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Solennité de la Toussaint – par le Diacre Jacques FOURNIER (St Matthieu 5, 1-12)

 Heureux ceux qui croient à l’Amour

(Mt 5,1-12)…

En ce temps-là, voyant les foules, Jésus gravit la montagne. Il s’assit, et ses disciples s’approchèrent de lui.
Alors, ouvrant la bouche, il les enseignait. Il disait :
« Heureux les pauvres de cœur, car le royaume des Cieux est à eux.
Heureux ceux qui pleurent, car ils seront consolés.
Heureux les doux, car ils recevront la terre en héritage.
Heureux ceux qui ont faim et soif de la justice, car ils seront rassasiés.
Heureux les miséricordieux, car ils obtiendront miséricorde.
Heureux les cœurs purs, car ils verront Dieu.
Heureux les artisans de paix, car ils seront appelés fils de Dieu.
Heureux ceux qui sont persécutés pour la justice, car le royaume des Cieux est à eux.
Heureux êtes-vous si l’on vous insulte, si l’on vous persécute et si l’on dit faussement toute sorte de mal contre vous, à cause de moi.
Réjouissez-vous, soyez dans l’allégresse, car votre récompense est grande dans les cieux ! »

             Autrefois, dans le cadre de l’Alliance conclue avec son Peuple, Dieu donna sa Loi à Moïse sur une montagne (Ex 19-20). Ici, Jésus « gravit la montagne » et donne aux « grandes foules qui le suivirent, venues de la Galilée (Juifs), de la Décapole (païens), de Jérusalem (Juifs), de la Judée (Juifs), et de la Transjordanie (païens) » (Mt 4,25), la Loi Nouvelle de « l’Alliance nouvelle » (Lc 22,20 ; 1Co 11,25 ; 2Co 3,6) et éternelle, une Alliance qui existe de fait depuis la création du monde  entre Dieu et tous les hommes (Gn 9,8-17). Avec Jésus et par Lui (Hb 9,15 ; 12,24), ce Mystère est dorénavant pleinement révélé (Rm 16,25-27)…

            Cette Loi nouvelle est un appel au bonheur ! Dieu a créé l’homme pour qu’il soit heureux (Gn 2,8). Il veut son bonheur (Dt 4,40 ; 5,16.29.33 ; 6,3…), il ne cesse de le désirer, d’y travailler… Pourquoi ? Car « Dieu Est Amour » (1Jn 4,8.16), et l’Amour « ne cesse de nous suivre pour nous faire du bien » (Jr 32,40). Et comment s’y prend-t-il ? Jésus, le Fils éternel, en est le parfait exemple : « Le Père aime le Fils et il a tout donné, il donne tout, en sa main » (Jn 3,35). Gratuitement, par Pur Amour, le Père ne cesse de se donner tout entier à son Fils pour le combler de tout ce qu’Il Est en Lui-même, lui donnant ainsi, de toute éternité, « avant tous les siècles », d’avoir part à sa vie (Jn 5,26) en « Unique-Engendré » (Jn 1,14.18 ; 3,16.18), « non pas créé », « Lumière » (Jn 1,9 ; 3,19 ; 8,12 ; 9,5 ; 12,46) « née de la Lumière, vrai Dieu né du vrai Dieu ».

            Voilà le Mystère que le Fils est venu nous révéler : il se reçoit tout entier de l’Amour du Père, dans un acte éternel, totalement pur et gratuit, que le Père pose à son égard, dans la seule recherche du Bien de son Fils… Le Fils n’est donc rien par lui-même, et cela jusques dans les Paroles (Jn 8,26-29 ; 12,49-50 ; 17,8) et les Actions qu’il pose pour révéler ce Mystère du Père : « Je ne peux rien faire de moi-même » (Jn 5,19-20.30 ; 7,28 ; 8,28.42).

            Jésus est ainsi le parfait « pauvre de cœur » et il nous invite tous à la même attitude : accepter de reconnaître notre misère, l’offrir à l’Amour infini, et nous tourner de tout cœur vers Lui pour recevoir, avec le Fils et comme le Fils, ce que le Fils reçoit Lui-même du Père de toute éternité. Et que reçoit-il ? La Plénitude de l’Esprit, donnée gratuitement, par Amour, une Plénitude qui l’engendre en Fils « doux et humble de cœur » (Mt 11,29), comblé par « la joie de l’Esprit » (Lc 10,21 ; Jn 15,11 ; Ga 5,22 ; 1Th 1,6). « Le fruit de l’Esprit est douceur » (Ga 5,23) ? « Heureux les doux » ! « Le fruit de l’Esprit est Amour Miséricordieux » (Ga 5,22) ? « Heureux les miséricordieux » ! « Le fruit de l’Esprit est Paix » (Ga 5,22) ? « Heureux les artisans de paix » ! L’Esprit lave et purifie les cœurs blessés par le péché (Ez 36,24-28 ; 1Co 6,11) ? « Heureux les cœurs purs » ! Oui, vraiment, « heureux ceux qui croient » (Jn 20,29) que « Dieu est Amour », Pur Amour, car ils seront comblés pour l’éternité par le Don de l’Amour ! Là est la source du seul vrai Bonheur…                              DJF

 

 




Audience Générale du Mercredi 13 Octobre 2021

PAPE FRANÇOIS

AUDIENCE GÉNÉRALE

Place Saint-Pierre
Mercredi 27 Octobre 2021


Frères et sœurs, la prédication de saint Paul est centrée sur Jésus et son Mystère pascal. L’Apôtre annonce le Christ, le Christ crucifié. Le centre du salut et de la foi est la mort et la résurrection du Seigneur. Pour Paul, il faut revenir à l’essentiel, à Dieu qui nous donne la vie dans le Christ crucifié. Lorsque nous rencontrons Jésus Crucifié dans la prière, il nous donne sa vie. L’Esprit qui jaillit de la Pâques de Jésus est le principe de la vie spirituelle. C’est lui qui change nos cœurs et guide l’Eglise. La vie de la communauté est régénérée dans l’Esprit Saint, et c’est toujours grâce à lui que nous nourrissons notre vie chrétienne et poursuivons notre combat spirituel. Deux fronts s’y opposent : d’une part les « œuvres de la chair » et d’autre part, les « fruits de l’Esprit ». L’amour, la paix et la joie sont les caractéristiques d’une personne habitée par l’Esprit de Dieu. Nous avons la grande responsabilité d’annoncer le Christ crucifié et ressuscité en étant animés par le souffle de l’Esprit d’amour. Seul l’amour possède la force d’attirer et de changer le cœur de l’homme.

Je suis heureux de saluer les pèlerins venus des pays francophones, particulièrement les fidèles du diocèse de Pontoise avec leur évêque; la pastorale des jeunes des diocèses de Belley-Ars et de Rouen; les pèlerins des diocèses de Coutances et de Luçon ainsi que les paroissiens de Compiègne. A la fin de ce mois missionnaire, par l’intercession de Notre-Dame du Rosaire, demandons la grâce d’être habités par l’Esprit d’amour, de paix et de joie, afin de faire nôtres les joies et les souffrances, les désirs et les angoisses de l’humanité.

