Dimanche de Paques par le Diacre Jacques FOURNIER

 « Christ est ressuscité ! »

(Jn 20,1-9)

 

Le premier jour de la semaine, Marie Madeleine se rend au tombeau de grand matin ; c’était encore les ténèbres. Elle s’aperçoit que la pierre a été enlevée du tombeau.
Elle court donc trouver Simon-Pierre et l’autre disciple, celui que Jésus aimait, et elle leur dit : « On a enlevé le Seigneur de son tombeau, et nous ne savons pas où on l’a déposé. »
Pierre partit donc avec l’autre disciple pour se rendre au tombeau.
Ils couraient tous les deux ensemble, mais l’autre disciple courut plus vite que Pierre et arriva le premier au tombeau.
En se penchant, il s’aperçoit que les linges sont posés à plat ; cependant il n’entre pas.
Simon-Pierre, qui le suivait, arrive à son tour. Il entre dans le tombeau ; il aperçoit les linges, posés à plat,
ainsi que le suaire qui avait entouré la tête de Jésus, non pas posé avec les linges, mais roulé à part à sa place.
C’est alors qu’entra l’autre disciple, lui qui était arrivé le premier au tombeau. Il vit, et il crut.
Jusque-là, en effet, les disciples n’avaient pas compris que, selon l’Écriture, il fallait que Jésus ressuscite d’entre les morts.

          

« Celui à qui on remet peu montre peu d’amour » (Lc 7,47), mais celui à qui on remet beaucoup montre beaucoup d’amour… Marie Madeleine, dont Jésus « avait chassé sept démons » manifeste ici l’intensité du lien qui l’unit à son Seigneur en arrivant à son tombeau « de grand matin », la première, « alors qu’il faisait encore sombre »… Mais surprise… « La pierre a été déplacée »… Elle n’entre pas et court aussitôt prévenir Pierre et Jean : « On a enlevé le Seigneur ». Arrivé le premier, Jean s’arrêtera à l’entrée pour laisser Pierre passer devant lui. Il est ainsi déjà celui que les disciples ont reconnu comme la Pierre sur laquelle le Christ bâtira son Eglise (Mt 16,18)…

            Mais le plus grand a besoin du plus jeune… Le regard de foi de Pierre n’est pas celui de Jean. Tous les deux, en effet, voient « le linge qui avait recouvert la tête ». Mais il n’est pas « posé avec le linceul » comme il l’aurait été si quelqu’un l’avait dénoué pour s’emparer ensuite du corps de Jésus. Il est toujours « roulé à part, à sa place », celle qu’il avait sur le corps… Personne en fait ne l’a touché… Le corps a subitement disparu, et tous les linges qui l’entouraient se sont affaissés, chacun « à sa place »… Seul Jean comprend… « Il vit et il crut »… « On a vraiment enlevé le Seigneur », mais c’est le Père, par la Puissance de l’Esprit Saint, qui a ressuscité son Fils d’entre les morts, et qui lui donnera peu après de se manifester à Pierre et à Jean…

            Peu après, ils partiront en effet pécher, à une centaine de mètres du rivage, mais ce jour-là, les poissons n’étaient pas au rendez-vous. Jésus leur apparaît, mais ils ne le reconnaissent pas tout de suite… « Jetez le filet à droite du bateau et vous trouverez », leur dit-il. Ils le firent et de fait, il se remplit à craquer, une situation qu’ils avaient déjà vécue autrefois avec lui (Lc 5). Jean le comprend aussitôt de ce regard du cœur qui sait percevoir la Présence et l’Action de l’Invisible au cœur des réalités les plus simples de la vie. « C’est le Seigneur », dit-il à Pierre… Et ce dernier, le premier, encore une fois, plongera à l’eau pour aller le rejoindre (Jn 21,1-14)…

            « Les disciples n’avaient pas vu que, d’après l’Ecriture, il fallait que Jésus ressuscite d’entre les morts », manifestant ainsi la victoire de l’Amour sur la haine, de la Douceur sur la violence, de la Vie sur la mort… « Son amour envers nous s’est montré le plus fort » (Ps 116)… Ils l’ont vécu, ils l’ont vu…                                                                             DJF

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