Dimanche 17 décembre 2017 – 3° dimanche de l’Avent – Année B
Première lettre de saint Paul aux Thessaloniciens 5,16-24
« N’éteignez pas l’Esprit ! »
Quelle richesse dans tous les textes de ce dimanche. Et ce qui frappe en premier, c’est le thème de la joie qui avait donné son nom à ce dimanche, avant le concile Vatican II, le dimanche de “Gaudete“ d’après le premier mot de l’introït, la prière d’ouverture : « Réjouissez-vous ! ».
Dans la première lecture, le prophète Isaïe déclare : « Je tressaille de joie dans le Seigneur, mon âme exulte en mon Dieu.».
Le cantique, qui remplace le psaume, est le début du Magnificat : « Mon âme exalte le Seigneur »
Dans la deuxième lecture, saint Paul proclame : « Frères, soyez toujours dans la joie … »
Dans l’Évangile : Tiens, on ne parle par de joie ! Sans doute parce que tout l’Évangile, la Bonne Nouvelle apportée par Jésus, ne peut être que joie. Et ce n’est pas le pape François qui dira le contraire, lui qui a écrit l’exhortation apostolique “ Evangelii gaudium“, la joie de l’Évangile.
Mais il y a un autre point commun à tous ces textes : tous les auteurs de ces textes ou ceux dont on parle sont des personnes dont la rencontre avec Dieu a changé la vie, les a remplis de joie, pas une joie superficielle qui pousse à rire, à faire le mariole, mais une joie qui se niche dans le fond du cœur, une joie intérieure, qui ne fait pas de bruit, mais qui déborde de ce cœur pour pousser à l’action, qui elle, fera du bruit, non pas du fait de l’auteur mais à cause des conséquences que cette action aura. Une joie dont l’origine est la découverte qu’ils sont aimés de Dieu, malgré leurs faiblesses ou leurs oppositions, malgré leur petitesse. Que Dieu a un dessein pour eux, et qu’ils l’acceptent par amour de Dieu en réponse à son amour.
Que la joie soit une conséquence de l’amour, et surtout d’un amour réciproque, ne surprendra personne, car c’est ce qui se passe entre les humains, entre époux et épouse, entre amis ou amies. Mais c’est sans doute plus difficile à réaliser entre un humain et Dieu.
Sans doute par ce que, bien souvent, nous ne nous rendons pas compte à quel point Dieu nous aime. Dieu n’est qu’amour, et il n’a de cesse que de partager cet amour. D’abord entre les trois personnes de la Sainte Trinité. Et puis avec toute la création, et surtout avec les humains qu’il a créés « à son image et ressemblance », insufflant son Esprit en nous.
Cet amour partagé de Dieu, Jésus a voulu qu’il soit étendu à tous les humains : « Aimez-vous les uns les autres, comme je vous ai aimés » grâce à l’action de l’Esprit.
Aussi, dans les conseils que Paul donne aux Thessaloniciens, qui sont tous importants, il en est un qui est essentiel : « N’éteignez pas l’Esprit ». Parce que sinon, il n’y a plus d’amour, d’amour vrai, d’amour agapè.
Il n’y a plus d’Évangile vécu.
Et si le pape François a mis en garde les prêtres pour qu’ils ne deviennent pas des mondains, des gens du monde, on peut étendre cette mise en garde à tous les chrétiens, tous les baptisés. Car un chrétien sans amour, amour vrai, profond, intérieur, ne peut être un vrai chrétien, ne peut être dans la joie, ne peut être dans la relation d’amour avec Dieu.
« N’éteignez par l’Esprit », afin « que le Dieu de la paix lui-même vous sanctifie tout entiers ; que votre esprit, votre âme et votre corps, soient tout entiers gardés sans reproche pour la venue de notre Seigneur Jésus Christ. ».
Seigneur Dieu,
l’amour que tu mets dans notre cœur
nous pousse à t’aimer
et à aimer aussi tous nos frères humains.
Mais garde-nous d’oublier ton Esprit Saint,
sinon le Malin mettra les ténèbres dans notre cœur.
Francis Cousin