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1er Dimanche de l’Avent – par Francis COUSIN (St Matthieu 24, 37-44)

« Marchons à la lumière du Seigneur. »

Nous commençons aujourd’hui un nouveau cycle liturgique de trois ans, en suivant cette année l’évangile de Matthieu.

Comme tous les ans, l’année liturgique commence par l’avent, cette période de quatre semaines précédant Noël et la venue sur terre du Fils de Dieu.

On aurait donc pu s’attendre à ce que l’évangile parle de cette période. Or, l’évangile de ce jour reste dans la même idée que celui de la semaine dernière, avec une vision de la fin des temps.

En fait, cet évangile nous parle bien de la venue du Fils de Dieu, mais de la seconde venue, celle qui aura lieu à la fin des temps. Nous sommes donc bien dans le temps de l’attente, dans le temps de l’espérance, non pas d’une espérance passée (l’incarnation du Christ), mais d’une espérance vraie, future, celle qui nous permettra de nous tenir face à face devant Dieu …

Et c’est pour nous la seule espérance qui compte, sur laquelle nous bâtissons notre vie.

Mais pour que celle-ci soit, il fallait que Jésus s’incarne pour qu’il nous indique le chemin spirituel pour aller vers son Père. « Moi, je suis le Chemin, la Vérité et la Vie ; personne ne va vers le Père sans passer par moi. » (Jn 14,6).

Bien sûr, Dieu avait parlé auparavant par ses prophètes : « Qu’il [le Dieu de Jacob] nous enseigne ses chemins, et nous irons par ses sentiers. » (1° lecture). Mais on remarquera que quand le Dieu de Jacob enseigne, indique le chemin, les hommes partent vers les sentiers, de petits chemins zigzaguant qu’il faudra redresser (« Préparez le chemin du Seigneur, rendez droits ses sentiers. » (Lc 3,4).

Jésus est le chemin, sa Parole nous conduit, sa Bonne Nouvelle est ce qui doit nous faire vivre.

Cela n’est pas toujours facile. Et même quand on fait le bien, quand on s’efforce de faire de son mieux pour suivre l’enseignement de Jésus, on n’est pas toujours dans la lumière. Parce qu’il y a toujours en nous une sorte d’égoïsme, de volonté de paraître qui nous empêche d’être totalement en adéquation avec la Parole de Jésus.

Ce n’est pas nouveau. Déjà saint Paul le dit aux Romains : « Rejetons les œuvres des ténèbres, revêtons-nous des armes de la lumière. Conduisons-nous honnêtement, comme on le fait en plein jour. », avant de terminer par « revêtez-vous du Seigneur Jésus Christ » (2° lecture).

Avent, temps de l’attente, temps de l’espérance, temps du renouveau intérieur, en suivant les conseils de saint Paul.

Temps de réflexion sur notre vie chrétienne, sur notre vie de baptisés … et de ce à quoi cela nous engage … vis-à-vis de nous-mêmes, mais aussi vis-à-vis des autres …

Et cela passe par notre mission de baptisés, à la suite du mois missionnaire d’octobre : « Baptisés et Envoyés : tous Missionnaires ! ».

Comment être missionnaire ? « J’ai déjà bien du mal à vivre moi-même en chrétien, comment pourrais-je aller dire aux autres de faire ce que je n’arrive pas à faire ! »

Sans doute pas avec de grands discours … mais en essayant d’être moi-même en adéquation avec la Parole de Jésus le plus possible. Par l’exemple …

Essayons, tous ensemble, de vivre ce que nous dit la première lecture : « Marchons à la lumière du Seigneur. »

 

Seigneur Jésus,

nous essayons de faire de notre mieux,

en suivant ce que tu nous as dit.

Mais les ténèbres nous entourent,

et il est parfois difficile d’y résister.

Aide-nous à marcher à ta Lumière.

 

Francis Cousin

  

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Image dim Avent A 1°




Christ, Roi de l’univers – par Francis COUSIN (St Luc 23, 35-43)

« Sauve-toi toi-même ! »

« Sauve-toi » peut se comprendre de deux manières :

– Dans le sens de : « Fous le camp ! Pars de cette croix, Descend (si tu es le Messie) »

– Dans le sens de : « Obtiens le Salut Éternel ! »

Pour les chefs des juifs et pour les soldats, c’est plutôt dans le premier sens qu’il faut comprendre leurs vociférations. Ils mettent Jésus au défi de quitter la croix, guéri de toutes ses blessures …

Ils auraient alors crié « Miracle » … mais est-ce que cela aurait vraiment changer leur manière de voir Jésus ?

Et après ? … que ce serait-il passé ?

Et pourtant, sans qu’ils le sachent, Jésus va accomplir leur demande, mais dans le deuxième sens, pas tellement et seulement pour lui, mais pour tous ceux qui croirons en lui par la suite. Mais pour cela, il doit d’abord mourir afin d’accomplir sa mission : « Il faut que le Fils de l’homme souffre beaucoup, qu’il soit rejeté par les anciens, les grands prêtres et les scribes, qu’il soit tué, et que, le troisième jour, il ressuscite. » (Lc 9,22).

Ce deuxième sens va d’ailleurs se mettre en œuvre tout de suite par l’un des deux brigands qui entourent Jésus au Calvaire.

Si tous les évangélistes parlent des deux brigands crucifiés de chaque côté de Jésus, Luc est le seul à les faire intervenir dans son récit.

Le premier qui parle, à la suite des chefs des juifs, invective Jésus en utilisant le « Sauve-toi toi-même ! » dans le premier sens, en y ajoutant, et on le comprend bien, en compagnon d’infortune avec lui, « et nous aussi ».

