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La Pentecôte – par Francis COUSIN

 Évangile selon saint Jean 15, 26-27 ; 16,12-15

 

« Marchez sous la conduite de l’Esprit-Saint. »

 

Les trois textes de ce dimanche de Pentecôte Parlent évidemment de l’Esprit-Saint : avant qu’il ne vienne sur les disciples (Évangile), quand il vient sur eux (1° lecture),  et les conséquences une fois qu’il est venu (2° lecture).

Dans l’évangile, Jésus annonce une dernière fois qu’il enverra un ’’Défenseur’’, l’Esprit de Vérité. C’est lui-même qui l’envoie, et non plus le Père à sa demande (Jn 14,16) ou en son nom (Jn 14,26). Mais cet Esprit vient « d’auprès du Père ». Les liens entre les trois personnes de la Trinité sont bien manifestes : « Le Père et moi nous sommes UN » (Jn 10,30), et Jean le redit d’une autre manière à la fin de ce passage : « Tout ce que possède le Père est à moi ; voilà pourquoi je vous ai dit : L’Esprit reçoit ce qui vient de moi pour vous le faire connaître. »

Quelle est la mission du Saint-Esprit : rendre témoignage de Jésus, rendre témoignage de la Lumière face aux ténèbres, afin que ceux qui le reçoivent puissent, eux aussi, rendre témoignage de la Lumière de Jésus auprès du Monde. Et si cette Parole s’adressait aux disciples, elle s’adresse aussi à nous maintenant, nous qui sommes aves Jésus depuis notre baptême, qui est notre commencement dans la vie de Dieu.

Voilà pourquoi il est important pour nous de « Marcher sous la conduite de l’Esprit-Saint » (2 lecture) pour témoigner de la Vérité. (On remarquera que la nouvelle traduction liturgique est beaucoup plus offensive que l’ancienne : « Laissez-vous mener par l’Esprit » qui pouvait laisser entendre qu’il suffisait d’être passif à l’action de l’Esprit. Ici on nous demande d’être actif, de marcher avec l’Esprit).

« Marcher sous la conduite de l’Esprit-Saint » est une injonction de saint Paul aux Galates. C’est pour lui tellement important qu’il va le dire trois fois dans ce paragraphe, mais à chaque fois de manière différente.

La première : l’injonction. la deuxième fois, l’explication : « si vous vous laissez conduire par l’Esprit … ». La troisième : la conclusion : « Puisque l’Esprit nous fait vivre, marchons sous la conduite de l’Esprit ».

On remarquera que, dans sa conclusion, Paul change de sujet grammatical : ce n’est plus marchez (presque un ordre), mais marchons, tous ensemble. Paul s’associe aux Galates, ou plutôt l’inverse : il associe les Galates, qu’il considère comme acquis à son argumentaire, à sa propre marche avec l’Esprit-Saint.

Quel est donc son argumentaire ?

« Si vous vous laissez conduire par l’Esprit, vous n’êtes pas soumis à la Loi »

L’Esprit a été donné le jour de la Pentecôte, qui était au départ une fête juive, commémorant le don de la Loi à Moïse sur le mont Sinaï cinquante jours après la libération des hébreux de l’esclavage des égyptiens et du passage de la mer Rouge. Pour les chrétiens, la Pentecôte est la commémoration du don de l’Esprit-Saint cinquante jours après la libération du péché et le passage de Jésus de la mort à la Vie. Mais la loi de Dieu présentée par Jésus n’est plus une liste d’obligations écrites sur des tables de pierre, mais un commandement à vivre dans nos cœurs : « Aimez-vous les uns les autres comme je vous ai aimés ».

Et Paul va opposer les tendances de la chair aux fruits de l’Esprit.

La Loi fait référence aux tendances de la chair qu’il faut éviter. Et Paul dresse une liste d’actions à laquelle nous mènent les tendances de la chair, les tendances du monde : il en nomme 16, soit 4 x 4, ou 4². Or, pour les juifs, 4 symbolise ce qui touche à la terre, au monde sans Dieu. Il signifie ainsi de manière forte que les tendances de la chair mènent aux ténèbres, au monde des païens.

Par contre, les fruits de l’Esprit sont moins nombreux, puisque Paul en cite 9. Mais 9, c’est 3 x 3, ou 3². Et dans la symbolique chrétienne, 3 représente la Trinité, Dieu en trois personnes. Ainsi, les fruits de l’Esprit mènent à la Vérité, à la Lumière.

Alors, si les fruits de l’Esprit sont moins nombreux, ils n’en demeurent pas moins supérieurs aux tendances de la chair, car ils mènent à la vie spirituelle, à Dieu.

Et, comme « Ceux qui sont au Christ Jésus ont crucifié en eux la chair, avec ses passions et ses convoitises », alors il faut suivre l’Esprit.

Pour nous aussi, qui sommes au Christ par notre baptême, la conclusion est la même : « marchons sous la conduite de l’Esprit ».

Seigneur Jésus,

tu nous envoies l’Esprit de Vérité

qui vient d’auprès du Père,

puissance d’amour qui nous envoie

nous aussi vers les autres,

pour que la Bonne Nouvelle de Jésus

soit répandue sur toute la terre.

Merci de nous avoir envoyé ton Esprit,

et de nous aider à marcher à sa suite.

Francis Cousin

                      

 

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Rencontre autour de l’Évangile – La Pentecôte

« Quand viendra le Défenseur, que je vous enverrai d’auprès du Père, l’Esprit de vérité qui procède du Père, Il rendra témoignage en ma faveur !. »

 

TA PAROLE SOUS NOS YEUX

 Situons le texte et lisons (Jean 15, 26-27 ; 16, 12-15)

Dans le discours après la Cène, après avoir prévenu ses disciples que leur mission dans le monde ne sera plus facile qu’elle n’a été pour lui, Jésus leur promet l’assistance de l’Esprit-Saint. 

Soulignons les mots importants

 Le Défenseur :

Pourquoi les disciples auront-ils besoin d’un défenseur ?

Que je vous enverrai d’auprès du Père :

Pourquoi faut-il que Jésus soit auprès du Père pour envoyer l’Esprit-Saint ?

J’aurai encore beaucoup de choses à vous dire :

Comment comprendre cette parole de Jésus ?

L’Esprit de vérité :

Pourquoi Jésus nomme-t-il ainsi l’Esprit ?

Il rendra témoignage :

Quel sera le rôle de l’Esprit par rapport à Jésus ?

L’Esprit vous guidera vers la vérité tout entière, Il fera connaître ce qui va venir : Que veut dire Jésus ?

Il reprendra ce qui vient de moi pour vous le faire connaître :

Quel sera le rôle principal de l’Esprit Saint auprès des apôtres ?

