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Audience Générale du Mercredi 28 Août 2019

PAPE FRANÇOIS

AUDIENCE GÉNÉRALE

Place Saint-Pierre
Mercredi 28 Août 2019


Frères et sœurs, en mentionnant le Portique de Salomon comme l’un des lieux de rendez-vous des croyants, saint Luc insiste sur les signes et les prodiges qui accompagnent la parole des Apôtres et sur leur attention particulière aux malades. Car, à leurs yeux comme aux yeux des chrétiens de tous les temps, les malades sont des frères en qui le Christ est présent d’une manière spécifique, pour se laisser chercher et trouver par nous. Parmi les Apôtres, émerge la personne de Pierre qui, au nom de la mission reçue du Ressuscité, exerce une primauté au sein de leur groupe. Mais si Pierre s’approche des civières et passe parmi les malades, c’est pour que soit manifesté, à travers ses paroles et sa présence physique, le Christ vivant et agissant. De fait, Pierre ne prétend pas agir en son nom propre : il est celui qui accomplit les œuvres du Maître. Ainsi, rempli de l’Esprit Saint, il permet à Dieu de manifester sa proximité et de faire en sorte que les blessures de ses enfants deviennent le lieu théologique de sa tendresse. Car toute sa personne, et même son ombre, irradie la vie du Ressuscité : les malades sont guéris et le monde rend gloire au Père, malgré la haine suscitée par son action de guérison. C’est pourquoi Pierre est la figure de l’Église qui sur la terre remet ses enfants debout et les oriente vers les biens du Ciel.

Je suis heureux de saluer les pèlerins venus de France, en particulier de Rennes, de Poissy, de Retiers et de L’Isle en Dodon, ainsi que d’autres pays francophones. Demandons à l’Esprit Saint, par l’intercession de Pierre, de nous rendre forts intérieurement pour être assurés de la présence aimante et consolatrice du Seigneur à nos côtés. Et que l’Esprit Saint nous aide à la manifester à tous, et d’une manière particulière aux malades. Que Dieu vous bénisse !




22ième Dimanche du Temps Ordinaire – par Francis COUSIN (St Luc 14, 1.7-14)

 

« Quiconque s’élève sera abaissé,

et qui s’abaisse sera élevé. »

 

Ce que dit Jésus dans l’évangile de ce jour pourrait être interprété comme une leçon de vie, une manière de se bien comporter dans notre vie de tous les jours.

Mais on aurait tort de limiter son discours à cela. Jésus n’est pas un écrivain à sensation comme on en trouve tant aujourd’hui, genre « 1000 astuces pour réussir dans la vie », mais plutôt un orateur qui distille quelques fondements pour réussir sa vie :

– « Aimez-vous les uns les autres comme je vous ai aimés » (Jn 15,12)

– « Pardonnez jusqu’à soixante-dix fois sept fois » (Mt 18,22)

– « Celui qui veut devenir grand parmi vous sera votre serviteur » (Mt 20,26) …

Ce qu’on pourrait résumer par : Amour, Justice, Humilité.

Parce qu’il faut bien situer quel est le but de notre vie, et agir en fonction de ce but.

Et pour nous chrétiens, le but de notre vie ne se limite pas à notre vie terrestre, mais bien à accéder au Royaume des cieux, dans la Vie Éternelle.

Et c’est encore de cela dont parle Jésus aujourd’hui.

Les grands saints n’avaient pas d’ambition personnelle, mais leur seule ambition était de vivre selon l’évangile, et d’attirer les autres personnes à vivre selon l’évangile. Ils se sont mis dans une situation d’humilité, se sont fait petits, laissant Dieu agir en eux.

Un exemple : François d’Assise, qui quitte la vie dorée que son père lui avait préparée pour devenir pauvre ; et il le fait de manière forte, rendant tout ce qu’il avait reçu de son père jusqu’à se dénuder pour aller se réfugier dans les bras de l’évêque d’Assise. Quitter le ’’monde’’ pour Dieu.

Et si on regarde les fondateurs d’ordre religieux, nombre d’entre eux ont été évincés de la direction de leur ordre par des ambitieux qui voulait se faire une place aux yeux du ’’monde’’ … mais maintenant, on ne parle plus d’eux (ou en termes négatifs), alors que les fondateurs ont souvent été reconnus comme saints ou bienheureux par l’Église. Je pense entre autres à saint Jean-Baptiste de la Salle, ou à sainte Jeanne Jugan qui à la fin de sa vie ne faisait plus que des activités de ménages, et qui côtoyait des novices qui la prenaient un peu de haut, ne sachant pas qu’elle était la vraie fondatrice des petites sœurs des pauvres …

« Quiconque s’élève sera abaissé, et qui s’abaisse sera élevé. »

Alors pour nous, faut-il toujours s’abaisser, se mettre parmi les derniers ? …

Certainement pas.

Si on se met dans les derniers dans l’espoir d’être élevé … on risque fort de terminer sa vie, terrestre et éternelle, dans les derniers.

Jésus nous invite à la modestie, à l’humilité, pas à ne rien faire.

Au contraire : il nous a procuré des dons, des talents, … et il attend qu’on les fasse fructifier, pour notre bien-être et surtout pour celui des autres et de Dieu.

Jésus n’est pas contre l’ambition des personnes, mais il veut que cette ambition ne soit pas concentrée sur soi-même, mais qu’elle soit pour le bien commun, au service de tous.

« En tant qu’artisan menuisier, [Jésus] savait bien que la clé de la réussite est le bon travail, fait avec honnêteté. Ce qu’on apprécie à la longue n’est pas le paraître, mais la manière d’être, non pas ce que quelqu’un aimerait bien être, mais ce qu’il est vraiment en tant qu’individu. » (Cardinal Christoph Schönborn)

Seigneur Jésus,

Tu aimes les gens ambitieux,

ceux qui sont prêts à se sacrifier

pour une cause …

à condition que ce ne soit pas

pour se mettre en avant,

mais que ce soit la cause

qui soit mise en avant,

dans le respect de la justice

et de la loi morale.

Fais que nous soyons ambitieux

pour ta plus grande gloire.