Le second, par contre, « lui fit de vifs reproches : « Tu ne crains donc pas Dieu ! », et puis, s’adressant à Jésus : « Jésus, souviens-toi de moi quand tu viendras dans ton Royaume. », ce qui laisse à penser que les deux brigands connaissaient Jésus et son enseignement sur la résurrection et le salut des hommes quand il reviendra sur la terre …

Peut-être étaient-ils de ces zélotes qui firent le « coup de poing » contre les Romains, d’où leur sanction.

Ce que demande le second brigand, le bon larron, que la tradition appelle Dismas, ce n’est rien d’autre que d‘avoir le salut éternel à la fin des temps, c’est « Sauve-moi à la fin des temps », dans le deuxième sens …

Mais Jésus n’est pas d’accord. Ce n’est pas à la fin des temps, c’est « aujourd’hui, avec moi, [en même temps que moi, que] tu entreras dans le Paradis. »

Cadeau merveilleux de Jésus !

Quant aux autres qui le raillaient ?

Ils n’ont pas compris sur le coup … mais peut-être qu’après … ils feront comme le centurion romain … « Vraiment, cet homme était Fils de Dieu ! » (Mc 15,39).

Ne les méprisons pas trop …

Nous-mêmes, il nous arrive de railler des personnes, de se moquer d’eux, de raconter sur eux des ladi lafé … pas toujours méchamment … mais la langue y batt’ …

Et puis, n’oublions pas que Jésus n’est « pas venu appeler des justes mais des pécheurs, pour qu’ils se convertissent. » (Lc 5,32).

Et peut-être que tous ces gens-là, qu’on risque de traiter un peu de haut, … « vous précèderont dans le royaume de Dieu. » (Mt 21,31), … comme le ’’mauvais’’ larron …

Seigneur Jésus,

Comme nous avons vite fait

de dénigrer certaines gens

parce qu’elles ne croient pas comme nous,

ou parce qu’elles refusent de croire

comme nous qui pensons détenir la vérité !

Laissons le temps à la Sagesse

de remplir leur cœur,

et peut-être qu’elles reconnaîtront

en toi le « Fils de Dieu ».

Francis Cousin

  

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Prière dim ordinaire C 34°




Solennité du Christ, Roi de l’Univers – par le Diacre Jacques FOURNIER (St Luc 23, 35-43)

L’Amour Tout Puissant, Roi de l’univers

(Lc 23,35-43)

En ce temps-là, on venait de crucifier Jésus, et le peuple restait là à observer. Les chefs tournaient Jésus en dérision et disaient : « Il en a sauvé d’autres : qu’il se sauve lui-même, s’il est le Messie de Dieu, l’Élu ! »
Les soldats aussi se moquaient de lui ; s’approchant, ils lui présentaient de la boisson vinaigrée,
en disant : « Si tu es le roi des Juifs, sauve-toi toi-même ! »
Il y avait aussi une inscription au-dessus de lui : « Celui-ci est le roi des Juifs. »
L’un des malfaiteurs suspendus en croix l’injuriait : « N’es-tu pas le Christ ? Sauve-toi toi-même, et nous aussi ! »
Mais l’autre lui fit de vifs reproches : « Tu ne crains donc pas Dieu ! Tu es pourtant un condamné, toi aussi !
Et puis, pour nous, c’est juste : après ce que nous avons fait, nous avons ce que nous méritons. Mais lui, il n’a rien fait de mal. »
Et il disait : « Jésus, souviens-toi de moi quand tu viendras dans ton Royaume. »
Jésus lui déclara : « Amen, je te le dis : aujourd’hui, avec moi, tu seras dans le Paradis. »

            Deux logiques s’affrontent au pied de la Croix. La première est celle de l’orgueilleux qui croit tout savoir et pouvoir juger de tout. Fier de son indépendance d’esprit, du pouvoir de sa position sociale, qu’il soit « chef » du Peuple ou « soldat », il reproche à Jésus de ne pas partager sa logique qui, à l’évidence, est la seule valable en ce monde… « Les chefs ricanaient »… « L’orgueil est leur collier, la violence, l’habit qui les couvre… Ils ricanent, ils prônent le mal, de très haut, ils prônent la force » (Ps 73(72)) car ils comprennent tout en terme de « pouvoir » et donc de « force »… Pour eux, si Jésus a soi-disant accompli des miracles, « sauvé » telle ou telle personne, il le devrait à sa propre force, à la mise en œuvre d’un pouvoir qui serait le sien… « Une force sortait de lui » (Lc 6,19)… S’il est vraiment si fort que cela, qu’il agisse donc pour lui-même, c’est le moment ou jamais ! Ils verront alors de leurs propres yeux et ils ne pourront que croire en l’évidence… « Si tu es le Messie de Dieu, l’Elu », si la force du Dieu Tout Puissant est avec toi, « sauve-toi toi‑même ! » Mais non, à l’évidence, il est là, crucifié, « à bout de force »  (Ps 6,3)…

            Mais la Puissance qui se déployait en Jésus ne venait pas de lui, mais de son Père… Lui il est « doux et humble de cœur », il est « le Serviteur » du Père (Mt 11,20 ; Ac 3,13.26 ; 4,27.30).  Il ne peut « rien faire de lui-même, sinon ce qu’il voit faire au Père, car le Père aime le Fils et lui montre tout ce qu’il fait » (Jn 5,19-20)… De plus, la Toute Puissance de Dieu, avec laquelle l’univers visible et invisible a été créé, n’est pas de l’ordre d’une force qui renverse l’adversaire, domine et écrase… Elle est la Toute Puissance de l’Amour. « On dit parfois : Dieu peut tout ! Non, Dieu ne peut pas tout, Dieu ne peut que ce que peut l’Amour. Car il n’est qu’Amour » (P. François Varillon, « Joie de croire, joie de vivre »). Et l’Amour Tout Puissant est respect infini de l’autre… Il ne fait rien sans son consentement : « Que veux-tu que je fasse pour toi ? » demande un jour Jésus à un aveugle. « Rabbouni, que je recouvre la vue ! «  lui répondit-il, « et aussitôt, il recouvra la vue » (Mc 10,46-52). Un autre jour, il vit un « homme, infirme depuis trente huit ans, » qui espérait sa guérison de rituels magiques… Il s’approcha et lui dit : « Veux-tu guérir ? » (Jn 5,1-9). Dieu ne fera jamais en effet le meilleur pour nous sans notre consentement… « Je me tiens à la porte et je frappe ; si quelqu’un entend ma voix et ouvre la porte, j’entrerai » (Ap 3,20)… Sinon, il restera à la porte et continuera à frapper…

