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La Sainte Trinité par Claude Won Fah Hin (Matth 28, 16-20)

Commentaire du samedi 29/5/21 et Dimanche 30/5/2021

Aujourd’hui, c’est la sainte Trinité.  Le Catéchisme de l’Eglise Catholique nous dit que « la Trinité (§237) est un mystère de foi au sens strict, un des  » mystères cachés en Dieu, qui ne peuvent être connus s’ils ne sont pas révélés d’en haut  » (Cc. Vatican I : DS 3015) … L’intimité de Son Être comme Trinité Sainte constitue un mystère inaccessible à la seule raison… ». Sœur Faustine nous dit (Petit Journal §30) : Ce qu’est Dieu dans son être, personne ne peut le saisir, en profondeur, ni l’esprit angélique, ni l’esprit humain ». Jésus me dit : « Fais la connaissance de Dieu par la contemplation de ses attributs ». « Connaître Dieu par ses attributs » signifie le connaître selon ses particularités, ce qui lui est propre, ses qualités, ses prérogatives etc…Et cela tombe bien puisqu’aujourd’hui, nous avons trois lectures dont la première nous parle du Père, la seconde de l’Esprit Saint et la troisième, celle de l’Evangile, concerne l’envoi en mission par Jésus-Christ.

Le texte du Deutéronome nous parle du Père. « Interroge donc les anciens âges qui t’ont précédé », autrement dit « revois l’histoire du peuple de Dieu ; interroge sur ton passé et tu verras qui est ce Dieu ». D’abord Il nous a créé. Dieu est créateur, Il a créé l’homme et Il l’a créé pour l’aimer. Au fil des temps, des peuples se sont formés. Et Dieu a choisi son peuple (Ex 3,7-8) : «7 J’ai vu la misère de mon peuple en Egypte et je l’ai entendu crier sous les coups de ses chefs de corvée ». Oui, je connais ses souffrances. 8 Je suis descendu pour le délivrer de la main des Egyptiens et le faire monter de ce pays vers un bon et vaste pays, un pays ruisselant de lait et de miel… ». Et Dieu est venu chercher cette nation par des épreuves, des signes (c’est-à-dire des miracles), des prodiges et des combats. Il a employé les grands moyens. Ex 3,20 : « … j’étendrai la main et je frapperai l’Égypte par les merveilles de toute sorte que j’accomplirai au milieu d’elle ; après quoi, il vous laissera partir. » Ex 7,3 : « …j’endurcirai le cœur de Pharaon et je multiplierai mes signes et mes prodiges dans le pays d’Égypte » et Dieu finit par envoyer les fléaux d’Egypte : l’eau changée en sang, l’envahissement du pays par les grenouilles, les moustiques, la vermine, la peste du bétail, les furoncles, la grêle, les sauterelles, les ténèbres pendant trois jours et enfin le dernier fléau : la mort des premiers-nés d’Egypte avec une protection spéciale pour les enfants premiers-nés du peuple Juif au moment de la Pâque juive, celle du sang de l’agneau offert en sacrifice à Dieu et appliqué sur les montants et le linteau de la porte de leur maison. – Le renvoi au souvenir de la libération d’Israël n’est pas qu’un simple souvenir, mais un mémorial de son salut : le peuple de Dieu peut de nouveau avoir recours à son Dieu, qui, lui, est toujours fidèle, pour avoir sa protection, et ainsi jusqu’à la fin des temps. Si Dieu a choisi ce peuple, l’a libéré de l’esclavage par de grands moyens, c’est pour que ce peuple le reconnaisse comme l’unique Dieu : c’est « Yahvé qui est Dieu », aussi « garde ses lois et ses commandements que je te prescris aujourd’hui, afin d’avoir, toi et tes fils après toi, bonheur et longue vie sur la terre que Yahvé ton Dieu te donne pour toujours ». Dieu, le Dieu d’Israël, et Dieu des Chrétiens révélé par le Christ, est l’unique Dieu et il n’y en a pas d’autre. Tous passeront par Jésus qui est le seul médiateur entre le Père et nous et l’unique porte pour le Royaume de Dieu.

Le troisième texte, situé à la fin de l’Évangile de Matthieu, nous parle du Christ. Après la mort et résurrection de Jésus, les onze disciples (les Apôtres) se retrouvent en Galilée suite à l’annonce rapportée par les femmes aux disciples, comme Jésus le leur avait demandé. Ce lieu n’est sans doute pas choisi par hasard, puisque c’est une région qui « a encore une apparence d’indépendance sous la férule du roi Hérode-Antipas, une région semi-étrangère méprisée par les Juifs » (« Pour Lire la Bible » – Bagot et Dubs – P.115). C’est là qu’Il leur dit trois choses : d’abord que « Tout pouvoir lui a été donné au ciel et sur la terre », pouvoir venant de son Père ; C’est pourquoi Jésus peut envoyer ses Apôtres en mission comme lui-même a été envoyé par le Père pour nous sauver du péché et de la mort. Une mission est toujours donnée par quelqu’un qui a autorité pour l’envoi en mission, on ne décide pas tout seul d’aller en mission. Dans l’Eglise Catholique, c’est l’évêque qui envoie en mission, ou son représentant en accord avec l’évêque. C’est pour cela qu’il ne faut pas suivre les personnes, non envoyés par l’évêque ou même le curé et qui s’improvisent missionnaires pour parler de Dieu. Ainsi, on évite les faux prophètes. – Ensuite, concernant le baptême, si Jésus semble insister sur le baptême, c’est parce que (CEC 265) : « Par la grâce du baptême  » au nom du Père et du Fils et du Saint-Esprit « , nous sommes appelés à partager la vie de la Bienheureuse Trinité, ici-bas dans l’obscurité de la foi, et au-delà de la mort, dans la lumière éternelle ». Voilà pourquoi le baptême est important : il nous permet de vivre en lien constant avec la Trinité. Et Jésus lui-même le dit : « Je suis avec vous pour toujours jusqu’à la fin des temps ». Cette présence du Christ avec nous, chaque jour, est nécessaire pour vivre notre vie de chrétien. Tout le monde connaît cette prière de Padre Pio « Reste avec moi, Seigneur » pour de multiples raisons : pour que je ne t’oublie pas, parce que je suis faible, parce que tu es toute ma vie, parce que je suis sans ferveur ; parce que tu es ma lumière, et je suis dans les ténèbres ; pour faire connaître ta volonté ; parce que je désire t’aimer davantage ; pour que je te sois toujours fidèle…et bien d’autres raisons encore. Il nous appartient à nous de ne pas nous éloigner de Jésus. Lui est très fidèle à son engagement, mais nous, nous avons beaucoup de faiblesses et nous risquons de nous éloigner de Lui « en pensée, en parole, par action et par omission ».  Mais malgré tout, le Ressuscité envoie les siens prêcher l’Évangile en tout temps et en tout lieu, pour que la foi en lui se répande en tout point de la terre. – Pour évangéliser, il faut être soi-même enthousiasmé par l’Evangile et se nourrir aussi de la vie des saints.  Et c’est parce qu’on y apprend de très belles choses et qu’on y adhère avec conviction, ou qu’on a vécu intérieurement ces belles choses de Dieu qu’on a envie de les transmettre à d’autres. Vous ne pouvez pas transmettre ce que vous ne savez pas ou ce que vous n’avez pas vécu. Quelqu’un qui évangélise est aussi et d’abord un témoin de Dieu et cela lui donne l’envie de dire les choses de Dieu à d’autres. Le Pape François (Joie de l’Evangile- 266) nous dit : Cette conviction…est soutenue par l’expérience personnelle, constamment renouvelée, de goûter son amitié (celle du Christ) et son message. On ne peut persévérer dans une évangélisation fervente, si on n’est pas convaincu, en vertu de sa propre expérience, qu’avoir connu Jésus n’est pas la même chose que de ne pas le connaître, que marcher avec lui n’est pas la même chose que marcher à tâtons, que pouvoir l’écouter ou ignorer sa Parole n’est pas la même chose, que pouvoir le contempler, l’adorer, se reposer en lui, ou ne pas pouvoir le faire n’est pas la même chose. Essayer de construire le monde avec son Évangile n’est pas la même chose que de le faire seulement par sa propre raison. Nous savons bien qu’avec lui la vie devient beaucoup plus pleine et qu’avec lui, il est plus facile de trouver un sens à tout. C’est pourquoi nous évangélisons. Le véritable missionnaire, qui ne cesse jamais d’être disciple, sait que Jésus marche avec lui, parle avec lui, respire avec lui, travaille avec lui. Il ressent Jésus vivant avec lui au milieu de l’activité missionnaire. Si quelqu’un ne le découvre pas présent au cœur même de la tâche missionnaire, il perd aussitôt l’enthousiasme et doute de ce qu’il transmet, il manque de force et de passion. Et une personne qui n’est pas convaincue, enthousiaste, sûre, amoureuse, ne convainc personne. (§23) …il est vital qu’aujourd’hui l’Église sorte pour annoncer l’Évangile à tous, en tous lieux, en toutes occasions, sans hésitation, sans répulsion et sans peur. La joie de l’Évangile est pour tout le peuple, personne ne peut en être exclu ». Et, en effet, l’évangile est une vraie grande joie pour celui qui se nourrit de la parole de Dieu, pour celui qui aime Dieu et qui veut le faire connaître aux autres. Ne vous contentez pas de la messe du dimanche, même si c’est déjà une très bonne chose que d’y participer. Il faut porter la Bonne Nouvelle à d’autres. (Joie de l’Evangile 264 🙂 « Si nous ne ressentons pas l’intense désir de …communiquer (la Bonne Nouvelle), il est nécessaire de prendre le temps de…demander à Dieu, dans la prière, qu’il vienne nous séduire. Nous avons besoin d’implorer chaque jour, de demander sa grâce pour qu’il ouvre notre cœur froid et qu’il secoue notre vie tiède et superficielle. Mais le Pape ne parle seulement aux fidèles mais aussi aux communautés (ecclésiales) (§25) : « J’espère que toutes les communautés feront en sorte de mettre en œuvre les moyens nécessaires pour avancer sur le chemin d’une conversion pastorale et missionnaire, qui ne peut laisser les choses comme elles sont. Ce n’est pas d’une « simple administration » dont nous avons besoin. Constituons-nous dans toutes les régions de la terre en un « état permanent de mission ».

