Frères et sœurs, lorsqu’une maman vient de mettre au monde son enfant, il lui arrive souvent de se pencher sur lui, de lui parler, de le caresser, de lui faire des gestes d’affection et de savourer, pour ainsi dire, ces premiers moments d’intimité avec l’enfant qu’elle vient de mettre au monde. Ce qui est extraordinaire dans ce geste, c’est précisément que cette mère, qui est adulte et qui vient par la maternité de réaliser la plénitude de son être humain, puisse se pencher vers ce petit d’homme qui est incapable de parler, dont l’intelligence n’est qu’un germe qui n’a pas encore été exercé, et que cependant, elle puisse ainsi se pencher sur l’enfant parce qu’elle pressent dans son cœur de mère que tout ce qu’elle est et tout ce qu’est son époux, tout cela peut être manifesté, donné à son enfant.
Frères et sœurs, le sens de notre vie chrétienne, c’est d’être attelés au même joug que le Christ. Mais ce joug c’est le joug de la louange, c’est pouvoir nous-mêmes exulter avec le Christ car nous n’avons pas d’autre raison d’exister que de louer le Père, avec le Christ et dans l’Esprit. Nous n’avons pas d’autre raison d’être que d’entrer progressivement dans ce cœur du Christ et d’y découvrir « tous les trésors de la Sagesse et de la Connaissance de Dieu. » Que ce temps de vacances que certains vont prendre pour se refaire, physiquement, moralement, psychologiquement, que ce temps de vacances soit aussi ce temps dans lequel nous laissons se poser sur nous le joug de l’amour du Christ. Que ce soit un joug de louange et d’exultation. Que nous nous laissions ressaisir, au plus intime de nous-mêmes, à cette source de la louange et de l’action de grâces. Notre seule raison d’être et d’exister, c’est de vivre pour Dieu et de le louer, de le célébrer, à travers notre petitesse, à cause de notre petitesse. Que ce temps nous aide à enraciner encore plus en nous cette force de l’Esprit qui nous fait ressusciter. Que ce soit cette exultation de la fille de Sion qui voit son Sauveur s’avancer vers elle parce qu’Il est, Lui aussi, « doux et humble de cœur » et qu’Il vient à nous dans cette proximité, dans cette intimité que nous n’osions même pas soupçonner. Amen.