            Ici, les cœurs des chefs du Peuple, des soldats et de l’un des malfaiteurs resteront fermés. Et pourtant, Jésus leur a déjà manifesté la Toute Puissance de l’Amour en leur pardonnant (Lc 23,34). Et une fois ressuscité, c’est vers eux qu’il se tournera en premier pour leur offrir sa bénédiction, s’ils acceptent de se repentir (Ac 3,26). Le bon larron l’a fait ; aussitôt il a été accueilli par l’Amour Tout Puissant, par la Miséricorde sans limite : « Aujourd’hui, avec moi, tu seras dans le paradis ».         DJF




Rencontre autour de l’Évangile – Solennité du Christ, Roi de l’Univers

« Jésus, souviens-toi de moi

quand tu viendras inaugurer ton Règne.»

TA PAROLE SOUS NOS YEUX

Situons le texte et lisons  (Lc 23, 45-43)

Ce passage d’évangile fait partie du récit de la Passion selon saint Luc. Jésus est en croix. Au dessus de sa tête, une inscription : « Celui-ci est le roi des Juifs ».

Et soulignons les mots importants 

«Le Messie de Dieu, l’Elu» : Comment comprenons-nous ces deux titres donné à Jésus ?

«Si tu es le roi des juifs, sauve-toi toi-même» : Est-ce que cette parole des soldats et de l’un des malfaiteurs, comme les moqueries des chefs religieux, ne nous rappellent pas une manœuvre du Diable lors des Tentations de Jésus au désert ?

«Crainte de Dieu » : Que veut dire ici « craindre Dieu » ?

«Il n’a rien fait de mal » :   Durant le procès de Jésus, qui avaient déjà donné ce témoignage sur l’innocence de Jésus ?

« Jésus, souviens-toi de moi » : Que penser de cette prière du «bon larron» ? Qui représente-t-il dans cette supplication à Jésus crucifié ?

 «Quand tu viendras inaugurer ton Règne» : Quelle est la foi du second malfaiteur par rapport à Jésus qui est crucifié à côté de lui ?

 «Aujourd’hui» : Nous avons rencontré ce mot dans l’évangile de Zachée. Quelle est son importance ici dans la bouche de Jésus ?

«avec moi » … «le  Paradis » : Etre avec le Christ et être dans le Paradis, n’est-ce pas deux manières de dire la même chose ?

Pour l’animateur  

Les moqueries prennent la forme d’une triple tentation : celle des chefs juifs, celle des soldats Romains et celle du malfaiteur. Tous ils lancent à Jésus le défi de se sauver lui-même par un acte de puissance à son profit « s’il est le Christ, le Fils de Dieu, l’Elu ». Luc nous rappelle ici qu’à travers ces moqueries,  le Tentateur de Jésus au désert revient à la charge, au moment du combat final qui se joue sur la croix. Jésus est le Messie, celui qui a été ‘consacré’, qui a reçu l’onction (Christ) par l’Esprit pour sa mission de Sauveur, celui qui est ‘le Bien-aimé’ du Père, l’Elu.

Sa mission est celle du Serviteur souffrant, et non celle d’un Messie triomphant par la force et le prestige. C’est cela la volonté du Père. Jésus est fidèle. Durant la Passion et sur la croix, le Père ne fait aucun miracle pour sauver Jésus. Mais, le grand miracle par lequel il va le sauver et avec lui toute l’humanité dont il est solidaire, ce sera la Résurrection. « Dieu l’a souverainement élevé » dit saint Paul et l’a fait « Seigneur » (Phi 1,9).

Sans le savoir, le second malfaiteur, appelé couramment le « bon larron », à la suite de Pilate et d’Hérode, témoigne que ce crucifié, nommé Jésus, est innocent et n’a rien fait qui mérite la condamnation. Mais lui, contrairement aux autorités, pauvre condamné, reconnaît ses fautes et professe sa foi en la puissance de la réconciliation que Jésus nous obtient. Il réagit comme un véritable « converti ». Il voit l’inscription « Jésus roi des Juifs » : il lui fait confiance.

La crainte de Dieu, c’est reconnaître que Dieu est Dieu et s’en remettre à lui, avec confiance et humilité.

« Aujourd’hui », le salut est arrivé pour l’humanité : le salut promis au malfaiteur repentant, c’est le salut que Jésus obtient pour toute l’humanité par sa mort sur la croix. Jésus inaugure son Règne, « aujourd’hui » même, sur la croix, qui est son « trône ».

Le Paradis dont parle Jésus nous fait penser au ‘paradis’ la Genèse, où se trouve  l’arbre de vie. Le Paradis, ou le Ciel, c’est être avec le Christ, celui qui est la Résurrection et la Vie. C’est lui, avec sa croix glorieuse, qui est le véritable arbre de Vie. Etre avec Jésus, c’est avoir sa vie, sa gloire. Dès maintenant, celui qui reconnaît Jésus est « roi » avec lui. « Là où est le Christ, là est le Royaume. » (St Ambroise)

 

TA PAROLE DANS NOS COEURS

Jésus, tu es sur la croix, et c’est le trône où nous te reconnaissons notre Roi : un Roi d’amour, un Roi serviteur, un Roi qui donne sa vie pour rassembler dans l’unité tous les hommes tes frères, un roi de Paix. Aujourd’hui, tu es élevé dans la gloire auprès de ton Père. Ton Royaume, c’est aujourd’hui, quand nous nous aimons, quand nous oeuvrons pour la paix, pour rapprocher ceux qui sont séparés, pour unir ceux qui sont divisés, quand nous donnons notre vie pour un monde meilleur, plus juste et plus fraternel. Prends pitié de nous.

