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Dimanche des Rameaux et de la Passion ( Luc 19, 28-40) :  « Béni soit celui qui vient, le Roi … » (Francis Cousin)

« Béni soit celui qui vient, le Roi … »

Nous voici déjà au dernier dimanche de ce carême, avec cette particularité d’avoir la lecture de deux passages de l’Évangile : La lecture de l’entrée triomphale de Jésus à Jérusalem, qui se fait à l’extérieur de l’église, puis celle de la Passion de Jésus au temps habituel.

Deux textes qui s’opposent : la fête et la joie, et l’espérance d’une nouvelle royauté d’une part, et de l’autre, la tristesse et le deuil, et la fin d’un rêve … Deux visions qui ne seront que momentanée, et qui seront toutes deux démenties par les faits, la première par la seconde, et celle-ci par la résurrection de Jésus.

Les synoptiques font partir Jésus de Jéricho, première ville conquise par les hébreux en arrivant en Canaan, pour « monter à Jérusalem », là où se trouve le temple de Dieu. Symbole d’un début et d’une fin ?

Dans tout ce passage de l’entrée à Jérusalem, il est important de noter la manière dont les disciples réagissent aux événements. Non parce qu’ils sont crédules, mais parce qu’ils mettent leur confiance en Jésus.

Quand Jésus envoie deux disciples chercher un âne dans un village voisin avec tous les détails de ce qui va se passer, ils y vont sans crainte, et tout se passe ainsi qu’il avait été dit. Et même le propriétaire de l’âne le laisse aller …

Si quelqu’un nous demandait une chose semblable aujourd’hui, quelqu’un en qui on a confiance … quelle serait notre réaction ? Est-ce qu’on irait de bon cœur ? Est-ce qu’on poserait des questions : « Oui, mais si … peut-être qu’il n’y a pas d’âne ! (ou de voiture …) ». Et si on était le propriétaire de l’âne (ou de la voiture), on laisserait partir sans rien dire, sans garantie ? Oh bien sûr, ce n’est pas Jésus qui nous le demande … mais en est-on bien sûr ? …

Sommes-nous prêts à nous laisser interpeller par les événements ? Les signes des temps ? À discerner parmi eux les bons et les mauvais ? Ou laissons-nous notre esprit individualiste prendre le dessus ?

Une fois Jésus assis sur l’âne, « toute la foule des disciples … se mit à louer Dieu ». Pour Luc, ce ne sont pas les gens de Jérusalem qui viennent à la rencontre de Jésus, ni les gens sur le passage du cortège. Il s’agit des disciples, de ceux qui croient en Jésus, qui le suivent. Et Luc n’a pas besoin de faire référence au prophète Zacharie, car sa prédiction est dans les esprits de la foule : quelqu’un qui va vers Jérusalem assis sur un âne ne peut être que le Messie, celui qui vient restaurer la royauté en Israël, le Roi. « Béni soit celui qui vient, le Roi ». Jésus n’a jamais voulu être roi (cf Jn 6,15), il ne parlait que du royaume des cieux. Mais il laisse faire.

            Et la foule continue : « Paix dans le ciel, et gloire au plus haut des cieux ». Si la deuxième partie de la phrase est compréhensible, et reprise par les autres évangiles (avec Hosanna), la première pose question. Si on fait le parallèle avec le chant des anges lors de la nuit de Noël « Gloire à Dieu au plus haut des cieux, et paix sur la terre aux hommes, qu’Il aime. » (Lc 2,14), on remarque que quand Jésus vient sur terre, la paix vient sur la terre (Jésus, prince de la paix ! (Is 6,5). On pourrait alors penser que Jésus retournant vers son Père (mais cela, les disciples ne le savaient pas !), il amène la paix avec lui … Mais dans les cieux, on est tenté de dire que la paix existe … sauf la présence de Satan … qui sera vaincu par la résurrection de Jésus ! (Col 2,6-15). On peut donc penser que c’est par avance, en prémonition, que la foule chante « Paix dans le ciel ».

