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Noël – par Francis COUSIN (Lc 2, 1-14)

« Il est né le divin enfant … 

depuis plus de quatre mille ans

nous attendions cet heureux temps !»

 

C’est l’un des grands classiques des chants de Noël … qui a l’avantage de nous remettre dans l’histoire du peuple de Dieu, même si quatre mille ans est exagéré … puisque Abraham n’arrive en Palestine que vers -1850 ans, la Loi est donnée à Moïse vers -1250 … et l’annonce d’un Messie est encore beaucoup récente …

Et ce Messie attendu est avant tout un sauveur politique qui va rendre sa force à Israël …

Alors, quand les bergers entendent de l’Ange du Seigneur que : « Aujourd’hui, dans la ville de David, vous est né un Sauveur qui est le Christ [l’oint], le Seigneur. », ils sont un peu surpris : Pourquoi l’Ange du Seigneur vient leur annoncer cela, en pleine nuit, à eux, des pauvres bergers qui vivent à l’écart des villes et villages, des gens peu recommandés …

Et cela s’aggrave quand ils entendent la suite : « Et voici le signe qui vous est donné : vous trouverez un nouveau-né emmailloté et couché dans une mangeoire. ». Alors, là, ils n’y croient plus du tout : Un nouveau-né, dans une mangeoire ! Cela ne correspond pas du tout avec celui qu’ils attendaient : un chef de guerre !

Heureusement, voici qu’arrive « une troupe céleste innombrable », les ’’chœurs angéliques’’ qui chantent ou disent « Gloire à Dieu au plus haut des cieux, et paix sur la terre aux hommes qu’il aime. ».

Ils sont tellement nombreux, et ils disent ’’Gloire à Dieu’’, alors, ça doit être vrai. « Allons vérifier ! Allons à Bethléem ! »

Et c’était vrai !

Le Messie, le Fils de Dieu, vient sur terre comme tous les enfants, dans le ventre d’une mère !

Abaissement !

Que voient les bergers en arrivant : une jeune femme qui sourit à son enfant, qui le cajole, le caresse, lui fait des bizous … et un jeune homme qui prépare la mangeoire pour que l’enfant puisse dormir, qui mets un peu de paille, de l’herbe sèche, tout en souriant de ce qu’il a fait, par amour pour le petit … Et Marie qui donne le sein …

Attitude normale qu’ont tous les parents vis-à-vis de leur enfant ! On se plie aux exigences de l’enfant … mais on n’a pas l’impression que ce sont des exigences … c’est normal, il faut bien qu’il vive cet enfant … et il n’a que les parents pour l’aider.

Jésus, le nouveau-né, le Messie, ne peut rien faire sans l’aide de ses parents !

Dépendance !

Jésus, le Messie, vient sur terre par l’amour infini que son Père du Ciel a pour tous les humains.

Jésus, le Messie, est accueilli sur terre par l’amour que Marie et Joseph lui portent.

Dès le début, Jésus est une histoire d’amour !

Vous direz, « C’est normal, puisqu’il est fils du Dieu d’Amour ! »

Alors, que cet amour se déverse sur nous ! Et que chacun devienne une source d’amour, dans notre famille, dans nos relations, dans notre travail, dans nos activités sociales, … politiques ( !?) …

Et puis aussi … dans notre Église, dans notre paroisse, dans notre mouvement spirituel ou d’Église …

Tout le temps, mais surtout en ce moment où nous réfléchissons dans notre démarche synodale :

Que nous sachions quitter nos fonctions, nos titres, nos responsabilités, pour réfléchir avec tous ceux qui le veulent, tous au même niveau, comme simple baptisés …

Abaissement !

En sachant que nous marchons ensemble, dans une même direction qui est ultimement la même pour tous : le Royaume de Dieu, mais en attendant nous devons bâtir une Église qui tienne compte des uns et des autres, où chacun à son rôle à tenir, dans l’action, dans la réflexion, dans la prière ( et nous pensons plus particulièrement en ce jour de Noël à nos sœurs Carmélites et Dominicaines …). Nous ne pouvons rien faire sans les autres …

Dépendance !

Et rien ne pourra se faire sans l’amour des uns vis-à-vis des autres …

Abaissement !

Dépendance !

Amour !

Appliquons-nous ces termes qui sont ceux qui entourent la naissance de Jésus.

Seigneur Jésus,

Toi qui viens sur terre comme un enfant,

fais que notre comportement

devienne comme celui d’un enfant,

car c’est toi qui nous as dit :

« Si vous ne changez pas

pour devenir comme les enfants,

vous n’entrerez pas dans

le royaume des Cieux. »

 

                                     Francis Cousin

 

 

 

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Nativité du Seigneur Jésus-Christ (messe de la nuit)- par le Diacre Jacques FOURNIER (Lc 2, 1-14).

 « Aujourd’hui vous est né un Sauveur »

(Lc 2,1-14)…

En ces jours-là, parut un édit de l’empereur Auguste, ordonnant de recenser toute la terre –
ce premier recensement eut lieu lorsque Quirinius était gouverneur de Syrie.
Et tous allaient se faire recenser, chacun dans sa ville d’origine.
Joseph, lui aussi, monta de Galilée, depuis la ville de Nazareth, vers la Judée, jusqu’à la ville de David appelée Bethléem. Il était en effet de la maison et de la lignée de David.
Il venait se faire recenser avec Marie, qui lui avait été accordée en mariage et qui était enceinte.
Or, pendant qu’ils étaient là, le temps où elle devait enfanter fut accompli.
Et elle mit au monde son fils premier-né ; elle l’emmaillota et le coucha dans une mangeoire, car il n’y avait pas de place pour eux dans la salle commune.
Dans la même région, il y avait des bergers qui vivaient dehors et passaient la nuit dans les champs pour garder leurs troupeaux.
L’ange du Seigneur se présenta devant eux, et la gloire du Seigneur les enveloppa de sa lumière. Ils furent saisis d’une grande crainte.
Alors l’ange leur dit : « Ne craignez pas, car voici que je vous annonce une bonne nouvelle, qui sera une grande joie pour tout le peuple :
Aujourd’hui, dans la ville de David, vous est né un Sauveur qui est le Christ, le Seigneur.
Et voici le signe qui vous est donné : vous trouverez un nouveau-né emmailloté et couché dans une mangeoire. »
Et soudain, il y eut avec l’ange une troupe céleste innombrable, qui louait Dieu en disant :
« Gloire à Dieu au plus haut des cieux, et paix sur la terre aux hommes, qu’Il aime. »

            Un recensement ordonné par Auguste, qui fut empereur de 30 av JC à 14 ap JC, obligea Joseph à quitter Nazareth, en Galilée, au Nord, avec Marie pour aller à Bethléem, la ville de David, au sud, près de Jérusalem, car il était un lointain descendant de David. Mais les jours où Marie devait enfanter étaient arrivés, et elle mit au monde son fils premier-né qu’elle coucha dans une mangeoire d’animaux par manque de place dans la salle commune où ils se trouvaient.

