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« Allez ! De toutes les nations faites des disciples. »
Cette phrase est adressée par Jésus à ses disciples sur une « montagne où Jésus leur avait ordonné de se rendre. ».
C’est Jésus qui convoque ses disciples …
Quand nous allons à la messe, avons-nous conscience que nous sommes ’’convoqués’’ par Jésus pour participer à l’Eucharistie, répondant à son invitation impérative « Faites ceci en mémoire de moi ! » (Lc 22:19) …
Qu’aller à la messe, ce n’est pas obéir à une obligation ou une convention sociale … mais c’est aller à la rencontre de quelqu’un qui nous y invite : Jésus … et que nous sommes heureux de rencontrer …
Cela devrait être une joie pour nous de répondre à cette invitation … Comme l’était la joie de Bernadette pour se rendre à la grotte de lourdes, aux voyants de Fatima pour aller près du chêne vert, et à ceux de Medjugorjé pour monter sur la colline du Podbrodo … C’était pour eux une nécessité de répondre à cette invitation, et cela malgré les interdictions diverses, familiales, politiques ou policières …
Comment fait-on pour ’’faire’’ des disciples ?
Faire comme Jésus : Enseigner la Parole de Dieu, annoncée par Jésus, et la mettre en pratique …
Et ensuite confirmer l’adhésion par le Baptême.
Mais pas le baptême de Jean-Baptiste, qui disait : « Moi, je vous baptise dans l’eau, en vue de la conversion. Mais celui qui vient derrière moi est plus fort que moi, et je ne suis pas digne de lui retirer ses sandales. Lui vous baptisera dans l’Esprit Saint et le feu. » (Mt 3,11)
Il faut attendre la fin de l’évangile selon saint Mattieu pour voir en une seule phrase nommer les trois membres de la Sainte Trinité : « Baptisez-les au nom du Père, et du Fils, et du Saint-Esprit. ».
Le baptême n’est pas l’affaire de Dieu le Père tout seul.
Le baptême n’est pas l’affaire de Jésus tout seul, même si parfois on parle du baptême de Jésus, par opposition au baptême de Jean-Baptiste.
Le baptême n’est pas l’affaire de l’Esprit Saint tout seul.
Il est l’affaire des trois membres de la Trinité qui agissent de manière concomitante.
Cependant chaque membre de la Trinité a ses caractéristiques propres :
Le Père comme créateur de l’univers, Dieu d’Amour et de miséricorde,
Le Fils Jésus comme Verbe, Parole de Dieu faite homme,
L’Esprit Saint comme défenseur, Esprit de vérité, guide de nos âmes.
Mais dans la vie courante, ils agissent tous les trois ensemble sans qu’on puisse distinguer la part de chacun des trois …
« Nous sommes appelées à vivre notre relation avec Dieu non seulement dans le secret de notre chambre, comme Jésus nous y invite quand nous voulons prier, ni même seulement dans des communions eucharistiques qui seraient des démarches purement individuelles à laquelle l’existence de l’Église ne serait qu’un facteur adjacent, mais de façon sacramentelle. C’est-à-dire que nous entrons dans la plénitude de la communion avec Dieu trinitaire quand nous participons aux sacrements de l’Église tels que celle-ci a la mission de les célébrer et en a défini les normes. Ceci vérifie l’importance vitale, en plus du baptême et de la confirmation, de la participation régulière à la messe (…) ainsi qu’au recours au sacrement de réconciliation autant qu’il est nécessaire. » (Card. André Vingt-trois).
Seigneur Dieu,
Toi qui est tout Amour,
qui partage cet Amour avec
ton Fils et l’Esprit Saint,
et avec tous les humains,
nous te remercions pour cet Amour
que tu nous donnes,
et pour la compassion que tu as envers nous.
Francis Cousin
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La semaine dernière, nous avons célébré l’Ascension de notre Seigneur. Depuis que dans son humanité, il est entré dans l’intimité de Dieu le Père, Jésus ne peut plus être perçu par nos sens. Nous ne le voyons plus avec nos yeux, nous ne l’entendons plus avec nos oreilles, et nous ne pouvons plus le toucher.
Cet enlèvement de Jésus d’auprès des disciples a interrogé Sainte Catherine de Sienne. Se souvenant que dans l’évangile selon Jean, dans son discours d’adieu, Jésus dit à ses disciples : « je vous dis la vérité : il vaut mieux pour vous que je m’en aille, car, si je ne m’en vais pas, le Défenseur ne viendra pas à vous » (Jn 16, 7), sainte Catherine s’est demandé en quoi le départ de Jésus était quelque chose de positif pour ses disciples, et si le don de l’Esprit Saint était une compensation suffisante, pour ainsi dire, de l’absence physique du Seigneur.