Une autre phrase un peu énigmatique : quand les pharisiens demandent à Jésus de faire taire la foule, il répond : « Si eux se taisent, les pierres crieront ». Faire taire une foule, c’est compliqué, mais ce n’est pas cela qui gêne Jésus ; pour lui, la foule dit la vérité, et on ne peut pas faire taire la vérité car elle doit être dite. Et si la vérité ne peut être dite pas la foule, par les humains, alors c’est la création qui dira la vérité … ce qui nous semble impossible … mais si une pierre pourrait devenir du pain, pourquoi ne pourrait-elle pas parler ? « Rien n’est impossible à Dieu ! » (Lc 1,37). Et quand on voit toutes les pierres qu’il y a entre le mont des Oliviers et Jérusalem, cela ferait encore bien plus de bruit que la foule …

Nous qui nous disons disciples de Jésus, sommes-nous capables de suivre aveuglément les demandes de Jésus, sans rechigner, sans poser de questions ? Sommes-nous capables de chanter la gloire de Dieu devant tout le monde ? Sommes-nous capables de dire la vérité de Jésus ?

Peut-être si on fait partie d’une foule … mais tout seul … ?

Seigneur Jésus,

Nous entrons dans cette semaine sainte,

où tu vas montrer ta royauté …

Le jour de Pâques.

Mais dans quelle foule sommes-nous ?

Celle qui t’acclame ?

Ou celle qui se laisse prendre

par les pièges du démon ?

 

Francis Cousin

 

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Conférence de l’université du temps libre – par Fr Clément Binachon – 11 avril 2019

« Pourquoi l’amour des amis est-il plus méritoire que celui des ennemis selon St Thomas d’Aquin » ?

 

Conférence de l’Université du Temps Libre

Le traité de la charité de la Somme Théologique fait partie des sommets – peu connus – de la théologie latine. Saint Thomas d’Aquin y expose avec sa concision et son génie habituels un concentré de théologie, de spiritualité… et de bon sens. Au détour des multiples questions scolastiques par lesquelles il explore la vertu chrétienne de la charité, le lecteur tombe sur une affirmation paradoxale aux familiers de l’Evangile. Il s’agit de déterminer quel est l’acte le meilleur entre aimer son ami ou aimer son ennemi et S. Thomas répond : « il est meilleur d’aimer un ami » (Somme théologique, IIa-IIae, Q.27, a.7, sed contra). Un étonnant paradoxe que nous voudrions explorer avec le frère Clément Binachon, dominicain, aumônier de l’UCO La Réunion.

Tarif unique de 5€

pour s’inscrire :

https://forms.gle/oZu3WpRy5PjD7vb56

ou directement sur le site www.ucolareunion.fr




Audience Générale du Mercredi 3 Avril 2019

PAPE FRANÇOIS

AUDIENCE GÉNÉRALE

Place Saint-Pierre
Mercredi 3 Avril 2019


Frères et sœurs, je remercie le Seigneur pour mon voyage apostolique au Maroc, qui m’a permis de faire un pas de plus, à la suite de saint François d’Assise et de saint Jean-Paul II, sur le chemin du dialogue et de la rencontre avec les frères et sœurs musulmans, pour être « Serviteur de l’espérance ». Servir l’espérance aujourd’hui signifie surtout jeter des ponts entre les civilisations. C’est ce que nous avons fait avec le Roi Mohammed VI, en réaffirmant le rôle essentiel des religions dans la défense de la dignité humaine et la promotion de la paix, de la justice et de la protection de la création. Et, dans cette perspective, nous avons signé ensemble un Appel pour Jérusalem, pour que la Cité sainte soit préservée comme patrimoine de l’humanité et lieu de rencontre pacifique, notamment entre les fidèles des trois religions monothéistes. A l’occasion d’une rencontre avec les migrants, j’ai pu remercier l’Église au Maroc qui, par son engagement à leurs côtés, manifeste, au-delà des programmes d’assistance, cette ouverture aux différences sous le signe de la fraternité humaine, en mettant en œuvre la parole du Christ : « j’étais un étranger et vous m’avez accueilli » (Mt. 25,35). J’ai eu aussi la joie de visiter le Centre Rural des Filles de la Charité à Témara, qui offre divers services à la population locale, en accueillant notamment des enfants. Enfin, j’ai encouragé l’Église au Maroc, en soulignant que ce n’est pas la quantité qui compte, mais qu’il s’agit d’être un sel qui a de la saveur, une lumière qui brille, pour rendre témoignage au Christ là où nous sommes, en vivant de son amour les uns avec les autres. Et cette joie de la communion ecclésiale a trouvé son fondement et sa pleine expression dans la belle célébration eucharistique de dimanche, épiphanie du Peuple de Dieu !

