Dans l’Évangile de Matthieu, l’image de l’aveugle s’applique aux Pharisiens qui prétendaient « guider » les autres, alors qu’ils étaient eux-mêmes aveugles et égaraient leur peuple. Car ce qu’ils faisaient, ce n’était pas la volonté de Dieu. Chez Luc, l’aveugle désigne surtout les disciples et les responsables des communautés chrétiennes qu’il invite à plus de lucidité. Puisque nous sommes tous disciples, nous sommes amenés à « guider » quelqu’un, que ce soit un membre de la famille, des jeunes, des couples, dans le milieu du travail, etc…nous avons tous vocation à « guider ». Et c’est là que commencent les problèmes. Car pour guider, il vaut mieux ne pas être aveugle. Et on peut être aveugle à cause de la poutre qu’on a dans les yeux, et qu’on ne s’en aperçoit pas. Dans ce cas, on finira tous dans le fossé. Pour guider, il faut de nombreuses qualités : être attentif au bien des autres, savoir les écouter, avoir des connaissances, être bien formé et informé, avoir un minimum de sagesse et bien d’autres qualités. Et sur le plan spirituel, en tant que chrétien, nous devons avoir surtout une foi inébranlable en Jésus Christ, sachant que nous ne pouvons rien faire sans lui. Car c’est lui qui nous envoie l’Esprit Saint qui nous anime et qui nous fait en mouvement.
Les Evangiles nous disent qu’il faut prier et « prier sans cesse ». Tous les grands noms de la spiritualité nous rappellent l’importance du Rosaire. Combien, mise à part les groupes du Rosaire, sommes-nous à « prier sans cesse » et à dire le Rosaire soit 4 chapelets par jour ou même un chapelet par jour. Peut-être qu’on peut les compter sur les doigts d’une seule main. Si nous disons aux gens qu’il faut venir à la messe, et aux Colimaçons nous avons de très belles messes, une des plus belles chorales de l’île selon les dires des étrangers, de nombreux lecteurs et servants d’autel, une belle procession d’entrée, tout cela c’est très bien. Mais ce n’est pas suffisant si nous nous basons uniquement sur l’aspect extérieur de la messe, sur sa partie visible, car nous savons bien que ce qui compte c’est que chaque fidèle soit centré sur le Christ, et uniquement sur Lui, et c’est ce qu’il y a dans le cœur de chacun qu’il faut améliorer afin d’éliminer et la poutre et la paille. Il faut désirer s’unir au Christ du fond du cœur. Sinon la plus belle messe ne servira pas à grand-chose. Il faut se recentrer sur le Christ avec une grande sincérité, c’est ce qu’on appelle la « communion spirituelle ». Jean Paul II le disait dans son encyclique Redemptor Hominis (cité en P.9 dans « L’Eucharistie à l’école des saints » – Nicolas Buttet) : « Tous dans l’Église, mais surtout les évêques et les prêtres doivent veiller à ce que ce sacrement d’amour (l’adoration eucharistique) soit au centre de la vie du peuple de Dieu pour qu’on agisse, à travers toutes les manifestations du culte qui lui est dû, de manière à rendre au Christ « amour pour amour » et qu’il devienne vraiment la vie de nos âmes ». Et Nicolas Buttet conclue (P.9) : « Que d’indifférence devant le tabernacle et durant la messe, particulièrement à ce moment précis où l’Amour descend. Pourtant, le monde ne vit que par ce grand miracle: un bout de pain qui devient Dieu ». Et il n’a pas regardé si la messe est belle ou non, car il faut surtout veiller à « se centrer sur le Christ », pour que chacun participe à la messe avec cœur, toujours en lien avec le Christ, avec l’aide de l’Esprit Saint et de Marie pour la gloire du Père, car toute la messe est dédiée au Père, en présence de toute l’Eglise céleste. Nous avons tous besoin de beaucoup de prières pour que le Seigneur soit avec nous tous les jours de la vie, et à chaque moment de la journée. C’est bien le cœur des gens qu’il faut améliorer, et plus exactement chaque chrétien doit améliorer son propre cœur en s’unissant véritablement au Christ. Et pour cela, il faut absolument cesser de regarder les autres, de se comparer aux autres car dans la comparaison c’est presque toujours pour dire que l’autre est toujours moins bien que moi, que dans l’œil de l’autre il y a toujours la poutre et non pas dans le mien. Notre devoir de chrétien est de faire en sorte que la poutre disparaisse en chacun de nous ou tout au moins qu’elle diminue, et qu’elle devienne paille, pour mieux la faire disparaître ensuite par la grâce divine et avec l’aide de notre Sainte Mère, Marie car c’est par elle que nous viennent toutes les grâces divines.