Ne confondons pas l’Ascension et l’Assomption. L’Ascension a lieu quarante jours après Pâques, et c’est Jésus-Christ qui monte au Ciel. A l’Assomption, c’est Marie qui monte vers le Ciel. CEC 966 » …la Vierge immaculée, préservée par Dieu de toute atteinte de la faute originelle, ayant accompli le cours de sa vie terrestre, fut élevée corps et âme à la gloire du ciel ». Aujourd’hui, nous allons essayer tout simplement de mieux connaître Marie. Certains chrétiens pensent encore que Marie, parce qu’elle est la Mère de Jésus, tient la première place devant Jésus, eh bien ! non, c’est Jésus qui est toujours le personnage central pour tous les chrétiens et pour le salut du monde. C’est grâce à Jésus que Marie est née sans péché originel. Jésus qui est sans péché ne pouvait pas naître d’une femme qui aurait été victime du péché originel, car le péché originel se transmet de génération en génération et Jésus n’a pas de péché. Il fallait donc bien une femme qui soit immaculée de tout péché pour être la Mère de Jésus. Marie est celle qui est « comblée de grâces », et si elle est « comblée de grâces », en elle il n’y a que des grâces divines depuis sa conception, et donc pas de place pour le péché originel. – A l’incarnation, Dieu le Père aurait pu envoyer son Fils directement sur terre à l’âge d’homme – Il en a les capacités – mais nous dit Saint Augustin : « Le monde étant indigne de recevoir le Fils de Dieu directement des mains du Père, il l’a donné à Marie afin que le monde le reçut par elle ». Le Fils est donc venu sur terre par Marie et c’est certainement le meilleur chemin qu’il a choisi pour venir à nous. [Grignion de Monfort – « Traité de la Vraie dévotion à la Sainte Vierge » – §39] Si Dieu a eu besoin de Marie pour venir sur terre – un besoin hypothétique – Marie est encore plus nécessaire aux hommes pour aller à Dieu.
Certains chrétiens ont un doute quant à savoir s’il faut prier Jésus ou s’il faut prier Marie. Lorsqu’ils entrent dans une église, certains s’agenouillent directement dans l’allée principale, face au Tabernacle, d’autres vont directement devant Marie. Et de nombreuses personnes pensent qu’il est plus logique de s’agenouiller devant Jésus d’abord, quitte à aller ensuite devant Marie. En fait, notre ignorance de Marie nous joue des tours. Voici que ce nous dit Saint Louis-Marie Grignion de Monfort (que je traduis dans un langage plus adapté à notre époque): « 63. …la plupart des chrétiens, même des plus savants, ne connaissent pas le lien qui existe entre Jésus et Marie. 64. Il est étonnant et pitoyable de voir l’ignorance … de tous les hommes d’ici-bas à l’égard de Marie. Je ne parle pas tant des idolâtres et païens, ni même des hérétiques et des schismatiques, mais je parle des chrétiens catholiques, et même des docteurs parmi les catholiques, qui faisant profession d’enseigner aux autres les vérités, ne connaissent pas Marie, si ce n’est d’une manière spéculative, sèche, stérile et indifférente. Ces messieurs ne parlent que rarement de Marie et de la dévotion qu’on lui doit avoir parce qu’ils craignent, disent-ils, qu’on en abuse, qu’on fasse injure au Christ en honorant trop notre sainte Mère. S’ils voient ou entendent quelque dévot à la Sainte Vierge parler souvent de la dévotion à cette bonne Mère, d’une manière tendre, forte et persuasive, comme d’un moyen assuré sans illusion, d’un chemin court sans danger, d’une voie immaculée sans imperfections, et d’un secret merveilleux pour trouver et aimer parfaitement notre Seigneur le Christ, ils se récrient contre lui, et lui donnent mille fausses raisons pour lui prouver qu’il ne faut pas tant parler de la Sainte Vierge, qu’il y a beaucoup d’abus en cette dévotion, et qu’il faut s’appliquer à les détruire, et à parler de Jésus-Christ plutôt qu’à porter les peuples à la dévotion à la Sainte Vierge.