 

Pour l’animateur  

L’Esprit, le Défenseur (15, 26-27). Les disciples doivent savoir que dans les persécutions, ils ne sont pas seuls ; Le Défenseur sera à leur côté, l’Esprit de vérité témoignant pour Jésus. Comme les disciples porteront le même témoignage, on peut en déduire que c’est par les croyants que l’Esprit pourra porter ce témoignage.

Jésus doit passer par la mort et être glorifié dans la résurrection et l’Ascension, pour pouvoir communiquer aux hommes l’Esprit Saint. Dans sa condition terrestre, Jésus n’a pas encore la plénitude de l’Esprit pour pouvoir le donner.

L’Esprit, guide des disciples (16, 12-15) Jésus a donné l’essentiel de sa révélation. La richesse de son message est inépuisable. Il y a encore beaucoup de choses à découvrir dans ce qu’il a dit. L’Esprit fera comprendre ce qui s’est passé. Il conduira vers la vérité en faisant découvrir au fur et à mesure tout le contenu de la Bonne Nouvelle et la manière d’en vivre, de la mettre en pratique, dans l’existence quotidienne. Évoquons simplement Philippe qui, guidé par l’Esprit, donne à l’eunuque de relier Js 53,7-8 à Jésus (Ac 8,29).

L’Esprit fera connaître ce qui va venir, mon en prédisant l’avenir ou en apportant une nouvelle révélation inutile après Jésus, mais en éclairant l’avenir à l’aide du mystère de Jésus.

En définitive, l’Esprit poursuit ce que Jésus a fait : révéler aux hommes le mystère de Dieu. Jésus a été le dernier mot de Dieu aux hommes : mais la personne de Jésus reste en partie une énigme pour les hommes, tant que l’Esprit ne nous ouvre pas à l’intelligence profonde de son mystère. L’Esprit reprend ce que le Fils a été et a apporté et qui vient du Père. C’est dans le Christ, interprété par l’Esprit, que le mystère de Dieu se dévoile.

Plus que personne, les parents de petits enfants savent combien l’être humain est fragile. Un banal refroidissement, une infection, une indigestion, cela suffit parfois, le pire peut arriver. La Bible nous le rappelle : nous sommes faits d’une chair fragile, la vie ne tient qu’à un fil. Il en est de même pour nos sentiments, car l’amour, lui aussi, est fragile. Comment pouvons-nous triompher du mal, alors que nous sommes si exposés ?

Mais Jésus nous a donné un Défenseur, son Esprit, présent à tout son Peuple et à chacun de nous. L’Esprit nous ouvre l’intelligence à l’enseignement du Christ et nous rend capables de porter sa Parole et d’y trouver la Vérité de toute chose, qui est la présence du Dieu d’amour.

La Pentecôte proclame ainsi que toute l’œuvre du Christ aboutit à une guérison de la faiblesse humaine, lui-même a insufflé aux apôtres défaits le souffle d’une nouvelle création, son esprit.

 

TA PAROLE DANS NOS CŒURS

Seigneur notre Dieu, nous te rendons grâce pour le don de ton Esprit. Qu’il nous aide à vivre selon la Parole de Jésus ton Fils. Qu’il nous conduise jour après jour à une meilleure connaissance et à un plus grand amour de Jésus. Que sa force nous permette de vaincre nos peurs pour que nous soyons en ce monde difficile ses témoins.

TA PAROLE DANS NOTRE VIE :

 Est-ce que je réalise que sans l’Esprit-Saint ma relation avec le Christ et avec son Père est impossible ? Sans l’Esprit-Saint je ne peux pas être « chrétien », c’est-à-dire appartenir au Christ et vivre de sa vie. 

Qu’est-ce que la « vie spirituelle » ? Un moment de prière par-ci par-là, une cérémonie religieuse, telle dévotion… ? Et mon travail, ma famille, tout ce qui remplit mes journées… tout cela serait-il étranger à l’Esprit qui habite en nous ? C’est toute notre vie de baptisé qui doit être une vie « dans l’Esprit » : c’est toute notre vie alors qui est « spirituelle », si nous sommes dociles à l’Esprit qui nous inspire ce qui est bien, ce qui est vrai, ce qui est juste, ce qui est amour.

L’Esprit-Saint fait de nous des fils et des filles du Père, des apôtres, des témoins de Jésus. Où en sommes-nous ?

L’Esprit-Saint est l’âme de l’Église. Comment je considère l’Église ? Comme une simple organisation pour nos besoins religieux ou comme le Peuple de Dieu, le Corps du Christ et le Temple de l’Esprit ?

ENSEMBLE PRIONS  

Esprit-Saint, dès l’origine à l’œuvre sur la terre, tu parlais autrefois par la voix des prophètes. Puis tu vins sur Marie… C’est toi qui dirigeais tous les pas de Jésus. Par toi, Souffle de vie, Christ est ressuscité : les siens l’ont reconnu. Au jour de Pentecôte tu descendis sur eux dans le vent et le feu ; et le timide Apôtre Témoigne au monde entier de la gloire de Dieu. Tu as fait naître l’Église. Dans le cœur du croyant tu choisis ton séjour. Sans toi, nous ne pouvons nommer Dieu « notre Père », ni Jésus « le Seigneur ». Tu fais de nous des fils ; l’étranger devient frère et le monde est meilleur. En nous c’est toi qui pries, et par toi le disciple annonce Jésus Christ. Viens répandre ta vie. Viens ! Le temps de l’Eglise est le temps de l’Esprit.

 

 

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7ième Dimanche de Pâques – par Francis COUSIN

  Évangile selon saint Jean 17, 11-19

 

« Garde mes disciples unis dans ton nom »

 

Malgré la demande de Jésus lors de la grande prière qu’il a faite le jeudi avant qu’il ne soit arrêté et qu’il meure, si l’on regarde la situation actuelle, le moins que l’on puisse dire, c’est que sa demande ne s’est pas réalisée.

Mais ce n’est pas à cause de Dieu qui n’aurait pas voulu que les disciples de Jésus ne soient pas unis, mais c’est bien à cause des humains, des chrétiens, qui n’ont pas réussi à garder cette unité entre eux.

Dès le départ des différences se sont faites jour entre les disciples, avec les ariens, les docètes, les gnostiques … plus tard ce fut le schisme d’Orient (1054), les cathares (XII° siècle), puis les luthériens (1521), les calvinistes (1530) … jusqu’à maintenant où le nombre de sectes se réclamant de Jésus est important (évangélistes, pentecôtistes…), et avec les Lefebvristes qui n’ont pas accepté les conclusions du concile Vatican II.

