Lecture : Luc 14, 1.7-14
La convivialité, la joie d’être à table, ce n’est pas simplement la joie de manger ensemble des bonnes choses, mais c’est aussi un moment intense de l’existence humaine dans lequel nous nous accueillons les uns les autres. C’est pourquoi, au lieu de donner quelques préceptes qui pourraient davantage relever du registre culinaire, le Christ donne plutôt quelques conseils qui relèvent du registre de l’accueil. Ces conseils sont au nombre de deux. 
C’est pourquoi chaque fois que nous célébrons l’eucharistie nous vivons la plupart du temps, hélas sans nous en rendre compte, ces lois fondamentales de l’hospitalité. C’est exactement le principe de la table eucharistique. Aucun d’entre nous n’a plus droit qu’un autre à l’eucharistie. Et vous savez, à certains moments, à quel point il y a eu des ambiguïtés sur le fait de se croire digne de l’eucharistie ou de ne pas l’être. Personne, absolument personne n’est digne de l’eucharistie. Et souvent hélas, ceux qui s’en croient dignes ne sont pas les plus dignes. Personne n’est digne de l’eucharistie parce que l’eucharistie est une invitation du Christ qui nous donne notre place dans la communion des enfants du Père. Par conséquent nous n’avons aucun droit à la réclamer. Commencer à vouloir la réclamer ou avoir ses places à l’eucharistie, c’est commencer à fausser le jeu même de l’invitation du maître de maison. Si nous ne vivons pas dans cette radicale gratuité de l’invitation du maître de maison, si nous faussons le jeu des invitations, nous faussons la communion de l’Église, nous faussons le visage de l’Église.