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1er Dimanche de Carême (Mc 1, 12-15) – Francis Cousin

« Convertissez-vous

et croyez à l’Évangile. »

Premier dimanche de carême : aussitôt on pense à Jésus au désert … tenté par Satan !

Matthieu et Luc s’étendent sur cette tentation par Satan, décrivant par le menu trois tentations auxquelles Jésus répond à chaque fois par une citation de l’Écriture.

Marc, au contraire, est plus concis. Il va à l’essentiel, il ne fait que signaler que Jésus a été tenté par Satan, et qu’il vivait parmi les bêtes sauvages.

Quelles bêtes sauvages ? Ce n’est pas dit, car non essentiel. On sait simplement qu’il y avait à l’époque des lions dans le désert de Judée.

Mais cela nous dit aussi que Jésus vivait comme vivaient Adam et Ève dans le jardin d’Éden, parmi les bêtes sauvages, avant qu’ils n’en fussent exclus.

Jésus est le nouvel Adam qui vient racheter la faute du premier.

Les tentations existent, c’est sûr, et nous en savons quelque chose.

Jésus, vrai Dieu et vrai homme, les a donc connues, comme nous … enfin pas vraiment comme nous … beaucoup moins ! Quand il était dans le désert, et à la fin de sa vie, à Gethsémani, quand il voyait arriver les horreurs de sa Passion. Mais à chaque fois il n’y succomba pas en se tournant aussitôt vers son Père.

Mais il savait comment sont les hommes, et dans la prière qu’il donna à ses disciples pour qu’ils puissent s’adresser à son Père il dit : « Ne nous laisse pas entrer en tentation, mais délivre-nous du Mal. » (Mt 6,13).

Et la meilleure façon de résister à la tentation, c’est de faire comme Jésus, et de se tourner vers son Père, de se convertir à Dieu, de croire à la Bonne Nouvelle annoncée par Jésus, mort et ressuscité, et à tout son enseignement.

En fait, cela revient à dire : « Convertissez-vous et croyez à l’Évangile. »

C’est ce que nous avons entendu ce mercredi lors de la réception des cendres, signe de conversion.

Et dans l’évangile, on nous parlait d’aumône, de prière et de jeûne … à faire dans la joie et dans le secret « car ton Père qui voit au plus secret te le rendra. » (Mt 6,18).

Souvent, au début du carême, on se promet de mettre en œuvre certaines résolutions (comme on en fait au nouvel an …), certains veulent faire des « sacrifices » … mais le seul sacrifice que nous avons à respecter, c’est celui de Jésus mort sur la croix pour nous sauver du péché, et dont nous faisons mémoire à chaque messe …

Et si nous voulons faire des « sacrifices », ce n’est valable que si ce que nous appelons « sacrifice » devienne au bout de quelques temps quelque chose de tellement naturel pour nous que ce ne soit plus un sacrifice.

À part un peu plus de prières pendant le temps de carême (et garder le rythme pour après …), nous ne devrions pas faire davantage de Bonnes Actions pendant le carême que dans le cours de l’année.

Nous ne devrions pas attendre le carême pour nous préoccuper des pauvres en tout genre (financier, moral, affectif …) et faire acte de miséricorde envers eux.

Nous ne devrions pas attendre le carême pour nous préoccuper du respect de la nature et de notre maison commune.

Nous ne devrions pas attendre le carême pour faire abstinence de diverses choses qui peuvent avoir comme conséquence de nous éloigner de Dieu et des autres.

Nous ne devrions pas attendre le carême pour arrêter de mal-causer sur certaines personnes, de répandre des ladi-lafés.

Nous ne devrions pas attendre le carême pour mettre en œuvre la fraternité, pour nous reconnaître frères ou sœurs des autres en Jésus-Christ (même s’ils sont d’une autre religion ou sans religion …)

Jésus ne nous demande qu’un chose (pas facile !) : « Convertissez-vous et croyez à l’Évangile. » … et ça, c’est tout le temps … pas seulement pendant le carême, 40 jours par an, soit environ un neuvième de l’année …

Et les huit neuvièmes restants … on fait quoi ? …

Eh bien, on garde les bonnes habitudes qu’on a prise pendant le carême … et on essaye de transformer les mauvaises en bonnes, sous le regard bienveillant de Dieu.

Alors seulement, « le règne de Dieu [sera] tout proche » … non pas d’un point de vue géographique ou chronologique, mais spirituel : parce qu’il n’est proche que quand nous nous approchons de Dieu !

Seigneur Jésus,

 si nous voulons que le règne de Dieu vienne,

il nous faut nous approcher de ton Père

en nous convertissant

et en croyant à ta Bonne Nouvelle,

comme tu le demandes depuis deux mille ans,

et ce chaque jour de notre vie.

Francis Cousin    

 

 

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Image dim Carême B 1°




Liturgie du mercredi des Cendres – Père Rodolphe Emard

Lectures : Jl 2, 12-18 ; Mt 6, 1-6. 16-18

Avec ce mercredi des Cendres, nous entrons dans le Carême. Ce Carême 2021 prendra une forme particulière avec cette crise sanitaire et une situation à la Réunion sous tension avec les nouveaux cas variants de la Covid-19. Le rite des cendres se trouve également impacté, il sera légèrement modifié par rapport à ce qui se fait habituellement, nous y reviendrons…

Ce qui compte frères et sœurs c’est la démarche du cœur ! Et ce Carême en cette période de pandémie mondiale nous en fait prendre vraiment conscience. 40 jours pour nous préparer aux fêtes pascales… Comment allons-nous les utiliser ces 40 jours ? C’est long mais court à la fois ! Il ne faut pas trainer et aller à l’essentiel au risque de gaspiller ces 40 jours. Alors comment s’y prendre ? Les lectures de ce jour nous donnent des pistes certaines :

  • Tout d’abord ces appels : *Celui que nous rapporte le prophète Joël dans la 1ère lecture : « Maintenant – oracle du Seigneur – revenez à moi de tout votre cœur, dans le jeûne, les larmes et le deuil ! » *Celui de saint Paul dans la 2ème lecture : « Frères, nous sommes les ambassadeurs du Christ, et par nous c’est Dieu lui-même qui lance un appel : nous le demandons au nom du Christ, laissez-vous réconcilier avec Dieu. »

Nous voyons que le temps de Carême est le moment favorable pour retrouver Dieu. Ce Dieu Trinité que nous avons reçu en nous depuis notre Baptême et que nous délaissons bien trop souvent. Le moment est favorable pour retrouver Dieu dans la prière, la méditation de l’Évangile. C’est l’année B, moment favorable pour redécouvrir l’Évangile de Marc…

Bien souvent, nous reconnaissons ne pas assez prier ou peu prier… Nous prétextons trop facilement ne pas avoir du temps mais n’est-ce pas plutôt parce que nous ne prenons pas le temps de prier ! 40 jours pour rencontrer Dieu et n’oublions pas que les sacrements de l’Eucharistie et de la Réconciliation sont des rendez-vous prioritaires pour rencontrer Dieu… La prière est l’un des trois piliers de notre Carême que Jésus nous rappelle dans l’Évangile : une prière sans exhibition, qui doit demeurer à l’écart des bruits du monde, pour mieux entendre la voix de Dieu.