            D’un point de vue humain, cet événement est d’une incroyable simplicité, mais tout ici est « Parole de Dieu ». Grâce à un païen, Jésus, Sauveur des Juifs et des païens, naîtra dans la ville de David, et par Joseph, son père adoptif, il sera pleinement « fils de David ». Or, le Messie attendu devait être « fils de David » : « Un rameau sortira de la souche de Jessé, père de David, un rejeton jaillira de ses racines. Sur lui reposera l’Esprit du Seigneur » (Is 11,1-9 ; Mc 1,9-11).

            Michée avait prophétisé dès le 8° s av JC que « celui qui doit régner sur Israël naîtra à Bethléem », qui signifie en hébreu : « la maison du pain ». Or Jésus dira de Lui-même qu’il est le « pain de vie qui descend du ciel et donne la vie au monde » (Jn 6,32-63). Et à peine né, Marie le dépose dans une mangeoire, comme elle l’offrira plus tard en acceptant sa mort en Croix !

            Jésus est appelé ici « le fils premier né », et il est de fait le « premier né » d’une humanité nouvelle appelée à renaître du Don de l’Esprit qu’il est venu proposer à tout homme : « Personne, à moins de naître de l’eau et de l’Esprit, ne peut entrer dans le royaume de Dieu. Ce qui est né de la chair n’est que chair ; ce qui est né de l’Esprit est esprit ». « C’est une création nouvelle : l’être ancien a disparu, un être nouveau est là. Et le tout vient de Dieu » (Jn 3,5-72 ; Co 5,17-18). Par sa résurrection, il sera aussi « le premier né d’entre morts » (Col 1,18), et par là l’exemple déjà accompli de ce que nous sommes tous appelés à vivre au dernier jour du monde… Et Marie recevra  au pied de la Croix la pleine révélation de sa vocation : être la Mère de l’humanité tout entière appelée elle aussi à renaître de la mort (Jn 19,25-27)…

Dans la crèche, Jésus est « enveloppé de langes » comme il sera « enveloppé d’un suaire » avant d’être mis au tombeau. Et St Luc parle ici d’une « salle », un mot qui ne reviendra qu’une seule fois dans son Evangile, juste avant la Passion, lorsque Jésus instituera l’Eucharistie dans cette « salle » que lui ont préparée Pierre et Jean (Lc 22,11). Là se révèlera le sens profond de toute sa vie : « Ceci est mon corps, donné pour vous », pour le salut de tous les hommes pécheurs représentés ici par ces « bergers » considérés autrefois comme des voleurs… Et c’est bien à eux que les Anges transmettent la Bonne Nouvelle : « Voici que je vous annonce une grande joie qui sera celle de tout le peuple : aujourd’hui vous est né un Sauveur, qui est le Christ Seigneur ! Gloire à Dieu au plus haut des cieux, et paix sur la terre aux hommes qu’il aime », à tous les hommes qu’il aime et qu’il appelle à la conversion et au salut (Lc 5,31 ; 1Tm 2,3-6) !

                                                     DJF




Solennité de la Nativité du Seigneur- Homélie du Père Louis DATTIN

NOËL

Jésus vient vers nous

« Il est venu chez les siens, nous rappelle St-Jean, et les siens : c’est-à-dire, nous, les chrétiens, ne l’avons pas reçu ».

Aussi ces refus de Bethléem, ce Dieu mis sur la paille, doit-il me faire réfléchir et me poser cette question : le Christ est-il reçu chez moi ? Présent dans ma conscience, dans ma famille, dans mes affaires, dans mes projets ? Suis-je capable de lui dire à tout moment : « Mais Seigneur, c’est vous, entrez donc ».

A chaque fois, qu’un évènement heureux ou malheureux survient, qu’il y a un acte à poser, un geste à faire, chaque fois, c’est une demande de Dieu à pénétrer dans ma vie : est-il le bienvenu ? Ou un gêneur ?

Trop souvent, notre prudence humaine, nos sécurités, notre souci de confort intérieur, vont l’obliger comme avec les habitants de Bethléem, à faire ce porte à porte inutile, qui le chasse de chez moi, puis de ma ville, enfin de mon époque et de ma civilisation qui devient païenne.

Au XXIe siècle, quelle place fait-on au Christ ? Oh ! Pas dans le tabernacle, ni dans nos églises, mais dans nos conversations, nos bureaux, nos hôpitaux, nos médias, nos tribunaux, nos écoles, nos journaux, au foyer, dans le monde des affaires, dans la vie conjugale, dans l’éducation des enfants ?

Le Christ c’est toujours le petit pauvre, éconduit, chassé, que l’on pourrait faire naitre maintenant dans une vieille case de la banlieue, abandonné de tous.

 

Ainsi, à Noël, Dieu se fait voir tel qu’il est : un petit, un faible, un pauvre, un Dieu qui ne s’impose pas, qui ne forcera pas notre porte mais qui, chez nous, demande l’hospitalité, en nous, demande à être accueilli…Ce n’est pas sa manière d’entrer de force. Il frappe discrètement et attend qu’on lui ouvre. Jamais il ne s’imposera : car il nous a créés libres, c’est-à-dire capables de l’accueillir ou de le chasser. Il désire avant tout notre amour, et l’amour de l’autre, ça ne se force jamais…Le Christ n’est pas comme nous à vouloir posséder des choses. Ce qu’il désire, lui, c’est attirer les personnes… des personnes libres et aimantes. Les choses peuvent être belles et précieuses comme l’est un diamant au doigt d’une femme… mais il est sans amour : lui, le Messie ;

C’est notre amour qu’il recherche, un amour libre qui lui dise ‘’d’entrer dans notre vie’’.