TA PAROLE DANS NOS MAINS

La Parole aujourd’hui dans notre vie 

Jésus a manifesté sa royauté en se faisant serviteur, en se faisant solidaire de notre humanité de faiblesse et de péché, en donnant sa vie, en pardonnant, en réconciliant les pécheurs avec Dieu son Père…

Et nous ?

Nous ne sommes-nous pas surtout préoccupés d’affirmer nos droits, de rechercher nos intérêts, d’imposer nos idées, de nous accorder aux ambitions du monde ?

Si le Christ règne dans nos relations, dans nos cœurs, dans nos actes d’amour, il régnera dans nos sociétés.

Que faire pour que la Royauté de Jésus s’installe dans nos cœurs ? Dans notre famille ? Dans notre entourage ? Dans notre paroisse ?

Et la croix de Jésus, qui a manifesté que sa Royauté est un Règne d’amour, d’humilité et de service, comment est-elle plantée dans nos cœurs et dans nos vies ?

ENSEMBLE PRIONS 

Tous : Règne sur nous Seigneur

Christ, notre Dieu et notre Roi,

gouverne ton peuple et donne-lui ta vie.

Toi, le vrai Berger, qui meurt pour tes brebis,

rassemble nous dans l’unité.

Toi, le Roi de l’univers,

restaure en toi toute la création.

Toi, qui rends témoignage à la vérité,

sois le maître des esprits et des cœurs.

Toi, le Juge éternel,

donne-nous part au Royaume préparé pour nous.

Toi, le Prince de la paix,

délivre-nous de la guerre.

Toi, le premier-né d’entre les morts,

reçois nos frères défunts dans ton Royaume.

 

 

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Christ-Roi

 




Audience Générale du Mercredi 13 Novembre 2019

PAPE FRANÇOIS

AUDIENCE GÉNÉRALE

Place Saint-Pierre
Mercredi 13 Novembre 2019


Frères et sœurs, nous suivons saint Paul dans la nouvelle étape de son voyage missionnaire : Corinthe, une ville commerciale et cosmopolite. L’Apôtre y rencontre un couple de juifs venus de Rome, Priscille et Aquila. Pratiquant envers Paul l’art chrétien de l’hospitalité, ils lui ouvrent généreusement leurs portes et accueillent, en même temps que lui, l’Evangile du Christ que celui-ci annonce. Leur maison devient le lieu de réunion de la communauté, lieu d’écoute de la Parole de Dieu et de célébration de l’Eucharistie. Priscille et Aquila partagent également avec Paul, la même profession : ils fabriquent des tentes. Le travail manuel est pour Paul un lieu privilégié de témoignage de la foi, en même temps que le moyen de subsister sans être à la charge des autres. Parmi les nombreux collaborateurs qu’a eus saint Paul, Priscille et Aquila apparaissent comme des modèles de vie conjugale, engagés au service de toute la communauté chrétienne. Ils nous rappellent que, grâce à la foi et à l’engagement de nombreux laïcs dans l’évangélisation, le christianisme est parvenu jusqu’à nous. Pour que la foi s’enracine dans un peuple, le terreau qu’offre l’engagement des époux et des familles chrétiennes est nécessaire.

Je salue cordialement les personnes de langue française, en particulier le Conseil du Vicariat du Brabant Wallon, avec Monseigneur Jean-Luc Hudsyn, et les pèlerins venus du Liban et de France. Demandons au Seigneur de répandre son Esprit sur les couples et les familles chrétiennes, afin qu’ouvrant généreusement leurs portes au Christ et aux frères, ils rendent un vrai témoignage d’une vie empreinte de foi, d’espérance et de charité. Que Dieu vous bénisse !




HÉGÉSIPPE DE JÉRUSALEM par Yannick LEROY

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HÉGÉSIPPE DE JÉRUSALEM

 

          Hégésippe de Jérusalem – à l’instar de Papias de Hiérapolis – est un personnage notable en raison de l’importance de ses écrits hélas perdus de nos jours. Les fragments qui nous sont parvenus sont rapportés par Eusèbe de Césarée – entre autres – dans son Histoire Ecclésiastique. Les renseignements dont nous disposons nous permettent d’établir que Hégésippe serait né en Palestine vers 110 et serait mort vers 180, probablement à Rome. Converti issu du judaïsme d’obédience pharisienne, il se serait rendu dans la capitale de l’Empire sous le pontificat de l’épiscope Anicet et y serait demeuré jusqu’à l’avènement du pontificat d’Éleuthère. En dehors de ces quelques miettes biographiques, nous ne disposons d’aucune autre information détaillée concernant sa vie. Il n’en reste pas moins que son œuvre constitue l’une des plus importantes de l’époque postapostolique.