  • Cependant, une rencontre plus approfondie avec Dieu ne sera possible que si nous prenions le temps de nous rencontrer nous-même en parallèle. 40 jours pour faire le tri dans notre vie, nous débarrasser des futilités : nos paroles futiles, nos dépenses futiles, nos pertes de temps futiles… Et prendre davantage du temps pour la relecture, pour nous débarrasser de ce qui nous freine dans la vie et qui nous empêche de progresser. Prendre du temps pour soi, pour retrouver ce qui est le juste nécessaire. D’où ce deuxième pilier du jeûne : se priver du superflu. Parmi ces superflus, il y a sans doute nos excès alimentaires mais aussi les excès sur nos écrans… Vivre le jeûne comme un temps de purification…

  • 40 jours également pour rencontrer notre prochain. C’est le troisième pilier que Jésus nous rappelle dans l’Évangile : le partage ou l’aumône. Avoir un meilleur souci des autres : déjà des membres de ma famille, ensuite ceux que nous côtoyons dans nos différents espaces de vie : nos collègues et voisins notamment.

Avoir le souci des autres suppose aussi le souci de mieux dialoguer, d’essayer de mieux comprendre l’autre, moins se replier sur soi, sur ses idées ou ses convictions. Accepter que les autres n’ont pas le même avis que nous sur certaines choses. Nous n’avons pas la science infuse !

Avoir le souci des autres suppose aussi le souci de partager de son bien et de sa personne. Dégager davantage du temps pour les autres… Apprendre à mieux les aimer comme Jésus les aime…

Avoir le souci des autres suppose enfin le souci de crever les vieilles rancœurs et rancunes tenaces que nous trainons depuis de trop longues années : oser enfin la discussion et la réconciliation… Dépasser nos préjugés, nos mauvais souvenirs…

C’est là que le Christ nous attend particulièrement durant ce Carême 2021.

Voilà les principales pistes qui nous sont proposées pour vivre ce Carême, au cœur de ce combat contre le virus et ses variantes. Nous sommes invités à une vraie démarche du cœur, de conversion… Une vraie démarche de confiance que le Seigneur ne nous lâche pas… Une vraie démarche communautaire…

C’est le sens du rite des Cendres que nous allons vivre : « Convertissez-vous et croyez à l’Évangile ». Vous serez invités à venir en procession ; le toucher n’étant pas possible, vous inclinerez la tête sur laquelle on imposera les cendres, dans le respect des gestes barrières et de distanciation.

 

 

40 jours… utilisons-les à bon escient et dans 40 jours, le Christ nous communiquera la lumière de sa Résurrection.  Ayons la foi et l’espérance, unissons-nous dans ce combat sanitaire et bon Carême à tous.




Mercredi des cendres – Homélie du Père Louis DATTIN

Quarante jours :

40 jours pour faire le ménage en nous, …

40 jours pour mieux regarder les autres, …

40 jours pour mieux regarder le Seigneur, …

Et d’abord pour faire le ménage en nous :

Il s’agit pendant le Carême, frères et sœurs, de nous débarrasser de tout ce qui nous encombre, de tout ce qui nous alourdit et nous empêche de progresser, donc de vivre.

Le Carême évoque le désert. Quand on s’enfonce dans le désert, il faut accepter un certain mode de vie, une certaine discipline, que l’Eglise appelle « ascèse « . On ne trouve pas, chaque soir, un hôtel cinq étoiles pour vous accueillir.

Il faut prendre ce temps de Carême, pour vous alléger de toutes sortes de choses superflues. 40 jours pour faire le tri, pour vous délester de ce qui est inutile. Il ne faut pas traîner : 40 jours, c’est vite fait, 40 jours pour garder ‘’juste ce qu’il faut ‘’ et se contenter du strict minimum.

De même que les vignerons taillent leurs vignes à cette époque de l’année, non pas pour les abîmer et leur faire du mal, mais pour les débarrasser de toutes les branches inutiles et pour qu’elles donnent de plus belles grappes. De même, nous avons tous quelque chose à tailler en nous. Tailler quoi ?

C’est à chacun de réfléchir et à décider (silence)… dans mon emploi du temps : pertes de temps, dépenses inutiles, paroles inutiles, soucis futiles, …

Quarante jours pour regarder les autres :

– Devenir plus attentif aux autres : en famille, avec mon mari ou ma femme, avec mes  enfants, avec  mes parents, plus attentif à mon entourage ;

– Avoir le souci de partager, de dialoguer, de mieux comprendre ;

– Savoir, pendant ce Carême, être plus tolérant à l’égard de ceux qui ne pensent pas comme nous !

– Etre soucieux des pauvres : régions d’Afrique Noire où l’on meurt de faim et de soif.

Le Carême est un temps de solidarité avec les plus malheureux, un temps de partage : sommes-nous prêts à nous priver sur la nourriture ou sur d’autres dépenses ? Le jour du Vendredi Saint, à trois heures, au moment où vous allez embrasser le Christ crucifié et que vous aurez juste à côté le plateau qui va recueillir vos ‘’offrandes de Carême‘’, c’est-à-dire le montant de tout ce dont vous vous serez privés pour les autres, qu’apporterez-vous en vérité ? Un superflu ou le vrai montant de sacrifices que vous aurez faits, unissant vos privations aux douleurs du Christ en croix ?

– Dans nos rapports avec les autres, savoir écouter avant de parler : ne soyons pas trop sûrs d’avoir toujours raison ; et si nous sommes investis d’une certaine autorité, souvenez-vous de la parole du Christ « Que le plus grand parmi vous, soit comme celui qui sert ! »

–  Quarante jours pour vous éduquer le cœur à aimer, à apprendre à aimer d’une façon neuve, pour éduquer votre esprit, l’arracher à ses obsessions, ses idées reçues, l’ouvrir à la nouveauté, pour éduquer votre regard, dépasser l’usure, traverser l’écran des masques et des apparences. Les autres attendent de nous cette conversion. Ils attendent que nous puissions les regarder autrement, que nous ne restions pas figés sur des souvenirs anciens, sur de vieux griefs.

Jésus, attend cela aussi de nous ! Quand nous oublions nos frères, c’est lui que nous oublions. Quand nous  jugeons nos frères, c’est lui que nous jugeons.

40 jours pour marcher à un autre rythme, pour changer de style mais 40 jours aussi pour regarder le Seigneur : le Carême est un temps privilégié pour rencontrer le Seigneur. Bien souvent, nous prions peu ou nous prions mal. « Nous ne trouvons pas le temps » disons-nous. N’est-ce-pas plutôt que « nous n’en prenons pas le temps » ?

Une rencontre avec Dieu, la messe ou un temps de prière est toujours prioritaire pour grandir dans la foi et dans l’amour :

– 40 jours pour regarder Dieu, rencontrer le Christ par la méditation de l’Evangile : quel évangéliste allez-vous choisir, cette année, pour mieux comprendre les désirs du cœur de Dieu sur vous ? St-Jean, St-Luc ou St- Marc ?

– 40 jours pour être transfiguré

– 40 jours pour grandir avec l’Evangile, pour apprendre ou réapprendre à vivre, pour avoir un cœur moins centré sur moi-même, mais plus centré sur le salut du monde.

La grande  souffrance du cœur de Dieu, n’est-ce-pas de voir tant d’hommes et de femmes aux prises avec la misère, la souffrance, et la guerre et de voir si peu d’hommes et de femmes prêts à s’engager dans le grand combat pour la paix et pour un monde vraiment fraternel et solidaire ? Allons-nous laisser le Christ faire son œuvre de redressement en nous ?

