« Heureux est l’homme
qui met sa foi dans le Seigneur. »
C’est un peu le leitmotiv des textes de ce jour. On trouve cette même phrase dans la première lecture (du prophète Jérémie), et également comme antienne du psaume, qui est le premier de tous les psaumes, montrant ainsi le chemin à suivre pour être sauvé, que l’on soit dans l’ancien testament, le Seigneur étant alors le Dieu créateur qui a donné à Moïse la loi, ou dans le nouveau testament où le Seigneur représente à la fois Jésus, qui parle au nom de son Père, et le Père lui-même , celui vers qui Jésus nous emmène.
La continuité entre ces différentes périodes est mise en lumière par son introduction :
Pour la loi de moïse : « Moïse descendit de la montagne du SinaÏ vers le peuple et lui dit : « Je suis le Seigneur ton Dieu, qui t’ai fait sortir du pays d’Égypte, de la maison d’esclavage. Tu n’auras pas d’autres dieux en face de moi. » (Ex 20,2-3)
Dans l’évangile, Luc commence par : « Jésus descendit de la montagne avec eux (les douze disciples qu’il venait de choisir) et s’arrêta sur un terrain plat. Il y avait là un grand nombre de ses disciples et une grande multitude de gens venus de toute la Judée, de Jérusalem, et du littoral de Tyr et de Sidon.». Donc des Juifs et des païens : l’ouverture de la Parole de Dieu aux autres Nations, si chère à Luc.
Dans l’évangile de Matthieu qui rapporte des faits similaires, mais très différents, les choses sont inversées : « Voyant les foules, Jésus gravit la montagne. Il s’assit. il les enseignait … ». Mais dans les deux cas, il y a la montagne, accessible aux hommes, et Dieu au-dessus, inaccessible, sauf spirituellement … et c’est là que Jésus a passé la nuit à prier son Père, juste avant de choisir les douze apôtres.
La grosse différence entre les évangiles de Luc et de Matthieu vient du fait que Matthieu donne neuf bénédictions, alors que Luc donne quatre bénédictions, et pour chacune de ces bénédictions donne une malédiction dans un sens inverse !
À chaque bénédiction correspond, en sens inverse, une malédiction :
Heureux les pauvres Malheur pour les riches
le Royaume de Dieu est à vous vous êtes déjà consolés
Heureux ceux qui ont faim Malheur pour les repus
vous serez rassasiés vous aurez faim
Heureux ceux qui pleurent Malheur à ceux qui rient
vous rirez vous pleurerez
Heureux ceux qui sont haïs Malheur à ceux dont on dit du bien
votre récompense sera grande dans le ciel ils seront traités de faux prophètes
On peut être surpris que Jésus prédise des malédictions, ce n’est pas tellement son genre … de promettre du mal aux gens,…mais il le fait pour que les gens changent d’attitude … pour qu’ils prennent en compte les différences entre les personnes, qu’ils ouvrent les yeux sur ceux qui les entourent.
Pour chacune des phrases, il y a un présent auquel correspondra un futur.
Le problème est de savoir où se trouve le passage, la limite, entre le présent et le futur.
Saint Luc nous donne la réponse dans une parabole de Jésus, dont il est le seul à faire mention : la parabole du mauvais riche et du pauvre Lazare : c’est le moment de la mort, et plus précisément juste après le jugement dernier.
« Au séjour des morts,[le riche] était en proie à la torture ; levant les yeux, il vit Abraham de loin et Lazare tout près de lui. Alors il cria : “Père Abraham, prends pitié de moi et envoie Lazare tremper le bout de son doigt dans l’eau pour me rafraîchir la langue, car je souffre terriblement dans cette fournaise. Mon enfant, répondit Abraham, rappelle-toi : tu as reçu le bonheur pendant ta vie, et Lazare, le malheur pendant la sienne. Maintenant, lui, il trouve ici la consolation, et toi, la souffrance. » (Lc16,23-25).
Seigneur Jésus, tu nous invites
à mettre notre foi en toi,
en ton Père, et en l’Esprit Saint.
Mais tu veux aussi que nous prenions en compte
tous ceux qui nous entourent,
proches ou lointains, et que nous
essayions de mettre en œuvre
la solidarité entre tous,
pour plus de justice sociale.
Francis Cousin
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