Et pour pouvoir participer pleinement à l’action missionnaire, le deuxième texte nous parle de l’Esprit Saint qui nous est donné pour animer notre cœur et faire de nous des « fils de Dieu », c’est-à-dire des « vivants » parce l’Esprit Saint donne la vie, c’est le souffle de vie qui nous fait avancer, nous met en mouvement afin de vivre pleinement dans la paix du Christ alors que nous sommes en pleine pandémie du Covid. Nous n’avons « pas reçu un esprit d’esclaves pour retomber dans la crainte » car la crainte vient de l’absence de Dieu dans nos vies. L’Esprit Saint nous donne la vie, la paix, l’amour et bien d’autres vertus mais aussi la force pour agir et faire connaître le Christ. « 16 L’Esprit en personne se joint à notre esprit pour attester que nous sommes enfants de Dieu. 17 Enfants, et donc héritiers ; héritiers de Dieu, et cohéritiers du Christ…». Parler d’héritage dans l’Ancien Testament, c’est parler de la Terre Promise. Dans le Nouveau Testament, l’héritage c’est la vie éternelle, le Royaume de Dieu, c’est la vie avec Dieu pour toujours. Mais la contrepartie de cette vie éternelle dans la Royaume de Dieu est la souffrance dont parle le verset 17 : héritiers de Dieu, et cohéritiers du Christ puisque nous souffrons avec lui pour être aussi glorifiés avec lui ». Et cela nous renvoie à Paul qui nous dit (2Co 4,7-12 – Le N.T. en français courant) : « 7…nous portons ce trésor spirituel en nous comme en des vases d’argile, pour qu’il soit clair que cette puissance extraordinaire vient de Dieu et non de nous. 8 Nous sommes accablés de toutes sortes de souffrances, mais non écrasés ; inquiets mais non désespérés ; 9 persécutés, mais non abandonnés ; jetés à terre, mais non anéantis. 10 Nous portons sans cesse dans notre corps la mort de Jésus, afin que sa vie se manifeste aussi dans notre corps. 11 Bien que vivants, nous sommes sans cesse exposés à la mort à cause de Jésus, afin que sa vie se manifeste aussi dans notre corps mortel. 12 Ainsi, la mort agit en nous pour que la vie agisse en vous ». Restons toujours sous la protection de Marie pour qu’elle nous apprenne aussi à garder tout cela en silence, dans le secret notre cœur.




Solennité de la Trinité (Mtth 28, 16-20) – Francis Cousin

« Au nom du Père, et du Fils,

et du Saint-Esprit. »

« Au commencement, Dieu créa le ciel et la terre (…) et le souffle de Dieu planait au-dessus des eaux. Dieu dit : « Que la lumière soit. » Et la lumière fut. » (Gn 1,1-3)

La Trinité en tant que telle : un seul Dieu en trois personnes, est déjà contenue dans ce passage, au tout début de notre Bible (mais ce n’est pas le plus ancien texte de l’Ancien Testament). On y voit déjà l’action des trois personnes de la Trinité, de manière intuitive, ou inspirée :

– Le Père : Dieu créateur

– L’Esprit : le souffle de Dieu, la ruah hébraïque, souvent traduit l’Esprit de Dieu

– Le Fils : le Logos de Dieu, la Parole de Dieu quand il parle

Mais Dieu se révèle petit à petit.

Dans la première lecture, on voit Moïse s’émerveiller devant l’action de Dieu : un Dieu qui lui parle du milieu du buisson ardent sans qu’il ne meure, qui se choisit un peuple, et qui fait tout pour le sortir de l’esclavage des égyptiens à grand renfort de signes et de prodiges : les dix plaies d’Égypte, la traversée de la mer Rouge, la manne … Et il insiste que Dieu est l’unique Dieu, « il n’y en a pas d’autre », et qu’il faut suivre ses commandements, « afin d’avoir, toi et tes fils, bonheur et longue vie sur la terre ».

Pendant tout l’Ancien Testament, Dieu parle, soit en songe, soit par des anges, soit par des hommes, les prophètes.

Moïse ne pouvait pas le savoir, mais « Dieu a tellement aimé le monde qu’il a donné son fils unique » (Jn 3,16), un humain, Dieu et homme, né de la Vierge Marie : « L’ange lui répondit : ’’ L’Esprit Saint viendra sur toi, et la puissance du Très-Haut te prendra sous son ombre ; c’est pourquoi celui qui va naître sera saint, il sera appelé Fils de Dieu.’’ » (Lc 1,35).

C’est le Nouveau Testament qui commence. Pour une nouvelle alliance entre Dieu et les hommes …

Et cette nouvelle alliance sera réalisée par le Fils : Jésus-Christ.

Au début de sa vie publique, Jésus est annoncé par le Père, lors du baptême de celui-ci par Jean-Baptiste, à lui-même : « Tu es mon Fils bien-aimé ; en toi, je trouve ma joie. » (Mc 1,11) et à tous ceux qui étaient présent lors de son baptême : « Celui-ci est mon Fils bien-aimé, en qui je trouve ma joie. » (Mt 3,17).

C’est lors de cet événement que seront présentées ensemble pour la première fois les trois personnes de la Trinité : Le Père, dont la voix surgit des cieux ouverts ; le Fils qui vient d’être baptisé ; et l’Esprit-Saint qui descend des cieux, comme une colombe, et se positionne au-dessus de Jésus.

Et Jésus devient alors véritablement le logos, le verbe du Père, la voix du Père qui s’exprime par Jésus car « le Père lui-même, qui m’a envoyé, m’a donné son commandement sur ce que je dois dire et déclarer. » (Jn 12,49). Il en est de même pour les actions « le Fils ne peut rien faire de lui-même, il fait seulement ce qu’il voit faire par le Père ; ce que fait celui-ci, le Fils le fait pareillement. » (Jn 5,19).

Dieu le Père reste caché aux yeux des hommes : « Dieu, personne ne l’a jamais vu. » (Jn 1,18), et Jésus est celui qui va amener les hommes au Père : « Moi, je suis le Chemin, la Vérité et la Vie ; personne ne va vers le Père sans passer par moi. » (Jn 14,6).