 

Francis Cousin

 

  

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Prière dim ordinaire C 22°




Audience Générale du Mercredi 21 Août 2019

PAPE FRANÇOIS

AUDIENCE GÉNÉRALE

Place Saint-Pierre
Mercredi 21 Août 2019


Frères et sœurs, la communauté chrétienne naît de l’effusion de l’Esprit Saint et elle grandit grâce au partage entre les frères et sœurs du Christ. La vie eucharistique, la prière et la prédication des Apôtres font des croyants une multitude n’ayant « qu’un cœur et qu’une âme ». Leur lien avec le Christ instaure entre eux des relations d’un genre nouveau, qui s’expriment aussi dans le partage des biens matériels à l’exemple de Barnabé qui vendit son champ et en donna le revenu aux Apôtres. Etre membre du Corps du Christ rend les croyants responsables les uns des autres : les plus forts soutiennent les plus faibles de sorte que personne ne connaisse l’indigence. Eloigner la plaie de la pauvreté, est donc un engagement de l’Eglise depuis toujours. Au contraire, le refus de partager en vérité éteint le feu de la communion et conduit à la mort, selon le triste exemple d’Ananie et de sa femme qui, hypocrites dans leur générosité, ont manifesté une appartenance partielle et opportuniste à l’Eglise. Une vie établie sur la seule mise à profit des situations, au détriment des autres, conduit à la mort intérieure. Que l’Esprit de tendresse nous aide toujours à vivre la solidarité chrétienne !

Je salue cordialement les pèlerins de langue française, en particulier un groupe de prêtres jubilaires du Séminaire Pontifical Français de Rome, accompagnés de Mgr Pierre Antoine Bozo et de Mgr Matthieu Rougé. La solidarité chrétienne, bien différente d’une simple assistance sociale, fait partie de la nature de l’Eglise. Que l’Esprit Saint nous aide à vivre en vérité la solidarité que demande l’Evangile. Que Dieu vous bénisse.




21ième Dimanche du Temps Ordinaire – par Francis COUSIN (St Luc 13, 22-30)

 « Efforcez-vous d’entrer

par la porte étroite. »

 

« Seigneur, n’y a-t-il que peu de gens qui soient sauvés ? »

C’est la question qui hantait déjà les gens qui entendaient Jésus … et qui hante encore un certain nombre de personnes. Certains ont peur de ne pas être dans le groupe des sauvés … et certaines sectes en rajoutent en disant qu’il n’y aura que 144 000 sauvés …

D’autres, au contraire, pense qu’il ne faut pas s’en faire, car Jésus va sauver tous les humains, et donc, « On ira tous au Paradis » comme le chantait Michel Polnareff, ou comme le disaient d’autres film ou comédie musicale …

Bien sûr, c’est le but de Jésus, que « tous les hommes soient sauvés », il est venu sur la terre pour cela, et c’est son désir le plus cher. Encore faut-il que les humains répondent à sa Parole.

Dans un autre passage d’évangile, Jésus parle aussi de porte : « Amen, amen, je vous le dis : Moi, je suis la porte des brebis. (…) Moi, je suis la porte. Si quelqu’un entre en passant par moi, il sera sauvé ; il pourra entrer ; il pourra sortir et trouver un pâturage. » (Jn 10,7.9), et il le dit bien : il faut passer par lui, par sa Parole, suivre son enseignement.

Jésus est la porte. Il est aussi « le chemin » qui mène à la porte, et il est « la vie » pour ceux qui arrivent à trouver la porte et la passer avec lui. Car il ajoute : « personne ne va vers le Père sans passer par moi. » (Jn 14,6).

Et pour passer la porte avec Jésus, il y a des préalables : « Si quelqu’un veut marcher à ma suite, qu’il renonce à lui-même, qu’il prenne sa croix et qu’il me suive. » (Mc 8,34). On remarquera que c’est ce que nous demandent les trois derniers évangiles que nous avons entendus : ne pas penser qu’à soi, son bien-être, être attentif à la venue du Seigneur, rechercher la véritable richesse, celle ’’d’en haut’’ et non celle de la terre, et suivre en tout les enseignements de Jésus (cf Col 3,1-2.5).

Alors, la porte du paradis est-elle étroite, comme nous le dit Jésus ?

Je ne pense pas, car Dieu ne veut pas que nous n’arrivions pas dans son paradis, au contraire.  Vue du côté de Dieu, la porte est grande ouverte, elle est à la dimension de l’amour qu’il a pour tous les hommes et de sa miséricorde envers eux ; il fait tout pour que nous puissions la passer sans encombre. « Restez enracinés dans l’amour, établis dans l’amour. Ainsi vous serez capables de comprendre avec tous les fidèles quelle est la largeur, la longueur, la hauteur, la profondeur… Vous connaîtrez ce qui dépasse toute connaissance : l’amour du Christ. Alors vous serez comblés jusqu’à entrer dans toute la plénitude de Dieu. » (Ep 3,17-19).

Oui, mais rester toujours enracinés dans l’amour, pour nous les hommes, c’est bien difficile. Surtout l’amour, comme Dieu nous aime ! Nous avons une vision de l’amour tellement petite, étroite, par rapport à celle de Dieu, que notre vision de la porte du paradis est pour nous bien étroite.

Avec notre suffisance naturelle et nos rêves de grandeurs, le désir de paraître,

– comment se faire petit face à Dieu, petit face aux autres humains dans lesquels Dieu est présent … ? « Qui s’élève sera abaissé ! » (Lc 14,11)

– comment se faire serviteur de nos frères ? « Celui qui veut devenir grand parmi vous sera votre serviteur. Celui qui veut être parmi vous le premier sera l’esclave de tous » (Mc 10,43-44)

            Avec notre attirance pour les biens matériels et le confort qu’ils sont sensés nous apporter,

– comment être reconnu de Dieu ? « Ceux-là ont reçu leur récompense. » (Mt 6,2)

Celui qui se gonfle d’orgueil, celui qui pense d’abord aux biens matériels pour lui, celui-là ne peut pas passer par la porte pourtant grande ouverte, parce qu’il emporte trop de choses avec lui, la porte lui semble trop étroite.

On pourrait même dire que la porte lui semble aussi trop basse. Jésus n’a-t-il pas dit : « Amen, je vous le dis : si vous ne changez pas pour devenir comme les enfants, vous n’entrerez pas dans le royaume des Cieux. Mais celui qui se fera petit comme cet enfant, celui-là est le plus grand dans le royaume des Cieux. » (Mt 18,3-4)

 Parce que pour passer par la porte du paradis, il ne faut qu’une chose : être en communion avec Dieu : le Père, le Fils et l’Esprit ; Être en communion avec ce qui fait que Dieu est Dieu : l’Amour. Si nous aimons comme Dieu nous aime, nous pourrons passer sans problème la porte, qui ne nous semblera pas du tout étroite, ni trop basse.

« Si quelqu’un m’aime, il gardera ma parole ; mon Père l’aimera, nous viendrons vers lui et, chez lui, nous nous ferons une demeure. » (Jn 14,23)

Encore faut-il que nous aimions Dieu, et donc les autres humains, comme lui nous aime.

« Pour les hommes, c’est impossible, mais pour Dieu tout est possible. » (Mt 19,26)

Mettons-nous dans les mains de Dieu, ouvrons-lui notre cœur, alors, avec son aide, la porte ne nous semblera pas étroite.

