Frères et sœurs, qu’est-ce qu’un prophète ? 
Ce jour-là, Jean-Baptiste recevait la Parole en personne. Totalement dépossédé de lui-même, il n’avait plus qu’à être la voix qui sert de support au Verbe de Dieu, le doigt qui le montre au peuple. Et en même temps Jean-Baptiste présentait cette Parole au peuple et mystérieusement voyait les épousailles de cette Parole avec les destinataires, le peuple tout entier, l’Épouse. C’est à ce moment-là que, pour ainsi dire, Jean-Baptiste a « le souffle coupé ». La voix ne crie même plus et elle entend, simplement, la joie de la rencontre. Alors que la plupart des prophètes de l’Ancien Testament avaient vécu le mystère de leur vocation prophétique comme cette espèce de déchirement, d’écrasement entre le mystère d’un Dieu qui appelle et un peuple qui ne veut pas accueillir cette Parole, mystérieusement Jean-Baptiste a eu cette grâce inouïe, à la fois de voir la Parole venir en personne à la rencontre du peuple, et l’Épouse en la personne de quelques disciples accueillir cette Parole.