« Patience et longueur de temps font  

plus que force ni que rage. »

Dans le passage de l’évangile de ce jour, on a l’impression que Jésus jour le chroniqueur de l’actualité du jour avec « l’affaire des Galiléens que Pilate avait fait massacrer » dans le temple, mêlant leur sang à celui des sacrifices qu’ils offraient.

Avec toutes les questions que cela posait : qui est responsable, pourquoi eux, pourquoi Dieu a-t-il permis cela ? …

Ce sont les mêmes questions que certains se posent encore maintenant à chaque grande catastrophe, naturelle ou pas … avec souvent cette remarque : « Si Dieu existait, cela n’arriverait pas ! ».

Et aussi cette autre remarque : « Mais qu’est-ce que j’ai fait au Bon Dieu pour mériter cela. ». Une manière de dire que ce qui arrive est une punition de Dieu …

A quoi Jésus répond « Pensez-vous que ces Galiléens étaient de plus grands pécheurs que tous les autres Galiléens, pour avoir subi un tel sort ? Eh bien, je vous dis : pas du tout ! ».

Il n’y a aucun lien entre leur mort et le nombre ou la gravité de leurs péchés …

Mais ii ajoute « Mais si vous ne vous convertissez pas, vous périrez tous de même. ».

On retrouve encore une fois cette phrase clé de notre carême ; se tourner vers Dieu, et vivre de l’Evangile !

Il y a une chanson qui dit : «Il faudra bien mourir un jour ! ».

Certes, mais comment ? En vivant selon l’Evangile, dans l’amour, le respect des autres … dans la prière, … dans le partage …

Ou en ne pensant qu’à soi ?

Jésus nous invite, non pas à chercher des coupables mais à nous remettre en question vis-à-vis de Dieu … et des autres …

Et il insiste en prenant un autre exemple, qui lui n’a aucune connotation politique avec les Romains : la chute de la tour de Siloé qui avait fait dix-huit morts, … en faisant la même conclusion. « Si vous ne vous convertissez pas, vous périrez tous de même. ».

Le passage se termine avec la parabole du figuier stérile.

Le maître du domaine, c’est Dieu le père, le vigneron, c’est Jésus, envoyé par le Père sauver toute l’humanité, chacun de nous. Et aussi le figuier.

Et c’est là qu’intervient la phrase mise en exergue.

Dieu aurait pu faire comme au temps de Noé : exercer sa force et sa puissance.

« Le Seigneur vit que la méchanceté de l’homme était grande sur la terre, et que toutes les pensées de son cœur se portaient uniquement vers le mal à longueur de journée. Le Seigneur se repentit d’avoir fait l’homme sur la terre » (Gn 6,5-6) et il envoya un déluge de quarante jours sur la terre.

Mais Dieu se repentit, et il dit : « il n’y aura plus de déluge pour ravager la terre. » (Gn 9,11) et il redevint ce qu’il est depuis toujours et pour toujours : un Dieu d’amour, un Dieu plein de tendresse, de miséricorde et de pitié, lent à la colère et plein d’amour.

Dans la parabole, Dieu se désole se voir qu’une partie de l’humanité ait un cœur sec, aride, qui ne donne pas de bons fruits, et veut le couper …

Mais le vigneron (Jésus) intervient : « Attend encore un an, je vais prendre soin de lui, je vais bêcher autour de lui, je vais amender la terre, et peut-être donnera-il de bons fruits à l’avenir. ».

Mais il n’y a pas que Jésus qui peut faire cela … c’est  le rôle de chaque baptisé de faire en sorte que le cœur de ceux qu’il rencontre ne soit pas sec, isolés, fermés, ne pensant qu’à eux, mais plein d’amour … de Dieu, des autres … surtout en cette période de carême …mais c’est valable tout le temps.

Seigneur Jésus,

Tu veux qu’en cette période de carême

nous pensions davantage aux autres,

non pour les dénigrer,

mais  au contraire pour les aider à vivre

pleinement leur baptême,

dans l’amour des autres.

C’est notre espérance !

                                                                         Francis Cousin

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