Je suis heureux de saluer les pèlerins venus de France et d’autres pays francophones, en particulier la Faculté de droit canonique de Leuven. Et Je salue aussi les nombreux jeunes présents. Que le Seigneur nous aide à être des serviteurs de l’espérance, là où nous vivons, en devenant des constructeurs de ponts entre les hommes. Que Dieu vous bénisse !

 




5ième Dimanche de Carême (Jean 8, 1-11) :  « Dieu nous tourne vers l’avenir… » (Francis Cousin)

« Dieu nous tourne vers l’avenir… »

 

Mais il semblerait que nous ayons peur de cet avenir, parce que nous ne le connaissons pas. Et que nous préférons regarder ce que nous connaissons, parce que c’est réel…

Nous ne sommes pas les premiers à réagir ainsi. Au temps des apôtres, quand Jésus était encore avec eux, par trois fois il leur a annoncé sa mort et sa résurrection (que nous célébrerons dans quinze jours), mais ils n’y croyaient pas vraiment … cela leur paraissait impossible !

Tous les textes de ce dimanche nous poussent à regarder vers l’avenir … vers un « pays où coule le lait et le miel », promesse terrestre qui devient avec Jésus promesse spirituelle … même si c’est en disant de ne pas regarder en arrière.

Dieu dit, par la bouche d’Isaïe : « Ne faites plus mémoire des événements passés, ne songez plus aux choses d’autrefois. Voici que je fais une chose nouvelle … un chemin dans le désert, des fleuves dans les lieux arides … » ( 1° lecture).

Texte qui nous fait penser au passage de l’apocalypse : « Alors j’ai vu un ciel nouveau et une terre nouvelle, car le premier ciel et la première terre s’en étaient allés et, de mer, il n’y en a plus. (…) « Voici la demeure de Dieu avec les hommes ; il demeurera avec eux, et ils seront ses peuples, et lui-même, Dieu avec eux, sera leur Dieu. Il essuiera toute larme de leurs yeux, et la mort ne sera plus, et il n’y aura plus ni deuil, ni cri, ni douleur : ce qui était en premier s’en est allé. » Alors celui qui siégeait sur le Trône déclara : ’’Voici que je fais toutes choses nouvelles’’. » (Ap 21,1-5).

La terre nouvelle, c’est la vie éternelle dont nous a parlé Jésus, lui qui est le chemin. Mais pour lui, le chemin qu’il nous propose, contrairement à tous les chemins où on peut aller et venir, dans un sens ou un autre, ce chemin n’a qu’un sens : celui qui mène au Père, un chemin fléché, à sens unique … mais qu’il nous arrive parfois de prendre à contre-sens …

Alors Jésus nous dit : « Regardez votre passé, ce que vous avez fait. Il est temps de changer, de tourner votre tête vers l’avenir. Convertissez-vous, regardez vers moi qui suis le chemin et le bout du chemin ».

C’est ce qu’a fait saint Paul, qui peut écrire aux Philippiens : « À cause de lui, j’ai tout perdu ; je considère tout comme des ordures, afin de gagner un seul avantage, le Christ, et, en lui, d’être reconnu juste, non pas de la justice venant de la loi de Moïse mais de celle qui vient de la foi au Christ. (…) Oubliant ce qui est en arrière, et lancé vers l’avant, je cours vers le but en vue du prix auquel Dieu nous appelle là-haut. » (2° lecture), vers la Vie Éternelle.