Dans le livre des Dialogues qu’elle a écrit, elle s’appuie sur un autre passage du discours d’adieu de Jésus dans lequel, il dit aux disciples : « Je m’en vais, et je viens à vous » (Jn 14, 28). Sainte Catherine arrive donc à la conclusion que par le don du Saint Esprit, il est possible pour Jésus d’être présent de manière personnelle auprès de chacun de ses disciples, peu importe ou il habite. C’est pourquoi elle écrit que « le Saint Esprit ne vient jamais seul, mais il vient avec la puissance du Père et la sagesse du Fils ». (Dialogue XXIX). Pour le dire autrement, par le don du Saint Esprit, la présence du Fils de Dieu n’est plus limitée, ni à un lieu précis, ni à une époque.
L’intuition de sainte Catherine se vérifie dans les lectures de ce jour
Dans la première lecture tirée du livre des Actes des Apôtres, saint Luc nous raconte le récit du don de l’Esprit Saint le jour de la Pentecôte. Le terme Pentecôte vient du grec pentékostê (πεντηκοστή) qui signifie « cinquantième ». Pendant la période du premier Temple de Jérusalem construit par Salomon (cf. 1 R 5), le cinquantième jour après Pâque, les hébreux se rendaient en pèlerinage à Jérusalem pour présenter à Dieu les premiers fruits de la récolte, mûrie en sept semaines depuis la Pâque, comme le prescrivait la Loi. Dans la Bible hébraïque, cette fête est appelée Hag Shavouot (הַג שָׁבֻעֹת), ce qui signifie « fête des semaines ».
Par exemple, dans le livre du Deutéronome, après avoir donné des instructions pour la Pâque, le Seigneur dit : « Tu compteras sept semaines : dès que la faucille commence à couper les épis, tu commenceras à compter les sept semaines. Puis tu célébreras la fête des Semaines en l’honneur du Seigneur ton Dieu, avec l’offrande volontaire que fera ta main ; ton offrande sera à la mesure de la bénédiction du Seigneur ton Dieu » (Dt 16, 9-10, voir aussi Ex 34, 22 ; Lv 23, 15-20 et Nb 28, 26).
Progressivement à partir du premier siècle, la « fête des semaines » commence à être rattachée à l’histoire du salut. Une première évolution sera de rattacher cette fête à l’alliance conclue par Dieu avec Noé (Gn 9). Puis dans un deuxième temps, ce sens lié à l’alliance va encore évoluer, et les pèlerins venant à Jérusalem vont célébrer ce jour-là l’alliance avec Moïse et le don de la Loi.
Il est possible que saint Luc connaissait ce sens, puisque dans son récit de la Pentecôte du livre des Actes des Apôtres, les mentions du « bruit » et du « feu » qui accompagnent le don de l’Esprit Saint, font penser à la manifestation de Dieu sur le mont Sinaï qui précède l’alliance et le don de la Loi dans le livre de l’Exode (Ex 19).
Si vous êtes chrétiens depuis quelques années, vous avez surement déjà entendu la lecture traditionnelle de ce texte qui oppose le don de la Loi gravée sur les tables de pierre à la loi gravée dans les cœurs qu’est l’Esprit Saint.
Ce matin, je voudrai plutôt attirer votre attention sur un détail de ce texte qui me semble plus utile pour mieux comprendre qui est l’Esprit Saint. Tout à l’heure, nous avons dit que par l’Esprit Saint, il était possible pour Jésus d’être présent de manière personnelle auprès de chacun de ses disciples. Le terme important ici est : « personnel ».
Dans son récit de la Pentecôte, saint Luc nous dit à propos du bruit que « la maison où ils étaient assis en fut remplie tout entière » (Ac 2, 2) et à propos des langues qu’on aurait dite de feu qu’« il s’en posa une sur chacun d’eux » (Ac, 2, 3). Il semble que Luc veut signifier que l’Esprit Saint est à la fois un don collectif et individualisé. Il concerne tous les disciples réunis, et chacun d’entre eux individuellement.
De la même façon, « Lorsque ceux-ci entendirent la voix qui retentissait, (les pèlerins) se rassemblèrent en foule » et « chacun d’eux entendait dans son propre dialecte ceux qui parlaient » (Ac 2, 6). Par l’Esprit, Dieu s’adresse à toutes les nations, et en même temps à chaque personne en particulier. Par conséquent, l’Esprit s’adresse aussi à moi. Et que veut-il cet Esprit Saint ? Quel est son objectif ?
Dans le texte d’évangile, Jésus répond que « l’Esprit de vérité vous conduira dans la vérité tout entière » (Jn 16, 13). Jésus nous présente l’Esprit comme un guide qui doit conduire les disciples dans la vérité. Or nous savons que dans ce même évangile johannique, Jésus se présente lui-même comme la vérité : « je suis le chemin, la vérité et la vie » a-t-il dit à ses disciples un peu plus tôt dans ce même discours (14, 6). Donc l’Esprit Saint est comme un maître qui nous conduit sur la voie du Christ.
Mais il ne s’agit pas d’un changement instantané, et saint Paul nous le rappelle dans l’extrait de la Lettre aux Galates que nous avons entendu.