Sur vous tous, ma Bénédiction !




31ième Dimanche du Temps Ordinaire – par Claude WON FAH HIN

Commentaire du samedi 30 et dimanche 31 Octobre 2021

 

Deutéronome 6.2–6 ; Hébreux 7.23–28 ; Marc 12.28–34

 

Un scribe est un spécialiste de la Loi (en hébreu : la Torah= enseignement), Loi qu’on retrouve dans les cinq livres du Pentateuque (Genèse, Exode, Lévitique, Nombres et Deutéronome) et dont les prescriptions morales sont résumées dans les Dix commandements ou Décalogue. Cette Loi se présente comme un enseignement de Dieu pour régler la vie du peuple de Dieu dans tous les domaines. Dans l’Ecriture, les rabbins avaient répertorié 613 préceptes: 365 interdictions, des actes à ne pas faire, et 248 commandements, des actes à faire. Ces multiples obligations, ces nombreuses pratiques à observer, font du juif fidèle un homme qui ne cesse, tout au long du jour, de penser à Dieu. Mais le risque est grand de tomber dans un formalisme tatillon, un respect scrupuleux dans la forme pour l’application des commandements, autrement dit, on applique bêtement les règles sans réfléchir, sans s’adapter aux situations. L’application de ces lois pouvaient alors devenir pour les Juifs un « joug » difficile sinon impossible à porter. Jésus, parlant à la foule et à ses disciples, dit en Mt 23,4 : « Ils (les scribes et les pharisiens) lient (attachent) de pesants fardeaux et les imposent aux épaules des gens, mais eux-mêmes se refusent à les remuer du doigt »; Et Pierre reprend dans Ac 15,10 : « Pourquoi donc maintenant tentez-vous Dieu en voulant imposer aux disciples un joug que ni nos pères ni nous-mêmes n’avons eu la force de porter? ». Deux dangers pouvaient se présenter dans la manière d’appliquer ces commandements. La première est de mettre tous ces préceptes, toutes ces règles sur le même pied d’égalité sans les ordonner correctement autour de ce qui devrait en être toujours le cœur et qu’on retrouve dans le premier texte d’aujourd’hui (Dt 6,4) : « Yahvé notre Dieu est le seul Yahvé. 5 Tu aimeras Yahvé ton Dieu de tout ton cœur, de toute ton âme et de tout ton pouvoir ». Le deuxième danger est de croire que la justice de l’homme devant Dieu – c’est-à-dire le fait d’être ajusté sur Dieu – , est basée, non sur la grâce de Dieu, mais sur l’obéissance stricte aux commandements et la pratique des bonnes œuvres comme si l’homme, par ses seules bonnes œuvres, pouvaient obtenir le salut. Or nous dit Saint Jean les œuvres du monde sont mauvaises (Jn 3,19-20)  : « 19 tel est le jugement : « la lumière est venue dans le monde et les hommes ont mieux aimé les ténèbres que la lumière, car leurs œuvres étaient mauvaises. 20 Quiconque, en effet, commet le mal hait la lumière et ne vient pas à la lumière, de peur que ses œuvres ne soient démontrées coupables ».

Et voilà ce scribe, bien intentionné, qui pose une question à Jésus : « Quel est le premier de tous les commandements ? ». Question étonnante mais justifiée pour ce spécialiste de la Loi.  Et Jésus répond :  « Le premier c’est :Écoute, Israël, le Seigneur notre Dieu est l’unique Seigneur, 30 et tu aimeras le Seigneur ton Dieu de tout ton cœur, de toute ton âme, de tout ton esprit et de toute ta force. 31 Voici le second :Tu aimeras ton prochain comme toi-même. Il n’y a pas de commandement plus grand que ceux-là ». Le Premier commandement vient du Dt 6,4-5 et le deuxième du Lv19,18. Ce sont des lois immuables, toujours valables aujourd’hui. Il faut d’abord reconnaître que « le Seigneur notre Dieu est l’unique Seigneur », et l’accepter pleinement comme l’a fait le scribe qui finit par dire  : « Il est unique et il n’y en a pas d’autre que Lui ». Qu’on ne vienne pas nous dire aujourd’hui, qu’on peut pratiquer deux religions en même temps. Ce n’est pas possible. Que les chrétiens comprennent bien cela et prennent une décision qui fasse la volonté de Dieu. Après avoir reconnu et admis que « Notre Dieu est l’unique Seigneur », vient maintenant l’amour pour Dieu : « tu aimeras le Seigneur ton Dieu de tout ton cœur, de toute ton âme, de tout ton esprit et de toute ta force ». Non pas aimer du bout des lèvres, mais du fond du cœur. Vient enfin le commandement suivant : « Tu aimeras ton prochain comme toi-même ».