Des rapprochements ont lieu actuellement entre les différents courants chrétiens, au grand dam de certains qui croient détenir la vérité … Mais celle-ci n’existe que si on suit Jésus qui a dit : « Je suis le chemin, la Vérité et la vie. » (Jn 14,6), et ce qui le représente aujourd’hui, l’Esprit-Saint « qui [nous] rappellera tout ce que je vous ai dit » (Jn 14,26). C’est ce que nous rappelle saint Jean dans la deuxième lecture : « Si nous nous aimons les uns les autres, Dieu demeure en nous, et, en nous, son amour atteint la perfection. Voici comment nous reconnaissons que nous demeurons en lui et lui en nous : il nous a donné part à son Esprit ».

C’est le recours à l’Esprit qui a permis de ‘reformer’ les douze apôtres après la défection de Judas (1° lecture). C’est l’Esprit qui a permis la mise en place des différents textes du concile Vatican II. C’est l’Esprit qui est toujours à l’œuvre parmi nous pour nous aider à faire le bien.

Peut-être que parfois certains ont confondu l’Esprit de Dieu, le Saint-Esprit, avec leur ‘petite intelligence’, … et peut-être qu’il nous arrive encore de faire de même !

Mais ce faisant, nous n’avons pas été capables de conserver cette unité entre les chrétiens. Oh, bien sûr, nous n’avons pas créé de nouvelles sectes, mais nous avons mis la désunion dans l’Église, parce que nous pensions avoir la vérité en nous, ou parce que nous pensions que les autres avaient torts… le résultat est le même. Bien souvent,  c’est notre égoïsme qui nous a fait croire que notre pensée était supérieure à celle de l’Église ou de certains de ses membres.

Or, qui dit désunion, dit séparation … et dans l’Église, cela veut dire que l’on se coupe de la Tête de l’Église qui est le Christ.

Ce n’est pas possible pour un Chrétien. Nous devons être unis au Christ, mais aussi nous devons être unis aux autres membres de l’Église ; Jésus nous le dit : « C’est à l’amour que vous aurez les uns pour les autres que l’on reconnaîtra que vous êtes mes disciples » (Jn 13,35).

L’amour, toujours l’amour !

C’est la seule manière de vivre comme les trois personnes de la Trinité, toujours unies entre elles.

C’est difficile d’aimer tout le monde … mais c’est formidable !

« Qu’il est formidable d’aimer, qu’il est formidable de tout donner pour aimer ! »

Seigneur Jésus,

tu veux vraiment que nous soyons unis

dans le nom de ton Père,

nous tous qui sommes tes disciples,

parce que tu sais que c’est

ce qui nous donnera la joie, le bonheur,

dans l’amour des uns et des autres,

unis comme toi l’est avec ton Père.

Mais tu nous mets en garde

contre ce qui pourrait nous amener

à la désunion : le Mauvais.

Ne nous laisse pas entrer en tentation !

 

Francis Cousin

                      

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7ième Dimanche de Pâques – par le Diacre Jacques FOURNIER (Jn 15, 1-8)

 « Père, garde-les dans la fidélité à ton Nom »

(Jn 17,11b-19)

 

           En ce temps-là, les yeux levés au ciel, Jésus priait ainsi : « Père saint, garde mes disciples unis dans ton nom, le nom que tu m’as donné, pour qu’ils soient un, comme nous-mêmes.
Quand j’étais avec eux, je les gardais unis dans ton nom, le nom que tu m’as donné. J’ai veillé sur eux, et aucun ne s’est perdu, sauf celui qui s’en va à sa perte de sorte que l’Écriture soit accomplie.
Et maintenant que je viens à toi, je parle ainsi, dans le monde, pour qu’ils aient en eux ma joie, et qu’ils en soient comblés.
Moi, je leur ai donné ta parole, et le monde les a pris en haine parce qu’ils n’appartiennent pas au monde, de même que moi je n’appartiens pas au monde.
Je ne prie pas pour que tu les retires du monde, mais pour que tu les gardes du Mauvais.
Ils n’appartiennent pas au monde, de même que moi, je n’appartiens pas au monde.
Sanctifie-les dans la vérité : ta parole est vérité.
De même que tu m’as envoyé dans le monde, moi aussi, je les ai envoyés dans le monde.
Et pour eux je me sanctifie moi-même, afin qu’ils soient, eux aussi, sanctifiés dans la vérité. »

            

             Juste avant sa Passion, Jésus prie son Père pour ses disciples, et donc pour chacun d’entre nous. Et le Père exauce toujours le Fils : « Père, je te rends grâce de m’avoir écouté. Je savais que tu m’écoutes toujours » (Jn 11,41-42)… Cette prière de Jésus pour nous est donc exaucée, ne l’oublions jamais…

            Et que demande-t-il ? « Père saint, garde mes disciples dans la fidélité à ton Nom que tu m’as donné en partage pour qu’ils soient un comme nous-mêmes ». Or, « selon une conviction très répandue » à l’époque, « le nom dit la personne en sa profondeur… Aussi, connaître le nom de quelqu’un, c’est avoir accès au Mystère de son Être » (P. Xavier Léon Dufour). Le Père a donc donné au Fils son Nom en partage : il lui a donné d’Être ce qu’il Est. « Dieu Est Lumière » (1Jn 1,5) et « Esprit » (Jn 4,24), le Père Est Lumière et Esprit ? Reprenons notre principe de base : « Le Père aime le Fils et il a tout donné en sa main » (Jn 3,35), tout ce qu’Il Est, tout ce qu’Il a. « Tout ce qu’a le Père est à moi » (Jn 16,15), dit Jésus. Le Fils est donc lui aussi Lumière (Jn 8,12 ; 12,46) et Esprit (2Co 3,17) : il a reçu du Père d’avoir son Nom en partage. C’est pourquoi, « moi et le Père, nous sommes un » (Jn 10,30), unis l’un à l’autre dans la Communion d’un même Esprit, le Père le donnant au Fils par amour, le Fils le recevant du Père dans l’amour, et cela de toute éternité…

            Or « j’ai fait connaître ton Nom aux hommes », dit Jésus à son Père, et il l’a fait en leur donnant à eux aussi de recevoir ce « Nom » en partage. Souvenons-nous : ressuscité, il leur dira : « Recevez l’Esprit Saint » (Jn 20,22). Par ce Don de l’Esprit, ils seront donc eux aussi en Communion avec Jésus et entre eux « dans l’unité de l’Esprit » (Ep 4,3). Aussi, quand Jésus demande à son Père de garder ses disciples dans la fidélité à son Nom, il lui demande de faire en sorte qu’ils demeurent bien dans ce Mystère de Communion qu’il est venu leur révéler et leur offrir (1Co 1,9), bien tournés vers Lui de tout cœur, accueillant sans cesse ce Don de l’Esprit qui leur est fait… Se repentir, se tourner vers Dieu, rester tourné vers Dieu, tout cela est Don de Dieu (Ac 5,31 ; 11,18 ; Lc 15,1-10). « Dieu, fais-nous revenir, fais luire ta face et nous serons sauvés » (Ps 80).