Jusqu’ici, l’Esprit n’a pour le moment été en lien qu’avec le Père et Jésus. Mais avant de quitter le terre, Jésus explique à ses apôtres qu’il va demander à son Père de leur envoyer l’Esprit : « Moi, je prierai le Père, et il vous donnera un autre Défenseur qui sera pour toujours avec vous : l’Esprit de vérité … et il sera en vous. » (Jn 14,16-17).

Après la mort et l’ascension de Jésus, c’est l’Esprit qui continuera à amener les hommes vers le Père : « Le Défenseur, l’Esprit Saint que le Père enverra en mon nom, lui, vous enseignera tout, et il vous fera souvenir de tout ce que je vous ai dit. »  (Jn 14,26). À partir de là, les apôtres, dans le souffle de l’Esprit, iront dans toutes les nations pour annoncer la Bonne Nouvelle de Jésus, et baptiser dans l’eau et l’Esprit ceux qui se convertiront : « Allez ! De toutes les nations faites des disciples : baptisez-les au nom du Père, et du Fils, et du Saint-Esprit. ».

Ce qui fait la Trinité, c’est avant tout l’amour entre les personnes qui la composent et l’unité entre eux : « Le Père et moi, nous sommes UN. » (Jn 10,30), et l’Esprit qui procède du Père et du Fils ne peut faire qu’un avec les deux autres, dans le même amour, qui est de toujours.

Seigneur Jésus,

ce qui fait la force de la Trinité,

c’est l’unité dans l’amour

entre les trois personnes.

Nous prions avec toi

pour que nous devenions

UN comme vous êtes UN,

laissant de côté

nos sentiments égoïstes.

                                     Francis Cousin

 

 

 

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Prière dim Trinité B




La Pentecôte (Jn 15, 26-27 ; 16, 12-15) – Francis Cousin

« Quand arriva le jour de la Pentecôte … »

« Ils se trouvaient réunis tous ensemble. »

Mais qui étaient ces ’’Ils’’ ?

Saint Luc ne le dit pas précisément. On pense bien sûr aux apôtres qui étaient redevenus douze avec la désignation de Matthias, à un groupe élargi « avec des femmes, avec Marie la mère de Jésus, et avec ses frères. », ou encore au groupe « des frères qui étaient réunis au nombre d’environ cent vingt personnes » (Ac 1,14-15) pour la désignation de Matthias …

Les avis divergent, et on ne le saura sans doute jamais … et cette divergence se retrouvent dans l’iconographie, avec cependant une majorité d’image présentant les apôtres seuls (11 ou 12) avec presque toujours la Vierge Marie.

Mais l’important est l’irruption de l’Esprit sur le groupe : « Soudain un bruit survint du ciel comme un violent coup de vent : la maison où ils étaient assis en fut remplie tout entière. Alors leur apparurent des langues qu’on aurait dites de feu, qui se partageaient, et il s’en posa une sur chacun d’eux. »

La manifestation de l’Esprit est toujours soudaine. On ne s’y attend jamais … et même des fois, on ne s’en rend compte qu’après coup, en se posant la question « Mais qu’est-ce qui s’est passé ? ».

Dans le nouveau testament, la première manifestation de l’Esprit survint lors de l’annonciation à Marie : « L’Esprit Saint viendra sur toi, et la puissance du Très-Haut te prendra sous son ombre ; c’est pourquoi celui qui va naître sera saint, il sera appelé Fils de Dieu. » (Lc 1,35). Marie ne s’attendait pas à cette annonce.

La deuxième manifestation vint au baptême de Jésus, où « L’Esprit Saint, sous une apparence corporelle, comme une colombe, descendit sur Jésus » (Lc 3,22), puis l’envoya dans le désert pour se préparer à l’annonce du Royaume des Cieux. Là aussi inattendue.

Et puis celle dont nous parlons aujourd’hui, à la Pentecôte, où l’Esprit vint sur les disciples pour qu’ils aient la force d’annoncer à tous les peuples la Bonne Nouvelle de Jésus Ressuscité : « Ils se mirent à parler en d’autres langues, et chacun s’exprimait selon le don de l’Esprit. ».

Rien que ces trois exemples nous donnent une des missions de l’Esprit : l’aide à l’annonce de l’Évangile.

Lors de l’annonciation, l’Esprit est celui qui permet que Marie devienne mère de Jésus, celui qui est le ’’Logos’’, la Parole du Père, permettant à ceux qui l’écoutaient d’entendre la Bonne Nouvelle donnée par Jésus, qui est la Parole du Père.

Au baptême de Jésus, l’Esprit est un support de la parole de Père qui reconnait en Jésus son Fils : « Toi, tu es mon Fils bien-aimé » (Lc 3,22) qui ne peut dire que la Parole de son Père car « le Fils ne peut rien faire de lui-même, il fait seulement ce qu’il voit faire par le Père » (Jn 5,19).

Et le jour de la Pentecôte, l’Esprit permet aux disciples de parler dans les différentes langues de tous ceux qui étaient présent, et qui pouvaient les écouter. C’est la première manifestation de l’Esprit : permettre à tous ceux qui écoutent les disciples de pouvoir les comprendre dans leur « propre dialecte ». C’est l’universalisation de la Parole de Dieu le Père qui n’est plus réservée aux seuls juifs : « Ces gens qui parlent ne sont-ils pas tous Galiléens ? Comment se fait-il que chacun de nous les entende dans son propre dialecte, sa langue maternelle ? »

Et c’est cela le grand bouleversement de la Pentecôte : permettre que chacun puisse entendre la Parole de Dieu quel que soit son origine.

Cette promulgation de la Parole de Dieu n’a depuis jamais cessé de se faire, sans doute de manière moins spectaculaire, avec parfois des difficultés, sur tous les continents, dans toutes les langues, avec bien entendu des actions, des œuvres en accord avec la Parole.

Permettre le développement de la Parole n’est pas le seul bienfait de l’Esprit, mais c’est la première action qu’il a permis aux disciples de mettre en œuvre.

« Par toute la Terre s’en va leur message et la bonne nouvelle aux limites du monde »

Seigneur Jésus,

le jour de Pentecôte,

le Père et toi avaient envoyé

l’Esprit Saint sur les disciples

pour qu’ils répandent la Bonne Nouvelle

de ton Évangile à toutes les nations.

Permet que chacun de nous

 poursuive cette mission

là où nous sommes.

                                     Francis Cousin

 

 

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Prière dim Pentecôte B




7ième Dimanche de Pâques – par Père Rodolphe EMARD

 

« Qu’ils soient un, comme nous-mêmes » (Jn 17, 11b-19)

 

Évangile de Jésus Christ selon saint Jean

En ce temps-là,
les yeux levés au ciel, Jésus priait ainsi :
« Père saint,
garde mes disciples unis dans ton nom,
le nom que tu m’as donné,
pour qu’ils soient un, comme nous-mêmes.
Quand j’étais avec eux,
je les gardais unis dans ton nom, le nom que tu m’as donné.
J’ai veillé sur eux, et aucun ne s’est perdu,
sauf celui qui s’en va à sa perte
de sorte que l’Écriture soit accomplie.
Et maintenant que je viens à toi,
je parle ainsi, dans le monde,
pour qu’ils aient en eux ma joie,
et qu’ils en soient comblés.
Moi, je leur ai donné ta parole,
et le monde les a pris en haine
parce qu’ils n’appartiennent pas au monde,
de même que moi je n’appartiens pas au monde.
Je ne prie pas pour que tu les retires du monde,
mais pour que tu les gardes du Mauvais.
Ils n’appartiennent pas au monde,
de même que moi, je n’appartiens pas au monde.

Sanctifie-les dans la vérité :
ta parole est vérité.
De même que tu m’as envoyé dans le monde,
moi aussi, je les ai envoyés dans le monde.
Et pour eux je me sanctifie moi-même,
afin qu’ils soient, eux aussi, sanctifiés dans la vérité. »

– Acclamons la Parole de Dieu.

HOMÉLIE

L’Évangile de ce jour nous donne de réfléchir sur la pratique de la prière. Nous rappelons souvent quels sont les grands axes de la prière :

  • Prière de louange et d’action de grâce, pour remercier le Seigneur ;

  • Prière de pardon ;

  • Prière de demande…

Nos prières sont souvent faites de demandes voir même de beaucoup de demandes. Et parfois, nous pouvons nous entêter dans certaines demandes dont certaines ne sont pas toujours conformes à l’enseignement de Jésus.

