Quand on entend cela de Jésus, cela peut nous effrayer. Mais nous savons tous que Jésus nous aime et qu’il est Miséricordieux, et que nous avons une confiance absolue en son amour et sa miséricorde. Jamais on ne doit avoir peur de Jésus. Il est Amour et Miséricorde. Le feu dont parle Jésus est une image. Il y a quelques semaines, les disciples de Jésus voulaient faire tomber le feu du ciel sur des Samaritains qui n’ont pas voulu accueillir Jésus de passage vers Jérusalem. Et si Jésus les a sévèrement réprimandés, ce n’est pas pour qu’il le fasse lui-même lorsque Luc nous dit que « Jésus est venu jeter un feu sur la terre ». Le feu est une image de Dieu : Moïse rencontre Dieu au Buisson ardent, puis reçoit les tables de la Loi dans le feu de l’orage au Sinaï, des colonnes de feu accompagnent le peuple juif fuyant l’Egypte pour le protéger des soldats du Pharaon à leur poursuite.
Et quand la personne plongée dans le bassin se relève hors de l’eau (et aujourd’hui, quand on arrête de verser l’eau sur la tête du baptisé), le nouveau baptisé vit une vie nouvelle dans le Christ (même s’il ne voit rien, et même s’il ne ressent rien), il devient enfant de Dieu. Jésus a sacrifié sa vie pour vaincre le Mal et nous sauver. Il est donc normal que nous fassions aussi quelques « petits sacrifices » si on peut les appeler ainsi ou plus exactement suivre les enseignements du Christ et de l’Eglise : venir à la messe, prier, adorer, lire la parole de Dieu, aimer son prochain même si tout cela n’est pas fait de manière parfaite. Tout cela n’est rien comparé au sacrifice unique du Christ à sa Passion. On comprend alors ce qu’est la vie des saints qui, de leur vivant sur terre, ont réussi à faire la volonté de Dieu et dont nombre d’entre eux étaient des religieux, des religieuses, ou des prêtres: les sacrifices qu’ils ont fait, les prières, les messes, la vie intérieure, la parole de Dieu, la règle de la communauté, l’obéissance absolue, la pauvreté, la chasteté, l’humilité, sans compter leur lutte réelle avec l’Esprit du mal, leurs souffrances, leurs privations. Et nous, nous contribuons sans cesse par nos petites histoires qui sèment la division au sein des différents groupes, des communautés, de la chrétienté. Nous ne voyons pas plus loin que le bout de notre nez. La 2ème lecture d’aujourd’hui (He 12,1-4) dit que « nous devons rejeter tout fardeau et le péché, et fixer nos yeux sur Jésus ». – L’un des signes messianiques attendu était la paix comme nous le dit Is 9,5-6 : « 5 un enfant nous est né, un fils nous a été donné, il a reçu le pouvoir sur ses épaules et on lui a donné ce nom : … Prince-de-paix, 6 pour que s’étende le pouvoir dans une paix sans fin sur le trône de David et sur son royaume, pour l’établir et pour l’affermir dans le droit et la justice.». Mais la venue de Jésus provoque des réactions violentes d’opposition : opposition chez les scribes et les pharisiens (Mt 12,14 : « Étant sortis, les Pharisiens tinrent conseil contre lui, en vue de le perdre »), opposition chez les responsables politiques (Ac 4,27 : « Oui, ils se sont rassemblés en cette ville, Hérode et Ponce Pilate, avec les nations et les peuples d’Israël, contre Jésus, ton saint serviteur »), opposition de la foule qui le met à mort, opposition dans les familles (Mt 19,5 : « je suis venu opposer l’homme à son père, la fille à sa mère et la bru à sa belle-mère »), opposition parmi les disciples mêmes de Jésus (1Co 11,18 : « … lorsque vous vous réunissez en assemblée, il se produit parmi vous des divisions,..»).