C’est donc toute ma vie chrétienne qui est basée sur cet accueil.

            Le Christ a-t- il sa place chez nous ou reste-t-il à la porte ?

« Voilà, nous dit-il, dans le livre de l’Apocalypse, que je me tiens à ta porte et que je frappe et si quelqu’un (admirez la discrétion de ce ‘’si’’) si quelqu’un entend ma voix et ouvre la porte, j’entrerai chez lui pour souper, moi près de lui, et lui près de moi ».

Dieu n’est pas quelqu’un vers qui l’on va ou vers qui l’on monte ; il est à la fois trop loin et trop haut pour qu’on puisse l’aborder :

« Mes voies ne sont pas vos voies. Vos chemins ne sont pas les miens ».

C’est bien pour cela, qu’à Noël, c’est lui qui vient vers nous, qui se fait homme pour vivre avec nous, pour s’établir parmi nous et demeurer en nous.

Tout donc, dans la vie spirituelle du chrétien est une question d’accueil. Dieu est le maître du ‘’Dedans’’. Tant qu’il n’a pas pénétré dans notre vie, il reste impuissant comme le bébé réfugié dans l’étable. Mais « si quelqu’un m’aime, il écoutera ma parole et mon Père l’aimera : nous viendrons à lui et nous établirons chez lui notre Demeure ».

« Nous établirons chez lui notre demeure ». A quoi donc allons-nous le reconnaître pour l’accueillir lui et non pas un autre ? « Ceci vous servira de signe, disent les anges aux bergers, vous trouverez un nouveau-né couché dans une crèche ». Signe éclatant, merveilleux, inouï ? Non pas ! Il va falloir reconnaitre Dieu dans notre vie la plus ordinaire, celle de tous les jours à chaque fois que vous aurez :

–   gardé le sourire dans une difficulté

–   acquiescé sans rien dire à une réflexion désobligeante

–   dit ‘’bien sûr’’ à un service que l’on vous demandait

–   dominé votre colère qui allait éclater

–   surveillé votre langage devant vos enfants

–   essayé de comprendre votre femme ou votre mari

–   évité de juger votre collègue ou votre voisine…

A chaque fois, c’est à Dieu que vous avez ouvert votre porte, c’est au Christ que vous avez dit ‘’Entrez’’.

Mais ce sont des petits riens, des détails auxquels nous ne faisons pas attention. Vous le reconnaitrez à ce signe : « Un tout petit couché dans une mangeoire ».

Si petit soit-il, si pauvre qu’il paraisse, il pourra vous dire au dernier jour : « J’étais un étranger et tu m’as accueilli ».  AMEN




Pour se préparer à vivre le Synode 2023 : « Pour une Eglise synodale : communion, participation, mission ».

Le Secrétariat Général du Synode des évêques a rendu public le mardi 7 septembre 2021 le Document Préparatoire et le Vademecum qui accompagneront le prochain Synode sur la synodalité. Celui-ci fut ouvert les 9-10 octobre à Rome et le 17 octobre dans les Églises particulières. Dans notre diocèse, la célébration, eut lieu à la Paroisse du Chaudron (cf. https://www.sedifop.com/messe-pour-le-lancement-du-synode-voulu-par-le-pape-francois-dimanche-17-octobre-2021/). Ce synode se conclura par l’assemblée générale au Vatican en 2023.

Nous vous proposons ici quelques extraits de ce Document Préparatoire.

Vous trouverez également, le texte complet, ainsi que celui du Vademecum, que vous pourrez télécharger en cliquant sur les liens qui leur correspondent…

Bonne lecture à vous, et surtout belle et heureuse réflexion « ensemble » pour mieux vivre « tous ensemble » cette Eglise « Mystère de communion dans l’unité d’un même Esprit » appelée à annoncer la Bonne Nouvelle de « l’Amour Inconditionnel » (Pape François ; audience du mercredi 17 juin 2017 : https://www.sedifop.com/audience-generale-du-mercredi-14-juin-2017/) jusqu’aux extrémités de la terre…

 

Pour accéder aux documents en PDF, il suffit de cliquer sur les liens qui vous intéressent  : 

Document préparatoire au Synode 2023 (Extraits)

Document préparatoire Synode 2023 (Complet)

Vademecum – Synode 2023




4ième Dimanche de l’Avent – par Père Rodolphe EMARD

Évangile de Jésus Christ selon saint Luc (Lc 1, 39-45)

En ces jours-là,
Marie se mit en route et se rendit avec empressement
vers la région montagneuse, dans une ville de Judée.

Elle entra dans la maison de Zacharie et salua Élisabeth.

Or, quand Élisabeth entendit la salutation de Marie,
l’enfant tressaillit en elle.
Alors, Élisabeth fut remplie d’Esprit Saint,
et s’écria d’une voix forte :
« Tu es bénie entre toutes les femmes,
et le fruit de tes entrailles est béni.
D’où m’est-il donné
que la mère de mon Seigneur vienne jusqu’à moi ?
Car, lorsque tes paroles de salutation sont parvenues à mes oreilles,
l’enfant a tressailli d’allégresse en moi.
Heureuse celle qui a cru à l’accomplissement des paroles
qui lui furent dites de la part du Seigneur. »

– Acclamons la Parole de Dieu.

HOMÉLIE

À quelques jours de Noël, en ce dernier dimanche de l’Avent, l’Église nous donne de méditer sur la visitation de la Vierge Marie à Élisabeth. Toutes les deux inaugurent la foi en Jésus. Elles révèlent son identité hors du commun.

