Jamais dans l’Ancien Testament, un homme n’avait reçu une mission aussi importante que celle de Joseph. Moïse a été appelé et envoyé par Dieu pour libérer Israël de l’oppression en Égypte. Samson délivrera son peuple des Philistins. Mais Joseph reçoit une mission unique qui dépasse tout combat militaire. L’ange lui demande de devenir le père adoptif de Jésus qui « sauvera son peuple de ses péchés ». La mission de Joseph sera matérielle et spirituelle. Il devra nourrir et éduquer l’Enfant Jésus dans le souci de le faire grandir « en sagesse, en taille et en grâce devant Dieu et devant les hommes ».
Un autre ami me faisait part un jour de ses difficultés avec son père. D’après les explications de sa mère, lors de sa naissance, son père n’avait pas apprécié sa couleur. Il ne l’avait pas « adopté ». Il ne l’aima pas vraiment. Dans les pays à fort métissage, le type racial des enfants peut varier au cœur du même couple. J’ai connu une famille à La Réunion où trois filles des mêmes parents représentaient les trois continents –asiatique, africain et européen-, en fonction de la couleur de leur peau et de leurs cheveux.
Dans un panégyrique sur saint Joseph, Bossuet a imaginé le partage spirituel de Marie et de Joseph qui se sont confiés réciproquement leur virginité. Époux croyants, Joseph a partagé sa vie de foi et son combat spirituel avec Marie. Marie a ouvert son coeur et son âme à Joseph, son soutient et son confident. Portés par la prière et l’amour de l’autre, Joseph et Marie ont accompli la volonté de Dieu qui les avait choisis comme des collaborateurs privilégiés de l’œuvre du Salut.
Bien que Nazareth ne soit pas citée dans l’Ancien Testament ni par l’historien juif Flavius Joseph, sa synagogue possédait un rouleau important du prophète Isaïe comme le rappelle saint Luc l’évangéliste. Homme juste, Joseph connaissait la Loi de Moïse et il proclamait les textes sacrés à la synagogue. Au cours de sa vie publique, Jésus a imité le geste de son père dans la même synagogue de Nazareth en lisant en hébreu le passage du prophète Isaïe qu’il commente en araméen pour proclamer son accomplissement : « L’Esprit du Seigneur repose sur moi. Il m’a envoyé porter la bonne nouvelle aux pauvres » (cf. Lc 4,16-21).
Le père Lataste, aumônier de prison, avait écrit au pape Pie IX en 1868, c’est-à-dire deux ans avant que saint Joseph ne soit déclaré patron de l’Église universelle le 8 décembre 1870. Dans sa lettre, le père Lataste, dominicain, apôtre de la miséricorde divine dans la prison de Cadillac, près de Bordeaux, confiait au pape l’offrande qu’il faisait de sa vie pour que saint Joseph devienne patron de l’Église universelle et que son nom soit inséré au canon de la messe.
Joseph est parti en Égypte avec son épouse, Marie, pour sauver l’Enfant Jésus des mains d’Hérode. C’est pourquoi le pape François le présente comme le patron des migrants.