LA CARESSE ET L’ADORATION
« Thomas, avance ta main et mets ton doigt dans la marque des clous. Avance ta main et mets-la dans la plaie de mon côté. Et ne sois plus incrédule mais croyant ».


Passons maintenant à ce qui est intéressant dans le cas particulier de l’apparition à Thomas, puisque c’est de cette apparition de Jésus à Thomas que nous faisons mémoire aujourd’hui et que nous célébrons. Je vous disais tout à l’heure qu’elle est très importante car, à la différence des autres, (même celle qui concerne Marie Madeleine qui essayait de saisir Jésus sans y parvenir), c’est la seule apparition où Jésus s’est laissé toucher.
Aujourd’hui encore, frères et sœurs, il nous est donné chaque jour, quand nous le voulons, de refaire ce geste lorsque nous ouvrons nos mains pour recevoir le corps du Christ. C’est pour cela d’ailleurs que je trouve ce geste si beau, même s’il y en a qui pensent que les mains sont faites pour autre chose que pour toucher le corps du Christ. En réalité, quand on comprend ce qu’a été le geste de Thomas, on comprend la beauté du geste qui consiste à recevoir le corps du Christ dans sa main. C’est la caresse de la gloire de Dieu, c’est la proximité même du mystère de Dieu qui se livre d’une façon absolument ineffable, car dans ce geste-là, il n’y a plus de mots. Et quand on vous donne le pain et qu’on vous dit : « le corps du Christ », c’est effectivement le mystère même par lequel, de tout votre être, vous touchez le mystère du Royaume. Et nous sommes pour ainsi dire dans la proximité infinie du Christ ressuscité.