« Mais alors, qui peut être sauvé ? »
C’est la réaction des disciples à la Parole de Jésus qui venait de dire : « Mes enfants, comme il est difficile d’entrer dans le royaume de Dieu ! Il est plus facile à un chameau de passer par le trou d’une aiguille qu’à un riche d’entrer dans le royaume de Dieu. ».
Les disciples avaient compris ’’les richesses’’ dans le sens d’avoir beaucoup de biens, beaucoup d’argent … alors que dans la mentalité juive, avoir beaucoup de biens était considéré comme une récompense, un don de Dieu.
Ils ne comprennent plus !
Car chacun sait qu’un chameau ne peut pas passer dans le trou d’une aiguille, c’est matériellement impossible …
Jésus ne cesse de parler du Royaume de Dieu comme d’un but à atteindre … et là, il dit qu’en fait c’est impossible pour les riches …
Récompense ou pas ? Il y a de quoi être désarçonnés …
Mais riches … de quoi ?
Tout vient d’une question posée par quelqu’un de pressé qui accoure et tombe à genoux devant Jésus en disant : « Que dois-je faire pour avoir la vie éternelle en héritage ? »
« Tu connais les commandements de la loi de Moïse ? » lui demande Jésus en les détaillant ?
« Maître, tout cela, je l’ai observé depuis ma jeunesse. ».
Un homme parfait ! Quelqu’un pour qui le paradis est assuré ..
Du moins, semble-t-il ! Car lui-même en doute …puisqu’il demande ce qu’il doit faire pour avoir la vie éternelle.
Pourtant il fait déjà des choses pour l’amour de Dieu …
Jésus posa un regard d’amour sur lui, et dit : « Une seule chose te manque : va, vends ce que tu as et donne-le aux pauvres ; alors tu auras un trésor au ciel. Puis viens, suis-moi. »
Jésus demande plus que des choses faites par amour de Dieu …
Il veut qu’il aille plus loin que l’amour de Dieu, … amour qu’on ne peut mesurer à taille humaine …
Il lui demande de se dépouiller de tout ce qui fait sa vie de tous les jours, et de donner tout ce qu’il a pour le donner aux pauvres …
« A ces mots, il devint sombre et s’en alla tout triste, car il avait de grands biens. »
Ce que dit Jésus, c’est la même chose que ce que nous disait Saint Jacques il y a quelque temps : « Mes frères, si quelqu’un prétend avoir la foi, sans la mettre en œuvre, à quoi cela sert-il ? Sa foi peut-elle le sauver ? Supposons qu’un frère ou une sœur n’ait pas de quoi s’habiller, ni de quoi manger tous les jours ; si l’un de vous leur dit : « Allez en paix ! Mettez-vous au chaud, et mangez à votre faim ! » sans leur donner le nécessaire pour vivre, à quoi cela sert-il ? (…) Ainsi donc, la foi, si elle n’est pas mise en œuvre, est bel et bien morte. En revanche, on va dire : « Toi, tu as la foi ; moi, j’ai les œuvres. Montre-moi donc ta foi sans les œuvres ; moi, c’est par mes œuvres que je te montrerai la foi. » (Jc 2,14-18)
Suivre la loi à la lettre … c’est un bon début … mais ce n’est pas suffisant, et ça peut même être néfaste. C’est d’ailleurs un reproche que Jésus faisait à certains pharisiens.
L‘essentiel est de vivre de cette foi, et aller au-delà de la loi, d’aimer Dieu, vivre comme Jésus, non pas simplement pour lui, mais pour lui à travers les autres.
Et pour cela, nous sommes tous concernés…
Il ne suffit pas d’aller à la messe le dimanche, de dire des prières chaque jour, de faire des pèlerinages … mais de mettre en œuvres notre foi par l’amour donné aux autres … par amour du Christ !
L’important est de toujours se reconnaître pauvre par rapport à l’immense richesse d’amour de Dieu pour nous qui ne cesse de nous aimer, alors que nous ne sommes que des pécheurs !
Seigneur Jésus,
nous sommes souvent un peu fanfaron
comme ce jeune homme riche qui se targuait
de suivre la loi depuis sa jeunesse,
alors que nous sommes bien loin de cela,
pauvres pécheurs que nous sommes !
Prend pitié de nous,
et aide-nous à œuvrer
pour ta plus grande gloire.
Francis Cousin