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Solennité de la Nativité du Seigneur (messe du jour) – Homélie du Père Louis DATTIN

NOËL 

Grande joie pour tout le peuple

Jn 1, 1-18

            « Le peuple qui marchait dans les ténèbres a vu se lever une grande lumière ». Pendant l’Avent, frères et sœurs, nous avons chanté « Peuple qui marchez dans la longue nuit, le jour va bientôt se lever ». Aujourd’hui, nous pourrions chanter « Peuple qui marchez dans la longue nuit, aujourd’hui, Jésus vous est né« .

Oui, c’est Jésus, notre lumière. C’est précisément la raison qui a fait choisir le 25 décembre comme date de sa naissance. L’Eglise, depuis le 2e siècle, a choisi ce solstice : ce moment où le soleil est vainqueur des ténèbres, pour fixer la date de l’Incarnation. Noël est une fête de lumière que l’on célèbre le soir ou dans la nuit, comme Pâques. D’ailleurs, tout l’Evangile de St-Luc semble construit pour nous donner cette sensation. Ce récit est composé de trois parties égales :

1 – Tout d’abord, au début, il y a le monde des ténèbres.

« En ces jours-là, parut un édit de César Auguste ordonnant de recenser toute la terre lorsque Quirinius était gouverneur de Syrie ». Luc a voulu évoquer ce monde dur où Jésus est né, dans les premières années de notre ère.

C’est un pays occupé par une puissance étrangère : Rome qui a asservi tout le monde connu, le monde méditerranéen.

La 1ère lecture, en Isaïe, parlait déjà de ce peuple qui marchait dans les ténèbres, sous le joug et le fouet du chef de corvée et qui subissait le bruyant et pénible piétinement des bottes des soldats occupants. L’occupation romaine est sans pitié : elle impose ce recensement qui provoque bien des tracas, des déplacements.

Quelle naissance difficile pour ce jeune couple qui n’a pas pu trouver de place dans la salle commune des réfugiés et qui doit se contenter d’une étable, dans le fumier et la paille pour mettre au monde son petit enfant fragile !

C’est vraiment tout le symbole de notre monde d’aujourd’hui avec tous les sans-abri du monde, ces Kurdes, ces sans-pays habitants de Calais, ces Somaliens, tous les laissés pour compte, les pauvres qui ne savent pas se faire une place ou que l’on repousse.

Oui, le récit « commence mal » pour ainsi dire : il est aussi le récit et le symbole de tous les moments durs de notre vie : moments difficiles où l’on a envie de dire : « S’il y avait un Bon Dieu, cela n’existerait pas, cela n’arriverait pas ».

Oui, très souvent, en nous, autour de nous, nous sommes comme Marie et Joseph, comme les bergers dans la nuit ….

2 – Et puis, « l’Ange du Seigneur s’approche et la gloire du Seigneur enveloppa les bergers de sa lumière. Ils furent saisis d’une grande crainte. Mais l’ange leur dit : « Ne craignez pas, car voici que je viens vous annoncer une bonne nouvelle, une grande joie pour tout le peuple ! Aujourd’hui, vous est né un SAUVEUR. Il est le Messie-Seigneur et voilà le signe qui vous est donné : vous trouverez un nouveau-né emmailloté et couché dans une mangeoire ». « Et soudain, il y eut avec l’ange, une troupe céleste innombrable qui louait Dieu en disant « gloire à Dieu au plus haut des cieux et paix sur la terre aux hommes qu’il aime ».

Il faudrait écrire en rouge ces six versets car voilà que, soudain le récit, d’une banalité terre à terre, s’ouvre véritablement sur du céleste. Oui, soudain, on a l’impression de décrocher du réel, comme disait un homme plein de bon sens : « Ça me gêne, disait-il, tout ce merveilleux, soudain, comme dans les contes de fées pour enfants… avec des anges, des lumières dans le ciel, des voix, des visions, des musiques célestes ! »

Faudrait-il donc, dans notre monde détraqué et souvent mal à l’aise, abîmé par les dominations et les guerres qui font les immigrés, les mamans désolées, les enfants qui pleurent… faudrait-il donc refuser le bonheur de Noël qui nous offre une trêve au milieu de nos difficultés, nos malheurs, notre nuit. Faudrait-il donc refuser la lumière dans notre nuit ?

Si nous le faisions, ce serait renoncer au message de ce jour. Sans ces six lignes du texte, le récit de Noël est incompréhensible!

Si on les supprime de l’Evangile, on ne peut plus s’expliquer, pourquoi cet enfant, né dans le fumier d’une étable a pu dépasser les siècles et remuer aujourd’hui, vingt siècles plus tard, des millions d’hommes, de femmes et d’enfants.

Tout  le merveilleux de ce récit est là pour nous crier : « Attention, attention, ne vous y trompez pas. Cet enfant sur la paille, emmailloté, signe plutôt minable évidemment, c’est le Sauveur, le Messie, le Seigneur ! », ces trois titres prestigieux écrits dans le ciel.

Il n’y a vraiment pas trop d’anges ni de lumières pour annoncer la bonne nouvelle car c’est vraiment une merveille : Dieu nous donne son Fils pour nous sortir de nos mortelles ténèbres.

Ce Jésus, c’est le Verbe de Dieu, la Parole vivante de Dieu qui est venu habiter parmi nous. Pourquoi avons-nous du mal à y croire ? Parce que nous avons toujours tendance à nous représenter Dieu à l’image des grands de ce monde : personnages lointains, absorbés dans leurs préoccupations lointaines, si loin au-dessus de nous ! Mais la grandeur  de Dieu :

c’est  au contraire  d’avoir voulu  se faire  si proche de nous au point de se passionner pour sa création,

c’est d’aimer éperdument cette Humanité qu’il a créé et dont il ne peut pas se désintéresser.

Dieu avait bien envoyé les prophètes pour nous parler, mais il ne pouvait pas se contenter de cette approche. Il a voulu s’insérer dans la vie de son peuple, s’y incarner, s’y naturaliser. Tant il est vrai que, quand on aime, on veut toujours aller plus loin dans l’amour. Désormais, par son Fils Jésus, Dieu est entré dans le déroulement de l’Histoire humaine et il en fait partie…

3 – « Lorsque les anges eurent quitté les bergers pour le ciel, ceux-ci se disaient entre eux : « Allons jusqu’à Bethléem pour voir ce qui est arrivé et que le Seigneur nous a fait connaître ». Ils se hâtèrent d’y aller et ils découvrirent Marie et Joseph avec le nouveau-né couché dans une mangeoire. Après l’avoir vu, ils racontèrent ce qui leur avait été annoncé au sujet de cet enfant et tout le monde s’étonnait de ce que racontaient les bergers. Marie, cependant, retenait ces évènements et les méditait dans son cœur. Les bergers repartirent, ils glorifiaient et louaient Dieu pour tout ce qu’ils avaient vu et entendu selon ce qui leur avait été annoncé ».

Oui, le ciel ne s’est ouvert qu’un instant. Maintenant, quand les anges les eurent quittés pour le ciel, ils se retrouvèrent dans la condition normale, sans merveilleux et le récit reprend, de manière réaliste, sur notre terre. Mais tout, désormais, est transfiguré, illuminé par la parole qu’ils ont entendue.

A partir de ce moment-là, c’est le régime de la Foi et donc le nôtre qui commence et nous constatons toute une circulation de paroles, une « nouvelle circule de bouche à oreille avec ces mots  importants répétés : « parole » (trois  fois), « dire »  (quatre fois), « connaître » (deux fois), » voir » (trois fois) et puis « retenir dans son cœur », » méditer », « glorifier », « louer ».