      Nous allons recevoir les cendres, ce n’est pas un rite magique. C’est le signe que nous sommes décidés à profiter de ces quarante jours pour changer quelque chose dans nos manières de penser et de vivre. Ces cendres : c’est notre vie… éteinte et grise, aride parfois, et sans fruit, mais qui peut s’épanouir.

Qu’elles soient bénies, ces cendres, elles peuvent nous faire du bien !

En les recevant, c’est ton appel à grandir, Seigneur, à produire du fruit, que tu places, pas seulement sur notre front, mais surtout dans notre cœur.

Qu’elles soient bénies, ces cendres, parce qu’elles deviendront le signe de notre existence qui change parce que nous voulons nous convertir et nous tourner vers l’Evangile du Christ !

Si vous n’y êtes pas décidés, restez à votre place, ne jouez pas la comédie ! Autrement, d’accord.

« Convertissez-vous et croyez à la Bonne Nouvelle.

Dans 40 jours, vous pouvez ressusciter avec Jésus ! » AMEN




6ième Dimanche Temps Ordinaire – Homélie du Père Rodolphe EMARD (Mc 1,40-45)

Frères et sœurs, l’Évangile que nous avons proclamé fait écho à la première lecture du livre des Lévites. Dans le livre des Lévites, il y a six chapitres qui sont consacrés aux notions de « pureté / impureté ». Deux chapitres entiers traitent de la question de la lèpre. Nous avons entendu un extrait.

La lèpre était sans aucun doute à l’époque la maladie la plus abhorrée et la plus discriminante. Le lépreux ne pouvait pas déambuler sans dénoncer publiquement son statut de lépreux. La première lecture précise ce point : « Le lépreux atteint d’une tache portera des vêtements déchirés et les cheveux en désordre, il se couvrira le haut du visage jusqu’aux lèvres, et il criera : “Impur ! Impur !” »

Le lépreux était totalement rejeté, mis à l’écart. Il y avait d’une part, la douleur de la maladie et d’autre part, l’exclusion de sa famille, du culte et de la société. Il y avait aussi cette tache accablante de se présenter aux prêtres. Le lépreux attestait ainsi être lui-même coupable de sa propre maladie. La conception de l’époque voyait en celui qui était atteint de la lèpre un grand pécheur. Sa maladie est la conséquence d’un péché qu’il aurait commis, lui ou un autre membre de sa famille.

Dans l’Évangile, nous voyons un lépreux et Jésus qui enfreignent les règles. Tout d’abord, le lépreux il enfreint la Loi deux fois :

  • Premièrement, il ne promène pas en criant « Impur ! Impur ! » ;

  • Deuxièmement, loin de se tenir à l’écart, il se rend auprès de Jésus ;

Jésus enfreint la Loi en touchant le lépreux. Chose inconcevable selon la conception de l’époque, car celui qui touchait un lépreux devenait lui-même impur.

Un Évangile qui nous rappelle quatre points frères et sœurs que je souhaiterais vous partager :

  • Cet Évangile nous révèle que Jésus est venu nous sauver du péché. Dieu s’oppose au mal fait à l’homme. Par le Baptême, nous avons la rémission des péchés et le Catéchisme de l’Église Catholique précise à ce sujet : « Par le Baptême, tous les péchés sont remis, le péché originel et tous les péchés personnels ainsi que toutes les peines du péché » (n°1263). Dans notre conception créole, il y a encore un reste de la conception des gens de l’époque de Jésus ; l’idée que nous pourrions porter le péché de nos ancêtres… Non ! Cassons cette fausse idée. Jésus nous sauve du péché et par le Baptême, nous sommes libérés des péchés de nos premiers parents… Vivons en enfants de Dieu libres !

  • Si nous focalisons notre attention sur Jésus : il nous montre que face à la maladie, il ne s’agit pas d’exclure mais de vivre la compassion. En purifiant le lépreux, Jésus manifeste qu’il est le Messie, le Sauveur et qu’il est de nature divine. Il manifeste aussi une compassion infinie, miséricordieuse et qui apporte la guérison. Jésus se montre sensible à la souffrance de l’homme.

  • Si nous focalisons notre attention maintenant sur le lépreux : il nous invite à une confiance et à l’audace du témoignage. Si Jésus renvoie le lépreux aux prêtres, c’est pour en faire un témoin de son Évangile.

Rappelons-nous aussi que si Jésus a purifié ce lépreux c’est à cause de sa grande foi : « Si tu veux, tu peux me purifier. » « Je le veux, sois purifié. » Jésus ne peut pas nous purifier si nous ne lui remettons pas notre foi. Et Jésus veut nous purifier !

  • L’importance du toucher. La crise sanitaire nous contraint à ne pas nous toucher pour éviter la propagation de la Covid-19 et de ses variantes. Nous devons le consentir en cette période de combat… Cependant, l’Évangile nous rappelle l’importance du toucher. Jésus touche le lépreux… Jésus est tactile. Toucher quelqu’un fait partie de sa manière de communiquer. C’est en touchant qu’il transmet son énergie divine qui guérit.

Pour conclure, à l’approche du Carême frères et sœurs, je nous souhaite trois vœux :

  • Que la foi du lépreux nous stimule pour mieux focaliser notre attention sur le Christ, pour mieux l’annoncer autour de nous. Que ce Carême soit également le moment favorable pour demander au Seigneur de nous purifier de nos lèpres modernes : ce qui nous coupe de Dieu, de notre prochain et de nous-mêmes.

  • Que ce Carême soit propice pour redécouvrir les sacrements de l’Église et la Parole de Dieu. N’oublions pas que le Christ nous touche dans les sacrements et dans sa Parole.

  • Que nous demeurions encore plus vigilants dans la lutte contre la Covid-19 et ses variantes, pour un jour, avec la grâce de Dieu, pourvoir reprendre nos contacts sociaux et humains, à nouveau nous toucher…

Le combat continue, ne baissons pas la garde. Que le Christ nous accompagne et qu’il nous garde dans son amour.

                                                                                                                         P. Rodolphe Emard




7ième Dimanche du Temps Ordinaire – par le Diacre Jacques FOURNIER (Lc 6,27-38)

« Aimez vos ennemis »

En ce temps-là, Jésus déclarait à ses disciples : « Je vous le dis, à vous qui m’écoutez : Aimez vos ennemis, faites du bien à ceux qui vous haïssent.
Souhaitez du bien à ceux qui vous maudissent, priez pour ceux qui vous calomnient.
À celui qui te frappe sur une joue, présente l’autre joue. À celui qui te prend ton manteau, ne refuse pas ta tunique.
Donne à quiconque te demande, et à qui prend ton bien, ne le réclame pas.
Ce que vous voulez que les autres fassent pour vous, faites-le aussi pour eux.
Si vous aimez ceux qui vous aiment, quelle reconnaissance méritez-vous ? Même les pécheurs aiment ceux qui les aiment.
Si vous faites du bien à ceux qui vous en font, quelle reconnaissance méritez-vous ? Même les pécheurs en font autant.
Si vous prêtez à ceux dont vous espérez recevoir en retour, quelle reconnaissance méritez-vous ? Même les pécheurs prêtent aux pécheurs pour qu’on leur rende l’équivalent.
Au contraire, aimez vos ennemis, faites du bien et prêtez sans rien espérer en retour. Alors votre récompense sera grande, et vous serez les fils du Très-Haut, car lui, il est bon pour les ingrats et les méchants.
Soyez miséricordieux comme votre Père est miséricordieux.
Ne jugez pas, et vous ne serez pas jugés ; ne condamnez pas, et vous ne serez pas condamnés. Pardonnez, et vous serez pardonnés.
Donnez, et l’on vous donnera : c’est une mesure bien pleine, tassée, secouée, débordante, qui sera versée dans le pan de votre vêtement ; car la mesure dont vous vous servez pour les autres servira de mesure aussi pour vous. »