Et ce commandement d’aimer son prochain signifie qu’il faut se tourner vers l’autre, et dans l’autre se trouve aussi Dieu. On aime donc Dieu à travers l’autre. Mais des questions peuvent se poser chez le chrétien : pourquoi devrai-je aimer Dieu ?  Ce qu’il a appris au catéchisme peut se résumer à ceci : Dieu est Amour et il nous aime. Mais lorsqu’il dit « Dieu nous aime », en est-il vraiment convaincu ? Et même lorsqu’on lui dit que Dieu a donné la vie de son Fils Jésus pour nous, il ne comprend pas forcément parce que cela n’a pas d’impact en lui, cela ne le touche pas. Et il ne voit donc pas pourquoi il devrait aimer Dieu. Il faut peut-être alors entrer dans les détails pour montrer ce que Dieu a fait pour nous et dans quel but. Et pourquoi, en retour, nous devons aimer Dieu. – Prenons  trois exemples : 1) Lorsque des parents attendent la naissance d’un enfant, avant même sa venue, ils ont tout préparé : chambre, berceau, vêtements, tout le nécessaire pour le nourrir et surtout ils l’aiment avant même sa venue. En cela, nous refaisons ce que Dieu a fait bien avant nous : avant la venue de l’homme – après avoir envoyé son esprit qui planait sur les eaux – il a tout préparé en six jours – la terre, le ciel, la lumière, l’eau, les plantes, le jour et la nuit, les animaux, et lorsque tout était prêt, Dieu crée l’homme. Dieu a tout pensé pour que nous soyons bien accueillis sur terre. Ce sont des actes d’amour. Nous aimons nos enfants ? Dieu aussi nous aime comme ses enfants. – 2) Si nous parlons de l’Incarnation, là aussi c’est Dieu Amour qui nous envoie son Fils pour nous sauver. Les prophètes de l’Ancien Testament envoyés par Dieu pour rappeler ses commandements et veiller à la fidélité du peuple envers Dieu, ont pour la plupart été tués. Dieu décide alors d’envoyer son Fils. Passer de l’état de Dieu à l’état de vrai homme, tout en bénissant tous les âges de la vie depuis la naissance à la mort, c’est une preuve d’amour. Dieu se met à la hauteur des hommes, Il s’est rabaissé au niveau des hommes pécheurs, faibles, infidèles. Il n’était pas obligé de le faire, sinon seulement parce qu’Il nous aime, et qu’Il veut aussi nous sauver. Avez-vous déjà vu de grands hommes d’Etat devenir un homme simple et vrai et venir vivre au milieu de son peuple pour mieux en prendre soin? Dieu n’a pas eu peur de devenir simple pour aider les plus simples, pauvre pour aider les pauvres, secourir les malades, les éduquer pour avoir la vie éternelle tout en nous donnant les moyens pour ce but. – 3) Si nous parlons de la Passion du Christ, en quoi est-ce de l’amour de Dieu pour nous ?  En quoi donner sa vie pour nous est une preuve d’amour ? Seriez-vous prêt à, non pas donner votre vie, mais simplement à donner un rein, de la moelle osseuse, ou certains de vos organes à quelqu’un qui vous hait, qui vous a toujours rabaissé, maltraité, sali, déshonoré ou je ne sais quoi encore ? Le Christ, Lui, l’a fait pour nous tous, pas seulement pour les bons fidèles, mais aussi pour ceux qui l’ont trahi, ceux qui lui ont porté de faux témoignages, ceux qui l’ont condamné alors qu’il était innocent, ceux qui l’ont flagellé, ceux qui l’ont fait porter le poids de la croix, ceux qui lui ont donné le fiel à boire, ceux qui lui ont craché dessus, ceux qui l’ont giflé, ceux qui lui ont mis la couronne d’épines, ceux qui lui ont planté les clous, puis l’ont crucifié , et transpercé d’un coup de lance alors qu’Il est sur la Croix. 1P2,21.23 : « Le Christ a souffert pour vous, vous laissant un modèle afin que vous suiviez ses traces…lui qui, insulté, ne rendait pas l’insulte, souffrant (mais) ne menaçait pas, mais s’en remettait à Celui qui juge avec Justice. Sur la Croix, Jésus dit à Sœur Faustine (§323) qu’il priait son Père pour nous: « Quand J’agonisais sur la Croix, Je ne pensais pas à Moi, mais aux pauvres pécheurs et Je priais Mon Père pour eux ». Lui, innocent, il a accepté tout cela sans dire un seul mot pour se défendre. Tout cela pour sauver, non seulement son peuple, mais encore toute l’humanité, alors même qu’une grande partie de l’humanité refuse de Le suivre. C’est nous, les pécheurs, qui méritons la mort, pas Lui. Se sacrifiant à notre place, le Christ reçoit de son Père le pardon, la miséricorde, non pas pour Lui – car Il est vrai Dieu, vrai homme et n’a pas de péché – mais pour toute l’humanité. Comment peut-on ne pas aimer le Christ qui nous aime tant et qui a donné sa vie pour nous et qui, malgré nos infidélités, malgré nos manques d’amour, malgré nos péchés, continue de nous aimer? C’est pour cela que la réponse de Jésus au scribe est « tu aimeras le Seigneur ton Dieu de tout ton cœur, de toute ton âme, de tout ton esprit et de toute ta force et ton prochain comme toi-même », parce que Jésus sait parfaitement bien que nous ne l’aimons pas de tout notre cœur, que nous ne l’aimons pas de toute notre âme, de tout notre esprit, de toute notre force et que nous nous n’aimons pas assez notre prochain. Il nous le dit en Jn 5,42 : « Je vous connais : vous n’avez pas en vous l’amour de Dieu ». C’est donc une invitation à nous impliquer davantage, de tout notre cœur, dans nos relations avec Dieu et les autres, et ne pas vivre superficiellement. – Et Lorsque Jésus nous dit « aimez vos ennemis », cela nous parait impossible parce qu’un ennemi est un ennemi, quelqu’un qu’on n’aime pas. D’abord, Jésus a aimé tout le monde sans exception, et il a eu et a encore beaucoup d’ennemis. Nous, les êtres humains quand on parle d’amour, on pense aux sentiments. Les exemples donnés sur la Création et la Passion de Jésus montrent que Dieu le Père et le Fils nous aiment par des actes d’amour, des actes et non pas avec des paroles dites du bout des lèvres. Sœur Faustine (§391) : « L’amour ne réside ni dans les mots, ni dans les sentiments, mais dans les actes. C’est un acte de volonté, c’est un don, c’est-à-dire une donation ». Ainsi « aimez vos ennemis » se fera par des actes : un petit « bonjour » même discret, ne pas montrer d’animosité, de sentiment d’hostilité, d’agressivité envers l’autre, participer à des actions communes qui édifient, qui élèvent, qui font grandir etc… Même si les mots d’amour ne sortent pas, les actes d’amour doivent parler haut et fort pour faire la volonté de Dieu. Tout cela nous amènera à lutter contre notre propre orgueil, en laissant beaucoup de place à l’humilité, sachant que devant Dieu, nous sommes tous à égalité, car tous pécheurs. Rien qu’en appliquant les deux commandements, Dieu nous donne, ici sur terre la paix, la fraternité, la solidarité, l’entraide, et après la mort : le Royaume de Dieu, la vie éternelle. Il appartient alors au peuple de Dieu de s’émerveiller devant son amour et de Lui rendre grâce car « le propre du Dieu, qui est amour, est de nous combler de bienfaits. En échange de ses bienfaits, l’homme ne peut rien donner d’autre à Dieu que cet humble « merci» puisque tout appartient déjà au Créateur. Ce « merci » doit être exprimé par toute la vie du croyant (son attitude, sa manière d’être, ses relations envers les autres, sa vie spirituelle)… La conséquence pratique … consistera à marcher humblement selon les voies du Seigneur dans une obéissance d’amour à ses commandements …C’est un hymne à la vie, un hymne à la joie » (Nicolas Buttet – L’Eucharistie à l’école des saints – P.43-44.46). Ce sera notre manière à nous de dire merci au Seigneur. Prions Marie pour qu’elle nous aide à aimer davantage Dieu et notre prochain.




30ième Dimanche du Temps Ordinaire – par Père Rodolphe EMARD

Homélie du dimanche 24 octobre 2021 

 

ÉVANGILE

Évangile de Jésus Christ selon saint Marc (Mc 10, 46b-52)

En ce temps-là,
tandis que Jésus sortait de Jéricho
avec ses disciples et une foule nombreuse,
le fils de Timée, Bartimée, un aveugle qui mendiait,
était assis au bord du chemin.
Quand il entendit que c’était Jésus de Nazareth,
il se mit à crier :
« Fils de David, Jésus, prends pitié de moi ! »
Beaucoup de gens le rabrouaient pour le faire taire,
mais il criait de plus belle :
« Fils de David, prends pitié de moi ! »
Jésus s’arrête et dit :
« Appelez-le. »
On appelle donc l’aveugle, et on lui dit :
« Confiance, lève-toi ;
il t’appelle. »
L’aveugle jeta son manteau,
bondit et courut vers Jésus.
Prenant la parole, Jésus lui dit :
« Que veux-tu que je fasse pour toi ? »
L’aveugle lui dit :
« Rabbouni, que je retrouve la vue ! »

 Et Jésus lui dit :
« Va, ta foi t’a sauvé. »
Aussitôt l’homme retrouva la vue,
et il suivait Jésus sur le chemin.

    – Acclamons la Parole de Dieu.