 

Si on ne lit pas cette finale du récit, on peut passer à côté du message de Noël, message essentiel. Noël,

–  c’est une « communication », une bonne nouvelle que Dieu a lancée,

– c’est le thème central des anges messagers et qui se communique à la terre par des pauvres, des évangélisateurs qui l’ont reçue d’en-haut et qui la répète avec émerveillement.

Quelle est donc cette nouvelle ? L’enfant est Sauveur, Messie, Seigneur. Les guirlandes lumineuses de nos rues, les petites flammes que nous allumons dans nos crèches la disent à leur manière. Certains ne la savent même plus.

Dieu est amour : il est venu dans notre monde pour que brillent les lumières de l’amour au sein de notre pauvre monde dans la nuit.  AMEN




4ième Dimanche de l’Avent (Francis Cousin)

Dimanche 23 décembre 2018 – 4° dimanche de l’Avent – Année C

 

Évangile selon saint Luc 1, 39-45

 

 « Marie Christophore ! »

 

Rencontre extraordinaire que celle dont nous parle l’évangile : celle d’une jeune fille tout juste nubile, à peine couverte de l’Esprit Saint, choisie pour être la mère du Fils de Dieu, avec sa parente, elle aussi enceinte alors qu’elle n’a plus l’âge pour enfanter.

Marie se soumet à l’annonce de l’ange : « Voici la servante du Seigneur ; que tout m’advienne selon ta parole. » et se retrouve mère du Fils de Dieu. Dès lors, elle n’a plus qu’une obsession, faire savoir qu’elle porte l’espoir du peuple de Dieu, l’espoir de tous les hommes. Et elle ne tergiverse pas, elle part en hâte pour faire connaître cette grande nouvelle.

Marie qui porte en elle le Christ.

Marie qui emporte le Christ.

Marie qui apporte le Christ … à Élisabeth, mais aussi à tout le monde …

Marie Christophore …

Marie, qu’on pourrait appelée Marie-Christophe …

Et quand elle arrive chez Élisabeth, celle-ci est « remplie d’Esprit Saint ».

L’Esprit Saint, c’est-à-dire Dieu, est un autre lien entre les deux femmes : elles se laissent aller à l’action de l’Esprit, elles se laissent aller à l’action de Dieu en elles …

Et aussitôt, « l’enfant tressaillit » en Élisabeth. Mais on peut aussi tressaillir de peur, c’est pourquoi certains traducteurs préfèrent dire « l’enfant bondit de joie dans son sein », ce qui est plus proche du texte grec.

Quand Jésus, même encore fœtus, s’approche des gens, il apporte la joie … parce qu’il ne sait pas faire autre chose que de donner du bonheur aux personnes.

De même, quand l’arche d’alliance arriva à Jérusalem, l’oint de Dieu de l’époque, le roi David, tout à la joie d’accueillir Dieu au milieu de son peuple, l’accueilli en bondissant de joie, en dansant devant l’arche d’alliance : « Or, comme l’arche du Seigneur entrait dans la Cité de David, Mikal, fille de Saül, se pencha par la fenêtre : elle vit le roi David qui sautait et tournoyait devant le Seigneur. » (2 S 6,16).

Alors Élisabeth s’écria : « D’où m’est-il donné que la mère de mon Seigneur vienne jusqu’à moi ? » Voir Dieu entrer chez soi …Cela surprend ! On ne s’y attend pas !

C’est ce qui est arrivé à David, à l’arrivée de l’arche : « Comment l’arche du Seigneur pourrait-elle entrer chez moi ? » (2 S 6, 9), alors il la confia à Obed-Édom, le Guittite, où elle resta trois mois … la même durée que Marie resta chez Élisabeth …

Et le passage de l’évangile se termine par cette parole d’Élisabeth : « Heureuse celle qui a cru à l’accomplissement des paroles … du Seigneur. ». C’est la première béatitude qui nous soit donnée dans les évangiles. Et la dernière est : « Heureux ceux qui croient sans avoir vu. » (Jn 20,29). Tout l’évangile est compris entre ces deux paroles, ce qui montre l’importance de croire à la Parole de Jésus, même si on ne l’a pas vu. Parce que Dieu est invisible, nul ne l’a jamais vu. Mais il est toujours présent par son Esprit dont les actions sont parfois visibles.

Cette présence de l’Esprit Saint tout au long de ce qu’on a appelé la Visitation, qui se manifeste par la joie des personnes, va se terminer par la louange, par l’action de grâce, par le chant de remerciement de Marie à Dieu tout-puissant, par le Magnificat.

Que retenir pour nous ? Plusieurs choses.

À chaque fois que nous nous retrouvons à la messe, à l’Eucharistie, c’est-à-dire à l’action de grâce à Dieu pour la venue, la Parole, la mort et la résurrection de Jésus, et que nous communions, que nous recevons Jésus en nous, sommes-nous conscients que Jésus est vraiment présent en nous ? Que nous portons le Christ pour les autres, comme Marie portait le Christ à Élisabeth ? Que nous devenons Christophore ?

Est-ce que cela nous mets dans la joie, nous invite à la louange, à chanter la gloire de Dieu ?

Est-ce que nous sommes conscient de l’importance de l’Esprit Saint qui est avec nous comme il l’était avec Marie et Élisabeth ?* (voir GE 133).

Comme Marie qui part vers les autres, est-ce que nous aussi nous partons vers d’autres ? Ou restons-nous seul dans notre coin ? Comme l’adage le dit : « Un chrétien qui s’isole est un chrétien qui s’étiole ! ».*

Est-ce que nous avons l’impression, en paroisse, de faire communauté ? Nous y engageons-nous ? *

Comme le disait l’ange Gabriel à Marie, « rien n’est impossible à Dieu » (Lc 1,37), et Dieu ne nous demande pas des choses impossibles, si du moins nous acceptons son aide, comme le dit sainte Thérèse de l’Enfant Jésus : « Ah ! Seigneur, je sais que vous ne commandez rien d’impossible, vous connaissez mieux que moi ma faiblesse, mon imperfection, vous savez bien que jamais je ne pourrais aimer mes sœurs comme vous les aimez, si vous-même, ô mon Jésus, ne les aimiez encore en moi. »

* voir fiche 4 de l’avent 2018 « Ma mission ? devenir saint ! », Diocèse de La Réunion.

Seigneur Jésus,

Ton avènement dans ce monde

a réjoui beaucoup de monde,

grâce à l’action du Saint Esprit.

Que maintenant encore nous puissions,

avec l’aide de l’Esprit Saint,

réjouir le cœur des hommes

que nous rencontrons.

Francis Cousin

 

 

 

 

 

Prière dim avent C 4° A6




« Ma mission ? Devenir saint ! » – Avent 2018 Diocèse de la Réunion

Quatrième semaine

 

Vivre en communauté

 

 

ECOUTONS LA PAROLE DE DIEU

Livre du prophète Michée 5,3-4

Il se dressera et il sera leur berger par la puissance du Seigneur, par la majesté du nom du Seigneur, son Dieu. Ils habiteront en sécurité, car désormais il sera grand jusqu’aux lointains de la terre, et lui-même, il sera la paix !

 

Lettre aux Hébreux 10,

Puis [le Christ] déclare : Me voici, je suis venu pour faire ta volonté … Et c’est grâce à cette volonté que nous sommes sanctifiés, par l’offrande que Jésus Christ a faite de son corps, une fois pour toutes.

 

Evangile selon saint Luc 1,39-40

En ces jours-là, Marie se mit en route et se rendit avec empressement vers la région montagneuse, dans une ville de Judée. Elle entra dans la maison de Zacharie et salua Élisabeth.

ECOUTONS LE PAPE FRANÇOIS

Nous avons besoin de l’impulsion de l’Esprit pour ne pas être paralysés par la peur et par le calcul, pour ne pas nous habituer à ne marcher que dans des périmètres sûrs. (Gautete et Exsultate 133)

La sanctification est un cheminement communautaire, à faire deux à deux.

