C’est le mystère de l’Esprit. Ceci éclaire une deuxième phrase que nous entendons dans les lectures : « L’Esprit prendra de mon bien ». Qu’est-ce que cela veut dire ? Cela veut dire que l’Esprit Saint a parfaitement compris, lui, comme troisième personne de la Trinité, ce que Jésus avait voulu dire, ce que Jésus avait voulu révéler. Et maintenant, c’est lui qui prend soin invisiblement mais réellement, de le faire surgir dans le cœur et dans la mémoire des premiers témoins. C’est comme cela qu’est née la foi dans la puissance de l’Esprit Saint. C’est parce que ce qu’il leur faisait découvrir était tellement grand et les dépassaient tellement qu’ils se rendaient bien compte qu’eux n’auraient pas pu l’inventer tout seul. Ils étaient comme débordés par le mystère et la profondeur de ce qu’ils annonçaient. Ils n’avaient pas compris sur le moment ce que voulait dire que « Jésus nous sauve », ce que cela voulait dire que « Jésus est le Fils de Dieu ». Il a fallu que Quelqu’un par un cheminement très complexe, dont ils sont les seuls à avoir fait l’expérience à ce point-là, que ce qu’ils avaient vécu, c’était la transformation et le salut du monde.
Frères et sœurs, que ces jours qui suivent la Pentecôte nous ramènent à ce centre même de notre vie chrétienne. Non pas regarder Jésus de l’extérieur, non pas dire : « Qu’est-ce qui me prouve qu’il est Dieu ? », toutes ces questions qu’on entend habituellement, mais nous laisser ramener au cœur même du cœur, c’est-à-dire là où l’Esprit nous parle au plus intime de nous-mêmes, au plus intime de nos communautés, de notre prière, de nos célébrations, et laissons la parole à l’Esprit. C’est lui qui nous enseignera tout ce que nous n’avons pas encore entendu et reçu de Jésus. Amen.