Nous nous adressons à bien des saints pour être entendu, exaucé, soulagé de ce qui nous pèse. Cela est légitime. Mais n’oublions que les saints ne sont que des intercesseurs auprès du Christ. Lui seul nous exauce !

Jésus nous exauce selon ce qu’il est, selon son cœur, son amour, son pardon et selon sa liberté divine. L’Évangile nous donne de voir la prière d’un autre angle, pas du nôtre mais de celui de Jésus. Voyons ce qu’il souhaite pour nous dans sa grande prière.

Resituons ce passage : c’est l’ultime prière de Jésus lors de la dernière Cène. Ce passage est propre à Jean. Jésus s’adresse en toute confiance à son Père qui l’a « envoyé dans le monde ».

  • Jésus demande tout d’abord au Père de garder ses disciples unis dans son nom : « Qu’ils soient un» comme le Père et le Fils sont un.

  • Jésus demande ensuite à ce que ses disciples aient la sa joie et qu’ils en soient comblés.

  • Jésus prie le Père pour que ses disciples, sans être retirés du monde, soient gardés du Mauvais.

  • Jésus demande enfin au Père de sanctifier ses disciples dans la vérité, dans sa parole de vérité.

Voilà ce que veut Jésus pour nous. Il va de soi que le Christ nous exaucera en fonction de sa prière pour nous. Nous devons avoir foi que nos prières seront toujours exaucées d’une manière ou d’une autre si nous tendons ce vers quoi Jésus souhaite pour nous. Nous voyons bien que la véritable prière doit prendre en compte plusieurs éléments :

  • Prier avec confiance… Certainement !

  • Prier et travailler pour l’unité dans nos différents milieux de vie : « Qu’ils soient un». Nous comprenons ainsi que toute prière faite au Christ ou à l’un de ses saints et qui demanderait zizanie ou division ne saurait être exaucée !

  • Prier et travailler pour que la joie du Christ demeure en nous. Nous sommes parfois heureux en façade, la joie n’est pas toujours automatique ou à la commande… Cependant, qu’est-ce qui nous rend vraiment heureux ? Je ne parle pas de joie artificielles, superficielles, mondaines, en tous les cas éphémères. Quelle est cette joie qui porte à l’espérance en Jésus-Christ ? Cette joie-là demeure !

  • Prier et travailler pour ne pas être du monde. Il ne s’agit pas de se retirer du monde mais il s’agit de ne pas s’allier à la mentalité mondaine de ce monde.

  • Prier et travailler pour être gardé du Mauvais. C’est la dernière demande du Notre Père : « Mais délivre-nous du Mal » Là encore, toute prière au Christ ou à l’un de ses saints qui demanderait le mal pour son prochain ne saurait être exaucée !

Saint Jean dans la deuxième lecture rappelle le commandement de l’amour : « Bien-aimés, puisque Dieu nous a tellement aimés, nous devons, nous aussi, nous aimer les uns les autres. » (1 Jn 4, 11).

  • Prier et travailler enfin à notre sanctification : devenir saint ! Pour cela, le Christ se sanctifie lui-même. Cette expression est étrange à nos oreilles. Si Jésus est Dieu, il est donc saint : comment peut-il alors se sanctifier ? Dans le langage de Jésus, le verbe sanctifier signifie « mettre à part ». Jésus se met à part, hors de ce monde, lui est dans le monde, sans être du monde. Jésus mis à part pour sauver l’humanité.

Par ailleurs, se sanctifier c’est s’engager à être toujours meilleur pour les autres, pour ce qu’on aime, tout en restant soi-même, en se donnant gratuitement et librement.

Se sanctifier c’est aussi agir selon la Parole de Dieu, Parole de vérité. Nous minimisons parfois la force sanctificatrice de la Parole.

Voilà vers quoi doivent tendre nos différentes prières. Car c’est ainsi que nous pourrons :

  • D’une part, être libéré de nos vieux démons intérieurs, de nos cyclones intérieurs qui nous détruit du dedans comme ces vieilles haines tenaces…

  • D’autre part, avoir foi que Dieu nous exauce toujours dans sa grande bonté.

Frères et sœurs, demandons au Seigneur de nous sanctifier au cours de cette Eucharistie. Préparons nos cœurs à recevoir le Corps du Christ ressuscité, en vue de notre sainteté, le pain de la Vie éternelle.  Amen.

 

 




7ième Dimanche de Pâques (Jn 17, 11-19) – Francis Cousin

« Père saint, garde mes disciples dans ton nom. »

Nous sommes le soir du jeudi saint. Avant de partir pour aller au jardin de Gethsémani, pour aller vers sa Passion, Jésus fait une dernière prière à son Père en présence de ses disciples, en faisant un peu le bilan de son séjour sur terre. Et en demandant à son Père de veiller sur ses disciples, ceux qu’il a formés pour proclamer son évangile quand il ne sera plus là.

Dans cette partie qui concerne ses disciples, il commence par la phrase en en-tête.

« Père saint ».

Père, c’est celui qui est proche, qui éduque, qui enseigne le bien …

Saint, c’est ce qui pour nous, humains, semble inaccessible, trop lointain, hors de portée …

Et pourtant, Jésus associe ces deux termes, le proche et le lointain …

Dieu, « Père saint », veut que nous soyons comme lui : « Soyez saint parce que je suis saint » (Lv 19,2), et on trouve dans l’évangile une expression semblable de Jésus : « Soyez parfaits comme votre Père est parfait » (Mt 5,48).

Cette juxtaposition improbable est comme une demande de Jésus à son Père de rendre les disciples parfaits, et donc saints.

« Garde mes disciples dans ton nom … pour qu’ils soient UN, comme nous-mêmes. ».

Ce n’est pas la première fois que Jésus parle de l’unité entre son Père et lui ; mais avant il s’adressait aux disciples pour qu’ils fassent de même, ici il demande à son Père de les garder dans la même unité qu’ils avaient tous les deux.

Et c’est cette unité réalisée entre le Père et les disciples qui va permettre toutes les autres demandes de Jésus, par comparaison entre les actions des disciples et celles de Jésus.

« Qu’ils aient en eux ma joie, et qu’ils en soient comblés »

La joie de Jésus vient de son unité avec son Père. Si les disciples sont en unité avec le Père par l’intermédiaire de Jésus, alors eux aussi participeront à la joie du Jésus, la joie d’aimer et d’être aimé par le Père, la joie d’aimer les humains, et parfois d’être aimé par certains d’entre eux.

Pas par tous, car « le monde les a pris en haine parce qu’ils n’appartiennent pas au monde, de même que moi je n’appartiens pas au monde. »

Mais Jésus ne demande pas qu’ils soient aimés par tout le monde ! Non, car il respecte la liberté de chacun, son for interne.

Ni que le Père les « retire du monde », car il y a des choses bonnes dans le monde, mais « qu’ils soient gardés « du Mauvais. », de tout ce qui est mauvais dans le monde, initié par le Mauvais, le Malin, le Satan. Là aussi à l’image de Jésus qui « est vainqueur [du] monde » (Jn 16,33).

« Sanctifie-les dans la vérité : ta Parole est vérité ».

Et comment Jésus explique la sanctification ? Par la Parole. Pas n’importe laquelle : celle de Dieu le Père qui a été proclamé sur terre par Jésus, en parole (λογος) et en actions (πραξις).

Et pour permettre cette sanctification, Jésus envoie ses disciples dans le monde : « De même que tu m’as envoyé dans le monde, moi aussi, je les ai envoyés dans le monde. », là encore à l’imitation de Jésus avec son Père.

Que retenir pour nous ?

Que nous devons tout faire pour être à « l’imitation de Jésus-Christ ».

Avec comme principe premier de tout faire pour être comme Jésus en unité avec le Père. C’est ce que dit Jésus dans le paragraphe suivant : « Que tous soient un, comme toi, Père, tu es en moi, et moi en toi. Qu’ils soient un en nous, eux aussi, pour que le monde croie que tu m’as envoyé. (…) qu’ils soient un comme nous sommes UN : moi en eux, et toi en moi. Qu’ils deviennent ainsi parfaitement un, afin que le monde sache que tu m’as envoyé, et que tu les as aimés comme tu m’as aimé. » (Jn 17,21-23).

Cette prière de Jésus à son Père concerne tous les disciples : « ceux qui sont là, mais encore ceux qui, grâce à leur parole, croiront en moi. » (Jn 17,20).