(…) Saint Jean de la Croix disait à un disciple : tu ne vis avec d’autres  que pour être travaillé, exercé par tous. » (Gautete et Exsultate 141)

 

Partager la Parole et célébrer ensemble l’Eucharistie fait davantage de nous des frères et nous convertit progressivement en communauté sainte et missionnaire. Cela donne lieu aussi à d’authentiques expériences mystiques vécues en communauté. (Gautete et Exsultate 142)

La communauté qui préserve les petits détails de l’amour, où les membres se protègent les uns les autres et créent un lieu ouvert et d’évangélisation, est le lieu de la présence du Ressuscité qui la sanctifie selon le projet du Père.(Gautete et Exsultate 145)

 

REFLECHISSONS 

  • Est-ce que je suis assez réceptif à l’action de l’Esprit Saint pour oser partir, avec d’autres, annoncer le Royaume de Dieu ?

  • Est-ce que j’accepte les remarques des autres pour favoriser la venue du Règne de Dieu ?

  • Est-ce que je suis prêt à partager ma joie de chrétien avec d’autres pour le bien de la Mission ?

  • Quelle est la volonté de Dieu dans ma vie ?

  • Est-ce que je pense que ma paroisse est une communauté ? Que faire pour qu’elle le soit davantage ?

  • Quand ai-je l’impression que ma paroisse forme une communauté ? Pour la kermesse ? Dans la prière ?

  • Faut-il penser tous la même chose pour faire communauté ?

PRIONS AVEC SAINTE THERESE DE L’ENFANT JESUS 

            « Ah ! Seigneur, je sais que vous ne commandez rien d’impossible, vous connaissez mieux que moi ma faiblesse, mon imperfection, vous savez bien que jamais je ne pourrais aimer mes sœurs comme vous les aimez, si vous-même, ô mon Jésus, ne les aimiez encore en moi. C’est parce que vous vouliez m’accorder cette grâce que vous avez fait un commandement nouveau. – Oh ! que je l’aime puisqu’il me donne l’assurance que votre volonté est d’aimer en moi tous ceux que vous me commandez d’aimer !…

            Oui je le sens, lorsque je suis charitable, c’est Jésus seul qui agit en moi ; plus je suis unie à Lui, plus aussi j’aime toutes mes sœurs. »

            Que ton amour, Seigneur, règne dans nos cœurs et nous donne de pouvoir mettre en œuvre ce « commandement de l’amour » auquel tu nous invites. Alors, en nous aimant les uns les autres, nous serons pour le monde des témoins de ton Amour, et notre communauté, par ta Présence rayonnante en chacun d’entre nous, sera missionnaire de ta Bonne Nouvelle. Nous te le demandons, par Jésus, le Christ, notre Seigneur. Amen.

Fiche de réflexion pour l’Avent : Quatrième semaine




Ma rencontre avec Celui qui Est : témoignage de mon expérience aux frontières de la mort…

Je me trouvais dans ma chambre d’étudiant, pendant les vacances scolaires. Je révisais mes cours. Je me suis senti mal et je suis allé m’allonger en attendant que ça passe. J’ai senti l’angoisse monter et j’avais l’impression que j’allais mourir. A ce moment précis, je me disais en moi-même que je n’étais pas prêt. Un voile noir est apparu devant mes yeux et je suis ‘parti’. Je traverse alors à très grande vitesse un tunnel et je débouche sur un espace infini, lumineux, d’une lumière blanche, intense, d’une pureté que je n’ai jamais vue (plus blanc que neige). Cette lumière est vivante (!). Je vis dans la sensation d’être à la fois spectateur et acteur de ce qui se passe. Cet espace lumineux est entièrement habité par un Être de Lumière invisible, sans forme précise mais dont je ressens la Présence.

« Voici le message que nous avons entendu de lui et que nous vous annonçons : Dieu est Lumière, en lui point de ténèbres » (1Jn 1,5).

Je me sens bien, dans la paix, léger : j’ai l’impression de flotter.

« N’entretenez aucun souci; mais en tout besoin recourez à l’oraison et à la prière, pénétrées d’action de grâces, pour présenter vos requêtes à Dieu.Alors la paix de Dieu, qui surpasse toute intelligence, prendra sous sa garde vos cœurs et vos pensées, dans le Christ Jésus… Ce que vous avez appris, reçu, entendu de moi et constaté en moi, voilà ce que vous devez pratiquer. Alors le Dieu de la paix sera avec vous » (Ph 4,6-9).

Je vois à ma gauche un homme cloué sur une croix, la tête penchée vers le bas et derrière lui, l’espace lumineux est encore plus lumineux et il m’est donné de sentir que le bonheur y est encore plus intense. Je ressens qu’il faudra passer par cet homme là pour pouvoir rentrer : il est la clef…

 

A ma droite, je vois un trou noir, assez gros, lugubre, sans fond. Je sens une attirance/répulsion : attirance de par ma curiosité à explorer les choses, de par le caractère étrange, surprenant de ce trou noir, répulsion car la noirceur qui s’en dégage est horrible. Je sens que je vais devoir faire un choix.

A ce moment là, derrière l’espace lumineux derrière la croix,  l’Être de Lumière prend comme une forme de nuée. Cette forme n’est pas clairement définie mais je sens un aspect paternel qui s’en dégage : elle s’apparente à l’image de Dieu que j’ai sur ma bible de Jérusalem depuis petit (image issue du plafond de la chapelle Sixtine  de Michel Ange : la rencontre entre Dieu et Adam).

« N’avons-nous pas tous un Père unique? N’est-ce pas un seul Dieu qui nous a créés? » (Ml 2,10).

Alors qu’il se déplace vers moi (il n’y a pas de frottement dans les déplacements, il ‘glisse’), il s’arrête à un moment et se positionne à une distance pertinente de ‘moi’ : il était ni trop proche de moi, ni trop éloigné. Il se tenait à l’exacte distance où je sentais qu’il était suffisamment proche de moi pour que je ne me sente pas en insécurité et ni trop loin pour que je sente qu’il est concerné par ce que je vis (et non avec une attitude condescendante ou hautaine).

L’Être de Lumière s’adresse à moi en français mais dans une forme de communication dont je n’ai pas trouvé de meilleure description que « d’Être à Être ».

Jésus disait : « Moi et le Père, nous sommes un… Père, qu’ils soient un comme nous sommes un » (Jn 10,30 ; 17,22)… « dans l’unité de l’Esprit » (Ep 4,3)…

Nous échangeons en temps réel, sans délai, dans une fluidité totale comme si nous étions interconnectés.

Il m’explique que je vais devoir faire un choix entre la Lumière et la noirceur.  Il m’est donné alors de réaliser à quel point ce choix sera crucial, grave, déterminant (bien que cette scène se déroule dans la paix), que je suis le seul à pouvoir choisir, que je suis Libre de choisir (je mets Libre avec un grand L car je n’ai JAMAIS ressenti une telle liberté et encore plus face à un choix capital !).

« Si le Christ vous libère, vous serez réellement libres » (Jn 8,34).

« J’ai placé devant toi la vie et la mort… Choisis donc la vie afin que tu vives ! » (Dt 30,15-20).

J’ai une lucidité totale sur les conséquences de chaque choix : il n’y a ni tentative de manipulation, de dissimulation ou de minimisation de sa part sur les enjeux. Tout est transparent. Mais tout en étant libre de choisir, il me fait part de son désir le plus profond : je sens alors plutôt comme un aspect maternel chez lui et je le vois comme saisir ses ‘tripes’ (lieu de manifestation de son désir le plus profond) pour me les montrer à ce moment là.

