Or, le texte de l’évangile d’aujourd’hui dit exactement l’inverse : « N’ayez pas peur ! » C’est ce que Jean-Paul II avait dit au début de son pontificat. Et là, le Christ le dit précisément à propos de la vérité :« N’ayez pas peur, de toutes façons, la vérité se fera ! » Par conséquent, il ne s’agit pas de craindre la vérité, au contraire, il s’agit de ne pas en avoir peur parce qu’elle se fera.
Or, Jésus nous dit aujourd’hui : »Ne craignez pas, la vérité se fera« . Comment ? « C’est Moi qui la ferai en vous« . Voilà exactement l’enjeu actuel. L’Église est chargée – ce n’est pas une petite affaire –, les chrétiens, vous, nous, tous, nous sommes chargés aujourd’hui de dire qu’il y a quelqu’un, Dieu, qui fait la vérité de l’homme. Prenons l’exemple du baptême. Que faisons-nous quand nous baptisons un enfant ? Les parents et tous ceux qui l’aiment, qui veulent porter son destin disent : « Nous ne sommes pas capables par nous-mêmes de façonner la vérité du visage de cet enfant. Il faut que ce soit Dieu qui s’en charge« . Et le baptême, quand on plonge un enfant dans l’amour du Père, du Fils et du Saint-Esprit, est le plongeon dans un bain de vérité. On demandera à Dieu de prendre en charge la vérité du visage de cet enfant, de cette personne qu’on Lui confie par le baptême. Chacun d’entre nous, par le baptême, est entré dans ce mystère de la proclamation de la vérité qui est telle que ce n’est pas nous qui nous la fabriquons. Ce n’est pas le fruit d’une élaboration commune ni d’un consensus, hypothèse extrêmement critiquable car lorsque la vérité devient la vérité du grand nombre, je vous laisse mesurer les conséquences. On en a vu pas mal durant le siècle dernier et encore aujourd’hui. Mais lorsqu’on baptise un enfant, on dit à Dieu : « Nous te confions le soin au nom de la confiance qu’on a en Toi, de révéler la vérité du visage de cet enfant ».