            Père, « je ne te demande pas de les retirer du monde, mais de les garder du Mauvais ». Cette demande rejoint la précédente… A la prière du Fils, Dieu le Père veille donc sur chacun des disciples de Jésus, comme un Père sur ses enfants, pour qu’ils ne se laissent pas tenter, pour qu’ils ne s’égarent pas, ne se blessent pas, ne se fassent pas de mal en faisant ce qui serait mal… « Ne nous laisse pas entrer en tentation »… Dieu est donc le premier acteur de notre conversion. Si nous y sommes un tant soit peu attentifs, il saura nous faire comprendre que telle parole, telle décision, telle action pourraient nous détourner de cette Plénitude de Vie qu’il veut voir régner en nous, pour notre seul bien… « Je parle ainsi pour qu’ils aient en eux ma joie, et qu’ils en soient comblés », « la joie de l’Esprit », l’Esprit donné gratuitement, par amour, « l’Esprit qui sanctifie » (2Th 2,13). 

DJF

       

           




6ième Dimanche de Pâques – par Francis COUSIN

Évangile selon saint Jean 15, 9-17

 

« Amour ! »

 Après avoir vu la semaine dernière, pour pouvoir porter du fruit, qu’il était nécessaire d’être toujours en lien, nous qui sommes les sarments, avec Jésus qui est le cep de la vigne du Seigneur, le passage de l’évangile de cette semaine nous donne une autre condition pour porter du fruit : Aimer à la manière de Jésus.

Si on regarde les textes de ce jour, on remarque que le verbe ’aimer’ ou le nom ’amour’’ sont utilisés 9 fois dans la seconde lecture pour dix lignes et 10 fois dans l’évangile pour vingt lignes. C’est dire l’importance de ces deux termes.

            Par contre, on ne trouve pas ces mots dans la première lecture, ce qui peut paraître surprenant. En fait, si les mots ne sont pas cités, ils sont toujours présents dans ce qui se passe : l’Esprit-Saint, qui est le centre de l’événement qui permet la reconnaissance de l’action de Dieu envers les non-juifs, étant en effet le fruit de l’amour divin, amour du Père pour le Fils et du Fils pour le Père qui permet à l’Esprit-Saint d’être.

L’amour dont on parle ici n’est pas un amour humain, un amour utilisateur qui permet à l’humain de souvent croire aimer sans rien donner. L’amour est d’abord une relation entre deux personnes ou entre une personne et d’autres personnes. L’amour est d’abord don.

La phrase principale de l’évangile, répétée en partie une deuxième fois, étant : « Aimez-vous les uns les autres comme je vous ai aimés. ».

L’amour que nous devons avoir les uns avec les autres est donc un amour divin, l’amour de Jésus pour ses apôtres qui est le même que celui du Père envers son Fils : « Comme le Père m’a aimé, moi aussi je vous ai aimés. »

Le Père aime le Fils, le Fils aime les apôtres, les apôtres aiment ceux qui les entourent … jusqu’à nous qui devons aimer ceux qui nous entourent …

L’origine de l’amour est le Père, qui nous a aimés le premier. C’est lui qui nous a créés, par amour. Dès le départ, la relation entre Dieu et les hommes est fondée sur l’amour de Dieu pour les hommes, un amour tel qu’il envoie son Fils unique, Jésus, « pour que nous vivions par lui » (2° lecture).

Mais aimer comme Dieu, comme Jésus, nous semble quasiment impossible. Si nous regardons notre comportement, on est bien obligé d’admettre que ce ‘premier commandement’ de Jésus, le commandement de l’amour, n’est pas souvent respecté, même chez les chrétiens !

La cause ? Parce que bien souvent nous mettons notre propre personne en premier au lieu d’y mettre Dieu. Notre égoïsme, notre volonté de ‘paraître’, notre affirmation de ‘notre’ pouvoir (ou supposé tel) nous met en dehors des pas de Jésus. Nous n’arrivons pas toujours à résister aux forces du mal, nous refusons parfois de reconnaître la puissance de Satan …

Jésus l’a combattu, dans le désert, dans les possédés, dans l’action des hommes qui l’a mené sur la croix … et nous a mis en garde contre lui : dans l’explication de la parabole du Semeur, il nous indique là où Satan essaye de nous surprendre : « Celui qui a reçu la semence dans les ronces, c’est celui qui entend la Parole ; mais le souci du monde et la séduction de la richesse étouffent la Parole, qui ne donne pas de fruit. » (Mt 13,22).

Entendre et suivre la Parole de Jésus, c’est ce qui permet d’aimer comme Jésus. Saint Jacques nous le dit dans son épitre : « Accueillez dans la douceur la Parole semée en vous ; c’est elle qui peut sauver vos âmes. Mettez la Parole en pratique, ne vous contentez pas de l’écouter : ce serait vous faire illusion. Car si quelqu’un écoute la Parole sans la mettre en pratique, il est comparable à un homme qui observe dans un miroir son visage tel qu’il est, et qui, aussitôt après, s’en va en oubliant comment il était. » (Jc 1,21-24).

Et comment montrer qu’on aime Dieu ? Saint Thomas d’Aquin le dit : « La miséricorde qui subvient aux besoins des autres lui agrée davantage, étant plus immédiatement utile au prochain. » (cf GE n° 106). Et le pape François continue : « Celui qui veut vraiment rendre gloire à Dieu par sa vie, celui qui désire réellement se sanctifier pour que son existence glorifie le Saint, est appelé à se consacrer, à s’employer, et à s’évertuer à essayer de vivre les œuvres de miséricorde. C’est ce qu’a parfaitement compris sainte Teresa de Calcutta : ’’Oui, j’ai beaucoup de faiblesses humaines, beaucoup de misères humaines […] Mais il s’abaisse et il se sert de nous, de vous et de moi, pour que nous soyons son amour et sa compassion dans le monde, malgré nos péchés, malgré nos misères et nos défauts. Il dépend de nous pour aimer le monde, et lui prouver à quel point il l’aime. Si nous nous occupons trop de nous-mêmes, nous n’aurons plus de temps pour les autres’’ » (GE n° 107).

 

Seigneur Jésus,

Ton commandement d’amour

est tellement simple … facile à dire.

Mais comme il est difficile à mettre en pratique.

Parce que l’amour gratuit, comme le tien,

n’est pas naturel à l’homme.

Il nous faut faire des efforts,

et rien ne peut se faire si tu ne nous aides,

si nous ne te demandons pas ton aide.

 

Francis Cousin

  

                      

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Rencontre autour de l’Évangile – 6ième Dimanche de Pâques

« Comme le Père m’a aimé,

moi aussi je vous ai aimés. »

 

TA PAROLE SOUS NOS YEUX

 Situons le texte et lisons (Jean 15, 9-17)

Nous continuons de méditer sur le grand discours d’adieu que Jésus adresse à ses disciples après la Cène.