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HOMÉLIE

Frères et sœurs, nous connaissons bien ce passage de la guérison de l’aveugle Bartimée par Jésus. Ce passage occupe une place particulière dans l’Évangile de Marc : il s’agit de la dernière guérison que Jésus va accomplir, juste avant son entrée triomphale à Jérusalem, lieu de son mystère pascal.

Bartimée est fortement éprouvé, à double titre :

  • D’une part, il est aveugle ;

  • D’autre part, il est dans une situation de grande misère qui le contraint à mendier.

S’il a perdu la vue, il n’a pas perdu son audition et sa parole. Dès qu’il apprend la présence de Jésus, il va lancer un vrai cri qui équivaut à une véritable profession de foi : « Fils de David, Jésus, prends pitié de moi ! »

 

Bartimée n’est pas au bout de ses peines car la foule veut lui faire taire mais l’aveugle va lancer à nouveau le même cri : « Fils de David, prends pitié de moi ! » Une foi étonnante et audacieuse !

La question de Jésus peut paraître surprenante : « Que veux-tu que je fasse pour toi ? » La réponse peut sembler évidente : le mendiant demande à Jésus de le prendre en pitié et qu’il recouvre la vue. Quelle autre réponse pouvait attendre Jésus ?

Par ce « Que veux-tu ? », il y a deux points que nous pouvons retenir :

  • Jésus est certes le Sauveur mais il respecte profondément la liberté de chacun. Il ne s’imposera jamais à nous car il nous aime et que l’amour ne contraint pas !

  • Jésus offre également à Bartimée un espace pour exprimer sa confiance et sa foi, un espace de liberté.

Oui le Christ ne s’imposera jamais dans notre vie. C’est bien à chacun de consentir à ce que Jésus entre dans son histoire. La liberté de chacun est requise : c’est bien un enseignement sur lequel méditer…

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La cécité dont il est question dans l’Évangile est chargée de sens pour nous. Chacun de nous a besoin de la lumière de Dieu, de la lumière de la foi pour marcher au mieux sur le chemin de la vie, à la suite du Christ. Nous avons trop souvent tendance -et à tort- à nous fier qu’à notre propre « fanal ».

Il est essentiel de se reconnaître parfois aveugle sur bien des situations : ce que nous ne voyons pas, ce que nous ne voulons pas voir, les cécités de notre cœur… Nous devons reconnaître avoir besoin de la lumière du Christ pour avancer. Cette reconnaissance est centrale afin de pouvoir implorer cette lumière, sinon il y a le risque de rester aveugle toute sa vie sur plusieurs choses essentielles.

Bartimée est un modèle pour nous. Il témoigne que la rencontre avec Jésus peut vraiment changer une vie et la changer en mieux, toujours en mieux. Le Christ donne tout, il n’enlève rien à nos vies !

Précisons un dernier point. L’Évangile précise : « Jésus s’arrête et dit : « Appelez-le. » On appelle donc l’aveugle, et on lui dit : « Confiance, lève-toi ; il t’appelle. » » Bartimée a sans doute entendu un groupe de personnes parler de Jésus, de ses guérisons, de ses miracles, de sa bonté envers les pauvres…

Sommes-nous de ces personnes ? En tous les cas, si nous nous disons disciples du Christ, nous le devons ! Beaucoup de bruits nous entourent, trop de bruits que nous diffusons également autour de nous. Et parfois, de mauvais bruits dans nos diverses conversations : nos lamentations, nos critiques négatives et non-constructives, nos paroles pessimistes…

Parfois aussi, comme les gens de l’Évangile vis-à-vis de Bartimée, nous cherchons aussi à faire taire les autres voir même de les empêcher de crier vers le Christ. Le contre-témoignage est bien une triste réalité !

C’est ainsi que nous sommes interrogés frères et sœurs : dans notre vie quotidienne, quels « bruits » diffusons-nous du Christ ? C’est bien les « bruits » de la confiance, de l’espérance, de la paix que devons davantage diffuser…

Nous avons à conduire à la confiance au Christ et nous avons aussi à rappeler que le Christ nous appelle à être ses témoins dans nos différents lieux de vie.

Demandons au Seigneur de nous guérir de nos aveuglements. Demandons-lui sa lumière pour que nous soyons de vrais témoins de la foi, une foi qui sauve : « Va, ta foi t’a sauvé. » Amen.




Messe pour le lancement du Synode voulu par le Pape François – Dimanche 17 octobre 2021

Voici quelques photos pour le lancement du Synode dans notre diocèse en l’église du Saint Esprit au Chaudron :




30ième Dimanche du Temps Ordinaire – par Francis COUSIN (Mc 10, 46-52)

« Bartimée. »

 Bartimée est un aveugle, de naissance … qui n’a jamais vu ! Il ne sait pas ce que c’est que ’’voir’’ … On a beau essayer de lui expliquer les formes, … les couleurs … Il ne peut pas savoir.

C’est un peu comme nous, quand on nous parle du Royaume des Cieux. On ne peut pas savoir … Jésus nous en parle beaucoup … on comprend de petites choses … mais on ne peut pas savoir.

Certains ont fait des Expériences de Mort Imminente (EMI), ce que le docteur Patrick Theillier, ancien responsable du Bureau des Constatations Médicales de Lourdes, préfère appeler des Expériences de Vie Imminente (EVI), et les ont racontées. Les expériences sont diverses, mais la plupart décrivent un lieu où on se sent bien et où règne l’amour. Mais on ne pourra savoir ce qu’il est que quand nous y serons … !

Bartimée, l’aveugle, « était assis au bord du chemin », c’est-à-dire à l’écart de la vie de tous les jours, à l’écart des autres,  et il mendiait …

Aveugle, mais pas sourd !

Il avait entendu parlé de Jésus de Nazareth, un grand prêcheur qui promet le Royaume de Dieu … pour ceux qui l’auront mérité … et qui accessoirement guéri des gens …

Quand ce jour-là, il entend le brouhaha d’une foule nombreuse, il demande ce qui se passe, et on lui dit que c’est Jésus de Nazareth qui passe avec ses disciples.

Alors il s’écrit : « Fils de David, Jésus, prends pitié de moi ! ».

On veut le faire taire. C’est vrai, quoi ! C’est pas un petit mendiant aveugle, assis sur le bord de la route, qui va nous empêcher d’écouter Jésus !

C’est vrai, quoi !

Réaction bien humaine ! … mais loin de l’amour de Dieu pour les petits …

Et c’est encore vrai maintenant !

N’avons-nous pas tendance à ne pas tenir compte des petits, de ceux desquels on passe à côté sans se rendre compte qu’ils existent ! Et il y en a un paquet ! Que peuvent-ils dire d’intéressant ?

Et pourtant, Bartimée, l’aveugle, lui a bien vu qui était Jésus : « Fils de David … »

Il voyait mieux que les autres ! Il voyait avec le cœur !

A l’heure où va commencer la réflexion sur « une Église synodale », gardons cela à l’esprit !

Laissons la parole, et écoutons ceux qui nous semble ne pas y connaître grand-chose ! Nous serons sans doute surpris de la profondeur de leur réflexion, ou des sujets qu’ils abordent qui peuvent nous sembler inintéressants, … et même si ce n’est pas toujours bien formulé …

« Père, Seigneur du ciel et de la terre, je proclame ta louange : ce que tu as caché aux sages et aux savants, tu l’as révélé aux tout-petits. » (Mt 11,25)

Tous ont le droit de s’exprimer !