          Hégésippe fut l’auteur d’un ouvrage intitulé Hypomnèmata (que l’on peut traduire par « mémoires »), vraisemblablement composé en cinq livres. Eusèbe nous en transmet plusieurs extraits dont l’intérêt est immédiat aux yeux du lecteur averti. On peut y trouver notamment des renseignements concernant Jacques le « frère du Seigneur » et sa fin sur ordre du Sanhédrin en 62. Hégésippe évoque également le processus de succession de Jacques, concerté entre les disciples et les parents de Jésus encore vivants à cette époque. C’est également lui qui mentionne le fait que Siméon – ledit successeur – est cousin du Christ, étant fils de Clopas qui serait selon lui frère de Joseph de Nazareth. Une tradition relative aux frères et sœurs de Jésus (influente dans le christianisme oriental, notamment syriaque) découle des affirmations de Hégésippe qui considère cette fratrie comme descendant de Marie et Joseph. Elle sera remise en cause aux IVè – Vè siècles par Epiphane de Salamine et Jérôme qui feront de ces frères des cousins dans le but de préserver le dogme de la virginité perpétuelle de Marie (tradition latine). Hégésippe nous rapporte également l’existence d’évangiles tels que l’Evangile selon les Hébreux ou encore celui rédigé en caractères « syriens ». Cette mention demeure énigmatique. Il est néanmoins certains qu’il a pu évoquer de nombreux détails relatifs aux Nazaréens, ces Chrétiens demeurés dans le judaïsme bien après la scission entre Eglise et Synagogue. Cette séparation transparaît notamment dans la description qu’il donnedes premières hétérodoxies chrétiennes, provenant selon lui des diverses sectes judaïques existant en Palestine avant la chute du Temple en 70. Le caractère capital de l’œuvre provient de sa situation chronologique en pleine période de séparation du Christianisme et du judaïsme, moment à propos duquel de nombreuses questions demeurent à ce jour sans réponse.

          Bien que les fragments n’aient aucune portée théologique ou spirituelle, il est indéniable que l’œuvre de Hégésippe est d’une importance capitale pour les historiens et les exégètes en raison des multiples anecdotes qu’elle a pu contenir. On ne peut que déplorer sa disparition et espérer une heureuse découverte…

Yannick Leroy

Bibliographie élémentaire

  • Hypomnèmata, S. MORLET (trad.), in Premiers écrits chrétiens, Gallimard, La Pléiade, Paris, 2016, p. 983-990.

  • N. HYLDAHL, « Hegesipps Hypomnemata », in Studia Theologica XIV, 1960, p. 70-113.

  • E. NORELLI, C. MORESCHINI, Histoire de la littérature chrétienne ancienne grecque et latine, T. I, Genève, Labor et Fides, 2000 pp. 232-233.

  • X. LEVEILS, « Étude historique du récit d’Hégésippe sur la comparution des petits-fils de Jude devant Domitien« , in Revue des études juives CLXXIII, 2014, p. 297-323.

 

Extraits

           Le frère du Seigneur, Jacques, reçut l’administration de l’Église avec les Apôtres. Depuis les temps du Seigneur jusqu’à nous, tous l’appellent le Juste, puisque beaucoup portaient le nom de Jacques. Cet homme fut sanctifié dès le sein de sa mère ; il ne but ni vin, ni boisson enivrante ; il ne mangea rien qui eut vécu ; le rasoir ne passa point sur sa tête ; il ne s’oignit pas d’huile et ne prit pas de bains. A lui seul était permis d’entrer dans le sanctuaire, car il ne portait pas de vêtements de laine, mais de lin. Il entrait seul dans le Temple et il s’y tenait à genoux, demandant pardon pour le peuple, si bien que ses genoux s’étaient endurcis comme ceux d’un chameau, car il était toujours à genoux, adorant Dieu et demandant pardon pour le peuple. A cause de son éminente justice, on l’appelait le Juste et Oblias, ce qui signifie en grec rempart du peuple et justice, ainsi que les Prophètes le montrent à son sujet. Quelques uns donc des sept sectes qui existaient dans le peuple et dont nous avons parlé plus haut dans les Mémoires, demandèrent à Jacques quelle était la porte de Jésus et il leur dit qu’il était le Sauveur. Quelques uns d’entre eux crurent que Jésus était le Christ. Mais les sectes susdites ne crurent ni à sa résurrection, ni à sa venue pour rendre à chacun selon ses œuvres : tous ceux qui crurent le firent par le moyen de Jacques. Beaucoup donc, et même des chefs, ayant cru, il y eut un tumulte parmi les Juifs, les Scribes et les Pharisiens qui disaient : « Tout le peuple court le risque d’attendre en Jésus le Christ. »  Ils allèrent ensemble auprès de Jacques et lui dirent : « Nous t’en prions, retiens le peuple, car il se trompe sur Jésus, comme s’il était le Christ. Nous t’en prions, persuade tous ceux qui viennent pour le jour de la Pâque, au sujet de Jésus : car nous tous avons confiance en toi. Nous te rendons en effet témoignage, ainsi que tout le peuple, que tu es juste et que tu ne fais pas acception de personne. Toi donc, persuade à la foule de ne pas s’égarer au sujet de Jésus. Car tout le peuple et nous tous, nous avons confiance en toi. Tiens-toi dons sur le pinacle du Temple, afin que de là-haut, tu sois en vue et que tes paroles soient entendues de tout le peuple. Car à cause de la Pâque, toutes et les tribus et même les Gentils se sont rassemblés. » Les susdits Scribes et Pharisiens placèrent donc Jacques sur le pinacle du Temple et lui crièrent en disant : « Juste, en qui nous devons tous avoir confiance, puisque le peuple se trompe au sujet de Jésus le crucifié, annonce-nous quelle est la porte de Jésus. Et il répondit à voix haute : Pourquoi m’interrogez-vous sur le Fils de l’Homme ? Il est assis au ciel à la droite de la Grande Puissance et il viendra sur les nuées du ciel. » Beaucoup furent entièrement convaincus et glorifièrent le témoignage de Jacques en disant : « Hosannah au Fils de David ! » Alors, par contre, les mêmes Scribes et Pharisiens se disaient les uns aux autres : « Nous avons mal fait de procurer un tel témoignage à Jésus. Montons donc et jetons-le en bas, afin qu’ils aient peur et ne croient pas en lui. » Et ils crièrent en disant : « Oh ! Oh ! Même le Juste a été égaré ! » Et ils accomplirent l’Ecriture inscrite dans Isaïe : « Enlevons le Juste parce qu’il nous est insupportable : alors ils mangeront les fruits de leurs œuvres. » Ils montèrent donc et jetèrent en bas le Juste. Et ils se disaient les uns aux autres : « Lapidons Jacques le Juste. » Et ils commencèrent à le lapider, car lorsqu’il avait été jeté en bas, il n’était pas mort. Mais s’étant retourné, Jacques se mit à genoux en disant : «  Je t’en prie, Seigneur Dieu Père, pardonne-leur car ils ne savent pas ce qu’ils font. » Tandis qu’ils lui jetaient ainsi des pierres, un des prêtres, des fils de Réchab, fils de Réchabim, auxquels Jérémie le Prophète a rendu témoignage, criait en disant : « Arrêtez ! Que faites-vous ? Le Juste prie pour vous ! » Et quelqu’un d’entre eux, un foulon, ayant pris le bâton avec lequel il foulait les étoffes, frappa sur la tête du Juste ; et ainsi celui-ci rendit témoignage. Et on l’enterra dans le lieu-même, près du Temple et sa stèle demeure encore auprès du Temple. Il a été un vrai témoin pour les Juifs et les Grecs, que Jésus est le Christ. Et bientôt après, Vespasien les assiégea.

