19e dimanche ordinaire – Année B – Jean 6 41–51
Après avoir montré la puissance de Yahvé face au dieu Baal au Mont Carmel, le prophète Élie est découragé parce que l’épouse du roi Achab, Jézabel, qui a introduit le culte des idoles en Israël, veut sa mise à mort. C’est pourquoi Élie s’enfuit dans le désert. Il souhaita mourir et dit : C’en est assez maintenant, Yahvé! Prends ma vie… ». C’est ce qui passe aussi aujourd’hui, lorsque des personnes gravement malades, isolées et abandonnées par leur famille, ou d’autres personnes qui viennent de connaître une séparation, ou d’autres cas de personnes endettées, alcooliques, droguées etc.. se découragent. Pourtant, pendant que le prophète Élie s’endort, Dieu n’arrête de prendre soin de lui en envoyant un ange le nourrir en deux fois : « Lève-toi et mange ». Les expressions « se coucher et s’endormir » s’opposent à « lève-toi et mange » et font penser à la « mort et résurrection du Christ ». Dieu n’abandonne jamais les siens. Un chrétien n’a pas à se décourager, parce que Dieu prendra toujours soin de lui, à sa manière, pour nous ramener à Lui. Uni à Dieu, un chrétien, quelle que soit sa vie, même malade, même très âgée, même abandonnée des siens, est toujours en mission, à l’exemple de Marthe Robin qui, paralysée pendant plus de cinquante ans sur son lit, ne recevant qu’une hostie par jour, a sauvé, par la conversion, de nombreuses personnes qui venaient la visiter. Dans le découragement, cela ne sert à rien de se révolter contre Dieu. Au contraire, refugiez-vous en Lui avec l’aide de Marie. Saint-Paul nous dit « Ne contristez pas l’Esprit Saint de Dieu, qui vous a marqués de son sceau pour le jour de la rédemption. 31 Aigreur, emportement, colère, clameurs, outrages, tout cela doit être extirpé de chez vous, avec la malice sous toutes ses formes. 32 Montrez-vous au contraire bons et compatissants les uns pour les autres, vous pardonnant mutuellement ». L’expression « les Juifs se mirent à murmurer » signifie que la foule manque de foi envers Jésus, tout simplement parce qu’elle connaît Jésus : « c’est le fils de Joseph dont nous connaissons le père et la mère ». Jusqu’à présent, Jésus apparaissait comme quelqu’un qui n’a rien d’exceptionnel. C’est quelqu’un du village comme n’importe qui. Les gens l’ont jugé sur son apparence extérieure, sans savoir qu’il était fils de Dieu. Il y a ainsi des gens anonymes qui sont des saints en devenir et que nous ignorons parce qu’ils ne font rien d’exceptionnel mais qui, également, ne contristent pas l’Esprit Saint de Dieu, extirpant de chez eux tout ce qui déplaît à Dieu : aigreur, emportement, colère, clameurs, et la malice sous toutes ses formes. Ce sont souvent des gens authentiquement simples ou non pas ceux qui se croient simples, capables de se montrer bons et compatissants, capables de pardonner, acceptant même l’humiliation en silence comme le Christ dans sa Passion. Ils ont pour ainsi dire « aplani le chemin de Dieu » en leur propre cœur pour mieux se mettre au service des autres, aussi sont-ils centrés sur le Christ et uniquement sur Lui pour mieux se tourner vers les autres. Le Pape François (Gaudete et Exsultate – §112) nous dit : « la première des grandes caractéristiques de la sainteté, c’est d’être centré, solidement axé sur Dieu qui aime et qui soutient. Grâce à cette force intérieure, il est possible d’endurer, de supporter les contrariétés, les vicissitudes de la vie, et aussi les agressions de la part des autres, leurs infidélités et leurs défauts », montrant ainsi que la force de Dieu qui nous anime réside justement dans cette capacité à combattre nos propres défauts, car nos défauts sont nos véritables ennemis, causés par l’esprit du Mal.
Un jour que sainte Marguerite-Marie se préparait à la sainte communion, elle entendit une voix qui disait : « Regarde, ma vie, le mauvais traitement que je reçois dans cette âme qui vient de me recevoir. Elle a renouvelé toutes les douleurs de ma passion… Je veux que, lorsque je te ferai connaître le mauvais traitement que je reçois de cette âme, tu te prosternes à mes pieds après m’avoir reçu, pour faire amende honorable à mon Cœur, offrant à mon Père le sacrifice sanglant de la croix, à cet effet, et tout ton être pour rendre hommage au mien et réparer les indignités que je reçois dans ce cœur. » La sainte fut surprise d’entendre ces paroles sur une âme qui venait de se laver dans le sang précieux ; Notre-Seigneur lui dit : « Ce n’est pas qu’elle soit dans le péché, mais la volonté de pécher n’est pas sortie de son cœur, ce que j’ai le plus en horreur que l’acte du péché, car c’est appliquer mon sang par mépris sur un cœur corrompu, d’autant que la volonté du mal est la racine de toute corruption ». A ces mots, la sainte souffrit de grandes peines, demandant miséricorde pour cette âme ; Notre-Seigneur lui dit : « J’ai oui ton gémissement, et j’ai incliné ma miséricorde sur cette âme. » (Éd. Gauthey, 1, p. 112.)