Dans l’évangile où une femme adultère est présentée à Jésus, les scribes et les pharisiens regardent en arrière pour accuser la femme, et surtout pour la condamner : « Dans la Loi, Moïse nous a ordonné de lapider ces femmes-là. ». Mais ils oublient de regarder en eux leur manière de vivre, et surtout leurs propres manquements à la loi de Moïse. C’est ce que leur rappelle Jésus en disant : « Celui d’entre vous qui est sans péché, qu’il soit le premier à lui jeter une pierre. ». Alors seulement ils se rendent compte qu’ils ne sont pas meilleurs que la femme adultère, et ils s’en vont les uns après les autres.,

Là, Jésus leur demande de regarder en arrière, non pas pour y retourner, mais pour, à partir de leur propre histoire, avancer sur le chemin vers Dieu son Père, sur le chemin de la justice.

Avoir ce regard résolument tourné vers l’avenir, un avenir hors du temps, éternel, est encore une demande qui est faite régulièrement, notamment par le pape François, quand celui-ci nous demande d’avancer sur le chemin de la sainteté, à l’image de Jésus, par des petits gestes simples. Comme d’arrêter les commérages, de s’occuper des affaires des autres … comme les scribes et les pharisiens de l’évangile. Oh, bien sûr, on ne demande jamais la lapidation … mais c’est parfois une forme de lapidation morale …

Posons-nous la question : Notre regard est-il tourné vers l’avenir, ou vers le passé ? Vers Dieu et la Vie Éternelle, ou vers nos petits problèmes ?

Ayons une vision positive, constructive. Comme Jésus, qui a toujours les yeux tournés vers son Père, et qui nous incite à faire de même : « Va, et désormais ne pèche plus. »

Seigneur Jésus,

Tu ne cesses de nous parler de ton Père,

du Royaume des cieux, de la Vie Éternelle,

de ce que nous devons faire pour y parvenir …

et nous restons avec nos petits problèmes terre à terre,

à nos commérages …

Bouscule-nous !

Nous en avons bien besoin !

 

Francis Cousin

 

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Journée Equipe Sédifop au Carmel (24 Mars)

Ce dimanche 24 mars, toute l’équipe de Service Cycle Long, Parcours St Pierre et Liturgie des Heures s’est retrouvée au Carmel des Avirons pour une rencontre destinée à revisiter nos bases sur la Prière du Temps Présent et la célébration de l’Eucharistie. En effet, les formations commencent par la prière du matin, les Laudes, et se terminent soit par celle du soir, les Vêpres, ou par la célébration de l’Eucharistie. Or ce sont les participants qui sont invités à les préparer avec le soutien de toute l’Equipe de Service. Il faut donc que nous soyons tous capables, autant que possible, de les aider… Yolain Itéma nous a ainsi présenté la Prière du Temps Présent (Liturgie des Heures), et tout particulièrement les Laudes et les Vêpres, et cela selon les différents temps liturgiques. Puis Noéline Fournier a fait le point sur tout ce dont nous avons besoin pour célébrer l’Eucharistie, avec notamment le soin à apporter à l’entretien des différents linges liturgiques. Puis, après un bon repas partagé, le P. Christian Chassagne a rappelé les différentes étapes de la célébration de l’Eucharistie, en nous donnant les outils permettant de choisir au mieux les chants, textes et réponses qui leur correspondent…