Après avoir lu le texte, l’animateur demande à ceux qui le veulent de redire la parole qui l’a touché.

Faire compter combien de fois le mot « aimer » – « amour » – « ami » est employé : Est-ce que cela nous apprend quelque chose sur le climat de cette dernière réunion de Jésus avec ses disciples.

Soulignons les mots importants

Comme le Père m’a aimé : De quel amour Jésus nous aime ?

Demeurez dans mon amour : Ce mot demeurez est cher à saint Jean : Que veut dire Jésus à se disciples ?

Mon commandement : Que demande-t-il à ceux qui veulent le vivre ? « Comme je vous ai aimés » : De quelle manière Jésus aime ses disciples ?

Tout ce que j’ai appris de mon Père : Qu’est-ce que les disciples ont appris de Jésus ?

C’est moi qui vous ai choisis : Que veut dire Jésus ?

Pour que vous partiez, que vous le donniez du fruit : Tout ce que vous demanderez au Père, il vous l’accordera.

 

Pour l’animateur  

Jésus s’adresse aux seuls disciples qui ont fait le bon choix. Dans ce passage seuls demeurent les amis de Jésus. Par 12 fois le mot « amour » résonne c’est l’amour qui enveloppe tout ce discours. « Porter du fruit » équivaut à « aimer ». Dans l’instant où Jésus aime jusqu’au bout (13,1), il invite ses disciples à se greffer sur le même amour. La réciprocité qui est la loi de l’amour joue curieusement dans ce passage : comme le Père m’a aimé, je vous ai aimés…

Comme je vous ai aimés, aimez-vous les uns les autres. La réponse de Jésus à l’amour du Père est dirigée vers les disciples. De même la réponse des disciples à l’amour de Jésus pour eux doit se porter sur leurs frères.

Le « comme » répété deux fois est important, car il dit le mystère le plus profond de la révélation : ce n’est pas d’abord une comparaison ; c’est essentiellement un enracinement, un fondement. L’amour du Père et de Jésus s’exprime dans l’incarnation et la mort qui en dit l’aboutissement et le sens.

Jean parle ici de cet amour intime entre le Père et le Fils, qui s’exprime sur la croix (Jn 3,16), modèle et référence, qui fonde la nouvelle communauté : « Quant à nous, aimons, puisque lui nous a aimés le premier » (1 Jn 4,19).

Ici Jésus donne le critère pour reconnaître ses amis : ce sont ceux qui font ce que Jésus leur commande (v.14), c’est-à-dire qui s’aiment les uns les autres (v. 15-17). L’amour, dans l’évangile, reste ce qu’il est dans les textes bibliques : une exigence concrète, une fidélité dans les actes.  De serviteurs, les disciples sont devenus amis. Jésus leur a fait partager ce qu’il a de plus cher, la connaissance du Père  (17,26) dans sa totalité (16,15). Grâce à lui, ils sont comme lui, aimés du Père (16 ; 27). Cette proximité avec Dieu a été de tout temps le rêve des hommes. Dans l’Ancien Testament, quelques amis de dieu, comme Abraham, ont rencontré Dieu comme une personne proche. Moïse aussi a vécu cette expérience mystique, lui « à qui le Seigneur parlait face à face comme un homme parle à son ami » (Ex 33, 11). Ce qui n’était que le privilège de quelques-uns est donné, par Jésus, à tous ceux qui acceptent de devenir ses disciples.

En vérité, cet amour ne saurait être le résultat de la seule décision du croyant : c’est Jésus qui choisit ses amis (6,70 ; 13,18). C’est un don gratuit dont l’homme n’a pas à s’enorgueillir.  

 

TA PAROLE DANS NOS CŒURSI

Seigneur Jésus, à tout l’amour que le Père a pour toi tu réponds en nous aimant jusqu’à donner ta vie pour nous. A notre tour, à tout l’amour que tu as pour nous, nous devons répondre en aimant nos frères. Fais-nous la grâce de demeurer dans ton amour en aimant nos frères.

TA PAROLE DANS NOTRE VIE :

Le chrétien porte ce beau titre d’ami de Jésus Christ. Nous sommes ses amis parce qu’il a donné sa vie pour nous, parce qu’il nous a introduits dans le secret du projet de Dieu sur le monde, parce qu’il nous a choisis. Cette amitié ne doit rien à nos mérites ; elle est le fait du grand amour du Christ pour les hommes. Pourtant on ne saurait se prévaloir de cette amitié sans en vivre les exigences, c’est-à-dire sans demeurer fidèles aux commandements du Père, et sans accomplir la mission pour laquelle le Christ nous envoie dans le monde. Alors, de se savoir ami du Christ peut être pour un homme le comble de la joie :

  • Sommes-nous heureux d’avoir été choisis comme amis par Jésus Christ ?

  • Travaillons-nous à faire connaître aux hommes cette amitié du Christ pour eux ?

  • Pour ce faire, nous conduisons-nous en amis de Jésus Christ par le témoignage d’une vie d’obéissance aux appels du Père, par un véritable amour fraternel les uns pour les autres, par une prière qui manifeste notre joie de passer du temps avec notre Ami ?

 

ENSEMBLE PRIONS  

  • Prions pour les membres de notre groupe afin qu’ils donnent au monde le témoignage de l’amour fraternel.

 

 

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5ième Dimanche de Pâques – par Francis COUSIN

Évangile selon saint Jean 15, 1-8

 

« Moi, je suis la vigne, et vous, les sarments. »

 

Une fois encore, Jésus nous invite à entrer dans la Vérité. Il nous avait déjà dit : « Je suis la lumière du monde », « Je suis le chemin, la vérité et la vie », « Je suis le pain vivant, qui est descendu du ciel », la semaine dernière il disait « Je suis le vrai berger », et cette semaine il nous annonce : « Moi, je suis la vraie vigne, et mon Père est le vigneron. »

Depuis longtemps, la vigne est une figure allégorique du peuple d’Israël qui a été utilisée par les prophètes et dans les psaumes, et par Jésus lui-même, avec notamment la parabole des vignerons homicides qui est totalement d’actualité au moment où Jésus parle à ses apôtres, le jeudi avant sa mort.

Et la conclusion de cette parabole est semblable à celle du texte d’aujourd’hui : « Le Royaume de Dieu leur sera retiré … pour être confié à un peuple qui lui fera produire ses fruits ».

Saint Jean ne parle pas de cette parabole, mais ce qu’il dit est semblable : « Demeurez en moi, comme moi en vous. »

C’est cette unité, ce lien, entre les chrétiens et Jésus, et par lui avec le Père, qui est primordial pour la vie en ce monde, et pour la Vie Éternelle.