Elle concerne donc tous les baptisés, quels que soient leurs fonctions dans l’Église.

Seigneur Jésus,

ton amour pour nous est si grand

que tu veux partager avec nous

ce qui est le plus important pour toi :

l’unité parfaite qu’il y a entre ton Père et toi,

basée sur l’amour parfait.

Mais pour y arriver,

il faut que chacun renonce à lui-même,

et c’est pas gagné …

à commencer par moi.

                                     Francis Cousin

   

 

 

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Rencontre autour de l’Évangile – 7ième Dimanche de Pâques

« Père Saint garde mes disciples

dans la fidélité à ton Nom que tu m’as donné en partage, pour qu’ils soient un, comme nous-mêmes » 

 

TA PAROLE SOUS NOS YEUX

 Situons le texte et lisons (Jean 17, 11b-19)

Dans l’évangile de Jean, à la fin des discours d’adieu,  Jésus se tourne vers son Père pour lui adresser une longue  prière, appelée « prière sacerdotale », parce que Jésus paraît comme un prêtre s’offrant comme victime en faveur de ceux que Dieu lui a confiés. Il considère quelle sera leur situation dans le monde.

Soulignons les mots importants

Père Saint : Jésus unit ces deux mots dans sa prière.

Qu’est-ce que le mot « Père » nous révèle de Dieu ?

Qu’est-ce que le mot  « saint » nous révèle de Dieu ?

Ton nom que tu m’as donné en partage : 

Dans la Bible que désigne le « Nom » ?

Quel est le Nom que Dieu révèle à Moïse au « buisson ardent » du désert ?

Qu’ils soient UN comme nous-mêmes :

Quelle est la source de l’unité qui doit régner entre les disciples de Jésus ?

Qu’ils aient en eux ma joie :

Quelle est la joie de Jésus ?

Que tu les gardes du Mauvais :

De qui Jésus parle-t-il ?

Ils ne sont pas du monde :

Que signifie ici le « monde » ?

Consacre-les par la vérité : ta parole est vérité : C’est donc en accueillant la Parole que les disciples ont été « consacrés », « mis à part » : Dans quel but ?

Je les ai envoyés dans le monde :

Quelle est la volonté de Dieu pour ce monde ?

Quelle est la mission des disciples ?

Pour eux, je me consacre moi-même :

Que veut dire Jésus dans ces paroles ?

Pour l’animateur  

Père Saint : Jésus, le Fils du Dieu Saint, qui est appelé « le Saint de Dieu » (Jn 6,69), prie pour ses disciples qui, pour leur mission, doivent recevoir la même sainteté. Dieu seul est saint, c’est-à-dire le « tout Autre », mais il communique quelque chose de sa sainteté aux croyants.

Dieu est Père, cela dit qu’il est proche de nous. Il est Saint, cela dit qu’il est « tout autre » que nous ; l’innommable !

Le Père a partagé son Nom avec Jésus : le nom désigne la personne elle-même. Le nom du Père, c’est le Père lui-même.  Donc, Jésus reçoit tout de Dieu son Père ; il se reçoit tout entier de son Père et il communique à ses disciples la vie et la sainteté du Père.

Qu’ils soient « UN » comme nous-mêmes : c’est l’unité en Dieu à laquelle Jésus veut nous faire participer qui nous appelle à la  sainteté.

La joie de Jésus, c’est d’avoir fait tout ce que le Père lui a demandé.

Les chrétiens « ne sont pas du monde », c’est-à-dire qu’ils appartiennent au Royaume de Dieu ; Saint Paul, le disait à ses chrétiens «vous êtes ressuscités avec le Christ, assis à la droite de Dieu. Tendez vers les réalités d’en haut… » (Col 3, 1-2) « Vous êtes morts au péché et vivant pour Dieu en Jésus Christ » (Rm -,11)

Le « Mauvais », c’est l’Adversaire, le Prince des ténèbres. A la fin du « Notre Père », Jésus nous fait demander au Père de nous délivrer du « Mal ». C’est le même personnage, celui qui veut faire obstacle au Projet de Dieu de sauver tous les hommes. Jésus a conscience de la grande difficulté dans laquelle il met ses apôtres en disparaissant.

Pourtant les chrétiens sont envoyés dans le monde à la suite de Jésus pour la même mission que la sienne : engager le combat contre le règne des ténèbres (c’est le monde avec ses mensonges et tout ce qui l’oppose à Dieu). Être « dans le monde » sans être « du monde », c’est la situation difficile du chrétien.

Jésus se consacre lui-même pour ses disciples : c’est à dire il fait de sa mort un don de sa vie pour les croyants. C’est dans la mort et la Résurrection de Jésus que les disciples sont consacrés.

 

TA PAROLE DANS NOS CŒURS

Prends pitié de nous, Seigneur Jésus. Et continue à prier pour que nous soyons consacrés vraiment. Nous ne sommes pas du monde, et pourtant c’est dans le monde que tu nous envoies pour y porter ta lumière, pour y vivre la sainteté de Dieu. Tu nous as mis à part pour la mission, mais pas pour être séparés de nos frères qui attendent ton Évangile.

TA PAROLE DANS NOTRE VIE :

Est-ce que nous vivons avec la conscience d’être en communion avec le Dieu saint ?

Qu’est-ce que cela devrait changer dans notre vie ?

Quelles sont les lieux où je dois vivre ma présence au monde, les lieux de mes engagements ?

N’avons-nous pas plutôt tendance à fuir le monde, à nous protéger du monde en nous réfugiant dans les dévotions et les prières ?

Nous sommes dans le monde, mais comment ?

Est-ce qu’il ne nous arrive pas d’être complice de ses mensonges, de ses injustices, son attachement égoïste à l’argent… ?

La vérité du Christ a démasqué le mensonge et l’hypocrisie. Acceptons-nous d’être haïs parce qu’en étant fidèles à l’Évangile nous sommes des empêcheurs de tournés en rond ?

 

ENSEMBLE PRIONS  

Chant : Tu nous appelles à t’aimer, en aimant le monde où tu nous envoies. 

 

 

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Jeudi 13 mai, fête de l’Ascension 

Jeudi 13 mai, fête de l’Ascension :

 » Jésus est monté aux cieux,

il siège à la droite de Dieu, le Père tout-puissant « .

          Voici ce que déclare à ce sujet le Catéchisme de l’église Catholique donné par St Jean Paul II, le 11 octobre 1992 :

659     » Or le Seigneur Jésus, après leur avoir parlé, fut enlevé au ciel et il s’assit à la droite de Dieu  » (Mc 16, 19). Le Corps du Christ a été glorifiée dès l’instant de sa Résurrection comme le prouvent les propriétés nouvelles et surnaturelles dont jouit désormais son corps en permanence (cf. Lc 24, 31 ; Jn 20, 19. 26). Mais pendant les quarante jours où il va manger et boire familièrement avec ses disciples (cf. Ac 10, 41) et les instruire sur le Royaume (cf. Ac 1, 3), sa gloire reste encore voilée sous les traits d’une humanité ordinaire (cf. Mc 16, 12 ; Lc 24, 15 ; Jn 20, 14-15 ; 21, 4). La dernière apparition de Jésus se termine par l’entrée irréversible de son humanité dans la gloire divine symbolisée par la nuée (cf. Ac 1, 9 ; cf. aussi Lc 9, 34-35 ; Ex 13, 22) et par le ciel (cf. Lc 24, 51) où il siège désormais à la droite de Dieu (cf. Mc 16, 19 ; Ac 2, 33 ; 7, 56 ; cf. aussi Ps 110, 1). Ce n’est que de manière tout à fait exceptionnelle et unique qu’il se montrera à Paul  » comme à l’avorton  » (1 Co 15, 8) en une dernière apparition qui le constitue apôtre (cf. 1 Co 9, 1 ; Ga 1, 16).

660    Le caractère voilé de la gloire du Ressuscité pendant ce temps transparaît dans sa parole mystérieuse à Marie-Madeleine :  » Je ne suis pas encore monté vers le Père. Mais va vers mes frères et dis-leur : Je monte vers mon Père et votre Père, vers mon Dieu et votre Dieu  » (Jn 20, 17). Ceci indique une différence de manifestation entre la gloire du Christ ressuscité et celle du Christ exalté à la droite du Père. L’événement à la fois historique et transcendant de l’Ascension marque la transition de l’une à l’autre.