Seigneur Jésus,

Tu ne réponds pas à la question :

combien seront sauvés ?

mais tu nous invites à tout faire

pour passer par la porte du Royaume des cieux

 qui nous semble étroite, 

parce que nous sommes embarrassés

par notre suffisance,

notre amour des biens matériels.

Fais que nous devenions

amour en réponse à ton amour ;

alors libérés de tout superflu,

nous pourrons passer la porte.

Francis Cousin   

 

  

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Prière dim ordinaire C 21°




20ième Dimanche du Temps Ordinaire – par Francis COUSIN (St Luc 12,49-53)

 « Pensez-vous que je sois venu

mettre la paix sur la terre ? »

 

C’est curieux d’entendre cela de la part de Jésus, surtout quand il ajoute aussitôt après : « Non, je vous le dis, mais bien plutôt la division. »

Et pourtant, Jésus, le Messie, est présenté par Isaïe à l’inverse : « Oui, un enfant nous est né, un fils nous a été donné ! Sur son épaule est le signe du pouvoir ; son nom est proclamé : ’’Conseiller-merveilleux, Dieu-Fort, Père-à-jamais, Prince-de-la-Paix’’. » (Is 9,5). À l’annonce de sa naissance, les anges du ciel chantaient : « Gloire à Dieu … paix sur la terre aux hommes qu’il aime » (Lc 2,14), et Jésus lui-même a dit : « Je vous laisse la paix, je vous donne ma paix » (Jn 14,27) que l’on reprend dans le rite de la paix à chaque messe, en continuant : « Pour que ta volonté s’accomplisse, donne [à ton Église] toujours cette paix et conduis-la vers l’unité parfaite », et on le redit encore dans l’Agneau de Dieu.

Et si on regarde dans les Béatitudes, on trouve plusieurs béatitudes qui vont dans ce sens : « Heureux ceux qui ont faim et soif de la justice, car ils seront rassasiés … Heureux les artisans de paix, car ils seront appelés fils de Dieu. Heureux ceux qui sont persécutés pour la justice, car le royaume des Cieux est à eux. Heureux êtes-vous si l’on vous insulte, si l’on vous persécute et si l’on dit faussement toute sorte de mal contre vous, à cause de moi. » (Mt 5,6.9-11).

Vouloir la justice, c’est vouloir la paix. Et on voit bien ici que ce ne sont pas ceux qui suivent Jésus qui amènent la division, et encore moins Jésus, mais les autres, qui persécutent, qui insultent ou qui médisent.

Et pourtant, c’est un reproche que l’on fait souvent aux religions, et particulièrement aux catholiques, d’être à l’origine de conflits, de guerres …

Et c’est tellement fortement inscrit dans les habitudes que les livres d’histoires parlent des ’’guerres de religions’’, notamment pour la France. Mais on en parle aussi ailleurs : il y a quelques temps, en Irlande du Nord avec l’IRA et les Anglais, … et en ce moment, de guerres entre chrétiens et musulmans, en Afrique principalement, ou entre chrétiens et hindous en Inde … et on voit ces jours-ci la volonté du gouvernement d’Israël d’implanter de nouvelles colonies juives sur le territoire Palestinien (des chrétiens et des musulmans), au mépris des accords passés.

Ce n’est quasiment jamais une question de religion qui est à l’origine de ces conflits, mais des questions de volonté d’expansion, de domination, de pouvoir, que ce soit au niveau politique, économique, ou parfois ethnique …

Mais il est vrai que ceux qui veulent suivre l’enseignement de Jésus, c’est-à-dire « ceux qui ont faim et soif de la justice », vont immanquablement trouver sur leur chemin des personnes qui s’opposent à eux, parce qu’elles ne veulent pas la justice, parce qu’elles profitent de la situation présente …

Alors, on comprend bien le regret de Jésus : « Je suis venu apporter un feu sur la terre, et comme je voudrais qu’il soit déjà allumé ! ».

Parce que le feu de Jésus, ce ne sont pas les bombes, les incendies qui en découlent, les guerres … le feu de Jésus, c’est l’Amour ! « Aimez-vous les uns les autres comme je vous ai aimés » (Jn 13,34). Le feu de Jésus, c’est la charité, la justice, la miséricorde, le pardon …

Malheureusement, deux mille ans après Jésus, nous pouvons encore dire « et comme je voudrais qu’il soit déjà allumé ! ».

Mais il ne suffit pas de regretter que ce feu de l’Amour ne soit pas encore allumé, car si nous voulons vraiment qu’il brûle, il faut que chacun y mette la main … au risque de se brûler, et de devoir affronter des critiques … ou plus …

Ce sont là nos croix !

Seigneur Jésus,

Tu es venu apporter un feu sur la terre,

un feu d’amour, de justice et de paix.

Mais il ne brûle pas beaucoup.

Tu comptes sur nous pour le ranimer,

et nous pourrons le faire

avec l’aide du feu de l’Esprit Saint.

Qu’il brûle en nous !

Francis Cousin   

 

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Prière dim ordinaire C 20°




19ième Dimanche du Temps Ordinaire – par Francis COUSIN (St Luc 12,32-48)

« Toujours prêt ! »

C’est la devise bien connue des scouts … mais c’est aussi ce que l’on demande à certains professionnels comme les urgentistes, les pompiers, les policiers … ou à certaines personnes qui sont « d’astreinte » pour intervenir le plus rapidement possible pour le bien de tous.

C’est aussi ce que le Seigneur conseille à tous dans l’évangile de ce jour : « Restez en tenue de service, votre ceinture autour des reins, et vos lampes allumées. ». Cette phrase a sans doute pour beaucoup de ses auditeurs rappelé le conseil donné avant de quitter l’Égypte, la terre d’esclavage de leurs ancêtres. Et surtout l’urgence de la situation. Ici, il s’agit de quitter une autre terre, notre terre, pour aller dans le Royaume … des cieux ; L’urgence n’étant pas de mourir, mais d’être toujours prêt … pour le service des autres.

La semaine dernière, Jésus nous parlait d’un homme riche qui faisait des rêves de grandeur à son profit, mais que Dieu rappelait à lui dans la nuit. Aujourd’hui, Jésus propose des paraboles où c’est le maître (Dieu) qui s’en va, et qui nous confie sa maison, qui nous fait intendant de son domaine, en attendant qu’il revienne. Et quand il revient, on ne sait pas quand, il attend que nous soyons prêts à le recevoir, et il fera le bilan de la façon dont nous avons géré ses affaires. Mais il insiste surtout sur la manière dont nous aurons géré les relations avec les autres personnels de sa maison, s’ils ont bien été nourris, si on a pris soin d’eux, les traitant avec civilité … et si on s’est bien conduit.

