Lecture : Luc 20, 27-38
Je suis le Dieu des vivants
Le mariage est au service du patrimoine, donc il faut que le patrimoine reste dans la famille. Si un homme meurt sans descendance, il faut que le frère cadet se dévoue pour susciter une descendance. Cela faisait sans doute la joie des discussions théologiques des Sadducéens parce que c’était une prescription de Moïse, et cela apportait de l’eau au moulin des Sadducéens qui prétendaient qu’il n’y avait pas résurrection des morts comme Luc le rappelle. De l’autre côté, après avoir accompli le mariage, de qui la femme allait-elle être l’épouse ? Pour les Sadducéens, cela voulait tout simplement dire qu’il n’y avait pas de résurrection des morts. C’est plus simple de considérer que les lois mosaïques s’appliquent pour le monde présent, cela se termine normalement dans le monde présent, donc il n’y a pas de monde à venir. C’était une grande discussion à l’intérieur des différents mouvements et tendances spirituelles et théologiques juives à l’époque de Jésus, les Pharisiens croyaient à la résurrection des morts, tandis que les Sadducéens la niaient. Comme on sentait que Jésus avait plutôt un enseignement qui s’ouvrait à perspective de la résurrection des morts, les Sadducéens (il ne faut pas oublier qu’ils avaient beaucoup de pouvoir à Jérusalem), essaient de mettre Jésus en difficulté sur ce sujet.
La deuxième référence c’est la vision d’Isaïe au chapitre 6 : les séraphins ont chacun six ailes, deux pour se couvrir la face, deux pour se couvrir les pieds. Ici, les pieds désignent les organes sexuels. On ne s’imaginait pas les anges sur le mode d’êtres asexués. Tout le monde à l’époque de Jésus pensait que les anges étaient sexués. C’est le premier aspect de la réponse de Jésus. Si on devient comme les anges, qu’est-ce que cela change ? Pour Jésus, les anges sont des êtres sexués, mais ils vivent une sorte de consécration de célibataires pour Dieu. Là-haut, tout le monde serait au régime du célibat ! Non pas célibataire frustré, mais célibataire au sens de toute la puissance vitale que Dieu nous donne par la création, consacré désormais à la contemplation et à la louange de Dieu. Il admet une sorte de rupture, non pas une rupture d’identité, mais de finalité.
