Commentaire du samedi 24 et Dimanche 25 septembre 2022
Nous avons deux personnages, un pauvre appelé Lazare, et un riche anonyme, qui ne se sont jamais rencontrés alors que Lazare vivait au portail de l’homme riche. Il s’agit de deux mondes totalement différents, le pauvre regardant le riche passer et repasser sans jamais rien lui demander et le riche passant devant lui sans jamais dire du mal du pauvre, et sans jamais l’aider en quoi que ce soit. Le pauvre, malade, couvert d’ulcères, aurait bien voulu manger les restes du riche, restes qui allaient finir à la poubelle. Il aurait aimé que le riche fasse un geste en sa faveur. Le texte ne dit pas que ce riche est un mauvais riche, qu’il se moque du pauvre, rien de tout cela. Mais le riche ne le regarde jamais, il l’ignore totalement. Il est dans son monde de riche et ne semble pas vouloir entrer en contact du pauvre qui, pour lui, n’existe pas. Nous sommes là devant deux mondes qui ne se mélangent pas. Mais il n’y a pas que ces deux mondes là qui ne se mélangent pas, il y en a d’autres : les snobs et les simples, ceux qui réussissent et ceux qui ont échoué, ceux qui décident et ceux qui se soumettent, ceux qui ont les honneurs et ceux qui ignorés de tous etc… C’est une situation qui est toujours d’actualité. Le texte d’Amos, 1ère lecture d’aujourd’hui, met en garde les riches notables : « 1 Malheur à ceux qui sont tranquilles en Sion, à ceux qui sont confiants sur la montagne de Samarie, ces notables des prémices des nations, à qui va la maison d’Israël ». Autrement dit, malheur à ceux qui sont tranquilles, installés dans leur orgueil et qui se sentent en sécurité pensant que Dieu n’existe pas ou n’agira pas. « 4 Couchés sur des lits d’ivoire, vautrés sur leurs divans, ils mangent les agneaux du troupeau et les veaux pris à l’étable. 5 Ils improvisent au son de la harpe, comme David, ils inventent des instruments de musique; 6 ils boivent le vin dans de larges coupes, ils se frottent des meilleures huiles, mais ils ne s’affligent pas de la ruine de Joseph! ». Ils se disent que le malheur des autres ne les intéresse pas, que cela ne les concerne pas. Et le texte se termine par « c’en est fait de l’orgie des vautrés » parce qu’Amos annonce la venue du « Jour de Yahvé » où Dieu demandera des comptes à son peuple, et où le Fils de l’Homme rendra à chacun selon ses œuvres (Mt 16,27) et « il y aura des pleurs et des grincements de dents » ((Mt 8,12). – Les deux personnages meurent. Lazare est accueilli par les anges au sein d’Abraham, il est donc considéré comme un juste, accepté par Dieu. « Il participe déjà, d’une certaine manière, au festin du bonheur éternel, dans l’intimité du Seigneur, en compagnie des patriarches et de tous les justes » (Michel Hubaut). Le riche, lui, se trouve dans l’Hadès, un lieu sans Dieu. Deux mondes totalement séparés. V.26 : « entre nous et vous, un grand abîme a été fixé ». Jésus, lorsqu’il dit « aimez-vous les uns les autres, ne veut pas de cet abîme entre les personnes. Il désire l’entraide, l’amour, la fraternité, la solidarité. Cet abîme que le riche et le pauvre ont connu de leur vivant, se retrouve également après leur mort. C’est maintenant, après leur mort, que le riche, en proie à des tortures, se tourne vers Lazare par Abraham interposé. « Il lève les yeux et voit de loin Abraham, et Lazare en son sein ». Ce n’est que lorsqu’il se trouve au plus mal, lorsqu’il souffre, qu’il se tourne vers Lazare. Et là, impossible de s’entraider, impossible de se tendre la main. C’est trop tard! V.24 : « Alors il s’écria : Père Abraham, aie pitié de moi et envoie Lazare tremper dans l’eau le bout de son doigt pour me rafraîchir la langue, car je suis tourmenté dans cette flamme. 25 Mais Abraham dit : Mon enfant, souviens-toi que tu as reçu tes biens pendant ta vie, et Lazare pareillement ses maux; maintenant ici il est consolé, et toi, tu es tourmenté ». Et il est impossible à Lazare de franchir cet abîme qui « a été fixé afin que ceux qui voudraient passer d’ici chez vous ne le puissent, et qu’on ne traverse pas non plus de là-bas chez nous ». C’est sur terre, de notre vivant, qu’il faut établir des ponts entre les gens, qu’il se tourner les uns envers les autres, qu’il faut s’entraider, se donner la main, après ce sera trop tard. Sur terre, Lazare aurait voulu se tourner vers le riche même si c’était pour lui demander de lui donner les restes, mais le riche ne l’a jamais regardé, il l’a totalement ignoré.