EUSEBE DE CESAREE, Histoire Ecclésiastique II, 23

 

 

          Après le martyre de Jacques et la destruction de Jérusalem qui arriva en ce temps, on raconte que ceux des apôtres et des disciples du Seigneur qui étaient encore en ce monde vinrent de partout et se réunirent en un même lieu avec les parents du Sauveur selon la chair (dont la plupart existaient à cette époque). Ils tinrent conseil tous ensemble pour examiner qui serait jugé digne de la succession de Jacques, et ils décidèrent à l’unanimité que Siméon, fils de ce Clopas dont parle l’Évangile, était capable d’occuper le siège de cette église : il était, dit-on, cousin du Sauveur : Hégésippe raconte en effet que Clopas était le frère de Joseph. 

EUSEBE DE CESAREE, Histoire Ecclésiastique III, 11

 

 

         Il y avait encore, de la race du Sauveur, les petits-fils de Jude, qui lui-même était appelé son frère selon la chair : et on les dénonça comme étant de la race de David. L’huissier les amena devant Domitien César, car celui-ci craignait la venue du Christ, comme Hérode. Et il leur demanda s’ils étaient de la race de David et ils dirent que oui. Alors il leur demanda combien de propriétés ils avaient et de quelles richesses ils étaient les maîtres. Ils dirent qu’à eux deux ils possédaient seulement neuf mille deniers et que chacun d’eux en avait la moitié, et ils ajoutèrent qu’ils n’avaient même pas cela en numéraire, mais que c’était l’évaluation d’une terre de trente-neuf plèthres sur lesquels ils payaient des impôts et qu’ils cultivaient eux-mêmes pour vivre. Puis ils montrèrent aussi leurs mains, comme preuve de leur travail personnel, ils alléguèrent la rudesse de leurs corps ; ils présentèrent les durillons incrustés dans leurs propres mains par suite de leur labeur continuel. Interrogés sur le Christ et sur son royaume, sur sa nature, sur les lieux et temps de sa manifestation, ils donnèrent cette réponse que ce royaume n’était pas de ce monde, ni de cette terre, mais céleste et angélique, qu’il arriverait à la consommation des siècles, lorsque le Christ viendrait dans la gloire, jugerait les vivants et les morts et rendrait à chacun selon les œuvres. Domitien, là-dessus, ne les condamna à rien, mais il les dédaigna comme des hommes simples, les renvoya libres et fit cesser par édit la persécution contre l’Eglise. Lorsqu’ils furent délivrés, ils dirigèrent les Eglises, à la fois comme martyrs et comme parents du Seigneur, et, la paix rétablie, ils restèrent en vie jusqu’au règne de Trajan.

EUSEBE DE CESAREE, Histoire Ecclésiastique III, 20

 

Après que Jacques le Juste eut rendu son témoignage comme le Seigneur et pour la même doctrine, le fils de son oncle, Siméon, fils de Clopas, fut établi épiscope : tous le préférèrent comme deuxième épiscope parce qu’il était cousin du Seigneur. L’Eglise était encore appelée vierge parce qu’elle n’avait pas été souillée par de vains discours. Ce fut Thébouthis, parce qu’il n’était pas devenu épiscope, qui commença à la souiller parmi le peuple, à partir des sept sectes juives dont il était aussi membre : de ces sectes sortirent Simon, le père des Simoniens ; Cléobius, le père des Cléobiens ; Dosithée, le père des Dosithéens ; Gortheios, le père des Gorathéniens, et les Masbothéens. De ceux-ci viennent les Ménandrianistes, les Marcianistes, les Carpocratiens, les Valentiniens, les Basilidiens, les Satorniliens, qui, chacun pour sa part et d’une manière différente, avaient introduit leur propre opinion. De ces hommes sont venus de faux Christs, de faux prophètes, de faux apôtres, qui ont divisé l’unité de l’Eglise par des discours corrupteurs contre Dieu et contre son Christ.

EUSEBE DE CESAREE, Histoire Ecclésiastique IV, 22




33ième Dimanche du Temps Ordinaire – par Francis COUSIN (St Luc 21, 5-19)

 

« Cela vous amènera à rendre témoignage »

 

En cette fin d’année liturgique, les évangiles sont plutôt tournés vers la fin du monde actuel, celui où nous vivons, et nous amènent à penser à la Vie Éternelle.