« Ainsi parle Yahvé (Celui qui Est, Ex 3,14-15) : Voici que je fais couler vers elle la paix comme un fleuve, et comme un torrent débordant, la gloire des nations. Vous serez allaités, on vous portera sur la hanche, on vous caressera en vous tenant sur les genoux. Comme celui que sa mère console, moi aussi, je vous consolerai, à Jérusalem vous serez consolés » (Is 63,12-13).

« Quand Israël était jeune, je l’aimai… e les menais avec des attaches humaines, avec des liens d’amour; j’étais pour eux comme ceux qui soulèvent un nourrisson tout contre leur joue, je m’inclinais vers lui et le faisais manger… Mais mon peuple est cramponné à son infidélité. On les appelle en haut, pas un qui se relève ! Comment t’abandonnerais-je… Mon cœur en moi est bouleversé, toutes mes entrailles (littéralement : ‘mes tripes’) frémissent » (Le mot « bouleversé » est très fort ; précisément celui qui est employé à propos de la destruction des cités coupables, (Gn 19, 25 ; Dt 29, 22). Osée laisse entendre que les conséquences du péché sont comme vécues d’avance dans le cœur de Dieu) (Os 11,1-8).

« Et toi (Jean Baptiste), petit enfant, tu seras appelé prophète du Très-Haut ; car tu marcheras devant le Seigneur, pour lui préparer les voies, pour donner à son peuple la connaissance du salut par le pardon de ses péchés; grâce aux entrailles de miséricorde de notre Dieu ((littéralement : « grâce aux tripes de miséricorde »), dans lesquelles nous a visités l’Astre d’en haut, pour illuminer ceux qui demeurent dans les ténèbres et l’ombre de la mort, afin de guider nos pas dans le chemin de la paix » (Lc 1,76-79).

Je le sens comme vulnérable face à ma réponse, qu’il joue son va tout, qu’il s’implique entièrement et en même temps il a fait le maximum de ce qu’il pouvait faire pour me ‘séduire’ et m’amener à venir avec lui sans m’influencer d’aucune sorte, dans le respect total de ma liberté.

« Je vais la séduire, et je parlerai à son coeur » (Os 2,16)…

C’est quelque chose d’extrêmement difficile à décrire tellement des choses contraires sont étonnamment  et bienheureusement réunies ensemble. Cet Être de Lumière est celui qui parvient à unir des choses qui pourraient être opposées/opposables au premier abord mais dans la Paix. Incroyable !!! Je suis alors tellement surpris d’éprouver une telle liberté que je suis très joyeux. Il attend ma réponse comme suspendu à ce que je vais choisir mais ne me presse pas. Je lui fais ‘assez vite’ un choix que je ne parviens pas à matérialiser dans des mots parce qu’il est au-delà des mots. En fait, dans cet espace infini, je parle plus qu’avec mes tripes : je ne sais comment formuler cela autrement que par : je parle avec mon Être. Les choses se passent de manière très très spontanées et il n’y a pas de ‘contrôle’ : on est comme on est !

Je lui dis que je vais aller jeter un coup d’œil rapide au trou et qu’ensuite je viendrais avec lui. Sitôt formulé, j’avance vers le trou noir et à mesure que je me rapproche de celui-ci, le sentiment de répulsion augmente jusqu’à ce que j’arrive au bord du trou et que je sois littéralement comme aspiré sans que je puisse m’y opposer. Je vois alors mon ‘cœur’ tout noir incliné vers le bas dans cet espace infini noir, sombre, lugubre, sans ‘air’, absolument vide avec rien de rien. Je sens comme une chape de plomb qui s’est abattu sur moi, chape très très lourde à porter. Ce qui me désole le plus dans ce lieu c’est qu’il est vide et que je me sens seul : j’en étais même rendu à souhaiter pouvoir trouver un caillou (oui vous avez bien lu un caillou) car çà aurait été une goutte de consolation dans mon océan de souffrance de solitude extrême. J’espère que vous mesurez à quel point la souffrance est grande pour en arriver à désirer une telle chose. Et le pire, c’est que je ne vois aucun moyen de sortir de ce lieu (aucune lumière, aucun chemin, aucun secours).

C’est alors que lorsque je pense que je vais peut être passer mon éternité dans ce lieu que surgit en moi comme un cri, une posture : je tourne alors mon cœur vers le ‘haut’ (bien que tout étant noir, il n’y avait pas vraiment de haut et de bas) et je formule quelque chose comme ‘non ce n’est pas le désir que j’ai, je mérite mieux que cela, je ne suis pas fait pour ça’. De nulle part, je vois venir une main lumineuse qui me prend et m’arrache (j’insiste sur ce mot, car la main n’y est pas allé de main morte) aux Ténèbres.

Lorenzo Veneziano (1370)

Les Apôtres dans la barque voient Jésus venir vers eux en marchant sur la mer. « Pierre lui dit : Seigneur, si c’est bien toi, donne-moi l’ordre de venir à toi sur les eaux. Viens, dit Jésus. Et Pierre, descendant de la barque, se mit à marcher sur les eaux et vint vers Jésus.Mais, voyant le vent, il prit peur et, commençant à couler, il s’écria : Seigneur, sauve-moi ! Aussitôt Jésus tendit la main et le saisit, en lui disant : Homme de peu de foi, pourquoi as-tu douté? » (Mt 14,22-33).

« Vous remercierez le Père qui vous a mis en mesure de partager le sort des saints dans la lumière. Il nous a en effet arrachés à l’empire des ténèbres et nous a transférés dans le Royaume de son Fils bien-aimé, en qui nous avons la rédemption, la rémission des péchés » (Col 1,12-14).

Je me retrouve alors instantanément à nouveau dans l’espace lumineux et je ne préciserais plus que tout le reste de l’expérience se passe là dedans (hormis à un moment, je n’ai rien vu comme objet, tout était blanc et c’est tout).

« Jésus prend avec lui Pierre, Jacques, et Jean son frère, et les emmène, à l’écart, sur une haute montagne. Et il fut transfiguré devant eux : son visage resplendit comme le soleil, et ses vêtements devinrent blancs comme la lumière » (Mt 17,1-2)… 

Je suis derrière un mur de pierre qui a des petites fissures, encore apeuré mais content néanmoins d’être sorti de ces Ténèbres. Je sens que l’Être de Lumière veut me rencontrer personnellement : la Lumière pénètre petit à petit via les fissures, les fissures s’agrandissent jusqu’à ce que le mur explose complètement. Je me retrouve alors face à face avec lui, comme dans une autre ‘pièce’.

Il règne un très grand silence dans cette pièce et je sens que l’Être de Lumière se ‘dévoile’ à moi : il est alors lui-même très silencieux. Face à un tel silence, je sens que le seul moyen d’être en communion avec ce qui se vit dans cette pièce est d’être moi-même silencieux. Son silence appelle mon silence. Je le sens alors comme si il me partage sa ‘solitude’…peut être est ce dans ce grand silence qu’on peut s’approcher de qui il est vraiment, seul à être ce qu’il est, au-delà des mots, des idées, des concepts… C’est en presque troublant…

« Il m’entraîne dans des silences d’où je voudrais ne jamais sortir » (Ste Elisabeth de la Trinité).

Je change alors de ‘pièce’.  Je vois alors un puits sur ma gauche d’où jaillit de très belles gerbes lumineuses légèrement colorées à leurs extrémités : ce jaillissement se fait dans un bruissement léger et il est perpétuel, continu mais doux. Je m’approche de ce puits et je vois qu’il est sans fonds et au même moment, il m’est donné de savoir que tout ce qui existe dans l’univers est sorti de ce puits (rien que çà !!!).