Alors que dans la parabole des talents, le maître se soucie des rentrées économiques, ici, le maître se soucie des relations interpersonnelles, humaines. Et de la bonne entente entre les gens. Avec cette conclusion qui rappelle celle des ’’talents’’ : « À qui l’on a beaucoup donné, on demandera beaucoup ; à qui l’on a beaucoup confié, on réclamera davantage. »

« Jésus aujourd’hui nous rappelle que l’attente de la béatitude éternelle ne nous dispense pas de l’engagement pour rendre le monde plus juste et plus habitable. Au contraire, notre espérance de posséder le Royaume dans l’éternité nous pousse à œuvrer pour améliorer les conditions de la vie terrestre, spécialement des frères les plus faibles. » (Pape François, 7 août 2016)

Et pour cela, il y a toujours urgence, du service des autres, de la mise en œuvre du commandement d’amour : « Aimez-vous les uns les autres comme je vous ai aimés » (Jn 13,34).

On pourrait reprendre ce que disait Jésus à la Samaritaine : « L’heure vient, et c’est maintenant… » (Jn 4,23). Parce que Dieu vient à toute heure, ou plutôt est toujours présent, et nous devons être prêts à lui rendre des comptes à toute heure, c’est-à-dire maintenant, quand Dieu vient vers nous, sous la forme d’un voisin amical ou mécontent, d’un autre nécessiteux, d’un pauvre sans abri, de personnes en détresse morale ou spirituelle … dans tous ceux qui nous entourent, pauvres ou riches (financièrement, intellectuellement, socialement …) ; voir même sa présence dans la nature que nous souillons sans vergogne …

On connaît ce conte où un vieillard très pieux se désolait de ne pouvoir rencontrer Dieu, et chaque jour il lui demandait « Veux-tu venir chez moi ? ». À force, Dieu lui dit : « Je viendrai chez toi mardi ». Tout réjoui, le mardi le vieillard prépara sa venue, il nettoya sa maison, prépara un poulet rôti, un bon gâteau, mis une chaise devant sa porte pour que Dieu puisse s’y asseoir, puis il attendit Dieu. Vers midi, un mendiant passa, et lui demanda s’il pouvait lui donner à manger, mais le vieillard lui dit : « J’ai bien un poulet rôti, mais il est réservé pour Dieu qui doit venir chez moi. Je ne peux rien te donner. ». Vers quatre heures de l’après-midi, un enfant passa et vit par la fenêtre le bon gâteau, et il demanda au vieillard : « Peux-tu me donner une part de ce gâteau, il a l’air tellement bon ! ». Mais le vieillard lui répondit : « Je ne peux pas ! Ce gâteau est réservé pour Dieu qui doit venir chez moi. ». Vers la fin de la journée, le vieillard s’impatientait : « Dieu n’est pas encore venu ! ». Vers les sept heures, un homme, fatigué par sa journée de travail, s’assit sur la chaise devant la porte du vieillard. Celui-ci sorti aussitôt de chez lui : « Sors de là. Cette chaise est réservée pour Dieu qui doit venir chez moi ». À dix heures, Dieu n’était pas encore passé ! Le vieillard était fâché contre Dieu : il n’avait pas tenu sa promesse ! Alors il dit à Dieu : « Dieu, tu n’avais dit que tu passerais chez moi aujourd’hui, la nuit est tombée, et tu n’es pas encore passé. Je n’attendais pas cela de toi ! ». Alors Dieu lui répondit : « Mais mon ami, je suis venu trois fois chez toi : le mendiant qui t’a demandé à manger, c’était moi ; l’enfant qui désirait une part de gâteau, c’était moi ; l’homme fatigué qui s’est assis sur ta chaise, c’était moi. Et à chaque fois, tu m’as refusé ton hospitalité. Moi aussi, je n’attendais pas cela de toi ! ».

N’est-ce pas souvent là notre attitude : ne pas voir Dieu dans les autres, ne pas savoir l’accueillir quand il vient vers nous, ne pas lui ouvrir notre porte … et notre cœur …

« Le Seigneur a frappé à tes volets, mais toi, tu dormais … » (Père Aimé Duval)

Seigneur Jésus,

Tu nous demandes d’être

toujours en tenue de service,

toujours prêt à rendre service,

à t’accueillir quand tu viens vers nous

par l’intermédiaire de diverses personnes.

Mais souvent, nous ne te reconnaissons pas,

alors que tu es en tous ceux qui nous entourent.

Ouvre nos yeux à ta présence.

Francis Cousin  

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Prière dim ordinaire C 19°




IRÉNÉE DE LYON

Né à Smyrne (Izmir en Turquie actuelle) entre 120 et 130, Irénée est un personnage assez bien connu de l’historiographie bien que ses écrits soient demeurés longtemps introuvables. La plupart des renseignements concernant sa vie nous sont donnés par Irénée lui-même, dans son œuvre. Nous sommes également renseignés par Eusèbe de Césarée qui décrit les persécutions subies par la communauté de Lyon au IIème siècle. Deuxième épiscope de la ville, il a connu Polycarpe de Smyrne et fut – selon Jérôme de Stridon – un disciple de Papias de Hiérapolis. Arrivé à Lyon vers 175 en tant que simple « prêtre », Irénée assiste alors l’épiscope Pothin dans la conduite spirituelle de la communauté. Lorsque ce dernier meurt, victime de la persécution déclenchée sous Marc-Aurèle en 177, c’est Irénée qui lui succède et est chargé de porter la lettre relatant la situation lyonnaise à Eleuthère, épiscope de Rome (auquel il se présente en qualité de « presbytre »). Son rôle à la tête de la communauté est marqué par une forte activité missionnaire ayant abouti à la création de plusieurs diocèses gaulois (Besançon par exemple). Selon les témoignages fort tardifs de Jérôme et Grégoire de Tours, il serait mort martyr durant la persécution de Septime Sévère (202) mais rien ne permet à l’heure actuelle de confirmer ce fait.

          Irénée est l’auteur d’une œuvre majeure de la littérature patristique, intitulée Réfutation de la Gnose au nom menteur mais plus connue sous l’appellation Contre les Hérésies (Aduersus hæreses) en cinq livres. Dans cet ouvrage, il fait œuvre de théologien systématique et entreprend de démontrer la fausseté des conceptions de ceux que l’on appelle « Gnostiques » (notamment le plus célèbre, Valentin), démontrant habilement que la véritable gnose (connaissance) est celle transmise par la prédication apostolique et conservée dans l’enseignement qui en est hérité.  Pour lui, l’orthodoxie dépend directement de l’histoire du salut débutée au début de l’Ancien Testament, selon un dessein divin ininterrompu. Irénée fait preuve d’une très grande maîtrise de la rhétorique pour contester point par point les arguments avancés par ses adversaires. Jamais outrancier, il manifeste bien sa réputation pacifique (déjà prouvée lors des conflits concernant la date de la Pâque) et fonde solidement son argumentation sur la dualité entre la chair magnifiée par le Christ et l’esprit dans lequel s’incarne la perfection de la création. En cela, la pensée d’Irénée est clairement influencée par la théologie de Jean. Les prétentions apostoliques des Gnostiques sont faussées par le détournement de cette dualité et une conception déviante du Christ. Il est également l’auteur d’une Démonstration de la prédication apostolique parvenue uniquement dans une traduction arménienne (à l’instar de nombreux fragments du Contre les hérésies).

