Frères et sœurs,
Vous devez penser que je commence l’année par des réflexions bien pessimistes et bien sombres. Non, je crois qu’elles sont simplement réalistes. Il est impossible de nous cacher que même si nous pensons profondément ce que nous disons, par exemple : « Je te souhaite vraiment une année où tout se passe le mieux possible pour toi, que tu sois éclatant de santé, de réussite, de sécurité et de bonheur », malgré tout, nous savons qu’il peut toujours nous arriver quelque chose qui bouleversera notre vie. C’est inévitable. Et on a beau, à un plan plus global se souhaiter que ce monde retrouve la paix, on sait bien que ce n’est pas tout à fait pour demain. On le souhaite quand même, mais sans illusion.
Pourtant, si nous sommes ici ce matin, ce n’est pas à cause des vœux – ou des souhaits –, c’est à cause de la bénédiction. Je ne sais pas si vous avez remarqué mais les textes de cette messe et la fête que nous fêtons aujourd’hui, la maternité de la Vierge Marie, nous mettent non pas dans l’optique des bons vœux ou des vœux pieux, elle se situe dans une optique différente, qui se concentre sur un thème : la bénédiction. La bénédiction, c’est un retournement de situation. Sachant nos limites, notre finitude et notre incapacité à gérer le temps à venir, nous proclamons et nous croyons que ce temps peut être béni, c’est-à-dire chargé de la bénédiction de Dieu. Quand nous disons la plupart du temps machinalement « le Dieu qui est, qui était et qui vient », ou « le Seigneur des siècles » ou « le Dieu du monde à venir », nous disons précisément que Dieu est celui qui bénit le temps.