Aussitôt après la visite de l’ange, Marie « se mit en route et se rendit avec empressement » chez Élisabeth. Entendons-nous bien : Marie a cru au message de l’ange à l’annonciation. Elle n’a pas besoin de vérification ou de confirmation ! D’ailleurs a elle pleinement prononcé son fiat, son oui à Dieu, à l’annonce de l’ange : « Voici la servante du Seigneur ; que tout m’advienne selon ta parole. » (Lc 1, 38).

Parfois, nous avons besoin de voir pour croire… Pas Marie ! L’ange lui avait donné un signe : « Élisabeth, ta parente, a conçu, elle aussi, un fils » (Lc 1, 36). Marie est animée de la foi et de la confiance en Dieu d’où son empressement. Elle accourt finalement pour accueillir le signe donné. En même temps, Marie vient annoncer l’immense grâce qui lui a été faite de la part de Dieu, sa joie d’avoir été choisie pour être la mère du Fils de Dieu. Elle ne pouvait pas garder cela pour elle d’où son Magnificat (Cf. Lc 1, 46-55).

Marie est un modèle de foi unique et exemplaire. Notre foi est parfois voire souvent tiède. Il nous arrive de penser que nous l’avons perdue ou du moins en partie… La pandémie ne nous aide pas… Que Marie nous aide à nous réveiller dans notre foi, à redécouvrir la beauté et l’unicité de notre foi chrétienne, à nous imprégner réellement de cette foi.

La naissance du Christ n’est pas celle d’un enfant parmi d’autre. Jésus n’est pas qu’un simple homme qui a vécu dans notre histoire humaine. On le résume parfois -et à tort- comme un grand sage, un bon humaniste… Jésus est le Fils de Dieu, le Verbe, la Parole de Dieu qui a pris de la Vierge Marie, par l’action de l’Esprit-Saint, pour sauver les hommes. On pointe ici le mystère de l’incarnation de Dieu, singulier et propre aux chrétiens.

Ce mystère révèle la grande proximité de Dieu avec les hommes. Nous pensons parfois être loin de Dieu ou nous pensons que Dieu est loin de nous. Pourtant en la personne de Jésus, il se fait proche… Apprenons, réapprenons à le redécouvrir, en communauté, dans la prière commune, la Parole de Dieu et les sacrements.

Élisabeth fut remplie de l’Esprit-Saint lors de cette visitation de Marie. Elle va inaugurer la foi de l’Église en Jésus en reconnaissant Marie comme la mère de son Seigneur. Ce terme Seigneur souligne bien la divinité de l’enfant qui naîtra de Marie : Marie est bien Mère de Dieu. Élisabeth reconnaît aussi Marie comme la femme la plus bénie, celle qui est « heureuse » pour avoir cru aux paroles du Seigneur qui lui ont été adressées.

Marie et Élisabeth rappellent à toute l’Église sa mission de prendre le relais dans l’annonce de la foi, notre mission de porter le Christ aux autres. Nous l’avons reçu depuis notre Baptême. L’Esprit-Saint nous a été donné pour proclamer la Bonne Nouvelle. Dieu se rend visible aux hommes par nous !

Je pense plus particulièrement à ceux qui visitent et portent la communion aux malades, aux personnes âgées, aux prisonniers… Par l’intermédiaire de ces personnes, Dieu se rend présent au cœur de l’existence de ces malades, de ces personnes âgées, de ces prisonniers… Je pense aussi -plus simplement- aux visites les plus simples mais tant nécessaires de notre quotidien : nos voisins les plus isolés, les personnes hospitalisées ou en maison de retraite…

Nous n’avons pas toujours conscience que par nous, c’est Dieu qui visite ces personnes car nous sommes porteurs du Christ. Et cela, même si nous ne parlons pas systématiquement (ou pas du tout) de Dieu, de l’Église, de la foi, parce que nous vivons des actes de charité au nom de Jésus. Croyons-nous suffisamment que lors de ces rencontres Dieu vient également nous visiter ?

À l’approche de Noël, que la prophétie d’Élisabeth nous stimule : Christ est notre Seigneur ! Laissons enfin Marie nous visiter, qu’elle nous montre son Fils et qu’elle nous aide à mieux l’accueillir dans nos vies. Belle montée vers Noël !




4ième Dimanche de l’Avent – par Francis COUSIN (Lc 1, 39-45)

« Alors, Élisabeth fut remplie d’Esprit Saint. »

 

 Dans le verset précédent le début du passage de l’évangile d’aujourd’hui, Marie dit à l’ange Gabriel : « Voici la servante du Seigneur ; que tout m’advienne selon ta parole. »

J’ai toujours été surpris de cette parole dans la bouche d’une jeune fille d’environ quinze, d’abord parce qu’elle ne sait pas vraiment à quoi elle s’engage, sinon d’être la mère de Jésus, et ensuite parce qu’une révélation venue d’un ange, on peut se permettre d’être circonspect.

Bien sûr, l’Esprit Saint est venu sur elle, … Mais elle accepte sa venue …

Et nous, est-ce que nous sommes aussi docile à l’action de l’Esprit Saint ?

Et aussitôt, Marie partit « avec empressement … dans une ville de Judée. ».

On ne dit rien de ses proches : ses parents, Joseph …

Ont-ils été prévenus de son départ ? On ne sait pas !

Mais Marie s’en va, avec empressement, et sans doute avec grande joie.

Quand l’Esprit Saint touche une personne, elle ne peut pas rester chez elle à se demander ce qui se passe, à se poser des questions, à réfléchir, à tergiverser … Il faut aller de l’avant, bouger ! L’Esprit Saint veut des personnes en marche, parce qu’elles sont investies d’une mission qu’il faut mettre en œuvre, même si on ne la connaît pas, ou pas totalement ! Même si on la découvre au fur et à mesure … « Le vent souffle où il veut : tu entends sa voix, mais tu ne sais ni d’où il vient ni où il va. Il en est ainsi pour qui est né du souffle de l’Esprit. » (Jn 3,8)

Quand Marie arrive à destination, elle salue sa parenté.