          L’œuvre d’Irénée nous a conservé des éléments intéressants, tels que la mention du fameux Évangile de Judas ou encore la première attestation de l’évangile tétramorphe (c’est-à-dire l’utilisation des quatre évangiles néotestamentaires reconnus comme inspirés). On peut affirmer que les écrits d’Irénée constituent des ouvrages incontournables pour la compréhension de la théologie chrétienne naissante autant que pour l’appréhension de la construction de l’orthodoxie.

Bibliographie élémentaire

IRÉNÉE DE LYON, Contre les hérésies I à V, A. Rousseau et L. Doutreleau (éd. et trad.), Paris, Cerf, 1965-1982.

IRÉNÉE DE LYON, Démonstration de la prédication apostolique, A. Rousseau (trad.), Paris, Cerf, 1995.

J. FANTINO, La Théologie d’Irénée, Paris, Cerf, 1994.

E. NORELLI, C. MORESCHINI, Histoire de la littérature chrétienne ancienne grecque et latine, T. I, Genève, Labor et Fides, 2000 pp. 269-279.

S.-C. MIMOUNI, P. MARAVAL, Le Christianisme, des origines à Constantin, Paris, PUF, 2006, pp. 396-397.

Extraits

           Sans égard pour la vérité, certaines gens introduisent (dans la doctrine) des paroles mensongères et de vaines généalogies, qui soulèvent plus de difficultés, comme dit l’Apôtre, qu’elles ne contribuent à bâtir l’édifice de Dieu dans la foi ; leurs combinaisons adroites convainquent et entraînent les naïfs; ils les emprisonnent dans des explications falsifiées des paroles du Seigneur, dans des commentaires pervers de ses belles paroles. Ainsi chavirent beaucoup d’âmes, attirées par une prétendue connaissance (qu’on leur ferait acquérir), loin de Celui qui a organisé et ordonné l’univers. Qu’ont-ils donc à leur montrer, (ces habiles), de plus haut et de plus grand que ce Dieu qui a fait le ciel et la terre et tout ce qu’ils contiennent? Leurs artifices de paroles poussent à l’étude les incapables et leurs absurdités causent la perte de ces malheureux, qui, ne pouvant discerner le vrai du faux, blasphèment avec impiété le Créateur. Ils ne montrent pas leur erreur pour ne pas se découvrir et ne pas être pris; elle s’enveloppe adroitement de vraisemblances spécieuses, et, par ses dehors, elle apparaît aux novices comme plus vraie que la vérité même. Un homme qui valait mieux – que nous disait justement, en pensant à ces gens-là : l’émeraude est une pierre précieuse, que beaucoup achètent à gros prix ; elle ressemble (pourtant) — et c’est humiliant pour elle — à un morceau de verre bien travaillé, chaque fois que ne se rencontre pas un connaisseur capable de discerner ce travail. Mêlez de l’airain à de l’argent : qui donc pourra facilement s’en apercevoir?

Nous ne voulons pas que, par notre fait, des âmes soient emportées (par ces ravisseurs), comme des brebis par des loups, trompées par les toisons qui les couvrent, sans les reconnaître, eux dont le Seigneur a voulu que nous nous gardions, eux qui parlent comme nous et qui pensent autrement que nous! C’est pourquoi nous avons jugé nécessaire de puiser dans les écrits des disciples de Valentin, comme ils disent, et d’entrer en relations avec quelques-uns d’entre eux et de nous rendre maître de leur doctrine afin de vous révéler, mon bien-aimé, ces prodigieux et profonds mystères que tout le monde ne peut pas comprendre.., parce que tout le monde n’a pas un assez puissant cerveau. Apprenez à les connaître, vous aussi, afin de les révéler à ceux qui sont avec vous, afin de les exhorter à se bien garder des abîmes de la folie et des blasphèmes contre le Christ! Autant qu’il sera en notre pouvoir, c’est la doctrine de ceux qui enseignent aujourd’hui, — je parle des élèves de Ptolémée, la fleur de l’école de Valentin —, que nous ferons connaître brièvement et clairement ; et, dans la mesure de nos faibles moyens, nous vous mettrons en mesure de ruiner cette doctrine, en montrant que ce qu’ils disent est absurde et répugne à la vérité.

Nous n’avons pas l’habitude d’écrire, nous ne sommes pas habile dans l’art des mots; mais c’est la charité qui nous pousse à vous révéler, à vous et à ceux qui sont avec vous, les doctrines jusqu’ici cachées que la grâce de Dieu fait venir au jour : « car il n’est rien de caché qui ne doive être révélé, rien de secret qui ne doive être connu. » Vous ne chercherez chez nous — qui vivons chez les Celtes et qui, dans nos occupations, usons de la langue barbare —, ni l’art des mots que nous n’avons pas appris, ni la force du (véritable) écrivain que nous n’avons pas cherché à atteindre, ni ces grâces du style, ni cet art de plaire que nous ignorons. Simplement, véridiquement, sans recherche, mais avec amour, nous avons écrit (ce livre) pour vous; avec amour recevez-le de même ; développez-le, puisque vous en êtes plus capable que nous; les germes naissants que nous vous donnons fructifieront dans les profondeurs de votre pensée; vous montrerez avec force à ceux qui vous entourent ce que nous aurons faiblement indiqué. Vous cherchez depuis longtemps à étudier leur doctrine : nous nous sommes efforcés de vous la faire connaître et même de vous donner le moyen d’en montrer les mensonges ; rivalisez donc avec nous et occupez-vous de servir nos autres frères, selon la grâce que vous a donnée le Seigneur, afin que les raisons spécieuses (de ces gens-là) n’entraînent plus les âmes.

