y a donc urgence à se convertir, c’est-à-dire à se tourner de tout cœur vers le Christ, ce Christ qui est notre à-venir à tous par-delà notre mort. Mais sa rencontre n’est pas réservée au seul « au-delà ». Bien que nous ne puissions le voir avec nos yeux de chair, Il est là, Présent à notre vie (Mt 28,20), frappant à la porte de notre cœur (Ap 3,20) par sa Parole que l’Esprit Saint ne cesse de nous dire et de nous redire à sa façon à Lui (Jn 15,26 ; 3,8)… Telle est aujourd’hui encore « la voix du Christ » (Jn 5,25), mystérieuse, insaisissable, indescriptible mais synonyme pour celui qui l’accueille de Vie, de Lumière, de Bonheur et de Paix… Alors, « heureux es-tu Simon, fils de Jonas, car cette révélation t’est venue, non de la chair et du sang, mais de mon Père qui est dans les cieux » (Mt 16,17), par l’action de l’Esprit Saint, source de joie (1Th 1,5-6). « Puis, se tournant vers ses disciples, il leur dit en particulier : « Heureux les yeux qui voient ce que vous voyez ! Car je vous dis que beaucoup de prophètes et de rois ont voulu voir ce que vous voyez et ne l’ont pas vu, entendre ce que vous entendez et ne l’ont pas entendu ! » (Mt 16,17 ; Lc 10,23-24). Et « heureux le lecteur et les auditeurs de ces paroles prophétiques s’ils en retiennent le contenu, car le Temps est proche ! »… Il vient bientôt, Celui qui est déjà là, offert en Mystère de Communion par le don de sa Vie (1Jn 1,1-4 ; 1Co 6,17 ; 1Th 5,9-10). Tel est ce Royaume « tout proche » (Mt 3,2 ; 4,17 ; 10,7) qui se propose à notre foi, un Royaume qui est « justice, paix et joie dans l’Esprit Saint » (Rm 14,17), Mystère de Communion (2Co 13,13) et de Vie (Ga 5,25 ; Jn 6,63 (TOB)) qui vient soutenir notre espérance (Rm 15,13). « Après tout, cela m’est égal de vivre ou de mourir. Je ne vois pas bien ce que j’aurais de plus après la mort que je n’aie déjà en cette vie. Je verrai le bon Dieu, c’est vrai, mais pour ce qui est d’être avec Lui, j’y suis déjà tout à fait sur cette terre » (Ste Thérèse de Lisieux). « C’est si bon cette Présence de Dieu ! C’est là, tout au fond, dans le Ciel de mon âme que j’aime le trouver puisqu’il ne me quitte jamais… Et vous êtes vous-mêmes la retraite où il s’abrite, la demeure où il se cache… Pensez à ce Dieu qui habite en vous, dont vous êtes le Temple (1Co 3,16-17 ; 6,19 ; Jn 14,23). C’est Saint Paul qui parle ainsi, nous pouvons le croire. Petit à petit, l’âme s’habitue à vivre en sa douce compagnie, elle comprend qu’elle porte en elle un petit ciel où le Dieu d’Amour a fixé son séjour. Alors, c’est comme une atmosphère divine en laquelle elle respire… Ah ! Je voudrais pouvoir dire à toutes les âmes quelles sources de force, de paix et aussi de bonheur, elles trouveraient si elles consentaient à vivre en cette intimité » (Ste Elisabeth de la Trinité)…Tel est ce « trésor » caché au plus profond de nos cœurs et qui n’est comparable à aucune richesse de cette terre (Mt 13,44-46 ; Sg 7,7-14). Celui ou celle qui le découvre ne peut qu’être profondément « heureux »… Ce mot revient sept fois dans le Livre de l’Apocalypse en signe de Plénitude (Ap 1,3 ; 14,13 ; 16,15 ; 19,9 ; 20,6; 22,7 ; 22,14). Et pourtant, il a été écrit dans un contexte de persécutions et donc de souffrances ! Mais telle est « la Bonne Nouvelle » par excellence : le Christ vient régner au cœur de nos épreuves. Nos croix sont habitées par sa Lumière. « Heureux ceux qui pleurent »… « Heureux ceux qui sont persécutés pour la justice, car le Royaume des Cieux est à eux » (Mt 5,2-12). La persécution ne peut que faire souffrir, pleurer… Mais le soutien réconfortant du Christ ressuscité est source de Consolations… Par amour, Il vient porter avec nous ces fardeaux qui, sans Lui, nous écraseraient (Mt 11,28-30). Et alors même que nous peinons sur les chemins de la vie, Christ est envers et contre tout joie pour celui qui l’accueille. « Béni soit le Dieu et Père de notre Seigneur Jésus Christ, le Père des miséricordes et le Dieu de toute consolation, qui nous console dans toutes nos détresses » (2Co 1,3)… Et la Bible de Jérusalem écrit en note : « Cette consolation consiste essentiellement dans la fin de l’épreuve et dans le début d’une ère de paix et de joie » (cf. 1Jn 2,8). « Mais, dans le Nouveau Testament, le monde nouveau est présent au sein du monde ancien et le chrétien uni au Christ est consolé au sein même de sa souffrance »… Et « Paul insiste constamment sur la présence de réalités antagonistes, voire contradictoires, dans le Christ, l’apôtre et le chrétien : souffrance et consolation, mort et vie, pauvreté et richesse, faiblesse et force. C’est le mystère pascal, la présence du Christ ressuscité au milieu du monde ancien de péché et de mort ».