Qu’a-t-elle dit ? On ne le sait pas …

Marie, elle, savait qu’Élisabeth était enceinte (et à six mois de grossesse, cela se voyait …), mais pas Élisabeth au sujet de Marie … Mais voici que son enfant tressaillit en elle … et l’Esprit Saint lui fait comprendre que ce n’est pas un gigotage normal, mais qu’il est dû à la rencontre entre les deux fœtus de Jean-Baptiste et de Jésus, entre deux fœtus initiés par l’Esprit de Dieu, entre le fœtus du dernier prophète de l’Ancien Testament et celui du Messie annoncé …

Élisabeth aussi se laisse ’’pousser’’ par l’Esprit Saint, elle accepte de croire à ce qui paraît inconcevable pour quelqu’un qui n’est pas poussé par l’Esprit Saint …

Alors elle entre en grande joie : « Tu es bénie entre toutes les femmes, et le fruit de tes entrailles est béni. D’où m’est-il donné que la mère de mon Seigneur vienne jusqu’à moi ? ».

Marie et Élisabeth ont cru à l’action de l’Esprit Saint en elles et entre elles.

Elles ont cru à l’action de l’Esprit en elles …

Et nous ? Est-ce que nous croyons à l’action de l’Esprit Saint en nous ?

Oh bien sûr, nous ne sommes certainement pas appelés à donner naissance à un prophète !

Encore que … ? Un prophète comme Jean-Baptiste, avec comme vêtement une peau d’animal ? … Assurément pas ! Cela ne se fait plus à notre époque !

Mais, que l’on soit homme ou femme, donner naissance à un prophète, c’est-à-dire à quelqu’un qui parle au nom de Dieu … Oui, c’est toujours possible … un enfant qui peut devenir un prêtre, un moine, une religieuse, … ou un simple laïc, homme ou femme, … mais quelqu’un qui ose parler de Dieu avec ceux qu’il rencontre …

C’est cela être prophète …

C’est-à-dire que, d’une certaine manière, tout baptisé devrait être un prophète … dans sa famille, son travail, ses relations …

Et si on regarde bien les choses : à chaque fois que nous allons communier, nous recevons le corps du Christ en nous … C’est Jésus qui vient dans notre cœur … Pour nous aider à vivre en chrétien dans notre vie de tous les jours … mais pas seulement pour nous : pour aider tous ceux que nous rencontrons à vivre en chrétien ou selon l’évangile de Jésus, selon qu’ils sont baptisés ou non. Pour être des témoins de Jésus …

C’est d’ailleurs ce que nous dit le prêtre à la fin de la messe : « Allez porter l’Évangile du Seigneur ! ».

C’est le rappel de notre mission de baptisés …

Une mission qui devrait nous mettre dans la joie, comme Marie et Élisabeth … une mission que devrait nous obliger à nous déplacer, physiquement, spirituellement, intellectuellement … pour accueillir le don de Dieu en nous … et dans les autres …

A quelques jours de Noël, gardons dans nos cœurs l’émerveillement d’Élisabeth et celui de Marie : « Le Seigneur a fait pour moi des merveilles ; Saint est son nom ! ».

Et soyons prêts à accueillir Jésus dans nos vies, chaque jour, et lui donner la première place. C’est cela Noël … et c’est chaque jour !

Seigneur Jésus,

dans nos préparatifs de Noël,

que nous ne t’oublions pas !

C’est toi notre invité d’honneur,

et c’est à toi que nous devons penser en premier,

mais sans oublier que tu es présent

en chacun de nous,

et surtout dans les plus pauvres.

 

                                     Francis Cousin   

 

 

 

 

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4ième Dimanche de l’Avent – par le Diacre Jacques FOURNIER (Lc 1, 39-45).

 » Avec le Don de l’Esprit, le Ciel est déjà là … « 

(Lc 1,39-45)

En ces jours-là, Marie se mit en route et se rendit avec empressement vers la région montagneuse, dans une ville de Judée.
Elle entra dans la maison de Zacharie et salua Élisabeth.
Or, quand Élisabeth entendit la salutation de Marie, l’enfant tressaillit en elle. Alors, Élisabeth fut remplie d’Esprit Saint,
et s’écria d’une voix forte : « Tu es bénie entre toutes les femmes, et le fruit de tes entrailles est béni.
D’où m’est-il donné que la mère de mon Seigneur vienne jusqu’à moi ?
Car, lorsque tes paroles de salutation sont parvenues à mes oreilles, l’enfant a tressailli d’allégresse en moi.
Heureuse celle qui a cru à l’accomplissement des paroles qui lui furent dites de la part du Seigneur. »

 

            « Moi et le Père, nous sommes un » (Jn 10,30), nous dit le Fils, unis l’un à l’autre dans la communion d’un même Esprit qui est aussi Amour, Lumière et Vie. Cette Révélation peut s’étendre à l’Esprit Saint, Personne divine, qui lui aussi est « un » avec eux… Et ce Dieu « un », Mystère éternel de relations et de communion de Trois Personnes divines, a créé l’humanité « à son image et ressemblance » (Gn 1,26) pour qu’elle aussi soit « une » dans l’unité de ce même Amour, de cette même Lumière, de cette même Vie. Tel sera le Royaume des Cieux (Rm 14,17 ; 1Co 1,9). Et ce récit de la Visitation illustre à quel point il est tout proche, déjà présent, vécu, dans la vie de celles et ceux qui ont accueilli par leur foi « le Don de Dieu », le Don de l’Esprit Saint…

            Marie vient de recevoir l’annonce de l’Ange : par l’Esprit, elle donnera bientôt au monde le Fils du Très Haut, « le Verbe fait chair » (Jn 1,14). Elisabeth, sa cousine, attend elle aussi un enfant, Jean-Baptiste, et elle en est à son sixième mois, lui a dit l’Ange. Aussitôt, la toute jeune Marie part « rapidement » lui rendre visite…

            « Elle entra dans la maison de Zacharie et salua Elisabeth ». Rien de plus simple apparemment… Et pourtant, Marie est « la Comblée de Grâce » (Lc 1,28), l’Immaculée Conception. En elle, « Dieu est tout », et Il Est « Esprit » et « Lumière » (1Co 15,28 ; Jn 4,24 ; 1Jn 1,5)… De plus, elle porte en son sein « Celui en qui habite corporellement la Plénitude de la Divinité » (Col 2,9), Jésus, « la Lumière du monde » (Jn 8,12)…

            Lorsque Marie entra chez elle, Elisabeth fut « remplie de l’Esprit Saint », cet Esprit qui est Lumière et qui, par sa simple présence, « illumine les yeux du cœur » (Ep 1,18). « Par ta Lumière, nous voyons la Lumière » (Ps 36,10)… Marie vient de concevoir, rien ne se laisse deviner à l’œil nu et elle n’a encore rien dit. Mais Elisabeth, illuminée de l’intérieur, peut maintenant reconnaître ce que l’œil seul ne peut voir : sa petite cousine est désormais « la Mère de mon Seigneur, bénie entre toutes les femmes ».