661    Cette dernière étape demeure étroitement unie à la première, c’est-à-dire à la descente du ciel réalisée dans l’Incarnation. Seul celui qui est  » sorti du Père  » peut  » retourner au Père  » : le Christ (cf. Jn 16, 28).  » Personne n’est jamais monté aux cieux sinon le Fils de l’Homme qui est descendu des cieux  » (Jn 3, 13 ; cf. Ep 4, 8-10). Laissée à ses forces naturelles, l’humanité n’a pas accès à la  » Maison du Père  » (Jn 14, 2), à la vie et à la félicité de Dieu. Le Christ seul a pu ouvrir cet accès à l’homme,  » de sorte que nous, ses membres, nous ayons l’espérance de le rejoindre là où Lui, notre Tête et notre Principe, nous a précédés  » (MR, Préface de l’Ascension)

662     » Moi, une fois élevé de terre, j’attirerai tous les hommes à moi  » (Jn 12, 32). L’élévation sur la Croix signifie et annonce l’élévation de l’Ascension au ciel. Elle en est le début. Jésus-Christ, l’unique Prêtre de l’Alliance nouvelle et éternelle, n’est pas  » entré dans un sanctuaire fait de mains d’hommes (…) mais dans le ciel, afin de paraître maintenant à la face de Dieu en notre faveur  » (He 7, 24). Au ciel le Christ exerce en permanence son sacerdoce,  » étant toujours vivant pour intercéder en faveur de ceux qui par lui s’avancent vers Dieu  » (He 9, 25). Comme  » grand prêtre des biens à venir  » (He 9, 11), il est le centre et l’acteur principal de la liturgie qui honore le Père dans les cieux (cf. Ap 4, 6-11).

663    Le Christ, désormais, siège à la droite du Père : :  » Par droite du Père nous entendons la gloire et l’honneur de la divinité, où celui qui existait comme Fils de Dieu avant tous les siècles comme Dieu et consubstantiel au Père, s’est assis corporellement après qu’il s’est incarné et que sa chair a été glorifiée  » (S. Jean Damascène, f. o. 4, 2 : PG 94, 1104C).

664    La session à la droite du Père signifie l’inauguration du règne du Messie, accomplissement de la vision du prophète Daniel concernant le Fils de l’homme :  » A lui fut conféré empire, honneur et royaume, et tous les peuples, nations et langues le servirent. Son empire est un empire à jamais, qui ne passera point et son royaume ne sera point détruit  » (Dn 7, 14). A partir de ce moment, les apôtres sont devenus les témoins du  » Règne qui n’aura pas de fin  » (Symbole de Nicée-Constantinople).

(…)

668     » Le Christ est mort et revenu à la vie pour être le Seigneur des morts et des vivants  » (Rm 14, 9). L’Ascension du Christ au Ciel signifie sa participation, dans son humanité, à la puissance et à l’autorité de Dieu lui-même. Jésus-Christ est Seigneur : il possède tout pouvoir dans les cieux et sur la terre. Il est  » au-dessus de toute autorité, pouvoir, puissance et souveraineté « , car le Père  » a tout mis sous ses pieds  » (Ep 1, 20-22). Le Christ est le Seigneur du cosmos (cf. Ep 4, 10 ; 1 Co 15, 24. 27-28) et de l’histoire. En lui, l’histoire de l’homme et même toute la création trouvent leur  » récapitulation  » (Ep 1, 10), leur achèvement transcendant.

669    Comme Seigneur, le Christ est aussi la tête de l’Église qui est son Corps (cf. Ep 1, 22). Élevé au ciel et glorifié, ayant ainsi accompli pleinement sa mission, il demeure sur la terre dans son Église. La Rédemption est la source de l’autorité que le Christ, en vertu de l’Esprit Saint, exerce sur l’Église (cf. Ep 4, 11-13).  » Le règne du Christ est déjà mystérieusement présent dans l’Église « ,  » germe et commencement de ce Royaume sur la terre  » (LG 3 ; 5).

670    Depuis l’Ascension, le dessein de Dieu est entré dans son accomplissement. Nous sommes déjà à  » la dernière heure  » (1 Jn 2, 18 ; cf. 1 P 4, 7).  » Ainsi donc déjà les derniers temps sont arrivés pour nous. Le renouvellement du monde est irrévocablement acquis et, en toute réalité, anticipé dès maintenant : en effet, déjà sur la terre l’Église est parée d’une sainteté imparfaite mais véritable  » (LG 48). Le Royaume du Christ manifeste déjà sa présence par les signes miraculeux (cf. Mc 16, 17-18) qui accompagnent son annonce par l’Église (cf. Mc 16, 20).

… en attendant que tout Lui soit soumis

671    Déjà présent dans son Église, le Règne du Christ n’est cependant pas encore achevé  » avec puissance et grande gloire  » (Lc 21, 27 ; cf. Mt 25, 31) par l’avènement du Roi sur la terre. Ce Règne est encore attaqué par les puissances mauvaises (cf. 2 Th 2, 7) même si elles ont été déjà vaincues à la base par la Pâque du Christ. Jusqu’à ce que tout lui ai été soumis (cf. 1 Co 15, 28),  » jusqu’à l’heure où seront réalisés les nouveaux cieux et la nouvelle terre où la justice habite, l’Église en pèlerinage porte dans ses sacrements et ses institutions, qui relèvent de ce temps, la figure du siècle qui passe ; elle vit elle-même parmi les créatures qui gémissent présentement encore dans les douleurs de l’enfantement et attendent la manifestation des fils de Dieu  » (LG 48). Pour cette raison les chrétiens prient, surtout dans l’Eucharistie (cf. 1 Co 11, 26), pour hâter le retour du Christ (cf. 2 P 3, 11-12) en lui disant :  » Viens, Seigneur  » (1 Co 16, 22 ; Ap 22, 17. 20).

672    Le Christ a affirmé avant son Ascension que ce n’était pas encore l’heure de l’établissement glorieux du Royaume messianique attendu par Israël (cf. Ac 1, 6-7) qui devait apporter à tous les hommes, selon les prophètes (cf. Is 11, 1-9), l’ordre définitif de la justice, de l’amour et de la paix. Le temps présent est, selon le Seigneur, le temps de l’Esprit et du témoignage (cf. Ac 1, 8), mais c’est aussi un temps encore marqué par la  » détresse  » (1 Co 7, 26) et l’épreuve du mal (cf. Ep 5, 16) qui n’épargne pas l’Église (cf. 1 P 4, 17) et inaugure les combats des derniers jours (cf. 1 Jn 2, 18 ; 4, 3 ; 1 Tm 4, 1). C’est un temps d’attente et de veille (cf. Mt 25, 1. 13 ; Mc 13, 33-37).




Ascension du Seigneur (Marc 16, 15-20) – Francis Cousin

« Galiléens,

pourquoi restez-vous là à regarder vers le ciel ? »

Quarante jours après la Pâques nous célébrons l’ascension du Seigneur Jésus.

Quarante, c’est le temps biblique nécessaire pour se préparer à un changement dans la vie :

Quarante ans dans le désert pour le peuple hébreu entre le départ de l’Égypte et l’arrivée en Palestine.

Quarante semaines pour la gestation d’un enfant.

Quarante jours dans le désert pour que Jésus se prépare à sa mission.

Quarante jours pour que Jésus prépare les onze apôtres à leur mission : proclamer son évangile à « toutes les nations » en leur parlant « du royaume de Dieu » (première lecture).

Nous sommes ce quarantième jour, et Jésus annonce aux onze apôtres que « c’est dans l’Esprit Saint que vous serez baptisés d’ici peu de jours », mais sans donner de date car c’est de l’autorité du Père, « mais vous allez recevoir une force quand le Saint-Esprit viendra sur vous ; vous serez alors mes témoins à Jérusalem, dans toute la Judée et la Samarie, et jusqu’aux extrémités de la terre. »

Puis, « il s’éleva, et une nuée vint le soustraire à leurs yeux. »

Et les apôtres restent là, les yeux au ciel …

Il a fallu que « deux hommes en vêtements blancs » (des anges) les rappellent à l’ordre : « Galiléens, pourquoi restez-vous là à regarder vers le ciel ? » …

On comprend bien l’attitude des apôtres : après trois ans de compagnonnage, il est difficile de voir partir celui qu’ils aimaient, même si Jésus les avait prévenus par Marie-Madeleine : « Va trouver mes frères pour leur dire que je monte vers mon Père et votre Père, vers mon Dieu et votre Dieu. ». (Jn 21,17)

Il leur fallait revenir sur terre (en esprit) ! Pour accomplir la mission que Jésus leur avait donnée.

