21ième Dimanche du Temps Ordinaire – par Francis COUSIN (St Luc 13,22-30)
« Efforcez-vous d’entrer par la porte étroite. »
C’est la réponse de Jésus faite à un auditeur, sur le chemin qui mène à Jérusalem : « Seigneur, n’y a-t-il que peu de gens qui soient sauvés ? ».
Jésus ne répond pas directement à la question posée.
Peu, beaucoup, énormément … Cela n’a pas de sens…
C’est une question de personnes, et on ne peut définir une quantité.
Jésus reste donc évasif, et son premier mot l’est tout autant : « Efforcez-vous d’entrer par la porte étroite. »
« Efforcez-vous. ».
Cela veut dire que ce n’est pas simple, qu’il faut faire des efforts, et que cela dépend de chacun de nous …
Il n’y a pas de règle fixe.
Et en plus, il faut trouver « la porte étroite. »
Quelle est cette porte ?
Elle est étroite … donc difficile à trouver …
Et pourtant, en reprenant certains passages d’évangile, on peut en avoir une idée, voire une presque certitude en comparant l’attitude des personnes et ce que demande Jésus.
Prenons l’exemple de la parabole du pharisien et du publicain (Lc18, 10-14).
Le pharisien joue le ‘’fier à bras ‘’vis-à-vis de Dieu : il fait tout bien, même plus qu’il n’en faut :« Je jeûne deux fois par semaine et je verse le dixième de tout ce que je gagne. » et il se compare au publicain : « je ne suis pas comme les autres hommes – ils sont voleurs, injustes, adultères –, ou encore comme ce publicain. » …
Le pharisien n’est pas proche de Dieu, au contraire, il s’en éloigne.
Le publicain, lui ne se compare pas à d’autres humains, mais il se regarde lui-même, et voit qu’il n’est pas parfait, et que son attitude n’est pas celle que Dieu attend de lui, et il demande pardon à Dieu pour ce qu’il a fait de mal, et pour le bien qu’il n’a pas fait.
C’est la comparaison de son attitude avec celle que Dieu attend de lui qui lui permet, pour le moment, d’être sauvé :.« Je vous le déclare : quand ce dernier redescendit dans sa maison, c’est lui qui était devenu un homme juste, plutôt que l’autre.»
La porte étroite, on pourrait dire que c’est le moment, qui peut être fugace … où une personne se confronte à Dieu et fait le point sur sa vie par rapport à ce que Dieu demande, et où il reconnaît ses manquements et en demande pardon à Dieu.
Il me semble qu’il n’y a pas une seule porte étroite pour chacun de nous, mais plutôt une multitude de portes étroites qui s’ouvrent devant nous.
Et ce n’est pas Dieu qui les ouvre, mais nous-mêmes. Choisissons le moment où nous nous retrouvons face à Dieu et où nous nous reconnaissons pécheurs.
Pour certains, c’est une fois dans leur vie.
Pour saint Paul il a suffit d’une fois, quand les écailles sont tombées de ses yeux et cela a duré jusqu’à sa mort.
Pour le bon larron, cela a duré peu de temps, le temps que Jésus lui dise qu’il sera avec lui au Paradis.
Pour la plupart d’entre nous, on peut avoir plusieurs fenêtres de ’’portes étroites’’, souvent liées au sacrement de la réconciliation. D’où l’importance de ce sacrement, à utiliser sans modération.
L’important, c’est d’avoir une relation constante avec Dieu … et se reconnaître pécheur.