Audience Générale du Mercredi 27 Mars 2019

PAPE FRANÇOIS

AUDIENCE GÉNÉRALE

Place Saint-Pierre
Mercredi 27 Mars 2019


Frères et sœurs, nous en venons aujourd’hui à la seconde partie du « Notre Père » dans laquelle nous présentons à Dieu nos besoins. Jésus nous enseigne à demander au Père le pain quotidien, en nous invitant à partir de cette évidence que nous ne sommes pas des créatures auto-suffisantes. Il nous enseigne à le faire, unis à tant d’hommes et de femmes pour qui cette prière est un cri qui accompagne l’inquiétude de chaque jour. C’est à ce niveau que commence la prière chrétienne : elle part de la réalité, du cœur et de la chair des personnes qui sont dans le besoin, ou de celles qui partagent leur condition. C’est pourquoi Jésus nous enseigne à demander ce pain, non pas seulement pour nous-mêmes, mais pour toute la fraternité humaine. Ainsi cette prière comprend une attitude de compassion et de solidarité. Et Jésus éduque son Église à porter à Dieu les besoins de tous. Car le pain que nous demandons au Seigneur a été offert pour l’humanité et il est destiné à être partagé. C’est ce que souligne le récit de la multiplication des pains, où le vrai miracle accompli par Jésus est celui du partage. Ainsi, l’enfant qui a offert ses cinq pains et ses deux poissons a compris la leçon du Notre Père, à savoir que la nourriture est un don de la providence à partager, avec la grâce de Dieu.

Je suis heureux de saluer les pèlerins venus de France et d’autres pays francophones. Je salue en particulier les prêtres du diocèse de Cambrai, avec leur évêque Mgr Dollmann, les membres de la Faculté de Droit canonique de Paris, les pèlerins d’Angers, ainsi que les nombreux jeunes venus de Paris, Rueil-Malmaison, Dreux, Aix-en-Provence, et d’autres lieux. Que la prière du Notre Père nous aide à demander le pain quotidien pour tous. Et que dans la recherche du pain quotidien, nous puissions témoigner que seule l’Eucharistie est susceptible de rassasier la faim d’infini et le désir de Dieu présents en chaque homme. Que Dieu vous bénisse !

 




Jésus de Nazareth et l’histoire, que sait-on ? Samedi 30 mars 2019 par Yannick LEROY

Jésus de Nazareth et l’histoire

Que sait-on ?

Par Yannick LEROY

Historien des origines du Christianisme

Intervenant auprès du SEDIFOP

Samedi 30 Mars 2019

à 14h00 à la Maison Diocésaine

Rue de Paris 97400 Saint Denis

Entrée libre

 

Pour afficher l’affiche cliquer sur le lien : Jésus de Nazareth et l’histoire Yannick LEROY




4ième Dimanche de Carême (Luc 15, 1-3.11-32) :  «« Il rentra en lui-même. » (Francis Cousin)

« Il rentra en lui-même. »

 

Tout le monde connaît la parabole du Fils prodigue … ou tout du moins en a entendu parler. On l’entend au moins une fois dans l’année, on l’entend à chaque récollection sur le pardon, sur la réconciliation, sur la miséricorde … Mais est-ce qu’on la connaît vraiment ? Est-ce que l’on est rentré en soi-même pour réfléchir dessus ?

Rentrer en soi-même, c’est ce que fit le fils prodigue quand il était au ’’bout du rouleau’’, quand il était seul, sans argent, sans nourriture, loin de tous ceux qu’il aimait (?) …

Rentrer en soi-même, c’est faire le point sur soi, voir ses bonnes et ses mauvaises actions, voir ce qui est bien dans sa vie, ce qui est mal, … et voir les décisions qu’il nous faut prendre pour aller dans la direction qui nous semble la bonne.

Mais rentrer en soi-même tout seul … on risque de faire fausse route. Il faut accepter de se faire aider, pas nécessairement par un directeur spirituel … qui deviennent de plus en plus rares, et très peu demandés … mais au moins (ou au plus) par l’Esprit Saint qui est toujours prêt à nous aider si on le lui demande. Ce qui veut dire : s’isoler, faire le désert autour de soi (virtuellement), et demander à l’Esprit Saint de nous éclairer.