Et pour montrer l’importance de ce lien, Jésus utilise l’image de la vigne : « Tout sarment qui est en moi, mais qui ne porte pas de fruit, mon Père l’enlève. »

Jésus est la vigne, c’est-à-dire le cep, le tronc de la vigne, et nous sommes les sarments, c’est-à-dire les branches issues du cep ; et nous le sommes par notre baptême. Mais il nous faut porter du fruit, utiliser nos talents que nous a confiés le Père pour remplir notre mission qui est de porter témoignage de Jésus ressuscité. Et là, Jésus est clair : si nous ne sommes pas témoins de Jésus, si nous ne portons pas de fruits, « mon Père l’enlève » ; c’est la taille d’hiver où on coupe tous les sarments qui ne sont pas susceptibles de porter du fruit dans l’année, les « gourmands ». Et on les met au feu.

Et par la suite encore, quand les raisins commencent à se former, on fait une deuxième taille pour enlever les petites branches qui ne portent pas de raisins, de manière que la sève soit concentrée dans les branches qui portent du fruit : « Tout sarment qui porte du fruit, [mon Père] le purifie en le taillant, pour qu’il en porte davantage. »

Il est évident qu’on ne peut pas porter de fruit si on n’est pas relié au cep, donc à Jésus.

Et être relié à Jésus, ce n’est pas ’’automatique’’. Il faut qu’il y ait un lien réciproque entre les deux. De Jésus vers nous, il n’y a pas de problème : « Je suis avec vous tous les jours… » (Mt 28,20). De nous vers Jésus, c’est plus difficile, … il y a des hauts et des bas … pour tout le monde. A cause des attraits du monde, à cause de notre orgueil, de notre suffisance… et parce que nous avons parfois du mal à résister à la tentation que Satan met devant nous …

Seul, nous ne pouvons rien faire. Comme le dit l’adage : « Un chrétien qui s’isole est un chrétien qui s’étiole ». A plusieurs, en groupe, nous pouvons faire davantage … à condition de ne pas s’isoler de l’Église, de ne pas se séparer, comme le font les sectes ou certains groupes informels.

Comment rester ’’branché’’ sur Jésus : la recette est toujours la même : prier, méditer la Parole – seul ou en groupe – recevoir les sacrements et surtout le pain de vie.

Ce n’est pas toujours facile, et c’est plus facile à dire qu’à faire, chacun le sait. Il faut prendre le temps nécessaire pour cela, purifier notre foi. Et alors, tout va bien …

« Si vous demeurez en moi, et que mes paroles demeurent en vous, demandez tout ce que vous voulez, et cela se réalisera pour vous. »

Seigneur Jésus,

tu nous aimes d’un amour infini,

et tu demeures en chacun de nous.

Mais tu veux que, nous aussi,  à ton exemple,

nous demeurions en toi,

que nous écoutions ta Parole

et que nous la mettions en pratique,

au risque d’être séparé de toi,

coupée comme la branche stérile.

Aide-nous à résister aux tentations

du monde et de Satan,

et fais grandir notre foi.

Francis Cousin

  

                      

Pour accéder à une prière illustrée, cliquer sur le titre suivant : Prière dim Pâques 5° A6

Si vous désirez une illustration du texte d’évangile commenté ce jour cliquer sur le lien suivant : Parole d’évangile semaine 18-17

          




Rencontre autour de l’Évangile – 5ième Dimanche de Pâques

« Je suis la vraie vigne, et vous, les sarments.

Celui qui demeure en moi et en qui je demeure,

celui-la donne beaucoup de fruits. »

 

TA PAROLE SOUS NOS YEUX

 Situons le texte et lisons (Jean 15, 1-8)

Dans l’évangile de Jean, il y a deux discours d’adieu de Jésus. Avec l’évangile de la Vigne commence le second discours. Jésus est avec ses disciples, au cours du dernier repas avant sa Passion et sa Mort.

Soulignons les mots importants

Moi, je suis la vraie vigne : Dans l’Ancien Testament (Is 5,1-7 ; 27,2-5 ; Jr 5,10 ; 12,10-11) l’image de la vigne désigne Israël. Que veux dire alors Jésus en disant qu’il est « la vraie vigne ». 

Mon Père est le vigneron : Par cette expression qu’est-ce que Jésus nous apprend de sa relation au Père. 

Demeurez en moi, comme moi en vous : Noter combien de fois ce mot ‘demeurer’ revient dans la bouche de Jésus. Qu’est-ce que cela nous dit d’important pour la relation qui existe entre Jésus et les chrétiens ?

 Vous (êtes) les sarments : C’est la même sève de vie qui circule entre le pied de vigne et les sarments : quelle est cette sève qui circule entre Jésus et nous  et qui fait que nous ne formons qu’un avec lui et nous tous ‘ un’ en lui ? 

Celui-là donne beaucoup de fruit: Quel est ce fruit abondant que produit celui qui demeure uni au Christ ? (On peut aller voir Galates 5,22) 

En dehors de moi, vous ne pouvez rien faire : Quel est le sens de cette parole ? 

Les sarments jetés au feu et qui brûlent : Les sarments qui ne portent pas de fruits doivent être éliminés. A qui peut-on penser en cette dernière nuit qui précède la Passion de Jésus ? Quelle est le sens de ces mots ? Est-ce qu’ils nous disent quelque chose du sort de ceux qui sont en rupture avec la communauté de l’Eglise ? 

Vous serez pour moi des disciples : c’est quoi précisément être disciple de Jésus ?

 

Pour l’animateur  

Moi, je suis : Nous retrouvons ici cette expression qui laisse deviner l’identité de Jésus : il reprend le Nom de Dieu « Je suis ».

La vraie vigne : La Bible utilise souvent l’image de la vigne pour parler du peuple d’Israël. Mais cette vigne n’a jamais produit que des fruits de médiocre qualité. En se disant la « vraie vigne ». Jésus prend le relais d’Israël et inaugure le peuple nouveau. L’appartenance à ce peuple n’est plus d’ordre ethnique, racial ou religieux, mais dépend de l’union étroite avec Jésus.

Jésus, le Fils du Père, fait dans sa condition d’homme, est uni au Père dans l’obéissance : il se reçoit du Père et lui appartient.

Entre Jésus et ses disciples, une même sève, une même vie, circule : c’est la même vie qui unit Jésus à son Père, c’est  l’Esprit-Saint qui est dans les disciples depuis le baptême et qui les unit tous ensemble dans le Christ. La Vigne, c’est Jésus prolongé en ses disciples. C’est l’Église, mystère de communion. Le baptisé appartient à Jésus et par lui, au Père, comme le sarment appartient à la vigne. Demeurer dans le Christ, c’est vivre de sa présence, de son amour.

Qui se détache du cep se dessèche ; il est jeté au feu et il brûle : il ne faut pas voir dans cette expression une description de l’enfer et de ses châtiments. Cependant, cette perspective décrit la gravité de la situation de celui qui se coupe de Jésus. En cette nuit de la Passion, comment ne pas penser à Judas. Et dans la communauté chrétienne de Jean, il y a des « antichrist », (1Jn 2,19). Et dans nos communautés chrétiennes !? Il faut voir dans ces paroles de Jésus un appel à la conversion.