            Voilà certainement une des pages les plus folles de l’Evangile. Elle nous entraîne tout en même temps au cœur de Dieu et au cœur de nos incapacités. Et le pont entre les deux devrait être notre foi qui, petit à petit, devrait nous permettre de poser des actes que nous n’aurions jamais accomplis par nous‑mêmes… Et pour avancer sur ce chemin si déconcertant, nous pouvons prendre le Christ comme exemple… Tout ce qu’il nous demande est en effet révélation indirecte de ce qu’il fait déjà…

            Jésus a tout d’abord une confiance totale en son Père. Il sait qu’Il est là, avec lui ; il veille sur lui et lui donne instant après instant, jour après jour, par les uns et par les autres, tout ce dont il a besoin… Et Jésus cherchera à nous introduire dans le mystère de cette confiance : « Ne vous tourmentez pas de ce que vous mangerez ou boirez… Votre Père sait que vous en avez besoin. Cherchez d’abord le Royaume des Cieux et sa justice, et tout le reste vous sera donné par surcroît »… C’est à la lumière de cette certitude de foi que Jésus peut nous demander de donner à quiconque nous demande, de prêter sans rien attendre en retour, de laisser prendre notre tunique par celui qui nous a déjà pris notre manteau… Folie de foi…

            Et il est tout aussi humainement fou « d’aimer nos ennemis, de faire du bien à ceux qui nous haïssent »… Et pourtant, Dieu est ainsi… Avec son Fils et par son Fils, il s’est laissé insulter, mépriser, frapper, dépouiller, crucifier… Sans un mot, il a pris sur lui tout ce mal, et il l’a offert pour la guérison de ceux-là mêmes qui justement lui faisaient du mal… « C’étaient nos péchés qu’il portait dans son corps, sur le bois, afin que morts à nos péchés, nous vivions pour la justice. Par ses blessures, nous sommes guéris »…

            « Dieu est Amour », « et l’Amour avec lequel Dieu nous aime a été versé dans nos cœurs par l’Esprit Saint qui nous a été donné » au jour de notre baptême. C’est en s’appuyant sur cet Esprit de continuelle Bienveillance que nous sommes invités, petit à petit, à grandir dans cette folie de Dieu qui « Lui, est bon, pour les ingrats et les méchants »… DJF




6ième Dimanche du Temps Ordinaire (Mc 1, 40-45) – Francis Cousin

« De partout, on venait à lui. »

 

La semaine dernière, le passage de l’évangile se terminait par la parole de Jésus : « Allons ailleurs, dans les villages voisins, afin que là aussi je proclame l’Évangile. ».

Jésus va vers les gens …

Et aujourd’hui, c’est l’inverse : les gens viennent vers Jésus …

Vous allez dire : « C’est pas nouveau ! déjà la semaine dernière, dès le coucher du soleil annonçant la fin du sabbat, ’’La ville entière se pressait à la porte de la maison de la belle-mère de Simon-Pierre avec l’espoir que Jésus guérisse les gens atteints de toutes sortes de maladies.’’ »

Que s’est-il donc passé entre temps ?

N’oublions pas, Jésus est un juif, qui met en pratique la Loi juive et qui la respecte.

Or, on a entendu dans la première lecture les règles de la Loi juive concernant les malades de la lèpre : ils devaient se tenir à l’écart des villes et villages, et sur la route, quand quelqu’un arrivait, ils devaient se signaler en criant « Impur ! ». Ils étaient en fait exclus de la vie sociale de la communauté.

À l’époque, on pensait que toute maladie était une punition de Dieu à cause des fautes faites par la personne, qui de ce fait devenait impure.

Mais avec Jésus, tout change …

Le lépreux de ce passage d’évangile va, le premier, oser braver la Loi juive en s’approchant de Jésus et l’interpeller avec des mots autres que ’’Impur’’.

Il a entendu parler que Jésus qui guérissait des malades, et étant tombé à ses genoux, il lui dit : « Si tu le veux, tu peux me purifier. », ce qui est un acte de foi fort vis-à-vis de Jésus.

Jésus, qui est « venu pour les malades et les pécheurs », ne reste pas insensible à l’appel du lépreux. Et lui-même va à son tour braver la Loi juive en « le touchant », ce qui était interdit, disant : « Je le veux, sois purifié. ».

En le guérissant, Jésus lui redonne simultanément la possibilité de réintégrer la communauté, il lui redonne un statut social. En un certain sens, il lui redonne la vie !

Mais pour que cette guérison puisse avoir un statut social, il fallait qu’elle soit, selon la Loi juive, authentifiée par un prêtre, d’où la phrase de Jésus : « Ne dis rien à personne, mais va te montrer au prêtre, et donne pour ta purification ce que Moïse a prescrit dans la Loi. ».

Jésus, fils de Dieu, peut guérir les personnes, mais pour leur permettre leur réinsertion dans la vie sociale, il sait qu’il faut que la Loi de Moïse soit appliquée, dans l’intérêt de la personne guérie.

Jésus met toujours en avant la personne humaine : « Ne pensez pas que je sois venu abolir la Loi ou les Prophètes : je ne suis pas venu abolir, mais accomplir. » (Mt 5,17). « Jésus ne vient ni détruire la Loi, ni la consacrer comme intangible, mais lui donner par son enseignement et son comportement une forme nouvelle et définitive, où se réalise enfin en plénitude ce vers quoi la Loi acheminait. » (note c, Bible de Jérusalem).

Mais le lépreux ne suit pas les recommandations de Jésus. Il s’en va, tout joyeux (et on le serait à moins), en proclamant la gloire de Dieu et la nouvelle de sa guérison.

Ayant touché le lépreux, Jésus est devenu impur lui aussi au mon de la Loi, et doit donc se tenir à l’écart des villes et villages …

Effet néfaste pour Jésus ? …

Arrêt de l’évangélisation ? …

Non, car si Jésus ne peut plus entrer dans les villages, ce sont maintenant les personnes qui viennent à lui …

Qu’en est-il pour nous ?

Jésus, Dieu sauve, est venu sur la terre pour nous sauver, nous ramener vers son Père. Ce qui compte pour lui, ce sont les personnes, et l’esprit de la Loi, et non la lettre de la Loi, comme il l’a dit lui-même à propos du sabbat : « le sabbat a été fait pour l’homme et non l’homme pour le sabbat. » (Mc 2,27).

Si Jésus s’approche des lépreux, des malades, … s’il les touche, c’est par miséricorde, c’est pour prendre sur lui leurs lèpres, leurs péchés … pour les en débarrasser, pour leur rendre la vie …

Et il fait la même chose pour nous, pour chacun de nous, car Jésus, l’Emmanuel, Dieu avec nous, est toujours près de nous.