Poursuivre la justice, c’est passer sa vie à s’ajuster sur Dieu, à être toujours en accord avec Dieu, à ne pas s’éloigner de Lui et donc à lutter constamment contre nos propres défauts. Poursuivre la piété, c’est rendre à Dieu le culte qui lui est dû (piété religieuse) non seulement à l’église au moment de la messe mais aussi à la maison avec nos prières, nos lectures bibliques et dans les actions de notre vie quotidienne. Voici ce que nous dit 1 Tm 2,1-4.8 : « Je recommande donc, avant tout, qu’on fasse des demandes, des prières, des supplications, des actions de grâces pour tous les hommes, 2 pour les rois et tous les dépositaires de l’autorité, afin que nous puissions mener une vie calme et paisible en toute piété et dignité. 3 Voilà ce qui est bon et ce qui plaît à Dieu notre Sauveur, 4 lui qui veut que tous les hommes soient sauvés et parviennent à la connaissance de la vérité…8 Ainsi donc je veux que les hommes prient en tout lieu, élevant vers le ciel des mains pieuses, sans colère ni dispute ». 1Tm5,4.8 : … il faut avant tout leur apprendre à pratiquer la piété envers leur propre famille et à payer leurs parents de retour. Voilà ce qui plaît à Dieu. …8 Si quelqu’un ne prend pas soin des siens, surtout de ceux qui vivent avec lui, il a renié la foi : il est pire qu’un infidèle ». Il s’agit là de la piété familiale. Il nous faut donc prier pour tout le monde et les respecter tous sans exception . – Poursuivre la foi, c’est adhérer au Christ en permanence, qui, avec et par le Saint Esprit, nous mène au Père. Poursuivre la charité, c’est aimer sans cesse et Dieu et le prochain, autrement dit ne jamais créer la discorde, la division, la mésentente qui est l’œuvre de l’Esprit du Mal. Poursuivre la constance, c’est persévérer, s’obstiner, persister, même quand tout va mal, à croire en Dieu, à lui faire une confiance totale, sans discussion possible, à l’exemple même de Job. Poursuivre la douceur, c’est être bon, aimable, gentil, bienveillant, faire preuve d’humanité, ne jamais s’emballer, ne pas se mettre en colère, et être capable de s’abandonner au Christ pour tout remettre en ses mains. – Les moyens pour tout cela, ce sont la parole de Dieu, ses commandements, les prières, les sacrements et principalement l’Eucharistie où Jésus se donne pour que l’humanité entière soit sauvée et le tout, fait par amour envers Dieu et son prochain. Cela se résume par l’expression : « combats le bon combat de la foi ».
Le chapelet nous met en lien avec le Père, le Fils, le Saint Esprit. C’est pourquoi, même si cela n’est pas obligatoire, il est important de dire le chapelet, le rosaire, si possible tous les jours pour que notre foi en Jésus grandisse et que nous puissions appliquer plus facilement, avec toutes les grâces reçues, les commandements de Dieu et ne pas créer de fossé entre nous, entre les peuples, entre les pays et que la paix de Dieu règne dans le monde. Merci Marie de prier avec nous et pour nous.