L’expérience continue… Je vois alors que ce que je suis est comme comprimé et en présence de cet Être de Lumière, je vois que mon potentiel de croissance explose littéralement dans une grande gerbe qui s’étire à une très grande vitesse. J’ai l’impression alors de monter et au fur à mesure que je monte, je sens comme si je traverse des ‘sphères’ : à chaque fois je ressens les choses (amour, paix, bonheur) avec encore plus d’acuité et de profondeur et je pense être arrivé au maximum de ce que je peux expérimenter et à chaque fois ce n’est pas le cas… il y a encore et encore à profusion… chaque fois que je franchis une sphère, l’acuité et la profondeur sont encore plus intenses…

Jésus disait : « Je vous ai dit cela pour que ma joie soit en vous et que votre joie soit parfaite… Heureux les pauvres de coeur, le Royaume des Cieux est à eux… Heureux les artisans de paix… Heureux les doux… Je suis doux et humble de coeur » (Jn 15,10, Mt 5,1-12; 11,29).

Il y a ensuite comme un échange entre l’Être de Lumière et moi, comme dans une danse… Je vis alors quelque chose de paradoxal : l’Être de Lumière me dévoile progressivement et de manière de plus en plus étendue mon ‘identité’ . A son contact, je deviens de plus en plus ‘moi-même’ et il me connait mieux que moi-même : incroyable qu’un « inconnu » me connaisse mieux que moi-même et me donne d’être ce que je découvre de moi.  J’ai trouvé une autre façon d’exprimer cela dans  l’exhortation apostolique du Pape François au chapitre I, v. 39 : « Tu arriveras à être ce que le Père a pensé quand il t’a créé et tu seras fidèle à ton propre être. » Saint Augustin en parle lui aussi : « Toi, tu étais plus intime que l’intime de moi-même, et plus élevé que les cimes de moi-même ». Suivant que mon ‘attention’ était sur lui ou sur moi, je me voyais comme faisant partie de lui ou je le voyais en moi.

Jésus disait : « Père, que tous soient un. Comme toi, Père, tu es en moi et moi en toi, qu’eux aussi soient en nous… Je leur ai donné la gloire que tu m’as donnée, pour qu’ils soient un comme nous sommes un, moi en eux et toi en moi, afin qu’ils soient parfaits dans l’unité »… « Recevez donc l’Esprit Saint », « l’Esprit de Dieu, l’Esprit de gloire » (Jn 17,20-26; 20,22; 1P 4,14)…

Je sens alors que quelque chose comme un ‘sommet’ va être atteint tellement tout est intense. Je sens que je vais franchir alors un point de non retour : si je passe au-delà de ce point de non retour, alors je ne peux plus revenir en arrière. Ce point de non retour s’est matérialisé par une barrière en bois pas très haute (comme la barrière d’un enclos). Je comprends que je ne peux aller plus loin et j’entends cette phrase : « Non pas maintenant ». L’expérience se termine alors et je reviens à moi.

Pour conclure, je vous partage cette prière de John Henry Newmann que j’aime beaucoup :

Mon Seigneur Jésus, toi dont l’amour pour moi a été assez grand pour te faire descendre du ciel afin de me sauver, cher Seigneur, montre-moi mon péché, montre-moi mon indignité, apprends-moi à m’en repentir sincèrement, pardonne-moi dans ta miséricorde. Je te demande, mon cher Sauveur, de reprendre possession de moi-même. Seule ta grâce peut le faire ; je ne peux pas me sauver moi-même ; je suis incapable de recouvrer ce que j’ai perdu. Sans toi, je ne peux pas me tourner vers toi, ni te plaire. Si je compte sur ma propre force, j’irai de mal en pis, je défaillirai complètement, je m’endurcirai dans la négligence. Je ferais mon centre de moi-même au lieu de le faire de toi. J’adorerai quelque idole, façonnée par moi-même, au lieu de t’adorer, toi le seul Dieu véritable, mon Créateur, si tu ne m’en empêches pas par ta grâce. Ô mon cher Seigneur, entends-moi ! J’ai assez vécu dans cet état flottant, indécis et médiocre ; je veux être ton fidèle serviteur, je veux ne plus pécher. Sois miséricordieux envers moi, fais qu’il me soit possible, par ta grâce, de devenir ce que je sais que je devrais être.

Jean.

(Témoignage reçu le 15 décembre 2018. DJF)




Fête de fin d’année pour les étudiants en Grec du Nouveau Testament (13/12/2018)

Jeudi soir, tous les étudiants en grec, les premières et secondes années, se sont retrouvés chez Joëlle Gaud (intervenante pour les secondes années). Maïa Fauché (intervenante en première année) était là elle aussi… Pour reprendre les mots de Roger, le mari de Joëlle : « Nous avons passé une excellente soirée… Après les apéritifs et entrées innombrables comme d’habitude, le « programme » était moussaka et paska (pour Noël, eh oui, il faut savoir se distinguer, quand on est à la Réunion…) et l’invariable retsina », un vin typiquement grec que Roger réussit à trouver ici-même ! La retsina est le vin grec le plus populaire, particulièrement en été. Elle est obtenue par addition de résine de pin au vin pendant la fermentation. Le résiné grec possède donc un arôme unique de résine !

Alors… si vous voulez le goûter… c’est facile, inscrivez-vous au cours de grec du Nouveau Testament ! Il vous suffit d’aller à la rubrique FAC, en haut de la page d’accueil de sedifop.com. En cliquant sur « Introduction au grec du Nouveau Testament », vous aurez tous les renseignements sur les dates et horaires pour 2019 … Le bulletin d’inscription est à télécharger sur cette même page FAC…

Pour les chrétiens persécutés par les Romains lors des premiers siècles de l’Eglise, ce dessin en forme de poisson était une manière discrète d’affirmer sa foi. En effet, poisson se dit ἰχθύς en grec, une abréviation de  » ησοῦς (Jésus) Χριστὸς (Christ) Θεοῦ (de Dieu) Υἱὸς (Fils) Σωτήρ (Sauveur) », soit Jésus Christ Fils de Dieu Sauveur… Les Romains, eux, devaient penser qu’il y avait décidément beaucoup de pêcheurs et de poissonniers dans cette ville, et… tous manifestement heureux de leur métier ! 

Sceau chrétien des premiers siècles

 




Audience Générale du Mercredi 12 décembre 2018

PAPE FRANÇOIS

AUDIENCE GÉNÉRALE

Place Saint-Pierre
Mercredi 12 décembre 2018


Frères et sœurs, nous poursuivons notre catéchèse sur le Notre Père commencée la semaine dernière. Jésus met sur les lèvres de ses disciples une prière audacieuse. Les invitant à s’adresser à Dieu sous le nom de « Père », il leur dit de s’approcher de lui avec confiance, faisant tomber les barrières de la peur. En nous invitant à demander le pain quotidien, Jésus nous enseigne que la prière s’enracine dans la vie concrète de l’homme : ses besoins, ses combats, ses souffrances, sa recherche de bonheur. Il ne veut pas refreiner nos demandes mais veut que toute souffrance toute inquiétude se tourne vers le ciel. La prière de demande non seulement précède le salut mais le contient déjà, car elle libère du désespoir éprouvé par celui qui ne croit pas à une sortie de situations insupportables. Cette prière de demande n’est donc pas une forme affaiblie de la foi, elle n’est pas moins authentique que la pure louange, elle aussi cependant nécessaire. Dieu est un Père : dans son immense compassion pour nous, il veut que nous lui parlions sans crainte de tout ce qui fait notre vie.

Je salue cordialement les pèlerins de langue française, en particulier les jeunes venus de Quimper. Alors que nous nous préparons à fêter la venue du Seigneur parmi nous, ne craignons pas, frères et sœurs, de nous adresser à Dieu avec confiance dans toutes les circonstances de notre vie quotidienne. Nous sommes ses enfants, et il nous a promis d’être avec nous, tous les jours jusqu’à la fin de notre vie. Que Dieu vous bénisse.

