La volonté de Dieu sur les hommes est qu’ils accomplissent pleinement leur vocation d’enfants de Dieu par la foi en son Fils envoyé dans le monde (Jn 1,12) : qu’ils vivent de sa Vie, qu’ils partagent avec Lui la Plénitude de son Esprit, qu’ils entrent dans sa Lumière et dans sa Joie. Pour atteindre ce but, le Christ va leur proposer de « naître de nouveau de l’eau et de l’Esprit » (Jn 3) par le sacrement du baptême (Mt 28,18-20). En Jn 1,33, St Jean avait déjà fait allusion à ce baptême apporté par Jésus: « C’est lui qui baptise dans l’Esprit Saint ». Souvenons-nous de la note de la Bible de Jérusalem pour ce verset : « Cette expression définit l’œuvre essentielle du Messie, annoncée dès l’Ancien Testament : régénérer l’humanité dans l’Esprit Saint. Parce que l’Esprit repose sur lui », cet Esprit qu’il reçoit lui-même de son Père, « le Messie pourra le donner aux hommes »… Puis, en Jn 3,22-26, St Jean avait de nouveau évoqué ce baptême proposé par Jésus : « Après cela, Jésus vint avec ses disciples au pays de Judée et il séjourna avec eux, et il baptisait… (Ainsi), le voilà qui baptise et tous viennent à lui ». Et au tout début de notre texte, St Jean évoque à nouveau ce baptême de Jésus (Jn 4,1-2). Tout tourne donc ici autour du baptême, du don de Dieu (« l’eau vive », symbole de l’Esprit Saint (Jn 7,37-39)) et de sa conséquence la plus importante, la relation avec Dieu « en Esprit et en vérité » (Jn 4,24).
Jésus parle ici avec une Samaritaine, un nom qui vient de « Samarie », l’ancienne capitale du Royaume du Nord fondée par le Roi Omri (886-875 av. JC). A la mort de Salomon (931 av JC), le Royaume d’Israël s’était en effet divisé en deux : le Royaume du Nord (appelé parfois « Israël ») et le Royaume du Sud (« Juda », capitale Jérusalem). En 722 av JC, les Assyriens s’emparent du Royaume du Nord et s’y installent. Depuis lors les Juifs du Sud voient d’un mauvais oeil ce peuple à moitié païen. Ils refusent leur aide pour reconstruire le Temple de Jérusalem après sa destruction par Nabuchodonosor, roi de Babylone, en 587 av JC. Les Samaritains construiront alors le leur sur le mont Garizim. Mais en 129 av C, il sera détruit par le Juif Jean Hyrcan. A partir de cet instant, la rupture est totale…