29ième Dimanche du Temps Ordinaire (Mc 10, 35-45) – par Francis COUSIN
« Maître, ce que nous allons te demander,
nous voudrions que tu le fasses pour nous. »
Cette phrase me fait penser à une phrase que tous les parents ont entendue au moins une fois, quand leurs enfants étaient petits :
« Je peux te poser une question ? »
« Oui, bien sûr. »
« Mais je voudrais que tu me dises oui d’abord ! »
C’est la même chose avec les deux fils de Zébédée : ils voudraient que Jésus donne une réponse positive avant qu’ils ne posent la question !
Et la question, c’était une question qui concernait tous les disciples, et qui avaient fait l’objet d’une grande discussion entre les apôtres quelques temps auparavant : « Ils se taisaient, car, en chemin, ils avaient discuté entre eux pour savoir qui était le plus grand. » (Mc 9,34).
Ils n’étaient sans doute pas très fiers, car chacun, sûrement, avait essayer de montrer qu’il était mieux que les autres …
La réponse de Jésus a dû être comme une douche froide pour tous : « Si quelqu’un veut être le premier, qu’il soit le dernier de tous et le serviteur de tous. » (Mc 9,35).
Jacques et Jean connaissaient donc la position de Jésus, et qui revient souvent dans les évangiles …
Alors, ici, être l’un à droite et l’autre à gauche de Jésus dans sa gloire … c’est viser haut, c’est surtout vouloir être considérés comme les deux meilleurs parmi les apôtres …
Question infantile de la part des deux frères ? … manque de réflexion ???
En tout cas, … C’est tout le contraire de ce que préconise Jésus… et en plus, cela irrite les autres apôtres !
« Vous ne savez pas ce que vous demandez. Pouvez-vous boire la coupe que je vais boire, être baptisé du baptême dans lequel je vais être plongé ? »
La coupe de Jésus, elle n’est pas drôle … et il vient juste d’en parler : « ils le condamneront à mort, ils le livreront aux nations païennes, qui se moqueront de lui, cracheront sur lui, le flagelleront et le tueront. » (Mc 10,33-34) …
Quant au baptême où Jésus va être plongé, il s’agit de sa propre mort de laquelle il sortira vainqueur le jour de sa résurrection …
Crânement, les deux frères, ne doutant de rien, répondent : « Nous le pouvons. »
Et Jésus leur annonce qu’effectivement, c’est comme cela qu’ils mourront … Mais quant à leur place dans le ciel, ce n’est pas lui qui le décide.
Puis Jésus rassemble les apôtres, leur rappelle l’humilité à avoir entre eux et avec les autres, à l’image de lui-même : « le Fils de l’homme n’est pas venu pour être servi, mais pour servir, et donner sa vie en rançon pour la multitude. »
Quelle leçon retenir de ce passage d’évangile ?:
Il y a une manière de vivre qui peut ressembler à celle des deux fils de Zédébée, et qui est souvent encouragée … par les parents, des professeurs, des collègues, ou des amis : Avoir de l’ambition, vouloir toujours plus, gravir les marches du succès, monter d’échelons, atteindre des postes importants, … que ce soit dans la vie professionnelle, la vie sociale, la vie politique ou la vie associative … Voire même dans la vie religieuse ou paroissiale…
Mais il faut se méfier. Si nous restons humbles, si nous nous mettons au service des autres, c’est bon, … mais si nous ne pensons qu’à nous, si nous nous asseyons sur les autres pour avancer, pour assouvir notre ambition … on a tout faut !
Chacun doit s’interroger en vérité : « Suis-je un serviteur de mes frères et sœurs ? »
De la réponse à cette question dépend aussi notre Salut éternel : si nous voulons entendre le Christ nous dire, le jour de notre mort : « Serviteur bon et fidèle, entre dans la joie de ton maître » (Mat 25,23).
Seigneur Jésus,
On a parfois du mal à reconnaître tes apôtres !
Peut-être les idéalise t-on ?
Mais c’étaient des humains comme nous !
avec leurs défauts, mais surtout leurs désirs
de te suivre partout où tu es allé,
buvant la coupe de la mort
et le baptême du martyr …
Puissions-nous vivre comme eux,
fidèles jusqu’au tout à ta Parole !
Francis Cousin
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