 

 




« Ma mission ? Devenir saint ! » – Avent 2018 Diocèse de la Réunion

Troisième semaine

 

Soyez juste

 

 

ECOUTONS LA PAROLE DE DIEU

Livre du prophète Sophonie 3,14-15

Pousse des cris de joie, fille de Sion ! Éclate en ovations, Israël ! Réjouis-toi, de tout ton cœur bondis de joie, fille de Jérusalem ! Le Seigneur a levé les sentences qui pesaient sur toi, il a écarté tes ennemis. Le roi d’Israël, le Seigneur, est en toi. Tu n’as plus à craindre le malheur.

Lettre de Saint Paul aux Philippiens 4,4-6

Soyez toujours dans la joie du Seigneur ; je le redis : soyez dans la joie. Que votre bienveillance soit connue de tous les hommes. Le Seigneur est proche. Ne soyez inquiets de rien, mais, en toute circonstance, priez et suppliez.

Evangile selon saint Luc 3,12-14

Ils lui dirent : « Maître, que devons-nous faire ? » Il leur répondit : « N’exigez rien de plus que ce qui vous est fixé. » Des soldats lui demandèrent à leur tour : « Et nous, que devons-nous faire ? » Il leur répondit : « Ne faites violence à personne, n’accusez personne à tort ; et contentez-vous de votre solde. »

ECOUTONS LE PAPE FRANÇOIS

Mais la justice que Jésus propose n’est pas comme celle que le monde recherche ; une justice tant de fois entachée par des intérêts mesquins, manipulée d’un côté ou de l’autre. La réalité nous montre combien il est facile d’entrer dans les bandes organisées de la corruption, de participer à cette politique quotidienne du “donnant-donnant”, où tout est affaire. Et que de personnes souffrent d’injustices, combien sont contraintes à observer, impuissantes, comment les autres se relaient pour se partager le gâteau de la vie. Certains renoncent à lutter pour la vraie justice et choisissent de monter dans le train du vainqueur. Cela n’a rien à voir avec la faim et la soif de justice dont Jésus fait l’éloge. (Gautete et Exsultate 78)

Je ne me réfère pas uniquement aux situations cruelles de martyre, mais aux humiliations quotidiennes de ceux qui se taisent pour sauver leur famille. (Gautete et Exsultate 119)

 

REFLECHISSONS 

  • Dans notre société, nous n’avons pas à sauver la vie de notre famille, mais est-ce qu’il m’arrive parfois, pour maintenir ma famille, d’accepter des choses qui sont contraires à mon idéal chrétien (par exemple l’homosexualité d’enfant, les enfants qui refusent d’aller à la messe) ? Est-ce que c’est une souffrance pour moi ? Est-ce que j’en parle ?

  • Est-ce que je suis toujours juste dans mes relations avec les autres ? Mes enfants ? mes collègues ?

  • Est-ce que ma parole est toujours ‘juste’, positive ? ou est-ce que je me laisse aller à des commérages inutiles ?

PRIONS AVEC SAINTE THERESE DE L’ENFANT JESUS 

« Mon âme s’est mûrie dans le creuset des épreuves extérieures et intérieures ; maintenant comme la fleur fortifiée par l’orage je relève la tête et je vois qu’en moi se réalisent les paroles du psaume 23(22) : « Le Seigneur est mon berger : je ne manque de rien. Sur des prés d’herbe fraîche, il me fait reposer. Il me mène vers les eaux tranquilles et me fait revivre ; il me conduit par le juste chemin pour l’honneur de son nom. Si je traverse les ravins de la mort, je ne crains aucun mal, car tu es avec moi. » Toujours le Seigneur a été pour moi compatissant et rempli de douceur, abondant en miséricordes ! »…

            Donne-nous, Seigneur, de reconnaître ta Présence dans nos vies, surtout au cœur de nos épreuves et des injustices que nous pouvons rencontrer. Apprend-nous la confiance. Aide-nous à changer ce qui doit l’être, et à supporter aussi ce qui doit l’être… Alors, dans un cas comme dans l’autre, ton Esprit sera Paix et Joie dans nos cœurs… Nous te le demandons par Jésus ton Fils notre Seigneur et notre Dieu qui vit et règne avec toi dans l’unité du Saint Esprit pour les siècles des siècles. Amen

Fiche de réflexion pour l’Avent : Troisième semaine




3ième Dimanche de l’Avent (Francis Cousin)

Dimanche 16 décembre 2018 – 3° dimanche de l’Avent – Année C

 

Évangile selon saint Luc 3, 10-18

 

 « Soyez justes ! »

 

Le troisième dimanche de l’avent était appelé auparavant le dimanche de gaudete, le ‘dimanche de la joie’, parce que la prière d’ouverture de la célébration commençait, quand on disait la messe en latin, par : « Gaudete in domino semper, iterum dico, gaudete. », ce qui se traduit par « Réjouissez-vous toujours dans le Seigneur, je le redis, réjouissez-vous. », ce qui est le début de la deuxième lecture de ce jour.

Ce n’est pourtant pas la joie que nous avons mise en exergue de ce paragraphe.

Mais on remarquera que dans les premières lectures de ce jour, on retrouvera trois thèmes qui reviennent régulièrement dans les dimanches de l’avent : la joie, tout le temps … ; la prière, sans cesse, en toutes circonstances … ; et l’indication de ne pas avoir peur de l’avenir…

Car le Seigneur est proche ….

On a bien vu les trois avènements du Seigneur lors du premier dimanche de l’avent, et l’importance pour nous de la réponse que nous devons donner au deuxième avènement pour préparer le troisième, le plus important, l’ultime (mais éternelle) rencontre avec Jésus-Christ.

Et dans l’évangile de ce jour, Jean-Baptiste donne quelques conseils pour bien accueillir Jésus. Et ces conseils, ils sont bien pour nous, et pas seulement pour les juifs d’il y a deux mille ans.

Ils sont toujours valables, même si les temps ont changé, et peut-être plus encore maintenant dans un monde qui est de plus en plus individualiste.

Quels sont ces conseils ?

Partager ce qu’on a avec ceux qui n’ont pas, que ce soit des vêtements ou de la nourriture !

N’exiger que le juste prix, et non pas un prix supérieur, à la tête du client.

Ne pas exercer de violence vis-à-vis d’autrui, qu’elle soit physique ou verbale.

Ne pas accuser à tort, que ce soit volontaire ou pas, sans preuves… Parler sans vraiment savoir de quoi il retourne … en rajouter, par ouï-dire … nos ladi lafé.

Se contenter de notre solde, ou de notre salaire. Ce qui ne veut pas dire qu’on ne peut pas demander des augmentations de salaires … mais qu’il ne faut pas demander, ou exiger, des avantages indus, des back chiches … utiliser des pistons pour passer devant d’autres collègues, ou pour obtenir un poste pour soi ou quelqu’un de notre famille … Toutes choses qu’on voit bien souvent arriver dans notre environnement économique et social … et que certains dénoncent actuellement …

A priori, dans tout ce que dit Jean-Baptiste, on ne trouve rien de vraiment extraordinaire. Ce ne sont que des choses « normales » qui ne devraient poser problème à qui que ce soit, comme chacun devrait pouvoir le faire, en respectant la justice. Pas seulement l’institution judiciaire, plus que cela, la justice « normale » entre les hommes qui veut que chacun puisse avoir ce qui est juste.

Cela pourrait se faire sans problème si tout le monde était d’accord … mais c’est loin d’être le cas. Ce qui ne veut pas dire qu’il ne faut pas essayer de faire quelque chose.