            Au même moment, Jean-Baptiste, six mois, a bougé en elle, et Elisabeth le sait : ce tressaillement n’est pas anodin. Il est le fruit de « l’Esprit Saint » qui « remplit » son enfant « dès le sein de sa mère » et qui le pousse à réagir en la Présence du Fils de Dieu dans le sein de Marie… Nous le voyons : tous sont habités par le même Esprit, en communion déjà ici-bas comme Dieu nous appelle à l’être tous pleinement au Ciel…

                                                     DJF




4ième Dimanche de l’Avent – Homélie du Père Louis DATTIN

  Le salut est proche

Lc 1, 39-45

Si vous avez écouté les trois lectures, mes frères, vous constaterez avec moi qu’il s’en dégage un même parfum, une même tonalité et que toutes les trois, dans des situations différentes, avec des personnages dissemblables, dégagent un climat fait à la fois d’humilité, de générosité, de risque et de don de soi, le tout baignant dans une joie intérieure, mais profonde.

Climat d’humilité : Dieu a toujours misé sur les petits, les humbles, ceux qui ne se croient pas importants et qui, de fait, aux yeux des voisins, ne le sont pas. Dans la 1ère lecture, il a choisi Bethléem la plus petite des villes de Juda pour y faire naitre « celui qui doit gouverner Israël, dont la puissance s’étendra jusqu’aux extrémités de la terre ». Qu’il ait choisi Jérusalem, la capitale, la cité de David, le lieu du temple, le centre de tous les pèlerinages et de toutes les fêtes juives : Jérusalem, on aurait compris, mais Bethléem !

Dans la 2e lecture, celle de la lettre aux hébreux, c’est la même humilité qui préside à cette surprenante proposition de Jésus-Christ à son Père : « Tu n’as pas voulu de sacrifices ni d’offrandes, mais tu m’as fait un corps. Alors, je t’ai dit : Me voici, mon Dieu, je viens faire pour faire ta volonté ».

Dieu qui “se fait homme” ! Nous sommes habitués à cette expression, que, pour un peu, nous la trouverions presque normale. Nous sommes tellement suffisants que nous en arriverions à trouver correct que Dieu devienne un homme parmi nous ! Oh, même pas un prince, un puissant, pas même un notable, pas même quelqu’un pour  qui l’on a du respect : non, un bébé, réfugié, né dans une étable, dans un petit village, en pleine nuit, ignoré de tous, même des voisins.

Humilité aussi dans l’Evangile où Marie rencontre sa cousine Elisabeth. C’est Marie, la mère du futur sauveur de l’Humanité, dont l’ange lui a dit « Il sera grand : il sera appelé « Fils du Très-Haut, Prince de la paix », c’est elle qui va se mettre au service de sa cousine qui, elle aussi, se sent bien petite devant celle qui arrive : « Tu es bénie, lui dit-elle, entre toutes les femmes. Comment ai-je ce bonheur que la mère de mon Seigneur vienne jusqu’à moi ? »

Il semble donc, lorsqu’on réfléchit sur les trois lectures de la liturgie d’aujourd’hui que chacun se fasse petit et qu’étant comblé de la grâce de Dieu, non seulement il ne s’en prévale pas, mais qu’il s’abaisse plus encore pour mettre seulement en évidence la grandeur de Dieu  qui va se manifester en lui et par lui :

– Bethléem, la petite bourgade,

– Jésus qui se fait un petit d’homme,

– Marie, la petite servante,

– Elisabeth, remplie de confusion à la visite de Marie.

 Climat, non seulement d’humilité, mais plus encore de générosité, d’oubli de soi, de don de sa personne. Chacun s’offre au service de l’autre. Jésus s’offre à la volonté de son Père : « Me  voici, mon  Dieu, je  suis venu pour faire ta volonté ». Il s’offre en sacrifice. Il se présente pour réaliser ce que n’ont jamais pu produire les sacrifices des hommes, incapables par eux-mêmes d’expier le péché et de réconcilier les fils avec leur père. « Il supprime, nous dit St-Paul, les anciens sacrifices pour établir le nouveau, « Me voici ». C’était déjà l’expression de tous les patriarches, de tous les prophètes à qui Dieu  demandait une mission. « Me  voici », c’est  la  seule réponse de Jésus au désir de son Père et devant la détresse spirituelle des hommes.

Marie, à son tour, n’a pas d’autre parole à dire à l’envoyé de Dieu : « Me voici, je suis la servante du Seigneur ». Don de soi-même pour se mettre au service du fils de Dieu tout comme Jésus, elle s’est mise au service de son père. Quant à Elisabeth, elle aussi, dans sa générosité, elle attend le fils qui, lui aussi, se mettra au service du Messie : Jean-Baptiste qui prépare sa venue et qui ne se juge pas digne de délier la courroie de ses sandales.

L’humilité va toujours de pair avec le service, le don de soi tandis qu’au contraire, l’orgueilleux, le suffisant, non seulement ne rend pas service, mais plutôt, met les autres à son service. C’est l’inverse de tout le climat de ces lectures du 4e dimanche de l’Avent.

 

Humilité, don de soi vont engendrer nécessairement une troisième caractéristique, résultat, conséquence des deux premières : c’est la joie. Avez-vous remarqué combien ces lectures baignent dans une atmosphère de sérénité, de joie intérieure ? « Réjouis-toi, Bethléem, tu es la plus petite des villes de Juda, mais c’est de toi que naîtra le Sauveur. Grâce à lui, tes enfants vivront en sécurité et lui-même, il sera la paix ».