Au début de cet extrait, l’Apôtre écrit : « Frères, je vous le dis : marchez sous la conduite de l’Esprit Saint » (Ga 5, 16). Et à la fin, il répète : « Puisque l’Esprit nous fait vivre, marchons sous la conduite de l’Esprit » (5, 25).
Saint Paul nous rappelle que la vie dans l’Esprit n’est pas une transformation magique, mais une marche pour intégrer progressivement l’Évangile et le mettre en application dans ma vie.
Dans l’évangile selon Matthieu, Jésus dit que « tout arbre bon donne de beaux fruits » (Mt 7, 17). Paul emprunte la même image, celle du « fruit » pour nous donner un critère de discernement pour savoir si ce que l’on fait vient de l’Esprit Saint. Je vous relis ce passage qui se passe de commentaire : « Mais voici le fruit de l’Esprit : amour, joie, paix, patience, bonté, bienveillance, fidélité, douceur et maîtrise de soi » (Ga 5, 22).
Chers frères et sœurs, en ce jour de la Pentecôte, comme nous exhorte saint Paul, « marchons sous la conduite de l’Esprit » ! Et puisqu’il parle à chacun d’entre nous personnellement et que « ce qu’il dit ne vient pas de lui-même : mais que c’est ce qu’il aura entendu du Père et du Fils » (cf. Jn 16, 13), à partir d’aujourd’hui et dans la suite de notre vie, prenons l’engagement d’être plus attentif aux conseils de ce divin guide. Amen.
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« Marie était là, avec eux. »
Nous sommes dans le mois de mai, comme souvent au moment de la fête de la Pentecôte, Mois qui est dédié à Marie …
Marie et le Saint Esprit, c’est une histoire qui dure, une longue histoire entre la petite jeune fille de Nazareth et le Saint Esprit : trente-quatre ans, en comptant la grossesse de Marie …
Surprise de Marie d’avoir été choisie par Dieu pour être la mère du Sauveur…
Une première rencontre qui se déroule toute en douceur, avec une petite interrogation quant au géniteur … d’autant que rien ne laissait prévoir cette situation dans les textes des prophètes…
Et cette rencontre a permis la naissance de Jésus , le fils de Dieu, qui nous a donné cette Bonne Nouvelle de l’amour inconditionnel de Dieu pour ceux qui l’aiment … et aussi pour ceux qui ne l’aime pas …
Un nouveau départ pour les juifs qui accueillent cette Parole : L‘Amour et sa miséricorde…
Marie était là, à Nazareth, discrète …, sans faire de bruit …
On retrouve Marie, dans l’évangile de Jean, avec Jésus, au début de sa vie avec quelques amis rencontrés après de Jean-Baptiste, une vie pas encore publique, mais où il y a du monde, lors d’un mariage à Cana …
Et là, c’est le drame …Plus de vin.
Marie était là, discrète … et en informe Jésus, qui ne pense pas que c’est son heure de se faire connaître.
Mais Marie, toujours discrète, dit en douce aux serviteurs : « Tout ce qu’il vous dira, faites-le. ». Ils le firent, et l’eau fut changé en vin …
Jésus « manifesta sa gloire, et ses disciples crurent en lui. ».
Grâce à Marie, les disciples crurent que Jésus était plus qu’un simple homme …
Le jour de la Pentecôte, dans la chambre haute où les disciples étaient rassemblés dans la peur des juifs, Marie était là, comme une simple disciple, discrète, comme toujours …
Et dans un grand bruit, l’Esprit Saint fut présent sous la forme de langue dites de feu …
Marie n’a rien dit … il n’y avait rien à dire … l’Esprit Saint était là !
Et à la foule, attirée par tout ce bruit, Pierre, empli de l’Esprit Saint, de met à la haranguer : « Hommes d’Israël, écoutez les paroles que voici. Il s’agit de Jésus le Nazaréen, homme que Dieu a accrédité auprès de vous en accomplissant par lui des miracles, des prodiges et des signes au milieu de vous, comme vous le savez vous-mêmes. Cet homme, livré selon le dessein bien arrêté et la prescience de Dieu, vous l’avez supprimé en le clouant sur le bois par la main des impies. Mais Dieu l’a ressuscité en le délivrant des douleurs de la mort, car il n’était pas possible qu’elle le retienne en son pouvoir. » (Ac 2,22-24)
Ce jour-là fut le premier jour de l’annonce de l’Évangile par les disciples, le premier jour de l’ère chrétienne.
Maintenant, Marie est toujours là, présente parmi nous …
Toujours discrète …
Et elle continue à promouvoir l’annonce de la Bonne Nouvelle, à sa manière, préférant apparaître à des enfants, ou à des pauvres gens, … ceux qu’on n’écoute pas a priori… mais elle arrive à faire passer son message, grâce à sa ténacité.
Seigneur Jésus,
ta mère était toujours présente,
non loin de toi.
Maintenant, c’est près de nous
qu’elle est présente,
pour nous rappeler
ton message d’amour.
Merci Marie.
Francis Cousin
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