D’abord le faire autour de nous, dans notre famille, dans nos relations proches, dans notre quartier …*

Oui, essayons d’être justes dans tout ce que nous faisons, d’agir « normalement » comme auraient dit nos grands-mères … même si nous vivons dans un monde différent, plus difficile que celui qu’elles ont connus selon certains côtés, un monde où tout le monde veut obtenir tout et tout de suite … sans réfléchir sur ce qui est juste ou non

Si nous voulons être jugés « justes » au jour du jugement dernier, il nous faut commencer par l’être chaque jour de notre vie … Comme Jésus nous le demande : « Heureux ceux qui ont faim et soif de la justice, car ils seront rassasiés (…) Heureux ceux qui sont persécutés pour la justice, car le royaume des Cieux est à eux. » (Mt 5,6.10).

Alors seulement nous serons dans la joie, et nous pourrons nous réjouir dans le Seigneur.

Mais avant, il faudra souvent redire cette prière : « Seigneur, ne nous laisse pas entrer en tentation ! »

* voir fiche 3 de l’avent 2018 « Ma mission ? devenir saint ! », Diocèse de La Réunion.

Seigneur Jésus,

Tu nous veux justes

dans un monde où règne la justice,

un monde où amour et vérité se rencontrent,

justice et paix s’embrassent.

C’est impossible ? 

Avec toi, tout est possible !

Aide-nous à t’aider à le mettre en place.

 

Francis Cousin

 

 

 

Prière dim avent C 3° A6




Audience Générale du Mercredi 5 décembre 2018

PAPE FRANÇOIS

AUDIENCE GÉNÉRALE

Place Saint-Pierre
Mercredi 5 décembre 2018


Frères et sœurs, nous commençons aujourd’hui un cycle de catéchèses sur la prière du « Notre Père ». Dans les évangiles nous trouvons des descriptions très vivantes de Jésus comme homme de prière. Malgré l’urgence de la mission et les attentes de tant de personnes qui le réclament et le cherchent, Jésus éprouve la nécessité de se mettre à l’écart dans la solitude pour prier. C’est ce que souligne l’évangéliste Saint Marc avec l’épisode de la journée inaugurale de son ministère public à Capharnaüm. Jésus est le Dieu qui se fait proche, le Dieu qui libère mais il ne se laisse pas prendre en otage par ceux qui en ont fait leur leader ! Dans ce récit, la prière de Jésus, son intimité avec le Père semble être ce qui commande tout. Voilà le point essentiel : Jésus priait avec intensité, en partageant la liturgie de son peuple, mais en recherchant aussi des lieux coupés du tourbillon du monde, pour descendre au secret de son âme. Et, cela n’a pas échappé aux yeux des disciples qui ont exprimé cette demande simple et directe à Jésus : « Seigneur, apprends-nous à prier ! ». De fait, Jésus est venu pour nous introduire dans cette relation d’intimité avec son Père. Ainsi, s’il devient un maître de prière pour ses disciples, c’est assurément ce qu’il veut être pour nous tous. Car, la prière reste l’un des mystères les plus denses de l’univers, et même si nous prions depuis de nombreuses années, nous devons toujours apprendre à prier. Aussi, comme les disciples, adressons humblement cette demande à Jésus.

Je suis heureux de saluer les pèlerins venus de France et de divers pays francophones, en particulier les jeunes du collège de Vertou. En ce temps de l’Avent, demandons à l’Esprit Saint de nous aider à répéter l’invocation des disciples : « Maître, apprends-nous à prier ». Et, soyons sûrs qu’il ne laissera pas tomber dans le vide notre demande. Que Dieu vous bénisse !

 




2ième Dimanche de l’Avent – Claude WON FAH HIN

Commentaire du samedi 8 et dimanche 9/12/2018

 

Évangile :   Luc 3 1–6

 

La loi du 9 décembre 1905 a été promulguée en faveur de la séparation de l’Eglise et de l’Etat, comme si les hommes du pouvoir ne voulaient pas que Dieu vienne se mêler de leurs affaires. Mais voilà que Luc nous fait savoir que la parole de Dieu fut adressée à Jean à une époque où règnent, chacun à son niveau, l’empereur romain Tibère, le gouverneur de Judée Ponce Pilate, et les tétrarques (responsables d’un petit territoire) Hérode, Philippe et Lysanias. Dieu vient donc au milieu du monde politique, au milieu même du monde profane, du monde païen. Et bizarrement, ce monde de pouvoirs veut gouverner le monde non seulement sans l’aide de Dieu, mais encore contre Dieu. Mc 10,42 : 42 Jésus leur dit : « Vous savez que ceux qu’on regarde comme les chefs des nations dominent sur elles en maîtres et que les grands leur font sentir leur pouvoir ». Il est facile alors de comprendre et de voir que le pouvoir politique, parfois à leur insu, lutte contre les valeurs préconisées par l’Eglise : c’est la lutte contre le sacrement du baptême en mettant en place le baptême républicain, avec parrain et marraine mais sans passer par l’Eglise ; en mettant en place le mariage pour tous (une sorte de mariage entre personnes de même sexe), détruisant ainsi la notion même de la famille chrétienne ; en acceptant le divorce alors que la Parole nous dit que « ce que Dieu a uni, l’homme ne peut le séparer » ; en votant d’autres lois, telles que l’avortement, l’euthanasie , contraires au 5ème commandement de Dieu : « tu ne tueras pas »; en introduisant la notion du « gender », une sorte de reniement de sexe ou un refus de reconnaître le sexe masculin ou féminin ; sans compter la PMA, Procréation Médicalement Assistée, toujours en débat; et enfin et surtout on essaie d’imposer partout la laïcité, c’est-à-dire, en gros, ne plus voir des traces de religion sur la place publique. Mais d’où nous viennent toutes ces lois qui combattent les valeurs divines et celles de l’Eglise ? Si vous faites des recherches, vous verrez que toutes ces lois viennent des Francs-maçons qui gangrènent le monde politique de tous bords, et à la tête des Francs-Maçons,  au 33ème degré, il y avait un certain Albert Pike qui, au XIXème siècle, a fondé le Ku Kux Klan en 1866, une organisation raciste contre les noirs américains et qui écrit, dans sa lettre du 14 juillet 1889 : « “ La religion maçonnique devrait être maintenue, par nous tous, initiés de hauts degrés (du 30è au 33ème degré), dans la pureté de la doctrine luciférienne…. ». Lucifer est le dieu des Francs-maçons, une secte satanique. Dès lors, on comprend facilement, pourquoi nos politiciens Francs-Maçons, appuyés par des lobbys financiers (groupes de pression), votent des lois qui soient contre les lois divines. Et cela est confirmé par des anciens Francs-Maçons convertis au catholicisme, dont Maurice Caillet qui était au 18ème degré (sur 33) et qui nous fait savoir que les Francs-Maçons ont également mis en place deux clubs bien connus à la Réunion, les Lyons Club et les Rotary Club, qui sont donc aussi sous le patronage de Lucifer, de même que deux sectes spécialement mises en place pour lutter contre l’Eglise Catholique: les Mormons et les Témoins de Jéhovah. Ce sont là des affirmations de Maurice Caillet, ex-franc-maçon, converti au catholicisme. Il n’est pas possible d’être à la fois catholique et Franc-maçon et encore moins de coopérer aux œuvres de ces gens-là. Pr 29,16 : « Quand les méchants ont le pouvoir, les péchés abondent ».  Pour contrer les lois mauvaises, nos meilleures armes restent la prière, le jeûne, les sacrements et l’adoration. L’Esprit du Mal ne s’attaque pas seulement aux âmes des fidèles de Dieu, mais aussi et surtout aux institutions au plus haut niveau afin de provoquer des guerres et le malheur des peuples. C’est pourquoi, nous devons prier aussi pour que la France se relève spirituellement.  « Déployant la force de son bras, il disperse les superbes. Il renverse les puissants de leurs trônes, il élève les humbles » (Cantique de Marie). Prier, jeûner, adorer, vivre les sacrements, évangéliser : voilà nos armes.