Celui d’aujourd’hui est carrément pessimiste à première vue, avec l’annonce de cataclysmes, la destruction du temple de Jérusalem : « Des jours viendront où il n’en restera pas pierre sur pierre : tout sera détruit. » …

Pour les juifs et les premiers chrétiens, c’était une catastrophe, la fin d’un monde, d’une vision de la vie. Et cela était déjà arrivé, puisque la destruction du temple a eu lieu en 70 de notre ère alors que l’écriture de l’évangile de Luc a eu lieu après cet événement. Et sans doute aussi tous ces événements concernant les chrétiens, les disciples de Jésus, que les juifs orthodoxes considéraient comme responsables de la ruine du temple, et qui ont été exclus des synagogues à l’assemblée de Jamnia à la même époque de l’écriture de l’évangile de Luc : « On portera la main sur vous et l’on vous persécutera ; on vous livrera aux synagogues et aux prisons, on vous fera comparaître devant des rois et des gouverneurs, à cause de mon nom. »

Mais de toutes ces catastrophes, Jésus tire deux conséquences, qui sont surtout ce qu’on doit retenir à notre époque :

« Cela vous amènera à rendre témoignage »

C’est ce que nous devons tous faire au nom de notre baptême. Et c’est ce que le pape François nous a rappelé pendant tout ce mois d’octobre, pendant le Mois Missionnaire Extraordinaire : « Baptisés et envoyés : l’Église du Christ en mission dans le monde ». Rendre témoignage, c’est être en mission.

Mais Jésus nous explique tout de suite que ce ne sera pas facile : « Vous serez livrés même par vos parents, vos frères, votre famille et vos amis, et ils feront mettre à mort certains d’entre vous. Vous serez détestés de tous, à cause de mon nom. »

Mais nous n’oublions pas ce qui nous a été rappelé le jour de la Toussaint : « Heureux êtes-vous si l’on vous insulte, si l’on vous persécute et si l’on dit faussement toute sorte de mal contre vous, à cause de moi. Réjouissez-vous, soyez dans l’allégresse, car votre récompense est grande dans les cieux» (Mt 5,11-12)

Rendre témoignage, cela peut nous amener loin, plus loin que ce que l’on voudrait, et pour certains nous amener au martyr (c’est la même racine grecque), ce que signale Jésus. Certains diront : « Le martyr, c’était dans l’ancien temps, maintenant, cela n’existe plus ! Et puis, ici, à La Réunion, ça n’arrivera pas ! »

C’est sans doute vrai pour nous à La Réunion, … mais cela peut arriver ailleurs ! Tous les ans il y a une trentaine (voire plus) de prêtres, de religieux, de religieuses ou de catéchistes, qui sont assassinés dans le monde, à cause de leur foi ; Et qui aurait pensé qu’un prêtre, le père Jacques Hamel, serait assassiné le 26 juillet 2016, en France, alors qu’il célébrait la messe …

Bien sûr, il ne faut pas faire une fixation sur le martyr qui pourrait nous empêcher d’accomplir notre mission de chrétien que Dieu nous demande … parce que Dieu est toujours avec nous, et qu’il nous aidera particulièrement si nous avons des problèmes et que nous avons à répondre de notre foi : « Mettez-vous donc dans l’esprit que vous n’avez pas à vous préoccuper de votre défense. C’est moi qui vous donnerai un langage et une sagesse à laquelle tous vos adversaires ne pourront ni résister ni s’opposer. »

N’ayons donc pas peur de « proclamer la Parole, d’intervenir à temps et à contretemps » (2Tim 4,2) pour que la Bonne Nouvelle de Jésus soit connue de tous, même dans les difficultés. Car, et c’est la deuxième conséquence apportée par Jésus : « C’est par votre persévérance que vous garderez votre vie. »

Jésus ne dit pas de quelle vie il s’agit, mais nous comprenons bien qu’il s’agit de la Vie Éternelle : « Car celui qui veut sauver sa vie la perdra, mais qui perd sa vie à cause de moi la trouvera. » (Mt 16,25).

 

Seigneur Jésus,

tu nous invites à rendre témoignage

de la Bonne Nouvelle que tu nous as donné,

et à le faire avec persévérance,

quelles que soient les difficultés,

parce que tu es toujours avec nous,

et que tu ne nous laissera jamais tomber.

 

Francis Cousin

  

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Prière dim ordinaire C 33°




Audience Générale du Mercredi 6 Novembre 2019

PAPE FRANÇOIS

AUDIENCE GÉNÉRALE

Place Saint-Pierre
Mercredi 6 Novembre 2019


Frères et sœurs, poursuivant notre « voyage » dans le livre des actes des Apôtres, nous rencontrons saint Paul à Athènes. Il veut entrer en contact avec cette ville, qui conservait encore la primauté de la culture, et fréquenter les personnes et les lieux les plus significatifs, rencontrant toutes sortes de gens aux cultures diverses. Il ne regarde pas Athènes et le monde païen avec hostilité, mais avec le regard de la foi. Il cherche à annoncer Jésus-Christ aux adorateurs d’idoles non pas en les agressant mais en construisant des ponts. Dieu est déjà présent. Il ne se cache pas à ceux qui le cherchent avec un cœur sincère, même si c’est à tâtons. N’y a-t-il pas dans la ville un autel dédié au « dieu inconnu » ? C’est cette présence que l’Apôtre cherche à révéler : « Celui que vous vénérez sans le connaître, voilà que, moi, je viens vous l’annoncer ». Cependant, la prédication de Paul, bien accueillie jusque-là, rencontre un écueil : la mort et la résurrection du Christ qui semble être une folie et provoque la dérision. La tentative de Paul semble avoir échoué, cependant quelques-uns adhèrent à sa parole et s’ouvrent à la foi.