Bartimée insiste. Il crie plus fort : « Fils de David, Jésus, prends pitié de moi ! ».

Jésus l’entend … il s’intéresse particulièrement à ceux qui sont « au bord du chemin ».

« Appelez-le. »

Le maître a parlé ! … Tous ceux qui voulaient faire taire Bartimée sont maintenant à l’encourager : « Vite ! le Seigneur t’appelle ! ».

Bartimée ne se le fait pas dire deux fois ! Il jette son manteau, sans doute son bien le plus précieux, sa carapace de mendiant … et il court vers Jésus !

Aveugle, mais avec l’ouïe affinée … il sait où se trouve Jésus, à quelle distance …

L’appel de Jésus établit une connivence entre eux …

« Que veux-tu ? »

« Voir. »

« Va, ta foi t’a sauvé ! ». Il est sauvé avant de voir clair ! « Tu es tiré d’un danger dans lequel tu aurais pu sombrer et périr. » … Tiré de l’enfer … « Tu as cru en moi comme étant le Messie ! »

Bartimée est sauvé … il voit … et devient disciple : « Il suivait Jésus sur le chemin ». Le chemin qui mène Jésus à Jérusalem, à sa Passion et sa mort, mais surtout à sa résurrection !

Bartimée va voir Jésus tel qu’il était … avant son incarnation, quand il était encore auprès du Père, dans le Royaume de Cieux … « Ta foi t’a sauvé ! ».

On peut se poser la question : « Qui étaient les aveugles à la sortie de Jéricho ? »

Bartimée … ou les disciples qui suivaient Jésus ? (ou certains d’entre eux …).

On pourrait peut-être dire pour eux ce que Jésus disait aux pharisiens : « Si vous étiez aveugles, vous n’auriez pas de péché ; mais du moment que vous dites : “Nous voyons !”, votre péché demeure. » (Jn 9,41).

Et nous, ne sommes-nous pas un peu aveugles, ou malvoyants … qui ne voyons pas ceux qui sont « au bord du chemin » ? Qui ne comprenons pas la bonté de Dieu envers les petits … ou ceux que nous voyons petits … mais qui sont peut-être plus grands que nous ?

Seigneur Jésus,

l’épisode de Bartimée nous invite

à nous poser des questions :

Qui est au bord du chemin ?

Qu’ai-je fait pour lui ?

Pourquoi je ne m’intéresse pas à lui ?

Pourquoi je ne l’écoute pas ?

Apprend-moi à voir en eux

le prochain dont je dois m’approcher,

à voir en eux ta présence.

 

                                     Francis Cousin

 

 

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Audience Générale du Mercredi 13 Octobre 2021

PAPE FRANÇOIS

AUDIENCE GÉNÉRALE

Place Saint-Pierre
Mercredi 13 Octobre 2021


Catéchèse sur la Lettre aux Galates – 11. La liberté chrétienne, ferment universel de libération

Chers frères et sœurs, bonjour !

Dans notre itinéraire de catéchèse sur la Lettre aux Galates, nous avons pu nous focaliser sur ce que Saint Paul considère comme le noyau central de la liberté : le fait que, par la mort et la résurrection de Jésus-Christ, nous avons été libérés de l’esclavage du péché et de la mort. En d’autres termes : nous sommes libres parce que nous avons été libérés, libérés par grâce – et non par paiement -, libéré par l’amour, qui devient la loi suprême et nouvelle de la vie chrétienne. L’amour : nous sommes libres parce que nous avons été libérés gratuitement. C’est précisément le point-clé.

Aujourd’hui, je voudrais souligner comment cette nouveauté de vie nous ouvre à l’accueil de chaque peuple et de chaque culture et, en même temps, ouvre chaque peuple et chaque culture à une liberté plus grande. Saint Paul en fait dit que pour qui adhère au Christ, il n’importe plus d’être juif ou païen. Ce qui compte, c’est seulement « la foi, qui agit par la charité » (Ga 5,6). Croire que nous avons été libérés et croire en Jésus-Christ qui nous a libérés : c’est la foi agissant par la charité. Les détracteurs de Paul – ces fondamentalistes qui étaient arrivés là – l’attaquaient pour cette nouveauté, affirmant qu’il avait pris cette position par opportunisme pastoral, c’est-à-dire pour « plaire à tout le monde », en minimisant les exigences reçues de sa plus étroite tradition religieuse. C’est le même discours des fondamentalistes d’aujourd’hui : l’histoire se répète toujours. Comme on voit, la critique de toute nouveauté évangélique n’est pas seulement de notre époque, mais a une longue histoire. Paul, cependant, ne reste pas silencieux. Il répond avec la parrhésie – c’est un mot grec qui désigne le courage, la force – et s’exprime en disant : « Est-ce par des hommes ou par Dieu que je veux me faire approuver ? Est-ce donc à des hommes que je cherche à plaire ? Si j’en étais encore à plaire à des hommes, je ne serais pas serviteur du Christ ! » (Ga 1,10). Déjà dans sa première Lettre aux Thessaloniciens, il s’était exprimé en des termes similaires, disant que dans sa prédication il n’avait jamais usé « de mot de flatterie, ni […] de motifs intéressés, […] ». Il n’a pas non plus […] recherché la gloire qui vient des hommes, » (1Th 2, 5-6), qui sont les manières de « faire semblant » ; une foi qui n’est pas la foi, c’est la mondanité.

La pensée de Paul se révèle une fois de plus d’une profondeur inspirée. Pour lui, accepter la foi signifie renoncer non pas au cœur des cultures et des traditions, mais seulement à ce qui fait obstacle à la nouveauté et à la pureté de l’Évangile. Parce que la liberté obtenue par la mort et la résurrection du Seigneur n’entre pas en conflit avec les cultures, avec les traditions que nous avons reçues, mieux elle y introduit une liberté nouvelle, une nouveauté libératrice, celle de l’Évangile. La libération obtenue par le baptême, en effet, nous permet d’acquérir la pleine dignité d’enfants de Dieu, de sorte que, tout en restant fermement enracinés dans nos racines culturelles, en même temps nous nous ouvrons à l’universalisme de la foi, qui entre dans chaque culture, en reconnaît les germes de vérité présents et les développe, en portant à sa plénitude le bien qu’elle contient. Accepter que nous avons été libérés par le Christ – sa passion, sa mort, sa résurrection – c’est accepter et apporter la plénitude même aux différentes traditions de chaque peuple. La vraie plénitude.