Quand nous crions vers lui, comme le lépreux, sans fioritures : « Vois ma misère, regarde mon péché. », Jésus vient vers nous, il nous touche le cœur. Et nos péchés n’ont aucun effet sur lui, il ne devient pas pécheur, mais il nous libère de nos péchés …

Parce que Jésus n’a pas d’autre désir que de purifier, de pardonner, de guérir, de nous rendre la vie …

A l’approche de ce carême qui nous mènera à la croix, où Jésus a porté nos péchés, puis à Pâques, pensons à faire comme le lépreux : aller vers Jésus, aller vers un prêtre, et lui dire tout simplement : « Si tu le veux, tu peux me purifier. » …

Jésus n’attend que cela !

Seigneur Jésus,

ta compassion vis-à-vis du lépreux

passe avant la Loi de Moïse.

Tu vois sa misère

et tu veux lui rendre la vie.

Et tu es prêt à faire la même chose pour nous,

quand nous te demandons

pardon pour nos fautes.

Encore faut-il que nous le fassions …

Francis Cousin    

 

 

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5ième Dimanche du Temps Ordinaire (Mc 1, 29-39) – Francis Cousin

« Les préoccupations de Jésus »

L’évangile de cette semaine, que certains appellent ’’une journée-type de Jésus’’, nous permet surtout de voir en un seul lieu les trois composantes du ministère de la vie publique de Jésus : les guérisons ou les relèvements, la prière, et la prédication de la Bonne Nouvelle.

Cela a commencé avec l’évangile de la semaine dernière, dans la synagogue de Capharnaüm, où Jésus prie, dans une prière collective, où Jésus enseigne « en homme qui a autorité », et où Jésus guérit « l’homme tourmenté par un esprit impur » (Mc 1,22).

Il en est de même dans l’évangile de ce jour, qui suit immédiatement celui de dimanche dernier : « Aussitôt sortis de la synagogue » Jésus se rend avec ses quatre premiers compagnons chez la      belle-mère de Simon. Mais l’ordre n’est pas le même.

Ministère de Guérison.

La belle-mère de Simon est malade, allongée sur son lit avec de la fièvre. Maladie réelle : grippe … ou maladie psychosomatique à cause de l’enrôlement de Simon à la suite de Jésus avec toutes les conséquences que cela va avoir pour elle et sa fille en terme de présence ou d’absence, et surtout en terme de nourriture et de revenus … Nul ne le sait.

La réaction de Jésus est, là aussi, nouvelle : lui, un homme, va au-devant d’une femme qu’il ne connaît pas. Il ne parle pas, mais il va près d’elle, qui est malade, donc impure dans la mentalité de l’époque, et « la saisit par la main et la fit lever. ». En peu de temps, deux tabous sont transgressés par Jésus.

Ce qui s’est passé dans l’après-midi, on ne le sait pas … mais c’était le sabbat … donc pas grand-chose.

Par contre, dès que le soleil se couche, et donc le sabbat terminé, c’est la foule autour de la maison : « La ville entière se pressait à la porte. » avec toutes sortes de maladie …

Et Jésus les guérit et expulsa beaucoup de démons.

Ministère de la Prière.

« Le lendemain, Jésus se leva, bien avant l’aube. Il sortit et se rendit dans un endroit désert, et là il priait. »

Après la prière collective, c’est la prière personnelle de Jésus.

On ne sait pas ce qu’il dit … sauf à de rares moments, notamment lors de la Passion.

Mais on sait le lien indéfectible entre lui et son Père : « Le Père et moi, nous sommes un. » (Jn 10,30), et donc l’importance de la communication entre le Père et lui.

Raconter sa journée, comment cela s’est passé, les problèmes rencontrés, que faire à l’avenir …peut-être un peu comme ce qui se passe dans un couple …

Louange, remerciement … mais aussi : « Père, je te rends grâce parce que tu m’as exaucé. Je le savais bien, moi, que tu m’exauces toujours ; mais je le dis à cause de la foule qui m’entoure, afin qu’ils croient que c’est toi qui m’as envoyé. » (Jn 11,41-42), avec ici l’explication de sa prière vis-à-vis de la foule.

Avec quand même un renseignement : elle a lieu « dans un endroit désert », loin de toute tentation, de tout bruit, afin de garantir la concentration sur le dialogue. Comme Jésus le dit pour nous : « Quand tu pries, retire-toi dans ta pièce la plus retirée, ferme la porte, et prie ton Père qui est présent dans le secret. » (Mt 6,6).

Ministère de l’évangélisation

C’est le ministère principal de Jésus, celui pour lequel il est venu sur terre. C’est la première phrase de Jésus dans l’évangile de Marc : « Les temps sont accomplis : le règne de Dieu est tout proche. Convertissez-vous et croyez à l’Évangile. » (Mc 1,15).

C’est ce qu’il avait déjà développé à la synagogue …

Et quand les gens de Capharnaüm le trouvent après sa prière, Jésus leur dit : « Je suis bien avec vous, mais ma mission ne s’arrête pas ici. Allons ailleurs, dans les villages voisins, afin que là aussi je proclame l’Évangile ; car c’est pour cela que je suis sorti. »

Cette mission de Jésus, elle est devenue celle des premiers apôtres … et c’est notre mission encore aujourd’hui, notre mission de baptisés : « Allez ! De toutes les nations faites des disciples. » (Mt 28,19).

Le chrétien ne doit pas rester dans son église, il lui faut sortir, aller ailleurs. « Vers les périphéries de l’Église » comme dit le pape François. Il doit être en marche, dynamique, comme Jésus qui « passait en faisant le bien » (Ac 10,38).

C’est parfois difficile ; on n’a pas toujours envie de le faire ; et souvent on préfère rester chez soi, dans son petit confort, bien au chaud …

Écoutons encore le pape François :

« Chers amis, Jésus est le Seigneur du risque, il est le Seigneur du toujours ‘‘plus loin’’. Jésus n’est pas le Seigneur du confort, de la sécurité et de la commodité. Pour suivre Jésus, il faut avoir une dose de courage, il faut se décider à changer le divan contre une paire de chaussures qui t’aideront à marcher, sur des routes jamais rêvées et même pas imaginées, sur des routes qui peuvent ouvrir de nouveaux horizons, capables de propager la joie, cette joie qui naît de l’amour de Dieu, la joie que laissent dans ton cœur chaque geste, chaque attitude de miséricorde. Aller par les routes en suivant la ‘‘folie’’ de notre Dieu qui nous enseigne à le rencontrer en celui qui a faim, en celui qui a soif, en celui qui est nu, dans le malade, dans l’ami qui a mal tourné, dans le détenu, dans le réfugié et dans le migrant, dans le voisin qui est seul. Aller par les routes de notre Dieu qui nous invite à être des acteurs politiques, des personnes qui pensent, des animateurs sociaux. Il nous incite à penser à une économie plus solidaire que celle-ci. Dans les milieux où vous vous trouvez, l’amour de Dieu nous invite à porter la Bonne Nouvelle, en faisant de notre propre vie un don fait à lui et aux autres. Et cela signifie être courageux, cela signifie être libre. » (Pape François, JMJ Cracovie, 30-07-2016).

Seigneur Jésus,

tu invites les premiers apôtres

à quitter leur confort, à aller ailleurs,

vers d’autres personnes.

