgr Papin, tous les jeunes présents, ceux de Versailles, de Paris, de Fougères, de Bucquoy, de Rouen et d’Évreux, ainsi que des pèlerins de Namur. Puissions-nous accueillir en Jésus, dans son amour plus fort que la mort, et par le don de l’Esprit du Père, le commandement « tu ne tueras pas ». C’est l’appel le plus important et le plus essentiel de nos vies : l’appel à l’amour ! Que Dieu vous bénisse !