Dans l’appel à la liberté, nous découvrons le vrai sens de l’inculturation de l’Évangile. Quel est ce vrai sens ? Être capable d’annoncer la Bonne Nouvelle du Christ Sauveur tout en respectant ce qui est bon et vrai dans les cultures. Ce n’est pas facile ! Les tentations sont nombreuses d’imposer son propre modèle de vie comme s’il était le plus évolué et le plus désirable. Combien d’erreurs ont été commises dans l’histoire de l’évangélisation en voulant imposer un seul modèle culturel ! L’uniformité comme règle de vie n’est pas chrétienne ! L’unité oui, l’uniformité non ! Parfois, on n’a même pas renoncé à la violence pour faire prévaloir son propre point de vue. Pensons aux guerres. L’Église a ainsi été privée de la richesse de tant d’expressions locales qui portent en elles les traditions culturelles de populations entières. Mais c’est exactement le contraire de la liberté chrétienne ! Par exemple, je me souviens de quand s’est établie la manière de faire l’apostolat en Chine avec le Père Ricci ou en Inde avec le Père De Nobili. … [Quelqu’un disait] : « Et non, ce n’est pas chrétien ! ». Oui, c’est chrétien, c’est dans la culture du peuple.

En définitive, la vision de la liberté de Paul est éclairée et enrichie par le mystère du Christ, qui dans son incarnation – comme le rappelle le Concile Vatican II – s’est uni d’une certaine manière à tout homme (cf. Constitution pastorale Gaudium et Spes, 22). Et ça ne veut pas dire qu’il n’y a pas d’uniformité, il y a au contraire de la variété, mais de la variété unie. D’où le devoir de respecter l’origine culturelle de chaque personne, en la plaçant dans un espace de liberté qui ne soit limité d’aucune imposition dictée par une seule culture prédominante. C’est le sens de se dire catholique, de parler de l’Église catholique : ce n’est pas une dénomination sociologique pour nous distinguer des autres chrétiens. Catholique est un adjectif qui signifie universel. Catholique est un adjectif qui signifie universel : la catholicité, l’universalité. Église universelle, c’est-à-dire catholique, veut dire, veut dire que l’Église a en elle-même, dans sa nature même, l’ouverture à tous les peuples et à toutes les cultures de tous les temps, parce que le Christ est né, est mort et est ressuscité pour tous.

La culture, en revanche, est, par sa nature même, en constante transformation. Pensez à la manière dont nous sommes appelés à proclamer l’Évangile en ce moment historique de grands changements culturels, où une technologie toujours plus avancée semble avoir la suprématie. Si nous prétendions parler de la foi comme nous le faisions dans les siècles passés, nous risquerions de ne plus être compris par les nouvelles générations. La liberté de la foi chrétienne – la liberté chrétienne – n’indique pas une vision statique de la vie et de la culture, mais une vision dynamique, une vision dynamique aussi de la tradition. La tradition croit mais toujours avec la même nature. Nous ne prétendons donc pas être en possession de la liberté. Nous avons reçu un don que nous devons garder. Il s’agit plutôt d’une liberté qui demande à chacun d’entre nous d’être constamment en marche, orienté vers sa plénitude. C’est la condition des pèlerins ; c’est l’état des voyageurs, dans un exode continu : libérés de l’esclavage pour marcher vers la plénitude de la liberté. Et c’est le grand don que nous a fait Jésus-Christ. Le Seigneur nous a libérés de l’esclavage gratuitement et nous a mis sur le chemin pour marcher en toute liberté.


Je salue cordialement les pèlerins de langue française, en particulier les paroisses Notre Dame des Champs et de Cognac.

Comme des pèlerins sur un chemin parfois difficile et douloureux, marchons dans la joie vers la libération définitive du péché et de la mort que nous offre Jésus-Christ. Témoignons à tous de cette voie de bonheur et de paix.

Que Dieu vous bénisse !




29ième Dimanche du Temps Ordinaire – par Francis COUSIN (Mc 10, 35-45)

« Maître, ce que nous allons te demander,

nous voudrions que tu le fasses pour nous. »

 

Une demande comme le font souvent les enfants … Avoir l’accord avant de poser la question !

Une manière de forcer la main … !

Jésus répond, comme le font tous les parents : « Qu’est-ce que vous voulez ? ».

« Donne-nous de siéger, l’un à ta droite et l’autre à ta gauche, dans ta gloire. »

En clair, cela veut dire : « On aimerait bien participer avec toi à ta gloire, quand tu prendras le pouvoir en Israël, mais aux premières places, les meilleures … ». Évidemment ! Penser à soi d’abord ! c’est pas nouveau !

C’est quand même curieux. À chaque fois que Jésus annonce à ses disciples qu’il va être condamner à mort par les responsables religieux juifs, subir sa passion et mourir, mais qu’il ressuscitera trois jours après, les apôtres ne veulent pas y croire.

Surtout que cette fois-ci, ils sont sur le chemin de Jérusalem, et « ils [les apôtres] étaient saisis de frayeur, et ceux qui suivaient étaient aussi dans la crainte. » (Mc 10,33-34). Ils ont peur !

Mais peut-être pensent-ils que Jésus va faire un miracle et qu’il échappera à ses détracteurs et prendra le pouvoir ? Pourtant Jésus était clair, et il n’avait pas l’habitude de les mettre à l’épreuve.

Et le miracle, il y en aura un … mais après sa mort … la résurrection annoncée par Jésus !

Sans doute Jésus avait-il déjà dit dans sa tête : « Comme votre cœur est lent à croire. » (Lc 24,25).

Ce qui est sûr, c’est que Jacques et Jean, à ce moment-là, ne pensaient qu’à eux. Peu importe les autres, ils pensaient à leur avenir … et ils le voyaient brouillé par leur centre d’intérêt tout-à-fait égoïste …

Quant aux autres apôtres, c’est un peu la même chose !

Ils sont indignés, dit l’évangile ! Pourquoi ?

Deux possibilités :

La première : « S’ils prennent les deux premières places … Alors, qu’est-ce qui va nous rester ? Des clopinettes ! … et on n’est pas moins bon qu’eux ! ».

La seconde : « Mais ils n’ont rien compris ! Jésus ne nous a pas appelé pour prendre des places … Son royaume est dans les cieux ! Notre but est d’être auprès de Dieu, dans les cieux … et d’y amener d’autres avec nous ! ».

D’après vous, quel était leur motif d’indignation ? La première ou la seconde possibilité ?

Dans les deux cas, Jacques et Jean ou les dix autres apôtres, leurs pensées vont dans le même sens : tournées vers eux, leurs intérêts, et eux seuls !

Comme c’est souvent le cas pour nous aussi !

Jésus l’a bien compris, et il remet les choses en place : « Dans le monde, les chefs commandent en maîtres, et font sentir leur pouvoir. Ce n’est pas le cas pour vous : Si vous voulez être chefs, commencez par être (et rester) serviteurs des autres, comme moi-même je l’ai fait :  Je ne suis pas venu pour être servi, mais pour servir, et donner sa vie en rançon pour la multitude. ».

Et il le montrera encore le soir du jeudi saint quand il lavera les pieds de ses disciples, en leur disant : « Si donc moi, le Seigneur et le Maître, je vous ai lavé les pieds, vous aussi, vous devez vous laver les pieds les uns aux autres. » (Jn 13,14).

Et cela s’adresse à nous tous, encore maintenant : Être serviteur des autres, et à travers eux, devenir serviteur de Dieu : « Amen, je vous le dis : chaque fois que vous l’avez fait à l’un de ces plus petits de mes frères, c’est à moi que vous l’avez fait. » (Mt 25,40).