                                                          Contre les hérésies I, préface

          Le Seigneur de toutes choses a en effet donné à ses apôtres le pouvoir d’annoncer l’Évangile et c’est par eux que nous avons connu la vérité, c’est-à-dire l’enseignement du Fils de Dieu. C’est aussi à eux que le Seigneur a dit : « Qui vous écoute m’écoute, et qui vous méprise me méprise et méprise Celui qui m’a envoyé ». Car ce n’est pas par d’autres que nous avons connu l’ « économie » de notre salut, mais bien par ceux par qui l’Évangile nous est parvenu. Cet Évangile, ils l’ont d’abord prêché ; ensuite, par la volonté de Dieu, ils nous l’ont transmis dans des Écritures, pour qu’il soit le fondement et la colonne de notre foi. Car il n’est pas non plus permis de dire qu’ils ont prêché avant d’avoir reçu la connaissance parfaite, comme osent le prétendre certains, qui se targuent d’être les correcteurs des apôtres. En effet, après que notre Seigneur fut ressuscité d’entre les morts et que les apôtres eurent été, par la venue de l’Esprit Saint, revêtus de la force d’en haut, ils furent remplis de certitude au sujet de tout et ils possédèrent la connaissance parfaite ; et c’est alors qu’ils s’en allèrent jusqu’aux extrémités de la terre, proclamant la bonne nouvelle des biens qui nous viennent de Dieu et annonçant aux hommes la paix céleste : ils avaient, tous ensemble et chacun pour son compte, l’ « Évangile de Dieu ». Ainsi Matthieu publia-t-il chez les Hébreux, dans leur propre langue, une forme écrite d’Évangile, à l’époque où Pierre et Paul évangélisaient Rome et y fondaient l’Église. Après la mort de ces derniers, Marc, le disciple et l’interprète de Pierre, nous transmit lui aussi par écrit ce que prêchait Pierre. De son côté, Luc, le compagnon de Paul, consigna en un livre l’Évangile que prêchait celui-ci. Puis Jean, le disciple du Seigneur, celui-là même qui avait reposé sur sa poitrine, publia lui aussi l’Évangile, tandis qu’il séjournait à Éphèse, en Asie. Et tous ceux-là nous ont transmis l’enseignement suivant : un seul Dieu, Créateur du ciel et de la terre, qui fut prêché par la Loi et les prophètes, et un seul Christ, Fils de Dieu. Si donc quelqu’un leur refuse son assentiment, il méprise ceux qui ont eu part au Seigneur, méprise aussi le Seigneur lui-même, méprise enfin le Père ; il se condamne lui-même, parce qu’il résiste et s’oppose à son salut, — ce que font précisément tous les hérétiques

                                                              Contre les hérésies III, 1




18ième Dimanche du Temps Ordinaire – par Francis COUSIN (St Luc 12, 13-21)

            « La vie de quelqu’un ne dépend pas de ce qu’il possède. »

Si tout le monde semble plus ou moins d’accord avec cette phrase de Jésus, tout au moins en théorie, dans la pratique courante de la vie, il semble qu’elle n’est pas reconnue.

Il n’est que de voir toutes les publicités que nous recevons dans nos boites aux lettres ou qui s’étalent dans les journaux et qui nous poussent à toujours consommer davantage. Et si nous regardons parfois les caddies au sortir des grands magasins, on se rend compte que ce n’est pas cette phrase qui motive les acheteurs. Sans parler des tout petits paquets qui sortent des magasins de luxe dont le contenu se vent avec trois chiffres, sinon plus.

C’est notre société de consommation qui nous entraîne à de tels excès. C’est tellement entré dans nos mœurs que cela devient une préoccupation. Il suffit d’aller dans une journée d’information sur les métiers pour les collégiens pour s’en rendre compte : l’une des premières questions posées par les élèves étant : « Combien ça gagne ? ». Ou voir la réaction des parents au choix d’un métier pour leurs enfants : « Quoi ! Tu vas pas faire ça ! Tu es capable de beaucoup mieux, d’avoir un meilleur salaire ! ». Et ne parlons pas de la réaction des parents ou de l’entourage d’une personne qui leur annonce qu’elle veut entrer au séminaire ou dans un ordre religieux, homme ou femme.

C’est pourtant toute la problématique des textes de ce dimanche.

Tout dépend de ce que l’on met sous le terme de ’’ce qu’il possède’’. Dans le sens où Jésus l’utilise, il n’y a pas de doute, il s’agit de biens matériels.

Mais les humains ne possèdent pas seulement des biens matériels, mais aussi des biens immatériels, qu’on appelle des qualités, des dons … toute une manière d’être, de vivre, de savoir-vivre. Deux types de possession mise en évidence par le philosophe Gabriel Marcel dans son livre « Être et Avoir ».

Il y a ce que l’on est, et il y a ce que l’on a.

Et pour Jésus le plus important est ce que l’on est. Non pas qu’il critique les biens matériels, mais l’utilisation que l’on en fait. Si c’est pour que cela serve au bien commun, pas de problème. Au jeune homme riche qui ne se sent pas capable de « donner aux pauvres », il est triste ; par contre quand Zachée promet de distribuer « la moitié de ses biens aux pauvres », il se réjouit « Aujourd’hui, le salut est arrivé pour cette maison » (Lc 19,9).

Et c’est ce qui compte pour Jésus, que le salut soit pour chacun de nous, que nous ayons tous la vie éternelle.

Dans la parabole de ce jour, le gros propriétaire fait des projets pour pouvoir entasser toutes ses récoltes, et il se satisfait de ce qu’il pourra ensuite « manger, boire, jouir de l’existence ». Il ne pense qu’à lui, son bien-être personnel. Manque de chance, « cette nuit même, on va te redemander ta vie ». Et Jésus conclue : « Voilà ce qui arrive à celui qui amasse pour lui-même, au lieu d’être riche en vue de Dieu. ».

Il avait déjà dit des choses du même genre, notamment : « Faites-vous des trésors dans le ciel, là où il n’y a pas de mites ni de vers qui dévorent, pas de voleurs qui percent les murs pour voler. Car là où est ton trésor, là aussi sera ton cœur. » (Mt 6,20-21).

C’est ce que nous dit d’une autre manière saint Paul : « Pensez aux réalités d’en haut, non à celles de la terre », et pour cela mourir à tout ce qui est mal, dont « cette soif de posséder, qui est une idolâtrie », et revêtir « l’homme nouveau … Le Christ : il est tout, et en tous ».

Riche en vue de Dieu … les réalités d’en haut … tout ce qui nous fait penser, non pas à notre petite vie terrestre, mais à celle du ciel, à la vie éternelle … Voilà ce qu’il nous faut faire.

Sinon, on risque fort de finir sa vie en se disant : « Vanité des vanités, tout est vanité ! » (1° lecture).

Seigneur Jésus,

Une fois encore tu nous mets en garde

contre une trop grande dépendance

de tous les biens matériels,

surtout s’ils sont utilisés principalement à notre profit,

et non pas pour le service du bien commun.

Que notre cœur soit tourné vers les autres,

et non vers ’nos’ biens.