Mais ce message est aussi pour nous :

entendre ton appel à aller vers les autres,

et surtout vers les plus petits, les plus faibles.

Saurons-nous t’entendre chaque jour ?

Francis Cousin    

 

 

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4ième Dimanche du Temps Ordinaire – par Claude WON FAH HIN

Commentaire du Samedi 30/1/2021 et dimanche 31/1/2021.

Deutéronome 18 15–20 ; 1Corinthiens 7 32–35 ; Marc 1 21–28

 Jésus et quatre de ses disciples – Simon, André, Jacques et Jean – entrent à Capharnaüm, une ville cosmopolite située au Nord-Ouest de la mer de Galilée, appelée encore Lac de Tibériade ou encore Lac de Gennésareth. C’est un lieu chargé d’histoire qui a été le théâtre de pêches miraculeuses, de la tempête apaisée, et c’est sur ces eaux que Jésus et Pierre ont marché, c’est sur une montagne environnante que Jésus a proclamé les Béatitudes. C’est déjà une église, en train de se constituer, qui se déplace pour évangéliser Capharnaüm, lieu symbolique de la « Galilée des païens ». L’évangélisation tient une place très importante dans la Bible et dans la mission de l’Eglise. Dans l’Ancien Testament, Dieu envoyait déjà des prophètes pour dire la parole de Dieu, annoncer la Bonne Nouvelle du salut par la conversion et le repentir, rappeler au peuple hébreux qu’il faut mettre en pratique les commandements du Dieu unique, faisant comprendre qu’il ne faut pas se tourner vers des idoles ainsi que nous le rappelle l’épisode du « Veau d’or » démoli par Moïse alors qu’il venait de recevoir les tables de la Loi. Devant la résistance de ce peuple à la « nuque raide », le premier texte d’aujourd’hui nous dit: « Yahvé ton Dieu suscitera pour toi, du milieu de toi, parmi tes frères, un prophète comme moi, que vous écouterez ». « Je leur susciterai, du milieu de leurs frères, un prophète semblable à toi, je mettrai mes paroles dans sa bouche et il leur dira tout ce que je lui ordonnerai. 19 Si un homme n’écoute pas mes paroles, que ce prophète aura prononcées en mon nom, alors c’est moi-même qui en demanderai compte à cet homme ». Dieu parle ainsi à la manière des hommes pour les mettre en garde, mais pour ceux qui veulent mieux connaître ce Dieu en lisant la Bible, en se formant, par exemple à un institut d’étude catholique ou au Sedifop, un service de formation bien de la Réunion, et qui est affiché à l’entrée de l’église, ils apprendront qu’il ne faut jamais avoir peur de Dieu, car Dieu qui est Amour est aussi d’une Miséricorde infinie. C’est pour cela que les expressions telles que « Dieu va punir à ou », ou bien « ou va partir en enfer » n’ont pas lieu d’être. C’est la personne qui s’éloigne de Dieu qui fait lui-même son propre malheur, justement parce qu’il s’éloigne de Dieu. Si Dieu nous envoie un prophète, c’est que nous avons besoin d’un médiateur, et le médiateur par excellence est Jésus, porte-parole parfait de Dieu auprès des hommes et porte-parole parfait des hommes auprès de Dieu. –

Enseigner c’est évangéliser. L’Eglise a pour mission d’évangéliser. Mt 28,19-20 : « Allez donc, de toutes les nations faites des disciples, les baptisant au nom du Père et du fils, et du Saint Esprit, leur apprenant à garder tout ce que je vous ai prescrit » ; Mc 16,15 : « Allez par le monde entier, proclamez l’Évangile à toutes les créatures. Celui qui croira et sera baptisé sera sauvé, celui qui ne croira pas sera condamné » ; Lc 24,47 : « on prêchera en son Nom la conversion et le pardon des péchés à toutes les nations… » ; Jn 20,21 : « Comme mon Père m’a envoyé, moi aussi je vous envoie » ; Ac 1,8 : « Vous allez recevoir une force, celle de l’Esprit Saint qui descendra sur vous…jusqu’aux extrémités de la terre ». Et tous les Papes depuis 1965 ont insisté sur l’évangélisation. L’Eglise, ce n’est pas seulement les prêtres, c’est aussi les membres de l’Eglise que nous sommes tous. Il nous revient à nous aussi d’évangéliser, chacun à sa manière et selon ses compétences. Et là, les catéchistes ont un rôle important dans la mission de l’Eglise au niveau de chaque paroisse. Mais encore faut-il que leurs idées soient claires concernant l’Eglise catholique : nous n’avons qu’un seul Dieu. Et il n’y en a pas d’autre. Cela aussi doit être enseigné aux jeunes enfants du catéchisme. Un seul Dieu, donc pratiquer une seule religion. Il faut tirer les leçons de l’acte de Moïse brisant le veau d’or. Ceux qui adoraient le veau d’or, cela signifie qu’ils ont adoré un autre dieu qui, en réalité, n’existe pas et qui a été fabriqué de toutes pièces. Ils ont donc inventé un nouveau dieu alors qu’ils ont appris par les prophètes qu’il n’existe qu’un seul Dieu.  Impossible donc de pratiquer deux religions à la fois alors que le chrétien reconnaît qu’il n’y a qu’un seul Dieu, celui que le Christ nous a enseigné dans les évangiles. Il faut que cela soit clair non seulement chez tous ceux qui évangélisent mais aussi chez les parents de ces enfants du catéchisme. Ils ont une grosse responsabilité pour que les enfants du catéchisme soient bien éclairés et bien informés. D’où l’importance de bien se former. C’est là une invitation à vous faire inscrire au Sedifop qui est l’organisme de formation de l’évêché.

