Nous ne sommes ni comme les pharisiens ni comme les sadducéens. Nous n’avons pas envie d’embarrasser Jésus, car en ce qui concerne la Loi et le résumé de la Loi, nous n’avons pas d’hésitation. Nous sommes sûrs que ce commandement que nous venons d’entendre et celui qui lui est semblable « Tu aimeras ton prochain comme toi-même », sont les deux piliers de la Loi, de notre vie chrétienne : cela nous paraît absolument évident. C’est pourquoi je ne puis pas faire mieux qu’un commentaire littéral, presque grammatical, au moins du premier commandement. De fait, nous croyons si bien connaître ces commandements qu’en réalité nous en perdons toute la saveur, c’est-à-dire toute la sagesse. Veuillez donc me pardonner s’il s’agit d’un commentaire mot à mot.
« De tout ton cœur » : l’amour, on n’y peut rien, inclut toujours le cœur c’est-à-dire l’affection, et sur ce point il y aurait déjà bien des choses à dire. « De tout ton cœur », c’est-à-dire :« Si tu veux exister en aimant, il faut qu’il y ait tout ton cœur qui aime ». Vous connaissez l’histoire célèbre de la brave dame qui avait des pauvres et qui leur disait : « Ah ! Mes chers amis, ce n’est pas pour vous que je donne quelque chose, ni pour vous aider, mais c’est pour le Bon Dieu ! » C’est comme si elle avait dit : « Ne croyez surtout pas que je vous aime, en réalité, vous ne m’intéressez pas, mais ce qui m’intéresse c’est moi et ces bonnes œuvres que je crois pouvoir présenter à Dieu ». Hélas ! Ce réflexe, de façon beaucoup plus subtile et camouflée souvent, est très fréquent dans notre vie de chrétiens.