Évangile selon Saint Matthieu 22, 1-14
« Mon ami, comment es-tu entré ici ? »
Les lectures de ce jour sont plutôt portées sur les repas, et quels repas : des festins.
Isaïe parle d’un festin préparés par Dieu « sur sa montagne », le lieu de la rencontre avec lui, sous-entendu dans son Royaume, avec des viandes succulentes et de bons vins. Mais surtout, il fera disparaître le voile du deuil, de la mort ; il essuiera les larmes.
Et le psaume nous fait dire de Dieu : « Tu prépares la table pour moi,… J’habiterai la maison du Seigneur pour la durée de mes jours. ».
Alors on pense à l’Apocalypse : « Je vis la cité sainte, la Jérusalem nouvelle, qui descendais du ciel d’auprès de Dieu … Il essuiera toute larme de leurs yeux, et la mort ne sera plus, et il n’y aura plus ni deuil, ni cri, ni douleur, car l’ancien monde s’en est allé. » (Ap 21, 2.4).
Et dans l’Évangile, Jésus nous parle d’un festin de noces.
Pour aller à un festin, généralement, il faut y avoir été invité. Et on se prépare : on s’habille en dimanche, on ne mange pas trop auparavant pour avoir faim …
Dans le cas du festin Royaume des Cieux, là aussi il faut se préparer, et suivre la Parole de Dieu, de Jésus dans l’Évangile, car on sait ce qui nous attend : « Ce que vous avez fait au plus petit d’entre les miens, c’est à moi que vous l’avez fait » (Mt 25,40), en bien ou en mal !
Dans l’Évangile, il est clair que le festin de noces représente l’accueil dans le Royaume de Dieu, le festin des noces de l’Agneau (cf Ap 19,7). Et les noces, le mariage du fils du roi, du Fils de Dieu, de Jésus avec … Ce n’est pas dit, mais avec tous ceux qui accepteront d’entrer, ou qui seront admis à entrer dans le Royaume de Dieu. Cette noce est l’Alliance entre Jésus et les hommes, entre Jésus et l’Église. « Heureux les invités au repas du Seigneur » qui préfigure le festin des noces de l’Agneau.
Dans la parabole, le roi demande à ses serviteurs d’appeler les invités. Qui sont-ils ? Peut-être Jésus pense-t-il aux grands-prêtres, aux pharisiens, mais certainement plus généralement à tous les juifs, au peuple d’Israël, le peuple de Dieu préparé pour entrer dans le Royaume de Cieux.
Ils refusent. Une seconde invitation : même chose, ils ont leurs propres préoccupations et se moquent du roi et de son fils, de Dieu et de Jésus.
Une noce sans invités, ce n’est pas possible ! Alors le roi, Dieu, invite tout le monde, sans discrimination, les bons, les mauvais, les riches, les pauvres, les estropiés, les mal-fagotés, … nous quoi !
Et la salle fut remplie !
Le roi était contant. Alors il va saluer les invités … et il en voit un qui n’a pas le vêtement de noce ! « Mon ami, comment es-tu entré ici ? ». Tous les gens qui sont là sont arrivés dans la salle en urgence, au débotté, comme ils étaient, sans se changer. Quel est donc ce vêtement de noce réclamé ? L’homme ne comprend pas et ne dit rien. Et il se fait jeter dehors.
Quel est donc ce vêtement de noce ? Quel est ce vêtement que Dieu nous demande d’avoir, nous tous, et de tout temps, et en tout temps ?
Ce vêtement n’est pas un vêtement au sens propre ! Car Dieu ne regarde pas l’apparence, mais le cœur. C’est la disposition d’esprit de répondre à l’amour de Dieu, d’accueillir Dieu qui m’appelle « Mon ami », de répondre à Dieu : « Toi aussi, tu es mon ami, et je t’aime ».
Et ce n’est pas toujours facile ! En parole, oui, … mais en acte ?
Pouvoir toujours dire à Dieu, « Je t’aime », ce n’est possible que si on accepte de se laisser vêtir de l’amour de Dieu, que si on peut dire comme saint Paul : « C’est le Christ qui vit en moi » (Gal 2,20), que si on vit vraiment son baptême : « En effet, vous tous que le baptême a unis au Christ, vous avez revêtu le Christ » (Gal 3,27).
Et c’est d’autant plus important pour nous, à chaque fois que nous allons communier, et que le prêtre nous dit : « Heureux les invités au repas du Seigneur ». On est bien conscient qu’on n’est pas digne de le recevoir, mais quand nous recevons le corps de Jésus dans nos mains, que notre « Oui » veuille dire en même temps « Seigneur, je t’aime ».
Le vêtement des noces de l’Agneau, c’est l’amour de Dieu qui vit en nous.
Seigneur Jésus,
Tu es tellement bon que tu nous invites tous
à ton banquet de noce,
tels que nous sommes,
avec nos défauts et nos qualités.
Il n’y a qu’une condition :
que nous voulions vivre de ton amour.
Avec ton aide, je le pourrai.
Francis Cousin
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