La Parole de Dieu fut adressée à Jean, dans le désert. Pour recevoir la Parole de Dieu, mieux vaut s’éloigner de la vie mondaine. Saint-Louis Marie Grignion de Monfort nous dit : [200] [4°] « Il faut, tant qu’on peut, fuir les compagnies des hommes, non seulement celles des mondains, qui sont pernicieuses ou dangereuses, mais même celles des personnes dévotes, lorsqu’elles sont inutiles et qu’on y perd son temps. Celui qui veut devenir sage et parfait doit mettre en exécution ces trois paroles dorées que la Sagesse éternelle (Jésus-Christ) dit à saint Arsène: « Fuyez, cachez-vous, taisez-vous! ». Fuyez tant que vous pourrez les compagnies des hommes, comme faisaient les plus grands saints. Que votre vie soit cachée avec Jésus-Christ en Dieu (Col 3,3). Enfin, gardez le silence face aux hommes, pour vous entretenir avec la Sagesse (c’est-à-dire le Christ) : Un homme silencieux est un homme sage (Si 20,5). Car, c’est dans le désert, lorsqu’on est souvent seul, dans le silence de notre cœur, que Dieu vient nous trouver. A Jean, Il lui est donné une mission, celle de « préparer le chemin du Seigneur ». Et cela va se faire en proclamant un baptême de repentir pour la rémission des péchés.

 « Jean baptiste baptisait dans le Jourdain tous ceux qui venaient à lui ; le baptême qu’il conférait était un rite purificatoire devant s’accompagner d’une conversion morale ». Pour se convertir, pour être réellement à la suite du Christ, le repentir est nécessaire. Le repentir, c’est avoir la douleur des péchés commis, un profond regret de l’avoir fait, un vif désir de s’engager dans une vie nouvelle en Jésus-Christ et cela s’appelle une conversion. Le Père Bernard Sesboüé appelle cela « porter sa croix ».   Une conversion authentique afin de ne plus s’apparenter à un de ces trois types de chrétiens décrits par le Pape François (« Seul l’amour nous sauvera » – P.111-114): « 1 – les chrétiens amidonnés, ces chrétiens, aux bonnes manières mais mauvaises habitudes, qui disent « oui » juste pour sauver les apparences mais ne font pas ce qu’ils disent ; 2 – les chrétiens qui se comportent comme les pharisiens et qui font le plus de tort au peuple de Dieu et Jésus les qualifie en deux mots qui frappent juste. Le premier, c’est : Hypocrites. « Mais Père, je communie tous les jours, je fais beaucoup de choses » ; Jésus répond : « hypocrite » car tu te donnes un air, mais tu vis autrement. Et le second, « sépulcre blanchi » comme ces belles tombes, magni­fiques extérieurement mais dont nous savons bien ce qu’elles renferment: de la pourriture (ce sont, ici, les mots du Pape François) ; ce sont des chrétiens de façade ; 3 – les bons chrétiens : ce que veut Jésus c’est que nous ne prenions pas le chemin de la suffisance. Sachons que pour être de bons chrétiens, il est essentiel de se reconnaître pécheur. Si l’un de nous ne se reconnaît pas pécheur, s’il ne reconnaît pas ses propres faiblesses, il ne peut pas être un bon chrétien ; c’est la première condition; mais il faut reconnaître son péché concret : « J’ai péché pour cela, pour cela et pour cela… ». C’est la première condition pour suivre Jésus » nous dit le Pape François. N’attendez pas d’être en agonie pour se repentir. Saint Augustin nous dit : « Il ne vous servira de rien dans les derniers moments de votre vie de demander pénitence quand vous naurez plus ni le temps, ni la force de faire pénitence…Le repentir d’un malade est faible comme celui qui l’exprime ; … Mes chers enfants, nous dit-il, celui d’entre vous qui veut trouver miséricorde devant Dieu, qu’il fasse pénitence dès maintenant, dans la force de l’âge, afin d’entrer aussi sain dans l’éternité ! » (Serm. 57, De Tempore). « Parce que vous vous êtes confessé, parce que vous avez reçu l’ab­solution, vous croyez pouvoir mourir en sécurité : et moi, je vous dis (c’est saint Augustin qui parle) que je suis beaucoup moins sûr que vous de votre avenir !… (on peut en effet mal se confesser). « Vous n’avez songé à vous repentir que lorsque vous ne pouviez plus pécher (c’est-à-dire quand vous êtes sur le point de mourir) : c’est donc le péché qui vous délaisse, ce n’est pas vous qui l’avez rejeté. Tenez la chose certaine : votre salut reste incertain ! » (Hom. 41 Inter 50) « Conservez l’innocence tout au long de votre vie si vous ne voulez, pas risquer de mourir dans le péché ! ».

Cornélius (jésuite belge du XVIIème siècle, théologien et bibliste de renom) nous dit : « Beaucoup en effet souffrent d’une ignorance crasse en ce qui concerne les articles de foi qu’il faut connaître et auxquels il faut croire explicitement, ainsi qu’en ce qui concerne les Sacrements ; ils ignorent en particulier qu’il faut le ferme propos de ne plus pécher pour être capable de recevoir l’abso­lution ; ils ignorent qu’une résolution forte et constante de l’âme est requise pour que le ferme propos soit considéré comme absolu et efficace…D’autres savent ce qui est nécessaire pour le salut, mais ils vivent sans se soucier de leur salut personnel, entièrement occupés à amasser richesses et dignités, à construire des maisons, à aménager des jardins, des vignes, etc. de sorte qu’ils ne pensent que rarement ou jamais à Dieu, à la vie éternelle, à leur conscience, sauf au moment de Pâques ; encore ne le font-ils alors que pour cette seule raison qu’ils sont obligés par un précepte de l’Eglise à se confesser et à communier (au moins une fois par an); une fois Pâques passé, ils retournent aussitôt à leurs préoccupations terrestres, s’y plongent et s’y enfouissent. Beaucoup savent que le ferme propos (qu’on retrouve dans l’Acte de contrition : « je prends la ferme résolution, avec le secours de votre sainte grâce, de ne plus vous offenser et de faire pénitence) est requis pour l’absolu­tion ; et pourtant ils ne se préoccupent pas de l’acquérir ni de s’y maintenir; mais ils font semblant de l’avoir et se persuadent même faussement à eux-mêmes qu’ils l’ont. Car ce ferme propos est chose ardue, grande et difficile: beaucoup cependant ne veulent pas s’y attacher avec énergie; ils ne veulent pas consacrer toutes leurs forces à une chose si ardue, surtout au moment de la maladie et à l’article de la mort (à l’agonie), alors que la raison, le jugement, les sens et les forces de l’homme sont affaiblis et endormis : en conséquence, par l’habitude acquise au cours de tant d’années, ils forment leur résolution au moment de la mort comme ils avaient l’habitude de la former à Pâques, c’est-à-dire de manière superficielle, verbale et inefficace ». He 12,4 : « vous n’avez pas encore résisté jusqu’au sang dans la lutte contre le péché », et c’est maintenant, quand nous sommes en bonne santé, qu’il faut le faire. Le repentir est important. Celui qui n ‘a pas voulu corriger sa conduite quand il en avait la possibilité ne pourra plus le faire lorsqu’il sera à l’agonie. Et la mort arrive parfois subitement, sans prévenir.

Demandons au Seigneur, par le cœur immaculé de Marie, la grâce du repentir au plus profond de nous-mêmes afin que le Dieu de Miséricorde puisse nous remplir d’amour et nous sanctifier. Le Cardinal Walter Kasper (« La Miséricorde » – P.114) nous dit : « Dans sa miséricorde, Dieu a en réserve un chemin de salut pour qui­conque reconnaît sa faute et désire vraiment se convertir, quand bien même il aurait commis d’énormes péchés et aurait totalement gâché sa vie ».