Jésus, dès qu’il arrive à Capharnaüm, se dirige directement, comme à son habitude, à la synagogue. Dans l’évangile d’aujourd’hui, figurent en quatre fois le mot « enseigner – enseignement ». Pour Jésus, ce qui est premier c’est d’enseigner. Marc nous révèle rarement le contenu des enseignements de Jésus, mais il insiste sur l’originalité de l’enseignement de Jésus : son savoir surpasse largement celui de ces gens savants, de ces rabbins célèbres, de ces spécialistes des Ecritures que sont les Pharisiens et des scribes.  Jésus enseigne avec autorité. C’est-à-dire qu’il enseigne en faisant grandir ceux qui l’écoutent, mais en même temps, ils surclassent tous les prédicateurs de l’époque et c’est ce qui frappait l’auditoire. Faire connaître Dieu et ses commandements, voilà ce qui importe. Jésus enseigne donc et c’est seulement après qu’il va s’occuper de l’homme possédé du démon. D’abord Dieu et ensuite on s’occupera du démon. C’est pour cela que lorsque nous avons des tentations de toutes sortes, et nous en avons à chaque instant de notre vie, il ne faut pas s’occuper du démon en premier, il faut d’abord recourir à Dieu par la prière et demander son aide pour ne pas succomber à la tentation. Dieu d’abord, ensuite le démon disparaîtra de nos pensées, de nos paroles, de nos mauvais sentiments, de nos coeurs avec l’aide de Dieu, de la Parole de Dieu, de Marie, de l’ange gardien etc…Evangéliser, c’est aussi témoigner de sa vie, de son combat, de la manière d’être ou de rester avec Dieu par une prière continuelle, de la façon dont on peut faire pour repousser l’action du mal en nous, de ne pas passer son temps à épier les défauts des autres, mais plutôt de chercher en profondeur nos propres défauts pour les offrir à Dieu. Il faut penser aux autres pour les aimer, pour les aider, pour les soutenir, pour les faire grandir, et penser à soi pour reconnaître nos petites misères et faiblesses, nos propres défauts profondément enracinés en nous, difficiles à détecter parfois, pour les dénicher et les terrasser afin d’être purifiés et libérés par le Christ qui nous apprend à aimer même ceux qui ne nous aiment pas, ceux qui luttent à mort contre nous. C’est l’exemple même du Christ au moment de sa Passion : jamais il n’a eu de la haine pour ses adversaires. Il a connu toutes sortes d’humiliation sans broncher. C’est cela qui fait aussi sa grandeur et c’est un exemple pour nous tous. Ce qu’il faisait à ce moment-là : il priait le Père. Sœur Faustine nous dit (P.68 – §92) : « l’humiliation est ma nourriture de chaque jour…Je tâche de me taire, car je me méfie de ma langue qui, en de tels moments, est encline à parler de soi, alors qu’elle doit me servir à louer Dieu pour tant de bienfaits et de dons accordés. Quand je reçois Jésus dans la Sainte Communion, je Le prie avec ferveur de guérir ma langue pour que par elle, je n’offense ni Dieu, ni le prochain. Je veux qu’elle ne cesse de rendre gloire à Dieu. Les fautes que commet la langue sont graves. L’âme ne parviendra pas à la sainteté si elle ne maîtrise pas sa langue ». Maitriser sa langue c’est maîtriser sa pensée, son cœur, ses actions. S’il y a encore des chrétiens qui ne comprennent pas la valeur de l’humiliation, il leur faudra souvent méditer sur la Passion du Christ, ou même sur l’attitude de Padre Pio lorsqu’un faux rapport sur ses authentiques stigmates a été remis au Pape. Padre Pio n’a pas dit un seul mot pour se défendre contre le faux rapport, et malgré les sanctions subies, il est resté d’un calme parfait, comme si de rien n’était, c’est ce que l’on appelle « l’obéissance silencieuse ». Comme pour le Christ et Padre Pio, il faut savoir rester digne dans l’humiliation alors qu’on est accusé à tort. Une victime est souvent comme un agneau, il ne peut rien pour se défendre, mais en même temps il ressemble à l’Agneau, l’Autre, Celui qui enlève le péché du monde.

Jésus fait preuve d’autorité à la fois en enseignant, mais aussi en chassant un démon. Le démon existe donc bel et bien. On pourrait faire une conférence sur cette créature pendant une heure ou deux et même davantage. Si quelqu’un affirme qu’il n’existe pas, cela signifie qu’il a mordu au piège tendu par le démon lui-même : celui de faire croire qu’il n’existe pas. Il est bien le père du mensonge. Une chose est sûre : le Christ est son Maître, son unique maître. Mais il fuit également la Sainte Vierge Marie à qui le Seigneur a donné le pouvoir de l’écraser. D’une seule parole de Jésus, et l’homme est libéré du démon. A moins d’une situation exceptionnelle voulue par Dieu, comme dans le cas de Job et de certains saints, là où se trouve Dieu, le démon n’y est pas. Raison de plus pour prier constamment le Seigneur, et faire que notre vie de tous les jours soit prière, intérieurement et extérieurement, dans nos paroles, dans nos attitudes, dans nos actions. Disons-le tout de suite : les hommes possédés véritablement par le démon, c’est très, très rare, peut-être même exceptionnel. Et arrêtons d’avoir peur à cause de nos superstitions et à la Réunion, ce n’est pas ce qui manque. Padre Pio nous dit : « « Prenons bien garde de ne jamais nous troubler pour n’importe quel sinistre malheur qui pourrait nous arriver (et cela inclut les superstitions). Ce trouble n’est jamais séparé de l’imperfection, car il a toujours son origine dans l’égoïsme et l’amour-propre (et cela signifie que l’on ne fait pas confiance en Dieu). De plus, lorsque notre cœur s’inquiète, plus fréquentes et plus directes sont les attaques de l’ennemi. Il met à profit la faiblesse humaine qui nous empêche de suivre le droit sentier de la vertu. L’ennemi de notre salut sait trop bien que la paix du cœur est le signe certain de l’assistance divine, et c’est pourquoi il ne laisse perdre aucune occasion pour nous la faire perdre. A cause de cela, prenons toujours bien garde à ce point. Jésus nous sera en aide ». Un enfant qui a peur court souvent vers sa maman, c’est sa protectrice bien aimée.

De même, dans toutes les situations difficiles, ayons recours à Marie, notre Sainte Mère, à qui le Seigneur a confié la charge de nous protéger et de nous guider.




4ième Dimanche du Temps Ordinaire (Mc 1, 21-28) – Francis Cousin

« Que nous veux-tu ? »

C’est le récit du premier miracle de Jésus que saint Marc nous relate dans son évangile. Et ce miracle a lieu à Capharnaüm, un village de pêcheurs où se trouve la maison de Simon-Pierre, et dont le nom signifie « village de la consolation ».

Bizarre nom pour un village jusqu’alors anonyme, mais qui prend tout son sens quand Jésus y vient et en fait son point de chute en Galilée, lui qui est venu sur la terre pour consoler son peuple, comme l’annonçait le prophète Isaïe : « Consolez, consolez mon peuple, – dit votre Dieu – parlez au cœur de Jérusalem. Proclamez que son service est accompli, que son crime est expié, qu’elle a reçu de la main du Seigneur le double pour toutes ses fautes. » (Is 40,1-2).

Jésus qui est aussi le prophète annoncé par Dieu à Moïse : « Je ferai se lever au milieu de leurs frères un prophète comme toi ; je mettrai dans sa bouche mes paroles, et il leur dira tout ce que je lui prescrirai. » (Première lecture).

C’est bien ce que fait Jésus. Il est le Verbe, la Parole de Dieu, « et le verbe était Dieu » (Jn 1,1), et il dit lui-même « Mon enseignement n’est pas de moi, mais de Celui qui m’a envoyé » (Jn 7,16).

Comme tous les juifs, il va à la synagogue le jour du sabbat, et ce jour-là, il y enseigne, sans doute pour la première fois. Mais sa Parole qui vient de Dieu n’a pas la même saveur que celle des rabbins ou docteurs de la loi. Elle lui est bien supérieure, et dès ce premier jour, les gens sont surpris pas sa Parole : elle n’est pas celle de ceux qui rabâchent ce qu’ils ont déjà entendu, elle est neuve, car ce qu’il dit dans son enseignement, c’est ce qu’il est lui-même.

Parmi les présents, un homme est là, tourmenté par un esprit impur, comme nous le sommes parfois. La Parole de Jésus le dérange, car elle est claire, et va à l’encontre de ses interrogations-contradictions, et il s’écrit : « Que nous veux-tu ? Es-tu venu pour nous perdre ? » alors qu’il se rend bien compte que la parole de Jésus est vraie … Il parle au nom des autres, refuse de changer ses habitudes, il préfère rester « dans les ténèbres et l’ombre de la mort » (Lc 1,79) plutôt que d’accepter « la vraie lumière qui éclaire tout homme en venant dans le monde. » (Jn 1,9).