Aimez Marie et elle vous conduira au Ciel avec son Fils. – Dieu veut pour nous la sainteté, mais pour cela nous avons besoin des grâces divines, car personne ne peut y arriver seul. Les moyens de salut et de sainteté sont connus de tous, écrits dans l’Evangile, expliqués par les maîtres de la vie spirituelle, pratiqués par les saints et nécessaires à tous ceux qui veulent être sauvés et arriver à la perfection. Ces moyens sont : l’humilité de cœur, l’oraison continuelle (c’est-à-dire prière continuelle), la mortification universelle (c’est-à-dire se détacher de tout ce qui n’est pas Dieu), l’abandon à la Providence divine et agir en faisant la volonté de Dieu. Et là, la grâce et le secours de Dieu sont absolument nécessaires. Saint-Louis Marie Grignion de Monfort nous dit que pour avoir les grâces divines, il faut passer par Marie parce qu’elle est la seule à trouver grâce aux yeux de Dieu, elle qui a donné naissance au Fils de Dieu, lui-même étant l’Auteur de toutes les grâces. Dieu le Père lui a donné toutes les grâces et l’a choisie pour en être la trésorière, l’économe et la dispensatrice et tous les dons passent par ses mains qu’elle donne à qui elle veut, comme elle veut, quand elle veut et autant qu’elle veut, les grâces du Père Eternel, les vertus de Jésus-Christ et les dons du Saint-Esprit. Mais tous ces trésors offerts par Dieu aux chrétiens désireux de suivre le Christ, chrétiens si fragiles, si faibles, si inconstants, bousculés par toutes sortes de tentations, submergés de problèmes divers, ces trésors, nous risquons de les perdre très vite. En effet, les esprits du mal, les démons, qui sont de fins larrons, des malfaiteurs, veulent toujours nous surprendre à l’improviste pour nous les voler et dévaliser. Ils épient nuit et jour le moment favorable pour nous enlever, en une seconde, par un péché, tout ce que nous avons pu gagner de grâces, de vertus et de dons en plusieurs années. Et personne n’est exclue : même les personnes les plus riches en vertus, les plus fondées en expérience, les plus élevées en sainteté que nous, ont été surprises, volées et pillées. Et nous pouvons tout perdre parce que nous manquons d’humilité, nous nous croyons assez forts de notre suffisance, nous nous croyons capables de garder personnellement nos trésors, nous ne comptons que sur nous-mêmes. C’est pour cela que nous devons placer nos trésors en lieu sûr et ce lieu sûr, imprenable par les esprits malfaisants, c’est Marie elle-même, chargée d’écraser la tête de l’Esprit du Mal. Il faut tout mettre entre les mains de Marie : nos biens, nos familles, notre corps, notre cœur, notre âme, notre esprit, les grâces, les vertus, les dons reçus, tout dans les mains de Marie. Elle est la gardienne de tout ce que nous avons de précieux. Elle pourra nous les remettre selon nos besoins du moment, tout comme la banque qui nous remet notre propre argent quand nous en avons besoin. Marie ne va pas se contenter de nous les garder, elle pourra même les faire fructifier pour nous. En effet, entre ses mains, Marie va nous transformer, elle va prendre soin de chacun de nous, elle va nous décrasser, enlever tout ce qui est boueux dans notre cœur, âme et esprit, nous parfumer de vertus, de grâces et de dons divers, elle va nous mettre en valeur pour que nous soyons véritablement « relookés » – pour employer un terme à la mode – et nous présenter enfin…à son Fils bien-aimé Jésus-Christ pour un bonheur éternel. Tout ce qui vient d’être dit ici, n’est qu’une toute petite partie de ce qu’est Marie. Après Dieu, c’est Marie.
Fréquentez Marie tous les jours, elle vous transformera, elle vous protégera. Si vous avez de l’inquiétude, de l’angoisse, ou le stress, plongez-vous en Marie, Mère de Dieu, en disant simplement trois « je vous salue Marie » bien lentement, et votre inquiétude ou votre angoisse aura disparu avant même d’avoir terminé le premier « je vous salue Marie ». Faites l’expérience et vous jugerez par vous-même. A chaque inquiétude, à chaque angoisse, à chaque tentation, trois « je vous salue Marie ». Car derrière cette inquiétude, derrière cette angoisse, derrière ce stress, nous laisse entendre Padre Pio, il y un esprit du mal qui prendra vite le large. Il n’aime pas Marie. Cette prière est une très grande prière. Dites cette prière très souvent surtout au moment des tentations, et aussi le chapelet ou encore le Rosaire. Merci, Seigneur, de nous avoir donné Marie pour Mère. Rappelons simplement, pour terminer, que Jean Paul II disait de Grignion de Monfort que « la substance des vérités théologiques contenues dans le traité de cet auteur de classe…est incontestable ».