Évangile selon Saint Marc 1, 1-8
« Préparez le chemin du Seigneur. »
Oui, mais quel chemin ? et pour quoi faire ?
Le chemin annoncé par le prophète Isaïe dans la première lecture …, celui qui, une fois arasé, comblé, redressé … doit permettre la venue du Seigneur : « Alors se révèlera la gloire du Seigneur » ?
Le chemin du temps de Jean-Baptiste, reprenant les paroles d’Isaïe ?
C’est plus récent, mais c’est encore loin pour nous. On n’a pas vraiment l’impression d’être concerné. C’est un moment historique, et souvent on le prend comme tel, comme quelque chose qui est éloignée de nous…
Mais c’est oublier que nous avons été baptisés. Pas le baptême “avec de l’eau“ dans le Jourdain, baptême de repentance, mais le baptême “dans l’Esprit Saint“ de celui qui vient après Jean-Baptiste et qui est “plus fort que lui“.
Et ce Jésus, annoncé par Jean-Baptiste à ses contemporains, est le même aujourd’hui qu’au temps de Jean-Baptiste, le Fils de Dieu incarné pour sauver tous les hommes. Mais si Jésus est le même, nous ne sommes pas comme les contemporains de Jean-Baptiste : nous connaissons la fin de l’histoire terrestre de Jésus, nous savons ce que veut dire l’interpellation de Jean-Baptiste : « Voici l’agneau de Dieu », le lien avec sa Passion et sa mort. Nous savons aussi sa résurrection. Et nous savons toutes les Paroles de Jésus qui ont été rapportées par les évangélistes, et qui sont une aide pour nous, un chemin de vie.
Et notamment que Jésus a dit : « Je suis le chemin, la Vérité et la Vie ». Non seulement il nous indique un chemin, mais il est lui-même le chemin : « Personne ne va vers le Père sans passer par moi » (Jn 14,6).
Et comme « Le père et moi nous sommes UN » (Jn 10,30), il est en plus le bout du chemin. Et là, nous sommes indubitablement concernés.
Parce que ce chemin que nous sommes invités à préparer pour le Seigneur, finalement, n’est-il pas un peu pour nous (et même beaucoup !) … ?
… pour aller vers le Christ !
… pour aller vers le Père … qui nous attends au bout du chemin comme le père du fils prodigue, tout à la joie de notre retour ou de notre arrivée !
Un chemin sur lequel nous devons marcher, avec nos difficultés, nos questions, … nos doutes, … avec toujours ce Satan qui est prêt à nous faire partir sur une voie sans issue…
Mais un chemin sur lequel nous ne sommes pas seuls, où nous pouvons rencontrer des personnes qui peuvent, par leurs paroles, nous aider à avancer vers “la Vérité“, avec d’autres plus pragmatiques, qui vont déplacer les “pierres“ qui nous bloquaient, d’autres encore qui vont nous aider à passer par-dessus ces “pierres“ et par le fait même vont nous aider à grandir !
Trop souvent nous pensons que nous sommes seuls sur ce chemin, mais nous sommes Église, membres d’un même corps, et tous ensemble nous pouvons avancer plus facilement sur ce chemin.
« Ne crains pas ! » nous disait Isaïe, « Voici votre Dieu ! Il vient avec puissance … il fait paître son troupeau … Il porte [les agneaux] sur son cœur.»
Pourvoir se retrouver contre le cœur de Dieu, cela ne vaut-il pas la peine de prendre ce chemin … le chemin du bonheur ?
Oui, ce chemin qu’on nous propose de redresser, ce chemin qui était celui du Seigneur pour qu’il vienne vers nous, ce chemin est devenu avec Jésus notre chemin, pour que nous, nous puissions aller vers Dieu.
On se rend compte, encore une fois, que Dieu, que Jésus se fait notre serviteur.
Seigneur Jésus,
Jean-Baptiste nous demande
de préparer un chemin pour toi,
pour que nous ouvrions notre cœur à ta présence …
Mais c’est toi le chemin qui conduit vers le Père,
et tu nous invites à marcher avec toi …
Invitation, invitation …
Sachons répondre oui.
Francis Cousin