Mais demeurer lier à Jésus, c’est accepter de souffrir avec lui, d’être un sarment que le vigneron taille (le nettoie) pour assurer la récolte à venir, tout comme Jésus, qui va  entrer dans sa Passion, chemin obligé de sa résurrection et de sa glorification par le Père.

Qui demeure lier à Jésus porte du fruit,  c’est vivre en disciple de Jésus : adhérer à Jésus dans la foi et l’amour, dans une attitude de conversion permanente, un amour qui soit signe pour le monde par sa qualité et son intensité. Communion au Christ pour une évangélisation qui porte du fruit.

En dehors de moi vous ne pouvez rien faire : S’il est vrai que Jésus est la Parole de Dieu, qui nous révèle de façon parfaite qui est Dieu et quel est son plan d’amour, alors il doit rester pour le croyant le repère incontournable, la référence obligée. Mais pour les croyants sincères d’autres religions, le Seigneur les éclaire de la façon que lui seul connaît.

 

TA PAROLE DANS NOS CŒURS

Inviter le groupe à redire l’une ou l’autre parole du texte, en  forme de méditation partagée, pour intérioriser cette belle page d’évangile.

TA PAROLE DANS NOTRE VIE :

  Est-ce que nous recevons les échecs, les souffrances, les coups durs, comme des épreuves par lesquelles le Père nous purifie et purifie nos engagements pour qu’ils portent du fruit ? 

La vigne, c’est Jésus uni à notre communauté d’Église :

Est-ce que chacun de nous est un sarment uni aux autres, un membre qui prend sa place dans la communauté ?

 

ENSEMBLE PRIONS  

Le Seigneur nous a aimés comme on n’a jamais aimé.

Il rassemble tous les hommes et les fait vivre de sa vie.

Et tous les chrétiens du monde sont les membres de son corps.

Rien ne peut les séparer de son Amour.

 

 

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4ième Dimanche de Pâques – par Francis COUSIN

 Évangile selon saint Jean 10, 11-18

 

« J’ai encore d’autres brebis, qui ne sont pas de cet enclos : celles-là aussi, il faut que je les conduise. »

 

Ce dimanche est traditionnellement le dimanche de prière pour les vocations, avec l’évangile du Bon Pasteur, Jésus-Christ, qui mène son troupeau de brebis vers de verts pâturages auprès de son Père, dans une Vie nouvelle et éternelle : « Moi, je suis venu pour que les brebis aient la vie, la vie en abondance. » (Jn 10,10)

Et quand on parle de prière pour les vocations, on pense presque toujours d’abord aux vocations sacerdotales, et surtout aux jeunes gens pour qu’ils acceptent d’entendre l’appel lancé par le Christ à devenir à sa suite des prêtres.

C’est important qu’on y pense, et il faut prier pour que nous ayons de nouveaux prêtres qui prennent la suite des anciens, pour aider le peuple des chrétiens à vivre de Jésus-Christ par la Parole et les sacrements.

Mais il ne faut pas oublier les anciens, ceux qui ont déjà répondu à l’appel de Dieu, et prier pour eux pour qu’ils restent fidèles à leur vocation, malgré les vicissitudes du temps et parfois le découragement qui peut les atteindre. Et c’est donc l’occasion de prier, encore, pour le Pape François, les évêques, tous les prêtres, et particulièrement pour ceux que nous avons l’habitude de rencontrer, et aussi pour les diacres, les religieuses et religieux, les consacrés, et pour tous ceux, laïcs, qui ont une responsabilité pastorale dans l’Église. Et ça fait du monde !

Mais la journée des vocations, c’est aussi la journée de toutes les vocations chrétiennes. Et la vocation de tous les chrétiens, celle à laquelle nous sommes appelés par le baptême, est d’être témoins de Jésus Ressuscité.

Quel que soit notre état de vie, nous sommes tous appelés à être témoins de Jésus Ressuscité. Et pour être témoins, il faut d’abord le connaître, par la prière, par les sacrements (Eucharistie), par la lecture de la Bible, en suivant des formations … Connaître Jésus, en tant que personne, vrai Dieu et vrai homme … et non pas en tant qu’idée.

Nous sommes tous concernés par cette mission de pasteur à la suite de Jésus :

– les parents comme pasteurs de leur famille, vis-à-vis des enfants, mais aussi vis-à-vis des amis et connaissances.

– les enfants comme modèles vis-à-vis de leurs camarades (et parfois aussi des adultes…), comme l’ont été Dominique Savio, ou Chiara Luce Badano, et tant d’autres.

– les engagés dans la vie économique, les entrepreneurs vis-à-vis de leurs employés et de leurs clients …

– les engagés dans la vie sociale, culturelle, sportive… vis-à-vis de leurs mandants

– les politiques vis-à-vis de leurs électeurs et de la Nation dans son ensemble, pour que leurs décisions et les lois ne soient pas contraires aux droits humains et religieux des personnes, et  non pas pour faire plaisir aux électeurs ou pour être réélus, ou pour faire comme les autres nations, parce que c’est dans l’air du temps, comme c’est le cas actuellement avec la loi sur la bioéthique.

Nous n’avons pas toujours l’impression d’être concernés en tant que chrétiens dans chacune de ces situations, en tant que témoins de Jésus … et pourtant nous le sommes. On ne peut pas critiquer certaines personnes qui voudraient reléguer la religion dans la sphère uniquement privée des gens … et finalement faire comme si c’était déjà le cas pour nous …

Le pape ne cesse de nous le dire : «N’ayez pas peur d’aller, et de porter le Christ en tout milieu, jusqu’aux périphéries existentielles, également à celui qui semble plus loin, plus indifférent ». Et il insiste bien sur le qualificatif des périphéries qui ne sont pas seulement des lieux, mais sont surtout des personnes : « périphéries existentielles : là où réside le mystère du péché, la douleur, l’injustice, l’ignorance, là où le religieux, la pensée, sont méprisés, là où sont toutes les misères » (Intervention du cardinal Bergoglio avant le conclave).