Existe-t-il scène plus souriante, plus détendue, plus allègre que celle de la Visitation ?

On voit la Vierge aller en hâte à travers les montagnes de Judée annoncer à sa cousine la « Bonne Nouvelle ». Elle n’a même pas à l’annoncer. Elle-même sent son enfant tressaillir d’allégresse en elle ! « Comment ai-je ce bonheur que la mère de mon Seigneur vienne jusqu’à moi ?  ». « Oui, toi-même, Marie, tu es bienheureuse parce que  tu  as cru à la parole de Dieu ».

 

Prélude à la joie de Noël : ceux qui ont accepté de préparer la venue du Sauveur, baignent dans la joie, joie de ceux qui se laissent envahir par l’esprit de Dieu, si bien que la Vierge ne peut plus contenir ce bonheur intérieur et qu’elle laisse éclater sa joie : « Magnificat ! Mon âme exalte le Seigneur et mon esprit est rempli de joie à cause de Dieu, mon Sauveur. Toutes les générations me diront « Bienheureuse ». Il a porté son regard sur son humble servante, il a fait en moi de grandes choses. Saint est son nom ».

  Joie qui fait jaillir l’action de grâces.

  Joie missionnaire de celle qui a su dire « Oui » et qui s’est dite « Servante du Seigneur ».

Ce mystère de la petite bourgade de Bethléem, celui de Jésus qui dit « Me voici », celui de Marie qui dit « Oui » :

– C’est le mystère même de l’Eglise

– C’est la clé de toute notre vie de chrétien :

  • C’est dans l’humilité, en étant petits devant Dieu et devant les autres ;

  • c’est dans le don de soi, l’oubli de soi au service d’une cause qui me dépasse ;

  • c’est dans la joie intérieure, cette sérénité intime que l’on appelle « la paix » ;

 que résident les conditions de base de toute la vie spirituelle de celui qui veut vivre selon l’Evangile.

Que, dans ces quelques jours qui nous séparent encore de Noël, nous puissions vivre dans le climat qui a provoqué cet évènement : humilité, don de soi et joie.  AMEN




Rencontre autour de l’Évangile – 4ième Dimanche de l’Avent

 » Tu es bénie entre toutes les femmes, et le fruit de tes entrailles est béni. « 

TA PAROLE SOUS NOS YEUX

Situons le texte et lisons (Lc 1, 39-45)

Au début de l’Évangile de Luc, Zacharie reçoit l’annonce que sa femme Elisabeth enfantera un fils « et tu l’appelleras du nom de Jean », Jean le Baptiste. « Il sera rempli d’Esprit Saint dès le sein de sa mère », lui dit l’Ange. Zacharie s’unit à elle, et six mois après, « l’Ange Gabriel » fut envoyé à Marie et la salua : « Réjouis-toi, comblée de grâce, le Seigneur est avec toi. Voici que tu enfanteras un fils » par « l’Esprit Saint qui viendra sur toi ». « Et voici », lui dit-il encore, « qu’Elisabeth ta parente vient elle aussi de concevoir un fils dans sa vieillesse, et elle en est à son sixième mois, elle qu’on appelait la stérile »…

Le sens des mots
• « En ces jours-là, Marie se mit en route rapidement » pour aller rendre visite à sa cousine Elisabeth qui, selon la tradition, habitait Aïn Karim, à 6 km à l’ouest de Jérusalem… Elle a environ une quinzaine d’années et plus de 100 km à parcourir, à pied ou à dos de mulet, sur des routes poussiéreuses. Que nous disent ce « rapidement » et ces circonstances concrètes sur les dispositions qui habitent son cœur ?

• Qu’avait fait l’Ange envers Marie, et que fait-elle maintenant envers Elisabeth? Or, qui dit « salutation » dit « rencontre »… Quels sont donc les lieux privilégiés où Dieu aime agir, se révéler, se manifester ?

• Une maison en terre sèche dans les montagnes de Palestine, une salutation entre deux cousines, un bébé de six mois qui bouge dans le ventre de sa mère : que pensez-vous de ces circonstances : simples, grandioses ? Humbles, superbes ? Habituelles, exceptionnelles ? Voilà comment Dieu agit…

• De quoi Elisabeth est-elle « remplie » ? Mais « Dieu est Esprit » (Jn 4,24), « Dieu est Lumière » (1Jn 1,5), et « par ta Lumière, nous voyons la Lumière » (Ps 36,10). Souvenons-nous de ce que l’Ange a dit de Jean-Baptiste « dès le sein de sa mère », de ses premiers mots à Marie, du Mystère de Celui que Marie porte maintenant en elle… Que peut donc ‘voir’ Elisabeth ? Que peut-elle comprendre du geste de son fils en elle ? Par quoi a-t-il été provoqué ? Quelle réalité spirituelle ‘remplit’ en fait les quatre personnes présentes en cet instant ? Nous avons ici une image du ciel, de notre vocation à tous… « Recevez l’Esprit Saint », dira le Christ Ressuscité à ses disciples, « le don de Dieu » (Jn 20,22 ; 4,10). En relisant le dernier verset de notre Evangile, comment, de notre côté, ce Don se reçoit-il ? Quel exemple nous donne ici Marie ?

 

 

Pour l’animateur

• Marie vient de vivre l’instant inoubliable de la rencontre avec l’Ange Gabriel qui lui a révélé sa vocation : être la Mère de Jésus, « le Fils du Très Haut », cette Personne divine qui existe de toute éternité, et qui « s’est faite chair » (Jn 1,14) pour nous rejoindre dans notre condition humaine de chair et de sang… Ce fut pour elle une énorme joie… « Réjouis-toi », lui avait dit l’Ange. « Mon esprit s’est réjoui en Dieu mon Sauveur », se souviendra-t-elle plus tard (Lc 1,47)… Dieu fait toujours ce qu’il dit… Mais après cet instant unique, Marie retrouve la foi et agit dans la foi. Ce départ « rapide » témoigne de la simplicité et de la spontanéité de son obéissance, et de son entière disponibilité… De plus sa foi est vive et audacieuse : si Dieu l’invite à rejoindre sa cousine Elisabeth, elle ne craint pas les difficultés du voyage, aussi grandes soient-elles. Dieu veillera sur elle. Il y aura peut-être des difficultés, mais finalement, tout ira bien.