En ce jour où, à la demande du pape François, serviteur des serviteurs de Dieu, s’ouvre partout dans le monde, au niveau de chaque diocèse, la réflexion Pour une Église synodale, mettons-nous au service de cette Église, non pas avec un regard égoïste, tourné vers soi, mais avec un regard tourné vers les autres, ceux que nous connaissons et ceux que nous ne connaissons pas, qui font partie de l’Église ou non, afin que nous participions vraiment à la vie de cette Église, à sa mission, dans une communion fraternelle.

Allons marcher ensemble pour notre Église !

Seigneur Jésus,

combien de fois

nous nous comportons comme les apôtres,

avant ta résurrection et

la venue de l’Esprit Saint à la Pentecôte,

en ne pensant qu’à nous !

Donne-nous un esprit de service,

pour qu’ensemble

nous nous mettions au service

des autres et de l’Église,

pour construire une Église synodale.

 

                                     Francis Cousin

 

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Annoncer Jésus en prison, grâces et défi. par Fr. Manuel Rivero O.P., aumônier de la prison de Domenjod

Lors de leur arrivée en détention, Jésus vivant, ressuscité, les a déjà précédés. Privés de liberté, mis en cellule malgré eux, les détenus ne sont pas seuls. Celui qui a déclaré aux apôtres « et moi, je suis avec vous tous les jours jusqu’à la fin des temps » (Mt 28,20) se tient là, invisible mais bien présent.

Nombreux sont les témoignages sur cette présence du Christ Jésus en prison, lui qui a passé une nuit « en garde à vue » dans la maison du grand-prêtre, Caïphe ( cf. Jn 18,24), la veille de son exécution sur la croix.

Grâce de la miséricorde.

Accusé, sous surveillance, le détenu découvre la compassion de Jésus qui a subi lui-même la Passion sur le chemin du Calvaire. Le bon larron n’a pas reçu des promesses pour des lendemains : « Aujourd’hui, tu seras avec moi dans le Paradis » (Lc 23,43). Dans l’angoisse, le détenu est introduit par sa foi, si intéressée soit-elle, dans le Paradis d’où avait été chassée la première humanité en raison de son manque de foi. C’est l’aujourd’hui de Dieu. Dieu habite à l’intérieur des murs des prisons comme là-haut dans le Ciel. Jésus pose son regard d’amour sur les prisonniers arrachés à la liberté et liés souvent par des chaînes des passions mortifères qui les gardent enchaînés à l’intérieur de leur être.

Miséricorde, « miseria-cordis », avoir un cœur sensible au malheur des autres. Les entrailles de Jésus frémissent en voyant la détresse des détenus. Il ne reste pas passif. Par son amour plus fort que les puissances du mal, Jésus libère le cœur du détenu croyant qui se tourne avec foi vers lui.

Grâce du pardon.

Le bon larron, en se débattant dans les tourments de la crucifixion, n’a pas présenté à Jésus sa liste de péchés. Il n’a pas récité non plus son acte de contrition sans se tromper. Un cri a remplacé son aveu de pécheur. Un cri a obtenu sa libération et plus que cela sa béatitude éternelle. Les portes du Ciel se sont ouvertes en réponse à sa prière de demande : « Jésus, souviens-toi de moi, lorsque tu viendras avec ton Royaume » (Lc 23,42).

Grâce d’une vie nouvelle.

« Je suis devenu un homme nouveau, une nouvelle création », me disait un jour un détenu qui parcourait les couloirs de la prison depuis plusieurs années.

La nouvelle naissance demeure possible. « Ici, ce n’est pas la fin ; ici, tout commence », déclarait un surveillant à un homme abattu dans l’enfer de l’enfer-mement.

Avec Dieu, le meilleur se trouve devant, sur le chemin de la foi.

Grâce des sacrements.

Les sacrements du baptême, de l’eucharistie et de la confirmation font rayonner de joie ceux et celles qui deviennent chrétiens en prison. « La prison, un mal pour un bien », disent certains détenus. Ce qui fait penser à l’expérience de saint Augustin qui s’exclamait en pensant au péché des origines de l’humanité: « Heureuse faute qui nous valut un tel Sauveur ! ». Il enseignait aussi avec saint Paul que « tout concourt au bien de ceux qui cherchent Dieu » (Rm 8,28), « même le péché ». Oui, le péché peut devenir un tremplin pour se jeter dans les bras de Jésus, Sauveur.

Grâces pour ceux qui annoncent Jésus.

Il s’agit d’une loi de la vie humaine et chrétienne : « c’est en donnant que l’on reçoit ; c’est en enseignant que l’on apprend ; c’est en annonçant l’Évangile, que prêtres, religieux et laïcs, grandissent dans leur foi en recevant la grâce de l’intelligence de la foi et en contemplant les merveilles que Dieu accomplit dans les cœurs des détenus.

Les prisonniers sont plus grands que leurs fautes. Porteurs de richesses humaines et capables de recevoir Dieu dans leur âme, ils annoncent le Salut de Dieu. Ils peuvent manifester foi et humilité dans l’échec et la honte, loin des esprits pharisiens contents d’eux-mêmes, voire méprisants envers les faibles et les pêcheurs (cf Lc 18, 9s).

Grâce et défi pour la prédication du mystère pascal.

Est-il possible d’annoncer la joie pascale à ceux qui gisent dans les privations de liberté et des plaisirs habituels de l’existence humaine ? Est-il honnête et sérieux de prêcher le bonheur de croire, de prier et d’aimer Dieu à des détenus qui vont rester enfermés pendant de longues années tandis que les équipes de la pastorale catholique quittent sans encombre les murs de la prison pour retrouver le paysage des montagnes, le vent et le soleil ?  

La prédication de la résurrection de Jésus appelle à la conversion non seulement les condamnés et les pécheurs publics mais aussi et avant eux les prédicateurs eux-mêmes.

Ces prédicateurs reçoivent alors la grâce de la prédication multipliée par la rencontre avec les détenus, témoins de la miséricorde de Dieu et dont le visage peut annoncer la lumière du Ressuscité.

La grâce de l’intelligence du mystère pascal fait partie de grands cadeaux offerts par les détenus aux catéchistes qui se sont rendus en prison à leur service.

Ce passage des ténèbres de la mort à la lumière de la Gloire, ce passage de l’échec honteux au sourire de joie surnaturelle va accroître la puissance de la prédication des témoins du Christ Jésus.

La prison apparaît alors comme le creuset où se forgent les cœurs brûlants des prédicateurs, portés et poussés en avant dans leur foi, par le témoignage et la prière des détenus.

Saint-Denis/ La Réunion, le 9 octobre 2021.