Mais ensuite son discours se fait personnel, et il parle en son nom propre : « Je sais qui tu es : tu es le Saint de Dieu. ». Un éclair de clairvoyance qui ne vient pas de lui … et qui ne signifie pas qu’il ait la foi en Dieu …

Ce que Jésus a bien compris, et il s’écrit pour le Malin : « Tais-toi ! sort de cet homme. ».

Ce qu’il fit.

Stupéfaction des assistants devant l’assurance de Jésus et la nouveauté de sa Parole, « donnée avec autorité », celle qui vient de la vérité. C’est la deuxième fois que ce terme est utilisé dans ce cours passage, ce qui montre son importance aux yeux de l’auteur.

La Parole de Jésus est ’’au-dessus de celle des hommes’’, comme tout ce qui vient de Dieu.

Et cette Parole agit sur nous comme sur les personnes présentes ce jour-là : stupéfaction, accord ou refus.

Il y a des moments où on se dit qu’on ne peut pas suivre cette Parole, car elle est trop exigeante, « trop dure » (Jn 6,60), des moments où on se reconnaît pécheur et où on voit la Parole à un niveau trop élevé pour nous, où on a envie de dire « Es-tu venu pour nous perdre » ou pour nous sauver ?

Et en même temps, on entend une voix intérieure qui nous dit : « Cesse d’être incrédule, sois croyant » (Jn 20,27), je suis venu pour toi, pour « les pécheurs. » (Mc 2,17), « j’ai gravée ton nom sur les paumes de mes mains » (Is 49,16), « suis-moi », « je suis le Chemin, la Vérité et la Vie. » (Jn 14,6).

Seigneur Jésus,

bien souvent ta Parole

nous paraît inaccessible,

trop lointaine et trop exigeante.

Mais j’ai confiance en toi :

’Ma force et mon chant, c’est le Seigneur ;

il est pour moi le salut.’

Francis Cousin 

 

 

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3ième Dimanche du Temps Ordinaire (Mc 1, 14-20) – Francis Cousin

« Venez à ma suite. »

La semaine dernière, dans l’évangile selon saint Jean, nous avions déjà vu André et son comparse, souvent identifié avec Jean, frère de Jacques de Zébédée, se mettre à suivre Jésus, suite à la remarque de Jean-Baptiste : « Voici l’Agneau de Dieu ». Ils étaient restés avec Jésus un bon moment de l’après-midi ; et le lendemain, André amène son frère Simon à Jésus : « Nous avons trouvé le Messie ! ». C’était au bord du Jourdain, là ou Jean-Baptiste baptisait, un peu au nord de la mer Morte.

Aujourd’hui, dans l’évangile de Marc (comme dans les autres synoptiques), nous retrouvons Jésus en Galilée, après avoir été baptisé dans le Jourdain et passé quarante jours dans le désert, commençant à prêcher la Bonne Nouvelle. Ce jour-là, il passe le long de la mer de Galilée. Et c’est là qu’il appelle ses quatre premiers apôtres : Simon et André, Jacques et Jean.

On pourrait se dire : « Il y a un problème ! les évangélistes ne disent pas la même chose ! »

À moins qu’ils disent tous vrai.

Faisons une hypothèse :

Cela commence avec André et Jean, puis quelques autres Galiléens, des amis, de la famille : il y a nommément cités : Simon-Pierre, Philippe, Nathanaël (Barthélémy), à Béthanie de Transjordanie, auprès du Jourdain. Ils ont été en relation avec Jésus de manières diverses, ont parlé avec lui. Ils ont fait connaissance …

Après le baptême de Jésus, dans les synoptiques, Jésus, poussé par l’Esprit, part dans le désert pendant quarante jours, pour y être tenté par le Diable … Et les autres Galiléens rentrent chez eux, reprennent leur métier ; la vie continue …

Après le désert, Jésus remonte en Galilée et commence à enseigner … il va de village en village …

(Ne tenons pas compte des jours indiqués dans l’évangile de Jean : cela lui permet de situer les noces de Cana le septième jour après le premier témoignage de Jean-Baptiste, en parallèle au septième jour de la création du monde où Dieu se reposa, et suggéré ainsi que ce repas de noces préfigure le banquet messianique de la fin des temps.)

Un jour, Jésus passe par Bethsaïde, le village d’André et de Simon. On peut estimer à environ deux mois la durée entre la rencontre de Béthanie et ce jour-là (quarante jours de désert, trois jours pour remonter en Galilée, et deux semaines d’évangélisation en Galilée).

Passant le long du lac, il voit André et Simon qui jettent leurs filets dans la mer. Il les reconnaît tout de suite et les interpelle : « Venez à ma suite. Je vous ferais devenir des pêcheurs d’hommes. ».

Les deux hommes se retournent. Voient Jésus. Ils reconnaissent aussitôt celui dont les paroles les avaient tant émerveillées, leur avaient donné l’espoir d’une autre vie. Ils avaient réfléchi, avaient ruminé dans leur cœur toutes ces pensées que ces paroles avaient fait naître, et ils n’avaient qu’une hâte : le revoir ! Entendre de nouveau ses paroles bienfaisantes, pleines d’amour, d’espoir et de bonté …

Et le voici devant eux !

Ils attendaient tellement ce jour !

Sans attendre, ils laissent tout ce qu’ils faisaient, et partent avec lui.

Un peu plus loin, Jésus rencontre Jean et son frère Jacques, qui étaient dans les mêmes dispositions d’André et Simon … Et le résultat est le même …

Bien sûr, ceci n’est qu’une hypothèse … mais elle permet de comprendre pourquoi les ’futurs apôtres’ ont été aussi prompts à suivre Jésus.

Cette parole de Jésus, elle continue à nous être adressée : « Venez à ma suite. »

Je n’ajoute pas « Je vous ferais devenir pêcheurs d’hommes » car on risquerait de penser que c’est réservé aux vocations sacerdotales … Encore que … Tout le monde est appelé à sortir les pécheurs de leur univers et à les ramener dans le droit chemin … à commencer par nous !

« Venez à ma suite. », ce n’est pas seulement pour ceux qui ne croient pas, qui ne connaissent pas Jésus.

Tous, nous avons à nous mettre, chaque jour, à la suite de Jésus. À faire que nous mettions ses paroles en applications … à commencer par le commandement d’amour de Jésus : « Aimez-vous les uns les autres, comme je vous ai aimé. ».

C’est d’autant plus important en ce jour où se termine la semaine d’unité pour les Chrétiens. Baptisés du même baptême qui fait de nous des fils de Dieu, il est important que nous prions (et que nous fassions ce qu’il faut) pour que nos points de différences soient supprimés et que nous puissions nous dire véritablement comme frères en Jésus.

Et aussi que nous pensions à ceux qui ont (ou n’ont pas) d’autres religions … , qui ne pensent pas comme nous, mais qui sont aussi pour nous des frères (et des sœurs). Ainsi que nous l’a rappelé le pape François dans sa dernière encyclique : ’’Fratelli Tutti’’, ou en français ’’Tous Frères’’.

Seigneur Jésus,

Tu ne cesses d’appeler

les hommes à te suivre,

pour que ta Bonne Nouvelle

fleurisse sur la terre

et que la fraternité entre tous

soit quelque chose de réel,

que tu attends depuis longtemps.

Fais que nous te suivions …

en actes !

Francis Cousin 

 

 

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