• L’Ange avait commencé par saluer Marie, ce qu’elle fait ici aussi à l’égard d’Elisabeth. « Il y a beaucoup de salutations dans ces chapitres, parce qu’il y a beaucoup de rencontres. Et il y a beaucoup de rencontres, car Dieu intervient et inaugure le salut au travers de relations humaines. La salutation devient ici signe d’amour et, tout comme les naissances annoncées, commencement d’une vie nouvelle » (François Bovon). Dieu agit, se révèle, se manifeste au cœur même de nos relations humaines les plus simples…

• Celui qui est « doux et humble de cœur » (Mt 11,29) agit avec douceur et humilité dans les circonstances les plus ordinaires de la vie… Mais avec Lui, l’ordinaire devient extraordinaire, car habité par « Quelqu’un »… « On ne voit bien qu’avec le cœur. L’essentiel est invisible pour les yeux » (Antoine de Saint Exupéry).

• Elisabeth, grâce à cet Esprit de Lumière qui la remplit, est maintenant capable d’un regard nouveau : Marie, sa petite cousine qu’elle connaît bien, est « bénie entre toutes les femmes ». En effet « Comblée de Grâce » dès le premier instant de sa Conception, ce même Esprit de Lumière a chassé en elle toutes formes de ténèbres et l’a préservée du péché originel. Elle est « l’Immaculée Conception », une grâce unique qui lui a donnée d’être pleinement « Femme » « entre toutes les femmes », un exemple parfait de ce que Dieu nous appelle tous à devenir par le Don sans cesse renouvelé de son Esprit… Mais encore faut-il que nous le recevions, comme Marie, par notre foi… Rien ne se laisse voir encore à l’œil nu, mais Elisabeth a perçu aussi que Marie est « la Mère de mon Seigneur » : « le fruit de ses entrailles est béni » car elle porte en elle ce Fils du Père, né avant tous les siècles, vrai Dieu né du vrai Dieu, Lumière née de la Lumière. Et ce mouvement de Jean-Baptiste, rempli d’Esprit Saint dès le ventre de sa mère, n’est pas non plus anodin : il est tressaillement de joie en présence de son Seigneur…

 

 

TA PAROLE DANS NOS CŒURS

« Celui que Dieu a envoyé prononce les Paroles de Dieu car il donne l’Esprit sans mesure ». Et « Si quelqu’un m’aime », nous dit Jésus, « il gardera ma Parole » et donc avec elle ce Don de l’Esprit qui ne cesse de jaillir du cœur de Dieu (Jn 3,34 ; 14,23). Or l’Esprit est « Eau Vive » qui lave et « Feu » qui purifie ce qui doit l’être dans nos cœurs (Jn 7,38-39 ; Mt 3,11). C’est pourquoi Elisabeth de la Trinité écrivait : « Nous sommes bien faibles, je dirais même que nous ne sommes que misère, mais Il le sait bien, Il aime tant nous pardonner, nous relever, puis nous emporter en Lui, en sa pureté, en sa sainteté infinie. C’est comme cela qu’Il nous purifiera, par son contact continuel »… Si nous acceptons de tout lui offrir, sa Miséricorde infinie accomplira en nous ce que nous sommes déjà à ses yeux : « C’est ainsi qu’il nous a élus en lui, dès avant la fondation du monde, pour être saints et immaculés en sa Présence dans l’Amour, déterminant d’avance que nous serions pour lui des fils adoptifs par Jésus Christ » (Ep 1,4-5).

 

TA PAROLE DANS NOS MAINS

Poussé par l’Esprit, Syméon alla au Temple de Jérusalem. Il rencontra Marie et Joseph, et reçut l’enfant Jésus dans ses bras. A la Lumière de ce même Esprit, il put reconnaître en Lui « ce salut préparé par Dieu à la face de tous les peuples: Lumière pour éclairer les nations païennes, et Gloire d’Israël ton peuple » (Lc 2,22-35). Mais pour tous ceux qui les croisaient en cet instant, ils ne voyaient qu’un homme âgé portant en ses bras un nourrisson…
Or Jésus nous dit aussi : « J’avais faim, et vous m’avez donné à manger ; j’avais soif, et vous m’avez donné à boire ; j’étais un étranger, et vous m’avez accueilli ; j’étais nu, et vous m’avez habillé ; j’étais malade, et vous m’avez visité ; j’étais en prison, et vous êtes venus jusqu’à moi ! En effet, chaque fois que vous l’avez fait à l’un de ces petits qui sont mes frères, c’est à moi que vous l’avez fait » (Mt 25,34-36). Comme Elisabeth et Syméon, nous sommes donc nous aussi invités à reconnaître, au cœur de toutes nos rencontres, spécialement avec les plus souffrants, les plus démunis, la Présence de Celui qui nous pousse à aller les uns vers les autres pour nous entraider et nous soutenir mutuellement… Que faisons-nous concrètement en ce sens ? Vers qui allons-nous, et pour qui nous engageons-nous en réponse à la Parole du Seigneur ?

ENSEMBLE PRIONS

Dieu tout-puissant, tu as inspiré à la Vierge Marie, qui portait en elle ton propre Fils, de visiter sa cousine Elisabeth ; accorde-nous d’être dociles au souffle de l’Esprit afin de pouvoir nous aussi te magnifier éternellement. Amen.

 

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« Se faire vacciner est un acte d’amour » (Pape François).

En cliquant sur ce lien, vous accéderez à cette vidéo où le Pape François nous invite tous à regarder la vaccination contre la Covid 19 comme un acte d’amour, et donc à nous faire vacciner:

https://youtu.be/x5gL–CNits

 

« Pour ceux qui le peuvent, je ne peux que conseiller de se faire vacciner. Personnellement, j’ai déjà mis ma troisième piqûre de rappel » (Mgr Gilbert Aubry, circulaire du 8 décembre 2021).