La parabole dite du fils prodigue est la troisième parabole du chapitre 15 de saint Luc. Dans les deux premières, plus courtes, la brebis perdue ou la drachme perdue, la fin est la même : « Il assemble amis et voisins et leur dit :’’Réjouissez-vous avec moi, car je l’ai retrouvée la brebis (la drachme) qui était perdue. C’est ainsi, je vous le dis, qu’il y a de la joie dans le ciel pour un seul pécheur qui se repent … ».

Dans ces deux premières paraboles, la brebis ou la drachme sont perdues. Sans plus.

Dans la troisième, c’est différent : le fils cadet demande sa part d’héritage, et décide d’aller dans un pays lointain … C’est une volonté expresse de sa part de vouloir prendre son indépendance et de quitter sa vie de tous les jours. Il veut créer son propre mode de vie.

Malheureusement pour lui, cela tourne au fiasco. Alors il se souvient de son ancienne vie, et il échafaude un stratagème, ou un repentir (?) …

Quand il revient dans son pays, c’est son père qui le voit le premier, comme s’il attendait chaque jour sa venue … et il l’accueille les bras ouverts. Il pardonne tout à son fils (et pourtant ! … pourrions-nous dire…), sans demander le détail de ce qu’il a fait pendant son absence. « Il y a de la joie dans le ciel pour un seul pécheur qui se retourne vers Dieu » …

Il n’y a que Dieu pour réagir ainsi. Pas comme certains prêtres qui veulent le détail sur chaque péché lors des confessions, au risque de dégouter à tout jamais la personne qui vient vers lui ; pas comme certains parents qui veulent des explications sur les « mauvaises » actions de leur enfant.

Les trois protagonistes de cette parabole, le fils prodigue, le père, et le fils ainé, c’est nous, à un moment ou à un autre …

Le fils prodigue ! Bien sûr ! Et plus souvent qu’on ne le croit … ou que l’on voudrait … Combien de fois voulons-nous faire les choses par nous-mêmes, sans l’aide des autres, … parce que nous nous sentons capables, parce que … On ne peut pas reprocher cela à quelqu’un, sauf peut-être la manière … Mais est-ce que nous sommes capables de régulièrement entrer en nous-même pour faire le point ? Et reconnaître nos erreurs ? Et éventuellement demander pardon ?

Le père ? Il faut bien reconnaître que pour la plupart des gens, nous réagissons rarement comme celui qui nous est présenté. Parce que nous pensons à notre égo, aux incidences matérielles, à la manière dont notre réaction sera perçue des autres … Au lieu de simplement réagir avec notre cœur.

Le fils ainé ? C’est vrai que dans la parabole, on ne sait pas quelle est sa réaction finale, après l’intervention du père :

– Accepte-t-il de « rentrer dans la danse », pardonnant par le fait les tribulations de son frère ?

– Restera-t-il dehors, buté, sûr de sa pensée, … comme les pharisiens qui n’acceptent pas (ou qui ne reconnaissent pas) qu’un pécheur puisse se convertir ?

Il semble que ce soit la deuxième solution qui soit à retenir, et alors, malheureusement, nous sommes souvent comme le fils ainé, qui a tout bien fait … et qui en est fier … et qui a du mal à accepter qu’un pécheur se convertisse, comme Zachée, comme celui-là qui distribue la communion, alors que tout le monde sait qu’il a eu une maitresse … Combien sont-ils ces pécheurs repentis dont nous n’arrivons pas à oublier leurs erreurs passées … alors que nous oublions bien vite les nôtres …

Il est facile de se mettre du côté des bonnes personnes … alors qu’en fait, nous ne le méritons pas …

Profitons de ce temps de carême pour entrer en nous-même, et regarder quelle est notre manière de vivre vis-à-vis de Dieu, et vis-à-vis des autres …

Seigneur mon Dieu,

Nous savons que tu nous aimes

depuis toujours, et pour toujours,

que tu es toujours prêt

à nous accueillir les bras ouverts,

parce que tu es miséricordieux

et que tu pardonnes nos fautes.