Francis Cousin  

 

Pour voir la prière illustrée, cliquer sur le titre suivant :

Prière dim ordinaire C 18°




17ième Dimanche du Temps Ordinaire – par Claude WON FAH HIN (St Luc 11, 1-13)

La miséricorde de Dieu est infinie. Abraham, qui a eu l’initiative de demander au Seigneur de ne pas détruire les deux villes de Sodome et Gomorrhe s’il y trouve 50 justes, met également, par cette demande, une limite à la Miséricorde de Dieu. Et nous avons tort de mettre une telle limite à sa miséricorde. Lorsqu’il prend conscience qu’il ne pourra peut-être pas trouver 50 justes, Abraham demande de baisser le nombre de justes dans Sodome et Gomorrhe : de 50 à 45, puis à 40, 30, jusqu’à descendre à 20 puis à10 justes. Ce sera insuffisant pour sauver les villes. Abraham est pris à son propre jeu. Il a peur d’abuser de la miséricorde de Dieu, comme si Dieu ne pouvait pas descendre en dessous de 10 justes. Il aurait pu demander de sauver Sodome et Gomorrhe même s’il n’y a aucun juste, mais il n’a pas osé. Il lui fallait en quelque sorte une monnaie d’échange. Il est fort probable que parce qu’Abraham est lui-même un homme juste, marchant toujours avec Dieu, ce dernier aurait probablement accepté de pardonner Sodome et Gomorrhe, sans rien demander en échange. Personne ne peut épuiser la miséricorde Dieu, sa miséricorde est infinie. Ep 3,20 nous donne une idée de la miséricorde de Dieu : « Celui dont la puissance agissant en nous est capable de faire bien au-delà, infiniment au-delà de tout ce que nous pouvons demander ou concevoir ». Ne croyons donc pas que nous pourrons mettre Dieu en colère si nous lui demandons beaucoup, car Il est toujours prêt à faire encore beaucoup plus que ce que nous pourrons lui demander avec foi. Gn 6,9 : Noé était un homme juste et droit parmi ses contemporains : Noé marchait avec Dieu. Et c’est parce que Noé est juste que Dieu sauve sa famille et renouvelle le peuplement de la terre entière. Rien n’a été demandé en retour. Tel fut le cas également pour Jésus-Christ qui est mort pour tous. Dieu n’a pas mis de condition d’avance pour que le Christ nous rachète. C’est bien par pure miséricorde que le Christ nous rachète de nos fautes en donnant sa vie afin que nous soyons justifiés, ajustés sur Dieu le Père, capables de faire sa volonté, et que nous soyons sanctifiés. Maintenant qu’il s’est sacrifié pour nous, il dépend de nous de le suivre ou non. A ceux qui le suivent, maintenant, il nous demande la foi, de croire en lui, d’avoir confiance en Lui, même si quelquefois il semble ne pas entendre nos prières. C’est parce qu’il a intercédé auprès de son Père, une intercession allant jusqu’au sacrifice de la Croix et à la mort, que l’humanité entière est sauvée. Pour qu’une âme ne soit pas sauvée, il faut que jusqu’au bout, même après la mort, elle dise à Dieu : « je ne veux pas te suivre ». Ce sera alors son dernier mot avant d’aller en enfer. Mais c’est elle qui l’aura voulu. Ce ne sera jamais le désir de Dieu d’envoyer quelqu’un en ce lieu de haine et de division. Au contraire, Dieu veut tous nous sauver.

Et c’est «ensevelis avec lui lors du baptême que nous sommes aussi transformés avec le Christ » pour une vie nouvelle en Jésus-Christ : le baptême a supprimé nos péchés pour nous permettre de renaître d’une vie nouvelle dans le Christ. Le deuxième texte d’aujourd’hui nous dit : « 13 Vous qui étiez morts du fait de vos fautes et de votre chair incirconcise, Il vous a fait revivre avec lui! Il nous a pardonné toutes nos fautes! 14 Il a effacé, au détriment des ordonnances légales, la cédule de notre dette, qui nous était contraire; il l’a supprimée en la clouant à la croix ». Le baptême efface nos péchés. Mais si le Christ est mort pour nous sauver du péché, pourquoi donc péchons-nous encore ? Nous continuons à pécher pour plusieurs raisons : d’abord Dieu nous laisse toujours libres de le suivre ou de ne pas le suivre, il ne peut pas nous obliger à Le suivre, ce serait alors une forme d’esclavage. Ensuite, parce que nous avons le libre choix, nous préférons souvent vivre et profiter des plaisirs de la vie sur terre car la vie est courte et nous finissons alors par tourner le dos au Seigneur pour faire passer toutes sortes de choses de la vie avant Dieu. Mais à ceux qui font le choix de Dieu, le Christ nous donne les moyens de Le suivre : nous avons sa Parole mis par écrit dans la Bible, nous avons ses institutions : l’Eucharistie et le baptême, nous avons la mise en place des structures de l’Eglise avec les Apôtres, les prêtres à la Cène (c’est là que se crée le sacrement de l’ordre car les apôtres deviennent des prêtres), et nous avons la prière du Seigneur, le « Notre Père » appelé encore « oraison dominicale ». Et c’est pour que nous soyons toujours avec Dieu que le Christ nous a appris à prier le « Notre Père ». Parfois certains chrétiens semblent chercher des prières « efficaces ». Le « Notre Père » est la prière la plus efficace qui soit, parce qu’il nous vient de Dieu lui-même en la personne de Jésus–Christ.

D’abord, appeler Dieu notre « Père », c’est une révélation de Dieu lui-même. C’est Lui en la personne de Jésus-Christ qui nous demande de s’adresser à Lui en l’appelant « Père », ou « Notre Père ». Jamais, avant cette révélation, personne n’a appelé Dieu « Père » ou « Notre Père ». Ce qui fait alors de Dieu, un Dieu proche de chacun de nous. Il n’est pas inaccessible, Il est là dans nos cœurs, avec nous, en nous, il a fait de nous sa demeure. Nous sommes Temples de Dieu, c’est là qu’Il habite. A nous de ne pas le mettre dehors par nos péchés. Et l’expression « qui es aux cieux », qui se trouve en Matthieu, ne désigne pas un lieu ou un espace mais une manière d’être qui exprime sa majesté divine (CEC 2794). La prière commence par « Notre Père », le mot « Notre » implique que ce n’est pas la prière d’une seule personne, même quand elle prie séparément chez elle ou ailleurs, mais désigne la prière de l’ensemble de tous les chrétiens qui forment l’Eglise. Chacun de nous fait partie du peuple de Dieu qui est l’Eglise. « Prier le « Notre Père » nous fait sortir de notre individualisme, et pour qu’il soit dit « en vérité », nos divisions et nos oppositions doivent être surmontées » (CEC 2792). Avec le « Notre Père », nous prions Dieu avec les paroles mêmes de Dieu, tout comme la « Prière du temps Présent » qui a été réalisée à partir du Texte Officiel de la « liturgie des Heures » et qui comprend de nombreux psaumes et devient ainsi la prière officielle de l’Eglise, prière dite par la plupart des communautés religieuses et qu’on retrouve au moment des Laudes et des Vêpres. Là aussi, c’est prier Dieu avec les paroles de Dieu.

