
Et tout ça, parce que le Seigneur aurait dit une fois : « Méfiez-vous de l’enseignement des pharisiens, car ils disent et ne font pas. » Nous avons nous-mêmes un réflexe tellement pharisien de ne pas vouloir nous faire prendre en défaut que nous préférerions plutôt renoncer à dire ce que nous voulons, ce que nous désirons, ce que nous cherchons du plus profond de notre cœur, que d’être pris en flagrant délit de contradiction avec nous-mêmes. Au point que, dans une certaine compréhension, cette page d’évangile contre le pharisaïsme a servi comme véritable vaccin pour faire de nous des gens qui ne reconnaissent même plus l’exigence d’un Dieu qui nous a livré sa Parole, qui nous a tout donné pour que nous soyons nous-mêmes ses fils.
Frères et sœurs, c’est cela d’abord l’Incarnation : Dieu grave sa Parole éternelle, son Fils, ce qu’Il a à nous dire de toute éternité, cet Amour en plénitude, en totalité, qu’Il grave dans une humanité, dans la chair de Jésus. L’incarnation, le Fils de Dieu parmi nous, ce sont les mots d’amour de Dieu gravés dans la chair d’un homme. Tout ce que Dieu nous a donné, toute sa Parole, tout ce que nous vivons aujourd’hui, c’est exactement la même chose. La Parole de Dieu aujourd’hui, ce que nous avons à entendre et à recevoir, c’est Dieu qui grave par la puissance de son Amour, de sa Parole, quelque chose dans notre cœur qui transforme complètement notre comportement, nos attitudes et nos gestes : c’est cela, la conversion.