Permets que nous entrions en nous-même

et que nous revenions vers toi.

 

Francis Cousin

 

 

 

 

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PAPIAS DE HIERAPOLIS

         Pour l’historien, Papias de Hiérapolis est à la fois un personnage extrêmement intéressant et terriblement frustrant. Au-delà du fait que reconstituer son existence s’avère difficile en raison du caractère lacunaire des sources, son importance pour comprendre les racines de la foi chrétienne encore nazaréenne est incontournable. Florissant au début du IIème siècle, il est à l’heure actuelle impossible de proposer des dates précises quant à son existence. La majorité des renseignements dont nous disposons nous viennent de l’Histoire Ecclésiastique d’Eusèbe de Césarée (IVème siècle) ainsi que de fragments très épars dans l’ensemble de la littérature chrétienne de langue grecque (jusqu’à l’époque byzantine avec le patriarche Photius). Il fut probablement épiscope de Hiérapolis (Phrygie) et est qualifié d’ « Ancien » par Irénée de Lyon. Nous savons qu’il fut disciple des apôtres et semble avoir principalement gravité dans la zone du Johannisme. Il rédigea un ouvrage – aujourd’hui perdu – en cinq volumes intitulé Explication des paroles du Seigneur. Rien ne nous renseigne sur sa mort. Papias reste très estimé mais n’a pas joui d’un statut de Père de l’Église en raison de ses conceptions explicitement millénaristes (ce qui était fort mal perçu dans les premiers temps de l’Église). Il est néanmoins considéré comme Bienheureux.

         Son enseignement présente un fort intérêt, de par sa proximité avec les premières générations de disciples auxquelles il puise ses connaissances de l’enseignement de Jésus. Il nous apporte de précieuses indications quant à la transmission de la Tradition droite, privilégiant la force de l’oralité, se référant uniquement aux témoignages attestés provenant des Apôtres. Chaînon hélas manquant de notre tradition patristique, Papias est un personnage injustement méconnu nous illustrant la diffusion de la foi aux premières époques de la communauté chrétienne encore largement judaïsante.

         Le peu de citations dont nous disposons est un trésor, illustrant un esprit concis et solide, complétant ainsi nos maigres connaissances de la période apostolique et postapostolique.

N.B. : il ne peut exister à proprement parler d’édition de l’œuvre de Papias, celle-ci étant perdue et ne se résumant qu’à quelques citations indirectes. Notons cependant l’activité intense de M. Enrico Norelli dans l’optique de valoriser son apport à notre appréhension des origines du Christianisme.

Bibliographie élémentaire

 

  • Les Pères apostoliques. Texte intégral, trad. Dominique Bertrand, Cerf, coll. « Sagesses chrétiennes », Paris, 2001.

  • E. NORELLI – C. MORESCHINI, Histoire de la littérature chrétienne ancienne grecque et latine. I, Labor et Fides, Genève, 2000, pp. 197-199.

Extraits

 

Papias, lui aussi un auditeur de Jean et compagnon de Polycarpe, homme ancien, a témoigné par écrit dans le quatrième de ses livres. En effet, il existe cinq livres composés par lui.

Irénée, Adv. Haer., V, 33, 4 cité aussi par Eusèbe, H.E., III, 39, 1.

Pour toi, je n’hésiterai pas à ajouter à mes explications ce que j’ai bien appris autrefois des presbytres et dont j’ai bien gardé le souvenir, afin d’en fortifier la vérité. Car je ne me plaisais pas auprès de ceux qui parlent beaucoup, comme le font la plupart, mais auprès de ceux qui enseignent la vérité Je ne me plaisais pas non plus auprès de ceux qui font mémoire de commandements étrangers, mais auprès de ceux qui rappellent les commandements donnés par le Seigneur à la foi et nés de la vérité elle-même. Si quelque part venait quelqu’un qui avait été dans la compagnie des presbytres, je m’informais des paroles des presbytres : ce qu’ont dit André ou Pierre, ou Philippe, ou Thomas, ou Jacques, ou Jean, ou Matthieu, ou quelqu’autre des disciples du Seigneur, et ce que disent Aristion et le presbytre Jean, disciples du Seigneur. Je ne pensais pas que les choses qui proviennent des livres ne fussent aussi utiles que ce qui vient d’une parole vivante et durable.