« Que ton Nom soit sanctifié » signifie d’abord « que la personne même de Dieu soit sanctifiée », « que Dieu soit sanctifié », mais il l’a toujours été puisqu’il est Dieu, et Dieu est source de toute sainteté. Si nous employons cette expression, c’est qu’elle est liée à nos propres comportements et à nos propres actions : Dieu est sanctifié chaque fois que nous faisons la volonté de Dieu en tous les domaines, chaque fois que nous faisons une action qui plaise à Dieu. A ce moment-là, les non-croyants et les critiqueurs de chrétiens qui nous regardent peuvent dire enfin : « vraiment leur Dieu est Dieu ». Pour que Dieu soit reconnu comme Dieu, saint, et source de toute sainteté, il va falloir que les chrétiens soient irréprochables, ou tout au moins qu’ils essaient de l’être, car (CEC 2814) « si nous vivons bien, le nom divin est béni, mais si nous vivons mal, il est blasphémé ». Rm 2,14 : « le nom de Dieu, à cause de vous, est blasphémé parmi les païens ».

« Que ton règne vienne ». « Dans la prière du Seigneur, il s’agit principalement de la venue finale du Règne de Dieu par le retour du Christ » à la fin des temps (CEC 2818). Depuis la Pentecôte (descente de l’Esprit Saint sur les Apôtres sous forme de langues de feu), la venue du Règne de Dieu est l’œuvre de l’Esprit Saint qui poursuit son œuvre dans le monde et achève toute sanctification ». Mais dès aujourd’hui, nous pouvons prier le Seigneur pour qu’Il règne en nos cœurs : Que ton Règne vienne …pour que le péché ne règne donc plus dans notre corps mortel. Et si le Seigneur règne en nos cœurs, nous recevons des signes de ce règne comme nous le dit Rm 14,17 : « le Règne de Dieu est justice, paix et joie dans l’Esprit Saint ». Par ces fruits, chacun peut voir si Dieu règne en son cœur. Lorsque nous avons en nous la paix, une paix durable, une joie intérieure malgré les problèmes de santé ou autres, une justification de tous les instants, c’est à dire « ajustés sur Dieu », « en accord avec Dieu », et donc unis au Christ parce que purifiés des péchés, alors le Seigneur règne dans nos cœurs. Il faut alors continuer à Lui dire tous les jours : « que ton règne vienne ».

« Donne-nous chaque jour notre pain quotidien ». Jésus-Christ nous dit dans l’évangile d’aujourd’hui : « demandez et l’on vous donnera; cherchez et vous trouverez; frappez et l’on vous ouvrira. 10 Car quiconque demande reçoit; qui cherche trouve; et à qui frappe on ouvrira ». N’ayons donc aucune hésitation à demander au Père, au nom de son Fils, notre pain quotidien. Le Pape François, dans ses « Méditations Quotidiennes » (P.96), dit ceci : « Jésus nous met au défi de la prière et dit ainsi: « Tout ce que vous demanderez en mon Nom, je le ferai pour que le Père soit glorifié dans le Fils ». Si vous demandez quelque chose en mon Nom, « je le ferai ». Ayons le courage d’aller à Jésus et de lui dire: « Et maintenant que tu as dit, fais-le! (puisque je l’ai fait selon tes propres recommandations). Fais que la foi avance, fais que l’évangélisation aille de l’avant, fais que ce problème que j’ai soit résolu… » puisque je les ai demandés en ton Nom, et donne-nous chaque jour notre pain quotidien. CEC 2830 : « Le Père, qui nous donne la vie, ne peut pas ne pas nous donner la nourriture nécessaire à la vie, tous les biens  » convenables « , matériels et spirituels. Dans le Sermon sur la montagne, Jésus insiste sur cette confiance filiale qui coopère à la Providence de notre Père (cf. Mt 6, 25-34). Il ne nous engage à aucune passivité (cf. 2 Th 3, 6-13) mais veut nous libérer de toute inquiétude entretenue et de toute préoccupation ». Ainsi donc, tous les biens matériels et spirituels nous viennent de Dieu. Et (CEC 283) « la présence de ceux qui ont faim par manque de pain révèle une autre profondeur de cette demande. Le drame de la faim dans le monde appelle les chrétiens qui prient en vérité à une responsabilité effective envers leurs frères, tant dans leurs comportements personnels que dans leur solidarité avec la famille humaine ». Dieu n’a jamais voulu la misère de l’être humain, et c’est pour cela que le Christ nous invite instamment à aider ceux qui sont dans la misère afin qu’eux aussi retrouvent leur dignité, matériellement et spirituellement. Car toutes les misères du monde viennent d’une manière ou d’une autre du péché, et donc de l’éloignement de Dieu. D’où cette demande dans l’évangile d’aujourd’hui : 4 « remets-nous nos péchés, car nous-mêmes remettons à quiconque nous doit; et ne nous soumets pas à la tentation ». Nous demandons à Dieu de nous pardonner nos péchés afin que nous soyons nous-mêmes sortis de la misère spirituelle, et que, uni à Lui et rempli d’amour, nous nous tournions comme le Christ vers les autres à la fois pour pardonner, pour aider, pour sauver au nom de Jésus-Christ. Mais Dieu nous pardonnera nos péchés qu’à la condition que nous soyons capables de pardonner aussi ceux qui nous ont fait du tort. Prions Marie pour qu’elle nous aide à demander au Père miséricordieux, avec foi, humilité et simplicité, notre pain quotidien.

 

Claude Won Fah Hin




Picnic Equipes de Service Cycle Long et Parcours St Pierre (21/07)

Tous les bénévoles participant à l’organisation et à la vie du Cycle Long et du Parcours St Pierre se sont retrouvés à la Grotte des Premiers Français à St Paul pour un repas partage. Etaient aussi invités nos traiteurs et nos intervenants… Jean Hugues et sa compagne étaient là dès sept heures du matin pour nous réserver une belle place et petit à petit toute l’équipe est arrivée…

Après avoir évoqué ensemble l’organisation de l’annonce du Cycle Long 2020 dans les différents doyennés de l’île, nous avons commencé par un bon apéritif, suivi d’un repas copieux et riche de tous les plats emportés par les uns et par les autres… Marie Annick Benoist, qui s’occupe de fournir les repas pour St Benoît et les deux groupes de l’Etang Salé nous a particulièrement gâtés avec, pour commencer, des samoussas, du boudin, des beignets, puis deux bons caris ‘poissons rouges’ et ‘pattes cochons’…

 

  

 

 

Gaëlle, pour son anniversaire, nous a offert, avec Laurent, son mari, deux superbes gâteaux accompagnés de non moins belles bouteilles à bulles… Toute l’équipe était heureuse de lui offrir une petite icône du Christ miséricordieux…