Je salue cordialement les personnes de langue française, en particulier les jeunes du diocèse de Paris. Frères et sœurs, demandons à l’Esprit Saint de nous apprendre à construire des ponts avec ceux qui ne croient pas. Que nous sachions toujours leur témoigner de notre foi, en portant sur eux un regard d’amour qui touche même les cœurs les plus endurcis. Que Dieu vous bénisse !




32ième Dimanche du Temps Ordinaire – par Francis COUSIN (St Luc 20, 27-38)

 « Il n’est pas le Dieu des morts,

mais des vivants. »

Comme le dit l’évangile, les saducéens ne croient pas à la résurrection des morts. Mais l’histoire qu’ils inventent pour mettre Jésus dans l’embarras est pour le moins particulière : Ils partent d’un précepte de la loi de Moïse qui existe pour inventer une fable : sept frères épousant l’un après l’autre une femme qui ne peut pas avoir d’enfant … « à la résurrection, cette femme-là, duquel d’entre eux sera-t-elle l’épouse ? »

Jésus ne répond pas directement à la question, mais il donne plusieurs indications : « ceux qui ont été jugés dignes d’avoir part au monde à venir et à la résurrection d’entre les morts ne prennent ni femme ni mari ».

S’il n’y a « ni femme ni mari », cela laisse à penser que les liens établis sur terre n’auront plus lieu dans la vie éternelle. Il y aura peut-être des hommes et puis des femmes, mais rien n’est sûr, mais si c’est le cas il n’y aura aucune attirance des hommes vers les femmes et vice-versa, parce que ce n’est pas le lieu : la seule attirance à laquelle on peut penser, c’est celle vis-à-vis de Dieu, et elle se manifeste par la louange vis-à-vis de lui : « ils ne cessent de dire : ’’ Saint ! Saint ! Saint, le Seigneur Dieu, le Souverain de l’univers, Celui qui était, qui est et qui vient’’. » ou encore : « Tu es digne, Seigneur notre Dieu, de recevoir la gloire, l’honneur et la puissance. C’est toi qui créas l’univers ; tu as voulu qu’il soit : il fut créé. » (Ap 4,8.11).

Le problème avec la Vie Éternelle, c’est qu’on ne sait pas comment cela sera.

Et on imagine que ce sera comme la vie actuelle, mais pour tout le temps. Sauf qu’il n’y aura plus de temps !

Et comment serons-nous ? On ne le sait pas, et ce n’est pas important.

Quel âge aurons-nous ? L’âge de notre mort terrestre ? Sans doute pas, puisqu’il n’y aura plus de temps, donc plus d’âge … et puis, qu’on soit mort à cent ans ou mort-né, on sera dans la Vie Éternelle : pourquoi parler d’âge dans un « état » sans âge ?

Jésus ne donne qu’une indication : « ils sont semblables aux anges, ils sont enfants de Dieu et enfants de la résurrection. »

On ne peut pas en dire plus. Car on ne peut pas imaginer ce que sera notre vie hors de notre monde, hors de notre temps et hors de l’espace. Et la Vie Éternelle ne peut pas être imaginée par nos esprits mortels.

Ce dont on est sûr : Jésus nous promet la Vie Éternelle, il dit même qu’il part pour nous y préparer une place (Jn 14,2). Et que nous y serons vivants : « Il n’est pas le Dieu des morts, mais des vivants. »

De toute façon, la seule chose que l’on peut dire concernant cette vie éternelle, c’est que ce sera mieux que tout ce qu’on peut imaginer !

Seigneur Jésus,

On ne peut pas imaginer

ce que sera la Vie Éternelle

après notre résurrection,

et finalement, ce n’est pas important.

La seule chose qui est sûre,

C’est que tu nous l’as promise,

Et que tu tiens toujours tes promesses !

 

Francis Cousin

  

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Prière dim ordinaire C 32°




Audience Générale du Mercredi 30 Octobre 2019

PAPE FRANÇOIS

AUDIENCE GÉNÉRALE

Place Saint-Pierre
Mercredi 30 Octobre 2019


Dans les Actes des Apôtres, nous voyons comment l’Esprit Saint est le protagoniste de la mission de l’Eglise et comment il guide et oriente les évangélisateurs. L’appel lancé à Paul à partir pour la Macédoine en est une illustration parfaite. La puissance de l’Evangile est tout d’abord adressée aux femmes de la ville. L’efficacité de la prédication évangélique et la touche délicate mais incisive de l’Esprit provoquent l’ouverture du cœur à Dieu. D’une part, la conversion de Lydie et de sa famille est le témoignage de la pénétration du christianisme en Europe, début d’un processus de l’inculturation qui continue de nos jours. D’autre part, dans le geste d’hospitalité de cette noble dame sont contenus l’accueil et le service, caractéristiques des femmes liées à la mission de Jésus et à la diffusion de l’Evangile. En fait, cet accueil au féminin fait fleurir les Eglises domestiques. Après ce chaleureux accueil reçu, Paul et Silas font l’expérience douloureuse de la prison. Cependant, en prison, ils louent Dieu et cette louange est puissance de l’Esprit qui fait sauter les verrous et ouvre toutes grandes les portes. Grâce au témoignage et à la prédication des Apôtres, le geôlier, déjà mort en lui-même ainsi que sa famille renaissent à une vie nouvelle par le baptême.

Je salue cordialement les personnes de langue française, en particulier ceux qui participent au pèlerinage des élus et autres acteurs du monde politique de Martinique, accompagnés par Monseigneur David Macaire ; les Missionnaires de Jésus Sauveur qui célèbrent leur premier jubilé. La prédication et le témoignage de Paul, sous la mouvance de l’Esprit Saint, font jaillir au cœur des ténèbres illuminées par le Christ l’espérance du salut. Demandons la grâce d’être remplis de l’Esprit Saint, pour vivre dans l’hospitalité et pour avoir une foi audacieuse qui brise les barrières et libère la joie du vivre ensemble.