Jésus a prié pour que nous fassions ainsi : « Je ne prie pas seulement pour ceux qui sont là, mais encore pour ceux qui, grâce à leur parole, croiront en moi. » (Jn 17,20), et cette parole s’est transmise depuis les apôtres jusqu’à  nous. C’est à nous maintenant continuer ce que voulait le Christ : « J’ai encore d’autres brebis, qui ne sont pas de cet enclos : celles-là aussi, il faut que je les conduise. Elles écouteront ma voix : il y aura un seul troupeau et un seul pasteur. »

Faire cela, c’est répondre à l’appel du Seigneur, c’est s’approcher de la sainteté. Comme nous le dit le pape François dans sa dernière exhortation « Gaudete et Exsultate » : « J’aime voir la sainteté dans le patient peuple de Dieu : chez ces parents qui éduquent avec tant d’amour leurs enfants, chez ces hommes et ces femmes qui travaillent pour apporter le pain à la maison, chez les malades, chez les religieuses âgées qui continuent de sourire. Dans cette constance à aller de l’avant chaque jour, je vois la sainteté de l’Église militante. C’est cela, souvent, la sainteté ‘‘de la porte d’à côté’’, de ceux qui vivent proches de nous et sont un reflet de la présence de Dieu, ou, pour employer une autre expression, ‘‘la classe moyenne de la sainteté’’ » (GE 7). « Pour être saint, il n’est pas nécessaire d’être évêque, prêtre, religieuse ou religieux. Bien des fois, nous sommes tentés de penser que la sainteté n’est réservée qu’à ceux qui ont la possibilité de prendre de la distance par rapport aux occupations ordinaires, afin de consacrer beaucoup de temps à la prière. Il n’en est pas ainsi. Nous sommes tous appelés à être des saints en vivant avec amour et en offrant un témoignage personnel dans nos occupations quotidiennes, là où chacun se trouve. Es-tu une consacrée ou un consacré ? Sois saint en vivant avec joie ton engagement. Es-tu marié ? Sois saint en aimant et en prenant soin de ton époux ou de ton épouse, comme le Christ l’a fait avec l’Église. Es-tu un travailleur ? Sois saint en accomplissant honnêtement et avec compétence ton travail au service de tes frères. Es-tu père, mère, grand-père ou grand-mère ? Sois saint en enseignant avec patience aux enfants à suivre Jésus. As-tu de l’autorité ? Sois saint en luttant pour le bien commun et en renonçant à tes intérêts personnels. » (GE 14).

            N’oubliez pas ce que  nous disait Jésus à la fin de l’évangile de dimanche dernier : « A vous d’en être les témoins [de Jésus ressuscité]. »

Seigneur Jésus,

tu veux que tout le monde

fasse partie de ton troupeau, 

de tous pays, de toutes conditions,

pauvres ou riches, malades ou bien portants.

Pour cela, tu comptes sur nous,

non pas avec de grandes déclarations,

mais par nos petites actions du quotidien,

tournées vers toi et vers les autres,

par amour de toi.

 

Francis Cousin

 

                      

Pour accéder à une prière illustrée, cliquer sur le titre suivant : Prière dim Pâques 4° A6

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3ième Dimanche de Pâques – par Francis COUSIN

Évangile selon saint Luc 24, 35-48

 

« Pourquoi êtes-vous bouleversés ? »

 

Quelle nuit !

Les disciples d’Emmaüs à peine arrivés à Jérusalem pour annoncer la nouvelle de la résurrection de Jésus aux apôtres, eux qui croyaient être les premiers hommes à l’avoir vu, voilà qu’ils se font voler la vedette par l’annonce que Jésus est apparu à Pierre !

Ils ont juste le temps de dire qu’ils l’ont reconnu à la fraction du pain que Jésus se trouve au milieu des disciples. Aucune précision n’est donnée par St Luc sur la manière dont Jésus ‘vient’. C’est St Jean qui nous dit que les portes étaient verrouillées « par crainte des juifs » …

Mais on peut imaginer l’état d’esprit dans lequel étaient les disciples : voir Jésus d’un seul coup, sans que rien ne l’annonce … On comprend qu’ils pensaient voir un esprit, un fantôme …

Jésus dédramatise la situation : « La paix soit avec vous ! ».

Ce n’est pas une simple salutation qui serait l’équivalent de notre ‘bonsoir’. Pour Jésus cela va plus loin : c’est une invitation à accueillir la paix de Dieu, la paix du cœur, la paix de l’esprit.

Et il insiste : « C’est bien moi, regardez-moi, voyez mes mains et mes pieds, touchez-moi (pour être sûr que votre main rencontre un obstacle). Donnez-moi à manger. Un esprit n’a pas de chair ni d’os, et ne peut pas non plus manger ! »

Mais alors, comment Jésus est-il entré dans la pièce ?

N’oublions pas : Jésus est vrai homme et vrai Dieu. Depuis sa conception jusqu’à son ascension, il est vrai homme et vrai Dieu.

Et en tant que Dieu, il a le pouvoir d’apparaître comme homme à différents endroits, et donc sans passer par les portes … Il n’est pas le seul à avoir fait des choses similaires : certains grands saints, certains mystiques ont reçu de Dieu le pouvoir de la bilocation, c’est-à-dire de se trouver physiquement en deux endroits à la fois, comme notamment Padre Pio à qui c’est arrivé plusieurs fois. C’est un mystère qu’on ne peut pas expliquer de manière raisonnable et scientifique, mais c’est un fait avéré dans le cas de Padre Pio.

En tant que Dieu, Jésus peut être partout à la fois : il est ici en ce moment au milieu de nous, et il est aussi partout dans le monde où deux ou trois sont réunis en [son] nom, …

En mangeant, Jésus nous montre qu’il est vrai homme.

En nous montrant ses mains et ses pieds, et en expliquant tout ce qui est écrit à son sujet dans la Loi, les prophètes et les psaumes, il montre que sa vie s’inscrit dans le dessein de Dieu, qu’il est le Messie, qu’il est Dieu, comme l’a dit l’apôtre Thomas dans l’évangile de la semaine dernière.

Jésus est vrai Dieu et vrai homme, comme l’ont défini plusieurs conciles depuis Nicée (325) jusqu’à Chalcédoine (451).

Mais, s’il nous a ouvert un chemin qui nous mène vers le Père, c’est maintenant à nous  de continuer le ‘travail’ qu’il a entamé : Nous devons nous convertir pour quitter le monde des ténèbres, du péché, (et ça, c’est tous les jours qu’il faut le faire), pour aller à la lumière, la lumière de Jésus, Ressuscité comme il l’avait dit.

Et cela ne concerne pas simplement pour notre propre personne, nous devons aller plus loin, aller vers les autres, aller vers ’les périphéries de l’Église’, voire au-delà, ainsi que nous le dit Jésus dans la dernière phrase de l’évangile de ce jour : « A vous d’en être les témoins ».

A l’image de saint Pierre qui dit, le jour de la Pentecôte : « Convertissez-vous donc et tournez-vous vers Dieu pour que vos péchés soient effacés. »

 

Seigneur Jésus,

seule la Foi nous permet

de croire en ta résurrection,

et tant de gens ont du mal à y croire.

Peut-être par manque de foi personnelle,

mais peut-être aussi parce que,

nous qui y croyons,

nous ne reflétons pas sur nous

ton visage de ressuscité,

visage de joie et d’amour.

 

Francis Cousin

                       

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