Eusèbe, H.E., 111, 39, 3 -4

Il (le même Papias) dit qu’il y aura mille ans après la résurrection des morts et que le règne du Christ aura lieu corporellement sur cette terre. Je pense qu’il suppose tout cela après avoir compris de travers les récits des apôtres et qu’il n’a pas saisi les choses dites par eux en figures et d’une manière symbolique. En effet, il parait avoir été tout à fait petit par l’esprit, comme on peut s’en rendre compte par ses livres ; cependant il a été cause qu’un très grand nombre d’écrivains ecclésiastiques, après lui, ont adopté les mêmes opinions que lui, confiants dans son antiquité : c’est là ce qui s’est produit pour Irénée et pour d’autres qui ont pensé les mêmes choses que lui.

Eusèbe, H.E., III, 39, 12-13.

« Et voici ce que disait le presbytre : Marc qui était l’interprète de Pierre a écrit avec exactitude, mais pourtant sans ordre, tout ce dont il se souvenait de ce qui avait été dit ou fait par le Seigneur. Car il n’avait pas entendu ni accompagné le Seigneur ; mais plus tard, comme je l’ai dit, il a accompagné Pierre. Celui-ci donnait ses enseignements selon les besoins, mais sans faire une synthèse des paroles du Seigneur. De la sorte, Marc n’a pas commis d’erreur en écrivant comme il se souvenait. Il n’a eu, en effet, qu’un seul dessein, celui de ne rien laisser de côté de ce qu’il avait entendu et de ne tromper en rien dans ce qu’il rapportait ».

Eusèbe, H. E., III, 39, 15.

Sur Matthieu, Papias dit ceci : « Matthieu réunit donc en langue hébraïque les logia (de Jésus) et chacun les interpréta comme il en était capable ».

Eusèbe, H. E., III, 39, 16.




Audience Générale du Mercredi 20 Mars 2019

PAPE FRANÇOIS

AUDIENCE GÉNÉRALE

Place Saint-Pierre
Mercredi 20 Mars 2019


Frères et sœurs, pour bien comprendre la troisième invocation du Notre Père – Que ta volonté soit faite – il convient de se rappeler que Dieu prend soin, sans jamais se fatiguer, des hommes et du monde. La volonté de Dieu, incarnée en Jésus, est de chercher et de sauver ce qui est perdu. Et nous, dans la prière, nous demandons que ce projet universel de salut s’accomplisse. Les fidèles connaissent le cœur de leur Père et sont certains de son dessein d’amour. Il ne s’agit pas de courber servilement la tête, de s’avouer vaincus devant un destin qui nous répugne et que nous ne pouvons pas changer. Il s’agit au contraire d’une prière pleine de confiance en Dieu qui veut pour nous le bien, la vie, le salut. Une prière courageuse, combative également, car il y a dans le monde, de trop nombreuses réalités qui ne sont pas selon la volonté de Dieu. Nous prions parce que nous croyons fermement que Dieu veut et peut changer la réalité en faisant vaincre le mal par le bien. A ce Dieu, il est possible d’obéir et de s’abandonner, même à l’heure de l’épreuve la plus dure.

Je salue cordialement les pèlerins de langue française, en particulier le Séminaire de la Société Saint Jean Marie Vianney, les jeunes et toutes les personnes venant de France, de Monaco, de Suisse et de Belgique. En ce temps de carême, contemplons Jésus à Gethsémani, écrasé par le mal mais qui s’abandonne avec confiance à la volonté du Père. Dieu, peut nous conduire sur des sentiers difficiles et douloureux, mais – c’est une certitude – il ne nous abandonnera jamais. Que Dieu vous bénisse !