Il en est de même pour nous !

Bien souvent nous regardons vers le ciel, ou du moins nous pensons à Dieu en disant : « Seigneur, fais que ceci … ; Donne-moi cela … » ou encore « Pourquoi permets-tu cela ? … Pourquoi fais-tu ceci ? … ».

On attend tout de Dieu !

Mais on le regarde de loin !

C’est vrai, à l’ascension, Jésus s’en va. Il quitte la terre. Mais il reste proche de nous !

Comme on dit maintenant, sa présence vis-à-vis de nous est en ’’présentiel’’, mais tout en restant en ’’distanciel’’ ! (ou distant-ciel).

Et il peut faire les deux en même temps, parce qu’il est Dieu.

Il est toujours présent, au plus près de nous … puisqu’il est présent en nous … même si nous, nous pensons qu’il est loin !

Et Jésus ne nous laissera jamais tomber … quoique nous fassions !

Et s’il arrive que nous nous écartions de lui, il est toujours prêt à pardonner et à nous dire : « Va ! Et désormais ne pèche plus ! » (Jn 8,11).

Ce qui veut dire : « Je ne m’arrête pas à ce que tu as fait. Continue ta mission, celle que j’ai confiée aux premiers apôtres, celle qui te vient de ton baptême, celle d’ « aller proclamer l’Évangile » à tous, spécialement à ceux qui sont les plus proches de toi et à ceux qui se sont éloignés de moi, d’abord par ton exemple … et cesse désormais de penser que je suis loin de toi, que je t’oublie, que je te considère comme quantité  négligeable … »

« Ne crains pas, car je t’ai racheté, je t’ai appelé par ton nom, tu es à moi. Quand tu traverseras les eaux, je serai avec toi … Quand tu marcheras au milieu du feu, tu ne te brûleras pas … Car je suis le Seigneur ton Dieu, le Saint d’Israël, ton Sauveur … Parce que tu as du prix à mes yeux, que tu as de la valeur et que je t’aime … Ne crains pas, car je suis avec toi … Vous êtes mes témoins – oracle du Seigneur –, et moi, je suis Dieu. » (Is 43,1-5.12)

Seigneur Dieu

qui élèves le Christ au-dessus de tout,

ouvre-nous à la joie et à l’action de grâce,

car l’Ascension de ton Fils

est déjà notre victoire :

nous sommes les membres de son corps,

il nous a précédés

dans la gloire auprès de toi,

et c’est là que nous vivons

en espérance.

                                                                                      (Prière d’ouverture de l’Ascension)

                                     Francis Cousin

 

 

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6ième Dimanche de Pâques (Jn 15, 9-17) – Francis Cousin

« Aimez-vous les uns les autres. »

Souvent nous utilisons cette partie de phrase seulement, qui ressemble à la dernière phrase de l’évangile de ce jour. C’est déjà bien, et c’est mieux que rien.

Mais il manque quelque chose d’important qu’on trouve au début de l’évangile : « Aimez-vous les uns les autres comme je vous ai aimés. ». Ce n’est pas simplement s’aimer, être ’’cool’’, genre hippie … mais aimer à l’image du Christ, un amour total, sans limite, que Jésus explique aussitôt : « Il n’y a pas de plus grand amour que de donner sa vie pour ceux qu’on aime. ».

Mais cet amour total ne vient pas de lui : « Comme le Père m’a aimé, moi aussi je vous ai aimés. ».

Et si on met les phrases en arrangeant un peu l’ordre, on obtient :

« Comme le Père m’a aimé, moi aussi je vous ai aimés. »

                                                  comme je vous ai aimés, aimez-vous les uns les autres. »

Et par réflexivité, on a : « Comme le Père m’a aimé, aimez-vous les uns les autres. ».

L’amour dont nous devons nous aimer doit être identique à celui du Père, qui est tout amour, par l’intermédiaire de Jésus.

Et cet amour n’est pas celui d’un instant, une fois de temps en temps : « Demeurez dans mon amour. ».

Et ça, ce n’est pas facile ! Cela demanderait d’être parfait !

Mais Jésus a dit : « Soyez parfait comme votre Père céleste est parfait. » (Mt 5,48) ! Et dans le Notre Père, nous disons : « Que ta volonté soit faite … ».

« Quand Dieu s’adresse à Abraham, il lui dit : « Je suis Dieu tout-puissant. Marche en ma présence et sois parfait » (Gn 17, 1). Pour que nous soyons parfaits comme il le désire, nous devons vivre humblement en sa présence, enveloppés de sa gloire ; il nous faut marcher en union avec lui en reconnaissant son amour constant dans nos vies. Il ne faut plus avoir peur de cette présence qui ne peut que nous faire du bien. Il est le Père qui nous a donné la vie et qui nous aime tant. Une fois que nous l’acceptons et que nous cessons de penser notre vie sans lui, l’angoisse de la solitude disparaît (cf. Ps 139, 7). Et si nous n’éloignons plus Dieu de nous et que nous vivons en sa présence, nous pourrons lui permettre d’examiner nos cœurs pour qu’il voie s’ils sont sur le bon chemin (cf. Ps 139, 23-24). Ainsi, nous connaîtrons la volonté du Seigneur, ce qui lui plaît et ce qui est parfait (cf. Rm 12, 1-2) et nous le laisserons nous modeler comme un potier (cf. Is 29, 16). Nous avons souvent dit que Dieu habite en nous, mais il est mieux de dire que nous habitons en lui, qu’il nous permet de vivre dans sa lumière et dans son amour. » (Pape François, Gaudete et Excultate, 51)

« Aimez-vous les uns les autres comme je vous ai aimés. »

Cela semble toujours aussi difficile, surtout en ce temps de pandémie du Covid 19, où les gestes barrières ont amené une plus grande distanciation entre les personnes : le masque, un mètre de distance, la peur, le télétravail etc … ont renforcé l’isolement des personnes et parfois l’égoïsme … qui ne nous permet pas de voir l’autre ! Et la tendance au chacun pour soi augmente.

C’est ce que dénonce le pape François dans sa dernière encyclique Fratelli Tutti : « De nouvelles barrières sont créées pour l’auto-préservation, de sorte que le monde cesse d’exister et que seul existe ‘‘mon’’ monde, au point que beaucoup de personnes cessent d’être considérées comme des êtres humains ayant une dignité inaliénable et deviennent seulement ‘‘eux’’. Réapparaît ‘‘la tentation de créer une culture de murs, d’élever des murs, des murs dans le cœur, des murs érigés sur la terre pour éviter cette rencontre avec d’autres cultures, avec d’autres personnes. Et quiconque élève un mur, quiconque construit un mur, finira par être un esclave dans les murs qu’il a construits, privé d’horizons. Il lui manque, en effet, l’altérité’’ ». (FT n° 27).

« L’isolement et le repli sur soi ou sur ses propres intérêts ne sont jamais la voie à suivre pour redonner l’espérance et opérer un renouvellement, mais c’est la proximité, c’est la culture de la rencontre. Isolement non, proximité oui. Culture de l’affrontement non, culture de la rencontre, oui ». (FT 30).

« Celui qui n’aime pas son frère, qu’il voit, ne saurait aimer Dieu qu’il ne voit pas » (1 Jn 4, 20).

« Même cette proposition d’amour pouvait être mal comprise. Ce n’est pas pour rien que, face à la tentation des premières communautés chrétiennes de créer des groupes fermés et isolés, saint Paul exhortait ses disciples à vivre l’amour entre eux « et envers tous » (1 Th 3, 12), et que, dans la communauté de Jean, il était demandé de bien accueillir les frères « bien que ce soient des étrangers » (3 Jn 5). Ce contexte aide à comprendre la valeur de la parabole du bon Samaritain : il importe peu à l’amour que le frère blessé soit d’ici ou de là-bas. En effet, c’est ’’l’amour qui brise les chaînes qui nous isolent et qui nous séparent en jetant des ponts ; un amour qui nous permet de construire une grande famille où nous pouvons tous nous sentir chez nous. […] Un amour qui a saveur de compassion et de dignité ». (FT 61-62)

« Chacun de nous est appelé à être un artisan de paix, qui unit au lieu de diviser, qui étouffe la haine au lieu de l’entretenir, qui ouvre des chemins de dialogue au lieu d’élever de nouveaux murs ». (FT 284).