 

 

 

 

 




28ième Dimanche du Temps Ordinaire – par Père Rodolphe EMARD

Homélie du dimanche 10 octobre 2021

 

ÉVANGILE

Évangile de Jésus Christ selon saint Marc (Mc 10, 17-30)

En ce temps-là,
Jésus se mettait en route
quand un homme accourut
et, tombant à ses genoux, lui demanda :
« Bon Maître, que dois-je faire
pour avoir la vie éternelle en héritage ? »
Jésus lui dit :
« Pourquoi dire que je suis bon ?
Personne n’est bon, sinon Dieu seul.
Tu connais les commandements :
Ne commets pas de meurtre,
ne commets pas d’adultère,
ne commets pas de vol,
ne porte pas de faux témoignage,
ne fais de tort à personne,
honore ton père et ta mère.
 »
L’homme répondit :
« Maître, tout cela, je l’ai observé
depuis ma jeunesse. »
Jésus posa son regard sur lui, et il l’aima.
Il lui dit :
« Une seule chose te manque :
va, vends ce que tu as
et donne-le aux pauvres ;
alors tu auras un trésor au ciel.
Puis viens, suis-moi. »
Mais lui, à ces mots, devint sombre
et s’en alla tout triste,
car il avait de grands biens.

    Alors Jésus regarda autour de lui
et dit à ses disciples :
« Comme il sera difficile
à ceux qui possèdent des richesses
d’entrer dans le royaume de Dieu ! »
Les disciples étaient stupéfaits de ces paroles.
Jésus reprenant la parole leur dit :
« Mes enfants, comme il est difficile
d’entrer dans le royaume de Dieu !
Il est plus facile à un chameau
de passer par le trou d’une aiguille
qu’à un riche d’entrer dans le royaume de Dieu. »
De plus en plus déconcertés,
les disciples se demandaient entre eux :
« Mais alors, qui peut être sauvé ? »
Jésus les regarde et dit :
« Pour les hommes, c’est impossible,
mais pas pour Dieu ;
car tout est possible à Dieu. »

    Pierre se mit à dire à Jésus :
« Voici que nous avons tout quitté
pour te suivre. »
Jésus déclara :
« Amen, je vous le dis :
nul n’aura quitté,
à cause de moi et de l’Évangile,
une maison, des frères, des sœurs,
une mère, un père, des enfants ou une terre
sans qu’il reçoive, en ce temps déjà, le centuple :
maisons, frères, sœurs, mères, enfants et terres,
avec des persécutions,
et, dans le monde à venir,
la vie éternelle. »

    – Acclamons la Parole de Dieu.

Les lectures de ce dimanche nous invitent clairement à discerner ce qui est essentiel pour nous. Nous voyons aussi que les richesses sont remises en cause.

Entendons-nous bien : les richesses ne sont pas condamnées ! Il nous faut bien un minimum ‘matériel’ pour vivre décemment, c’est légitime ! Mais quel est notre vrai trésor ? Quelle est la finalité de nos richesses ?

Nous le voyons bien, nombreux ont cette tentation de vouloir posséder pour eux-mêmes… cette tentation de vouloir se sécuriser par ses propres richesses en oubliant que demain ne nous appartient pas… Il y a comme un enfermement sur soi-même, au risque de devenir ce que nous possédons.

Les richesses terrestres sont parfois idolâtrées et deviennent ainsi un véritable obstacle pour viser la vie éternelle, les richesses du Royaume, qui elles sont impérissables, à la différence des richesses de ce monde qui ne sont que pour un temps.

Les textes de ce dimanche nous invitent à rechercher surtout les trésors de Dieu, à ouvrir réellement nos yeux et nos cœurs à ces trésors :

►Dans la première lecture, il est question de la sagesse de Dieu. Quand les grands sages d’Israël évoquent la sagesse de Dieu dans la Bible, ils contemplent le savoir-faire de Dieu. Dieu, qui a toute la sagesse, est le seul à savoir conduire sa créature jusqu’à lui, pour le rendre saint comme lui est saint.

Dans le passage que nous avons proclamé, la sagesse compte plus que la richesse, la santé et la beauté. Cette richesse est plus que jamais désirée : « Je l’ai préférée aux trônes et aux sceptres ; à côté d’elle, j’ai tenu pour rien la richesse ; je ne l’ai pas comparée à la pierre la plus précieuse ; tout l’or du monde auprès d’elle n’est qu’un peu de sable, et, en face d’elle, l’argent sera regardé comme de la boue. »

Les termes employés sont forts pour nous rappeler que c’est bien cette sagesse de Dieu qu’il nous faut avant tout désirer : « Tous les biens me sont venus avec elle et, par ses mains, une richesse incalculable. »

Le Psaume 89 prolonge ce désir de la sagesse de Dieu : « Apprends-nous la vraie mesure de nos jours : que nos cœurs pénètrent la sagesse. » Ce ne sont pas nos richesses qui donnent la mesure à nos jours mais la sagesse. En ce sens, les richesses matérielles sont de fausses sécurités.

►La deuxième lecture est extraite de la lettre aux Hébreux. Nous avons un passage très bref qui pointe un autre trésor : La Parole de Dieu. Les mots sont là-encore très forts : « Frères, elle est vivante, la parole de Dieu, énergique et plus coupante qu’une épée à deux tranchants ; (…) ; elle juge des intentions et des pensées du cœur. Pas une créature n’échappe à ses yeux, tout est nu devant elle, soumis à son regard ; nous aurons à lui rendre des comptes. »

Nous n’avons pas toujours conscience d’un tel « pouvoir » de la Parole de Dieu : nous aurons à lui rendre des comptes ! Cette Parole de Dieu, nous la négligeons dans nos vies spirituelles. Nous devons la méditer car sans elle, comment atteindre la sagesse de Dieu ?

L’Évangile nous révèle que le vrai trésor c’est le Christ et sa Bonne Nouvelle. L’homme riche dont il est question a déjà un bon « bagage  » dans la pratique de la Loi. Il pose la question la plus pertinente : « Que dois-je faire pour avoir la vie éternelle en héritage ? » Sa question exprime son désir.

Jésus lui rappelle les commandements qu’il assure observer depuis sa jeunesse. Jésus « l’aima »… Mais Jésus va vouloir l’emmener plus loin : « Une seule chose te manque : va, vends ce que tu as et donne-le aux pauvres ; alors tu auras un trésor au ciel. Puis viens, suis-moi. » Mais là, ça bloque : « Il s’en alla tout triste ».

L’homme riche reste accroché à ce qu’il a acquis pour lui-même, malgré la promesse de Jésus d’un trésor au ciel. L’homme reste d’une certaine manière tourné vers le passé terrestre alors que son véritable avenir est éternel.

À la fin de notre passage, un appel nous est fait : nous sommes invités à « quitter » à cause du Christ et de son Évangile, avec la promesse d’obtenir ainsi la vie éternelle. Par « quitter », entendons qu’il nous faut nous détacher, nous désencombrer, nous dépouiller, afin de pouvoir entrer dans une plus grande confiance en la Providence de Dieu.

Il ne s’agit pas tant, pour nous aujourd’hui, de vendre nos biens de façon radicale mais de les partager avec ceux qui sont le plus dans le besoin. Jésus nous propose d’opter pour une sagesse qui passe par la générosité envers les pauvres pour mieux nous abandonner à Dieu.

Frères et sœurs, que le Seigneur nous donne de prendre au sérieux sa Parole, ses invitations. Et que cette promesse de vie éternelle nous stimule, qu’elle soit une véritable espérance pour nous, qu’elle devienne un moteur dans notre agir, à cause du Christ, avec lui et pour lui. Amen.