Essayons de mettre en œuvre les propos du pape François.

Et n’oublions pas la Parole de Jésus : « C’est à l’amour que vous aurez les uns pour les autres qu’on vous reconnaîtra pour mes disciples. » (Jn 13,35).

Prions avec la prière de la sixième station du chemin de croix du Diocèse de cette année :

Seigneur,

comme il est difficile de se faire

« prochain pour les autres »,

surtout s’ils ne sont pas de notre milieu,

 de notre pays, de notre religion…

Mais quand tu dis

« Aimez-vous les uns les autres »,

tu ne mets pas de restrictions,

parce que nous sommes tous enfants de Dieu,

tous frères… à ta suite.

                                     Francis Cousin

   

 

 

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5ième Dimanche de Pâques – par Père Rodolphe EMARD

Homélie du 5ème dimanche de Pâques / Année B

02 mai 2021

Évangile de Jésus Christ selon saint Jean (Jn 15, 1-8)

En ce temps-là,
Jésus disait à ses disciples :
« Moi, je suis la vraie vigne,
et mon Père est le vigneron.
Tout sarment qui est en moi,
mais qui ne porte pas de fruit,
mon Père l’enlève ;
tout sarment qui porte du fruit,
il le purifie en le taillant,
pour qu’il en porte davantage.
Mais vous, déjà vous voici purifiés
grâce à la parole que je vous ai dite.
Demeurez en moi, comme moi en vous.
De même que le sarment
ne peut pas porter de fruit par lui-même
s’il ne demeure pas sur la vigne,
de même vous non plus,
si vous ne demeurez pas en moi.

Moi, je suis la vigne,
et vous, les sarments.
Celui qui demeure en moi
et en qui je demeure,
celui-là porte beaucoup de fruit,
car, en dehors de moi, vous ne pouvez rien faire.
Si quelqu’un ne demeure pas en moi,
il est, comme le sarment, jeté dehors,
et il se dessèche.
Les sarments secs, on les ramasse,
on les jette au feu, et ils brûlent.
Si vous demeurez en moi,
et que mes paroles demeurent en vous,
demandez tout ce que vous voulez,
et cela se réalisera pour vous.
Ce qui fait la gloire de mon Père,
c’est que vous portiez beaucoup de fruit
et que vous soyez pour moi des disciples. »

– Acclamons la Parole de Dieu.

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HOMÉLIE

Frères et sœurs, il y a bien des termes et des expressions qui se répètent dans l’Évangile que nous venons de proclamer. Cela mérite qu’on s’y intéresse d’un peu plus près.

 

 

  • La vigne

Le terme vigne revient trois fois. Et l’expression « Moi, je suis la vraie vigne » revient deux fois et elle est centrale.

Depuis le prophète Isaïe (VIIIème siècle avant Jésus-Christ), il est habituel dans la Bible de comparer le peuple d’Israël à une vigne que Dieu a toujours pris soin mais qui n’a pas porté le fruit attendu.

Jésus se présente lui-même comme la vigne véritable qui elle porte du fruit. Jésus est le cep qui transmet la sève aux sarments. J’y reviendrai sur ce terme (sarment(s)).

  • Le verbe Demeurer

Le Christ transmet sa sève de ressuscité aux sarments mais cela fonctionne que si nous demeurons en lui et lui en nous. Le verbe demeurer revient huit fois, c’est dire son importance. Nous avons ici la pointe de l’Évangile. Précisons aussi que ce verbe revient deux fois dans la deuxième lecture (soit dix fois dans la liturgie de ce jour).

Nous sommes bien sûr questionnés sur notre manière de demeurer mais notons bien qu’il s’agit que le Christ demeure en nous et nous en lui. Il y a bien un double mouvement. Le Christ nous accueille et nous accueillons le Christ. Quelle est la qualité de cet accueil ? Quelle est notre relation personnelle au Christ ?

Demeurer en Christ est d’une nécessité vitale d’après ce que dit Jésus lui-même : « Celui qui demeure en moi et en qui je demeure, celui-là porte beaucoup de fruit, car, en dehors de moi, vous ne pouvez rien faire. »

Notons aussi la conséquence du « non-demeurer » : « Si quelqu’un ne demeure pas en moi, il est, comme le sarment, jeté dehors, et il se dessèche. Les sarments secs, on les ramasse, on les jette au feu, et ils brûlent. » Une image forte qui ne peut pas interpeller celui qui se dit vraiment chrétien. Cela me permet aussi de m’arrêter un peu plus sur ce terme sarment(s).

 

  • Le terme Sarment(s)

Le terme revient six fois. Nous l’avons compris, nous sommes les sarments. Et nous sommes invités à nous demander quel type de sarment nous sommes ?

 

 

 

Avant de faire notre examen de conscience, sans tomber dans l’auto-condamnation, rappelons-nous deux points :

  • Nous appartenons à cette vigne, au Christ, par la grâce du Baptême. Tous nous avons failli à nos vocations à des moments de notre vie mais nous sommes revenus à Dieu. N’oublions pas que Dieu prend soin de la vigne, il la purifie, il la taille. Il n’est jamais trop tard pour se relier au cep, au Christ. C’est bien ce que Jésus nous demande.

  • Prenons également conscience que le sécateur dont Dieu se sert pour émonder sa vigne, c’est sa Parole. Que fait-on de cette Parole ? Que reste-t-il de cette Parole que nous avons reçue, que nous recevons chaque dimanche ? Le chrétien doit s’imprégner des paroles du Christ pour pouvoir les mettre en pratique.

  • L’expression Porter ou ne pas porter du fruit

La première exigence du sarment c’est de porter du fruit. L’expression porter du fruit ou ne pas porter du fruit revient cinq fois.

Nous l’aurons compris, les sarments qui ne portent pas de fruit sont brûlés. Nous n’avons donc pas le choix que de produire des bons fruits. Le fruit que Dieu attend ce sont de tout ce qui est de l’ordre de l’amour. Saint Jean dans la deuxième lecture (Cf. 1 Jn 3, 18-24) nous rappelle le commandement de Dieu : « Or, voici son commandement : mettre notre foi dans le nom de son Fils Jésus Christ, et nous aimer les uns les autres comme il nous l’a commandé. »

En conséquence : Il y a à demeurer avec le Christ et avec ses frères, cela en les aimant, en vivant concrètement des actes selon ce que dit saint Jean : « Petits enfants, n’aimons pas en paroles ni par des discours, mais par des actes et en vérité. »

Nous devons comprendre que si nous ne demeurons pas dans une intimité profonde avec le Christ nous ne pourrons pas aimer correctement notre prochain. Par ailleurs, rappelons-nous toujours qu’aimer ce n’est pas vouloir contrôler, changer ou avoir la main mise sur les autres. Cette manière de faire est de l’ordre de la possession, un grave manque de chasteté, c’est tout le contraire de l’amour.

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En demeurant avec le Christ et avec nos frères, Jésus nous assure que nous pouvons tout demander et que cela nous sera accordé : « Demandez tout ce que vous voulez, et cela se réalisera pour vous. » Parfois on a cette forte impression que cette parole n’est pas pour moi. Je demande et en vain… Cela implique de revoir, d’après l’enseignement de ce dimanche, notre relation au Christ et aux autres.

Certainement, nous avons aussi à revoir ce que nous demandons : peut être que nos demandes ne sont pas bonnes ou peut être succombons-nous trop à la tentation de dicter à Dieu ce qu’il devrait faire…

Ce que nous avons en priorité à demander au Seigneur c’est d’une part de mieux vivre les vertus théologales de la foi, de l’espérance et de la charité.  D’autre part, nous avons sans doute à demander au Seigneur de nous aider à mieux comprendre sa volonté pour mieux nous y soumettre. Cela exige de nous disponibilité et confiance que hors de Jésus nous ne pouvons rien faire.

C’est ainsi frères et sœurs que nous pourrons vivre cette paix profonde dont parle le Ressuscité et qu’il communique à ses disciples. Qu’il nous bénisse et qu’il nous garde dans son amour. Amen.